Revue de presse
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upbybg 54159 MARSEILLAIS, MARSEILLAIS, MARSEILLAIS ! RICARD EST NÉ À MARSEIL LE EN 1932. CAHIER 2 N˚ 4710 - NE PEUT ETRE VENDU SEPAREMENT 36902 2010. RICARD EST UNE MARQUE ENREGISTRÉE DE PERNOD RICARD S.A. 36902 L’OM CHAMPION DE FRANCE Benoît Cheyrou salue l’artiste chanteur naissant, l’intendant Michel Chatron. Mandanda entame un pas de danse brésilien suggéré par Brandao et Hilton. De quoi amuser Deschamps, Dassier et Stephan. Le stade Vélodrome LE COUP DE SIFFLET FINAL Le tour d’honneur terminé, les premières minutes dans les entrailles ont été d’une rare folie C ’est un soir d’euphorie, dans un stade en ébullition. Mais Frédéric Antonetti se présente devant les médias avec un air grave. Son équipe vient de s’incliner sur la pelouse du Vélodrome et ce n’est pourtant pas ce qui désole le plus l’entraîneur de Rennes à cet instant précis. Non, le technicien corse, natif de Venzolasca, tient à rappeler que ce 5 mai n’est pas ordinaire en raison d’abord de la tragédie survenue dix-huit ans plus tôt, jour pour jour, dans une autre enceinte, à Furiani. "Avant d’aborder le sport proprement dit, je voudrais vous parler en premier lieu de ce qui s’est passé chez moi, le 5 mai 1992, commence Antonetti. J’étais au stade, ce soir-là. Le football français a tendance à oublier trop facilement cette catastrophe. Nous avons le devoir de nous en souvenir." Un silence pesant a soudainement fait irruption dans la salle. C’est Antonetti, encore lui, qui le déchire sur un ton franc : "Et maintenant, bravo à l’OM." L’ancien coach de Nice enchaîne : "Ce club mérite amplement le titre. Cette réussite vient de loin. Elle remonte à 4-5 ans et d’une certaine manière, elle me fait penser un peu à celle de Lyon. L’OM n’a cessé de se perfectionner dans l’élaboration de son staff et de son recrutement. Didier Deschamps a également bien analysé les manques du club au cours des années passées." Valbuena arrose de champagne tout ce qui bouge ! Antonetti ne s’éternise pas au pupitre. Il se lève et regagne le couloir qui conduit aux vestiaires. À ce moment-là, les cris de joie des joueurs olympiens, à côté, percent les murs et reprennent le dessus sur la torpeur. Parmi les plus démonstratifs, on trouve Stéphane Mbia et Taye Taiwo, les inséparables. Tous deux sont sollicités par Orange TV et les voilà qui traversent, simplement vêtus d’un caleçon et d’un tricot de corps, le grand hall, sous la tribune Jean-Bouin, pour se rendre sur le plateau de la chaîne. Sur leur chemin, ils croisent des dizaines de supporters à la fois rieurs et éberlués. Revenu de son interview télé, Mbia s’arrête un bref instant dans l’escalier qui mène aux salons et raconte l’émotion qui l’étreint : "Je ressens une joie intérieure. Je suis venu à l’OM pour gagner des titres et voilà qu’on en gagne deux la même année ! Le plus important pour nous, c’est de savourer énormément, car ce sont des moments inoubliables dans une vie. Ma réussite fait plaisir à mes parents et à toute ma famille. Je leur dédie ce titre." Mathieu Valbuena en fait tout autant à l’attention de ses proches. Fou de joie, le "Petit" n’en finit pas de déverser du champagne sur tout ce qui bouge ou pas. Il sort du vestiaire olympien et surgit dans la salle de presse pour arroser les journalistes. L’un d’eux perdra son PC portable dans l’assaut. "Je suis comme un gamin !", avoue Valbuena. Le garnement est tout pardonné. 36902 Laurent BLANCHARD [email protected] Hatem Ben Arfa évoque le piment du titre avec Laurent Bonnart, sacré pour la première fois. / PHOTOS FRANCK PENNANT ET FRÉDÉRIC SPEICH 54166 GRAND JEU OM CHAMPION L’OM voyage avec la SNCM ! POUSSE TON CRI et poste ta vidéo sur RC Marseille 13 775 558 463 - conception : www.sncm.fr 40 traversées à gagner !! nouveauté 2010 la voiture 1 pour 36902 HT* www.sncm.fr, agences de voyages et 3260 dites SNCM (0,15€ TTC/MIN) * Hors taxes et droits de ports, offres non cumulables soumises à conditions, sur une sélection de traversées dans la limite des places disponibles. L’OM CHAMPION DE FRANCE Dans le vestiaire, voici l’heure de la détente et du début d’une soirée mémorable. Kaboré, Ben Arfa et Anigo sont hilares en regardant Jean-Georges Cellier, Mandanda, Diawara et Koné lancer la danse du titre. chante son bonheur LES COULISSES Après le vestiaire, les joueurs ont retrouvé les dirigeants au salon présidentiel. Confidences... I ls étaient tous là ! Claude François, Johnny, Charles Aznavour et même Dalida sous les traits de Michel Chatron. L’intendant de l’équipe pro avait mis le feu sur la pelouse, avant le feu d’artifice. Une heure plus tard, c’était la star. Allant chercher dans son véhicule ses CD pour revisiter le répertoire francophone avec un don certain pour l’imitation. Pour le plus grand plaisir des convives. José Anigo, installé à table avec ses proches, dont les frères Rani et Samir Berbachi, a applaudi. Même si resté assis, il a assisté, quelque peu surpris, à la folie de Souleymane Diawara, dégoupillant une bouteille de champagne devant son directeur sportif. "Oh, José, cela fait 17 ans que tu l’attends ce titre, il faut se lâcher !" Juste derrière lui, Laurent Spinosi s’est laissé à peine distraire, ému face au flot d’images d’une saison définitivement hors norme, qui remontait soudain à la surface. "Si c’était trop facile, on n’apprécierait sans doute pas autant !" L’entraîneur des gardiens a raison. On n’est pas champion tous les jours, n’est-ce pas Mathieu Valbuena, ce sacré lutin farceur qui a pris de la bouteille, passant de l’ombre à la lumière en quelques mois. Guy Stephan : "Deschamps a amené sa touche de winner" Pas loin de là, Guy Stephan trinque en famille, sourire... d’enfant accroché aux lèvres. "J’ai vu beaucoup d’yeux mouillés, et même des larmes, avoue le bras droit de Didier Deschamps auquel il est le premier à rendre hommage. Il a amené sa touche de winner ; partout où il passe, il gagne." "On est soulagés, tout simplement", glisse Steve Mandanda, du bout des lèvres. Un soulagement palpable jusque dans les traits, enfin détendus, d’Antoine Veyrat. Le directeur général de l’OM entend profiter à plein des prochains jours. En bon manager, il n’oublie pas de saluer ses équipes :"Ce titre récompense l’immense travail des salariés de l’OM. Et le choix judicieux de l’investissement de RLD." À quelques mètres de là, l’épouse d’un haut dirigeant ne cache pas sa satisfaction de ne plus avoir à subir la pression de son mari. Et avoue surtout son soulagement de ne pas être obligée d’aller à Lille demain. Juste avant d’enlever sa veste, trempée de champagne, Cédric Dufoix réfléchit... L’un des plus anciens dirigeants du club estime que ce titre "est plus fort que celui de champion du monde de la France en 1998" qu’il avait suivi comme dir com’ d’Adidas, principal sponsor des Bleus. "Ce n’est pas une surprise. Il est cohérent par rapport à la construction du club et du centre Robert Louis-Dreyfus. Qui doit le savourer là où il est." 36902 Rémi LACASSIN et Florent PROVANSAL En bon capitaine, Mamadou Niang réunit ses troupes pour lancer le tempo des heures à venir. Ça tombe bien, tout le monde est partant. 54172 36902 / PHOTOS YANNICK PARIENTI 36902 36902 L’OM CHAMPION DE FRANCE Des cris, de la joie et même des plongeons dans les eaux froides du Vieux-Port. Après une longue attente et la frustration, les Marseillais ont fait quelques folies et une énorme fête collective. Avec une fierté retrouvée. Marseille s’est tant aimée SUPPORTERS De la Plaine au Vieux-Port, la fête a duré jusqu’à l’aube. Le titre soude la ville et lave 17 ans d’affront P eut-être qu’en ce 5 mai 2010 à la météo plombée, ce n’était pas des gouttes de pluie qui transperçaient la nuit, s’écrasaient sur le bitume, rafraîchissaient les crânes ou ruisselaient sur les joues. Peut-être qu’une bande de fous de l’OM et de Marseille, partis trop tôt mettre la "araaah" au ciel, comme on dit dans le virage Nord du Vélodrome, ces sacrés Lux B (Massilia Sound System), Patrice de Peretti (dit "Depé") ou encore Imad et Lahcen (membres du MTP victimes d’un accident de bus en 2009), mettaient leur tournée de là-haut en arrosant les copains restés en bas. Certes, en cette soirée de neuvième titre de champion de France, Marseille n’a pas connu une effervescence comparable à l’hystérie qui s’était emparée de la ville en 1993, quand, après le triomphe européen, la fiesta avait duré près de 72 heures... pour les moins motivés. Les mémoires des autres conservent quelques zones d’ombre. Mais en ce mercredi frisquet, au coup de sifflet final, une fois les premières étreintes desserrées, les verres éclusés, l’atmosphère avait une gueule émouvante. Chez les anciens - un terme définissant tout Marseillais ayant l’âge de se rappeler du coup de tête de Boli à Munich - une forme d’apaisement est lisible sur les visages. "L’affront est lavé. On est content ce soir du titre, bien sûr. Mais on a surtout l’impression d’un retour à la normale", résumait Mathieu, un Marseillais natif d’Abidjan. "Aaaah... Ces matches d’hiver pourris où l’on était quatre au bistrot devant un OM incapable d’aligner trois passes", se remémorait-il au cœur de la nuit, en se rendant sur le Vieux-Port pour poursuivre la noce jusqu’à la lie. Un centre-ville en fièvre, où des milliers de tifosi olympiens s’étaient amassés depuis un bon moment déjà. Du Marseille en mode "la vie est belle" : cosmopolite, exubérant à souhait et capable de faire une énorme fête collective sans le moindre dégât à servir aux oiseaux de mauvais augure. Une parenthèse enchantée, à savourer sans modération, dans une réalité sociale qui l’est moins, avec pour acteurs principaux une majorité d’ados en liesse. Ce sont bien eux, ces minots de Marseille, qui n’avaient connu qu’un OM moqué et désespérant, qui allaient chanter pendant des heures le nouveau tube de l’été. Un remix de Queen dans une tordante version anglo-marseillaise : "We are ze championes off ze France ! ! !". Eux, encore, qui allaient multiplier les plongeons dans des eaux glacées du Port, où même les poissons craignent de se baigner. Eux, enfin, qui une fois adultes, auront une sacrée soirée à raconter. Celle où toute la ville a eu envie de s’embrasser. 36902 Laurent D’ANCONA [email protected] Les minots de Marseille, qui n’avaient connu qu’un OM désespérant, ont sauté et chanté pendant des heures. Samedi 22 mai HORS-SÉRIE€ 3,90 Olympique de Marseille la saison des trophées 36902 • Des images inédites dans un album de 116 pages conçu et réalisé par le service des Sports de La Provence • Tous les temps forts d’une saison exceptionnelle • 64 fiches techniques à conserver. / PHOTOS PATRICK NOSETTO Mistral gagnant "La Provence" a partagé l’intimité de la fête des Olympiens dans la plus célèbre discothèque d’Aix-en-Provence. Récit d’une nuit magique... 36902 Se lâcher enfin après plusieurs mois de concentration. Les Olympiens, parmi lesquels Heinze, Lucho, Brandao, Diawara, Bonnart, Niang, Taiwo, Ben Arfa et Andrade se sont offert une fête bien méritée au milieu des nightclubbers. C ’était plus ou moins improvisé. "On a prévu d’aller prendre un verre tous ensemble, confie Hatem Ben Arfa dans un grand sourire en quittant le Vélodrome. On va se ’textoter’ entre nous pour définir le lieu du rendez-vous. Marseille ? Ailleurs ? On ne sait pas encore ." Ce sera Aix et la boîte de nuit Le Mistral, au cœur de la ville. Il est 2 heures du mat’. Les salons du stade ont commencé à se vider. Dernier joueur à sortir des lieux, Souleymane Diawara ne s’en va pas sans offrir sa tournée de champagne au personnel de sécurité posté depuis plusieurs heures à l’entrée. Au même moment, les premiers Olympiens s’avancent vers la discothèque. À l’intérieur, un carré privatisé est mis à leur disposition. Les Sud-Américains y ont déjà pris place. Gabriel Heinze, Lucho Gonzalez, Brandao et Elinton Andrade sont entourés d’amis. Les membres du staff médical ne sont pas loin d’eux. Dans les rires, les clins d’œil, les tapes dans le dos ou sur les épaules, on devine une profonde complicité, celle-là même qui les unit au quotidien, tout au long de la saison. Bien vite, l’endroit devient trop exigu. Les joueurs débarquent un à un et l’effectif olympien se recompose progressivement. Même Édouard Cissé est là. Il est pourtant plus de 3 heures déjà et le milieu de terrain a promis à ses enfants de les accompagner à l’école. En bon père de famille, il tiendra parole. Juste le temps de saluer ses coéquipiers et le voilà déjà reparti. Les bouteilles de champagne se débouchent sans discontinuer, les standards de r’n’b et de soul se succèdent. Mathieu Valbuena, Hatem Ben Arfa, Laurent Bonnart, Taye Taiwo, Stéphane Mbia, Mamadou Niang ou encore "Souley" Diawara viennent se fondre dans un groupe toujours plus compact, mais ils ne s’attarderont pas non plus. D’autres, en revanche, ne sont pas près de s’éclipser. Benoît Cheyrou a connu une fin de saison des plus mitigées sur un plan personnel, mais il ne boude pas son plaisir à l’heure de fêter son premier titre de champion de France. Arrivé à l’été 2007, l’ancien Auxerrois a d’abord vécu les saisons frustrantes. Julien Rodriguez aussi, lui qui doit surtout composer avec des blessures tenaces. Alors, cette fois, ils veulent vivre ce moment pleinement. Quelques tubes de rap font l’affaire. Tous deux partent bientôt. Suivis de Lucho et d’Andrade. La nuit s’étire. Elle tire même à sa fin. Soudain, le DJ bifurque vers les Gipsy Kings. "Volare" électrise Heinze, fan de musi36902 / PHOTOS FRANCK PENNANT ET FRÉDÉRIC SPEICH que gitane. L’international argentin, premier buteur en tout début de soirée au Vélodrome, enchaîne les pas de danse. La chorégraphie est parfaite. Sur la piste, en contrebas du carré olympien, les supporters nightclubbers se déhanchent eux aussi et le défenseur tape dans les mains en leur direction. Heinze est radieux. Il paye le champagne à des proches. Il ne veut pas partir d’ici ; il ne veut pas que cette nuit s’achève. À ses côtés, il ne reste plus que le discret Steve Mandanda adossé à un pilier. Le gardien observe la scène avec un franc sourire. Simple comme le bonheur. Les deux hommes échangent quelques mots, en retrait. Le bref aparté se termine par une solide poignée de main. Le geste est fort. Dehors, le jour se lève. Laurent BLANCHARD [email protected] L’OM CHAMPION DE FRANCE Conception : ODYANCE.COM - © photo : GettyImages V i l l a s L a P r o v e n ç a l e p o u r to u s c e u x qui croient au bonheur durable 36902 Construire sa maison, c’est avant tout réaliser un rêve pour accéder au bonheur… Avec Villas La Provençale, le bonheur devient durable ! 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Trois cars régies assurant des directs avaient fait le déplacement pour, au total, une cinquantaine de journalistes... soit un nombre plus conséquent que celui des supporters massés devant les grilles de La Commanderie ! Et ne comptez pas sur Didier Deschamps pour pimenter l’ambiance. Sa conférence de presse s’est déroulée comme si de rien n’était... ou presque. L’OM, vraiment champion ? Dur à croire sauf... lorsque certains journalistes en herbe s’imaginent voguer vers un nouveau doublé la saison prochaine, avec la coupe de France et la Ligue des champions. "Ne faisons pas rêver les gens", coupe Deschamps, timidement applaudi à son arrivée devant la presse. Morientes gardien, Mandanda dans le champ L’atmosphère se veut légère. Abriel déboule au volant de sa berline allemande, klaxonnant et brandissant le "V" de la victoire. Juché sur le scooter de Jean-Charles de Bono, Valbuena empêche ses partenaires de gagner les vestiaires. Heureusement, l’entraînement, prévu à 16h30, a été retardé d’une demi-heure. Le temps d’organiser des interviewes impromptues, loin du cadre habituel de la salle de presse. "On ne réalise pas", clament Niang et Cissé. À 17 heures, Ben Arfa est le premier à fouler la pelouse. Taiwo, Koné ou Hilton lui emboîtent le pas. Abriel apparaît, lunettes noires sur le nez. Niang les lui chipe, puis Valbuena et Mandanda. Facétieux, le "Petit" joue les gardiens sur des frappes du Sénégalais. Hilare, Diawara chambre tout le monde. Une ambiance de kermesse flotte. Pros jusqu’au bout, Bonnart et Kaboré enquillent les tours de terrain. Lucho et Heinze font mine de s’étirer, tandis qu’un 6 contre 6 s’organise. Mandanda et Andrade prennent place dans le champ, Morientes enfile les gants. Les "Ouais Nando !" fusent à chaque arrêt de l’Espagnol. Le temps file, les journalistes aussi. La fièvre retombe petit à petit. 36902 Fabrice LAMPERTI Lunettes de soleil sur le nez, Mandanda a pris part au décrassage. Avant de les retirer lors de l’opposition où il a joué dans le champ. / PHOTOS FRANCK PENNANT BRAVO L’OM! [email protected] 36902 www.groupama.fr Alpes-Méditerranée L’OM CHAMPION DE FRANCE Pendant que Mathieu Valbuena (au centre) discute, Édouard Cissé (à gauche) répond en toute décontraction aux questions des médias qui se sont massivement déplacés. Anigo: "Encore grandir" PASSION Entre amour du club et professionnalisme, le directeur sportif veut installer l’OM dans la durée L e club-house de La Commanderie, dans le nouveau bâtiment du centre d’entraînement olympien. José Anigo est assis sur un divan sombre. Chiffonné. Le docteur Baudot lui apporte du citrate de bétaïne dans une petite bouteille d’eau. Un simple café l’a barbouillé. Mais, en ce milieu d’après-midi, son sourire en dit long... "Le tort serait de croire que le plus dur est fait. Tout le monde essaiera de nous battre." ❚ Le plus dur commence ? Le tort serait de croire que le plus dur est fait. Les autres clubs vont se renforcer. Tout le monde essaiera de nous battre. Des choix vont donc être arrêtés par le coach et nous allons tout faire pour lui donner des munitions et mener la même politique sportive. ❚ José, mis à part le mal à l’estomac, comment ça va ? Je manque de sommeil, je suis crevé, je pense avoir un peu bu mercredi soir : le cocktail n’est pas bon. Mais c’est une belle fatigue, j’aimerais ressentir la même chaque année. ❚ On a voulu justement vous opposer à Didier... J’ai l’habitude. On a voulu m’opposer à Pape au début de notre collaboration. Je n’ai plus envie de répondre, de démentir. Je n’ai plus rien à prouver. J’ai fait ma part de travail avec tous les entraîneurs, je ne m’immisce pas dans les compos d’équipe ; mais dans notre métier, il n’y a pas que des gens réglo... ❚ Comment comparer avec la coupe de la Ligue ? Je sais que c’est plus fort, plus grand, mais pour le moment ça ne s’est pas matérialisé de la même manière. Peut-être qu’après "Au troisième but, je suis sorti et j’ai vécu la fin au bord de la pelouse." José Anigo a vécu la fin du match au bord de la pelouse et a partagé la joie de "Souley" Diawara et Antoine Veyrat. Grenoble, je vais découvrir quelque chose auquel j’ai envie de participer : le Vieux-Port noir de monde, et un trophée dont on ne nous dira pas que ce n’est QUE la coupe de la Ligue. Là, il y a cette coupe, plus le championnat. 36902 ❚ La victoire et le titre, mercredi soir, ont plus été une délivrance, un soulagement qu’une surprise... Le public était comme nous. Nous avons marqué très vite, il était plein de fougue et avec l’égalisation, la ferveur s’est altérée, nous étions tous perturbés. Avec le deuxième but, les couleurs sont revenues. La crainte venait du passé. Moi le premier, j’étais marqué par toutes ces années d’échec où, au dernier moment, il se passait quelque chose. J’attendais le troisième but pour voir le match plié. Être champion à deux journées de la fin,vous l’avez écrit, c’est exceptionnel. Aller à Lille et recevoir Grenoble sans pression, ce sera très agréable. ❚ Un beau champion ? Un titre gagné proprement, classe. Rien à redire, avec de la sueur, du boulot, du professionnalisme. Ce titre ne doit rien à personne, sinon à tous ceux qui ont bossé. ❚ De la sueur, mais aussi du plaisir... Tu ne peux pas être champion si ton équipe ne produit pas de jeu. J’ai vu de bons matches. Un championnat, c’est difficile, avec des hauts et des bas, mais le plus régulier est sacré ; si l’OM est champion, c’est que nous avons été les meilleurs. ❚ Où étiez-vous pendant ce match ? En loge pendant la première mi-temps, puis dans le vestiaire avec Rodriguez, Morientes, Berbachi. Au troisième but, je suis sorti et j’ai vécu la fin au bord de la pelouse, pour me nourrir de tout ce que j’avais envie de voir. Je me suis régalé. ❚ Des souvenirs des titres de 1971 et 72 ? Peu. J’allais au stade en famille, avec mon père et mes frères, au virage Nord. Mais ça reste vague. Skoblar, Magnusson, Bonnel, Lopez, Hodoul, bien sûr, font partie de la légende pour moi. Mais j’ai des souvenirs plus vifs des années 90. J’ai donc vécu à distance, mais en prenant mon pied. Malheureusement, la fin de cette histoire est un gâchis. Tous ces joueurs méritaient d’avoir un parcours sans tâche parce qu’ils n’ont rien volé. L’affaire VA - OM a terni bien des choses et c’est dommage. ❚ Le jour du titre, en 1989, Éric Di Meco avait rendu hommage à l’équipe des Minots... J’ai longuement parlé avec Éric mercredi soir, avec Rolland Courbis aussi. Pour moi, ce titre revient à Didier, aux joueurs et à tous les gens qui travaillent sérieusement dans ce club, parfois dans l’ombre. Intendance, sécu- "Un titre gagné proprement, classe. Rien à redire, avec de la sueur, du boulot." rité, administratifs... Mais je tiens à le partager aussi avec des gens, présidents, directeurs sportifs, entraîneurs, qui sont passés à l’OM, ont œuvré pour qu’il avance, avec plus ou moins de réussite, mais avec tout leur cœur. Didier a dit : "Nous savons comment on peut être champions et ce qu’il ne faut surtout pas faire." C’est la marque du club aujourd’hui ; nous savons qu’il faut d’abord gagner la bataille du mercato d’été. Et après il y a le travail de l’entraîneur et de son staff au quotidien. ❚ Quand vous êtes remonté en D1 en 1984, on a eu le sentiment que l’OM retrouvait sa place normale. Est-ce le cas aussi aujourd’hui ? Est-ce normal d’avoir dû attendre dix-sept ans pour être champion ? Non. On ne peut pas l’être tous les ans, c’est dur ; mais de là à attendre aussi longtemps, non. Il a fallu que le club grandisse. Après les années 90, l’OM s’est retrouvé au 36e dessous, il était difficile de tout remettre à l’endroit, jusqu’à ce qu’on retrouve un club stable, serein depuis cinq ans. On peut s’améliorer, mais le club est devenu très professionnel. ❚ Est-ce qu’enfin, l’OM n’est plus une équipe posée sur un château de sable ? Le temps a permis au club de se structurer, avant de gagner quelque chose, alors qu’auparavant, on gagnait, mais il n’y avait pas de structures. Et en l’absence de résultats, ça explosait. Aujourd’hui, on a non seulement, un bon entraîneur, de bons joueurs, mais aussi un club propre, sain, pro. On doit tendre vers la perfection, mais le boulot est bien fait. ❚ Êtes-vous champion grâce à la victoire en coupe de la Ligue ? Elle nous a décomplexés. Ce titre enlevait une certaine pression. Il suffit de voir le parcours de l’OM et celui de Bordeaux après la finale pour mesurer son importance. Ce fut vraiment le match à ne pas manquer. ❚ Après le défilé, vous nous aviez dit que vous aviez remarqué des regards révélateurs chez les joueurs... On les prévenait : "Vous allez voir ce que ce sera si nous sommes champions !" Le problème, c’est que nous avons été champions dix jours avant la fin. Alors, j’espère que contre Grenoble, ce ne sera pas du réchauffé et que la ferveur qui a suivi la victoire en coupe de la Ligue sera multipliée par quatre par tous ces gens qui ont attendu si longtemps. ❚ Vous faites partie de ceux-là... J’avais vécu une remontée, loin- / PHOTOS FRANCK PENNANT taine et un titre de CFA, avec des jeunes, un vrai régal en 2002. Mais il m’a fallu cinq finales pour en gagner une. Gagner le championnat de Ligue 1, c’est une autre dimension. Je suis comblé et j’espère qu’il y en aura d’autres, que l’on ne s’arrêtera pas en si bon chemin. J’aime tellement ce club que je veux le voir grandir. Je m’efforce de rester le plus discret possible. L’important, c’est de bien bosser. Mon plaisir est là : partager ce bonheur avec les gens que j’aime. Dans le monde où l’on vit, il faut faire le tri. ❚ Si la finale de la coupe de la Ligue a été importante, on peut penser que la reprise de janvier après la défaite contre Auxerre a dû faire du bien... Avant la trêve, il vaudrait mieux finir à l’extérieur la prochaine fois, car ça fait deux fois que ça nous arrive. Il a fallu beaucoup parler lors du stage de Peralada. Didier a beaucoup parlé, j’ai beaucoup parlé, nous avons recadré les choses, les objectifs. Et nous avions de bons professionnels, pas des enfants. Notamment des joueurs qui avaient déjà gagné des trophées. Ils ont amené leur culture. La trêve a donc été un tournant important, comme la défaite à Montpellier. Il fallait tout remettre à l’endroit : regardez Bordeaux, il suffit d’un grain de sable. Nous avons toujours su tenir le cap. 36902 ❚ Le retour d’Henri Stambouli, c’est aussi le chantier de la formation Les dirigeants de l’Association ont l’intelligence de travailler avec la SASP. Le centre va voir le jour en octobre, c’est ce qui nous manquait pour que le navire continue d’avancer. On dit que l’OM n’est pas un club formateur, mais quand un jeune est bon, il joue. Il faut arrêter de faire croire aux parents que c’est plus dur à Marseille. Un OM champion, c’est important aussi. Nous donnons une belle image de sérieux. L’été dernier, il y a eu des changements, de président notamment et le club continue d’avancer. Ça a été l’intelligence des gens qui ont travaillé ces dernières années. Avec Pape, nous nous disions souvent que l’important était de ne pas laisser des ruines, mais un bel outil pour ceux qui passent derrière nous. ❚ Vous venez de rencontrer les représentants d’Hatem Ben Arfa, la saison prochaine est commencée... On lit, on entend beaucoup de choses, donc, les gens se renseignent, c’est normal. Mais il n’y a encore rien de décidé, de conclu pour quoi que ce soit. Nous nous réunissons souvent avec Didier, Jean-Claude Dassier et Antoine Veyrat et nous ne nous précipiterons pas. Ni pour les départs, ni pour les arrivées. Mario ALBANO [email protected] Retrouvez la suite de l’actualité OM dans les pages sportives de "La Provence" Conception-réalisation : direction de la Communication de la Région – Photo : Jean-Paul Pelissier. 54581 Merci l’OM 36902 36902 55072 36902 36902