Galerie Bertrand TROCMEZ Clermont-Ferrand

Transcription

Galerie Bertrand TROCMEZ Clermont-Ferrand
Ga l e r i e Bertrand TROCMEZ Cl e r m o nt- Fe r ra n d
30ème anniversaire
Un regard sur l’abstraction lyrique
Œuvres sur papiers
Huguette Arthur BERTRAND, Olivier DEBRÉ, Joe DOWNING, Luis FEITO, Pierre FICHET,
Oscar GAUTHIER, Jacques GERMAIN, Hans HARTUNG, Ida KARSKAYA,
John-Franklin KŒNIG, Sigismond KOLOS-VARY, Jean Le MOAL, Marcelle Loubchansky,
Maria MANTON, André MARFAING, Georges MATHIEU, Jean MESSAGIER, Henri MICHAUX,
Jacqueline PAVLOWSKI, Gérard SCHNEIDER, Pierre TAL-COAT, Léon ZACK
Du 22 novembre au 21 décembre 2013
En couverture :
Sans titre, 1948
Huile, fusain, pastel, gouache – 48,5 x 63 cm
Dans une exposition itinérante en France
Galerie Bertrand TROCMEZ
11, rue Philippe Marcombes - 63000 Clermont-Ferrand
Tél. : +33 (0)4 73 90 97 97 • +33 (0)6 60 82 59 54
Email : [email protected]
Un regard sur l’abstraction lyrique
A l’occasion du trentième anniversaire de sa Galerie, Bertrand Trocmez a souhaité le célébrer en soulignant une nouvelle fois
sa ferme détermination à soutenir l’abstraction lyrique qu’il présente très régulièrement depuis de nombreuses années. Et cela fut fait au
travers d’expositions monographiques, ou d’accrochages de groupe. Ainsi, au fil du temps ont été présentés là presque tous les principaux
acteurs de ce formidable élan novateur qu’a été et qui reste ce que l’on appelle l’Abstraction lyrique. Notons, que depuis quelques années
de très nombreuses expositions internationales lui sont consacrées dans les plus grands musées de France et du monde.
Trop souvent, hélas, seuls les plus illustres d’entre ces artistes sont montrés, au détriment des autres de ces acteurs, moteurs
indissociables. Autrefois - je veux dire au début des années 1950 - occupant sensiblement la même place, chacun travaillait dans son
atelier et aimait à confronter simplement son travail avec les autres, avec les copains, sans calcul ni arrière pensée. L’osmose qui les portait
peut paraître quelque peu singulière aujourd’hui. Mais le combat, alors, allait dans un sens unique, et on ne pouvait avancer que tous
ensemble. Certes, d’aucuns surent très vite trouver des opportunités exceptionnelles pour se faire connaître, soutenus par tel ou tel des
rares marchands d’art qui s’étaient engagés à l’époque dans cette voie esthétique, aussi nouvelle que passionnante.
Dans le même temps, quelques critiques de la même génération soutenaient ardemment cet élan formidable. Les grands
défenseurs de ces artistes étaient, entre autres, Marcel Brion, Pierre Descargues, Charles Estienne, Michel Ragon, Pierre Restany, Michel
Seuphor, Michel Tapié, Dora Vallier, Roger van Gindertael, et au Luxembourg Joseph-Emile Muller. Leurs écrits font toujours autorité
aujourd’hui.
N’oublions pas que deux tendances s’opposaient alors dans l’abstraction : d’un côté l’abstraction géométrique – dite «froide»- de
l’autre l’abstraction lyrique – dite «chaude». La fougue des uns les faisaient s’affronter au autres. Les polémiques n’en finissaient pas,
fusant au travers d’articles incendiaires et de publications contestataires. Des dogmes furent imprimés. Il n’en reste aujourd’hui que
quelques plaquettes éditées et les souvenirs des acteurs même.
Il est important de rappeler que nombre des peintres abstraits «lyriques» avaient eu préalablement une période créative
«géométrique», généralement assez courte. En effet, ayant le plus souvent fait leurs humanités artistiques à l’Ecole des Beaux-Arts,
venant presque tous de la figuration la plus classique enseignée alors, il leur avait fallu radicaliser en se tournant vers la géométrie pour
lui préférer ensuite le geste lyrique.
D’autres, venus des quatre coins du monde, avaient déjà acquis des cultures fort différentes qui les faisaient évoluer différemment
dans des voies nouvelles grâce à ce qu’ils découvraient à Paris. Les confrontations, évoquées plus haut, enrichissaient les uns et les autres,
sans pour autant les influencer vraiment, chacun conservant sa personnalité propre.
A view of lyrical abstraction
On the occasion of the thirtieth anniversary of his Gallery, Bertrand Trocmez wanted to celebrate this by emphasizing yet again
his firm determination to support lyrical abstraction which he has been presenting regularly for several years. And this has been done
through one man exhibitions and group shows. Thus, over time almost all the main players in the major innovative movement which
has been and continues to be called Lyrical Abstraction. It should be noted that for in recent years, a very large number of international
exhibitions have been devoted to it in the greatest museums of France and the world.
Too often, sadly, only the most famous of these artists are exhibited at the expense of other players, inseparable drivers. In the
past – I mean at the beginning of the 1950s – significantly holding the same place, each worked in his studio and liked simply to compare
his work with the others, with their mates, without any calculation or ulterior motive. The osmosis that carried them could appear to be
quite odd today. But at that time, combat went in a single direction, and the only way to go forward was to go together. Certainly, some
knew very quickly how to find exceptional opportunities to make themselves known, supported by one or other of the rare art dealers who
at the time had embarked on a journey in this aesthetic path which was as new as it was exciting.
At the same time, some critics of the same generation ardently supported this tremendous momentum. The great defenders of
these artists were, amongst others, Marcel Brion, Pierre Descargues, Charles Estienne, Michel Ragon, Pierre Restany, Michel Seuphor,
Michel Tapié, Dora Vallier, Roger van Gindertael, and in Luxemburg Joseph-Emile Muller. Their writings are still just as authoritative
today.
We should not forget that two currents were opposed in abstraction at the time: on one side, geometrical abstraction – called
“cold” – on the other, lyrical abstraction – called “warm”. The brashness of one made them clash with the others. Controversies were
unending, rising through incendiary articles and publications of protest. Dogmas were printed. Today only a few printed brochures and
the memories of the participants themselves survive.
It is important to remember that numerous “lyrical” abstract painters had previously experienced a “geometrical” creative period
that was generally quite short. Indeed, having most often studied art at the Ecole des Beaux-Arts, almost all having come from the most
classical figurative art being taught at the time, they had been obliged to become radical by turning to geometry before preferring the
lyrical gesture.
Others, from the four corners of the world, had already acquired very different cultures which made them evolve differently
towards new paths, thanks to what they discovered in Paris. Confrontations, mentioned above, enriched one and the other, without for as
much truly influencing them, each one retaining his own personality.
Il est bon de rappeler que si cet élan lyrique était unique, il ne serait pas bon de penser qu’il était le fait d’artistes d’une même
génération : celle des années 1920. Bien au contraire, là aussi la mixité était grande. Certains d’entre eux, nés à la toute fin du XIX° siècle,
avaient reçu une formation encore plus classique que celle de leurs cadets. Ainsi, Gérard Schneider avait été, à Paris, l’élève de Fernand
Cormon, illustre portraitiste et peintre «pompier» d’Histoire, spécialisé dans la représentation des hommes des cavernes... Le français
Jacques Germain, lui, tout comme l’allemand Hans Hartung, est allé étudier au Bauhaus, dans les années 1930. Il y reçut l’enseignement
de Kandinsky et Albers. D’autres encore furent quasiment autodidactes. Ce sont toutes ces diversités de culture et d’éducation qui
constituent le ciment même de ce grand courant novateur.
Après avoir brièvement rappelé ce qu’était le courant artistique de l’Abstraction lyrique à ses débuts. Il paraît bon de ne pas oublier de
préciser que les conditions de vie étaient extrêmement difficiles au tout début des années 1950. Quelques galeries soutenaient avec passion
ces artistes, avec une évidente volonté d’engagement, comme le firent Jean-Robert Arnaud, Lydia Conti, René Drouin, Paul Facchetti, JeanFrançois Jaeger, Pierre Loeb et quelques autres. Puis, vinrent d’autres galeries. Les artistes commençaient à se faire connaître à l’étranger, ils
exposaient en groupe et souvent représentaient la France. Les premières rétrospectives s’organisèrent. Les Biennales les plus prestigieuses
présentèrent les toiles de ces artistes (Venise, Sao Paulo,...). Des Prix furent créés. Après la reconnaissance, le succès s’installait.
Mais revenons à la sélection des artistes exposés ici. Il y a là bien sûr les plus grands: Gérard Schneider, Hans Hartung, Georges
Mathieu et Henri Michaux. Mais aussi Huguette Arthur Bertrand, Jacques Germain, Olivier Debré, Pierre Fichet, Oscar Gauthier, Jean
Le Moal, André Marfaing, Jean Messagier, Pierre Tal Coat, l’espagnol Luis Feito, le russe Léon Zack qui étaient eux aussi des acteurs
conséquents, omniprésents dès le début des années 1950, à Paris.
Il apparut bien vite qu’il fallait montrer d’autres artistes encore qui, quoi qu’importants esthétiquement parlant, furent peut-être
plus discrets dans leur action, préférant le silence de l’atelier au tumulte des modes. Voici d’abord deux femmes peintres qui luttèrent
pour avoir leur juste place dans ce milieu alors si machiste: Ida Karskaya, Marcelle Loubchantsky et Maria Manton. Leurs œuvres, trop
longtemps restées dans l’ombre, s’épanouissent enfin aujourd’hui. Du côté des hommes, il était bon aussi que des américains (anciens GI’s
restés à Paris) soient présents. Ce sont Joe Downing et John-Franklin Koenig. Et, pour finir, voici le hongrois Sigismund Kolos-Vary. Tous
s’inscrivent dans la lumière de ce grand kaléidoscope.
Certes nous avions bien d’autres artistes encore à exposer, mais chacun le sait, ici comme ailleurs, les murs d’une galerie ne sont
pas extensibles!...A l’évidence, cette sélection a pour but de faire découvrir aux visiteurs nombre d’artistes qui se sont voués à l’Abstraction
lyrique leur vie durant. Leurs noms s’inscrivent aujourd’hui au fronton de celle-ci, qui fut un des plus importants mouvements de la
seconde moitié du XX° siècle, quoique né quelques décennies plus tôt.
Patrick-Gilles Persin
It is important to remember that although this lyrical impetus was unique, it would not be good to think it was due to artists from a single
generation: that of the 1920s. On the contrary, again there was a great deal of mixture. Some, born at the very end of the 19th century, had been
trained even more classically than their younger peers. Thus Gérard Schneider had been the pupil in Paris of Fernand Cormon, the illustrious
portrait painter and “pompier” History painter, specialized in the depiction of cavemen... The French artist, Jacques Germain, just like the
German artist Hans Hartung, went to study at the Bauhaus during the 1930s. There he was taught by Kandinsky and Albers. Others again were
essentially self-taught. It is all this diversity of culture and education that forms the glue holding together this great innovative movement.
After recalling briefly what the Lyrical Abstraction movement was at the beginning, it is good not to forget to specify that living
conditions were extremely difficult at the beginning of the 1950s. Some galleries supported these artists fervently, with a clear intention
to engage, as did Jean-Robert Arnaud, Lydia Conti, René Drouin, Paul Facchetti, Jean-François Jaeger, Pierre Loeb Jean-Robert Arnaud,
Lydia Conti, René Drouin, Paul Facchetti, Jean-François Jaeger, Pierre Loeb and a few others. Then came other galleries. Artists began to
become known abroad; they exhibited as a group and often represented France. The first retrospectives were being organized. The most
prestigious Biennales presented paintings by these artists (Venice, Sao Paolo...). Prizes were created. After recognition, came success.
But let us return to the selection of artists exhibited here. The major ones are of course here: Gérard Schneider, Hans Hartung,
Georges Mathieu and Henri Michaux. But also Huguette Arthur Bertrand, Jacques Germain, Olivier Debré, Pierre Fichet, Oscar Gauthier,
Jean Le Moal, André Marfaing, Jean Messagier, Pierre Tal Coat, the Spanish Luis Feito, the Rusian Léon Zack who were also significant
participants, omnipresent from the beginning of the 1950s in Paris.
It appeared very quickly other artists had to be exhibited even those, although they were important in aesthetic terms, who were
perhaps more discreet in this action, preferring the silence of the studio to the clamour of fashions. First, here are two women artists who
fought to have their rightful place in a milieu that was still so sexist: Ida Karskaya, Marcelle Loubchansky and Maria Manton. Their
works, which have spent too long in the shadows, thrive at last today. On the side of the men, it is also good that the Americans (former
GI’s who stayed in Paris) should be present. These are Joe Downing and John-Franklin Koenig. And to finish, here is the Hungarian
Sigismund Kolos-Vary. They all fit into the light of this great kaleidoscope.
Certainly we had many other artists who could have been exhibited, but everyone knows, here as elsewhere, that the walls of a
gallery are not expandable...! Obviously, the aim of this selection is to allow visitors to discover numerous artists who devoted themselves
to Lyrical Abstraction for their entire lives. Their names are now inscribed on the pediment of this movement, which was one of the most
important of the second half of the 20th century, even though it had begun a few decades earlier.
Patrick-Gilles Persin
Huguette Arthur Bertrand
(1920-2005)
« Huguette Arthur Bertrand a conquis une personnalité réelle…..Pardessus cette lumière
intérieure, pourrait-on dire, réapparaissent ces rainures noires,…. Ces palissades qui ne laissent
qu’entrevoir des formes pures, carrés ou rectangles, des taches chaudes qui forment comme le « corps »
de ces œuvres « camouflées » ».
Michel Ragon, in L’Aventure de l’art abstrait, Robert Laffont, 1956.
POÊME, 1957
Encre de chine – 100 x 75 cm
Olivier DEBRÉ
(1920-1999)
« A un moment donné, quelque chose se fige dans la matière même, et c’est la réalité de l’émotion,
et c’est en fait moi…
Je peins dans l’émotion d’une réalité qui m’engendre moi-même. »
Olivier Debré
SANS TITRE, 1960
Encre de Chine – 80 x 60 cm
Joe DOWNING
(1924-2007)
« Joe, je suis complètement enthousiasmée par tes tableaux ils me donnent envie de les
nommer, de les appeler. Ils sont la joie de la liberté, sa fraicheur, et en même temps ils sont la violence
incommensurable, océanique de cette liberté. Derrière l’explosion de la couleur, je vois la forêt
immobile, les arbres nus et lisses et chantants. Il y a aussi le vent qui passe, qui envahit la terre et
qui repart, qui tourne autour des arbres et les laisse recouverts des embruns de la mer. Ils brillent, les
arbres, noyés de larmes et de joie… »
Marguerite Duras (pour l’exposition de Gordes 1993).
SANS TITRE
Collage et agrafe – 13,2 x 20,3 cm
Provenance Galerie Arnaud, Paris
SANS TITRE
Collage et agrafe – 12,5 x 20,5 cm
Provenance Galerie Arnaud, Paris
Luis FEITO
1929
« Le sens profond de la démarche de Feito pourrait aujourd’hui être défini comme un ordre
transcendantal du baroque, un lyrisme de la matière brute contrôlé par une organisation poétique – à
la fois affective et rationnelle – de la lumière. Cette idée centrale domine toute analyse de détail de
cette œuvre dense et drue, puissante par l’absolue cohérence de son développement. »
Michel Ragon
SANS TITRE, 1962
Gouache noir – 54 x 70 cm
Provenance Galerie Arnaud, Paris
Pierre Fichet
(1927-2007)
« Peintre d’action, il procède toujours d’un dynamisme architectural dont la tension explose, ou
s’étouffe, dans la puissance expressive et l’éclat des couleurs. Son geste arrache un tumulte d’images
sonores dont les ruptures et les conflits sont liés au tempérament même de l’artiste. A la fois vulnérable
et absolu. »
Pierre Cabanne, juillet 1980.
SANS TITRE, 1962
Gouache – 65 x 50 cm
Oscar GAUTHIER
(1921-2009)
« Ses préoccupations le portent vers l’expression de l’espace, du mouvement et de la lumière. Son
univers est celui de la nature dont il transcrit les rythmes initiaux dans une modulation de couleurs
rares, relevées par endroits d’un accent plus véhément. L’articulation en est toute à la fois, élégante et
puissante. »
Jean-Jacques Lévêque, 1958.
SANS TITRE, 1948
Gouache – 50 x 32,5 cm
Jacques GERMAIN
(1915-2001)
« Germain (Galerie Pierre) est abstrait { … } mais fait mieux encore : Sur des rythmes simples
mais sans raideur il pose de larges touches de couleurs pures qui sont la clarté mélodique [ … ] et sait
s’imposer à qui a l’oreille fine. Étape par étape, l’art de Germain a trouvé un ton dont la qualité et la
modestie sont également exemplaires. »
Charles Estienne, 1952.
SANS TITRE
Gouache - 30 x 23 cm
Hans HARTUNG
(1904-1989)
« Les dessins d’Hartung apparaissent comme une véritable écriture, une sorte d’immense
signature. (…) Ces dessins sont aussi de la peinture, et l’artiste joue de la tache, du trait, avec le sûreté
d’un peintre de race. »
Charles Estienne, 1948.
PM1961-56, 1961
Pastel – 50 x 36,5 cm
Ancienne Collection Mme Tardieu, Paris 1961
Œuvre répertorié dans les archives de la Fondation
Hartung Bergman, figurera au catalogue raisonné.
Ida KARSKAYA
(1905-1990)
« La prestigieuse et preste manipulation de Karskaya qui efface toute idée de technique ou de
procédé, suscite notre émerveillement, mais c’est à la communication de ses silencieuses confidences
que notre joie grave répond et au seuil de son secret qu’elle demeure. »
Roger Van Gindertael.
Gris quotidien
Collage, fusain et gouache – 31 x 51 cm
John Franklin KŒNIG
(1924-2008)
« Il prépare d’abord le fond par une première couche de couleur, recouverte vite d’une seconde,
afin que par ce mélange se manifeste le climat d’un thème possible dont l’imprécision le laisse sans
inquiétude. Même au deuxième acte, où se pose le problème de la structure des formes empâtées, leur
établissement n’est en rien définitif. Les compositions se font en quelques grandes taches, en des plans
plus ou moins géométriques, ou en des courbes et lignes sommaires. A ce moment, il sent parfois déjà
le chemin que la composition va prendre »
Herta Wescher, 1956.
SANS TITRE
Gouache – 26 x 23,5 cm
Provenance Galerie Arnaud, Paris
Sigismond KOLOS-VARY
(1889-1983)
De 1950 à 1954, il traverse une période transitoire qui va le mener à l’abstraction. Depuis 1954
sa période abstraite ne se détache pas radicalement de la nature.
« Mes tableaux, dira-t-il, sont composés d’éléments ronds...... ces ronds donnent le point de repos
des yeux mesurant ainsi l’espace en profondeur. »
Sans titre, 1957
Aquarelle – 47 x 61 cm
Jean Le MOAL
(1909-2007)
« Le Moal, qui possède une palette très caractéristique, avec une dominante de bleus et de
rouges, a conquis une gamme extrêmement nuancée de tons de la plus grande finesse. »
Michel-Georges Bernard 2001.
Sans Titre, 1957
Aquarelle & encre – 37 x 41,3 cm
Marcelle Loubchansky
(1917-1988)
« Amie d’André Breton, elle expose dans les années 1950 avec Degottex et Messagier... Sa
peinture s’apparente à ce qu’on a pu appeler le «nuagisme». Coulures et taches s’organisent dans des
tons de rouge. C’est une peinture visionnaire, spatiale, poétique où le sidéral l’emporte. »
Patrick-Gilles Persin.
Sans titre, 1972
Huile diluée à l’essence sur carton marouflé sur toile – 73 x 60 cm
Maria MANTON
(1910-2003)
« ...l’oeuvre s’est développée, dans une liberté croissante, dans un bonheur égal. On pourrait
encore y distinguer des périodes séparables, mais, ignorant les charmes de la chronologie, elles se
superposent ou s’entrecroisent.....Ses racines, plus profondément, ce sont la lumière, la peau du sol et
des murs, les senteurs du Sud, celles de l’autre rivage de la Méditerranée, qui en «correspondances »
baudelairiennes «se répondent»,.... »
Jacques Busse.
Bleu MéditErrannée, 1953
Gouache sur papier – 33 x 46 cm
André MARFAING
(1925-1987)
« Le noir est pour moi le moyen d’expression le plus naturel. Ce soir ne contient pas plus de
tristesse que n’en contient votre Stylo. »
André Marfaing.
SANS TITRE
Lavis d’encre marouflé sur toile – 65 x 50 cm
Georges MATHIEU
(1921-2012)
« Aucune image, aucune idée antérieure ne précède la seconde où je commence à peindre ; le
premier geste peut être arbitraire. Il l’est le plus souvent. Mais le second est implacablement lié au
au premier, et en suite, il y a un enchaînement presque cybernétique de chacun de ces gestes. Je suis
victime de mon premier geste. »
Georges Mathieu.
Composition fond noir, 1959
Gouache – 50 x 65 cm
Provenance : Galerie Jacques Dubourg, Collection Carel
Jean MESSAGIER
(1920-1999)
« Messagier est un peintre qui garde un pied dans le paysagisme et en avance un autre dans le
tachisme. Ses couleurs sont celles des plages ou des fleuves asséchés : l’ocre blond et le vert. »
Michel Ragon 1956.
SANS TITRE, 1963
Aquarelle – 75 x 106 cm
Henri MICHAUX
(1899-1984)
« Dans le cas de Michaux, ses œuvres exécutées sous hallucinogènes semblent la poursuite par
des moyens graphiques de la description d’ondes parcourant un espace en cours de solidification : "des
signes immédiats d’éclatement, de dévastation, de ravages… ; 1956, exposition à Paris des premières
œuvres mescaliniennes". »
Jacques Busse.
ENCRE N° 20, 1960
Encre de chine – 33 x 24 cm
Jacqueline PAVLOWSKI
(1921-1971)
« Une première exposition qui montre chez ce peintre une vision personnelle du monde et
un sens de la matière et des couleurs. Le poète Jean l’Anselme, son préfacier, souligne le « réunion
mystérieuse de têtes larvaires, de villes fantastiques » qui nous sont proposées sur ses toiles. Ces
allusions ne sont évidemment que des prétextes, que des souvenirs qui surgissent d’une matière
extrêmement travaillée. C’est une première interpellation du public et il ne s’agit encore que d’une
œuvre en gestation. Mais je crois que l’on peut faire confiance à Jacqueline Pavlowsky. »
Michel Ragon, Cimaise 1957.
Sans titre, CIRCA 1969
Aquarelle, crayon, encre violette, encre noire,
plume et projection sur papier Ingres beige – 18,5 x 25,5 cm
SANS TITRE, 1962
Huile et sable sur papier préparé – 36,2 x 27,5 cm
Gérard SCHNEIDER
(1896-1986)
« A la base de l’art de Schneider il y a un tempérament romantique, une sensibilité extrêmement
vive et prompte, et je voudrais dire une sorte d’intimité sentimentale avec la nature. (...) Il a livré
longtemps cette « lutte avec l’ange » dont la solution ne doit être ni la défaite de la matière, ni celle de
l’esprit, mais l’intime illumination de la matière par l’esprit ».
Marcel Brion, in L’Art abstait, Albin Michel, Paris, 1956.
SANS TITRE, 1948
Huile, fusain, pastel, gouache – 48,5 x 63 cm
Dans une exposition itinérante en France
Pierre TAL-COAT
(1905-1985)
« Qu’un peintre aussi doué que Tal-Coat pour la puissance de la forme et de la couleur se soit
enfoncé tout à coup et si loin dans la bouleversante absence, l’absence presque totale des formes et des
couleurs révélées par ses toiles d’il y a quelques années, voila qui en dit long sur la qualité spirituelle
de cette expérience plastique. ».
Charles Estienne, 1954.
SANS TITRE
Aquarelle – 11,5 x 27,2 cm
Léon ZACK
(1892-1980)
« Léon Zack est le plus proche de Tourguéniev. Venu des ballets romantiques et de l’art religieux,
il passe à l’abstraction à la fin des années 40 et trouve d’emblée ou presque, après une période
géométrique, le style auquel il restera fidèle fait de nuées vaporeuse, de fumées emportées par le vent,
déchirées de fractures, dans une palette sombre et dramatique éclairée de lueurs mystérieuses. »
Pierre Courthion, 1990.
SANS TITRE, NON DATÉ
Encre sur papier – 10 x 31 cm
SANS TITRE, 1976
Encre et aquarelle – 24 x 31 cm
Remerciements
Je remercie tous ceux qui m’ont aidé à réaliser cette exposition, ou par leurs précieux conseils,
la Galerie Gimpel & Muller, Marc Larock, Luis Lemos, Patrick-Gilles Persin, ainsi que tous ceux qui
ont préféré conserver l’anonymat.
© Crédit photographique Jacques-Henry Bayle
© Photos tout droit réservé
© Pour son texte 2013, Patrick-Gilles Persin
© Traduction établie par Jane MacAvock
Bertrand TROCMEZ
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