comptabilite financiere de la vie des societes
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comptabilite financiere de la vie des societes
II. L’imposition des bénéfices des sociétés Les trois types de sociétés que nous étudions, SA, SAS, SARL sont sauf rares exceptions, imposables à l’impôt sur les sociétés, calculé à partir d’un résultat fiscal obtenu en ajoutant au résultat comptable provisoire les charges non déductibles et en retranchant les charges déductibles. Les autres sociétés, SNC, SCS pour les commandités et SCA pour les commandités sont assujettis à l’impôt sur le revenu. Disons plutôt que dans ce cas, la société est fiscalement transparente et ce sont les associés qui sont eux-mêmes imposés sur leurs revenus. L’option pour l’impôt sur les sociétés est possible, mais elle est toujours irrévocable. Pour changer d’option, il faut liquider la société et en constituer une autre. Lorsqu’une société est assujettie à l’impôt sur les sociétés, quelle que soit sa forme, quel que soit son objet, quel que soit la qualité ou la capacité des associés, qu’elle soit soumise de plein droit ou sur option, son résultat fiscal est toujours calculé à partir des mêmes règles. L’impôt sur les sociétés est calculé sur les bénéfices des sociétés de capitaux ou assimilées. Les personnes morales payant plus de 763 000 € dépassant sont aussi assujetties à une contribution sociale, et lorsque leur chiffre d’affaires est supérieur à 1 500 000 €, que leur résultat soit bénéficiaire ou déficitaire, elles doivent payer une imposition forfaitaire annuelle. 1. Le résultat fiscal Résultat comptable + Réintégrations – Déductions = Résultat fiscal L’impôt sur les sociétés est la survivance moderne de l’ancien impôt cédulaire des bénéfices industriels et commerciaux, et il en garde la trace. Des sociétés qui calculent leur résultat de manière très différentes lorsqu’elles suivent leur régime fiscal d’origine, comme les sociétés civiles agricoles, immobilières ou professionnelles, le calculent de la même manière lorsqu’elles optent, comme elles en ont le droit, pour le régime de l’impôt sur les sociétés. Dans des cas très spéciaux, décrits par J.-P. Casimir et M. Chadefaux (2007, p. 192) une société peut être amenée à calculer plusieurs résultats fiscaux. C’est le cas d’une société civile immobilière dont les titres sont détenus par des particuliers, par une SA, par un commerçant individuel, par une entreprise agricole. Ladite société immobilière devra déterminer 4 résultats différents : un revenu foncier pour les particuliers, un bénéfice soumis à l’IS, un bénéfice industriel et commercial et un bénéfice agricole. Mais dans la plupart des cas, l’assiette de l’impôt sur les sociétés est constituée par un seul résultat fiscal. Le résultat fiscal est calculé à partir du résultat comptable provisoire avant impôt, compte tenu des corrections opérées pour tenir comptes de la législation fiscale. Lorsqu’une société n’est pas soumise à l’impôt sur les sociétés, le résultat qu’elle déclare est affecté à ses associés qui sont imposés à l’impôt sur le revenu des 23 personnes physiques, ou à l’impôt sur les sociétés si ce sont des personnes morales. La détermination du résultat fiscal imposable est fondée sur le résultat net comptable tel qu’il apparaît dans les comptes annuels, auquel on applique des réintégrations et des déductions (Article 205 du CGI). La fiscalité et la comptabilité divergent en matière de calcul des produits (revenus mobiliers, OPCVM, plus et moins values) et des charges (Rémunération des dirigeants, intérêts des comptes-courants, reports des déficits, réintégration des taxes et impôts spécifiques, dépenses somptuaires). Le résultat net comptable corrigé provisoire de calculer le résultat fiscal. Le résultat fiscal est calculé à partir du résultat comptable provisoire avant impôt des opérations réalisées en France2, compte tenu des corrections opérées pour tenir compte de la législation fiscale. Les corrections opérées sont celles découlant des règles finxées en matière d’impôt sur le revenu pour l’assiette des bénéfices industriels et commerciaux (BIC) sous réserve, comme le précise l’article 209.1 du CGI des règles propres prévues par la loi. Pour l’essentiel, le dispositif est prévu au articles 34 à 61-A du CGI. Résultat comptable avant impôt + Réintégrations (charges non déductibles, produits imposables) – Déductions (charges non imposables, produits déductibles) = Résultat fiscal imposable. 1.1. Réintégrations à opérer sur le résultat fiscal - Charges non déductibles de manière définitive : • Impôts, amendes et pénalités non déductibles (taxe sur les véhicules de tourisme des sociétés, procès-verbaux pour infraction à la circulation, pénalités de retard de paiement de TVA, impôt sur les sociétés, contribution de 3,3 %, imposition forfaitaire annuelle jusqu’en 2005, taxe exceptionnelle de 2,5 % sur la réserve spéciale des plus-values à long terme) ; • Charges somptuaires telles ques dépenses de chasse et de pêche non professionnelles, dépenses pour résiences de plaisance ou d’agrément, disposition de yatch et bateaux de plaisance, voitures de luxe dont le prix dépasse un certain seuil. Les dépenses liées aux demeures historiques classées et celles de plaisance et d’agrément ayant un « caractère social » ne sont pas considéres comme des charges somptuaires ; • Fraction excédentaire des jetons de présence, au-delà de 457 € par administrateur pour les sociétés de moins de 5 salariés, au-delà de 5 % du produit obtenu en multipliant la moyenne des rémunérations déductibles de 5 personnes les mieux rémunérées de l’entreprise par le nombre de membres du conseil d’administration pour les entreprises de 5 à 200 salariés, au-delà de 5 % du produit obtenu en multipliant la moyenne des rémunérations déductibles de 10 personnes les mieux rémunérées de l’entreprise par le nombre de membres du conseil d’administration pour les entreprises de plus de 200 salariés ; 2 Il existe une réglementation spéciale pour les entreprises ayant une activité à la fois en France et à l’étranger et de nombreuses règles d’application de la territorialité de l’impôt sur les sociétés, avec des règles de répartition proportionnelle ou de répartition par comparaison. 24 • Fraction excédentaire des intérêts sur comptes courants d’associés : taux limité à la moyenne des taux effectifs pratiqués par les établissements de crédits pour des prêts à taux variable d’une durée supérieure à deux ans, montant limité au montant du capital libéré ; • Fraction excédentaire des intérêts versés à des entreprises liées souscapitalisées, dont les avances excédent 1,5 fois le montant des capitaux propres, ou excédant 25 % de leur résultat courant, ou encore lorsque les intérêts versés à des sociétés liées excédent le montant des intérêts reçus ; • Amortissements excédentaires sur véhicules de tourisme de prix d’achat supérieur à 18 300 € ; • Amortissements irrégulièrement différés. - Charges non déductibles de manière temporaire (le plus souvent différées d’un exercice : • Participation des salariés ; • Investissement obligatoire dans la construction (0,45 %) ; • Contribution sociale de solidarité ORGANIC (0,13 % sur CA > 760 000 €) ; • Contribution additionnelle à la contribution sociale de solidarité ORGANIC (0,03 %) année antérieure ; • Formation continue (1,6 % pour 20 salariés, 1,05 % pour 10 salariés et 0,55 % pour moins de 10 salariés) ; • Provision pour congés payés du régime antérieur à 1987. - Charges liées aux cessions d’actif : • Moins values à long terme de l’exercice. 1.2. Déductions à opérer sur le résultat fiscal : - Déductions définitives : • Exonération partielle des dividendes des filiales par les sociétés-mères ; - Déductions différées • Participation des salariés année antérieure; • Investissement obligatoire dans la construction (0,45 %) année antérieure ; • Contribution sociale de solidarité ORGANIC (0,13 %) année antérieure ; • Contribution additionnelle à la contribution sociale de solidarité ORGANIC (0,03 %) année antérieure ; • Formation continue (1,6 % pour 20 salariés, 1,05 % pour 10 salariés et 0,55 % pour moins de 10 salariés) année antérieure ; • Provision pour congés payés régime antérieur à 1987. - Produits liés aux cessions d’éléments d’actif : • Plus values à long terme ; • Plus values à court terme sur sinistre et expropriation ; - Déficits antérieurs sans limitation de durée : • Déficits ordinaires ; • Amortissements réputés différés. Pour les sociétés imposées au régime du bénéfice réel normal, toutes ces opérations sont résumées sur l’imprimé fiscal modèle 2058-A. 25