Art Au Forum de bioéthique : Orlan, ou«l`ultra-Joconde
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Art Au Forum de bioéthique : Orlan, ou«l`ultra-Joconde
02 FEV 13 Quotidien Prov. avec dim. OJD : 95667 18 RUE DE THANN 68945 MULHOUSE CEDEX 9 - 03 89 32 70 00 Surface approx. (cm²) : 332 Page 1/1 Art Au Forum de bioéthique : Orlan, ou « l'ultra-Joconde » Célèbre pour ses deux implants sur le front, l'artiste promène encore des fulgurances qui tomberont dans la culture populaire après des débats féroces... et c'est ce qu'elle veut ! Elle était l'invitée du 3e Forum de bioéthique qui s'achève aujourd'hui à Strasbourg. Recouverts de paillettes, les deux implants qu' Orlan arbore sur ses tempes ont perdu leur volume avec le temps. Mais ils désignent toujours avec force celle qui les porte. Dans la rue, on l'arrête, on lui parle et les regards se rivent sur les protubérances. Lors de sa participation au 3e Forum de bioéthique jeudi soir, à Strasbourg, des femmes l'ont attendue après un debat. « La première fois que je vous ai vue, j'ai dû payer pour vous embrasser, a lancé l'une d'elle. Ce soiree vous embrasse gratuitement ! » Orlan, incrédule, était touchée. Cette première fois, c'était sans doute à la Fiac qui s'était tenue en 1977, au Grand Palais de Paris, lors de sa performance Le Baiser de l'artiste où cette fille alors âgée de 30 ans embrassait qui le voulait pour cinq francs, les hommes comme les femmes, faisant valser la morale avec un sulfureux succès. « Le Baiser de l'artiste fait désormais partie des 100 chefs-d'œuvre du XXe siècle sélectionnés parle Centre Pompidou de Paris. Sur ces 100 réalisations, il n'y a que six femmes, repentir, ce qui n'est pas du tout le cas I, lance-t-elle. Toute mon œuvre, interroge le statut du corps dans la société avec les pressions culturelles, politiques et religieuses qui s'impriment dans les chairs comme dans les espnts. » Le discours est féministe, engagé, révolté. Propre à une partie de la génération d'artistes des années 70. Mais quand Lady Gaga « plagie » l'artiste française en 2011, s'appropriant les mêmes transformations, Nestle spectacle qui prend le dessus. « J'ai cultivé mes propres cellules pour créer des œuvres » Orlan, qui a fait de son corps un support pour ses œuvres, est devenue une icône postmoderne bousculant nos représentations. Elle pose ici au milieu d'une des oeuvres d'Annette Messager- la 2e artiste encore vivante qui a réalisé L'un des 100 chefs-d'œuvre retenus par le Centre Pompidou -, exposées actuellement au Musée d'art moderne et contemporain de Strasbourg. Photo S. G. dont quatre sont déjà mortes, et dans cette publication, je suis la première artiste à avoir utilisé la chirurgie esthétique », souligne-t-elle. « Interroger le statut du corps dans la société » Déjà la postérité ! Maîs c'est l'histoire des prothèses de silicone et pas le discours sur ce geste radical - que le public retient surtout d'elle. « On a dit des tas de choses, que j'avais donné mon corps à l'art... Ce que fai fait ? J'ai posé sur mes tempes ce que la chirurgie esthétique posait dans ks joues pour rehausser ks pommettes. » Pour le public, cette affaire de détournement de beauté vire à « la monstruosité », résume-t-elle. Entre 1990 et 1993, elle fait filmer les opérations-performances qui transforment son visage. À la de, une nouvelle onde de choc qui suscite encore des réactions épidermiques, entre sarcasmes et fascination. « Sans faire de mal à personne », s'attaquer à la beauté classique coûte cher. Depuis, elle a conserve ses implants. « Si je ks enlevait,, on pourrait penser a un 1977-1993-2013 : Orlan poursuit son autoportrait à travers l'usage des biotechnologies. «J'ai cultivé mes propres cellules pour créer des œuvres », rappelle-t-elle. Belgique, Russie, Japon, Marseille... Ses voyages pour des expositions rythment sa vie. Même le choix de son nom d'artiste — l'ancien, elle l'a oublié - signe encore une anecdote. Quand la jeune artiste commence une psychanalyse, le praticien lui suggère à demi-mot de regarder sa signature sur les chèques. «J'ai alors vu que ma signature, toute griffonnée, faisait ressortir des lettres plutôt que d'autres... Et elks formaient k mot "morte". A ce moment-là, j'ai décidé de vivre », livre-t-elle. Elle a mis en relief d'autres lettres de son nom : la baroque Orlan est née ce ]our-la, laissant loin derrière son passé. Au point de lancer sur internet une pétition contre la mort, standard trop ordinaire à son goût. Sailesh Gya 847175a052f0280472aa47341b0ab51801f31636d15a3af BIOETHIQUE 0422815300524/GTH/OTO/2 Eléments de recherche : FORUM EUROPEEN DE BIOETHIQUE : du 28/01 au 02/02/13 à Strasbourg (67), toutes citations