Flash Agri n
Transcription
Flash Agri n
Fl as h Ag r i Z ONE AL E NA n ° 19 0 - F E V R I E R 2 0 1 4 © DG Trésor Flash Agri Zone Alena © © DG Trésor EDITORIAL Numéro 190 28 février 2014 Une stratégie commerciale offensive pour l’agriculture des Etats Unis en 2014 A l’occasion de la présentation des perspectives de l’agriculture mondiale (USDA Outlook Forum), le Ministre de l’Agriculture des Etats Unis a rappelé la nécessité d’une diversification de l’agriculture américaine, en évitant d’opposer les exploitations selon leurs tailles (petites ou grandes) ou leurs modes d’exploitations (agriculture biologique ou conventionnelle). Il a insisté sur la nécessité de développer les exploitations agricoles de tailles intermédiaires par la diversification de leurs débouchés. Il a également rappelé que les Etats Unis ont perdu 29 millions d’hectares de terres cultivées depuis 1982. Le nouveau Farm Bill devait accompagner l’installation de jeunes agriculteurs pour lutter contre ce fléau. L’agriculture américaine devrait poursuivre son orientation à l’offensive à l’export en 2014. Le montant des exportations agricoles américaines est estimé à 142,6Mds$ pour l’année fiscale 2014. Cela constitue un nouveau record, malgré la baisse anticipée du prix des matières premières agricoles. Le développement des marchés émergents (Chine) constitue le principal moteur pour la production des céréales et du soja aux Etats Unis. Il se substitue progressivement à la politique de soutien aux biocarburants (2005 -2010), dont la production devrait se stabiliser. Dans ce contexte, et pour garantir une souveraineté nécessaire dans la définition des normes et standards agricoles, le Ministre de l’Agriculture, rappelait que l’agenda commercial des Etats Unis consistait à finaliser la négociation du Partenariat Transpacifique et à approfondir la discussion avec l’Union européenne dans le cadre du Partenariat Transatlantique pour le Commerce et l’Investissement. Bonne lecture ! Fl as h Ag r i Z ONE AL E NA n ° 19 0 Politiques Agricoles PLC : Price Loss Coverage, programme de soutien par des prix d’intervention qui indemnise les pertes de chiffre d’affaire dues à une baisse des prix d’une matière agricole. ARC : Agriculture Risk Coverage, programme d’assurance chiffre d’affaire pour les faibles pertes, basé sur un chiffre d’affaire de référence calculé au niveau indivduel ou au niveau du comté, selon le choix de l’agriculteur. Le blé, l’avoine, l’orge, le maïs, le soja, le sorgho, le riz, les oléagineux et les cacahuètes sont les seules cultures éligibles aux programmes PLC et ARC. Les exploitants auront la possibilité de redistribuer les surfaces attribuées à leurs différentes cultures au sein de leur surface de base. Cette redistribution sera effectuée sur le base des surfaces de chaque culture plantée sur l’exploitation entre 2009 et 2012. La priorité de l’Agence de gestion des risques agricoles est de mettre en place une assurance chiffre d’affaire pour la cacahuète, une assurance marge pour le riz et des outils spécifiques au sorgho irrigué. - F E V R I E R 2 0 1 4 © DG Trésor Etats-Unis : Le renforcement du « filet de sécurité » des agriculteurs au cœur du nouveau Farm Bill Le Farm Bill 2014 supprime les paiements directs découplés et crée en contrepartie deux nouveaux dispositifs pour renforcer le « filet de sécurité » américain : une assurance revenu pour les faibles pertes (Agriculture Risk Coverage, ARC) et un système de prix d’intervention (Price Loss Coverage, PLC). Il consolide également le système d’assurances aux cultures déjà existant en créant une assurance complémentaire et en étendant les outils assurantiels disponibles à des cultures et des régions qui n’en disposaient pas jusqu’à présent. L’assurance chiffre d’affaire pour les faibles pertes garantit entre 76% et 86% du revenu de base d’un agriculteur, pour 65% à 85% de la surface de base de l’exploitation. Le dispositif de prix d’intervention garantit une indemnisation dès que le prix de vente de la culture assurée devient inférieur au prix d’intervention, pour 85% de la surface de base d’une exploitation. Ces deux dispositifs sont alternatifs et cumulables aux assurances aux cultures traditionnelles (assurances chiffre d'affaire et assurances rendements pour des pertes supérieures à 25%). Les exploitants ayant opté pour le dispositif de prix d’intervention auront également la possibilité de souscrire à une assurance complémentaire (Supplemental Coverage Option, SCO). Ce nouveau dispositif permettra aux agriculteurs de s’assurer à l’échelle du comté en complément de l’assurance aux cultures traditionnelle contractée auprès de compagnies d’assurance privées en contrat avec l’Etat fédéral. Le taux de couverture garanti par le SCO correspond à la différence entre le niveau de couverture contracté par l’exploitant au niveau fédéral et 86%. Les frais de souscriptions pour ce programme sont subventionnés à hauteur de 65%. Le renforcement du « filet de sécurité » américain opéré par le Farm Bill confère au système assurantiel agricole américain une structure adaptée aussi bien à des faibles pertes qu’à des pertes plus importantes voire des catastrophes naturelles. Il permet notamment à la politique agricole américaine de s’affranchir d’un dispositif spécifique à la gestion des catastrophes naturelles pour les principales grandes cultures. Le Farm Bill prévoit également le développement de produits assurantiels plus spécifiques à certains systèmes de production (agriculture biologique,...) et la création d’outils adaptés à des productions agricoles jusqu’à aujourd’hui exclues du programme d’assurance. Il prévoit enfin une généralisation de l'assurance marge pour la filière laitière, telle présentée dans l'article suivant. Fl as h Ag r i Z ONE AL E NA n ° 19 0 - F E V R I E R 2 0 1 4 © DG Trésor Politiques agricoles Etats-Unis : Un nouveau dispositif de soutien à la filière laitière américaine: une assurance marge et un programme d’achats pour les plus démunis Le prix d’intervention fixé par l’ancien dispositif laitier s’élevait à 0,16€/L depuis les années 90. Le programme de prix d’intervention ajusté par le coût de l’alimentation a été activé 3 fois depuis 2004 pour une période maximum de 10 mois. L’ancien dispositif de soutien au secteur laitier américain se basait sur deux systèmes de prix d’intervention : un prix d’intervention fixe et un prix d’intervention ajusté par le coût de l’alimentation. Cependant, ces deux dispositifs n’offraient plus une réponse adaptée à la volatilité des marchés depuis les années 90. Le seuil de différenciation entre petites et grandes exploitation est fixe et correspond à une production de 1,7 millions de litres par an. En cas de déclenchement de ce programme, le Ministère de l’Agriculture ne peut acheter des produits laitiers durant plus de 3 mois consécutifs. Politiques agricoles Afin d’assurer les producteurs laitiers contre la double volatilité du prix des intrants et des produits finis, la nouvelle politique laitière propose un filet de sécurité fondé sur un indicateur dynamique : la marge laitière moyenne bimensuelle. Dès que cette marge passe en dessous d’un certain seuil, le dispositif est activé. Les seuils d’activation des soutiens sont fixés selon la tendance prise par la marge laitière depuis 2008. A partir du 1er juillet 2014, chaque exploitant aura le choix chaque année d’assurer entre 25 et 90% de son volume historique produit, ajusté chaque année selon l’évolution de la production laitière nationale. Les éleveurs laitiers auront également le choix du niveau de garantie de leur marge : entre 0,07€/L et 0,13€/L. Le coût de l’assurance sera proportionnel au niveau de couverture choisi, auquel s’ajoutent des frais d’inscription annuels fixes de 100$. Le montant des primes à payer par l’exploitant dépend également de la taille de l’exploitation, avec des primes réduites de moitié pour les petites exploitations. Le choix du volume assuré et du niveau de garantie de la marge sera renouvelé et modifiable chaque année jusqu’en 2018. Le nouveau dispositif de soutien à la filière laitière américaine crée également un dispositif d'intervention de l'Etat en période de crise laitière. En cas de baisse prolongée de la marge laitière calculée sous le seuil de 0,07€/L, le gouvernement américain peut acheter (sans stocker) des produits laitiers sur les marchés intérieurs et en faire donation aux associations caritatives d’aide alimentaire aux plus démunis. Etats-Unis : Le Farm Bill 2014 consolide et regroupe les programmes de protection de l’environnement Le Farm Bill 2014 prévoit une réorganisation et une consolidation des programmes de mesures agri-environnementales. Le budget alloué à ces programmes s’élève à 58 milliards de dollars sur 10 ans. Cela représente une baisse de 4 milliards sur 10 ans par rapport au précédent Farm Bill. Les 23 programmes existants ont été fusionnés en 13 programmes. Des programmes Fl as h Ag r i Z ONE AL E NA n ° 19 0 - F E V R I E R 2 0 1 4 © DG Trésor La surface nationale maximale pouvant être engagée dans les programmes de préservation des terres va passer de 11,13 millions d’hectares en 2014 à 9,71 millions d’hectares en 2018. Actuellement, 10,36 millions d’hectares sont engagés dans des programmes de préservation. mineurs sont fusionnés avec les principaux programmes, comme le programme de protection des réserves naturelles, le programme de mise en culture des zones humides, ou le programme de soutien à la qualité environnementale. Politiques commerciales Etats-Unis : Les exportations agricoles américaines devraient battre un nouveau record en 2014 USDA : United States Department of Agriculture, Ministère de l’Agriculture américain. Le montant des exportations agricoles américaines est estimé par l'USDA à 142,6Mds$ pour l’année fiscale 2014 (octobre 2013 – septembre 2014). Cela constituerait un nouveau record pour les exportations agricoles américaines, malgré la baisse anticipée du prix des matières premières agricoles. L’annonce officielle de ces prévisions a été faite par l’économiste en chef de l’USDA, Joseph Glauber, lors du Forum des Prévisions Agricoles (Agricultural Outlook Forum), organisé chaque année par l’USDA. La surface maximale pouvant être engagée dans les différents programmes de conservation va être réduite progressivement d’ici 2018. L’accès aux dispositifs de soutiens aux grandes cultures (assurances aux cultures, assurances revenu sur les faibles pertes et système de prix d’intervention) est désormais conditionné à la mise en conformité avec les programmes de préservation des zones humides et des terres vulnérables à l’érosion d’ici 2015.Ce prérequis existe depuis le Farm Bill de 1985 pour de nombreux dispositifs de soutien, comme les prêts de biens ou les paiements directs (qui ont été supprimés) mais les systèmes d’assurances aux cultures n’étaient pas concernés. Cette augmentation des exportations prévues est principalement due à une forte augmentation de la valeur des exportations d’oléagineux (+19% par rapport à 2013) et de produits horticoles (+26% par rapport à 2013). Les exportations de soja devraient atteindre 21,7Mds$ en 2014, notamment en raison d’une demande croissante de la Chine qui reste le premier marché à l’export pour les Etats-Unis. Ces prévisions font cependant état d’une baisse de la valeur des exportations de céréales et alimentation animale (-31%) et des exportations de coton (-22%), par rapport à 2013. La valeur des exportations de productions animales devraient croître de 8% en 2014 pour atteindre 31,6Mds$. Les importations agricoles devraient s’élever à 110Mds$ en 2014, soit une augmentation de 5,9% par rapport à 2013. La balance commerciale agricole américaine pourrait donc représenter à 32,6Mds$ en 2014. Faisant suite à la réforme du Farm Bill, la suppression des paiements directs occasionnera une baisse du revenu agricole total de 22% par rapport à 2013, représentant 101,9Mds$. Fl as h Ag r i Z ONE AL E NA n ° 19 0 - F E V R I E R 2 0 1 4 © DG Trésor Les prix des principales céréales devraient rester stables pour les dix prochaines années, au niveau des prix actuels. Ceci devrait d’ailleurs se traduire par une surface plantée moins élevée pour ces produits. Cependant les prix de la viande bovine et des produits laitiers devraient augmenter respectivement de 8 et 6% en 2014, conduisant à une amélioration de la marge des éleveurs. Parallèlement, le cheptel bovin des Etats Unis devrait atteindre en 2014 son plus bas niveau depuis 1951. Cette situation pourrait conduire à une inflation des prix alimentaires comprise entre 2 et 3% en 2014. Politiques commerciales L’OMC a conclut en 2003 que les programmes de soutien au coton américain causaient un préjudice grave aux intérêts du Brésil et que certains étaient prohibés dans le cadres des accords de l’OMC. Le Brésil et les Etats-Unis ont trouvé un accord autour d’un paiement annuel de 147 millions de dollars afin d’éviter l’application par le Brésil de mesures de rétorsion tarifaires sur divers produits d’origine américaine. Etats Unis : Le nouveau Farm Bill ouvre une nouvelle phase dans la gestion des contentieux à l’OMC sur le soutien apporté aux producteurs de coton et sur l’étiquetage de l’origine des viandes La ratification du nouveau Farm Bill a provoqué des réactions mitigées sur les sujets de contentieux à l’OMC. Si d’un côté la réforme du dispositif de soutien au secteur du coton offre une solution prometteuse aux demandes du Brésil, l’absence de disposition concernant l’étiquetage obligatoire de l’origine des viandes (COOL) a généré la déception des associations américaines de producteurs et transformateurs de viande, qui espéraient la mise en conformité avec l’OMC des règles d’étiquetage sur l’origine des viandes. Le Farm Bill 2014 élimine progressivement les programmes mis en cause par le jugement retenu à l’OMC. Le Brésil a cependant sollicité une analyse par l’OMC sur la compatibilité du nouveau dispositif de soutien au secteur du coton. Pour le Ministre de l’Agriculture américain Tom Vilsack, cette action du Brésil signifie que le différend qui les oppose « prend la bonne direction », vers une probable résolution. En revanche, le nouveau Farm Bill ne présente aucune disposition qui pourrait empêcher ou retarder la mise en place du système d’étiquetage de l’origine des viandes (COOL). Ce système d’étiquetage, en place depuis 2009 pour les viandes, fait l’objet d’une plainte à l’OMC déposée par le Canada, appuyé par d’autres pays dont le Mexique. Ces derniers considèrent que cette norme constitue une entrave aux échanges commerciaux. L’absence d’un amendement concernant COOL a provoqué de nombreuses réactions de la part des lobbys et gouvernements opposés à cette norme. Ainsi, le Ministre de l’Agriculture canadien Gerry Ritz a annoncé être prêt à « prendre toute action nécessaire afin d’arriver à une solution équitable ». Le Canada avait également publié en juin 2013 une liste de produits américains susceptibles d’être discriminés à l’importation par mesure de représailles (voir Flash Agri Zone ALENA n°186 – octobre 2013). Il est attendu que le Mexique publie une liste similaire. Les différents acteurs du dossier COOL ont été entendus par l’OMC à Genève les 18 et 19 février 2014. Les conclusions de cette audition devraient être publiées dans les mois à Fl as h Ag r i Z ONE AL E NA n ° 19 0 - F E V R I E R 2 0 1 4 © DG Trésor venir. En fonction du résultat de ces conclusions, le Congrès pourra étudier toute adaptation du dispositif COOL. Politiques environnementales Etats Unis : La Maison Blanche se mobilise contre la sécheresse en Californie et annonce la création de sept plateformes régionales pour lutter contre le changement climatique. La Californie connaît actuellement une des années les plus sèches depuis le début du XXème siècle. Le président Obama, en visite dans une ferme californienne, a annoncé une enveloppe de 20 millions de dollars pour soutenir les projets d'investissement pour une meilleure utilisation de la ressource en eau par les exploitants agricoles et pour lutter contre l'érosion des terres agricoles les plus touchées. Le président Obama a également apporté son soutien au projet de loi des Représentants démocrates californiens sur le traitement des conséquences de la sécheresse. Cette loi débloquerait un fonds d’urgence de 300 millions de dollars destiné à soutenir des projets pour une meilleure utilisation de la ressource en eau par les exploitants agricoles. Elle prévoit également une accélération des procédures d’évaluation des projets, et enjoint les agences fédérales à maximiser l'utilisation des ressources en eau, y compris dans des zones protégées comme le Delta de la baie de San Francisco, dans la limite du cadre défini par les lois existantes. Auparavant, la Chambre des Représentants a voté une loi controversée qui permettrait l’approvisionnement en eau des vallées agricoles les plus touchées par des zones protégées, en dérogeant aux limites fixées par la réglementation environnementale. La majorité Démocrate au Sénat s'oppose à ce projet. Au cours de sa visite, Barack Obama a également souligné l’importance de l’action à long-terme contre le changement climatique. Il a soutenu le plan d’action du ministère américain de l’agriculture (USDA) pour l’adaptation au changement climatique. Tom Vilsack, Ministre de l'Agriculture des Etats Unis, a en effet récemment annoncé la création de « plateformes climatiques » dans sept Etats fédérés – New Hampshire, Caroline du Nord, Iowa, Oklahoma, Colorado, Nouveau Mexique et Oregon, ainsi que des antennes en Californie, dans le Michigan, et à Porto Rico. Ces plateformes seront chargées de réaliser des analyses des risques pour la production agricole et forestière liés aux changements climatiques. Elles développeront également une assistance technique aux programmes de l’USDA sous la forme d’outils et de stratégies d’adaptation au changement climatique et mettront en place des formations sur les conséquences du changement climatique à destination des exploitants agricoles. Les plateformes travailleront en coopération avec les Universités, les agences fédérales, le secteur privé et les associations. Fl as h Ag r i Z ONE AL E NA n ° 19 0 Politiques sanitaires La loi de modernisation de la sécurité sanitaire des aliments – Food safety modernisation Act (FSMA), signée le 4 janvier 2011 par Barack Obama constitue la première réforme majeure du système de sécurité sanitaire des aliments depuis près de 70 ans. Voir Flash Agri Zone ALENA n° 177 – Janvier 2013 pour plus de détails sur la loi FSMA Voir Flash Agri Zone ALENA n°183 – Juillet 2013 sur le premier jugement rendu en juin 2013 - F E V R I E R 2 0 1 4 © DG Trésor Etats Unis : - La FDA accélère la mise en application de la loi de modernisation de la sécurité sanitaire des aliments Les propositions réglementaires d’application de la FSMA sont de plus en plus fréquentes et rapprochées. Ainsi la FDA vient de publier deux nouveaux projets de règles au Federal Register : Une notice publiée le 3 février 2014 qui détaille la méthodologie que la FDA souhaite employer pour déterminer la liste des aliments dits à haut risques, soumis à des exigences de traçabilité et d’enregistrement accrues. Ce projet est soumis à commentaires publics jusqu’au 7 avril 2014. Un projet de règle du 5 février 2014 concernant les exigences sanitaires lors du transport d’aliments humains et d’aliments pour animaux. Ce texte, qui concerne tous les types d’aliments, s’adresse aux expéditeurs, transporteurs et destinataires engagés dans le transport sur route ou sur rail aux Etats-Unis. Il s’adresse néanmoins également, dans certains cas, aux expéditeurs étrangers qui auraient ‘’initié’’ les démarches de transport sur route ou sur rail aux Etats-Unis. Le projet de texte est soumis à commentaires publics jusqu’au 31 mai 2014. La Food and Drug Administration (FDA), qui avait pris beaucoup de retard, accélère ses procédures afin de tenir les délais contraints imposés par un jugement fédéral rendu le 21 juin 2013. Celui-ci exige la publication par la FDA des textes réglementaires prévus par la loi de modernisation de la sécurité sanitaire des aliments (Food Safety Modernization Act-FSMA) avant le 30 juin 2015. La FDA a fait appel de ce jugement et a obtenu des délais supplémentaires. Le calendrier définitif de publication des règles finales est le suivant : 30 Août 2015—Règle sur les contrôles préventifs basés sur le risque et l’analyse des dangers en alimentation humaine 30 Août 2015—Règle sur les contrôles préventifs basés sur le risque et l’analyse des dangers pour les aliments à destination des animaux 31 Octobre 2015—Programme de vérification des fournisseurs étrangers 31 Octobre 2015—Système d’accréditation d’auditeurs tiers 31 Octobre 2015—Règle imposant des normes sanitaires pour la culture, la collecte et l’entreposage de fruits et légumes frais 31 mars 2016—Règle sur le transport sanitaire des aliments 31 mai 2016—Règle sur les stratégies de maîtrise ciblées de protection des aliments contre les risques intentionnels Fl as h Ag r i Z ONE AL E NA n ° 19 0 Politiques sanitaires La FDA (Food and Drug Administration, agence en charge de la sécurité sanitaire des aliments) considère que l’étiquetage de la présence d’OGM dans les aliments ne répond pas à un motif scientifique avéré lui donnant le droit d’exiger un tel étiquetage pour la seule information du consommateur. Environ 80% des produits alimentaires vendus aux Etats-Unis sont issus ou contiennent des OGM. - F E V R I E R 2 0 1 4 © DG Trésor Etats-Unis : Les lobbys agricoles et agroalimentaires proposent d’engager un débat à l’échelle fédérale sur l’étiquetage des OGM dans l’alimentation Au cours de l’année 2013, des projets de lois prévoyant des exigences d’étiquetage pour les aliments contenant des ingrédients issus d’organismes génétiquement modifiés ont été introduits auprès des Parlements de la moitié des Etats fédérés (26 Etats sur 50). À ce jour, seules deux de ces tentatives ont été ratifiées par les Gouverneurs, dans le Connecticut et dans le Maine. Cependant, l’application de ces lois n’est pas effective, car elle est conditionnée à l’adoption de dispositions similaires par quatre Etats, représentant au moins 20 millions de consommateurs. Afin d’éviter un « patchwork » réglementaire contraignant, les syndicats de producteurs agricoles et les représentants des entreprises agroalimentaires ont formé, le 7 février 2014, une nouvelle « coalition » appelée « Coalition pour une Alimentation Sûre et Abordable ». Elle presse le Congrès d’adopter une réglementation fédérale sur l’étiquetage de la présence d’OGM dans les aliments et les boissons, basée sur le volontariat. La coalition soutient une proposition de loi qui introduirait trois dispositions principales : Les producteurs d’aliments contenant des OGM seraient tenus de faire parvenir à la FDA, pour avis, une notification préalable à la mise sur le marché effective. La FDA serait chargée d’exiger un étiquetage de la présence d’OGM en cas de risque sanitaire ou pour éviter toute confusion pour le consommateur. L’Agence serait également tenue de mettre en place des dispositions réglementaires fédérales pour les entreprises agroalimentaires souhaitant indiquer la présence ou l’absence d’OGM dans leurs produits. La proposition de loi soutenue par cette coalition empêcherait également tout Etat fédéré de formuler ses propres exigences en ce qui concerne l’étiquetage des OGM. Politiques sanitaires Etats-Unis : Des fermiers du Colorado condamnés pour leur rôle dans une toxi-infection alimentaire de grande ampleur liée à Listeria en 2011 Une Cour de justice fédérale a condamné le 28 janvier deux agriculteurs du Colorado, les frères Jensen, à 6 mois d’assignation à résidence et 5 ans de probation pour leur implication dans une toxi-infection alimentaire de grande ampleur survenue en 2011, et liée à la consommation de melons contaminés par Listeria produits dans leur ferme. 147 personnes ont été contaminées dans 28 Etats, dont 33 sont décédées. Fl as h Ag r i Z ONE AL E NA n ° 19 0 Le 16 janvier 2013, la FDA a publié une proposition de règle sur la culture, la collecte et l’entreposage des fruits et légumes frais. - F E V R I E R 2 0 1 4 © DG Trésor Les frères Jensen ont plaidé coupable en octobre 2013 pour 6 chefs d’accusation concernant l’altération d’aliments destinés à la consommation humaine. Ils devront également payer chacun 150 000 dollars de dédommagements aux familles des victimes. Ils risquaient jusqu’à 6 ans de prison et 1,5 millions de dollars d’amende. Le procureur a déclaré qu’il ne considérait pas que les deux frères aient livré intentionnellement et en connaissance de cause des produits contaminés, mais il a estimé que la gravité de l’épidémie justifiait les poursuites engagées. Il a déclaré que la peine prononcée constituait un rappel fort de la responsabilité légale et morale des agriculteurs de s’assurer de la sécurité sanitaire de leurs produits. De nombreux agriculteurs à travers les Etats-Unis ont exprimé leur soutien aux frères Jensen, s’indignant qu’ils soient poursuivis pénalement. Toutefois, les avocats des deux parties ont reconnus que le procès a mené à des améliorations des contrôles sanitaires. Copyright Tous droits de reproduction réservés, sauf autorisation expresse du Service Économique de Washington (adresser les demandes à [email protected]) Éditeur : Christophe Malvezin Service Economique Régional Adresse : 4101 Reservoir Road N.W Washington DC, 20007, USA Directeur de la publication : Christophe Malvezin Clause de non-responsabilité Le Service Économique Régional s’efforce de diffuser des informations exactes et à jour, et corrigera, dans la mesure du possible, les erreurs qui lui seront signalées. Toutefois, il ne peut en aucun cas être tenu responsable de l’utilisation et de l’interprétation de l’information contenue dans cette publication. [email protected] Articles rédigés par : Camille Michel, Thomas Beaussier Revus par : Christophe Malvezin, Catherine Rogy Date de parution : 28 février 2014 ISSN : Portail Marchés Extérieurs – 1638-1610 Abonnement : En ligne : cliquer ici [email protected]