La survie des microorganismes d`origine fécale dans les effluents et

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La survie des microorganismes d`origine fécale dans les effluents et
DOCUMENT FINAL La survie des microorganismes d’origine
fécale dans les effluents et les sols
Eléments de cadrage bibliographique
Etude réalisée dans le cadre du projet CasDAR Territ’Eau
Givord L et Dorioz JM
INRA THONON UMR CARRTEL
Décembre 2010
LA SURVIE DES MICROORGANISMES D’ORIGINE FÉCALE : DES EFFLUENTS AUX SOLS
Sommaire
1.
Introduction ........................................................................................................................ 4
2.
Objectifs ............................................................................................................................. 5
3. Risques de contamination fécale et son évaluation .................................................... 6 4.
Facteurs de variation de la survie des microorganismes fécaux .................................... 10
4.1. Facteurs de variation de survie dans les effluents .................................................... 10 4.2. Facteurs de variation de survie sur la végétation et à la surface du sol .................... 12 4.3. Facteurs de variation de survie dans le sol ............................................................... 14 4.
Conclusion ........................................................................................................................ 18
Bibliographie ........................................................................................................................... 19
Annexes………………………………………………………………………………………23
2
LA SURVIE DES MICROORGANISMES D’ORIGINE FÉCALE : DES EFFLUENTS AUX SOLS
Liste des illustrations
Tableau 1: Caractéristiques d'un indicateur de contamination fécale idéal .......................................... 7
Tableau 2: Organismes indicateurs couramment utilisés ....................................................................... 8
Tableau 3: Concentration de bactéries fécales dans les féces et les effluents agricoles ...................... 10
3
LA SURVIE DES MICROORGANISMES D’ORIGINE FÉCALE : DES EFFLUENTS AUX SOLS
1.
Introduction
C’est à partir de fin XIX ème début du XXème siècle que l’existence d’une relation entre
certaines maladies (choléra, fièvres typhoïdes et paratyphoïdes) et contamination des eaux
L’origine hydrique de certaines épidémies graves est à l’origine du développent
l’assainissement et du traitement des eaux (usées et de distribution). En complément à cette
approche préventive, des moyens de contrôles sont également mis en place. Ainsi, le
contrôle de la qualité microbiologique de l’eau de boisson est rendu obligatoire dès 1900, en
France. L’objectif global de toutes ces mesures est de limiter les risques épidémiologiques.
Cent années plus tard la contamination fécale des eaux reste un problème qui se pose à
l’échelle mondiale. Les systèmes d’assainissement et de traitement de l’eau potable sont
courants et globalement efficaces dans les pays riches mais limités ou inexistants dans les
pays en voie de développement. En conséquence, les maladies d’origine hydrique restent
l’une des premières causes de mortalité infantile dans les pays en développement.
Même si l’enjeu n’est pas aussi crucial dans les pays occidentaux, la contamination
microbiologique des eaux fait périodiquement parler d’elle et chaque année de nombreux
cas de maladies provoqués par des microorganismes pathogènes liés aux matières fécales
humaines ou animales, sont recensés. L’agriculture est souvent incriminée. En effet, les
surfaces agricoles reçoivent de grandes quantités de fertilisants issus de déjections, engrais de
fermes (fumiers, lisiers, composts) mais aussi boues résiduaires des stations d’épuration (cet
épandage est un service rendu à la collectivité). Tous ces effluents contiennent peuvent
contenir des microorganismes potentiellement pathogènes pour l’homme mais aussi pour les
animaux d’élevage, qui sont ainsi dispersés dans l’environnement, vers les eaux et notamment
vers les eaux captées pour l’AEP. Les traitements de potabilisation étant d’autant plus faciles
et efficaces que la contamination initiale est faible, il importe de diminuer risque de
contamination en amont du système de traitement des eaux et plus généralement en amont des
points d’usages critiques (usages récréatifs, piscicoles ou autres élevages aquatiques inclus).
En amont signifie concrètement dans le bassin versant correspondant qui reste l’unité spatiale
de référence du problème.
L’hypothèse générale qui sous tend ce travail et le projet dans lequel il est inclus, est que des
pratiques agricoles adéquates peuvent permettre d’abaisser significativement la
dispersion et les transferts vers les eaux d’une charge microbienne 1 pathogènes
provenant des activités agricoles.
2. Objectifs
1
Charge microbienne = charge contaminante = teneur moyenne en agents pathogènes 4
LA SURVIE DES MICROORGANISMES D’ORIGINE FÉCALE : DES EFFLUENTS AUX SOLS
Les microorganismes qui peuvent causer des pathologies plus ou moins graves appartiennent
principalement aux bactéries, virus, champignons, protozoaires et helminthes. La
transmission de ces microorganismes, à l’homme et au bétail, peut s’effectuer par le biais de
plusieurs voies de contamination : contact, ingestion et inhalation (VANSTEELANT, 2004). Pour
l’ingestion il s’agit de contamination de type orofécale2. Ce type de contamination peutêtre soit direct, c’est-à-dire par ingestion directe de pathogènes avec les aliments souillés
(animaux sauvages et domestiques), soit indirect, après contamination des eaux de
consommation (animaux et hommes). C’est cette dernière voie de contamination qui nous
occupe, notre objectif général étant d’apporter des références bibliographiques sur les
mécanismes de la contamination des eaux à partir des activités agricoles, pâturage et
épandages d’engrais de ferme ou d’effluents.
Dans ce cadre, notre propos se limite à la mise en évidence et caractérisation des facteurs
influençant la survie et le transfert vers les eaux des microorganismes fécaux et de certains
microorganismes pathogènes associés, depuis leur émission jusqu’à leur arrivée dans l’eau.
Les facteurs pilotant le devenir des micro-organismes fécaux dans les écosystèmes
aquatiques ne seront pas abordés ici. La « chaîne de contamination » à analyser est donc
constituée par les éléments suivants :
Elevage –>stockages –>effluents –>(Epandages) végétation –> sol –> (Transferts) eaux
Toutes les questions liées au risque sanitaire à proprement dit, ne seront pas traitées en
profondeur (détermination de la pathogénicité, probabilité d’exposition de population cible,
probabilité d’infection après exposition, …). Cependant, un minimum d’information sur ce
thème est nécessaire pour une bonne compréhension des indicateurs.
2
Contamination de type orofécal : contamination d’un individu par ingestion de produits souillés par des matières fécales (ADEME ET
FACULTÉ DE PHARMACIE DE NANCY, 1999) 5
LA SURVIE DES MICROORGANISMES D’ORIGINE FÉCALE : DES EFFLUENTS AUX SOLS
3. Risques de contamination fécale et son évaluation
3.1 Evaluation des risques
Suivant une approche sanitaire, la démarche d’évaluation des risques de contamination
comprend quatre étapes (d’après DEMILLAC R. & LEGEAS M., 1994 in TURONNET, 1999 et
DEGLIN, 2002).
1. Identification des risques
Dresser une liste des dangers liés à un agent pathogène, c’est-à-dire déterminer sa
pathogénicité (on distingue les microorganismes pathogènes stricts et les pathogènes dits
opportunistes. L’infection par un pathogène strict n’est pas toujours synonyme de maladie.
Les pathogènes opportunistes sont quant à eux des microorganismes commensaux ou
saprophytes, profitant d’un affaiblissement des défenses de l’hôte pour provoquer une
maladie).
2. Estimation des probabilités d’expression des dangers
Rechercher les relations Dose-Réponse appropriées, donc déterminer la probabilité
d’infection après l’exposition à un organisme donné ; dans cette étape, intervient la notion de
Dose Minimale Infectante (DMI=. dose seuil en deçà duquel le processus pathologique n’est
pas enclenché)
3. Estimation des expositions aux dangers au sein des populations considérées
Détermination et évaluation des groupes d’exposition aux agents pathogènes dont il faut
pouvoir appréhender les modalités de survie et de transferts dans l’environnement.
4. Caractérisation du risque - étape de synthèse
Estimation de l’excès de risque lié à la présence d’agents pathogènes, c’est-à-dire le
supplément de morbidité et de mortalité à attendre. Détermination d’un seuil d’acceptabilité
du risque, en référence à d’autres risques présents dans l’environnement.
Afin de compléter ce processus d’évaluation des risques, il est essentiel de rappeler
l’importance de la charge contaminante d’un effluent, c’est-à-dire sa teneur moyenne en agent
pathogène.
3.2 Notion d’indicateur de contamination fécale
L’évaluation pratique de la qualité microbiologique des eaux se fait sur la base du concept
d’organismes dits « indicateurs » (GARCIA-ARMISEN, 2005) choix qui résulte des difficultés
ou impossibilité technique de détecter toute la diversité des microorganismes à transmission
orofécale pathogènes pour les animaux et/ou l’homme (des dizaines d’espèces, centaines de
souches..). Il n’existe d’ailleurs pas de méthode standardisée et rapide permettant une
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LA SURVIE DES MICROORGANISMES D’ORIGINE FÉCALE : DES EFFLUENTS AUX SOLS
détection exhaustive pour l’instant. En outre la faible abondance absolue de chaque espèce
ajoute aux difficultés de détection.
Les indicateurs de contamination fécale sont des germes témoins ou traceurs d’une
contamination fécale (GTCF). Leur abondance révèle le contact avec une source de
contamination fécale et donc la présence possible d’un agent pathogène associé aux matières
fécales. Ils sont considérés comme de bons indicateur estimer l’effet d’un traitement sur la
flore fécale (Côté, 2003).
Les organismes choisis comme « indicateurs » remplissent, entre autres, les deux critères
suivants (VANSTEELANT , 2004),:
1. leur densité dans les effluents est corrélée à celle de certains pathogènes
2. leur résistance est globalement équivalente à celle de certains pathogènes
Propriétés
Caractéristiques des indicateurs
Pathogénicité
Pas pathogène
Occurrence
Présent et absent en même temps que les pathogènes
Survie
Taux de survie similaire à celui des pathogènes
Reproduction
Ne se reproduit pas dans les eaux naturelles
Inactivation
Inactivé par les différents traitements comme les pathogènes
Source
La seule source dans les eaux naturelles est la contamination fécale
Coût
Méthodes de détection bon marché, rapides et faciles à mettre en œuvre.
Tableau 1: Caractéristiques d'un indicateur de contamination fécale idéal (Rose et al. 2004 in
Garcia-Armisen, 2005)
A partir de ces critères, différents groupes de bactéries fécales ont été sélectionné. Dans
l’application concrète, le choix des organismes indicateurs varie selon les pays et la
juridiction. Malgré des spécificités nationales, certains indicateurs sont communément
utilisés. Les plus fréquents sont présentés dans le tableau 2 ci-dessous.
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LA SURVIE DES MICROORGANISMES D’ORIGINE FÉCALE : DES EFFLUENTS AUX SOLS
Groupe,
Famille
Coliformes
totaux (CT)
Caractéristiques
Coliformes
fécaux
ou
thermotolérants
(CF)
Sous-groupe des
CT capables de
se développer à
44°C.
Escherichia coli,
Klebsiella,
Enterobacter,
Citrobacter
Entérocoques
fécaux (EF) ou
entérocoques
intestinaux
Escherichia
Avantages
Limites
Références
Certaines espèces
ne
sont
pas
spécifiques à la
flore
intestinale
des animaux à sang
chaud,
mais
d’origine tellurique
ou aquatique
Vansteelant
(2004),
GarciaArmisen
(2005) Baleux
&
Troussellier,
(1989 )
Lemarchand
et al., 2004 );
Tallon et al.,
2005
in
GarciaArmisen,
(2005)
Vansteelant
(2004),
Trévisan
&
Dorioz
(1999),
GarciaArmisen
(2005)
Baudizsova,
1997 ;
McLellan et
al.,
2001 ;
Gauthier
&
Archibald,
(2001)
in
GarciaArmisen,
(2005)
Les
CF
sont
considérés comme
plus
appropriés
que les CT afin de
révéler
des
contaminations
fécales)
Certaines espèces
peuvent
être
présentes
dans
l’eau sans qu’il y
ait
forcément
contamination
fécale
Ce groupe est
considéré comme
un bon indicateur
spécifique de la
contamination
fécale)
Existe
des
réservoirs dans la
nature
E.
Les EF sont plus
résistants
au
traitement
des
eaux usées et plus
persistants
dans
l’environnement
que les coliformes
avantageux
lorsque
l’on
cherche
à
identifier
un
contamination
fécale ancienne.
Ubiquité
dans
l’eau
est Facile à compter
Certaines
coli
études
Vansteelant
(2004),
GarciaArmisen
(2005), Egli et
al. (2002)
Toranzos et
al.,
(2002 );
Cabelli et al.,
(1982)
in
GarciaArmisen,
(2005) ;
Garcia-
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LA SURVIE DES MICROORGANISMES D’ORIGINE FÉCALE : DES EFFLUENTS AUX SOLS
coli
considérée
comme
le
meilleur
indicateur d’une
contamination
récente du milieu
aquatique par du
matériel
fécal
humain
ou
d’animaux à sang
chaud
Clostridium
perfringens
Coliphages
(virus parasites
de
bactéries
coliformes)
montrent
qu’en
milieu
tropicaux
des souches d’E.
coli
sont
susceptible de faire
partie de la flore
autochtone
des
rivières.
Même
résultat en sols
d’alpages.
Moins
résistant
que
certains
pathogènes
Résistant dans la Difficile à cultiver
nature et à la car demande des
désinfection
techniques
anaérobies
Eventuellement
Non résistant dans
comme
modèle la nature
pour
les
entérovirus
Armisen
(2005) ; Egli
et al. (2002)
Carrillo et al.,
1985 ; Rivera
et al., 1988 ;
Bermudez &
Hazen
(1988) ;
Edberg et al.,
2000
in
GarciaArmisen,
(2005)
Texier et al
(2008)
Egli et
(2002)
al.
Vansteelant
(2004), Egli et
al. (2002)
Tableau 2: Organismes indicateurs couramment utilisés
En complément, il convient de prendre en compte les faits suivants
-Selon IFREMER (1990), des virus fécaux sont décelés dans des milieux marins
conchylicoles en l’absence d’organismes indicateurs.
-Certains agents pathogènes comme les helminthes ont des capacités de résistance et de
durées de survie très largement supérieures aux germes témoins de contamination fécale
(Vansteelant, 2004).
-La présence de E coli, traceurs de contamination fécale, est bien indicatrice de la
présence des salmonelles ; par contre, leur absence n’est pas synonyme d’absence des
Salmonelles.
-D’après Egli et Füchslin (2005), la détection d’E. coli et des entérocoques ainsi que la
détermination du nombre total de germes (norme suisse pour le contrôle de la qualité
microbiologique des eaux potables) ne permet pas révéler la présence de certains agents
pathogènes résistants comme les cryptosporidies (sous forme de latence - oocystes).
Au total, l’usage d’indicateur a des limites : les faux négatifs, l’absence d’indicateurs de
contamination fécale ne permet pas de conclure catégoriquement à l’absence de risques de
contamination ; la réciproque est probablement moins vraie mais surtout moins grave.
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LA SURVIE DES MICROORGANISMES D’ORIGINE FÉCALE : DES EFFLUENTS AUX SOLS
Encadré 1 : E coli (d’après Vernozy et al 2003et Texier , 2008 )
-Les coliformes fécaux ou thermo tolérants correspondent à un sous-groupe des coliformes
capables de fermenter le lactose à 44°C. Ce groupe bactérien comprend certaines espèces des
genres Citrobacter, Enterobacter, et Klebsiella ainsi que l’espèce E. coli qui représente 80 à
90 % des coliformes thermo tolérants généralement détectés dans l’eau. Bien que la présence
de coliformes fécaux témoigne la plupart du temps de la présence de contamination fécale,
tous les coliformes fécaux ne sont pas d'origine fécale. E. coli est considérée classiquement
comme l’une des rares espèces de ce groupe, présente de façon spécifique dans le tractus
intestinal des animaux à sang chaud, fortement excrétée dans les matières fécales (environ 107
par gramme de matière sèche chez les bovins) et semblant ne survivre que de façon transitoire
dans l’environnement. Ces caractéristiques font d’E. coli un indicateur idéal de contamination
fécale. Il est de fait classiquement utilisé pour le contrôle de la qualité microbiologique de
l’eau (norme AFNOR NF T 90-414) et des aliments. 3
-Différentes études mettent en évidence la structure complexe des populations d’E. coli dans
les matières fécales et dans l’environnement. La structure génétique des populations d’E. coli
varie en fonction de l’espèce animale hôte, de son âge, de son régime alimentaire ou de son
origine géographique. L’introduction de matières fécales dans le sol ou l’eau peut conduire à
la sélection de certaines sous-populations d’E. coli adaptées à la croissance dans des milieux
plus oligotrophes que les matières fécales
-Si la majorité des souches d’E. coli sont commensales, certaines sont à l’origine de diverses
pathologies intestinales et extra-intestinales . Les E. coli pathogènes sont considérés comme
responsables de toxi-infections alimentaires. E. coli O157 : H7 est le principal sérotype à
l’origine de pathologies chez l’homme. Les bovins sont porteurs sains en STEC avec des
prévalences pouvant être supérieures à 70 % des animaux testés. Depuis ces 10 dernières
années, l’environnement est de plus en plus incriminé dans les épidémies à E coli pathogènes.
Les épidémies d’origine hydrique sont généralement associées à la consommation d’eau de
boisson (provenant de puits, de sources privées ou de réseaux de distribution d’eau non
traitée) ou à l’ingestion accidentelle d’eau lors de baignades (dans des étendues d’eau
naturelle en raison de la sensibilité d’E. coli à la chloration).
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LA SURVIE DES MICROORGANISMES D’ORIGINE FÉCALE : DES EFFLUENTS AUX SOLS
4
Facteurs de variation de la survie des microorganismes fécaux
Les microorganismes fécaux, qu’ils soient indicateurs ou pathogènes, ont un optimum de
croissance dans les conditions spécifiques du milieu intérieur animal ou humain (abondance
en nutriments, température, humidité …). Par conséquent, leur émission par un hôte se traduit
par des modifications brutales et radicales de leur environnement, changements qui induisent
dans la plupart des cas une décroissance des populations. Cette décroissance résulte d’une
dynamique de population ; elle est souvent qualifié de « survie » et peut être caractérisée par
l’expression mathématique suivante :
N = N0 * 10 kt
N = population au temps t0
N0 = population au temps t
K = constante spécifique à l’espèce en question = coefficient de décroissance ou taux de
décroissance
Selon MICHEL et al. (2000), cette fonction a été proposée au début du XXème siècle (1908) par
CHICK. Dans la pratique, en considérant le coefficient K il devient par exemple possible de
comparer les taux de décroissance de diverses espèces ou de la même espèce dans des
conditions environnementales variées.
3.1 Facteurs de variation de survie dans les effluents – stocks primaires (selon Texier,
2008)
Suite à une période plus ou moins longue dans l’intestin des animaux hôtes, les
microorganismes fécaux sont émis via les selles dans l’environnement extérieur sous formes
de déjections qui sont stockés (fumier, lisier ect..) ou non (bouses) et constituent le stock
primaire.
Au stade initial, la charge microbienne initiale – dont certains exemples sont précisés cidessous (Tableau 3) – dépend de divers paramètres, comme l’espèce bactérienne (l’histoire de
la population microbienne, ainsi que le stade de développement des bactéries voir MICHEL et
al., 2000), mais aussi l’espèce animale émettrice (MICHEL et al., 2000 ; TEXIER, 2008), son
âge, son régime alimentaire (TEXIER, 2008) et son état de santé. Ensuite, intervient le type
d’effluent (lié à l’espèce animale et aux pratiques agricoles), ainsi que son mode de stockage
(durée de stockage, aération ou non, humidité…) facteur très influant sur la dynamique des
populations microbiennes. Selon MICHEL et al. (2000), et Trevisan (2001), la charge
microbienne des effluents agricoles peut avoir une variabilité saisonnière.
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LA SURVIE DES MICROORGANISMES D’ORIGINE FÉCALE : DES EFFLUENTS AUX SOLS
Microorganismes
Type
matières
de Concentration (UFG
Remarques Références
* g -1)
fumiers
bovins
lisiers
bovins
de
Coliformes fécaux
Streptocoques fécaux
fumiers
bovins
lisiers
bovins
10 4.9
de
10 4.3
sur
40
échantillons
Trévisan (2001)
de
10 5.4
de
10 4.5
sur
40
échantillons
Escherichia coli
fèces d'homme 10 5 à 10 9
Ademe et Faculté de
fèces
de
Pharmacie de Nancy
bovins,
(1999)
caprins,
5
8
10 à 10
porcins
fèces chevaux,
lapins
10 3 à 10 6
Tableau 3: Concentration moyenne de certaines bactéries d’origine fécale dans les féces et les
effluents agricoles
Survie dans les effluents. Les principaux facteurs de variation de la teneur en
microorganismes indicateurs lors de la phase de stockage hors de l’organisme hôte sont
récapitulés dans l’annexe 2 (Tableau 1 : facteurs de variation dans les effluents). De manière
générale, la durée de survie de ces bactéries dans les effluents se compte en semaines ou en
mois, voire quelquefois en année. Mais les résultats peuvent être très variables. Ainsi, la durée
moyenne est de 8 jours dans le cas d’une salmonelle dans du fumier de volaille alors qu’elle
atteint jusqu’à 1000 jours dans les bouses (ADEME ET FACULTÉ DE PHARMACIE DE NANCY,
1999). La variabilité des durées de survie dans les effluents agricoles est donc très
grande, selon les espèces et au sein de chaque espèce, selon le milieu.
Il est important de noter que les données synthétisées dans l’annexe 2 sont souvent
incomplètes car dans la plupart des cas, le type de méthodologie utilisée n’a pas été ou pas pu
être précisé, par manque d’information et de temps de recherche. Cependant quelques
tendances générales se dégagent :
 Effets du type d’effluent
La nature de l’effluent revêt une grande importance. Celui-ci défini, la consistance de la
matière, le taux d’humidité, la température, la durée de stockage, la nature des résidus
associées (ex : paille dans le fumier). Ces éléments sont des variables essentielles pour la
survie des bactéries. Généralement, la charge microbienne initiale des fumiers semble plus
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LA SURVIE DES MICROORGANISMES D’ORIGINE FÉCALE : DES EFFLUENTS AUX SOLS
élevée. Ce constat peut s’expliquer, par les conditions en terme de nutriments, de température
et aussi et peut être surtout en terme d’effet protecteur. Les bouses semblent représenter
pour la plupart des bactéries fécales une des protections les plus efficaces contre
l’environnement ainsi qu’une ressource en nutriments non négligeable ( Dorioz et al in
Gessol 2008).
 Effets de l’espèce animale émettrice
Ce paramètre influence entre autre l’état physique des déjections et leur humidité. Par
exemple, les valeurs de l’étude de Kudva et al. (1998) in Texier (2008) laissent supposer que,
dans les engrais de ferme d’origine ovine, les bactéries fécales supportent mieux les
contraintes extérieures.

Effets du type de stockage (durée, aération, masse)
De manière générale, plus la durée de stockage est longue, plus la charge microbienne
diminue. Selon Jones (1980) et Vuorinen & Saharinen (1997), la décroissance est assez
rapide au début du stockage. Selon ces auteurs, après quelques semaines 90 % de la
population bactérienne est détruite.
Suivant les pratiques, les engrais de ferme peuvent subir des aérations lors du stockage. En
augmentant la quantité d’oxygène, ce traitement paraît diminuer la charge contaminante. (la
majorité des bactéries entériques sont anaérobies , Michel et al., 2000).
La plupart des études, effectuées sur les facteurs influençant la teneur en microorganismes
d’origine fécale dans les effluents, considèrent un initial stock fixe (Abu- Ashour et al. 1994
in Michel et al., 2000) et une dynamique de population en décroissance. Dans la pratique, le
stock est en fait régulièrement réensemencée par de la matière organique fraîche ( déjections)
correspondant par exemple au nettoyage quotidien des étables. Ce réensemencement modifie
périodiquement le stock de bactéries et modifie des paramètres de survie, avec parfois un
cycle hiver/ été en relation avec la présence du troupeau à l’étable.
 Effet de la température
La survie des bactéries diminue avec la température. En moyenne l’optimum de
température de stockage avoisine les 15 à 20 °C, ce qui peut paraître surprenant pour des
microorganismes sont habitués à des températures proches de 37 °C. Dans le cas particulier
des bactéries thermophiles (ex. Campylobacter jejuni), l’optimum de survie est à environ
45°C (Michel et al., 2000). Enfin, alors que certaines bactéries supportent bien la congélation,
les parasites y résistent mal.
 Effet du pH
13
LA SURVIE DES MICROORGANISMES D’ORIGINE FÉCALE : DES EFFLUENTS AUX SOLS
En général, lorsque le pH s’éloigne de la neutralité la survie des bactéries semble
affectée négativement.
A l’issue de l’émission de la matière fécale et de son stockage, intervient l’épandage. Les
pratiques employées
semblent déterminantes. Ainsi, selon Michel et al. (2000),
l’incorporation rapide des fumures dans le sol diminue d’emblée la survie des
microorganismes fécaux. C’est semble t-il également le cas lorsque l’aérodispersion est
utilisée (la pression utilisée lors de l’épandage détruirait une proportion non négligeable de
microorganismes).
3.2 Facteurs de variation de survie sur la végétation et à la surface du sol – stock
secondaire (selon Texier, 2008)
Les microorganismes fécaux à l’issu de l’épandage ou du pâturage, se retrouvent à la fois sur
la végétation et sur la surface du sol, constituant un stock secondaire. Il existe alors risque
de contamination direct pour le bétail lorsque des espèces ou des souches potentiellement
pathogènes survivent dans ce compartiment de l’environnement. La connaissance des
facteurs déterminants la durée de survie des microorganismes fécaux est une donnée
intéressante pour adapter les durées notamment entre épandage et le pâturage. Pour ce risque
plutôt spécifique du pâturage, l’état physique semble crucial car contrôlant la survie et
l’ingestion accidentelle (Vansteelant, 2004).
Les données de la bibliographie sont récapitulées Annexe 2 , tableau 2 (facteurs de variation
sur la végétation et à la surface du sol). On note qu’en général la durée de survie diminue
globalement par rapport à l’étape précédente : elle ne se compte plus qu’en semaine ou en
mois. Il est raisonnable de penser que cette différence est du au fait que les bactéries sont,
dans ce milieu, plus exposées aux diverses contraintes du milieu (ex. : climatiques) que dans
la phase précédente (bouse ou stockage )
Les facteurs de régulation principaux des survies sont :
 Le type de végétation
Ce facteur est analysé dans de nombreuses études. La nature du couvert végétal, donc la
morphologie et la densité des plantes, est censée influencer directement plusieurs facteurs
physiques reconnus essentiels dans la survie des populations microbiennes fécales :
l’exposition aux rayonnements solaires, le taux d’humidité, et la température notamment.
Dans ce contexte Vansteelant (2004) analyse l’effet du pluvio-lessivage sur E. coli dans de
l’herbe haute (prairie de fauche). Dans des conditions contrôlées, après un épandage de lisier
(50m3/ha) et avec une pluie de 25mm/h, il s’avère que la majorité des bactéries fécales (99%)
est entraînée, lessivée. Ceci suggère l’absence de bons site d’adhésion sur les végétaux (effets
des cuticules ?). D’après la même étude, l’exposition violente et quotidienne aux UV détruit
immédiatement 50% des E. coli. (Aucune précision n’est donnée, ni sur la durée de survie des
derniers pourcentages, ni sur le temps de demi-vie,)
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LA SURVIE DES MICROORGANISMES D’ORIGINE FÉCALE : DES EFFLUENTS AUX SOLS
Au total, l’absence d’adhésion, en synergie avec des facteurs physiques particulièrement
agressifs dans ce compartiment tels que UV, lessivage par la pluie (Brown et al., 1980),
fortes variations journalières de température et d’humidité aux quels s’ajoutent le manque de
nutriments adéquat (Jones, 1975 ) voire des antibioses (Wray, 1975), contribuent à faire de la
végétation un milieu peu favorable à la survie des populations de bactéries (voir aussi,
Trévisan et al 2002 )
 Survie selon la saison et l’exposition de la parcelle
De manière générale, les conditions bioclimatiques (hygrométrie, température et insolation),
donc la saison, ainsi que l’exposition de la parcelle, sont des paramètres importants. D’après
les études de VANDONSEL et al. (1967 in MAJDOUB et al. ,2003), l’ombre a un effet positif sur
la survie des microorganismes en été et en hiver, alors qu’en automne ou au printemps elle a
une influence plutôt neutre, voire négative. Ce constat, qui concerne autant les coliformes
fécaux que les streptocoques fécaux, peut s’expliquer par le fait que les bactéries apprécient
un taux d’humidité assez élevé et une faible exposition aux UV (les rayons solaires, par leurs
ultra-violets, agissent sur l’ADN des bactéries)
La survie des populations indicatrices, en surface du sol, est maximum surtout dans les amas
organiques (bouses bien entendu mais aussi paquets agglomérés de lisier ou de fumier).
Pendant ce stockage, la composition des populations de bactéries fécales semble se
transformer progressivement par sélection de souches plus résistantes ce qui les « prépare » au
passage dans le sols. Un exemple d’une sélection génétique s’opérant dans de telles
circonstances sur les populations d’E. coli des bouses, est fourni dans GESSOL (2008),
3.3 Facteurs de variation de survie dans le sol – le sols : (selon Texier, 2008)
Transfert et dispersion dans les sols et des sols aux eaux
Les populations de contaminants fécaux ou d’indicateurs se maintenant à l’interface
végétation – sol, peuvent ensuite être transportées, soit latéralement par les écoulements de
surface ou de subsurface, soit verticalement au travers des horizons du sol.
Le transport latéral est l’équivalent d’un entrainement érosif qui met en suspension et en
mouvements des agrégats organiques et bactériens. L’état physique du matériau (bouse par
exemple plus ou moins desséchées) est un facteur clé contrôlant la mise en suspension d’une
charge de bactéries fécales qui est plus difficile sur des matériaux « consolidés » par
dessiccation (Trevisan et al 2010).
Le transport vertical met en jeu plusieurs types de mécanismes détaillés ci-dessous en se
référant à MICHEL et al. (2000) et OLIVER et al. (2005) in TEXIER (2008).
La dynamique verticale résulte de
 Mécanismes physiques
-
Dispersion
15
LA SURVIE DES MICROORGANISMES D’ORIGINE FÉCALE : DES EFFLUENTS AUX SOLS
-
Convection ou advection (les bactéries circulent à l’état libre en relation avec
les flux de l’eau dans le sol)
-
Filtration
-
Adsorption (les microorganismes de petite taille, diamètre inférieur à un
micron – sont adsorbés sur les particules migrant dans le sol, les bactéries
fécales peuvent être ainsi adsorbées aux parois des macropores ou des
micropores)
 Mécanismes biologiques
-
Chimiotactisme (l’attraction ou la répulsion par des substances chimique)
-
Mobilité flagellaire
-
Dispersion par la pédofaune ; cette action est généralement très localisée . La
pédofaune, joue un rôle non négligeable pour des transferts entre la surface du
sol et les horizons édaphiques plus profonds (principalement les lombrics)
La pluviométrie a un rôle important vis-à-vis du transport (PATNI et al., 1984, in MICHEL et
al., 2000).
Encadré 2 : Etat des micro-organismes fécaux dans le sol (d’après Gessol, Dorioz et al
2008 )
La densité de bactéries dans un échantillon est généralement déterminée par des méthodes de
culture sur milieu synthétique; il s’agit de géloses nutritives comportant ou non des éléments
"électifs" (qui permettent d'enrichir les bactéries cultivables en populations qui présentent un
intérêt particulier). Les résultats sont exprimés en « UFC » pour unités formant colonies.
L’évolution du nombre de micro-organismes déterminé en « UFC » en fonction du temps,
permet d'exprimer un « taux de survie ». Cependant, à ce jour, on ne dispose pas de
numération totalement fiable car les UFC varient considérablement selon l'état physiologique
dans lequel se trouvent les bactéries ciblées et selon le groupe nutritionnel auquel elles
appartiennent. Il existe en fait des bactéries viables non cultivables (« VBNC »); cette notion
est rarement prise en compte dans la démarche de suivi des bactéries introduites dans
l'environnement sol. Il est possible d'apprécier le nombre total de bactéries viables grâce aux
méthodes moléculaires de type MPN-PCR (nombre le plus probable). Le nombre de cellules
viables de la population d’intérêt est estimé indépendamment de la cultivabilité, en réalisant
des dilutions successives de l’échantillon, ceci jusqu’à l’obtention d’une dilution à partir de
laquelle il n'existe plus d'amplification d'une séquence caractéristique de la population cible.
Les raisons pour lesquelles la cultivabilité ne constitue pas un support totalement fiable pour
évaluer le taux de survie de micro-organismes ne sont encore que partiellement connues. Dans
les conditions naturelles, les bactéries doivent en effet s’adapter constamment à des
changements de disponibilité en éléments nutritifs ou à des conditions de stress (chocs
osmotique, oxydatif ou thermique, exposition aux rayonnements ultraviolets). Après une
exposition à des conditions de stress, la croissance bactérienne est fortement réduite voire
stoppée avec, le cas échéant, entrée des cellules en phase de dormance
16
LA SURVIE DES MICROORGANISMES D’ORIGINE FÉCALE : DES EFFLUENTS AUX SOLS
Survie dans les sols
La plupart des études les traitent séparément les divers facteurs de survie et peu nombreuses
sont celles qui analysent de manière globale la survie et le transfert des microorganismes
fécaux, selon le type de sol. De plus, les travaux concernent surtout les facteurs abiotiques et
très rarement des facteurs biotiques (prédation, compétition, … ) qui s’exercent de façon
intense dans la rhizosphère.
Encadré 3 : la rhizosphère ( d’après Dorioz et al GESSOL 2008 et RAAIJMAKERS et al.
2008)
La rhizosphère correspond à la partie du sol sous l’influence directe des racines vivantes. Il
s’agit souvent d’une couche de sol de l’ordre de 1 mm d’épaisseur autour des racines.
L’importance quantitative des systèmes racinaires (et donc de la rhizosphère) varie selon les
caractéristiques pédoclimatiques et celles de la communauté végétale, avec des densités
racinaires jusqu’à 100-200 cm de racines par cm3 de sol dans des sols de prairie. Dans la
rhizosphère, la plante libère une partie des photosynthétats ; la disponibilité de ces nutriments
organiques conduit à une stimulation des microorganismes associés à la plante, ce qui va se
concrétiser par une augmentation des effectifs (atteignant de l’ordre de 108-9 bactéries total/g)
et des niveaux d’activité physiologique élevés. Ces rhizodépôts organiques des substrats
simples, de vitamines et autres facteurs de croissance…et des signaux susceptibles d’agir sur
les microorganismes, comme des chimioattractants, des inducteurs de transcription, des
antobiotiques.
Pour certains pathogènes de l’homme ou l’animal, les propriétés trophiques sont un facteur
favorable à la survie, et la rhizosphère de certaines plantes pourrait correspondre à un
réservoir environnemental pour ces pathogènes (Berg et al 2005). Par contre, d’autres
propriétés de la rhizosphère sont susceptibles de limiter les capacités de survie des pathogènes
de l’homme ou de l’animal (i) la libération de toxines et autres composés antimicrobiens par
les racines (ii) l’appauvrissement en nutriments minéraux liée à la nutrition de la plante
(absorption racinaire), (iii) l’acidification racinaire de la rhizosphère, et la production de
composés antimicrobiens Les microorganismes rhizosphériques exercent également des
phénomènes de compétition Enfin, la porosité racinaire est généralement favorable aux
activités de prédation par les protozoaires
Les résultats montrent que de manière générale, le temps de survie dans le compartiment sol
est très variable : il se compte parfois en semaine, mais aussi en mois, et même quelquefois en
année, par exemple dans le cas d’un sol gelé (BLOOD & HENDERSON, 1968 in MAJDOUB et al.,
2003 ; Dorioz et al GESSOLS, 2008 ). Dans certains cas on note une quasi
« naturalisation » de populations de E coli ,à bas niveaux, dans des sols (Texier et al, 2008)
ou sédiments .
Les principaux facteurs influençant la durée de survie des différents microorganismes
d’origine fécale sont récapitulés ci-dessous.
17
LA SURVIE DES MICROORGANISMES D’ORIGINE FÉCALE : DES EFFLUENTS AUX SOLS
 Les caractéristiques édaphiques
Texture.
La texture est traitée dans la majorité des études et paraît donc essentielle ou facile à étudier.
Les sols argileux sont en général plus favorables à la survie des microorganismes d’origine
fécale. Pour CRANE et al. (1980) in MAJDOUB et al. (2003), la durée de survie des coliformes
fécaux mais aussi de salmonelles (Salmonella spp ser. typhi) s’accroît des sols argileux aux
sols sableux, toutes choses égales par ailleurs. En ce qui concerne les coliformes fécaux , le
temps de demi-vie est d’environ 30 jours dans un sol sableux, alors que dans un sol argileux il
dépasse 200 jours. Dans le second cas, la durée de survie des salmonelles est également
influencée positivement par un sol argileux, mais de manière moins prononcée : le temps de
demi-vie passe de 92 jours dans un sol argileux à 66 jours dans un sol sableux. D’après les
études anciennes d’OKAZAKI & RINGER (1957) in MAJDOUB et al. (2003), l’ordre de grandeur
est le même : le facteur de multiplication entre la durée de survie dans un sol argileux et la
durée de survie dans un sol sableux est d’environ dix (4 à 7 jours dans un sol sableux et 42
jours dans un sol argileux).
L’effet positif des argiles, et dans une moindre mesure des limons, sur la survie de certains
microorganismes (bactéries, champignons, virus), pourrait résulter de l’adsorption. Fixées sur
les argiles, les bactéries fécales seraient protégées des prédateurs, notamment des
protozoaires. En plus, les sols argileux retiennent mieux l’eau, les nutriments et tamponnent
mieux les variations de pH. (MICHEL et al., 2000)
Mais la texture joue en sens inverse sur le transfert vertical par l’eau qui est limité en sols
argileux et au contrainte facilité pour des textures sableuses ou de fortes charge en cailloux du
fait d’une meilleure porosité et de flux d’eau infiltrés plus importants (OLIVER et al. 2007 in
TEXIER, 2008).
Teneur en matière organique
Même si aucun résultat quantifié n’a été trouvé dans ce domaine, diverses études s’accordent
à dire que la teneur en matière organique revêt une importance non négligeable. La survie
augmente lorsque la teneur en matière organique est élevée (Gessol 2008) notamment en sols
hydromorphes ; il serait même probable que, dans certaines situations, des phénomènes de recroissance soient possibles (MICHEL et al., 2000).
Potentiel hydrique (succion) et pH
L’annexe 2 tableau 3 présente quelques données disponibles sur l’état hydrique du sol. Les
études de KIBBEY et al. (1978) in MAJDOUB et al. (2003) laissent supposer qu’un potentiel
hydrique élevée (ici 30 bars) a , quelque soit la température, un effet négatif sur la survie des
populations microbiennes (temps de demi-vie divisé au minimum par quatre).
Le pH du sol joue également un rôle dans la survie des microorganismes fécaux. Cet effet est
connu de longue date : l’étude sur E. coli et sur Streptococcus faescalis, réalisée par
CUTHBERT et al.(1955), montre qu’un pH acide diminue la survie de deux espèces. De 6-7 à
18
LA SURVIE DES MICROORGANISMES D’ORIGINE FÉCALE : DES EFFLUENTS AUX SOLS
3-4 la durée de survie des microorganismes fécaux est divisée par plus de quatre, passant dans
le premier cas de 45 – 50 jours à 10 jours et dans le deuxième cas, de 45 – 62 jours à 10 jours
également. Selon KIBBEY et al., 1993 ; HUDSON & FENNEL, 1980 (in TURONNET, 1999), les
pH extrêmes sont nuisibles pour les microorganismes d’origine fécale, effet négatif se
manifestant aussi avec des pH basiques. Le même constat a été fait au niveau du pH dans les
effluents (chap. précédent)
 Les conditions pédoclimatiques générales
Température
La température conserve une influence prépondérante sur la survie des bactéries fécales mais
elle ne régule pas que le métabolisme bactérien ; elle interfère avec d’autres paramètres
physico-chimiques du sol influant telles que la viscosité, la tension superficielle, le régime
hydrique…. (MUSY & SOUTTER, 1991 in MICHEL et al., 2000).
La survie s’effectue toujours loin des optimum physiologiques et suppose des évolutions
physiologiques. Paradoxalement les températures élevées, les plus proches du milieu
intérieur, ont apparemment un impact global plus négatif sur les populations microbiennes
que le froid. Il s’agit là du même comportement que celui observé dans le compartiment
précédent (surface du sol – végétation). De nombreux auteurs (MICHEL et al., 2000 ; VAN
DONSEL et al., 1976 et DAVENPORT et al., 1976 in TEXIER, 2008) montrent que les
températures hautes diminuent la survie des bactéries. Cependant, d’après MAWDSLEY (1995)
in TEXIER (2008), les cycles gel – dégel favorisent le déclin des populations bactériennes
fécales ; il pourrait s’agir d’effets indirects agissant sur l’état hydrique (desséchement)
TANNOCK & SMITH (1972) et JONES (1999), précisent que ces cycles ont un effet
particulièrement efficace sur E. coli (0157) et Salmonella typhimurium.
Pluviométrie
La fréquence et la densité des précipitations modifient plusieurs facteurs abiotiques du sol,
dont la quantité de substances solubles (MAJDOUB et al., 2003). Une forte sécheresse est
néfaste aux microorganismes fécaux. L’hydromorphie semble jouer en sens inverse.
Saisons
La survie des microorganismes d’origine fécale étant favorisée lorsque le temps est humide et
froid , la saison et au delà le climat, est un paramètre global important à prendre en
compte. Plusieurs études anciennes testent la durée de survie des bactéries fécales à
différentes saisons. Que ce soit dans le cas d’E.coli (VAN DONSEL et al., 1967 in MAJDOUB et
al., 2003), des salmonelles (GIBBS et al., 1995 in ADEME ET FACULTÉ DE PHARMACIE DE
NANCY, 1999) ou de Streptococcus faescalis (VAN DONSEL et al., 1967 in MAJDOUB et al.,
2003), la décroissance est toujours plus forte en été et plus faible en hiver.
 Les caractéristiques pédo-biologiques
Les caractéristiques biologiques, principalement compétition, prédation et parasitisme, sont
considérés comme déterminants dans la dynamique des populations microbiennes fécales
récemment introduites (MARINO et GANNON, 1991).
Type de végétation et rhizosphère.
19
LA SURVIE DES MICROORGANISMES D’ORIGINE FÉCALE : DES EFFLUENTS AUX SOLS
Le type de végétation influence par la distribution de son système racinaire (MICHEL et al.,
2000). Les racines jouent un rôle important, principalement comme voies préférentielles de
dispersion et de transport des microorganismes d’origine fécale comme des autochtones (;
MAWDSLEY et al., 1995 in MICHEL et al., 2000). Dorioz et al 1993, MUIRHEAD et al. (2006),
ainsi que MCINERNEY (1991), in TEXIER (2008), précisent que la végétation favorise la
dispersion des bactéries fécales en facilitant leur passage dans la matrice du sol au contact
des racines
L’effet rhizophère (voir encadré) est aussi à prendre en compte comme site particulier
d’antibioses (sécrétion d’antibiotiques…) mais aussi pour la disponibilité des nutriments .
Compétition
Sauf dans le cas particulier de sols stériles (normalement inexistants en milieu naturel), le sol
est un lieu où la compétition est systématique, que ce soit pour l’occupation de microhabitats
ou pour l’accès aux nutriments et à l’eau. L’étude de RUDOLFS et al. (1950), in MAJDOUB et
al. (2003), a montré que la durée de survie de Salmonella Typhi dans un sol stérile est quatre à
sept fois plus longue que dans un sol non stérile. Le même type de résultat est obtenu par
Vansteelant (2004) avec E coli.
Prédation
Les microorganismes fécaux peuvent subir de la prédation, surtout dans les premiers
centimètres du sol et principalement de la part de certains protozoaires. Ces derniers seraient
l’un des principaux facteurs de régulation des populations bactériennes (TAPPESER et al.,
1998 in TEXIER, 2008), mais ils peuvent parfois servir également de réservoirs de bactéries
lorsqu’il y a présence de biocides et d’antibiotiques (TEXIER, 2008).
Parasitisme
Au niveau des phénomènes de parasitisme, ASHELFORD et al. (2003) in TEXIER (2008)
signalent que certains virus bactériophages sont d’importants régulateurs de populations
bactériennes fécales et qu’ils sont également impliqués dans les transferts de gènes.
20
LA SURVIE DES MICROORGANISMES D’ORIGINE FÉCALE : DES EFFLUENTS AUX SOLS
Encadré 4 : transferts sols- eaux de surface
Le ruissellement, notamment sur zone imperméabilisée du fait du piétinement et sur sol saturé
en eau, apparaît comme l’agent essentiel d’extraction des bactéries fécales. Des pics de b.
fécales sont typiquement observés lors des pics de crues en zone pâturée ou dans les bassins
agricoles fertilisés. D’autres épisodes de contamination indépendants du débit signalent plutôt
des pollution ponctuelles ou l’accès des animaux à le rivière ( Meals, 2004)
Les stocks labiles sont, dans ce contexte, situés en surface des sols dans les déjections ou les
effluents épandus. Au pâturage il semble que les seuls stocks labiles significatifs se trouvent
dans les bouses fraîchement déposées. La quantité totale de bactéries susceptibles d’être
extraites par les écoulements évolue fortement dans le temps et dans l’espace. Le facteur
labilité du stock associé aux déjections est crucial : il expliquerait en zone extensive de
montagne la forte réponse du bassin étudié à la présence ou absence du troupeau. Avant de
généraliser à l’ensemble des systèmes de pâture et des apports organiques, il conviendrait de
comprendre le rôle de matériaux organiques fragmentés, peu denses , aisément transportables
et par ailleurs lieux potentiel de stockage sur des durée assez longes. Le mécanisme présumé
est un détachement et une mise en suspension de bactéries, fixées ou non sur un support. Il
existe aussi des mouvements associés à l'infiltration dans le cas de sols perméables, avec un
risque de contamination des eaux profondes ou de subsurface.
4
Conclusion
Globalement, la chaine « stockage - végétation – sol » a un pouvoir épuratoire évident.
Cependant, ce pouvoir n‘est, dans certains cas, pas suffisant pour retenir l’ensemble des
microorganismes fécaux et /ou potentiellement pathogènes. Sous certaines conditions
environnementales, les populations microbiennes d’origine fécale ont une durée de survie
suffisamment longue pour que la probabilité de contact et d’entrainement avec les eaux
superficielles ou souterraines ne soit pas négligeable.
La survie est une dynamique de populations. Les facteurs agissant sur le potentiel de survie
des microorganismes fécaux introduits dans l’environnement par l’agriculture, depuis les
effluents jusque dans le sol, sont nombreux. De manière générale, la durée de survie de ces
microorganismes est très variable, selon l’espèce microbienne considérée (son optimum
physiologique, l’histoire de la population, sa plasticité, …), les pratiques agricoles (type
d’effluent, mode de stockage, technique d’épandage, type de culture, …) et les conditions
environnementales (édaphiques, climatiques, biologiques, …). Tous ces facteurs sont à
prendre en compte pour évaluer les risques de contamination et les gérer.
La bibliographie suggère que la durée de survie de ces microorganismes est longue dans les
effluents stockés de façon habituelle, surtout en cas de réensemencement périodique
L’épandage consiste à introduire des contaminants fécaux dans un milieu organique
susceptible d’aider à leur survie temporaire. La bouse est un exemple type. Après épandage
ou défécation, c’est l’état physique du substrat, paramètre qui dépend des pratiques, de
l’animal et des conditions météorologiques, qui est un élément déterminant pour la survie ces
21
LA SURVIE DES MICROORGANISMES D’ORIGINE FÉCALE : DES EFFLUENTS AUX SOLS
populations microbiennes. Celle-ci s’allonge plus ou moins selon la protection physique
réalisée. Dans le cas des bouses la survie se compte, dans les conditions les plus favorables
pour elles, généralement au minimum en mois mais parfois en année. Une fois les
contaminants fécaux sur la végétation et sur le sol, les contraintes du milieu s’exercent de
façon plus radicale, la survie à des niveaux détectables est donc plus courte ; elle se compte en
semaine, voire au plus en mois. La végétation elle-même est un milieu peu favorable à la
survie des bactéries (quelques semaines). Dans certains cas (froid, humidité, mat organique
…) les horizons de surface-peuvent offrir au contraire des conditions très favorables au
maintien de populations bactériennes fécales, par exemple E coli, pendant plusieurs mois, à
des niveaux bas mais détectables. A l’extrême certains auteurs observent une
« naturalisation » de E coli dans les sols.
Concrètement, la durée de survie des populations microbiennes d’origine fécale est donc à
mettre rapport autant, avec les pratiques agricoles, qu’avec les conditions de milieu en tenant
compte plus spécifiquement des cycles agricoles (ex : gestion pastorale). Dans la perspective
de l’élaboration d’un indicateur de risque de contamination microbiologique des eaux, tous
les facteurs contrôlant la survie sont des éléments clés pour évaluer le stock secondaire
potentiellement mobilisable par les écoulements de surface ou les eaux d’infiltration, et sa
variabilité dans le temps. Le complément indispensable concerne les taux de transfert depuis
ce stock vers les eaux et à l’échelle bassin versant la détermination des zones sources
critiques.
.
22
LA SURVIE DES MICROORGANISMES D’ORIGINE FÉCALE : DES EFFLUENTS AUX SOLS
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24
LA SURVIE DES MICROORGANISMES D’ORIGINE FÉCALE : DES EFFLUENTS AUX SOLS
Annexes
Annexe 1 : Tableaux des charges microbiennes dans divers effluents et dans les fèces
Annexe 2 : Facteurs de variation sur la survie et le transfert dans les différents
compartiments environnementaux
‐
Tableau 1 : facteurs de variation dans les effluents
‐
Tableau 2 : facteurs de variation sur la végétation et à la surface du sol
‐
Tableau 3 : facteurs de variation dans le sol
‐
Tableau 4 : facteurs de variation dans l’eau
25

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