Hommage à Allen Ginsberg

Transcription

Hommage à Allen Ginsberg
Patti Smith & Philip Glass
Hommage à Allen Ginsberg
D
ans le cadre du Domaine privé Patti Smith,
du lundi 17 au samedi 22 janvier à la Cité de la musique.
Patti Smith & Philip Glass | Hommage à Allen Ginsberg | Vendredi 21 janvier
vendredi 21 janvier – 20H
Chanteuse engagée, poétesse intransigeante, voix de la colère ou de l’intimité :
à l’occasion d’un Domaine privé qui lui est consacré, portrait de Patti Smith,
une artiste qui n’est jamais là où on l’attend.
Cité musiques : Pourquoi avoir décidé d’écrire votre première autobiographie,
Just Kids ?
Patti Smith : Le jour où Robert Mapplethorpe est mort, en mars 1989, je lui ai fait la
promesse d’écrire ce livre. Il y est question en particulier de nos débuts, lorsque nous
étions jeunes et que personne ne nous connaissait, j’étais donc la seule à pouvoir l’écrire.
J’ai éprouvé beaucoup de souffrance à devoir rassembler tous ces souvenirs de quelqu’un
que j’ai aimé et que j’ai perdu. Je l’ai donc écrit non pas comme un livre ordinaire mais
pour rembourser ma dette envers Robert.
Pensez-vous que vous seriez devenue artiste si vous ne l’aviez pas rencontré en 1967 ?
P. S. : Sans doute, car j’ai désiré être une écrivaine et une artiste dès mon plus jeune
âge. Mais Robert est la première personne à m’avoir encouragée, à avoir cru en moi et en
mon travail. L’art était si important pour nous deux que nous avons fait en sorte de vivre
notre relation en harmonie avec notre pratique artistique, en essayant de nous magnifier
artistiquement l’un par rapport à l’autre. Entre nous, le sexe était merveilleux mais
nous n’avons pas tout basé sur notre relation sexuelle, il y avait beaucoup de confiance,
d’admiration mutuelle, et cela s’est perpétué lorsque nous n’étions plus ensemble.
Au départ vous vouliez être poète. À quel moment la musique est-elle apparue comme
un meilleur moyen d’expression que la poésie ?
P. S. : Lorsque j’ai compris qu’à travers le rock’n’roll je serais en mesure de toucher un
plus grand nombre de gens. Je ne pense pas que la musique soit un meilleur moyen
d’expression, mais c’est un moyen plus direct, plus populaire. Il m’est arrivé de faire des
choses pour moi-même, sans penser à toucher un maximum de gens, simplement pour
animer mes pulsions créatives. Mais, à travers ma musique, mon but a toujours été
d’entrer en communication avec le plus de personnes possible. Lorsque je dessine ou
lorsque je fais des photos, c’est un processus plus égoïste, j’ai toujours eu besoin des deux.
À la fin des années 60, la chanson des Byrds « So You Want to Be a Rock’n’roll Star »
aura un impact énorme sur vous.
P. S. : Quand je l’ai entendue, cela m’a touchée d’une manière étrange, je ne saurais
expliquer pourquoi. Huit ans plus tard je l’ai enregistrée, je la jouais sur scène, elle était
devenue mienne car elle parlait de l’aspect le plus sombre du rock’n’roll, notamment de
l’exploitation des jeunes filles par l’industrie du spectacle. Tout cela a contribué à rendre
vendredi 21 JANVIER
cette fascination durable chez moi, car il y avait aussi une part d’ombre dans cette musique
que j’ai essayé à mon échelle de faire remonter à la lumière.
Quand vous avez rencontré les musiciens qui allaient former The Patti Smith Group,
vous saviez quelle musique vous alliez jouer ?
P. S. : Non, car au départ je cherchais juste une musique assez rythmique sur laquelle je
pouvais improviser de la poésie. Je ne voulais pas spécialement faire partie d’un groupe
ni écrire des chansons, cela s’est produit un peu par hasard. Je n’étais pas musicienne,
j’étais avant tout poète. J’ai débuté en février 1971 accompagnée par Lenny Kaye dans une
église de Saint Mark’s Place à Manhattan, mais ce n’est que plus tard que notre relation
a vraiment abouti sur des chansons.
Votre premier album, Horses, a contribué, à travers sa pochette et sa liberté de ton,
à modifier l’image des chanteuses en pleine époque féministe.
P. S. : Je ne pensais pas vraiment à ça, j’étais surtout préoccupée par la condition des
homosexuels et de leur marginalisation dans la société. Je ne me sentais pas du tout
porte-parole des femmes, mon travail n’a jamais été conditionné par le fait que je sois
une femme. Quant à cette image de la pochette, qui a tant marqué les gens et à laquelle
on fait toujours référence, Robert m’a juste photographiée telle que j’étais à l’époque.
Ce sont les fringues que je portais tous les jours, la coupe de cheveux qui était la mienne.
Il n’y a pas eu de stylisme avant la photo.
Musicalement, vous étiez à la croisée du garage rock des années 60 et du punk,
comme un lien entre ces deux époques.
P. S. : Oui, vous avez raison, nous avons construit un pont entre ces deux périodes.
Avec Lenny Kaye, nous avions à l’esprit qu’il fallait créer un espace nouveau pour les
futures générations, et en cela nous étions punks. Mais nous l’avons fait en remettant
au goût du jour des chansons des Byrds, de Them, des Who, et en inscrivant nos propres
chansons dans cette lignée. Cela s’est fait naturellement, sans réfléchir, en confrontant
ma poésie à l’âpreté et l’énergie du rock.
Sur scène, vous étiez très extrême. Vous ressentiez le besoin de repousser vos limites ?
P. S. : C’était juste ma façon d’être, je n’avais rien à prouver, ni à moi-même ni aux autres.
Mon seul but était d’entrer en communication avec les autres et la violence fait partie des
moyens de communiquer. Je n’ai jamais eu peur, je n’avais pas conscience du danger.
Il m’est arrivé de me faire très mal sur scène, d’en ressortir en lambeaux, mais je n’ai
jamais rien calculé. De la même façon je n’ai jamais prêté attention aux ventes de disques,
au fait que mes chansons passaient à la radio ou pas, je n’avais et je n’ai toujours qu’un seul
objectif, me sentir libre. Dans mes mouvements comme dans mon esprit.
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Le New York des années 70 était incroyablement créatif. Vous êtes consciente de
la chance que vous aviez ?
P. S. : La ville était surtout dans un état de décomposition avancée à cette époque,
ce qui fut notre chance car on pouvait s’y installer et y vivre pour presque rien. Du coup
il y a eu cette génération spontanée de gens extrêmement talentueux dans tous les
domaines, qui se sont retrouvés aux mêmes endroits, dans cette atmosphère très
particulière, très électrique. Il y avait également des artistes d’autres générations,
comme William Burroughs ou Allen Ginsberg, dont nous nous sentions les héritiers et
que nous pouvions aborder sans complexe.
En 79 vous avez choisi d’arrêter la musique pour vous retirer à Detroit…
P. S. : À cette époque, j’ai eu le sentiment d’avoir accompli ma mission dans le rock’n’roll,
en ouvrant justement l’espace dont je parlais pour les nouvelles générations. J’ai rencontré
Fred Sonic Smith, mon mari, et nous avons décidé de vivre à l’écart de l’agitation qui nous
entourait depuis une dizaine d’années. Nous voulions étudier l’art, et faire des enfants,
vivre une autre vie qui aura duré jusqu’à la mort de Fred en 1994. Tout quitter ainsi n’était
pas une décision facile à prendre, mais je ne l’ai jamais regretté. J’ai arrêté la musique et
les concerts mais je n’ai jamais cessé d’écrire, de peindre, de faire de la photo, tout
en élevant mes enfants. Ce fut donc une période très productive pour moi.
Comment va s’articuler votre Domaine privé ?
P. S. : Nous ferons des choses très différentes, des anciennes et des nouvelles, de
la musique basée sur l’improvisation et puis des chansons que les gens attendent.
C’est la première fois que nous jouerons Horses dans son intégralité. Je vais aussi faire
de la musique avec ma fille, qui joue d’ailleurs sur mon prochain album. J’ai envie
de proposer des choses que je n’ai jamais faites ailleurs. Notamment pour le concert
acoustique, nous travaillons avec Lenny Kaye autour de nouvelles approches de certaines
vieilles chansons, et nous en écrivons d’autres spécialement pour cette occasion.
Je souhaite que cela soit un moment particulier pour moi comme pour le public parisien.
Propos recueillis par Christophe Conte
Interview parue dans Cité musiques n° 65
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lundi 17 janvier – 20H
CITÉ DE LA MUSIQUE
vendredi 21 janvier – 20h
SALLE PLEYEL
Patti Smith : Dream of Life
Patti Smith & Philip Glass
Hommage à Allen Ginsberg
Film de Steven Sebring, États-Unis, 2008, 109 minutes
Projection suivie d’une rencontre
avec Patti Smith.
Patti smith, voix et guitare
Philip Glass, piano
Lenny Kaye, guitare
mardi 18 janvier – 20H
CITÉ DE LA MUSIQUE
samedi 22 janvier – 20h
SALLE PLEYEL
Picturing Robert
Une soirée de poèmes et de musique en
souvenir de Robert Mapplethorpe
Patti Smith joue Horses
Patti Smith, voix et guitare
Lenny Kaye, guitare et basse
Tony Shanahan, piano et clavier
Jay Dee Daugherty, batterie
Jack Petruzzelli, basse et guitare
Patti Smith, voix
Lenny Kaye, guitare
Tony Shanahan, basse
Jack Petruzzelli, guitare
Jesse Smith, piano
Mike Campbell, percussions
Luca Lanzi, guitare
Andreas Petermann, violon
jeudi 20 janvier – 20h
CITÉ DE LA MUSIQUE
Unplugged Dreams
Patti Smith, voix
Lenny Kaye, guitare
Tony Shanahan, basse
Jesse Smith, piano
Mike Campbell, percussions
Luca Lanzi, guitare
Andreas Petermann, violon
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vendredi 21 janvier – 20h
Patti Smith & Philip Glass
Hommage à Allen Ginsberg
Patti smith, voix et guitare
Philip Glass, piano
Lenny Kaye, guitare
Cette soirée est surtitrée.
Fin de la soirée vers 21h45.
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Patti Smith & Philip Glass
Hommage à Allen Ginsberg
En août 2010, Michael Hendrick publiait sur le site Beatdom – l’un des plus actifs dans
la perpétuation des travaux de la Beat Generation – un texte intitulé « Patti Smith and
the Beats ». L’article mettait en évidence certains des liens, directs ou spirituels, qui ont
uni la chanteuse avec les écrivains Beat, en premier lieu William S. Burroughs et Allen
Ginsberg. Comparant notamment la chanson « Rock ‘n’ Roll Nigger » (sur l’album Easter
en 1978) et le plus célèbre des poèmes de Ginsberg, Howl, l’auteur concluait sur cette piste
intéressante : « Ginsberg et Patti partagent une certaine vision orgasmique comme but
ultime de leur art. »
Ce goût de la répétition jusqu’à l’hypnose « orgasmique », le compositeur « minimaliste »
américain Philip Glass le partage également et en a fait depuis la fin des années 60
le moteur essentiel de sa musique. On ne s’étonnera donc guère de voir aujourd’hui ces
trois noms accolés, Ginsberg, Smith, Glass, les deux derniers en l’honneur du premier,
disparu en avril 1997. Trois noms qui, bout à bout, forment l’une des charades les plus
prestigieuses pour évoquer l’Amérique bis de la seconde moitié du XXe siècle. L’Amérique
de la contre-culture, de la pop, de l’avant-garde et des nombreuses galeries souterraines
qui s’improvisèrent entre ces différents continents artistiques. Patti Smith comme Philip
Glass ont bien connu Allen Ginsberg, qui fut pour l’un comme l’autre – et pour beaucoup
d’autres – une sorte de phare ayant guidé à l’origine leurs vocations avant de devenir
un ami et un partenaire d’écriture.
Selon ses propres dires, Patti Smith considérait Gregory Corso, Allen Ginsberg et William
S. Burroughs comme ses « professeurs, eux qui passaient dans le hall du Chelsea Hotel,
ma nouvelle université. » C’était à la fin des années 60, à une époque où elle filait parfois
à Paris sur les traces de Rimbaud, Baudelaire, De Nerval ou Piaf, voyages initiatiques qui
passaient toujours par la rue Gît-le-Cœur, celle du fameux « Beat hotel » tenu par Madame
Rachou qui servit de repère à tous les poètes en exil à la fin des années 50. La rencontre
avec Ginsberg à New York fut le fruit d’un hasard burlesque, puisqu’elle eut lieu devant une
machine qui distribuait des sandwichs, alors qu’il manquait 10 cts à Patricia pour payer
son déjeuner. Ginsberg, qui l’avait prise pour un jeune garçon – il fut déçu par cette cruelle
révélation mais l’autorisa toutefois à terminer son sandwich – rallongea l’offrande d’un café
et leur discussion tourna vite autour des poètes aimés, de Walt Whitman en particulier.
Ils ne se perdront jamais de vue depuis cet instant, et une fois célèbre Patti Smith évoquera
cette première rencontre avec Ginsberg en plaisantant sur le mode « je dirai à tout le
monde que tu m’as nourrie quand j’avais faim ». On rappellera pour l’anecdote que l’un des
recueils de Ginsberg, publié en 1963, s’intitule Reality Sandwiches ! Liés également dans
les années 90 autour de la cause tibétaine, Patti Smith et Allen Ginsberg ont régulièrement
tenu meeting et lecture commune, la dernière fois en février 1997 au Carnegie Hall pour le
nouvel an tibétain. Moins de quatre mois plus tard, vêtue d’un tee-shirt Rimbaud, Patti lisait
un poème d’adieu aux obsèques de Ginsberg.
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vendredi 21 JANVIER
La rencontre entre Ginsberg et Philip Glass fut bien plus tardive mais tout aussi fortuite
puisqu’elle eut lieu à la fin des années 80 dans une librairie de l’East Village à New York.
Fidèle à sa réputation de personnage errant, humant le parfum des villes, vivant sans
port d’attache ni plan de circulation, l’auteur de Iron Horse était jusqu’à sa disparition un
être disponible, en quête de rencontres et toujours ouvert à une collaboration improvisée.
Avec Glass, il n’y eut quasiment aucun round d’observation puisque le musicien demanda
aussitôt à l’écrivain de collaborer avec lui, lequel saisit alors sur les étagères de la librairie
l’un de ses ouvrages pour y choisir Wichita Vortex Sutra, un poème de 1966, afin d’en
proposer à Glass une adaptation musicale. Quelques vers de ce poème particulièrement
offensif contre la guerre au Vietnam avaient déjà été utilisés dans la comédie musicale
hippie Hair, mais l’œuvre mise en chantier ce jour-là aura une tout autre résonance.
Baptisée Hydrogen Jukebox d’après un vers de Howl, cette pièce ambitieuse fut jouée
pour la première fois au Spoleto Music Festival de Charleston en mai 1990, un orchestre
de chambre et six chanteurs accompagnant certains des poèmes les plus sulfureux de
Ginsberg éparpillés en quinze « chansons » mises en relief par les mouvements circulaires
de la musique de Glass. Il s’agit forcément d’un portrait au vitriol de l’Amérique des
années 50 jusqu’aux années 80, agité par les convulsions habituelles du corpus poétique
de Ginsberg : drogues, révolution sexuelle, oppression politique, dissidence sociale et
refuge dans les philosophies orientales.
Glass, qui a étudié pendant deux ans la composition à Paris avec Nadia Boulanger dans les
années 60, possède forcément une culture en commun avec Patti Smith, notamment cet
amour de la poésie française qui l’a conduit à mettre en musique des textes de Cocteau
et Genet. Ses collaborations régulières avec David Bowie, Brian Eno ou David Byrne font
également de lui un musicien « savant » frontalier de la sphère pop. Amis de longue date
s’étant encore plus étroitement rapprochés dans les derniers jours de Ginsberg – qu’ils ont
veillé l’un et l’autre sur son lit de mort –, ils sont forcément les protagonistes idéaux pour
un tel hommage. Donné régulièrement depuis la mort de Ginsberg à travers le monde, ce
spectacle intimiste intitulé Footnote for Howl est en grande partie constitué de poèmes de
Allen Ginsberg lus par Patti Smith dans un registre toutefois moins « orgasmique » que
celui qui caractérisait les lectures par l’auteur lui-même, souvent comparées à une coulée
de lave brûlante et de semences diverses fluidifiant des mots pourtant peu apprivoisables.
Patti Smith, qui a débuté en 1971 en lisant (déjà) des poèmes de Ginsberg parmi les siens et
ceux de quelques autres dans l’église Saint Mark de New York, accompagnée à l’époque par
Lenny Kaye à la guitare, est rompue à l’exercice. Il reste néanmoins pour elle ce moment
d’intense vérité, de tension et de libération, d’exaltation et de recueillement dont aucun
concert traditionnel ne peut atteindre l’épure et paradoxalement la force.
Christophe Conte
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Patti Smith
Née à Chicago mais élevée dans le South
Jersey, la poétesse, chanteuse et auteurcompositeur Patti Smith emménage à
New York, où elle s’impose comme l’une
des premières artistes visionnaires des
années 70, fusionnant poésie et rock.
Entre 1975 et 2002, elle enregistre
avec son groupe huit albums studio
pour Arista Records. En 2002 paraît la
compilation Land, qui reprend des titres
de Horses, Radio Ethiopia, Easter, Wave,
Dream of Life, Gone Again, Peace and
Noise et Gung Ho, mais aussi quelques
enregistrements studio et live inédits. En
avril 2004 sort le premier album de Patti
Smith et de son groupe pour Columbia,
Trampin’, acclamé par la critique pour
sa diversité, avec des sujets allant de
la maternité à la guerre préventive en
Irak. Au printemps 2007, le disque de
reprises Twelve est accueilli à sa sortie
comme l’un des meilleurs albums de
l’année. En septembre 2002, le Andy
Warhol Museum lance une exposition,
Strange Messenger, qui met en avant
des dessins, des sérigraphies et des
photographies de Patti Smith datant de
1967 à 2002. Cette exposition s’exporte
à travers les États-Unis, l’Europe et le
Japon. En mars 2008, la Fondation
Cartier pour l’Art Contemporain à Paris
lui consacre une exposition, rassemblant
des dessins et des photographies de
l’artiste. Patti Smith entre au Rock and
Roll Hall of Fame en 2007. En 2005, elle
se voit décerner le titre de commandeur
dans l’ordre des Arts et des Lettres
par le ministère français de la Culture.
En 2010, elle reçoit le Founders Award
de l’American Society of Composers,
Authors and Publishers (ASCAP) pour
l’ensemble de sa carrière. Elle est
également récompensée d’un doctorat
honorifique de la Rowan University et
du Pratt Institute. Patti Smith a publié
un recueil de poèmes intitulé Auguries
of Innocence chez Ecco Press. Elle avait
auparavant publié les livres Babel,
Early Work, The Coral Sea et Complete.
Just Kids – qui relate ses premiers
jours à New York, sa rencontre et ses
recherches artistiques avec son ami
Robert Mapplethorpe – est paru au début
de l’année 2010 chez Harper Collins et
a reçu le National Book Award. En 2011,
Patti Smith et son groupe enregistrent
et continuent à se produire sur scène,
écrire, créer et à s’engager pour les
droits de l’homme.
Philip Glass
Né à Baltimore (Maryland), Philip
Glass est diplômé de l’université de
Chicago et de la Juilliard School. Au
début des années 1960, il étudie avec
Nadia Boulanger à Paris pendant deux
ans ; dans le même temps, il gagne
sa vie en transcrivant la musique
indienne de Ravi Shankar en notation
occidentale. À son retour à New York,
il applique ces techniques orientales
à sa propre musique. En 1974, Philip
Glass a déjà à son actif de nombreux
projets importants et innovants :
il compose beaucoup de nouvelles
musiques pour son groupe, le Philip
Glass Ensemble, et pour la Mabou Mines
Theater Compagny qu’il a cofondée.
Cette période culmine avec la pièce
Music in Twelve Parts, suivie de l’opéra
Einstein on the Beach, créé avec Robert
Wilson en 1976. Depuis Einstein, Philip
Glass a élargi son répertoire jusqu’à
inclure des musiques d’opéra, de
danse, de théâtre, pour ensemble de
chambre, pour orchestre, ainsi que des
musiques de films. Sa partition pour
10
Kundun de Martin Scorsese lui vaut
une nomination aux Oscars, tandis que
celle de The Truman Show de Peter Weir
est récompensée par un Golden Globe.
Sa musique pour le film The Hours de
Stephen Daldry, nominée aux Oscars,
aux Golden Globes et aux Grammy
Awards, a été récompensée par la British
Academy of Film and Television Arts
(BAFTA) dans la catégorie « Musique
de film ». Les films L’Illusioniste (The
Illusionist) et Chronique d’un scandale
(Notes on a Scandal), acclamés par la
critique, sont sortis l’année dernière :
Chronique d’un scandale a valu à Philip
Glass une nomination aux Oscars
pour la meilleure musique originale.
En 2004 a été créée Orion, fruit
d’une collaboration entre Philip Glass
et six autres artistes de renommée
internationale pour l’ouverture des
Jeux Olympiques d’Athènes de 2004,
ainsi que son Concerto pour piano n° 2
(After Lewis and Clark), avec l’Ohama
Symphony Orchestra. Les dernières
symphonies de Philip Glass (Septième
et Huitième Symphonies) sont créées en
2005, respectivement par le National
Symphony Orchestra au Kennedy Center
for the Performing Arts de Washington
et par le Bruckner Orchester Linz à la
Brooklyn Academy of Music. 2005 est
aussi l’année de la création de Wainting
for the Barbarians, un opéra inspiré
du livre de J. M. Coetzee. L’hommage
de Philip Glass au leader spirituel
Sri Ramakrishna – The Passion of
Ramakrishna, pour orchestre – est créé
en 2006 à l’Orange County Performing
Arts Center de Costa Mesa (Californie).
Philip Glass est très actif au cours des
années 2007 et 2008 : il présente ainsi
plusieurs partitions très attendues, dont
une musique pour une pièce de théâtre,
vendredi 21 JANVIER
Booking of Longing, d’après le recueil
de poésies de Leonard Cohen, et un
opéra sur la fin de la guerre civile intitulé
Appomattox, créé au San Francisco
Opera. L’English National Opera et
le Metropolitan Opera redonnent
conjointement Satyagraha, à New York
en avril 2008. Parmi ses récents projets
de musiques de films, mentionnons
une partition pour le film Le Rêve de
Cassandre (Cassandra’s Dream) de
Woody Allen. Le dernier opéra de Philip
Glass, inspiré de la vie et du travail de
Johannes Kepler et commandé par
la ville de Linz (Autriche) – capitale
européenne de la culture en 2009 – et
par le Landestheater Linz, est créé en
septembre 2009, à Linz.
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Salle Pleyel | et aussi…
VENDREDI 18 FÉVRIER, 20H
DIMANCHE 17 AVRIL, 20H
DIMANCHE 22 MAI, 20H
El cielo de tu boca
Dave Holland
De Billie Holiday à Édith Piaf
Andrés Marín, danse, chorégraphie
Première partie :
Wynton Marsalis Quintet
Carmen Linares, chant
Baptiste Trotignon, piano
Wynton Marsalis, trompette
Llorenç Barber, cloches et polyphonie
Mark Turner, saxophone
Richard Galliano, accordéon
Salvador Gutierrez, guitare
Segundo Falcón, chant
Seconde partie :
Antonio Coronel, percussions
Overtone
Dave Holland, contrebasse
Chris Potter, saxophone
SAMEDI 19 FÉVRIER, 18H
Jason Moran, piano
Eric Harland, batterie
Grandes voix d’Inde du Nord
Ajoy Chakrabarty
JEUDI 21 AVRIL, 20H
Rashid Khan
Ulhas Kashalkar
Fado
Mariza
SAMEDI 14 MAI, 20H
Sylvain Luc & friends
Sylvain Luc, guitare
Richard Bona, basse
André Ceccarelli, batterie
Salle Pleyel
Président : Laurent Bayle
Notes de programme
Éditeur : Hugues de Saint Simon
Rédacteur en chef : Pascal Huynh
Rédactrice : Gaëlle Plasseraud
Graphiste : Ariane Fermont
Stagiaire : Camille Girard et Delphine Anquetil
Les partenaires média
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Bireli Lagrène, guitare

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