Ordonnance pénale : comment ça marche
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Ordonnance pénale : comment ça marche
AVEC Ordonnance pénale : comment ça marche ? L’ordonnance pénale est une poursuite de plus en plus souvent employée à l’encontre des automobilistes. De quoi s’agit-il ? Un recours est-il possible ? L a procédure d’ordonnance pénale a été créée en 1972 pour désengorger les tribunaux. Elle permet le jugement d’infractions sans débat préalable, via une procédure écrite. Initialement réservée au jugement des contraventions, l’ordonnance pénale s’applique aussi aux délits depuis septembre 2002. Toutes les contraventions de police, même commises en récidive, ainsi que tous les délits routiers peuvent faire l’objet d’une ordonnance pénale. En revanche, elle ne peut s’appliquer en cas d’homicide ou de blessure involontaires. Jugé sur pièces Le ministère public qui choisit la procédure d’ordonnance pénale communique au président du tribunal (de proximité, de police ou correctionnel) le dossier pénal et ses réquisitions. Dans la majorité des cas, le juge statue alors sur dossier par une ordonnance de condamnation ou de relaxe. La condamnation peut être une amende et/ ou une peine complémentaire prévue par le Code de la route : suspension de permis de conduire, obligation de suivre un stage de sensibilisation à la sécurité routière... Bien sûr, la condamnation pénale entraîne automatiquement la peine administrative de perte de points. Plus rarement, le juge estime utile le débat contradictoire et renvoie le dossier au ministère public pour que le contrevenant puisse être entendu devant le tribunal. En cas de contravention, l’ordonnance pénale est notifiée par lettre recommandée avec accusé de réception. En cas de délit, elle peut l’être par ce biais ou par le procureur de la République lors d’une audience au tribunal. Dans ce cas, le prévenu convoqué “à une ordonnance pénale” est en fait convoqué à une audience de notification de celle-ci. La condamnation est en effet déterminée avant l’audience, et il est inutile d’imaginer pouvoir se justifier ou se défendre devant le magistrat à ce moment. En matière contra- ARTICLE PARU DANS AUTO MOTO N° 205, NOVEMBRE 2012 ventionnelle, le juge n’est pas tenu de motiver sa décision de recourir à une ordonnance pénale. En revanche, il doit le faire en matière délictuelle en tenant compte de la personnalité du prévenu et notamment de ses charges et ressources, afin d’adapter la peine au contrevenant. A défaut d’opposition, l’ordonnance pénale prend les effets d’un jugement : les peines doivent être exécutées et le retrait de points intervient. Opposition possible Il est possible de s’opposer à un jugement par ordonnance pénale sous 30 jours en cas de contravention et 45 jours en cas de délit. Pour cela, il suffit de faire une déclaration au greffe du tribunal ou par courrier recommandé AR adressé au procureur de la République. A la suite de l’opposition, l’affaire sera portée en audience devant le tribunal et le prévenu pourra être entendu, et s’il le souhaite assisté par un avocat, lors du débat contradictoire. Contrairement à l’ordonnance pénale, cette procédure permet de faire valoir les arguments en faveur de sa défense (sa situation professionnelle, financière, familliale, un argumentaire de fond ou de procédure...). Mais attention, sans justificatifs sérieux à présenter lors de l’audience, il y a un risque de s’y voir appliquer une sanction supérieure à celle de l’ordonnance pénale. Néanmoins, il faut savoir que le prévenu peut se désister de son opposition jusqu’à l’ouverture des débats. Il peut donc annoncer au tribunal, au moment même où il est appelé “à la barre”, qu’il renonce à son opposition. En conséquence, l’ordonnance reprend sa force exécutoire. Cela signifie que, par exemple, l’amende doit être payée et la suspension de permis exécutée, mais aussi que le retrait de points n’intervient qu’après le désistement de l’opposition. l PAR M. LESAGE (Avocat, membre de la commission juridique de 40 Milllions d’automobilistes.)