Ramoneur de père en fils
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Ramoneur de père en fils
Ramoneur de père en fils Ramoneur de père en fils Page 1 sur 1 1/6 Jean-Louis Dévaud est maître ramoneur, un métier qu’il a adoré exercer, notamment dans la région, de Gland à Saint-Cergue. Réagir à cet article GLAND - A 65 ans, Jean-Louis Dévaud prend sa retraite et laisse sa place à son fils Nicolas. BASTIEN CHRISTINET [email protected] «J’ai toujours voulu exercer ce métier, depuis l’âge de cinq ou six ans peut-être», se rappelle JeanLouis Dévaud. «Mais aujourd’hui, à l’âge de soixante-cinq ans, il est temps pour moi de laisser la place aux jeunes», explique-t-il sans le moindre regret. Après trente-quatre ans passés en qualité de maître ramoneur des communes allant de Gland à Saint-Cergue, Jean-Louis passe la main à son fils, Nicolas, qui collaborait déjà avec lui depuis un petit moment. «Je ne l’ai jamais poussé à devenir ramoneur, au contraire, je l’ai incité à découvrir d’autres métiers!», se justifie presque le nouveau retraité. Mais force est de constater que Nicolas Dévaud semble suivre les traces de son père. En fait, seule Valérie, la sœur de Nicolas, n’est pas tombée dans la marmite quand elle était petite. «Je ne la laissais pas monter sur le toit lorsqu’elle m’accompagnait étant gamine», raconte Jean-Louis avant de se faire interrompre par sa femme. «Mais qui sait ce qui aurait pu se passer si tel avait été le cas!», plaisante son épouse, Eliane, qui s’occupait de la partie administrative. Quarante-neuf ans de carrière Il n’en demeure pas moins que l’aspect familial est omniprésent dans ce métier. «Il est vrai que nous ne sommes pas un cas isolé. Notre profession regorge de fils et de quelques filles qui adoptent la même profession que leur papa», constatent-ils. Cette profession, justement, a considérablement évolué depuis 1966, date à laquelle Jean-Louis Dévaud faisait ses débuts à Châtel-Saint-Denis. «A l’époque, nous grimpions à l’intérieur des cheminées, notre outillage était beaucoup moins sophistiqué ou encore les clients étaient moins stressés et prenaient le temps de discuter avec nous», explique celui qui est aujourd’hui deux fois grand-père. Mais la base n’a toutefois pas changé, le ramoneur doit toujours nettoyer, que ce soit des cheminées ou des chaudières. En quarante-neuf ans de carrière, qui l’ont conduit du canton de Fribourg pour son apprentissage, à Pully pour sa maîtrise et enfin sur La Côte, Jean-Louis Dévaud a eu le temps de vivre des situations pour le moins inédites. «Un jour, j’étais sur un toit, affairé avec une cheminée au quatrième étage lorsque soudain, j’ai aperçu une dame de plus de septante ans venir discuter avec moi. Je tremblais tellement, j’avais peur qu’elle tombe. Maiselle m’a expliqué qu’elle avait l’habitude et qu’il ne fallait pas s’inquiéter», se rappelle le passionné avec un large sourire. Michael Schumacher Ramoner est aussi l’occasion d’effectuer de belles rencontres, «Michael Schumacher étant un habitant de Gland, je devais naturellement aller chez lui. Et lors d’une de mes visites, j’ai pu discuter un moment avec lui. Ce que je ne savais pas, c’est qu’une semaine après, il allait plonger dans le coma suite à son dramatique accident», se souvient-il amèrement. Quoi qu’il en soit, la myriade de répliques miniatures d’hommes noirs présents dans la maison des Dévaud à Gland, veilleront à porter bonheur à la famille puisque la légende dit que depuis qu’un ramoneur a sauvé la vie de Guillaume d’Orange, ces hommes sont considérés comme des porte-bonheur. http://www.lacote.ch/articles/regions/district-de-nyon/ramoneur-de-pere-en-fils-453825 30.10.2015