NAPOLEON I et LE PERRAY - Perray-en
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NAPOLEON I et LE PERRAY - Perray-en
NAPOLEON Ier et LE PERRAY 1. L’administration du Premier Consul et de l’Empereur – Rétablissement du Maire La Constitution de l’an VIII (1800) promulguée par Napoléon Bonaparte, premier consul, prévoit à la tête de chaque département un préfet qui nommera dans chaque commune le Maire. En théorie, une action bénéfique pour Le Perray, dont le Maire est désormais indépendant du canton des Essarts dont notre agent municipal dépendait depuis 1795. Dans la pratique, c’est le même homme qui change simplement de titre : le cultivateur Jean-Baptiste BUNEL s’occupera des affaires municipales sans interruption de 1795 à 1809. De 1812 à 1815, lui succèderont d’abord le notaire de l’Artoire, Mathurin LANCELIN, qui démissionnera et sera remplacé en 1812 par un ancien militaire, Jacques POIRIER. Pendant les Cent Jours, Napoléon Ier décide que le Maire sera élu par l’assemblée primaire des citoyens (Français, Majeur, habitant depuis plus d’un an, libre de corps et d’état et soumis aux contributions directes pour une valeur d’au moins 3 journées de travail), dans la continuité du système censitaire, hérité des Romains, ayant permis la désignation des députés du Tiers-Etats aux Etats Généraux de 1789 et qui perdurera jusqu’à la Révolution de 1848. Ainsi le 14 mai 1815, Philippe Denis RILLOT obtient 40 suffrages sur 62 et restera maire jusqu’en 1820, alors que son adjoint, ressenti comme trop proche de la Révolution ou de Buonaparte, sera révoqué au début de la Seconde Restauration. 2. Le Séjour des Rois intéresse le Consul, mais moins l’Empereur : Le Pont et le Pavillon de l’Empereur On sait quel charme Louis XV avait trouvé au site de Pourras et que dans la continuité des travaux exécutés sur la chaîne des étangs pour le bon plaisir de son bisaïeul, par amour de la chasse à courre, il s’était fait construire par le génial GABRIEL un pavillon de chasse sur la rive gauche de l’étang, alors que son « cousin » le Duc de Penthièvre, seigneur de Rambouillet, lui offrait une véritable ligne droite, permettant de joindre l’Etang de la Tour au désormais Château de SaintHubert. En 1802, le Premier Consul découvre le site, ordonne la restauration de la chaussée du pont-digue construit sous Louis XVI pour séparer les étangs de Saint-Hubert et de Pourras (désormais appelé Pont Napoléon ou Pont de l’Empereur) et qui permet depuis les communs du château vendu et passablement endommagé sous la Révolution de rejoindre l’autre rive. Une inscription sur le garde-corps en témoigne : PAR LA MUNIFICENCE DE NAPOLEON PREMIER EMPEREUR DES FRANÇAIS CETTE CHAUSSEE A ETE REPAREE Sur cette rive droite, dans la perspective de la Terrasse du château royal qu’il dédaigne, probablement en raison des exactions révolutionnaires et qu’il ne rachète pas, il ordonne la construction de son pavillon de chasse, le Pavillon de l’Empereur, et il charge Auguste FAMIN, prix de Rome 1801 de cette mission qui ne s’achèvera qu’en 1808, lorsque celui-ci, revenu de Rome devint inspecteur des travaux, puis architecte du Château de Rambouillet. Vue aérienne du Pont Napoléon (1963) De facture très classique avec ses deux frontons triangulaires, il se compose d’une antichambre dallée jaune et noir avec une cheminée de marbre noir, d’un grand salon à six fenêtres avec une belle cheminée de marbre blanc, une cuisine à l'Est et un grand cabinet à l'Ouest. Mais on dit que lors d’une chasse en 1809, lorsque le Pavillon lui fut présenté, l’Empereur jugea bien mesquine la commande du Premier Consul et refusa même d’y pénétrer. Ce dédain condamna l’ouvrage qui ne reçut dès lors que peu de visites, avant de devenir, vers 1850, une ruine dont maints promeneurs apprécient le charme romantique. En 1967, un premier programme de restauration réhabilita la chaussée et le pavillon. En 1995, deuxième tentative de restauration des murs. En 2012, la Société des Amis de la Région de Rambouillet et de sa Forêt (S.A.R.R.A.F.), cherche des fonds pour tenter de consolider les murs restants (la Commune du Perray a voté une subvention de 1 500 € aux fins de cette réhabilitation, le 11 juillet 2013)… Napoléon n’ayant pas de prédilection pour les fastes de Versailles, la chaîne des étangs fut négligée et le réseau des rigoles s’engorgea. Le maire aura beaucoup de mal à obtenir de l’administration impériale le curage desdites rigoles qui ont débordé, inondé les terres et gâté les récoltes. Le Pavillon de l’Empereur et le début de la chaussée du pont La Route impériale n°11 Le fronton sud Fervent admirateur des Romains, Napoléon savait que le réseau viaire avait une grande importance (transports, information, sécurité, déplacement des troupes) et le décret de 1811 fait de la Route de Paris à Bayonne, nommée ainsi depuis le voyage en 1660 de Louis XIV pour aller épouser Marie-Thérèse d’Autriche, infante d’Espagne, connue par les Perraisiens comme la route de Paris à Chartres, la Route Impériale n°11. Elle deviendra route royale n°11, puis Route Nationale 10 à partir de 1824. Dans le souci d’un tracé le plus droit possible, ordre fut donné de déplacer la Croix Saint-Jacques. C’est à cet emplacement précis que Napoléon aurait passé en revue les troupes d’un Comte Potocki, dont le descendant deviendra propriétaire quelques décennies plus tard du Pavillon de chasse Rothschild, à quelques mètres de ladite croix ! C’est cette même route qui vit le retour des troupes de la Confédération Germanique retirées d’Espagne en 1813, et, le 28 mars 1814, l’impératrice Marie-Louise s’enfuir vers Blois avec le Roi de Rome, suivie des restes de la Grande Armée. Elle reviendra sur Rambouillet au Palais du Roi de Rome aménagé par Auguste FAMIN où elle apprendra l’abdication de l’Empereur. _._._._._._._