Journée d`information - Fondation contre le Cancer

Transcription

Journée d`information - Fondation contre le Cancer
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Matinée d’information
Les cancers du sein
Vendredi 5 octobre 2012
Passage 44
Boulevard du Jardin Botanique 44 – 1000 Bruxelles
Cette matinée d’information est organisée par la
en étroite collaboration avec
Avec le soutien de
Avec la participation de
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Sommaire

p3
Le Cancer Inflammatoire du Sein, CIS, vous connaissez ?
Monique Vanmollekot

p 19
Que signifie être à « risque » ou à « très haut risque » de
cancer du sein ?
Dr Fabienne Liebens, Clinique du Sein et Centre de Prévention Isala
CHU Saint Pierre, Bruxelles - Vice Présidente Europa Donna Belgium

p 26
Signature génomique et cancer du sein :
Qu’est-ce que cela change aujourd’hui dans le traitement des
femmes ?
Dr Pino Cusumano, Chirurgie sénologique – CHU & CHC Liège

p 30
Les Cliniques du sein
Dr Birgit Carly, Présidente Europa Donna Belgium

p 32
Progrès dans la prise en charge des métastases osseuses
Professeur Jean-Jacques Body, Service de Médecine
CHU Brugmann, Université Libre de Bruxelles

p 39
Médecine intégrative et cancer du sein
Dr. Ingrid Theunissen, Women’s Clinic – CHIREC

p 42
« J’ai terminé mes traitements : et maintenant que faire ? »
Suzie Winston et Aude Gilquin, Infirmières de coordination en Oncologie
Cliniques universitaires Saint Luc, Centre du Cancer, Clinique du sein
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Le Cancer Inflammatoire du Sein, CIS, vous connaissez ?
Monique Vanmollekot
Témoignage
Le 2 novembre 2011, je basculais dans un autre monde.
Nous étions fin octobre 2011, une petite tâche à peine rose sur le bas du sein. Bizarre…
voilà que les démangeaisons que j’avais sur le côté droit du corps (suite à une piqure de
tique) disparaissent grâce aux antibiotiques mais se déplacent vers le sein …. Pas de
boules, ça doit être la baleine du soutien ! Nous passions une semaine de vacances
chez des amis dans les Pyrénées Orientales. Soleil, repos étaient nos leitmotivs. Cette
roseur persiste et je ressens une légère tension sous le bras droit. Le sein a gonflé, au
moins 2 bonnets de soutien, il démange et est chaud. C’en est trop. Dès notre retour je
consulte notre généraliste.
Le 26 octobre, je suis reçue à la clinique du sein : échographie, mammographie. Le
médecin ne voit rien, à peine 2 ganglions gonflés et me dit : « Ne vous tracassez pas, il y
a 99,9 % de chances que vous n’ayez qu’une mastite. Mais je prends une biopsie de la
peau et une ponction, juste pour m’assurer de ne pas passer à côté d’un cancer rare, le
cis. Prochain rdv le 2 novembre. Je vous donnerai les résultats et nous déciderons
ensemble si vous devez passer une IRM ». Ma fille et mon mari se proposent de
m’accompagne. Inutile, ce n’est probablement rien.
J’arrive à 8h40, stressée par des déviations suite à des travaux sur les routes. Je
m’installe dans la salle d’attente de la clinique du sein, suis effarée du nombre de dames
présentes, et j’espère
être appelée rapidement car j’ai promis à ma fille de
l’accompagner chez Ikea.
Vers 9h, l’infirmière me demande de me rentre à l’IRM, le médecin viendra m’y voir.
Mauvais pressentiment... Un autre médecin me reçoit, une femme d’une quarantaine,
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douce. Elle va me faire l’examen et s’enquérir des résultats des biopsies et ponctions.
IRM, je m’accroche, il faut tenir 15 minutes parait-il .Dès la fin de l’examen, une dame
en blouse blanche vient me chercher pour me conduire dans une petite salle et y boire
un café, me déclare- t-elle. Elle se présente : bonjour je suis Béatrice, la psychologue !
C’est certain, je suis cuite !
Ma vie a basculé. Le médecin nous rejoint dans ce petit salon : « Madame, les nouvelles
ne sont pas bonnes. Vous avez un cancer de sein inflammatoire, grade 2/3, de min 2cm,
les ganglions sont touchés. …. C’est un cancer guérissable, il faut y croire ajoute-t-elle.
L’urgence est de vérifier si d’autres organes sont touchés.
Laissez-moi appeler mon mari qui travaille. Il est effondré. Et ma fille ! Celle-ci décide de
me rejoindre immédiatement. Quelle est ma chance d’en survivre ? Pas de réponse si
ce n’est : « On en sort ! ». Je dois rencontrer l’oncologue lundi prochain. Le 2 novembre
2011.
Ma fille et moi sortons de la clinique, ma princesse est prise de nausées, de frissons,
devient pâle comme un linge. Je la charrie : elle me vole la vedette. Je la redépose chez
elle. Comme un zombie, j’ai repris ma voiture et je m’enfuis au shopping : voir des
gens, acheter de la déco de Noël. Comment et quand informer mes fils ? Et là, je réalise
que j’ai choppé un cancer et le plus mauvais. Je hurle dans le parking à m’en éclater les
cordes vocales.
Le 2 novembre, mon mari et moi rencontrons l’oncologue, le Dr Duck. Les nouvelles? Les
très mauvaises : grosseur à l’IRM 5 cm, grade 2 à 3, stade III à IV , 2 ganglions touchés
sur une vingtaine ; il paraît que je dois considérer comme bonne nouvelle que je suis
réceptive aux œstrogènes et progestérone (j’aurai droit à une hormonothérapie. Et
autre bonne nouvelle : un seul sein de touché, rien aux os, ni au foie, ni aux poumons
(waouh je m’éclate, quelle chance !). Chance de survie : 50 %. Cancer régional, pas
encore de métastases. Chimio lourde (8 séances, perte de cheveux, ongles cassés,
immunité faible, nausées, constipation, grande fatigue, prise de poids, perte de
concentration, dépression, douleurs musculaires et articulaires). Puis ablation du sein,
puis radiothérapie
(brûlures) et hormonothérapie. Haut risque de récidive.
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Reconstruction 6 à 12 mois après la radiothérapie. Vu l’urgence, demain on me rase les
cheveux et j’aurai la chance de me choisir une perruque. Le surlendemain, première
chimio par voie centrale. Et dans huit jours, anesthésie générale pour pose d’un port- à cath.
Un crash en voiture aurait été mieux. Ici on me demande de me battre pour essayer de
survivre, moi qui voyais ma fin de vie passé 80 ans, dans un lit et sans souffrir. .. Raté !
Drôle de sensation : impossible que cet oncologue ait parlé de moi, il devait s’agir d’une
autre. Suis restée calme devant lui comme si je traitais un dossier. Totalement irréaliste.
Puis, j’ai eu la force d’en parler aux enfants, sereinement. Et puis à ma sœur, mes
copines. Et depuis ? Je n’arrive pas à arrêter de pleurer. Mon mari m’a donné un Xanax.
Quand mes enfants sont là, je me refuse de pleurer. Ils ont toujours eu une maman
forte, vaillante, prête à les défendre à qui ose leur faire du mal. Je refuse qu’ils
souffrent.
Le Cancer ne fait pas qu’une victime. Toute la famille en souffre.
Le CIS… un cancer rare et foudroyant … Mesdames, si vous avez un ou des symptômes
décrits ci-dessus, un sein chaud, qui enfle, qui démange, sensible, des tâches de
couleur, une peau d’orange, mal sous le bras , pas de température…. et que l’on vous
traite pour une mastite, donc avec des antibiotiques, retournez voir votre médecin si les
symptômes sont encore présents après une semaine. Et si vous n’avez aucune raison de
suspecter une mastite, demandez à votre médecin de prendre votre température, la
mastite se présente avec fièvre, pas le CIS.
Le cancer inflammatoire du sein est une forme rare du cancer du sein. Il représente
environ de 1 à 4% de tous les cancers du sein.
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Il frappe une tranche d’âge plus jeune (45 à 55 ans).
Il est particulièrement agressif. Lorsqu'il est détecté, il est déjà au stade III ou IV
(métastasé) . En quelques jours ou semaines, il a atteint la taille d’un cancer qui aurait
pris 10 ans à se développer et s’est déjà propagé aux ganglions… (Le mien avait 2 cm en
1 semaine, 5 cm après 15 jours !).
Il est foudroyant. La survie à 5 ans de ce cancer varie entre 25% et 50% alors qu’elle
est de 80% pour tous les types de cancer du sein regroupés.
Le CIS est plus difficile à détecter, peut facilement être mal diagnostiqué et traité
incorrectement.
Le CIS se développe en couches ou en lamelles, et non sous forme de masse ou de
tumeur solide comme le font les types les plus courants de cancer du sein.
Il prend souvent naissance dans les canaux galactophores du sein.
Les cellules cancéreuses se déplacent dans les vaisseaux lymphatiques (vaisseaux qui
font circuler la lymphe, les bactéries et d’autres déchets) des tissus mammaires et les
bloquent.
C’est ce qui provoque les symptômes du cancer inflammatoire du sein. Mais ce n’est pas
une inflammation !
Bref, c’est l’enfer !
Le lendemain de ma visite chez l’oncologue, je suis partie le cœur lourd mais décidée à
passer ce cap chez la prothésiste car je veux gérer activement ma maladie.
Le choix fait, mon mari sorti, j’ai fermé les yeux et la jeune dame m’a rasée. Ce bruit, je
le garderai longtemps en mémoire, cette sensation aussi.
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Quand ce « terminator »(le rasoir) s’est arrêté de fonctionner, j’ai inspiré profondément
et j’ai ouvert les yeux. L’horreur. Vite, vite que cette fille me mette n’importe quoi sur la
tête !
Mon premier défi a été d’éviter de se voir la tête nue dans le miroir. Je n’ai jamais
autant regardé et apprécié mes pieds. Pour moi, ils ne servaient qu’à marcher … Et, je
l’avoue, parfois faire des petits câlins sous la table à mon homme. J’essaie de placer la
perruque toute seule. Je me retourne. Waouh, génial, un porc épic... magnifique!
Conclusion, je déteste porter ce scalp, je porterai des bonnets ! J’ai appris que j’avais
des orteils d’enfer ! Et finalement je comprends les hommes : adieu brushing de 30 min,
tellement plus pratique.
La confiance insufflée par l’ensemble de l’équipe de la clinique du sein est vraiment une
tenaille positive. Ils sont tous là à m’entourer, expliquer et me légitimer dans mon mal
être. Je ne suis pas seule face à cette épreuve. On s’occupe de tout, c’est une prise en
charge globale et individualisée de chacune de nous (waouh … comme mon ex boss
aurait aimé cette formule pour le département de la banque privée …). L’atmosphère
est protectrice et apaisante. Il faut bien ça pour encaisser les chocs.
Les nuits sont souvent difficiles : crises d’angoisses, peur de la mort, nausées, maux de
tête, des douleurs articulaires, beaucoup de questionnements.
J’ai le moral en berne. Je me pince parfois, tellement ça me semble irréel. Ce cancer est
une ombre qui me colle à la peau, présente depuis le lever du jour jusqu’au coucher.
Cette maladie terrorise tellement de monde, les visages sourient mais les yeux ne
pétillent pas. Et une fois les portes fermées, ce sont les larmes qui coulent sous les
masques souriants. Et la nuit venue, l’ombre se transforme en une bête hideuse.
Mon mari, mes enfants me portent avec des mots de douceur et parfois avec des mots
plus autoritaires pour que ces petits électrochocs fassent leur effet.
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Faire confiance en sa bonne étoile … revivre normalement en appréciant l’essentiel.
Cela semble être la pilule miracle qui devrait m’aider. Pourquoi pas. Je vais tout essayer,
je ne veux pas y passer. J’ai le cœur qui palpite comme une marmite en ébullition. Pas
moyen de le calmer. Je sens ce roulement de tambour dans la gorge. Et puis le jour se
lève, j’entends des cris de canards qui passent au dessus de la maison, ... et puis un âne
braire… la vie... cette même vie qui fait qu’une graine de vigne peut traverser le roc, que
le saumon remonte à contre courant plusieurs km.
Je réagis bien à la chimiothérapie. Très vite, il y a un net dégonflement du sein, la
chimio fait un effet fort et mieux qu’espéré. L’oncologue est tout étonné, voire même
heureux. « C’est pas de l’eau bénite qu’on vous a injecté, madame, c’est du poison mais
celui là il vous fait un grand bien ! ».
Je découvre le langage ésotérique
non des Chtis mais des oncologues : exercice
difficile.
Le cancer ne guidera pas ma vie. Je veux en venir à bout. J’ai donc décidé de l’étudier,
de repousser sans cesse mes limites (comme avant) même si je dois avoir l’impression
d’y aller trop fort et trop vite, redoubler d’audace et de force, rester active et impliquée,
rester pour mes enfants que j’adore la maman auprès de laquelle ils peuvent puiser leur
réconfort quand quelque chose ne va pas, profiter intensément de chaque moment de
partage/de bonheur avec mes enfants, mon mari, ma famille, mes ami(e)s Je passerai ce
cap et je gagnerai. Ce qui m’épate chaque jour et me rend heureuse c’est de voir la
mobilisation de tous. Oui j’ai perdu des faux amis (quasi tout mon réseau professionnel)
mais j’en ai découvert d’autres insoupçonnés, des voisins, des copines d’atelier de
céramique …. Le plus dur est d’accepter qu’il me faut de la patience, me donner du
temps, et surtout ne pas vouloir vivre comme avant. Apprendre à se respecter, se
recentrer sur soi … et ne plus remettre ses rêves à demain.
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Ma vie et celle de notre famille bascule à présent au rythme du traitement. Malgré tout,
malgré les bonnes nouvelles médicales, malgré mes bons rapports avec les médecins,
les bons soutiens des amis et/ou de la famille, j'ai l'impression d'être passée dans un
autre monde. J’ai le sentiment
d’être marquée au fer blanc, de percevoir
les
événements différemment.
Je côtoie "La Faucheuse". Elle s'est même installée sous mon sein droit. Et j’espère que
le chirurgien ne lui laissera pas le temps d’y déposer ses bagages, qu’il la mettra à la
porte… mais je n’en suis pas encore là. C'est une lutte incessante: tous les jours, toutes
les nuits, à chaque seconde... C'est difficile car j’ai peu d'armes: pas de scalpel pour
l'extirper, rien que mon cerveau pour juguler la peur dont elle m’empoisonne. Il y a des
jours où je suis moins tonique, moins apte à me défendre contre le sabotage
psychologique inhérent au passage de trop près de La Faucheuse.
La tumeur régresse. La réputation du Taxotère, dit le Sévère est exacte. Il n’a rien pour
plaire (gants et chaussettes glacés, douleurs musculaires atroces …) si ce n’est de
massacrer sans tarder les cellules semées par mon cancer. Tout mon corps me fait mal,
il est lourd et douloureux. Et ce dos,… je n’en peux plus. Je crève de mal aux jambes, les
pieds d’une femme enceinte, le visage en forme de ballon, les poches d’eau sous les
yeux, la tête d’œuf et bientôt le corps mutilé ! Vivre plus longtemps, sans cheveu, grosse
(la chimio m’a fait prendre 4 kg), molle, moche quoi ! Et pas le droit de se plaindre car
vivre quand même ! Ca ne va pas le faire, je ne tiendrai pas.
Le 28 mars 2011 : Champagne ! Plus aucune trace de cancer à l’IRM ; il a fait ses valises
! Yes! Cette sale bête qui me grignotait, je lui dis à grands coups de sourire et à grands
coups de pieds: Dégage ! Retourne en enfer ! Champagne pour tout le monde ! Eh ben
non, faux espoir ! C’était un faux négatif. Fin avril, mastectomie radicale. Il me faut 3
jours pour accepter de me regarder : un rôti de porc ficelé. Que se passe-t-il ? Petscan
négatif. Suis rassurée. Le combat reste difficile. Je suis consciente que j’ai une relation
privilégiée avec le Dr Duck et le Professeur Berlière. Début juin, radiothérapie. Mi juillet,
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début de l’hormonothérapie…. J’envisage la reconstruction en janvier 2013, pour mes
60 ans !
Je pense, je mange, je bouge ( je suis devenue sportive), je vis, je respire anti cancer en
espérant qu’il ne revienne plus jamais. Prendre une part active dans mon destin me
permet de me réconcilier avec moi-même. M’investir pour mieux faire connaître ce CIS.
La peur fait partie de ma vie à présent. Il faut apprendre à faire avec le sentiment que la
Faucheuse m’aime bien, m’a trouvée bien confortable... Il faut faire avec la peur que me
laisse son passage. Et je suis persuadée qu’il faut être passée par là pour trouver la force
au quotidien de continuer à cheminer en la tenant la plus éloignée possible.
AIDEZ LA FONDATION A NOUS AIDER.
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Le Cancer Inflammatoire du Sein
(CIS)
Vous connaissez ?
CIS
• Sachez qu’il existe un cancer du sein dont
les symptômes peuvent apparaitre en une
nuit !
• La mammographie ne détecte ce cancer que
lorsqu’il est déjà avancé !
Le C I S !
Le cancer du sein méconnu…
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CIS
• Le CIS n’est pas causé par une infection ou une
inflammation du sein. Le mot inflammatoire
décrit plutôt l’apparence du sein atteint de ce
type de cancer.
• Le CIS prend naissance dans les canaux
mammaires; les cellules cancéreuses peuvent
apparaître soudainement et passent des
canaux aux vaisseaux lymphatiques de la
peau.
CIS
• Agressif : une forme particulièrement agressive du cancer
du sein.
• Rare : représente environ 1 à 4 % de tous les cancers du
sein.
• Touche une tranche d’âge JEUNE entre 45 et 55 ans.
• Taux de survie à 5 ans : 45 % (80 % pour tous les types de
cancers du sein regroupés). A 15 ans , la survie n’est plus
que de 8 à 15 % (tous cancers du sein : > 60 %).
• Détecté au stade III et IV et déjà propagé aux ganglions.
• Foudroyant : en quelques jours/semaines atteint la taille
d’un cancer qui aurait mis 10 ans à se développer.
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CIS
• Plus difficile à déceler.
• Facilement mal diagnostiqué,
• et traité pour une MASTITE ( la mastite se
présente avec de la fièvre. Pas le CIS !).
• Haut risque de récidive.
CIS Symptômes
• Le CIS peut être vu, pas juste senti.
• Les symptômes sont différents de ceux d’un
cancer du sein classique (pas un nodule,
référence commune pour la majorité des
femmes).
• Les symptômes peuvent se manifester
subitement.
• Les symptômes varient d’une personne à
l’autre.
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CIS Symptômes
• Augmentation du volume en peu de temps
(parfois soudain).
• Rougeur (passe de rose pâle à violet), en
entier ou par plaques.
• Chaleur (sein chaud ou tiède au toucher).
• Démangeaisons que les crèmes n’arrivent pas
à soulager.
• Peau d’orange, bosses ou saillies.
CIS
• Ecoulement du mamelon.
• Ganglions lymphatiques enflés à l’aisselle
(ganglions axillaires) ou au dessus de la
clavicule.
• Rarement, masse ou bosse dans le sein car le
CIS se développe par couches plutôt que de
former une tumeur solide.
• >> CONSULTER RAPIDEMENT.
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CIS Diagnostic
• Examen clinique des seins.
• Mammographie : le CIS apparaît comme un
épaississement de la peau ou densité des
tissus mammaires > rarement détecté à la
mammographie.
• Echographie : rarement détecté à
l’échographie; permet de voir si propagé aux
ganglions lymphatiques.
CIS diagnostic
• BIOPSIE : recherche de cellules cancéreuses
dans les vaisseaux lymphatiques de la peau.
• Analyse des récepteurs hormonaux.
• Analyse du statut HER2.
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CIS Pathologie et stadification
• Vu son développement rapide, les ganglions
lymphatiques de l’aisselle sont souvent
touchés.
• Stades
– Stade III (IIIB ou IIIC) : détecté dans un seul sein
et/ou dans les ganglions lymphatiques axillaires.
– Stade IV métastasé, propagé aux poumons, foie,
os ou ganglions lymphatiques à distance).
CIS Traitement
• Traitement lourd et à entreprendre
rapidement.
• Chimiothérapie lourde
• Radiothérapie ( min 55 GY)
• Hormonothérapie si récepteurs hormonaux
• Reconstruction mammaire : pas avant 6 mois
après la fin du traitement
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CIS
• Qui d’autre que vous connaît mieux son
sein ?
• Vous êtes en première ligne pour noter tout
changement de votre sein.
• CONSULTER RAPIDEMENT!
Et la Recherche ?
• Juillet 2010 : consensus international pour le
diagnostic et le traitement avec participation
de nos chercheurs belges grâce entre autres à
la Fondation contre le Cancer
• Investigations en cours: exemple :
Bevacizumab est un nouveau médicament qui
bloque la croissance des vaisseaux sanguins
nourrissant les cellules cancéreuses.
• > en attente d’approbation.
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CIS conclusions
• La peur fait partie de ma vie à présent. Il faut
apprendre à faire avec le sentiment que la
Faucheuse m’ aime bien, m’ a trouvée bien
confortable....Il faut faire avec la peur que me
laisse son passage.
Et je suis persuadée qu’ il faut être passée par
là pour trouver la force au quotidien de
continuer à cheminer en la tenant la plus
éloignée possible.
• AIDEZ LA FONDATION A NOUS AIDER.
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Que signifie être à « risque » ou à « très haut risque » de cancer du sein ?
Dr Fabienne Liebens
Clinique du Sein et Centre de Prévention Isala
CHU Saint Pierre, Bruxelles
Vice Présidente Europa Donna Belgium
Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez la femme et la première cause de
mortalité par cancer dans la population féminine en Belgique. Il faut souligner que la
première cause de mortalité chez la femme demeure encore aujourd’hui la maladie
cardiovasculaire. Le terme de maladie cardiovasculaire est un terme générique qui
regroupe les maladies du cœur et des vaisseaux quand les artères se bouchent. Ces
maladies sont favorisées par l’obésité, l’absence d’exercice physique, un excès de
cholestérol et le tabac. Certains de ces facteurs (obésité et sédentarité) favorisent aussi
le cancer du sein.
La notion de risque
Aujourd’hui on connaît mieux les facteurs qui sont susceptibles d’augmenter le risque
de développer un cancer du sein. Ces facteurs permettent d’établir une probabilité de
développer la maladie et pas une certitude. Les connaître permet à la femme d’être
proactive et de mieux gérer sa santé si elle le souhaite. On estime que le risque de la
population générale de développer un cancer du sein au cours de la vie se situe aux
alentours des 10% (une femme sur 10). Si ce risque dépasse les 20%, on parlera de haut
risque.
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Le très haut risque
Trois groupes de femmes sont principalement concernées : celles porteuses d’un gène
de prédisposition héréditaire au cancer du sein, celles qui ont une histoire familiale avec
beaucoup de cas de cancers du sein et celles qui présentent certaines maladies bénignes
du sein considérées comme précancéreuses. Un quatrième groupe de femmes voit son
risque augmenter quand elles présentent une densité mammaire très élevée. Toutefois
pour ce quatrième groupe, l’augmentation du risque est moindre que les précédents.
Tentons de clarifier tout cela…
Prédisposition héréditaire au cancer du sein ou risque génétique
Sur l’ensemble des cancers du sein qui surviennent chaque année en Belgique, 5% à 10%
sont dus à la transmission d’une mutation génétique et sont donc héréditaires. Les
principaux gènes responsables sont appelés BRCA1 et BRCA2, abréviations de «BReast
CAncer» qui signifie «cancer du sein» en anglais. Ces deux gènes ont été respectivement
identifiés en 1994 et 1995. Ils sont localisés respectivement dans les chromosomes 17 et
13. Ils interviennent également dans l’apparition des cancers de l’ovaire. Les femmes
porteuses de ces mutations génétiques ont un risque plus élevé de développer un
cancer du sein à un plus jeune âge que les autres femmes.
Ces mutations sont rares et on estime qu’environ 2 femmes sur 1000 sont porteuses
d'une mutation du BRCA1 ou du BRCA2. Ces deux gènes participent à la réparation des
lésions que les cellules de notre corps subissent régulièrement. La présence de
mutations dans l’un de ces deux gènes perturbe cette fonction et fait augmenter
fortement le risque de cancer du sein et de l’ovaire. Néanmoins, toutes les femmes
porteuses de ces mutations génétiques ne développeront pas systématiquement un
jour un cancer du sein.
21
La mutation de ces gènes augmente le risque de développer :

un cancer du sein à un âge jeune, habituellement avant la ménopause. Chez une
femme porteuse d’une mutation du BRCA1 ou du BRCA2, le risque de cancer du
sein varie de 40 % à 80% au cours de la vie, selon les études, le type de gène
concerné, l'histoire familiale de cancer du sein, et l'âge ;

un cancer dans les deux seins (cancer du sein bilatéral) ;

un cancer de l'ovaire, essentiellement à partir de 40 ans. Ce risque varie selon le
gène et l'histoire familiale.
Si vous avez plusieurs cas de cancers du sein dans votre famille et surtout si ceux-ci ont
touché des parents proches (mère, fille, sœur), parlez en à votre médecin qui est le
mieux à même de vous conseiller et de vous proposer éventuellement de consulter un
centre spécialisé qui évaluera avec vous l’opportunité de réaliser un test génétique (sur
prise de sang).
Le risque familial
Attention : le risque familial ne signifie pas risque génétique
Quand il existe un antécédent familial de cancer du sein, le risque pour la femme d’en
développer un elle même dépend du degré de parenté avec la personne atteinte dans la
famille. Lorsqu'il y a des antécédents familiaux de cancer du sein, c'est qu'un ou
plusieurs proches parents par le sang sont atteints ou ont déjà été atteints du cancer du
sein. Dans certaines familles, on observe plus de cas de cancer du sein que ce à quoi on
s'attend par hasard. Parfois on ne sait pas exactement si cette disposition familiale est
due au hasard, à un mode de vie que des membres de la famille ont en commun, à un
facteur héréditaire qui a été transmis des parents à leurs enfants par les gènes ou bien à
une association de ces éléments.
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Le risque de développer un cancer du sein augmente si :

une ou plus d’une parente au premier degré, comme la mère, la sœur ou la fille,
a déjà été atteinte d’un cancer du sein, en particulier si le diagnostic a été posé
avant la ménopause
o
si une parente au premier degré est atteinte du cancer du sein, cela fait
approximativement doubler le risque ;
o
plus il y a de membres de la famille au premier degré atteints du cancer
du sein, plus le risque augmente.
Les maladies bénignes précancéreuses
Il est généralement admis que le cancer invasif du sein survient à la fin d’une évolution
lente et complexe de lésions que nous pouvons aujourd’hui identifier et classer. Ces
lésions « précancéreuses »
signifient en fonction de leur nature (hyperplasie,
hyperplasie atypique, et carcinome in situ), une augmentation variable de risque de
cancer du sein. Ces lésions sont le plus souvent découvertes par un prélèvement
(microbiopsie) réalisée dans le sein suite à la découverte d’une anomalie à la
mammographie ou à l’échographie.
La densité mammaire élevée
Les seins sont considérés comme denses quand ils se composent d’une plus grande
quantité de glandes et de tissus de soutien que de graisse. La densité du sein ne peut
être observée qu’à la mammographie où le tissu graisseux apparaît foncé alors que le
tissu dense apparaît blanc, tout comme les tumeurs, pouvant ainsi masquer un cancer.
Les femmes dont le tissu mammaire est dense à la mammographie risquent de 4 à 6 fois
plus d'être atteintes d'un cancer du sein que les femmes dont le tissu mammaire est peu
ou pas du tout dense.
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Stratégies de prévention
Trois grands axes de prévention ont démontré une efficacité pour diminuer le risque de
cancer du sein. Ce sont les modifications du mode de vie, la prise de médicaments
préventifs et la chirurgie de réduction de risque. Les modifications du mode de vie sont
efficaces pour toutes les femmes quel que soit leur niveau de risque. Ce sont
principalement des mesures visant à adopter une meilleure hygiène de vie telles que le
contrôle du poids, la pratique d’activités physiques et une consommation d’alcool
modérée. Ces mesures sont aussi efficaces dans la prévention de la maladie
cardiovasculaire. La prise de médicaments préventifs est réservée le plus souvent aux
femmes qui présentent des lésions précancéreuses du sein et doit être évaluée au cas
par cas car tous ces médicaments peuvent avoir des effets secondaires variables en
fonction des individus. Enfin, la chirurgie de réduction de risque par mammectomie
préventive et/ou ablation des ovaires peuvent être discutées pour les femmes
porteuses de mutations génétiques BRCA1 ou BRCA2. Signalons également que
l’association de la mammographie et de l’échographie en alternance avec l’examen par
résonance magnétique des seins (IRM) ont démontré une efficacité dans le dépistage
des femmes à très haut risque.
Information des femmes
La prise en charge moderne et optimale de la prévention primaire du cancer du sein
nécessite la participation des femmes. Leur attitude repose sur leur compréhension du
risque auquel elles sont exposées. Or, la manière dont elles perçoivent leur risque de
cancer du sein et le danger d’en mourir peut s’avérer fort déconnectée de la réalité. De
nombreuses études réalisées en Europe et aux Etats- Unis, ont montré que près de 9
femmes sur 10 évaluent mal le risque de développer un cancer du sein au cours de leur
vie et que la majorité d’entre elles ont des connaissances très limitées sur les facteurs
de risque auxquels elles sont exposées.
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Une enquête récente réalisée dans notre Clinique sur 1 000 femmes qui se sont
présentées pour un examen de dépistage montre que ces femmes soucieuses de
dépistage sont très majoritairement socio- économiquement favorisées. La majorité des
femmes interrogées n’évaluent pas correctement les facteurs de risque sur lesquels
elles pourraient agir, comme l’activité physique, le contrôle du poids et la
consommation d’alcool. De plus, deux femmes sur trois incriminent le stress comme
facteur de risque de cancer du sein alors qu’aucun argument scientifique ne corrobore
un lien direct de cause à effet. De façon prévisible, les femmes qui ont des antécédents
familiaux ou personnels de cancer du sein ont globalement une meilleure connaissance
des facteurs de risque sur lesquels elles pourraient agir. Au plus le niveau d’éducation
est élevé, meilleures sont les connaissances. Curieusement, le fait d’être référée par un
médecin n’a aucune influence sur le nombre de réponses pertinentes, quel que soit le
facteur de risque étudié ! Plus interpelant encore, 85% des femmes interrogées ignorent
tout du risque de développer un cancer du sein au cours de la vie. Concernant les
moyens de prévention primaire (comme par exemple la prise de médicaments
préventifs ou la chirurgie de réduction de risque), la majorité des femmes interrogées
suivraient l’avis de leur médecin. Il n’existe pourtant à ce jour aucune formation
particulière du corps médical lui enseignant quelle est la manière professionnelle
correcte de prendre en charge le risque de cancer du sein. Quant à la recherche clinique
préventive visant à trouver de nouveaux moyens efficaces de prévention, la majorité
des femmes serait intéressée d’y participer si cela leur profitait directement. Mais près
de la moitié d’entre elles (47%) y collaboreraient pour peu que leur contribution puisse
servir à d’autres femmes. Malheureusement un seul essai clinique préventif est
disponible à ce jour en Belgique et en sus, il ne concerne que les femmes ménopausées.
Pourtant plusieurs dizaines d’essais cliniques médicamenteux essentiellement financés
par l’industrie pharmaceutique visant à établir de nouveaux traitements curatifs
coûteux sont aujourd’hui accessibles aux femmes déjà touchées par la maladie. Cette
enquête confirme que l’ignorance des femmes à propos de l’incidence, des facteurs de
risque et de leur risque personnel de cancer du sein fait qu’il est très peu probable
25
qu’elles puissent faire les bons choix et qu’elles puissent prendre les décisions utiles qui
permettraient dès aujourd’hui de réduire efficacement leur risque de développer un
cancer.
Conclusion
La majorité des femmes ont un risque faible de développer un cancer du sein. Sur 100
femmes, 90 ne développeront jamais un cancer du sein au cours de leur vie. Une
minorité de femmes sont à très haut risque de développer la maladie et peuvent
aujourd’hui bénéficier de mesures préventives efficaces, voire de stratégies de
dépistage personnalisées. La prise en charge de ces femmes nécessite une expertise et
une approche multidisciplinaire au cas par cas. Il est possible aujourd’hui de diminuer de
manière efficace le risque de cancer du sein de ce groupe de femmes très vulnérables.
26
Signature génomique et cancer du sein :
Qu’est-ce que cela change aujourd’hui dans le traitement des femmes ?
Dr Pino Cusumano
Chirurgie sénologique – CHU & CHC Liège
La classification OMS des cancers du sein définit 21 entités. Une meilleure
compréhension
des
anomalies
moléculaires
des
cancers
du
sein
entraîne
progressivement une amélioration de cette classification, donnant une part croissante
aux caractéristiques biologiques de chaque type de tumeur conditionnant le pronostic.
Il est important de bien comprendre la différence entre un facteur pronostique et un
facteur prédictif :
• Un facteur pronostique est capable de fournir des informations sur les chances
de guérison lors du diagnostic, et sans tenir compte des stratégies de
traitements. (Marqueurs des indicateurs de croissance, invasion et potentiel
métastatique).
• Un facteur prédictif est capable de fournir des informations sur la probabilité
de la réponse à une modalité thérapeutique donnée. (Marqueurs des thérapies
ciblées).
Le statut des ganglions lymphatiques, par exemple, est un facteur pronostique
important, mais ne fournit aucune information sur la probabilité de la réponse à la
chimiothérapie. En revanche, les récepteurs hormonaux (œstrogènes et/ou
27
progestérone) sont des facteurs prédictifs puisqu'ils indiquent la probabilité de réponse
à la thérapie endocrinienne (Nolvadex®, etc…).
La réalisation de profils génomiques nécessite l’accès à une technologie sophistiquée. Il
est donc important de bien reconnaître les types histologiques et moléculaires
principaux, pour une prise en charge thérapeutique adéquate et « sur mesure » du plus
grand nombre de patientes, y compris en dehors des centres spécialisés. Il est
primordial que cliniciens et pathologistes s’accordent en pratique clinique sur les
définitions de ces différents types moléculaires pour une prise en charge
pluridisciplinaire harmonieuse des patientes.
Les données récentes des puces d’expression (analyse des niveaux d’expression des
ARN) complétées par les analyses pan-génomiques (analyse de l’ADN) ont permis
d’affiner les caractéristiques moléculaires des cancers mammaires et ont ainsi mis en
lumière leur hétérogénéité biologique : « il y a une leucémie myéloïde chronique mais
de nombreux cancers du sein ! »
Depuis la définition des classes (sous-types) moléculaires par Perou en 2001, de
nombreuses signatures génomiques liées à l'expression génique des tumeurs, ont été
corrélées au pronostic métastatique du cancer du sein.
Trois d'entre elles, validées sur des séries indépendantes, ont un développement
commercial :
1/ Mammaprint, commercialisé par la compagnie Agendia (Amsterdam, Pays-Bas), est
réalisé à partir d’une puce mesurant l’expression de 70 gènes d’intérêt sur du matériel
frais, congelé ou fixé. (www.mammaprint.be). Il a été considéré à la conférence de
consensus de St Gallen en 2011 comme un marqueur de risque de métastase et
recommandé son utilisation en pratique de clinique.
28
2/ le Recurrence Score commercialisé sous le nom d’Oncotype DX par la société
Genomic Health (Redwood, États-Unis) repose sur la PCR quantitative pour mesurer
l’expression de 16 gènes d’intérêt et 5 gènes de calibration sur des prélèvements fixés
et conservés en bloc de paraffine. Il a été considéré à l’ASCO en 2007 comme un
marqueur de risque de récidive suffisamment convainquant pour recommander son
utilisation en pratique de routine.
3/ Le Grade Génomique, commercialisé sous le nom de Mapquant DX par la compagnie
Ipsogen (Marseille, France) nécessite l’analyse d’expression de 97 gènes sur échantillons
congelés.
Des études portant sur plusieurs milliers de patientes sont en cours pour savoir dans
quelle mesure ces signatures génomiques apportent un bénéfice cliniquement
perceptible en termes de pronostic et de recours à la chimiothérapie.
Ces signatures historiques, même si elles n'ont que peu de gènes en commun, semblent
cependant apporter une information assez redondante puisqu'elles reposent toutes sur
un trépied portant sur les voies :

des récepteurs aux estrogènes,

de la protéine HER2 et,

de la prolifération.
Le bénéfice des signatures génomiques pourrait ainsi être surtout lié à l'uniformisation
des procédures pré-analytiques et analytiques qui font parfois défaut aux études
immuno-histochimiques correspondantes (RO, RP, HER2, Ki67).
29
Les nouvelles signatures évaluant des processus biologiques tels que la cicatrisation,
l'invasivité tumorale, l'hypoxie cellulaire ou encore la radiorésistance, peuvent
également être liées au pronostic du cancer du sein en situation adjuvante.
CONCLUSIONS
Les progrès des analyses moléculaires dans la compréhension de l’hétérogénéité des
cancers du sein contribuent à faire évoluer la prise en charge clinique des patientes.
L’identification des sous-types moléculaires qui bénéficient ou bénéficieront à court
terme de traitements spécifiques doit pouvoir être accessible au plus grand nombre.
La fiabilité de ces tests dépend évidemment des contrôles de qualité des laboratoires et
de leur entraînement.
30
Les Cliniques du sein
Dr Birgit Carly
Présidente Europa Donna Belgium
En 2003, le Parlement Européen a approuvé une résolution définissant les critères
auxquels une Clinique du sein doit répondre. Ces critères sont basés sur des études
scientifiques qui ont montré que les femmes atteintes d’un cancer du sein et traitées
dans une Clinique du sein avaient un taux de survie plus important que celles non
traitées dans une Clinique du sein. De plus, leur qualité de vie est également améliorée.
Dans le même ordre d’idée, il est important de noter qu’au niveau de notre pays, le KCE
(Centre d’Expertise) a approuvé le bien fondé de cette résolution, dans son rapport de
2010 – sur base de données de 2006 - .
En 2003, s’appuyant sur cette résolution européenne, Europa Donna Belgium, en
collaboration avec la Fondation contre le Cancer, a demandé aux politiciens belges de
faire une loi autour des Cliniques du sein de notre pays. C’est ainsi qu’en juillet 2007, un
Arrêté Royal a été publié dans le Moniteur belge. Mais malheureusement, il n’est
toujours pas entré en vigueur suite à un manque d’intérêt de certains envers
l’application d’une telle loi. Normalement son application serait prévue pour 2013.
En attendant…, au niveau européen, un Breast Centers Network a été créé, par
l’European Society of Mastology (EUSOMA). EUSOMA est une société européenne
scientifique qui rassemble des médecins spécialistes travaillant dans le domaine du
cancer du sein. EUSOMA propose aux Cliniques du sein, à travers toute l’Europe,
31
d’adhérer à ce “Breast Centers Network”. Il faut évidemment que les cliniques
adhérentes répondent aux critères déterminés par EUSOMA.
Ainsi
chaque
femme
(et
homme)
peut
consulter
ce
site
web
(www.BreastCentersNetwork.org) pour connaître, dans son pays, les cliniques
répondant à ces critères.
Bien qu’il n’y ait pas de contrôle pour le moment, EUSOMA peut, à la demande des
centres qui le souhaitent assurer un audit et délivrer un « European Breast Cancer
Certification ».
Pour ce faire, dans un premier temps, le centre doit donner sa base de données où sera
mesurée la qualité de son travail en vue de l’obtention d’un audit et, finalement, de ce
certificat.
Pour nous, Europa Donna Belgium, il nous paraissait important que nous participions à
un tel projet en soutenons cette collaboration au niveau européen
N’hésitez pas à visiter le site www.BreastCentersNetwork.org pour connaître les centres
belges qui ont déjà adhéré au “Breast Centers Network”.
32
Progrès dans la prise en charge des métastases osseuses
Professeur Jean-Jacques Body
Service de Médecine
CHU Brugmann, Université Libre de Bruxelles
Les progrès majeurs obtenus grâce aux inhibiteurs de la résorption (destruction)
osseuse dans le traitement des métastases osseuses et de leurs complications dans le
cancer du sein sont brièvement revus dans ce texte.
Le squelette est le site le plus fréquemment atteint en cas de maladie métastatique. Il
est aussi le site métastatique initial préférentiel du cancer mammaire. Les complications
des métastases osseuses, abréviées ici par le terme CMOs, sont essentiellement de
quatre types, en l’occurrence le recours à une radiothérapie ou une chirurgie osseuse,
les fractures, et la compression de la moelle épinière.
De toutes les tumeurs solides, c’est le cancer du sein qui présente le taux le plus élevé
de CMOs. L’analyse des groupes placebo des essais contrôlés testant l’efficacité des
molécules inhibant la résorption osseuse, typiquement les bisphosphonates, indique
que le taux de morbidité osseuse, c’est-à-dire le nombre moyen de CMOs par année
d’observation, varie de 2,2 à 4. L’incidence des CMOs est nettement moindre
aujourd’hui, surtout grâce à un usage précoce et prolongé des bisphosphonates.
Toutefois, les CMOs n’intègrent pas bien les douleurs osseuses, souvent sévères et
invalidantes et qui constituent la première cause de consultation pour ces patientes. Le
recours à la radiothérapie n’est qu’une mesure indirecte de l’intensité des douleurs
33
osseuses. La survie moyenne des patientes atteintes de métastases osseuses d’origine
mammaire est d’environ 2 ans.
MODE D’ACTION DES BISPHOSPHONATES ET DU DENOSUMAB: IMPLICATIONS CLINIQUES
La destruction osseuse par les cellules cancéreuses est due à une stimulation
considérable de la résorption osseuse médiée par les ostéoclastes sous l’effet de
produits de sécrétion des cellules tumorales. Les ostéoclastes sont les cellules osseuses
normales qui sont responsables du maintien de l’intégrité osseuse et du taux de calcium
dans le sang. Les cellules tumorales augmentent la sécrétion d’une substance appelée
« Receptor Activator of NfkB Ligand » (RANKL) par les cellules ostéoformatrices
(ostéoblastes). Le RANKL augmente la formation, l’activité et la survie des ostéoclastes,
tandis que les produits de résorption de la trame osseuse vont stimuler la croissance
des cellules tumorales et leur sécrétion de facteurs ostéolytiques, engendrant un
« cercle vicieux » impliquant les cellules tumorales, les cellules osseuses et la trame
osseuse. Les bisphosphonates et le denosumab inhibent la résorption osseuse médiée
par les ostéoclastes, mais les différences dans leur mode d’action ont des implications
cliniques importantes.
Les bisphosphonates ont une très grande affinité pour le tissu squelettique, où ils vont
se concentrer, particulièrement au niveau des sites actifs de résorption osseuse. Ils sont
incorporés dans la matrice osseuse au sein de laquelle ils peuvent rester inactifs
pendant longtemps. Ils sont libérés sous l’effet du microenvironnement acide de la
lacune de résorption et incorporés par les ostéoclastes actifs dont ils vont induire la
mort cellulaire, interrompant ainsi le « cercle vicieux » de l’ostéolyse tumorale.
Le denosumab est une nouvelle molécule dont le mécanisme d’action est très différent.
Comme écrit plus haut, sous l’effet de facteurs d’origine tumorale, la sécrétion de
RANKL est augmentée au niveau de l’os. Le denosumab est un anticorps monoclonal
34
humain anti-RANKL. En neutralisant le RANKL, le denosumab interrompt le « cercle
vicieux » de l’ostéolyse tumorale. Le denosumab inhibe tant la formation que l’activité
des ostéoclastes, ce qui contribue sans doute à une inhibition de la résorption osseuse
plus marquée que celle induite par les bisphosphonates. Par contre, contrairement aux
bisphosphonates, le denosumab ne se lie pas de manière prolongée à la surface osseuse
et il n’est pas incorporé dans la matrice osseuse. L’action inhibitrice du denosumab sur
la résorption osseuse est ainsi plus transitoire et, en tout cas actuellement, il n’est pas
recommandé de procéder à des traitements intermittents.
L’HYPERCALCEMIE TUMORALE
L’hypercalcémie tumorale était une complication du cancer le plus souvent létale il y a
moins de 30 ans. Aujourd’hui, elle est facilement et efficacement traitée par une
perfusion de bisphosphonates. L’hypercalcémie survient classiquement chez 10-15%
des patients présentant un cancer avancé, mais sa fréquence est actuellement
considérablement moindre, essentiellement grâce à un usage précoce des
bisphosphonates en cas de maladie métastatique osseuse. L’hypercalcémie d’origine
tumorale est classiquement due à des métastases osseuses étendues ou à une sécrétion
par la tumeur de facteurs ostéolytiques sans qu’il n’y ait de métastases osseuses. Il n’est
toutefois pas rare que les deux mécanismes coexistent. Le traitement standard actuel
consiste en une perfusion de 4 mg de zoledronate (Zometa®) qui est le bisphosphonate
le plus puissant. Ce traitement normalise complètement la calcémie dans plus de 90%
des cas.
LES DOULEURS METASTATIQUES OSSEUSES
Les bisphosphonates exercent une activité antalgique marquée chez les patientes
présentant des métastases osseuses douloureuses et ils améliorent leur qualité de vie.
Le traitement et la prévention des douleurs osseuses par les bisphosphonates font
35
maintenant partie intégrante de la prise en charge au long cours des patients
présentant une maladie métastatique osseuse. Plusieurs essais randomisés contre
placebo ont démontré que tous les bisphosphonates disponibles en cancérologie
exerçaient une activité antalgique cliniquement significative. La qualité de vie globale et
les capacités fonctionnelles des patients sont aussi améliorées.
LA PREVENTION DES COMPLICATIONS OSSEUSES
Les bisphosphonates constituent un moyen thérapeutique efficace pour réduire la
fréquence des CMOs dans le cancer mammaire avancé, ainsi que le démontrent
plusieurs essais contrôlés contre placebo ou comparant deux agents actifs.
Le pamidronate (Aredia®) a constitué pendant longtemps le traitement standard de
prévention des CMOs du cancer du sein avant que ne soient développés des
bisphosphonates plus pratiques à administrer et potentiellement plus efficaces comme
le zoledronate (Zometa®) et l’ibandronate (Bondronat®). Le zoledronate est
actuellement le bisphosphonate le plus utilisé en oncologie. Dans l’étude incluant des
patients atteints de cancer du sein ou de myélome multiple (n=1648), 4 ou 8 mg de
zoledronate (perfusé en 15 minutes) étaient comparés à 90 mg de pamidronate
(perfusé en 2 heures), tous deux administrés toutes les 3–4 semaines. La dose de 8 mg
de zoledronate ne fut pas plus efficace mais se révéla plus toxique pour les reins et elle
fut abandonnée. Une analyse des CMOs multiples démontra que le zoledronate
réduisait le risque de développer une complication osseuse de 20% par rapport au
pamidronate dans le sous-groupe de patientes présentant un cancer du sein. En plus de
cet avantage clinique, une administration très pratique sous la forme d’une perfusion
brève explique que le zoledronate est actuellement considéré comme le traitement
standard de la maladie métastatique osseuse du cancer mammaire.
36
L’ibandronate, un autre bisphosphonate, a également démontré son efficacité dans des
études contrôlées contre placebo, tant par voie intraveineuse que par voie orale. Les
études ont montré que l’ibandronate diminuait de 38-40% le risque de présenter une
CMO par rapport au placebo. L’ibandronate oral constitue une option thérapeutique
particulièrement intéressante pour les patientes sous hormonothérapie qui ne doivent
pas venir tout les mois à l’hôpital. Le pamidronate et le zoledronate peuvent être
responsables d’une toxicité rénale, plus fréquente chez les sujets âgés traités par
chimiothérapie tandis que l’ibandronate n’est pas toxique pour les reins aux doses
recommandées. Quant au denosumab, il n’est pas éliminé par les reins et un suivi de la
fonction rénale n’est même pas nécessaire. Les études récentes démontrent que le
denosumab (XGeva®) a une efficacité supérieure à celle du zoledronate dans le cancer
du sein métastasé au niveau osseux, même si la survie n’est pas améliorée et si le
rapport coût/efficacité doit être étudié davantage.
L’étude comparative randomisée, en double aveugle, entre le denosumab (120 mg
sous-cutané toutes les 4 semaines) et le zoledronate (4 mg en perfusion toutes les 4
semaines) incluait 2046 patientes présentant un cancer du sein métastasé au niveau
squelettique. Le délai pour que survienne la première CMO, le critère primaire
d’efficacité, était prolongé de 18% dans le groupe denosumab par rapport au groupe
zoledronate et une analyse des CMOs multiples montra que la morbidité osseuse
globale était diminuée de 23% dans le groupe denosumab par rapport au groupe
zoledronate. La survie globale était similaire dans les deux groupes de patientes.
Il est actuellement recommandé de débuter les bisphosphonates ou le denosumab dès
le diagnostic de métastase(s) osseuse(s) afin de retarder la survenue de la première
CMO et de réduire la morbidité osseuse globale. Toutefois, les critères d’arrêt éventuel
de la médication sont beaucoup plus controversés, d’autant plus que la durée des
études n’a généralement pas excédé 2-3 ans. L’arrêt temporaire du zoledronate ou une
réduction de la fréquence d’administration est recommandé par plusieurs experts chez
37
les patientes dont la maladie osseuse est bien contrôlée, mais ces recommandations
ont des bases essentiellement empiriques. La pharmacocinétique du denosumab n’est
pas en faveur d’un arrêt temporaire du traitement et il n’y a pas de données quant à
l’efficacité de traitements intermittents.
Effets secondaires.
Quoique généralement bien tolérés, les bisphosphonates et le denosumab sont
occasionnellement associés à des effets secondaires. L’hypocalcémie (chute du calcium
sanguin) induite par ces inhibiteurs puissants de la résorption osseuse est le plus
souvent discrète et asymptomatique; les cas d’hypocalcémie sévère sont exceptionnels
et surviennent généralement en cas de déficit profond en vitamine D. Il est toutefois
conseillé d’administrer des suppléments de calcium et de vitamine D à tous les patients
recevant un traitement prolongé par zoledronate ou denosumab. D’autre part, le
zoledronate est potentiellement néphrotoxique et un contrôle de la fonction rénale est
recommandé avant chaque perfusion de zoledronate dont la dose doit être réduite si la
fonction rénale est altérée. Par contre, le suivi de la fonction rénale n’est pas nécessaire
pour le denosumab.
L’ostéonécrose de la mâchoire (ONM) est l’effet secondaire le plus redoutable d’un
traitement prolongé par zoledronate ou denosumab. La présentation clinique de l’ONM
est très variable, allant d’une exposition osseuse asymptomatique à la formation de
séquestres osseux, de surinfections difficilement traitables ou de fistules chroniques au
niveau de la mâchoire. L’ONM survient chez 1-2% en cas de traitement prolongé par
bisphosphonates. Elle survient typiquement après une extraction dentaire mais elle
peut aussi survenir sans traumatisme évident. Le risque est lié à la durée du traitement.
Dans les études comparatives entre le zoledronate et le denosumab, davantage de cas
ont été rapportés chez les patients traités par denosumab. Un examen dentaire complet
suivi d’un traitement approprié doit être effectué avant d’entamer un traitement par
38
bisphosphonates ou denosumab afin d’éviter autant que possible les procédures
invasives en cours de traitement. L’implémentation d’un programme de prévention,
incluant aussi des soins dentaires réguliers et le maintien d’une hygiène buccale
adéquate, réduit de plus de 50% le risque de survenue d’une ONM.
LA PREVENTION DE L’ESSAIMAGE METASTATIQUE
Un traitement par bisphosphonates peut empêcher la perte osseuse induite par les
traitements adjuvants du cancer du sein (chimiothérapie ou hormonothérapie en
préménopause, et inhibiteurs d’aromatase en postménopause). Les études avec le
zoledronate chez les patientes traitées par hormonothérapie adjuvante pour un cancer
mammaire ont mis en évidence un autre effet potentiel des bisphosphonates, en
l’occurrence la prévention du développement de métastases osseuses et même extraosseuses, même si ces données doivent encore être considérées comme préliminaires.
Les actions connues du zoledronate indiquent que cette molécule a le potentiel pour
réduire la masse tumorale intra-osseuse. Concernant le traitement adjuvant des
patientes ménopausées, le groupe de patientes recevant le zoledronate d’emblée a
bénéficié d’une diminution significative du taux de récidives. Il convient toutefois de
rester prudent quant aux implications pratiques de ces observations encore limitées.
La prévention des métastases osseuses, et peut-être extra-osseuses, par le zoledronate
ou le denosumab ne peut pas encore être recommandée en routine clinique. D’autres
études sont nécessaires mais il est probable que, dans le futur, les patientes seront
sélectionnées pour un tel traitement adjuvant sur la base de l’expression par les cellules
cancéreuses de facteurs favorisant la dissémination des cellules cancéreuses au niveau
du squelette.
39
Médecine intégrative et cancer du sein
Dr. Ingrid Theunissen
Women’s Clinic - CHIREC
Définition de la médecine intégrative
La médecine intégrative se définit comme une prise en charge qui associe à la médecine
conventionnelle, les médecines complémentaires ou non conventionnelles validées
scientifiquement. C’est une approche interdisciplinaire qui se base sur une collaboration
de spécialistes et de paramédicaux autour du patient. La prise en charge est de ce fait
individualisée et globale
La médecine intégrative est également préventive. L’éducation à la promotion de la
santé et à la prévention de la maladie demande un apprentissage. Le patient est ainsi
responsabilisé et devient un acteur essentiel dans la mise en œuvre de son traitement.
Cette approche ne se substitue en aucun cas, ni ne modifie les indications du traitement
des maladies et en particulier du cancer.
Approches propres à la médecine intégrative
La prise en charge se fait selon deux axes principaux : la promotion de la santé et la prise
en charge des altérations fonctionnelles et des effets secondaires liés au traitement de
la maladie.
40
La promotion de la santé s’appuie sur trois piliers principaux : la nutrition, l’activité
physique et la gestion du stress.
Les thérapies complémentaires les plus courantes sont :
- les approches à base biologique : phytothérapie, compléments alimentaires
- l’homéopathie
- la médecine traditionnelle chinoise et principalement l’acupuncture
- les techniques corporelles : massages, réflexologie, ostéopathie, …
- les techniques psycho-corporelles : méditation, visualisation, art-thérapie
Oncologie intégrative
L’oncologie intégrative est la prise en charge qui associe aux traitements oncologiques la
médecine intégrative (promotion de la santé et thérapies complémentaires) afin de
permettre une meilleure qualité de vie pendant et après la maladie.
Parmi les recommandations établies par la « Society for Integrative Oncology », il faut
souligner que les deux premières font référence à l’importance de l’information et du
dialogue entre l’équipe soignante et le patient sur l’utilisation des médecines
complémentaires. Pour chaque cas, il faudrait, sur base des connaissances actuelles,
évaluer le risque/bénéfice des différentes approches complémentaires ainsi que les
attentes réalistes.
Deux autres recommandations concernent les compléments alimentaires, les vitamines
et les traitements phytothérapeutiques qui peuvent présenter des effets secondaires et
surtout des interactions avec le traitement. Ici encore le dialogue
avec l’équipe
soignante est essentiel pour la sécurité du patient.
41
Homéopathie intégrée
L’homéopathie se développe de plus en plus, particulièrement en France dans les
centres d’oncologie. Cet intérêt croissant est lié aux spécificités du traitement :
innocuité, absence totale d’interaction médicamenteuse. De plus, il s’agit d’un
traitement préventif qui est instauré avant l’apparition des effets secondaires liés aux
traitements.
Grâce à une action sur l’ensemble des troubles généraux qui accompagnent le
traitement tout en tenant compte des particularités de chaque patient, le traitement
homéopathique permet de mieux tolérer le traitement oncologique. Aller au bout des
protocoles de traitement constitue un réel gain de chances.
Conclusion
L’oncologie intégrative répond aux directives du Plan Cancer à savoir la prise en compte
des facteurs individuels et environnementaux pour personnaliser la prise en charge
avant, pendant et après la maladie afin de permettre une meilleure vie pendant et après
la maladie.
Cette approche du patient cancéreux le rend acteur de sa maladie (« empowerment »)
et fait de lui un patient chronique dont la qualité de vie est améliorée.
On a également constaté une augmentation du nombre de « long survivors » à savoir
des patients dont la durée de vie dépassait de 2,5 fois au moins la moyenne de la survie
statistique pour leur type de cancer.
42
« J’ai terminé mes traitements : et maintenant que faire ? »
Suzie Winston et Aude Gilquin
Infirmières de coordination en Oncologie
Cliniques universitaires Saint Luc, Centre du Cancer, Clinique du sein
Infirmières de coordination pour le cancer du sein, nous essayons d’assurer au mieux le
suivi des patients dès l’annonce du diagnostic, durant les traitements et après ceux-ci.
Dans ce cadre là, nous avons un entretien de « fin de traitement » avec les patients.
Lors de cet entretien nous allons essentiellement discuter :
1) du suivi médical après les traitements aigus
2) des effets secondaires qui peuvent perdurer après le traitement et
la gestion de ceux-ci, ainsi que l’aspect « prévention ».
1) Cancer du sein : quel suivi après les traitements ?
Un suivi de façon « rapprochée », pendant les 5 années qui suivent l’incidence du
cancer, est important. Cela correspond aussi
au traitement par hormonothérapie
lorsqu’il y en a un.
C’est d’ailleurs, pour la majorité des patientes, rassurant de savoir que ce suivi existe et
qu’elles ne sont pas « dans la nature », livrées à elles-mêmes après cette épreuve.
43
Au niveau du suivi médical, ce qui est proposé :
-
Une visite chez l’oncologue tous les 3 - 4 mois pendant les deux
premières années, et tous les 6 mois pendant les 3 années suivantes.
Au niveau des examens, ce qui est proposé :
-
Un bilan sénologique par mammographie/échographie et parfois IRM sein (cas
particuliers), une fois par an.
-
Un bilan sanguin avec marqueur tumoral (CA15.3), deux fois par an minimum.
-
Les autres examens (foie, os, poumons) ne sont pas systématisés et dépendent
du cas particulier de chaque patient.
2) Gestion et prévention des effets secondaires après le traitement aigu
La fatigue
Symptôme le plus décrit par nos patientes durant leur traitement et après celui-ci.
Dans la situation du cancer du sein non-avancé, ce n’est pas la maladie qui rend fatigué,
mais bien les traitements administrés c’est-à-dire :
-
la chirurgie (fatigue qui persiste jusqu’à quelques semaines après l’anesthésie)
-
la radiothérapie (fatigue qui commence pendant le traitement et persiste
quelques semaines après le traitement)
-
la chimiothérapie (fatigue qui commence très vite dès le début du traitement et
peut perdurer jusqu’à plusieurs mois après le traitement)
-
l’hormonothérapie peut aussi provoquer une fatigue latente.
Pourtant, la fatigue peut souvent être sous-estimée par les proches, les
professionnels,….
La fatigue persistant après les traitements peut inquiéter le patient et aussi avoir un
impact négatif sur le moral.
44
Quelques solutions pour gérer la fatigue persistante :
 programmer et doser les efforts ;
 accepter de l’aide ;
 reprendre des activités physiques en augmentant l’intensité progressivement. Il
semble clairement que l’exercice physique soit un bon remède contre la fatigue
physique et psychique consécutive au traitement du cancer.
Il existe d’ailleurs des programmes de rééducation spécifiques pour les
personnes ayant subi un traitement anti-cancer (ex : RAVIVA…)
Des études ont également montré qu’une pratique de 3h de sport par semaine
réduit considérablement le risque de récidive (en association avec le maintien du
poids idéal et la consommation très limitée d’alcool)
La douleur
La douleur est un autre symptôme qui peut être présent à différents moments du
traitement et après ceux-ci.
 La douleur en lien avec la chirurgie :
-
l’inflammation post chirurgicale qui peut durer 4-5 semaines ; le traitement
consiste en la prise d’anti-inflammatoires et d’antidouleurs classiques.
-
Les douleurs de type neuropathique ; des petites connections nerveuses ont
été sectionnées durant la chirurgie, ce qui peut occasionner chez certaines
patientes une insensibilité sur la face postérieure et supérieure du bras ou,
au contraire, une hypersensibilité de la région (sensibilité, également, de la
cicatrice de mastectomie) ; un traitement antidouleur spécifique et adapté
peut tout à fait aider les patientes.
45
 La douleur en lien avec la radiothérapie :
La radiothérapie est un traitement très localisé et dosé de façon individuelle
pour chaque patient, ce qui limite les effets secondaires.
Néanmoins la radiothérapie peut causer :
-
une radiodermite : une réaction cutanée superficielle
accompagnée de
rougeur et d’irritation. Celle-ci peut survenir vers la fin des traitements et
persister quelques semaines. Un traitement local à base de pommades
spécifiques
(Flammazine,
Biofadine…)
ou
de
pansements
spéciaux
(Mepilex,…) soulage le mieux.
-
des remaniements inflammatoires post-radiques : sein ou cicatrice qui
gonfle, qui est plus sensible, douloureuse. Ces symptômes peuvent
apparaître à distance du traitement et en « va et vient » pendant parfois un
ou deux ans. Le meilleur traitement est la prise d’antidouleurs (paracetamol)
ou d’anti-inflammatoires.
 La douleur en lien avec la chimiothérapie :
Certains produits de chimiothérapie peuvent occasionner des douleurs diverses
durant le traitement mais certains types de douleurs persistent après les cures.
-
Douleurs musculaires (surtout au niveau des jambes) : fréquent, après un
traitement à base de Taxotère (Docetaxel) ; plainte de douleurs dans les
cuisses et de manque de force dans les jambes qui peut durer quelques
semaines à quelques mois après le traitement.
La reprise d’activité physique progressive peut aider à soulager ces douleurs,
faiblesses, ….
-
Polyneuropathie périphérique : sensation de picotement dans le bout des
doigts et/ou des pieds ; peut se produire après traitement à base de Taxotère
et perdurer plusieurs mois après le traitement.
46
Le lymphoedème du bras
La chirurgie mammaire, et plus exactement l’exérèse de ganglions sentinelles ou le
curage axillaire, fragilise localement le système lymphatique (drainage de la lymphe
ralenti et moins efficace).
Dans ce cas, la lymphe peut s’accumuler dans le bras et on parlera de lymphoedème ou
« gros bras ».
Le lymphoedème peut se manifester des semaines, des mois voire des années après
l’opération, mais le risque diminue considérablement au cours du temps. Sa présence
sera de courte durée ou prolongée en l’absence de prise en charge par un
kinésithérapeute spécialisé en drainage lymphatique.
Quelques moyens de prévention à garder en tête :
-
Prendre soin de la peau, éviter les coupures et objets serrant (montres,…) qui
peuvent bloquer la circulation lymphatique ;
-
En cas de coupure ou brûlure, laver rapidement la plaie à l’eau et au savon
pour garder la plaie propre et éviter les infections (lymphangite) ;
-
Prudence face à toute source directe de chaleur (soleil, sauna, hammam).
Utiliser des crèmes avec un indice UV adéquat, surtout sur le bras et la
poitrine du côté opéré ;
-
Préférer le bras non-opéré pour les prises de sang et prises de tension ;
-
Porter des gants pour les travaux tels que jardinage, mécanique, bricolages
(où il y a plus de risque de blessure) ;
-
Eviter de porter des charges lourdes du côté opéré ;
-
Faire de l’exercice régulièrement mais modérément pour favoriser la
circulation sanguine et lymphatique ;
-
Lors des voyages en avion, porter de préférence un bas de contention pour le
bras (manchon) disponible en bandagisterie sur prescription médicale
47
Les effets secondaires de l’hormonothérapie
Environ 2 tiers des cancers du sein sont sensibles aux hormones féminines. Ces
hormones vont stimuler la prolifération et la multiplication des cellules cancéreuses.
Les femmes dont le cancer est dit hormonosensible reçoivent un traitement
antihormonal, communément appelé « hormonothérapie ». Ce traitement va empêcher
l’hormone féminine qui alimente la tumeur d’exercer une action sur les cellules
cancéreuses. C’est un traitement de protection contre une récidive éventuelle.
Mais c’est aussi un traitement qui va induire une ménopause et son lot de
désagréments.
Selon le type d’antihormone utilisée, on notera les effets secondaires suivants:
-
pour les inhibiteurs des récepteurs hormonaux tels que le Nolvadex ; les effets
secondaires les plus fréquents sont les bouffées de chaleur et le risque de
thrombose et embolie. Nécessité d’une surveillance de la cavité utérine
(consultation gynécologique annuelle avec échographie endovaginale).
-
Pour les Inhibiteurs de l’aromatase tels que Femara, Aromasin, Arimidex ; les
effets secondaires les plus fréquents sont les bouffées de chaleur, une sensation
de raideur et d’engourdissement au niveau des muscles et des articulations, un
risque d’ostéoporose précoce (ostéodensitométrie annuelle et prise de calcium
+ vit D3).
Il existe des solutions pour tous ces désagréments. Il est donc de première importance
 D’être bien informée des effets secondaires de l’hormonothérapie qui vous a
été prescrite personnellement
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 De parler régulièrement de ces effets avec le médecin qui fait le suivi du
traitement.
L’équilibre psychique
Vivre un cancer du sein n’est pas sans effet sur le psychisme. On en sort le plus souvent
« changée ». Les patientes décrivent des changements de valeur, une
remise en
question des priorités, un retour à l’essentiel, aux relations humaines etc.… mais aussi
des effets négatifs sur le plan psychique.

L’image de soi est perturbée selon le type de chirurgie subie et/ou par la
présence d’un Port-à-Cath.

Le processus de deuil entamé suite à l’ablation d’un ou des deux seins, ou par
rapport à la perte de la fertilité, n’est souvent pas terminé en fin de traitement.

Les effets émotionnels liés à la ménopause et à la prise de l’hormonothérapie ne
sont pas anodins non plus et peuvent perturber l’équilibre psychique : sautes
d’humeur, irritations, troubles du sommeil.

Après le traitement, les patientes ont parfois le sentiment d’être abandonnées
par l’équipe médicale, ce qui provoque parfois de l’angoisse et un sentiment
d’insécurité.
Si vous vivez des moments difficiles sur le plan psychique, sachez que les aides sont
multiples et disponibles. Il est de première importance :
 D’informer son entourage immédiat des effets secondaires psychiques
 D’établir des relations, en dehors de l’entourage immédiat, en lien avec le
cancer vécu: avec des groupes de paroles, des blogs ou forum sur internet, des
associations de patients, des patientes rencontrées lors des traitements.
Un lien particulier se tisse entre ceux qui ont vécu la même expérience.
49
 De solliciter les spécialistes : le médecin, le psycho-oncologue, la coordinatrice
de soin.
L’équilibre relationnel
Le médecin vous a informée du fait que vous étiez en rémission.
Très bonne nouvelle, mais les façons de réagir sont parfois insidieuses :
-
« Je suis en rémission, peut-être, mais je préfère que mon entourage
continue de me traiter en malade. C’est assez confortable. Je reste
dépendante et je continue à vivre « avec » le cancer. »
-
« Je suis en rémission, mais les effets secondaires du traitement sont bien
présents et mon entourage ne les reconnaît pas. Je n’ose pas leur dire que
cela ne va pas. Je suis déprimée et anxieuse. »
-
« Je suis en rémission, mais je remets tous mes choix de vie antérieurs en
question. Je suis déstabilisée. »
 N’hésitez pas à inviter votre partenaire ou les membres de votre famille à vous
accompagner lors de la prochaine visite médicale : pour faire le point et poser
toutes les questions.
 Consultez un psycho-oncologue : il sera d’une aide précieuse dans vos
réflexions, seule ou avec vos proches, pour retrouver un équilibre de vie
familial et relationnel.
 La participation à un groupe de parole, seule ou en famille sont aussi très
bénéfiques.
La vie professionnelle
La plupart des patientes aspirent à reprendre le travail pour pouvoir tourner la page,
reprendre une vie normale, retrouver des contacts sociaux.
Selon les personnalités, les manières de vivre une réintégration professionnelle varient.
50
Pour certaines, c’est plus difficile que pour d’autres.
La fatigue est encore présente à certains moments.
Le sentiment d’inadéquation prévaut parfois.
Les difficultés de concentration et de mémorisation après la chimiothérapie peuvent
être bien présentes aussi.
 Ces effets ne vont pas perdurer. Il y aura un moment où ils auront bel et bien
disparus.…
 Il est parfois possible, en accord avec l’employeur, d’aménager le temps de
travail. N’hésitez pas à contacter l’assistante sociale de votre hôpital pour de
l’aide dans les démarches.
 Un soutien psychologique adéquat peut s’avérer nécessaire pour reprendre le
travail dans de bonnes conditions.
La vie sexuelle
Très souvent la sexualité passe à l’arrière plan pendant la maladie et le traitement, ce
qui est normal. Une fois le traitement terminé, les attentes au sein du couple peuvent
différer sensiblement :
-
La partenaire qui suit un traitement par comprimés voit apparaître certains
effets liés à la ménopause. Il faut parfois aussi se réapproprier son corps qui
a changé, et qui a été « public » pendant plusieurs mois. Des douleurs
peuvent persister suite à la chirurgie ou à la chimiothérapie.
-
Le partenaire estime que le pire est passé, que tout peut redevenir comme
avant….
 Communiquer au sujet de la sexualité avec son partenaire.
 Consulter un spécialiste en couple.
 Lectures diverses (ex. « La sexualité après un cancer du sein » édité par Pfizer)
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La vigilance
Sans vivre dans une angoisse perpétuelle, il est cependant nécessaire de connaître les
symptômes d’alerte d’une récidive. Une fatigue inexpliquée, une perte de l’appétit, une
perte de poids, des maux de ventre persistants, une toux sèche persistante, des
douleurs osseuses qui vous réveillent la nuit (dos, bassin), des maux de tête inexpliqués
sont autant de raisons de prendre conseil auprès de votre médecin
Les bilans
La plupart des patientes nous expriment leurs difficultés à vivre les périodes de bilans
médicaux. Anticiper les dates, puis passer les examens, ensuite attendre les résultats :
quelle angoisse! Les souvenirs et les émotions refont surface.
Cette réaction est normale et passagère, vécue par toutes les femmes qui ont traversé
ce même parcours.
 Une idée : anticipez la consultation dans les 2 semaines qui précèdent le bilan
en préparant par écrit vos remarques et vos questions. Associez votre
partenaire ou votre famille à cette préparation.
Le quotidien
« Comment vivre avec cette épée de Damoclès au-dessus de la tête ? » nous demandet-on souvent.
« Cette crainte perpétuelle d’une récidive : est-ce qu’on ne s’en défait jamais ? »
Cela vaudrait la peine d’en faire un sujet d’échanges dans un groupe de paroles !
Une pensée, vieille de 2000 ans, mais pleine de sagesse :
« … Qui de vous peut, à force d’inquiétude, prolonger son existence, ne serait-ce que de
quelques instants ?..... « Ne vous inquiétez donc pas pour le lendemain; le lendemain se
souciera de lui-même. A chaque jour suffit sa peine. »
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Et une autre : « Chaque jour est une nouvelle vie »
Quelques bonnes adresses :
Fondation contre Le cancer www.cancer.be
Europa Donna Belgium ASBL www.europasdonna.be
Vivre comme avant ASBL www.vivrecommeavant.be
Cancer et Psychologie ASBL www.canceretpsy.be
Autres lectures : Le Guide belge du Patient : « Comprendre et traiter le cancer du sein »
(Editions Vivio) ainsi qu’un grand nombre de brochures éditées par la Fondation contre
le Cancer (www.cancer.be)
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Notes personnelles
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