TRANSPORT

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TRANSPORT
ANALYSE DES RISQUES SECTORIELS – JANVIER 2016
TRANSPORT
ÉVALUATIONS COFACE
AMERIQUE
DU NORD
AMERIQUE
LATINE
ASIE
EMERGENTE
EUROPE
CENTRALE
EUROPE DE
L’OUEST
M. ORIENT +
TURQUIE
FAIBLE
ELEVE
MOYEN
ELEVE
MOYEN
MOYEN
APPRÉCIATION DU RISQUE
LES FAITS MARQUANTS
Le secteur maritime restera dans une situation difficile en 2016, comme
l’illustre la chute de -32 sur un an de l’indice des prix pour le transport
maritime de vrac sec, le Baltic Dry Index (plus bas niveau depuis 30 ans). Si
cette dernière est influencée par le ralentissement du commerce mondial, elle est
principalement affectée par les surcapacités du secteur maritime. Ainsi, la flotte
mondiale de portes conteneurs a augmenté de 8% en 2015 alors que la
demande est restée stable. Ces surcapacités continueront de peser sur les
prix en 2016, puisque le carnet de commande des navires des cinq premiers
acteurs du secteur faisait apparaître, en février 2016, une offre de tonnage
supplémentaire supérieure de 20% en moyenne par rapport à 2015. Par ailleurs,
le prix du baril de pétrole devrait demeurer à un niveau relativement bas en 2016
et ainsi continuer de peser sur les prix bas du fret maritime. Par exemple, l’indice
SFCI, qui a baissé de 48% entre février 2015 et février 2016.
Points forts
• Secteur qui profite de la baisse du prix du
pétrole
• Utilisation croissante des transports aériens
en Asie, grâce à l’émergence des classes
moyennes
Points faibles
• Secteur routier : secteur hypertrophié
• Secteur du fret maritime : surcapacités des
acteurs
• Secteur aérien : menacé en Europe par la
concurrence des pays du golfe
Prix du transport maritime
(au travers des indices BDI et SCFI)
1300
1200
En 2016, à l’image de l’année 2015, le trafic aérien demeurera soutenu.
Selon l’association du transport aérien (IATA), les compagnies aériennes
devraient dégager une marge bénéficiaire nette moyenne de 5,1% (contre
4,6% en 2015) ainsi qu’un profit moyen par passager de 9,59 $. La forte
demande du secteur passager (+6,7% en 2015 et +6,9% estimé en 2016) devrait
compenser la croissance décevante du fret aérien (+1,9% en 2015 contre +3%
estimé en 2016).
Cours du brent
Baltic Dry Index
SCFI
70
60
1100
1000
50
900
40
800
700
30
600
20
500
400
10
Sources : Baltic Exchange, EIA, Shanghai Shipping
Exchange
Coface Siège social :
1, place Costes et Bellonte - 92270 Bois-Colombes
T. +33 (0)1 49 02 2000
Plus d’études économiques :
http://www.coface.com/fr/Etudes-economiques
TRANSPORT
DEMANDE
La croissance de l’activité mondiale n’est pas assez
soutenue (2,5% en 2015 et 2,7% en 2016 selon Coface)
pour dynamiser la demande dans le secteur des
transports maritime, ferroviaire et routier.
En Europe de l’Ouest, les entreprises du transport routier
bénéficieront d’un rebond probable des volumes de trafics
en 2016. En France ce rebond serait de +3% contre -6% en
2015 selon le Crédit Lyonnais. En effet, l’activité du secteur
sera dynamisée par un niveau d’investissements plus soutenu
dans les entreprises, ce qui devrait dynamiser l’industrie
manufacturière +0,4% en 2016 (contre +0,2% en 2015). Au
niveau du transport maritime, la hausse de trafic atteint 2,6%
pour l’ensemble des ports européens.
Aux Etats-Unis, la consommation des ménages devrait
continuer de soutenir la croissance en 2016 selon Coface
(+3%). Après avoir connu sa meilleure performance depuis
une décennie en 2015 (+3,1% sur un an), la croissance de la
consommation des ménages a fortement contribué à soutenir
le trafic aérien de passagers, en croissance sur les dix
premiers mois de l’année 2015, (+5,2% sur un an en octobre
2015).
En Amérique Latine, les infrastructures de transport sont
encore
peu
développées,
ce
qui
augmente
considérablement le coût de fret et réduit la compétitivité
des acteurs du secteur. Selon l'Indice de l'infrastructure du
forum économique mondial, sur 144 pays, le Chili est le pays le
mieux positionné de la zone (49ème), suivit du Mexique
(65ème), du Brésil (76ème), de l'Argentine (84ème), de la
Colombie (88ème) et du Pérou (89ème). La région devrait
connaître une forte croissance de ses capacités dans le
transport aérien de +7,5% en 2016 (+5,6% en 2015) selon
IATA, en raison de la demande soutenue des liaisons avec
l’Amérique du nord. Cette dernière pourrait néanmoins être
affectée par l’épidémie de Zika, qui touchait en février 2016 21
pays d’Amérique centrale et du sud.
En Asie, malgré le ralentissement de l’économie,
l’émergence des classes moyennes est favorable au
secteur aéronautique. Par exemple en Chine, la part des
ménages gagnant plus de 35 000 dollars devrait tripler d’ici
2022 et tirer la croissance du secteur. Ainsi en Inde le nombre
d‘utilisateurs du transport aérien devrait quintupler en 20 ans
(selon airbus).
OFFRE
Les fortes surcapacités au sein du secteur maritime, qui
draine 80% du commerce mondial, devraient continuer
d’affecter défavorablement le secteur en 2016.
En Europe de l’Ouest, et en France particulièrement, les
entreprises du secteur du transport routier ont bénéficié
en 2015, de la baisse de 30% des charges de carburants.
Le nombre de procédures collectives baisse de -12% sur
un an en 2015, malgré un début d’année difficile. Au
premier trimestre, le transporteur MoryGlobal (2150 salariés)
est entré en liquidation judiciaire. Au second semestre, c’est le
leader français Dentressangle France qui a été repris par
l’Américain XPO. En 2016, le secteur des transports routier
français dépendra de la mise en application de la loi Macron.
Cette dernière devrait permettre de réguler la concurrence
avec les transporteurs des pays d’Europe centrale, notamment
en imposant une rémunération au smic (Français) de ces
derniers lors de leurs opérations de cabotage sur le sol
national. Enfin, si les compagnies aériennes ont su profiter
de la baisse du carburant en 2015, ces dernières
continuent de pâtir d’une restructuration tardive du
secteur dans son ensemble (règlementation onéreuses,
impôts élevés, infrastructures déficientes). C’est pourquoi, afin
d’augmenter leur pouvoir de pression sur les autorités
européennes, Air France-KLM, EasyJet, IAG, Lufthansa et
Ryanair ont créé une alliance début 2016.
En Europe de l’Est, le secteur du transport routier souffre
de la diminution des volumes transportés depuis le début
de l’année 2015. D’une part, ces volumes ont été affectés par
la récession russe et l’embargo sur les denrées alimentaires
provenant de l’Union européenne suite à l’annexion de la
Crimée par la Russie. D’autre part, les marchés d'Europe
occidentale (Allemagne, France) ont mis en œuvre des
mesures qui les protègent en 2015. De fait, le nombre de
défaillances a augmenté de 17% en Pologne sur l’exercice
2015.
En Amérique du Nord, les compagnies aériennes
devraient générer plus de la moitié des bénéfices
mondiaux totaux en 2016, bénéficiant des effets de la
restructuration du secteur depuis une dizaine d’année. Ainsi, la
compagnie aérienne Delta, troisième compagnie américaine et
partenaire d’Air France-KLM, a signé la plus belle performance
de son histoire en 2015 avec un bénéfice net de 4,5 milliards
de dollars (après impôts). Le nombre de passagers a crû de
4,7% sur un an, soutenu par la baisse des prix du pétrole.
Delta a en effet économisé plus de 5,1 milliards $ sur son
poste carburant en 2015, qui est passé de 11,6 à 6,5 milliards
$. En 2016, les compagnies nord-américaines devraient
dégager un profit par passager de 21,44 $ (contre 22,48 $ en
2015), soit un niveau 2,2 fois plus élevé que la moyenne
mondiale selon IATA.
Les compagnies aériennes asiatiques, qui se partagent
40% du fret mondial, pâtiront de la baisse des échanges
commerciaux qui grèvent les revenus de l’ensemble du
secteur
Coface Siège social :
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