Pour un habitat libre de Christophe Hutin et Patrice Goulet

Pour un habitat libre de Christophe
Hutin et Patrice Goulet
ANNE-MARIE FÈVRE 10 AOÛT 2009 À 06:52 (MIS À JOUR : 10 AOÛT 2009 À 06:52)
«J’ai alors compris que l’architecture était formidable parce qu’on pouvait
tout faireet qu’en fin de compte, tout était à inventer !» Christophe Hutin fait ce
constat très optimiste après divers voyages en Afrique du Sud. Dans l’immense township de
Soweto, il a scruté l’habitat, les maisons «matchbox» telles des boîtes d’allumettes, ou les
shacks, cabanes bricolées sans rien, «aucun outil, ni marteau, ni scie», et les maisons du
plan RDP (Reconstruction Development Program) lancé par le Congrès national africain
(ANC).
Il ne voit pas dans ces modestes abris que la pauvreté, mais une manière de «faire feu de
tout bois» qui peut s’appliquer partout, «une façon de penser et d’aborder les choses qui
n’est sans doute pas loin de ce qui s’est passé en musique avec le jazz où pour improviser,
il faut être tout à fait libre».
Ces expériences qu’il a filmées à Johannesburg le décident à devenir architecte en 2003.
Elles l’inspirent quand il construit en France une maison en bois ou en métal, où qu’il
restructure entièrement «l’Estaminet» du musicien de jazz Bernard Lubat, à Uzeste
(Gironde).
La parole animée et engagée de ce «constructeur de bien-être» a été recueillie avec
enthousiasme par l’architecte-critique Patrice Goulet qui préface : «Il est tout de même
incroyable et stimulant que ce soit dans des bidonvilles qu’il faille aller rechercher des
raisons d’espérer et de se battre pour changer ce monde dans lequel on vit.»
Et aussi : exposition «Construire librement», à Bordeaux, jusqu’au 18 octobre. www.arcenreve.com
Anne-Marie FÈVRE
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