Implication de l`apolipoprotéine AV dans le déterminisme des
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Implication de l`apolipoprotéine AV dans le déterminisme des
N° d’ordre 09ISAL Année 2009 Thèse Implication de l’apolipoprotéine AV dans le déterminisme des hyperchylomicronémies présentée devant L’Institut National des Sciences Appliquées de Lyon pour obtenir le grade de docteur Ecole doctorale : Ecole doctorale Interdisciplinaire Science Santé (EDISS) Spécialité : Biochimie par Sybil CHARRIERE Soutenue le 05 Février 2009 devant la Commission d’examen Jury LAGARDE Michel MOULIN Philippe BENLIAN Pascale COLLET Xavier FREDENRICH Alexandre Professeur (INSA de Lyon) Professeur (UCBL) Maître de Conférence Directeur de recherche (INSERM) Professeur (Faculté de Nice) Président Directeur de thèse Rapporteur Rapporteur Examinateur N° d’ordre 09ISAL Année 2009 Thèse Implication de l’apolipoprotéine AV dans le déterminisme des hyperchylomicronémies présentée devant L’Institut National des Sciences Appliquées de Lyon pour obtenir le grade de docteur Ecole doctorale : Ecole doctorale Interdisciplinaire Science Santé (EDISS) Spécialité : Biochimie par Sybil CHARRIERE Soutenue le 05 Février 2009 devant la Commission d’examen Jury LAGARDE Michel MOULIN Philippe BENLIAN Pascale COLLET Xavier FREDENRICH Alexandre Professeur (INSA de Lyon) Professeur (UCBL) Maître de Conférence Directeur de recherche (INSERM) Professeur (Faculté de Nice) Président Directeur de thèse Rapporteur Rapporteur Examinateur 1 INSA Direction de la Recherche- Ecoles Doctorales – Quadriennal 2007-2010 SIGLE ECOLE DOCTORALE NOM ET COORDONNEES DU RESPONSABLE M. Jean Marc LANCELIN Université Claude Bernard Lyon 1 Bât CPE 43 bd du 11 novembre 1918 M. Jean Marc LANCELIN 69622 VILLEURBANNE Cedex Tél : 04.72.43 13 95 Fax : [email protected] Insa : R. GOURDON ELECTRONIQUE, M. Alain NICOLAS ELECTROTECHNIQUE, AUTOMATIQUE Ecole Centrale de Lyon E.E.A. http://www.insa-lyon.fr/eea Bâtiment H9 M. Alain NICOLAS 36 avenue Guy de Collongue 69134 ECULLY Insa : D. BARBIER Tél : 04.72.18 60 97 Fax : 04 78 43 37 17 [email protected] [email protected] Secrétariat : M. LABOUNE Secrétariat : M.C. HAVGOUDOUKIAN AM. 64.43 – Fax : 64.54 M. Jean-Pierre FLANDROIS EVOLUTION, ECOSYSTEME, CNRS UMR 5558 MICROBIOLOGIE, MODELISATION E2M2 http://biomserv.univ-lyon1.fr/E2M2 Université Claude Bernard Lyon 1 Bât G. Mendel M. Jean-Pierre FLANDROIS 43 bd du 11 novembre 1918 69622 VILLEURBANNE Cédex Insa : H. CHARLES Tél : 04.26 23 59 50 Fax 04 26 23 59 49 06 07 53 89 13 [email protected] INFORMATIQUE ET INFORMATION M. Alain MILLE POUR LA SOCIETE EDIIS Université Claude Bernard Lyon 1 http://ediis.univ-lyon1.fr LIRIS - EDIIS Bâtiment Nautibus M. Alain MILLE 43 bd du 11 novembre 1918 69622 VILLEURBANNE Cedex Tél : 04.72. 44 82 94 Fax 04 72 44 80 53 Secrétariat : I. BUISSON [email protected] - [email protected] M. Didier REVEL INTERDISCIPLINAIRE SCIENCESHôpital Cardiologique de Lyon SANTE EDISS Bâtiment Central 28 Avenue Doyen Lépine Sec : Safia Boudjema M. Didier REVEL 69500 BRON Tél : 04.72.68 49 09 Fax :04 72 35 49 16 Insa : M. LAGARDE [email protected] M. Jean Marc PELLETIER MATERIAUX DE LYON INSA de Lyon Matériaux MATEIS M. Jean Marc PELLETIER Bâtiment Blaise Pascal 7 avenue Jean Capelle 69621 VILLEURBANNE Cédex Secrétariat : C. BERNAVON Tél : 04.72.43 83 18 Fax 04 72 43 85 28 83.85 [email protected] MATHEMATIQUES ET INFORMATIQUE M.Pascal KOIRAN FONDAMENTALE Math IF Ecole Normale Supérieure de Lyon 46 allée d’Italie 69364 LYON Cédex 07 M. Pascal KOIRAN Tél : 04.72.72 84 81 Fax : 04 72 72 89 69 [email protected] Secrétariat : Fatine Latif - [email protected] Insa : G. BAYADA MECANIQUE, ENERGETIQUE, GENIE M. Jean Louis GUYADER CIVIL, ACOUSTIQUE MEGA INSA de Lyon Laboratoire de Vibrations et Acoustique M. Jean Louis GUYADER Bâtiment Antoine de Saint Exupéry 25 bis avenue Jean Capelle Secrétariat : M. LABOUNE 69621 VILLEURBANNE Cedex Tél :04.72.18.71.70 Fax : 04 72 18 87 12 PM : 71.70 –Fax : 87.12 [email protected] ScSo* M. BRAVARD Jean Paul ScSo Université Lyon 2 M. BRAVARD Jean Paul 86 rue Pasteur 69365 LYON Cedex 07 Tél : 04.78.69.72.76 Fax : 04.37.28.04.48 Insa : J.Y. TOUSSAINT [email protected] *ScSo : Histoire, Geographie, Aménagement, Urbanisme, Archéologie, Science politique, Sociologie, Anthropologie CHIMIE CHIMIE DE LYON http://sakura.cpe.fr/ED206 2 REMERCIEMENTS A notre directeur de thèse, Monsieur le Professeur Philippe MOULIN, Je vous remercie très sincèrement de la confiance dont vous m’avez témoigné depuis les débuts de mon internat et de m’avoir donné l’opportunité de réaliser ce travail de recherche. Vous avez su me communiquer votre enthousiasme pour la recherche clinique dans le domaine de la lipidologie. Votre rigueur scientifique et votre sens clinique sont pour moi un exemple. Je vous suis reconnaissante de me permettre de poursuivre notre collaboration clinique et scientifique. Aux rapporteurs, Madame le Dr Pascale BENLIAN et Mr Xavier COLLET Je vous remercie d’avoir accepté d’être rapporteurs de ce travail. Vos expertises dans le domaine de la génétique des dyslipidémies et du métabolisme des lipoprotéines me seront précieuses pour juger ce travail. Soyez assurés de ma reconnaissance et de mon respect. Aux membres du jury, Monsieur le Professeur Michel LAGARDE Je vous remercie d’avoir accepté de juger ce travail et pour votre accueil toujours chaleureux. Je suis heureuse de pouvoir continuer mes travaux de recherche au sein de l’unité. Soyez assuré de mon profond respect. Monsieur le Pr Alexandre FREDENRICH Vous faites autorité dans le domaine des dyslipidémies. Je vous remercie d’avoir accepté de juger ce travail. Soyez assuré de ma reconnaissance. 3 A Christophe MARCAIS, Je te remercie très sincèrement d’avoir encadré ce travail depuis les tous débuts au sein de l’unité de biologie moléculaire jusqu’à la finalisation des dernières discussions, et de ton accueil toujours sympathique. Sois assuré de ma reconnaissance et de mon amitié. A toutes les personnes qui ont été indispensables à la réalisation de ce travail, fruit d’une large collaboration entrez cliniciens, biologistes, chercheurs et personnels hospitaliers : - Aux Professeurs Bruno Vergès et Vincent Durlach, - Aux Docteurs Sophie Bernard, Laure Groisne, Laurence Perrot, - A Agnès Sassolas et Mathilde Charcosset, - Aux infirmières de l’unité 11, - A Micheline, qui a encadré mes premiers pas en biologie moléculaire et qui m’a accueilli avec beaucoup de gentillesse. Je t’adresse toute mon amitié. - A Mireille et Stéphane, pour leur collaboration et leur sympathie. 4 A Benoît, Merci pour ton soutien indéfectible et ta patience, qui m’ont permis de mener à bien ce travail. Avec tout mon amour. A Martin, Tu es mon rayon de soleil et ma plus grande fierté. A Maman, Merci de ton soutien et de ta confiance, Avec toute ma reconnaissance et mon affection. A Monique et Jean Pierre, pour leur gentillesse et leur aide précieuse avec Martin. A ma famille et mes amis. 5 TABLE DES MATIERES Pages Liste des abréviations Liste des tableaux Liste des figures 12 13 14 INTRODUCTION 15 IERE PARTIE : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE GENETIQUE DES HYPERCHYLOMICRONEMIES L’APOA5 : un nouvel acteur du métabolisme des triglycérides 17 CHAPITRE 1. Rappels sur le métabolisme des lipoprotéines riches en triglycérides 18 I. Synthèse des chylomicrons et des VLDL 18 II. Catabolisme des lipoprotéines riches en triglycérides 20 A. Les enzymes du catabolisme 1. La lipoprotéine lipase 2. La lipase hépatique 3. La CETP B. Les récepteurs hépatiques : capture des remnants 20 20 21 22 23 III. Métabolisme des chylomicrons 23 IV. Métabolisme des VLDL 24 CHAPITRE 2. Les hyperchylomicronémies : diagnostic positif, étiologies 26 I. Diagnostic positif des hyperchylomicronémies 26 A. Circonstances de découverte B. Diagnostic biologique 26 27 II. Hyperchylomicronémies primitives 27 A. Mutations de la LPL B. Mutations de l’APOC2 C. Variants de l’apoE 27 28 29 III. Hyperchylomicronémies secondaires A. Circonstances physiopathologiques 29 29 6 B. Co-facteurs génétiques IV. Nouveaux gènes candidats pour l’étude des hyperchylomicronémies A. GPIHBP1 B. LMF1 C. ANGPTL3 et 4 30 31 31 32 32 CHAPITRE 3. L’apolipoprotéine AV, un nouvel acteur du métabolisme des triglycérides : revue de la littérature 34 I. Découverte du gène APOA5 34 A. RAP3 – régénération hépatique précoce chez le rat B. Comparaison génomique ente l’homme et la souris II. Le gène humain APOA5 : caractéristiques structurales et expression A. Structure du gène et des transcrits B. L’apolipoprotéine AV 1. Structure et propriétés physico-chimiques 2. Expression tissulaire et distribution sur les lipoprotéines circulantes 3. Concentrations plasmatiques d’apoAV III. Régulation de l’expression du gène APOA5 A. Régulation par les récepteurs nucléaires 1. Rappels 2. Régulation par PPARα 3. Régulation par FXR 4. Régulation par LXR et SREPB-1c 5. Régulation par RORα 6. Régulation par HNF-4α 34 35 35 35 37 37 39 40 42 42 42 42 44 45 46 47 B. Régulation par l’insuline et le glucose 49 1. Régulation par l’insuline 2. Régulation par le glucose 49 51 C. Régulation par les hormones thyroïdiennes D. Pas de régulation par l’APOC3 enhancer E. Régulation au cours de l’inflammation IV. ApoAV et paramètres lipidiques A. Etude des modèles animaux 1. Souris transgéniques APOA5et souris KO apoa5 2. Surexpression adénovirale de l’apoa5 chez la souris 51 52 54 55 55 55 56 B. Etude des polymorphismes dans la population générale chez l’homme 56 1. Polymorphismes nucléotidiques 2. Haplotypes 3. Fréquence des polymorphismes dans la population générale 56 58 59 7 a. Polymorphisme -1131T>C b. Polymorphisme S19W c. autres polymorphismes 4. Association des polymorphismes aux paramètres lipidiques 60 a. Triglycérides b. HDL cholestérol c. Autres paramètres lipidiques 5. Association des polymorphismes aux variations physiologiques des TG a. Durant la grossesse 62 b. En période post-prandiale C. Relation entre les concentrations plasmatiques d’apoAV et les paramètres lipidiques chez l’homme sain V. Mécanismes d’action de l’apoAV : connaissances actuelles et hypothèses A. Effet de l’apoAV sur la synthèse des LRTG B. Effet de l’apoAV sur le catabolisme des LRTG 1. Apo AV et lipolyse 2. Mécanismes d’action de l’apoAV sur la LPL 62 64 64 66 66 67 a. Rôle de l’apoCII et de l’apoCIII b. Rôle des HSPG c. Hypothèses actuelles 3. ApoAV et capture hépatique des lipoprotéines C. ApoAV et métabolisme du cholestérol VI. Détermination de la fonctionnalité des polymorphismes de l’APOA5 A. Relation entre les polymorphismes du cluster APOA1/C3/A4/A5 B. Etudes fonctionnelles des polymorphismes de l’APOA5 1. Haplotype APOA5*1 – étude du polymorphisme S19W 2. Etude indépendante des polymorphismes de l’haplotype APOA5*2 70 71 72 72 73 73 75 a. polymorphisme -1131T>C b. polymorphisme -3A>G ou Kozak c. polymorphisme 751 A>G (SNP2) d. polymorphisme 1891T>C (SNP1) 3. Etude combinée des polymorphismes de l’haplotype APOA5*2 : recherche d’interactions fonctionnelles entre les polymorphismes VII. Polymorphismes de l’APOA5 et dyslipidémies A. Hypertriglycéridémie 1. HTG modérée 2. HTG sévère B. Hyperlipémie combinée familiale C. Interaction avec les génotypes de l’APOE 83 D. Modulation de la triglycéridémie dans l’hypercholestérolémie familiale E. Autres dyslipidémies 1. Hypoalphalipoprotéinémie et hyperalphalipoprotéinemie 2. Dyslipidémies chez les patients HIV+ traités par antirétroviraux 3. Dyslipidémie sous antipsychotiques chez les patients schizophrènes F. Polymorphismes de l’APOA5 et réponse aux fibrates 76 78 78 78 79 82 84 84 84 84 85 85 8 VIII. APOA5 et syndrome métabolique A. Définitions du syndrome métabolique B. APOA5 et insulinorésistance C. Etude des polymorphismes de l’APOA5 dans le syndrome métabolique 1. Association aux paramètres lipidiques 2. Association au risque de syndrome métabolique IX. APOA5 et interaction gène-nutrition A. Interaction gène-nutrition : effet sur l’IMC et l’obésité B. Interaction gène-nutrition : effet sur les paramètres lipidiques X. APOA5 et diabète de type 2 A. Polymorphismes de l’APOA5 et risque de diabète de type 2 B. Polymorphismes de l’APOA5 et paramètres lipidiques dans le diabète de type 2 1. Polymorphismes -1131T>C et S19W 2. Polymorphisme G185C 3. Polymorphismes et hypertriglycéridémie modérée dans le diabète de type 2 C. Concentrations plasmatiques d’apoAV chez les diabétiques de type 2 1. Concentrations d’apoAV et relation avec les triglycérides 2. Concentrations d’apoAV et polymorphismes de l’APOA5 3. Concentrations d’apoAV en phase post-prandiale XI. ApoAV et risque cardiovasculaire A. Arguments expérimentaux en faveur d’un rôle athéroprotecteur de l’apoAV B. Polymorphismes de l’APOA5 et marqueurs intermédiaires du risque cardiovasculaire 1. Etudes d’association à l’épaisseur intima-média carotidienne (EIMc) 2. Etudes d’association à la CRP C. Etudes d’association des polymorphismes de l’APOA5 au risque Cardiovasculaire 1. Etudes cas-témoins a. Etudes d’association au risque coronarien b. Etudes d’association au risque d’AVC ischémiques 2. Etudes de cohorte XII. Mutations de l’APOA5 identifiées chez des patients avec HTG sévères A. Mutations avec troncature prématurée de l’apoAV 1. Mutation Q148X 2. Mutation Q97X 3. Mutation c.161 + 3g>c (IVS3 + 3g>c) 4. Mutation c.161 + 5g>c (IVS3 + 5g>c) B. Mutations faux –sens de l’APOA5 1. Description des cas index 87 87 88 88 88 89 91 91 92 93 93 94 94 94 95 95 95 96 96 97 97 97 97 98 98 98 101 104 104 104 106 107 108 111 111 9 . a. Mutation E255GMutation G271C b. Mutation H321L 2. Etudes fonctionnelles des mutations E255G, G271C, H321L. a. Effet sur la lipolyse in vitro b. Effet sur la liaison aux récepteurs c. Western blot 3. Implication des 3 mutations non-sens en pathologie 112 113 XIII. Conclusion de la revue de la littérature 115 2ème PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE 116 Article 1: “APOA5 Q139X truncation predisposes to late-onset hyperchylomicronemia due to lipoprotein lipase impairment” Résultats complémentaires 117 126 Article 2: “Modulation of phenotypic expression of APOA5 Q97X and L242P mutations by genetic and metabolic factors” 128 Article 3: “Association of APOA5 -1131T>C and S19W gene polymorphisms with both mild hypertriglyceridemia and hyperchylomicronemia in type 2 diabetic patients” 155 3ème partie : DISCUSSION 161 I. Place des mutations de l’APOA5 dans les étiologies génétiques des hyperchylomicronémies 162 II. Implication des mutations de l’APOA5 en pathologie 164 A. Mutations Q139X et Q97X 1. Anomalies fonctionnelles induites par les mutations Q139X et Q97X 164 164 a. chez tous les hétérozygotes b. chez tous les porteurs des mutations Q139X et Q97X exprimant une dyslipidémie de type V 2. Mécanismes de la dyslipidémie chez les porteurs des mutations Q97X et Q139X 167 a. défaut d’activation de la LPL b. déficit en LPL à la surface endothéliale 3. Comment expliquer la révélation tardive et fluctuante du syndrome ? B. Mutation L242P III. Variabilité de l’expression phénotypique des mutations de l’APOA5 A. Mutations non-sens B. Mutations faux-sens C. Facteurs influençant l’expression des mutations de l’APOA5 172 174 175 175 177 177 10 1. Facteurs génétiques 177 a. rôle des haplotypes de l’APOA5 b. rôle fonctionnel des 2 haplotypes APOA5*2 et APOA5*3 c. rôle des autres variants génétiques modulant la triglycéridémie 2. Facteurs métaboliques et nutritionnels D. Mutations non-sens de l’APOA5 : expression dominante ou récessive ? IV. Complications cliniques des mutations de l’APOA5 A. Pancréatites aiguës B. Complications cardiovasculaires V. Conséquences en terme de diagnostic, de pronostic A. Quelle stratégie proposer pour le diagnostic étiologique des hyperchylomicronémies ? B. Quel pronostic clinique pour les sujets porteurs de mutations de l’APOA5 ? 182 183 184 184 184 186 186 197 VI. Apports des mutations Q139X et Q97X dans la connaissance du rôle physiologique de l’apoAV 188 VII. Perspectives 189 VIII. Conclusions 191 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 193 ANNEXE : Soumission article 2 209 FOLIO ADMINISTRATIF 210 11 LISTE DES ABREVIATIONS AA : ADN : ADNc : AEJ : AG : APO : ARN : ARNm : AVC : CETP : CT : DT2 : EIMc : ELISA : FXR : FRCV : HCF : HDL : HDLc : HSPG : HTA : HTG : IDL : IL : IMC : KO : LDL : LDLc : LDL-R : LH : LPL : LRTG : LRP : LXR : MTP : PCR : PPAR : RE : RFLP : ROR : RXR : SNP : SREBP : TG : TNF: USF : VLDL : acide aminé acide désoxyribonucléique ADN complémentaire apports énergétiques journaliers acide gras apolipoprotéine acide ribonucléique ARN messager accident vasculaire cérébral cholesteryl ester transfer protein cholestérol total diabète de type 2 épaisseur intima-média carotidienne enzyme-linked immunoabsorbent assay farnesoid X-activated receptor facteur de risque cardiovasculaire hyperlipémie combinée familiale lipoprotéine de haute densité cholestérol des HDL héparane sulfate protéoglycanes hypertension artérielle hypertriglycéridémie lipoprotéine de densité intermédiaire interleukine indice de masse corporelle knock out lipoprotéine de basse densité cholestérol des LDL récepteur des LDL lipase hépatique lipoprotéine lipase lipoprotéine riche en triglycéride LDL receptor related protein liver X-acrivated receptor microsomal transfer protein polymerase chain reaction peroxisome promoter activated receptor réticulum endoplasmique restriction fragment length polymorphism retinoic acid receptor-related orphan receptor retinoic acid receptor single nucleotide polymorphism sterol regulatory element binding protein triglycéride tumoral necrosis factor upstream stimulatory factor lipoproteine de très basse densité 12 LISTE DES TABLEAUX Tableau 1 : Concentrations plasmatiques d’apoAV chez les sujets sains Tableau 2 : Eléments de régulation de l’expression du gène APO5 Tableau 3 : Principaux polymorphismes du gène APO5 Tableau 4 : Principaux haplotypes du gène APO5 Tableau 5 : Effets de la surexpression ou du KO des gènes APOA5 et APOC3 sur les TG chez la souris Tableau 6 : Définitions du syndrome métabolique Tableau 7 : Etude des polymorphismes de l’APOA5 dans le syndrome métabolique Tableau 8 : Association entre les polymorphismes de l’APOA5 et la survenue d’évènements Coronariens - Etudes cas-témoins Tableau 9 : Association entre les polymorphismes -1131T>C et S19W de l’APOA5 et la survenue d’évènements cardiovasculaires - Etudes de cohorte Tableau 10 : Caractéristiques des patients présentant une HTG sévère et porteurs de mutations de l’APO5, identifiés dans la littérature Tableau 11 : Explorations lipidiques et génotypes de la famille Q139X-C 13 LISTE DES FIGURES Figure 1 : Schéma de l’assemblage des lipoprotéines riches en TG Figure 2 : Synthèse de l’apoB-100 et de l’apoB-48 Figure 3 : Mécanisme d’action de la lipoprotéine lipase Figure 4 : Echanges de lipides et d’apolipoprotéines entre HDL et LRTG Figure 5 : Schéma du métabolisme de chylomicrons et des VLDL Figure 6 : Représentation simplifiée du cluster APOA1/C3/A4/A5 Figure 7 : Comparaison de la structure des gènes APOA1/C3/A4 et A5 Figure 8 : Structure du gène APOA5 et transcription Figure 9 : Schéma des différents domaines de l’apolipoprotéine AV mature Figure 10 : Schéma du promoteur de l’APOA5 Figure 11 : Régulation de l’expression de l’APOA5 par LXR et SREBP-1c Figure 12 : Régulation de l’expression du promoteur de l’APOA5 par les acides biliaires Figure 13 : Régulation de l’expression du gène APOA5 par l’insuline et par le glucose Figure 14 : Compétition des USF et de SREBP-1c sur les E-box du promoteur de l’APOA5 Figure 15 : Cluster APOA1/C3/A4/A5 et position de l’APOC3 enhancer Figure 16 : Localisation des principaux polymorphismes du gène APO5 Figure 17 : Modélisation de l’insertion des peptides signaux 19S et 19W dans une membrane lipidique Figure 18 : Risque de dyslipidémies chez les patients porteurs des polymorphismes APOA5 S19W (A), -1131T>C (B) ou les deux (C). Figure 19 : Fréquence des polymorphismes de l’APOA5 en fonction des quartiles de TG Figure 20 : Arbre généalogique de la famille Q148X Figure 21 : Arbre généalogique de la famille Q139X-C Figure 22 : Anomalies génétiques identifiées dans une cohorte de patients hyperchylomicronémiques (n=316). Figure 23 : Schéma de la protéine tronquée générée par les mutations Q139X et Q97X Figure 24 : Schéma du mécanisme d’action de l’apoAV en phyiologie (A) et en présence de la mutation Q139X ou Q97X (B) d’après les données de la littérature Figure 25 : Hypothèse de dégradation de la LPL en présence d’une mutation non-sens de l’APOA5 Figure 26 : Hypothèse d’action de l’apoAV en physiologie (A) et en présence de la mutation Q139X (B) : contrôle de l’expression ou de l’adressage de l’apoAV 14 INTRODUCTION L’hypertriglycéridémie (HTG) est une maladie métabolique recouvrant un ensemble hétérogène de pathologies déterminées à la fois par des facteurs génétiques et environnementaux. Elle constitue un facteur de risque cardio-vasculaire indépendant contesté [Hok’96, Gar’07]. Les HTG modérées sont fréquentes, souvent secondaires à des facteurs diététiques, médicamenteux ou à des pathologies comme le diabète, le syndrome néphrotique, ou l’alcoolisme [Mah’03]. Certains patients développent dans ce contexte secondaire ou de manière primitive des formes rares d’HTG majeure, caractérisées par des triglycérides (TG) supérieurs à 15 mmol/l, évoluant par poussées ou plus rarement permanente, et dont le risque majeur est la survenue d’une pancréatite aiguë avec ses complications propres [Mah’03]. Les HTG majeures, appelées aussi hyperchylomicronémies, sont classiquement divisées en deux classes selon la classification de Fredrickson : les dyslipidémies de type I caractérisées par une accumulation de chylomicrons et les dyslipidémies de type V caractérisées par une accumulation de chylomicrons et de VLDL [Fre’71]. Ces dyslipidémies surviennent parfois dans des contextes familiaux d’HTG modérée ou sévère, ou d’hyperlipémie combinée familiale. Les causes monogéniques identifiées sont les déficits homozygotes, généralement pédiatriques, ou hétérozygotes en lipoprotéine lipase ou en apolipoprotéine CII [Ben’96a, Jon’99, Mer’02, Mah’03]. Cependant, dans les dyslipidémies de type V de l’adulte, les interactions entre gènes et environnement apparaissent beaucoup plus complexes. Ainsi, dans une étude collaborative entre la Fédération d’endocrinologie du Pôle Est de Lyon (Pr P. Moulin) et la Fédération de Biochimie du Centre Hospitalier Lyon Sud (Dr C. Marçais) dans le cadre des activités de l’unité INSERM 870, ces anomalies génétiques représentaient moins de 20 % des cas. Dans la majorité des cas, les mécanismes moléculaires sous-jacents sont donc actuellement inconnus. Le gène de l’apolipoprotéine AV (apoAV), identifié en 2001 comme déterminant important de la triglycéridémie chez la souris et chez l’homme [Pen’01, Van’01], apparaît comme un nouveau gène candidat pour étudier la susceptibilité aux HTG majeures chez l’homme, les données de transgénèse suggérant son implication causale [Pen’01, Van’02]. Chez l’homme, des études ont montré que les haplotypes variants de l’APOA5 expliquaient 15 une part importante de la variabilité de la triglycéridémie dans des populations d’origines ethniques variées [Pen’01, Pen’02, Tal’02, Oli’04]. Afin de déterminer l’implication de l’apoAV dans la survenue d’une HTG majeure, et plus généralement dans le métabolisme des TG chez l’homme, une étude de séquençage systématique du gène APOA5 a été réalisée dans une population de patients présentant une dyslipidémie de type V et a conduit à la découverte de plusieurs mutations de ce gène, dont l’une des deux premières décrites dans la littérature. Ce travail présentera dans une première partie une revue de la littérature sur la génétique des hyperchylomicronémies et l’apoAV, avec les connaissances actuelles sur son mécanisme d’action. Les données bibliographiques sur l’apoAV étaient pour l’essentiel inconnues lorsque cette étude a débuté. La deuxième partie comportera les travaux expérimentaux avec deux études consacrées d’une part à la description phénotypique et génotype des patients présentant les mutations de l’APOA5 identifiées avec les enquêtes familiales, et d’autre part à la caractérisation fonctionnelle des anomalies induites par ces mutations. Une 3ème étude consacrée à l’étude des variants polymorphiques de l’APOA5 dans la survenue d’une HTG modérée ou sévère dans une cohorte de patients diabétiques de type 2 sera également présentée. L’ensemble de ces données nous conduira à discuter l’implication des mutations de l’APOA5 identifiées dans les hyperchylomicronémies, les facteurs modulant leur expression, et enfin le rôle physiopathologique de l’APOA5. 16 1ERE PARTIE : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE GENETIQUE DES HYPERCHYLOMICRONEMIES L’APOA5 : un nouvel acteur du métabolisme des triglycérides 17 CHAPITRE 1. Rappels sur le métabolisme des lipoprotéines riches en triglycérides Les triglycérides (TG) constituent l’une des principales réserves d’énergie de l’organisme. Comme le cholestérol, les TG ne sont pas solubles dans le plasma et doivent donc être associés à des phospholipides et des protéines amphipathiques, les apolipoprotéines, pour former des complexes solubles, les lipoprotéines. Ces lipoprotéines assurent le transport des lipides des cellules productrices vers les tissus périphériques. Les lipoprotéines riches en triglycérides (LRTG) sont constituées principalement des chylomicrons et des VLDL (lipoprotéines de très basse densité). Les chylomicrons sont synthétisés dans l’intestin et transportent les TG d’origine exogène ou alimentaire, et les VLDL sont synthétisées dans le foie et transportent des TG d’origine endogène [Mah’03]. Les concentrations circulantes de LRTG et de TG résultent de la balance entre leur synthèse et leur dégradation ou catabolisme. I. Synthèse des chylomicrons et VLDL L’assemblage et la sécrétion des LRTG résultent d’un procédé complexe qui s’effectue en 2 phases : - La 1ère phase permet la formation simultanée et indépendante de 2 précurseurs : un précurseur contenant une molécule d’apoB partiellement lipidée et une gouttelette lipidique dépourvue d’apoB. - La 2ème phase consiste en la fusion de ces 2 précurseurs qui forment la particule mature. La maturation des 2 précurseurs s’effectue dans la lumière du réticulum endoplasmique (RE) et est dépendante de l’activité d’une enzyme : la MTP (Microsomal transfer protein). Cette protéine est responsable du transfert des lipides dans les lipoprotéines naissantes (Figure 1) [Coh’00, She’01]. 18 Apo B MTP Chylomicron / VLDL mature Figure 1 : Schéma de l’assemblage des lipoprotéines riches en TG D’après [She’01] L’apoB est synthétisée sous forme d’apoB-100 dans le foie et d’apoB-48 dans l’intestin. Chaque particule de chylomicron ou de VLDL contient respectivement une seule molécule d’apoB-48 ou d’apoB-100. Le gène APOB code en fait pour un ARNm (ARN messager) identique dans le foie et l’intestin. Dans les entérocytes, cet ARNm subit un processus original d’édition : une cytosine (C) sur le codon CAA (Glutamine) de l’ARNm est transformé par désamination en uracile (U) grâce à un complexe enzymatique contenant l’apobec-1 (ApoB editing complex catalytic subunit 1). Ce changement induit la formation d’un codon STOP UAA et la synthèse d’une protéine apoB-48 ne contenant que les 2152 premiers AA de l’apoB-100 (4536 AA) soit 48 % (Figure 2) [Ana’01, Mah’03]. 19 Gène APOB 5’ 3’ foie intestin CAA UAA (STOP) ARNm NH2 COOH 1 4536 Apo B-100 NH2 1 COOH 2152 Apo B- 48 Figure 2 : Synthèse de l’apo B-100 et de l’apoB-48 D’après [Mah’03] II. Catabolisme des LRTG A. Les enzymes du catabolisme Le catabolisme intravasculaire des LRTG fait intervenir différentes enzymes, principalement des lipases. 1. La lipoprotéine lipase La lipoprotéine lipase (LPL), composée de 448 AA, est synthétisée par les cellules parenchymateuses des tissus extra-hépatiques, en particulier les cellules adipeuses et musculaires. La LPL est ensuite transloquée à la face luminale de l’endothélium capillaire. Son expression est ainsi soumise à une importante et complexe régulation posttranscriptionelle. Le gène codant pour la LPL est situé en position 8p22. A la surface endothéliale, la LPL se lie aux HSPG (Héparane sulfate protéoglycanes) et est active sous forme d’homodimères. Les LRTG circulantes se fixent sur les complexes LPL/HSPG à la surface endothéliale, et la LPL hydrolyse alors les TG en acides gras (AG) libres et glycérol (Figure 3). Les AG libérés sont soit stockés par le tissu adipeux, soit utilisés par les tissus 20 périphériques comme source d’énergie, soit réutilisés pour la synthèse hépatique des VLDL [Mea’02, Mah’03]. L’apolipoprotéine CII (apoCII) est un co-facteur nécessaire à l’activité de la LPL. Elle agit comme activateur allostérique. Le site catalytique de la LPL est fermé par un couvercle ou lid. L’interaction de la LPL avec l’apoCII présente sur les VLDL ou chylomicrons permet l’ouverture du lid [Jon’99, Mea’02]. L’apolipoprotéine CIII (apoCIII) est un inhibiteur de l’activité de la LPL. Elle empêche également la capture des remnants par le récepteur aux LDL (LDL-R) [Jon’99, Sha’01]. VLDL / Chylomicron TG VLDL / Chylomicron ApoCII TG LPL LPL ApoCII AG HSPG HSPG Cellule endothéliale Cellule endothéliale Tissus Figure 3 : Mécanisme d’action de la lipoprotéine lipase D’après [Mah’03] 2. La lipase hépatique La lipase hépatique (LH) présente des analogies structurales et fonctionnelles avec la LPL mais est synthétisée uniquement par les hépatocytes. Elle est également liée aux HSPG à la surface des cellules endothéliales capillaires du foie et dans l’espace de Disse. Elle agit essentiellement comme phospholipase, mais hydrolyse également les TG. Elle transforme les 21 IDL (lipoprotéines de densité intermédiaire), issues de l’hydrolyse des VLDL, en LDL (lipoprotéines de basse densité) [Per’02, Mah’03]. Après injection d’héparine, les deux enzymes LPL et LH sont détachées de la surface endothéliale du foie et des tissus périphériques. La mesure de l’activité LPL post-héparinique totale reflète donc l’activité de ces 2 enzymes. Il existe également une lipase endothéliale synthétisée par les cellules endothéliales elles-mêmes. Son rôle physiologique est encore mal connu. Elle interviendrait dans le métabolisme des HDL (lipoprotéines de haute densité), en hydrolysant leurs phospholipides [Cho’02]. Elle pourrait également intervenir dans le catabolisme intravasculaire des LRTG [Bro’04]. 3. la CETP (cholesteryl ester transfer protein) La CETP est une glycoprotéine plasmatique synthétisée dans divers tissus tels que le foie, le tissu adipeux et la rate. Elle joue un rôle très important dans le transport inverse du cholestérol. La CETP favorise l’échange équimolaire d’esters de cholestérol et de TG entre les HDL et les LRTG, IDL, LDL, remnants (Figure 4). Le cholestérol des HDL peut ainsi être recapté par le foie [Mah’03]. TG HDL CETP VLDL / Chylomicron Cholestérol estérifié Apo C, E Figure 4 : Echanges de lipides et d’apolipoprotéines entre HDL et LRTG 22 B. Les récepteurs hépatiques : capture des remnants Les résidus des LRTG appauvris en TG appelés remnants et les IDL issues du catabolisme des VLDL sont captés par le foie grâce à la liaison de l’apoE à des récepteurs spécifiques : le LDL-R (récepteur aux LDL ou récepteur apoB/E) et le LRP (LDL receptor related protein). La capture des remnants par ces 2 récepteurs nécessite l’interaction de l’apoE avec les HSPG de surface. En effet, la capture des remnants par le LRP ou le LDL-R fonctionnels est supprimée par le traitement préalable des cellules par une héparinase, ou par des mutations de l’apoE empêchant sa fixation sur les HSPG [Coh’00, Mah’03]. Des travaux récents suggèrent que les HSPG pourraient intervenir directement dans la capture hépatique des remnants, indépendamment des récepteurs LRP ou LDL-R [Mac’07, Mah’07]. Après leur capture, les remnants sont internalisés par endocytose et dégradés par l’hépatocyte [Mah’03, Mah’07]. III. Métabolisme des chylomicrons En période post-prandiale, après absorption des graisses d’origine alimentaire, l’intestin grêle (duodénum et jéjunum) sécrète des chylomicrons dans la circulation lymphatique mésentérique qui rejoint ensuite la circulation générale. La demi-vie des chylomicrons est très courte de l’ordre de quelques minutes. Les chylomicrons natifs sont constitués majoritairement de TG. Ils contiennent également du cholestérol, des phospholipides et des apolipoprotéines : l’apoB-48, l’apoAI et l’apoAIV. Secondairement, ils acquièrent l’apoE et les apoCI, CII, CIII provenant des HDL dans la circulation (Figure 4). La LPL, activée par l’apoCII, hydrolyse les TG générant des chylomicrons appauvris en TG ou remnants. L’action de la CETP permet également l’échange de TG avec des esters de cholestérol provenant des HDL, et ainsi l’enrichissement des chylomicrons en cholestérol estérifié (Figure 4). Les remnants de chylomicrons sont captés par le foie après liaison de l’apoE au LRP ou au LDL-R (Figure 5) [Coh’00, Mah’03]. 23 IV. Métabolisme des VLDL Les VLDL sont synthétisées dans le foie. Leur production est stimulée par les AG libres captés par la foie après un repas riche en graisse ou libérés par le tissu adipeux à jeun. Les VLDL nouvellement synthétisées contiennent des TG, du cholestérol, de l’apoB-100, de l’apoE et de faibles quantités d’apoC. Durant leur métabolisme, elles vont acquérir à partir des HDL des apoC et de l’apoE mais aussi des esters de cholestérol, échangés contre des TG, sous l’action de la CETP (Figure 4). Dans la circulation, les VLDL subissent rapidement l’action de la LPL qui les transforme en IDL. Ces IDL sont enrichies en esters de cholestérol et contiennent l’apoB-100, l’apoE mais peu d’apoC. Ensuite, les IDL sont transformées en LDL par la LH. Pendant la conversion des IDL en LDL, la majorité de l’apoE et de l’apoC vient s’associer aux HDL. Les LDL ainsi formées contiennent alors majoritairement l’apoB100. Environ 50 % des VLDL sont transformées en LDL ; le reste est capté par le foie sous forme de remnants de VLDL ou d’IDL grâce à la liaison de l’apoE au LDL-R ou au LRP (Figure 5) [Coh’00, Mah’03]. Les LDL formées peuvent ensuite entrer dans 2 voies métaboliques : - internalisation et dégradation dans le foie ou les tissus périphériques après liaison de l’apoB-100 au LDL-R, - oxydation et captation par les récepteurs scavengers des macrophages, impliqués dans la genèse de la plaque d’athérome [Coh’00]. 24 Graisses alimentaires LPL Remnants de Chylomicrons Chylomicrons INTESTIN AG Tissu Adipeux Acides biliaires Tissus périphériques AG AG VLDL FOIE LDL-R LRP LPL IDL LH LDL Apo E Apo B Apo E Figure 5 : Schéma du métabolisme des chylomicrons et des VLDL D’après [Mah’03] 25 CHAPITRE 2. Les hyperchylomicronémies : diagnostic positif, étiologies I. Diagnostic positif des hyperchylomicronémies A. Circonstances de découverte Le plus souvent, les hyperchylomicronémies sont silencieuses et sont donc découvertes fortuitement sur un bilan lipidique systématique. Plus rarement, le bilan lipidique aura été réalisé dans une situation clinique à risque important de dyslipidémie secondaire (diabète type 2, éthylisme …) ou dans le cadre d’une enquête familiale réalisée devant la notion d’une HTG sévère chez un apparenté [Mou’06, Cug’08]. Le diagnostic peut parfois être posé à l’occasion d’une complication aiguë. Les deux principales complications sont un risque athéromateux et surtout le plus risque de pancréatite aiguë. Le risque de complications cardiovasculaires ischémiques semble modéré dans de petites séries, mais est controversé notamment du fait de l’intrication fréquente avec un syndrome d’insulinorésistance. La principale complication est la survenue de pancréatites aiguës, qui peuvent être récidivantes et engager le pronostic vital. Ce risque est très variable selon les individus. En effet, une majorité de patients ne présenteront pas de pancréatites aiguës malgré des poussées récurrentes d’HTG supérieures à 30 mmol/l, alors que d’autres développeront une pancréatite aiguë pour TG inférieurs à 10 mmol/l [Mou’06, Cug’08]. Il existe probablement des facteurs génétiques de susceptibilité aux pancréatites aiguës. Des mutations ou des variants polymorphiques des gènes du trypsinogène cationique PRRS1, de l’inhibiteur du trypsinogène SPINK1 (Serine peptidase inhibitor, Kazal type 1), de la fibrose cystique CFTR (Cystic fibrosis transmenbrane conductance regulator), ont été identifiés dans les pancréatites aiguës idiopathiques récurrentes [Kei’06, Tze’07]. Récemment, une équipe chinoise a montré qu’une mutation (Ile556Val) et un variant (Met470Val) de CFTR et le variant 863A du promoteur de TNF (Tumor necrosis factor), étaient significativement associés au risque de pancréatite aiguë dans cohorte de 126 sujets avec HTG, mais pas les variants de SPINK1 ou PRSS1 [Cha’08a]. 26 Exceptionnellement, le diagnostic est porté devant un syndrome hyperchylomicronémique qui comporte classiquement une asthénie, des douleurs abdominales non spécifiques. L’hépatosplénomégalie est inconstante, et la xanthomatose éruptive caractéristique est très rare (< 1% cas) [Mou’06]. Il existe donc une grande variabilité individuelle dans la présentation des hyperchylomicronémies et la plupart des patients sont asymptomatiques. B. Diagnostic biologique Les hyperchylomicronémies correspondent le plus souvent à une dyslipidémie de type V (chylomicrons + VLDL) et beaucoup plus rarement à une dyslipidémie de type I (chylomicrons isolés) [Fre’71]. La triglycéridémie dépasse 15 mmol/l avec un rapport TG/CT (en g/l) > 2.5. Le seuil de 15 mmol/l est utilisé car au-delà de cette valeur, il existe systématiquement des chylomicrons. Les concentrations de HDL cholestérol (HDLc) et LDL cholestérol (LDLc) après ultracentrifugation sont abaissées et les concentrations d’apoB sont modérément augmentées [Mou’06]. II. Hyperchylomicronémies primitives Les anomalies génétiques identifiées dans les hyperchylomicronémies correspondent le plus souvent à des anomalies de la lipolyse intravasculaire et concernent la LPL et l’apoCII. A. Mutations de la LPL Comme on l’a vu précédemment, la LPL est l’enzyme clé de la lipolyse intravasculaire. Les mutations du gène LPL sont considérées comme rares, avec une prévalence de 1/500. La fréquence des hyperchylomicronémies primitives par mutation homozygote ou hétérozygote composite de la LPL est l’ordre de 1/10 6 pour cette maladie autosomique récessive [Mah’03]. Plus de 100 mutations différentes ont été décrites avec des phénotypes variables selon la nature des mutations [Mer’02]. Le déficit homozygote est donc 27 rare, apparaît souvent dès l’enfance. En revanche, plus fréquemment, un déficit hétérozygote, dont le phénotype habituel est une normotriglycéridémie ou une HTG modérée, peut conduire à une dyslipidémie de type V lorsqu’elle est combinée avec une hyperlipémie combinée familiale (HCF) et/ou une forte pression environnementale. Il a été également observé un cas d’hyperchylomicronémie majeure réfractaire au traitement provoqué par l’association d’une mutation non-sens hétérozygote S172fsX179 et d’anticorps anti-LPL neutralisants [Pru’05b]. Les mutations les plus fréquentes sont des mutations ponctuelles faux-sens affectant le site catalytique de l’enzyme (AA 120-216). La mutation G188S est la plus fréquente mais reste rare dans la population caucasienne [Mer’02]. La caractérisation d’une hyperchylomicronémie implique un séquençage complet du gène de la LPL. Le phénotype lipidique comporte un aspect de dyslipidémie de type V voire exceptionnellement de type I. Les concentrations de l’apoCII et d’apoCIII sont élevées harmonieusement (rapport CII/CIII normal), proportionnellement à l’intensité de l’HTG. La mesure de l’activité LPL post-héparinique est abaissée, mais ce dosage délicat. Enfin, la concentration plasmatique de LPL peut être normale, abaissée ou augmentée selon la nature de la mutation [Mer’02, Cug’08]. B. Mutations de l’ApoCII L’apolipoprotéine CII est un co-facteur activateur nécessaire à l’activité de la lipoprotéine lipase. Les mutations du gène APOC2 sont extrêmement rares. Une dizaine de mutations seulement ont été décrites. Ces mutations ont une expression autosomique récessive. Dans la plupart des cas, il s’agit de mutations non-sens ou décalant le cadre de lecture : les apoCII tronquées (sans la partie protéique C terminale) perdent leur capacité d’activation de la LPL. Le phénotype clinique des mutations de l’apoCII semble globalement moins sévère que les mutations de la LPL avec la possibilité de poussées de dyslipidémies de type V très espacées. Certains malades peuvent se présenter sous un phénotype d’HTG modérée (type IV). Le dosage de l’apoCII montre des valeurs effondrées uniquement dans le cas des mutations non sens. Le test diagnostique de perfusion de plasma frais n’est plus pratiqué [Jon’99, Mah’03, Cug’08]. 28 C. Variants de l’apoE L’apoE est l’apolipoprotéine jouant un rôle central dans l’épuration des remnants de chylomicrons et des IDL. Elle permet la captation hépatique des IDL par les récepteurs LRP et LDL-R. Le gène APOE possède un polymorphisme avec trois allèles (ε2, ε3, ε4) produisant trois isoformes (E2, E3, E4), répartis inégalement dans la population caucasienne (E2 ≈ 8%, E3 ≈ 78%, E4 ≈ 14%). Le génotype le plus fréquent est E3/E3 (environ 60%). Le génotype E2/E2 est présent dans seulement 1% des cas. L’allèle E2 correspond à une substitution arginine - cystéine en position 158 induisant une diminution de la charge positive au niveau du site de liaison de l’apoE et réduisant l’affinité des remnants de VLDL ou de chylomicrons pour les récepteurs à l’apoE [Mah’03]. L’homozygotie E2/E2 participe classiquement à la survenue de dysbêtalipoprotéinémie ou dyslipidémie de type III (défaut de clairance des remnants de chylomicrons et IDL) [Mah’99]. Néanmoins, certains malades peuvent être identifiés à l’occasion d’une décompensation sous forme d’une dyslipidémie de type V. Dans ce cas, le rapport TG/CT n’est pas élevé. Enfin, le génotype rare E2E4 est un également un cofacteur génétique associé à la survenue d’hyperchylomicronémies [Gre’83, Mar’00]. III. Hyperchylomicronémies secondaires A. Circonstances physiopathologiques De nombreuses circonstances physiopathologiques peuvent s’accompagner d’hyperchylomicronémie : - Dans le diabète de type 2 ou du syndrome métabolique, les hyperchylomicronémies sont généralement contemporaine de période de déséquilibre avec relâchement diététique. - L’hypothyroïdie, bien que classiquement associée à une hypercholestérolémie, peut s’accompagner d’une HTG et d’une hyperchylomicronémie en particulier chez les malades obèses, par diminution de la clairance des VLDL et de l’activité LPL [Abr’81]. 29 - La deuxième partie de la grossesse est une situation où l’on peut rencontrer des décompensations ; on retrouve fréquemment dans cette situation une mutation homo ou hétérozygote de la LPL. - Les intoxications éthyliques aiguës s’accompagnent d’une augmentation de la production hépatique de VLDL et d’une inhibition de la LPL. Parmi les causes médicamenteuses, les antirétroviraux employés dans le traitement du VIH entraînent fréquemment des hyperchylomicronémies. L’ethinyl-oestradiol par voie orale, les corticoïdes peuvent également générer des HTG sévères. Cependant, seule une minorité de sujets soumis à ces facteurs secondaires comme une intoxication alcoolique, un syndrome métabolique, un diabète de type 2, une grossesse, un traitement œstrogénique, un traitement antirétroviral, ou des corticoïdes, décompense en présentant une dyslipidémie de type V. Ceci suggère la présence de cofacteurs génétiques pouvant conférer une susceptibilité particulière aux altérations de la lipolyse. Ces cofacteurs peuvent provoquer des HTG modérées dans la population générale en dehors de toute pression environnementale. [Mou’06, Cug’08] B. Co-facteurs génétiques L’apoCIII est un inhibiteur de l’action de la lipoprotéine lipase. L’insuline diminue la transcription du gène de l’apoCIII en agissant au niveau d’un élément de réponse dans la région promotrice de ce gène. Des études génétiques ont montré une forte association entre l’allèle S2 du polymorphisme Sst-1 du gène APOC3 et l’HTG dans différente population [Gro’01]. Ce polymorphisme est en déséquilibre de liaison avec les polymorphismes -455T>C et -482C>T situés dans l’élément de réponse à l’insuline au niveau du promoteur de l’APOC3. Les polymorphismes -455T>C et -482C>T altèrent l’inhibition de l’insuline sur la transcription du gène ce qui provoquerait une augmentation des taux d’apoCIII et de ce fait une diminution de l’activité LPL [Li’95], mais non confirmées chez l’homme [Dal’01]. Ces différents polymorphismes de l’apoCIII peuvent être associés chez un même individu à d’autres cofacteurs génétiques comme les différents génotypes de l’apoE, à des mutations hétérozygotes de la LPL [Mar’00] et/ou des facteurs métabolique [Sij’99], pour générer une dyslipidémie de type V. 30 IV. Nouveaux gènes candidats pour l’étude des hyperchylomicronémies Nous ne détaillerons pas ici l’APOA5 qui fera l’objet d’un chapitre spécifique dans ce travail. Récemment, plusieurs nouveaux gènes impliqués dans la régulation de la lipolyse ont été identifiés ainsi que des mutations de ces 2 gènes chez des patients avec HTG sévère. A. GPIHBP1 Le gène GPIHBP1 (Glycosyl-Phosphatidyl-Inositol-anchored High-density lipoprotein Binding-Protein 1) a été découvert en 2003 [Iok’03]. Initialement impliqué dans la liaison au HDLc et dans le transport du cholestérol, ce gène parait en fait jouer un rôle majeur dans « la plateforme lipolytique endothéliale » des chylomicrons selon des travaux récents [Bei’07]. En effet, les souris déficientes pour le gène gpihbp1 (gpihbp1 -/-) présentent une HTG majeure avec un déficit de catabolisme des chylomicrons et une activité LPL basse [Bei’07]. GPIHBP1 est fortement exprimée chez la souris dans le tissu adipeux, le cœur et plus faiblement dans le muscle squelettique, exclusivement dans les cellules endothéliales, et se retrouve à la face luminale des capillaires endothéliaux où elle est ancrée dans la membrane cellulaire par liaison à un groupement GPI spécifiquement clivable par la PIPLC (phosphatidylinositol-specific phospholipase C) [Iok’03, Bei’07]. GPIHBP1 peut lier la LPL, les chylomicrons et l’apoAV dans des modèles cellulaires surexprimant gbihbp1 [Bei’07]. Le séquençage systématique du gène GPIHBP1 dans une cohorte de 160 patients non apparentés présentant une hyperchylomicronémie, sans mutation identifiée de la LPL ou de l’APOC2, a permis d’identifier une mutation homozygote (G56R). Le cas index était une patiente de 47 ans présentant une hyperchylomicronémie réfractaire avec pancréatites aiguës récidivantes depuis l’âge de 22 ans. La mutation homozygote G56R a également été retrouvée chez son frère aîné de 52 ans avec la même présentation phénotypique, accompagnée d’un triple pontage aorto-coronarien à l’âge de 44 ans pour angor instable [Wan’07a]. Toutefois, l’implication de cette mutation dans la dyslipidémie n’est pas claire. En effet, l’activité LPL post-héparinique chez les patients homozygotes G56R est normale [Wan’07a] et l’étude de cette mutation n’a pas révélée de défaut dans la localisation de la protéine à la surface cellulaire ni dans la liaison de la protéine mutée aux chylomicrons, à la LPL ou à l’apoAV [Gin’07]. Si la mutation est délétère, elle pourrait intervenir davantage sur l’activation de la LPL (non testée) que sur la liaison entre les différents acteurs. 31 GPIHBP1 apparait donc comme un nouvel acteur majeur de « la plateforme lipolytique endothéliale ». GPHBP1 étant capable de se lier à l’apoAV, l’étude des interactions entre ces deux protéines sera probablement intéressante pour la compréhension de la modulation la formation des complexes lipolytiques et/ou l’activité de la LPL. B. LMF1 Les souris homozygote cld/cld, identifiées il y a près de 25 ans, présentent une HTG sévère avec un déficit combiné en lipase lié à un défaut de maturation des LPL et LH naissantes dans le réticulum endoplasmique. Ce n’est qu’en 2007 que l’équipe de Peterfy et al. ont identifié le gène porteur de cette mutation chez la souris, Lmf1 (Lipase maturation factor 1). Ce gène est exprimé dans de nombreux tissus dont le tissu adipeux, le muscle, le cœur et le foie. Il code pour une protéine à 5 domaines transmembranaires située dans le réticulum endoplasmique. Une mutation homozygote du gène orthologue humain LMF1 a été identifiée chez un sujet au sein d’une cohorte de 11 patients avec HTG sévère et activité LPL diminuée. La mutation Y439X est située sur l’exon 9 du gène et crée une troncature prématurée, éliminant les 127 AA de l’extrémité C terminale de la protéine. Le sujet Y439X avait des TG entre 7 et 70 fois les valeurs contrôles, des xanthomes tubéreux, des lipodystrophies et a présenté plusieurs épisodes de pancréatites aiguës. Il avait, comme les souris, un déficit combiné en lipase avec une LPL diminuée de plus de 90 % et une activité LH diminuée de 50 % [Pet’07]. Le gène LMF1 (Lipase Maturation Factor 1), jouerait donc un rôle dans le transport et/ ou la maturation de la LPL et de la lipase hépatique à la surface endothéliale. C. ANGPTL3 et 4 Les protéines angiopoïétin-like 3 et 4 (Angptl3 et Angptl4) sont deux membres de la famille des angiopoïétines inhibant l’activité de la LPL. Angptl4 est exprimée dans de nombreux tissus surtout le foie, le tissu adipeux mais également le muscle, le cœur, alors que Angptl3 est exprimée uniquement dans le foie [Li’06]. La surexpression adénovirale de Angptl3 (et hépatique de Angptl4) chez la souris entraîne une augmentation des TG (3 à 10 fois les contrôles) avec diminution de la clairance des VLDL par inhibition de l’activité LPL 32 post-héparinique (>70 %), sans effet sur la production hépatique des VLDL. Inversement, les souris KO pour angptl3 et angptl4 ont une hypotriglycéridémie avec augmentation de l’activité LPL [Shi’02, Kos’05]. L’inhibition de la LPL par Angptl3 nécessiterait l’interaction avec les HSPG puisque la mutation d’un domaine putatif de liaison à l’héparine abolit cet effet inhibiteur. Cette séquence putative de liaison à l’héparine n’est pas retrouvée sur Angptl4 qui pourrait interagir directement avec la LPL [Li’06]. Angptl4 transformerait la LPL, active sous forme de dimères, en monomères inactifs dans le tissu adipeux [Suk’06]. Angptl3 inhibe également l’activité lipase endothéliale, qui hydrolyse les PL des HDL [Shi’07]. L’expression d’Angptl3 est peu influencée par le statut nutritionnel alors que Angptl4 est exprimée surtout en état de jeun. Angptl3 et 4 sont régulés de manière différente par des récepteurs nucléaires [Ge’05]. Par ailleurs, le « processing » de Angptl4 serait variable selon les tissus et influencerait soit sa sécrétion dans le plasma avec une action endocrine comme dans le foie, soit une action locale autocrine/paracrine comme dans le tissu adipeux [Li’06]. Seule une mutation avec perte de fonction de Angptl3 a été mise en évidence chez des souris avec hypotriglycéridémie malgré une insulinorésistance et une hyperglycémie [Shi’02]. Le rôle physiopathologique de ces deux protéines chez l’homme n’est pas établi. Bien que leur implication dans les HTG soit moins probable que les gènes précédents, on pourrait imaginer des mutations gains de fonction à l’origine d’HTG chez l’homme. Malgré les progrès dans la connaissance du métabolisme des triglycérides, l’identification de mutations sur les gènes impliqués ne permet actuellement d’élucider qu’environ 30 % des situations d’hyperchylomicronémies. Les co-facteurs génétiques de susceptibilité, présents dans environ 30 % des cas sans mutation, ne suffisent généralement pas à expliquer l’intensité du tableau clinique [Mou’06]. L’identification de nouveaux gènes candidats et l’exploration systématique des sujets hyperchylomicronémiques est donc cruciale pour améliorer la compréhension des mécanismes de régulation de la lipolyse des LRTG. 33 CHAPITRE 3. L’apolipoprotéine AV, un nouvel acteur du métabolisme des triglycérides : revue de la littérature I. Découverte du gène APOA5 Le gène de cette nouvelle apolipoprotéine a été identifié en 2001 de manière concomitante par deux équipes indépendantes, en utilisant deux approches très différentes. A. RAP 3 – régénération hépatique précoce chez le rat L’équipe hollandaise de Van Der Vliet et al. a identifié 3 gènes inconnus dénommés Regeneration Associated Protein (RAP) 1, 2 et 3, exprimés à la phase précoce de régénération hépatique après hépatectomie partielle (70 %) chez le rat [Van’01]. Le gène RAP3 était celui dont l’ARNm était le plus fortement exprimé. La séquence de l’ADN complémentaire (ADNc) de RAP3, identifiée à partir d’une banque d’ADNc hépatique de rat, présentait 90 % d’homologie avec une séquence inconnue d’un clone d’expression d’ADNc de foie de souris, et 80 % avec une séquence du chromosome humain 11q23 située à proximité du cluster APOA1/C3/A4. La protéine RAP3 codée par ce gène jusque-là inconnu, possédait un peptide signal clivable traduisant la capacité sécrétoire de cette protéine exprimée dans le foie, une homologie de 20 à 28 % avec les apolipoprotéines AIV et AI de différentes espèces, et une structure secondaire de type alpha-hélicoïdale. L’ensemble de ces caractéristiques, puis la mise en évidence de la protéine dans la plasma de rat témoin associée aux particules HDL, ont finalement permis de la renommer apolipoprotéine AV (apoAV). 34 B. Comparaison génomique entre l’homme et la souris La comparaison génomique consiste à un réaliser un séquençage comparatif du génome de différentes espèces afin d’identifier des régions hautement conservées au cours de l’évolution, et donc susceptibles de comporter des séquences fonctionnelles importantes. La mise à disposition de la carte complète du génome humain ainsi que de diverses espèces animales a permis l’essor de ce type d’approche ces dernières années. Ainsi, de nouveaux gènes ou séquences régulatrices ont pu être identifiés [Pen’03]. L’équipe américaine de Pennacchio et al. [Pen’01] s’est intéressée à la région du cluster APOA1/C3/A4 sur le chromosome 11q23, région d’intérêt particulier dans le métabolisme des lipides [Gro’01]. Ainsi, en comparant l’ADN génomique de l’homme et de la souris sur une région de 200 kb, ils ont identifié une séquence putative d’apolipoprotéine appelée apoAV. De nouveau, l’étude de la protéine codée par ce gène a révélé une forte homologie avec l’apoAIV et des caractéristiques de liaison aux lipides propres aux apolipoprotéines [Pen’01]. Par ailleurs, comme il sera détaillé ultérieurement, l’étude de modèles animaux transgéniques puis les études d’association génétique chez l’homme ont montré l’implication de l’apoAV dans le métabolisme des TG. II. Le gène humain APOA5 : caractéristiques structurales et expression A. Structure du gène et des transcrits Le gène APOA5 se situe environ 27 kb en aval du gène APOA4 au sein du cluster APOA1/C3/A4 sur le chromosome humain 11q23 (Figure 6) [Pen'01, Van'01]. APOA1 APOC3 APOA4 APOA5 Sens de la transcription Figure 6 : Représentation simplifiée du cluster APOA1/C3/A4/A5 D’après [Van’01] 35 Le nombre d’exons et l’organisation structurale de la région 5’ du gène, contradictoires dans les études princeps [Pen’01, Van’01], ont été élucidés grâce aux études de transcrits de Prieur et al. [Pri’03]. Le gène est composé de 4 exons avec une organisation structurale très proche de celle des autres apolipoprotéines du cluster APOA1/C3/A4. Ces similarités suggèrent l’existence d’un gène ancestral commun à l’origine de ces apolipoprotéines au cours de l’évolution (Figure 7) [Pri’03]. 17 63 157 659 APOA1 196 186 588 17 68 124 308 APOC3 625 162 135 1837 127 1180 APOA4 357 12 777 57/81 112 1155/1698 APOA5 511/487 114 518 Les chiffres indiquent les distances en pb. Les exons sont représentés par les rectangles avec les régions transcrites en noir et les introns par les lignes les séparant. Figure 7 : Comparaison de la structure des gènes APOA1/C3/A4 et A5 D’après [Pri’03] Un seul site initiateur de la transcription a été identifié (+1), comme le suggérait la présence 30 nucléotides en amont d’une TATA box. Le premier exon contient seulement 12 nucléotides non traduits. La transcription de l’exon 2 comprend soit 57 nucléotides (exon 2b) soit 81 nucléotides (exon 2a + 2b) en fonction de l’utilisation ou non d’un site interne accepteur d’épissage dans l’exon 2. Ainsi les transcrits peuvent contenir 2 types des 36 séquences non traduites en 5’. L’exon 4 contient 2 sites alternatifs de polyadénylation différents seulement par la taille de leur région 3’ non codante [Pri'03], comme l’avaient initialement supposés Pennacchio [Pen’01] et Van der Vliet [Van’01] en constatant l’existence de 2 transcrits d’environ 1,3 et 1,9 kb dans le foie humain (Figure 8). On ignore si les régions 3’ et 5’ non codantes alternatives ont une fonction différentielle. Il existe par ailleurs deux codons ATG en phase dans l’exon 2, distants de 9 pb, mais seul le premier est utilisé comme site initiateur de la traduction [Pri'03, Tal'05]. site accepteur interne +1 ATG 3’UTR 2a 2b exon 1 exon 2 exon 3 exon 4 Les exons sont représentés par les rectangles avec les régions transcrites en noir. Les lignes relient les sites d’épissage. +1 est le site initiateur de la transcription. Figure 8 : Structure du gène APOA5 et transcription D’après [Pri’03] B. L’apolipoprotéine AV 1. Structure et propriétés physico-chimiques L’apolipoprotéine AV (apoAV) est une protéine composée de 366 acides amines (AA) chez l’homme. Les 23 premiers AA de la protéine constituant un peptide signal clivable, l’apoAV mature contient 343 AA et possède une masse molaire moléculaire de 39 kDa [Bec’03, Alb’06]. Elle présente 27 % d’identité avec l’apoAIV [Pen’01]. On ne trouve pas de site de glycosylation ou de modification lipidique dans la structure de la protéine, mais quelques sites communs de phosphorylation [Bec’03, Wei’03]. 37 L’apoAV possède des propriétés différentes des autres apolipoprotéines échangeables [Wei’03]. Elle est très faiblement soluble seule en solution entre les pH 3,5 et 9,0, mais est soluble à pH neutre associée aux lipides [Bec’03]. Les études de surface chimique ont montré une grande affinité, une faible élasticité et une cinétique d’interaction lente avec les surfaces hydrophobes [Wei’03]. Ceci suggère une liaison forte aux lipides dans les lipoprotéines, une faible échangeabilité, ou une forte liaison intracellulaire aux membranes [Bec’03, Wei’03]. Les analyses informatiques de la séquence de la protéine ont révélé une structure secondaire riche en alpha (α) hélices (47 à 83 % selon les logiciels) mais également en feuillets bêta (β) et coudes β [Bec’03, Wei’03]. Ces régions α-hélicoïdales, séparées par des résidus proline, en font une apolipoprotéine originale à domaines multiples dont les propriétés physiques différentes pourraient leur conférer des rôles fonctionnels distincts [Wei’03, Sun’06]. Weinberg et al. ont ainsi identifié cinq régions : - la région des AA 1 à 60 est une région hydrophile, modérément amphipathique, typique du domaine globulaire N-terminal des apoAI, IV et E. - la région des AA 61 à 170 est très hydrophobe mais peu amphipathique. - la région des AA 171 à 245 comporte 3 α-hélices très hydrophobes et fortement amphipathiques, et est prédite pour avoir la plus forte activité de surface. - les régions 246-295 et 296-343, délimitées par les prolines multiples, sont relativement hydrophiles sans structure secondaire prédominante (Figure 9) [Wei’03]. Sun et al. ont ultérieurement publié une structure très proche séparée en 6 domaines : AA 1-51, AA 51-128, AA 132-188, AA 192-238, AA 246-299, AA 301-343. Par des techniques d’expression in vitro de protéines mutantes délétées successivement pour chaque domaine identifié, le domaine 192-238 est apparu nécessaire à la fois pour l’activation de la LPL et pour la liaison aux lipides [Sun’06]. L’extrémité C-terminale (AA 301-343 [Sun’06] ou 296-343 [Bec’07]) interviendraient également fortement dans la liaison de l’apoAV aux lipides (Figure 9). L’extrémité C-terminale de l’apoAV présenterait également 55 % d’identité avec le domaine 239-260 de la MTP de la souris, enzyme clé pour l’assemblage intra-hépatique des lipoprotéines [Wei’03]. L’absence d’implication de la région C-terminale (AA 293-242) dans la structure α-hélicoïdale de la protéine a été confirmée dans une autre étude [Bec’06]. En revanche, l’extémité N-terminale (AA 1-146) adopterait bien une structure en α-hélice amphipathique [Won’08]. 38 Enfin, un domaine putatif de liaison à l’héparine a été identifié entre les AA 186 à 227, région riche en charges positives [Loo’05]. Cette région serait également impliquée dans la liaison de l’apoAV à la famille des récepteurs du LDLc dont le récepteur LRP. La mutation de 2 AA chargés positivement au milieu de cette région (Arginine 210 et Lysine 211) diminuait de manière très importante la liaison de l’apoAV à la fois à l’héparine et aux R-LDL [Nil’07]. hydrophobe ++ amphipathique ++ hydrophile amphipathique NH2 1 hydrophobe ++ amphipathique +/- 60 170 hydrophile 245 343 COOH domaine de liaison à l’héparine domaine d’activation de la LPL domaines de liaison aux lipides Figure 9 : Schéma des différents domaines de l’apolipoprotéine AV mature D’après [Wei’03, Loo’05, Sun’06, Bec’07] 2. Expression tissulaire et distribution sur les lipoprotéines circulantes L’apoAV est sécrétée par le foie et circule dans le plasma liée aux lipoprotéines VLDL, HDL et chylomicrons mais pas aux LDL [Pen’01, Van’01, Obr’05, Alb’06], ni aux IDL, ni dans la fraction non liée aux lipides du plasma [Alb’06]. Ceci suggère d’une part que l’apoAV ne circule pas sous forme libre dans le plasma, et d’autre part que la conversion des VLDL en IDL s’accompagne de la perte de l’apoAV, probablement par échange avec les HDL [Alb’06], en accord avec les propriétés physico-chimiques de faible solubilité en l’absence de lipides et de forte liaison aux lipides [Bec’03, Wei’03]. Il existerait également 39 des transferts d’apoAV des HDL vers les VLDL : l’apoAV pourrait être majoritairement liée aux HDL à jeun et être transférée sur les VLDL en phase post-prandiale [Pru’05a]. Ce transfert d’apoAV des HDL vers les VLDL, dont la signification n’est pas claire, a également été constaté chez les souris lors de la stimulation de la lipolyse [Fru’04, Mer’05a]. Par ailleurs, l’apoAV ne circulerait que sous forme monomérique et non sous forme homo ou hétéro-dimérique [Alb’06]. Pendant longtemps, l’apoAV a semblé exclusivement synthétisée au niveau hépatique chez l’homme et la souris [Pen’01, Van’01]. Bien que la liaison de l’apoAV aux chylomicrons laissait suspecter une expression intestinale du gène APOA5, avec assemblage de l’apoAV aux chylomicrons dans les entérocytes, la recherche d’ARNm par Northern Blot [Pen’01] ou dans des lignées cellulaires humaines par RT-PCR [Pri’05a] s’était révélée négative en dehors du tissu hépatique dans les premières études. La présence d’apoAV dans les chylomicrons était alors supposée provenir des échanges d’apolipoprotéines avec les autres lipoprotéines circulantes dont les HDL. Cependant, deux communications récentes de l’équipe espagnole de Ribalta ont révélé une expression intestinale de l’APOA5 chez l’homme avec détection d’ARNm dans l’intestin grêle, principalement le duodénum [Gua’07, Gua’08], dans le colon [Gua’08], et dans une lignée cellulaire intestinale (TC7) [Gua’07, Gua’08]. 3. Concentrations plasmatiques d’apoAV Les concentrations plasmatiques d’apoAV sont très faibles, de l’ordre du µg/l (ou ng/ml). Les valeurs moyennes d’apoAV mesurées dans des échantillons de sujets sains de petite taille sont très variables entre 10 et 400 µg/l avec des intervalles de valeurs très larges (Tableau 1). Ces variations pourraient s’expliquer par les origines ethniques variées des populations étudiées et les différentes techniques de dosages ELISA (Enzyme-linked immuno absorbent assey) utilisées. En effet, il n’existe actuellement pas de dosage standardisé de l’apoAV, permettant une comparaison fiable entre les différentes études. Les dosages de Schaap et Hahne [Sch’06, Hah’08] semblent donner des valeurs plus élevées que ceux Ishihara et O’Brien [Ish’05, Obr’05] dans des populations caucasiennes. Les dosages d’Ishihara et Zhao donnent des résultats proches pour des populations d’origine asiatique [Ish’05, Zha’07] (Tableau 1). 40 Réf. de Population [apoAV] [apoAV] Réf. du Lim. de l’étude (H/F) mini-max* moy +/- DS* dosage détection* [Ish’05] 196 (105/91) japonaise nd 179.2+/-74.8 [Ish’05] nd [Obr’05] 40 (nd) américaine 24 - 406 157 [Obr’05] 17 [Pru’05a] 12 (12/0) française nd 10 [Fru’04] nd [Sch’06] 42 (21/21) hollandaise 8.3 - 742 258+/-146 [Sch’06] 0.2 [Tal’06] 299 (299/0) britannique nd 113+/-50.3 [Ish’05] nd [Zha’07] 92 (50/42) chinoise 5.4 - 455.6 182.7+/-104.7 [Zha’07] 8 [Hah’08] 22 (12/10) européenne nd 400+/-153 [Sch’06] 0.2 Origine * en µg/l [apoAV] : concentration d’apoAV; H/F : homme/femme ; Lim : limite ; Mini-maxi : valeur minimale et maximale ; Moy. +/- DS : moyenne +/- Déviation standard ; Nd : non disponible ; Réf : référence. Tableau 1 : Concentrations plasmatiques d’apoAV chez les sujets sains Les variations physiologiques des concentrations plasmatiques d’apoAV sont mal connues. Une étude a rapporté une corrélation négative entre les concentrations d’apoAV et l’âge [Zha’07] mais pas une autre [Hah’08]. Les résultats concernant une éventuelle association des concentrations d’apoAV avec l’IMC (Indice de masse corporelle) sont très discordants : une étude a mis en évidence une corrélation négative de l’apoAV avec l’IMC [Zha’07] et une autre une corrélation positive [Tal’06]. Une 3ème n’a pas retrouvé d’association avec l’IMC : les concentrations d’apoAV n’étaient pas significativement différentes entre sujets obèses et sujets témoins [Hah’08]. Toutefois, il pourrait exister une variation selon le sexe : les concentrations plasmatiques d’apoAV étaient significativement plus élevées chez les femmes que chez les hommes (+ 20 et 40 %) dans 2 études [Ish’05, Hah’08] y compris après ajustement sur l’âge et l’IMC [Hah’08], avec une tendance non significative dans une autre étude [Zha’07]. En comparaison avec d’autres lipoprotéines circulantes, les concentrations d’apoAV sont 10 000 fois plus faibles que les concentrations d’apoAI, qui sont autour de 1 g/l. En termes de répartition sur les lipoprotéines, il a été estimé que seulement 1/1000 lipoprotéine contenant une molécule d’apoB contient aussi une molécule d’apoAV [Obr’05]. Il est donc 41 peu vraisemblable qu’il s’agisse d’une simple protéine de structure. En fait, ce calcul était basé sur les concentrations d’apoB. Or, seulement 6 % de l’apoB est associé aux VLDL et l’apoAV n’est pas liée aux LDL. Merkel a donc estimé que 1/24 VLDL contiendrait une molécule d’apoAV [Mer’05b]. III. Régulation de l’expression du gène APOA5 A. Régulation par les récepteurs nucléaires 1. Rappels Les récepteurs nucléaires sont des facteurs de transcription pouvant être activés par des ligands. Ces récepteurs agissent généralement sous forme d’homodimères ou d’hétérodimères avec le récepteur à l’acide rétinoïque RXR, et se lient à des séquences d’ADN spécifiques appelés éléments de réponse (responsive elements) au niveau des promoteurs des gènes. Ils régulent l’activité du promoteur et la transcription des gènes cibles [Edw’02]. 2. Régulation par PPARα PPARα (Peroxysome proliferator-activated Receptor alpha) est un récepteur nucléaire activé par les acides gras (AG). Il joue un rôle clé dans la régulation des gènes impliqués dans le métabolisme des TG. Il augmente le transport et la capture des AG par le foie, leur catabolisme par β-oxydation, et diminue ainsi les substrats disponibles pour la synthèse des TG et des VLDL par le foie. Il stimule la lipolyse et la clairance des LRTG par le foie en augmentant l’activité de la LPL, d’une part par activation directe de son expression hépatique et d’autre part en diminuant la sécrétion hépatique de l’apoCIII [Tor’01, Fra’03]. Les fibrates, agonistes PPARα, sont des hypolipémiants qui diminuent les TG, le LDLc et augmentent le HDLc [Fra’03]. 42 Deux équipes ont simultanément identifié au sein du promoteur de l’APOA5 un élément de réponse PPARα fonctionnel de type DR1 (Direct Repeat 1), différant seulement de 1 nucléotide de la séquence consensus classique (position -271 à -259) (Figure 10). Dans des lignées hépatocytaires humaines, PPARα et ses agonistes activent le promoteur de l’APOA5 et stimulent la transcription du gène, par fixation spécifique du dimère PPARα-RXR sur la séquence consensus DR1 [Pri’03, Vud’03]. De même, dans un modèle cellulaire intestinale (TC7), l’expression de l’APOA5 est stimulable par un agoniste PPARα [Gua’07, Gua’08]. Les effets des agonistes PPARα ont été confirmés in vivo chez le singe : l’administration d’un agoniste PPARα diminue les triglycérides de 50 % et multiplie les concentrations circulantes d’apoAV et le rapport apoAV/apoCIII par 2 [Sch’05]. -1131T>C DR4 E box E box -3A>G Figure 10 : Schéma du promoteur de l’APOA5 D’après [Pri’03] 43 Les fibrates régulent de nombreux gènes impliqués dans le métabolisme des lipides mais l’APOA5 serait le premier gène d’apolipoprotéines diminuant les TG formellement identifié comme une cible positive directe des agonistes PPARα [Vud’03]. Dans l’hypothèse où l’apoAV diminuerait la synthèse ou la sécrétion des VLDL, la régulation de l’expression de l’APOA5 par PPARα pourrait rediriger les TG de la voie sécrétoire vers la voie oxydative [Van’04]. La modulation de l’APOA5 par PPARα ouvre de nouvelles stratégies d’intervention pour corriger l’HTG et limiter l’effet des TG dans les maladies métaboliques et sur le risque cardiovasculaire. 3. Régulation par FXR FXR (Farnesoid X-activated Receptor), activé par les acides biliaires, est également un récepteur nucléaire décrit comme clé dans le métabolisme des TG [Edw’02]. Chez la souris, les ligands des FXR diminuent les TG de plus de 50 % [Kas’01]. Les souris déficientes en FXR ont des TG augmentés de 150 % [Sin’00]. Outre son rôle essentiel dans le métabolisme des acides biliaires, FXR intervient dans le métabolisme des lipoprotéines : il induit en particulier l’expression de l’apoCII, activateur de la LPL, augmentant ainsi l’hydrolyse des LRTG [Kas’01, Edw’02]. Prieur et al. ont identifié un élément de réponse FXR fonctionnel dans le promoteur de l’APOA5, dénommé IR8 (Inverted repeat) (position -103 à 84, Figure 10). Les agonistes FXR ou les acides biliaires sont capables d’activer le promoteur de l’APOA5. Mais paradoxalement, ils n’augmentent pas significativement la transcription des ARNm de l’APOA5 dans les cultures d’hépatocytes [Pri’03]. D’autres éléments pourraient interférer dans la régulation de l’APOA5 par FXR, en particulier d’autres facteurs de transcription. 44 4. Régulation par LXR et SREBP-1c LXR (Liver X-activated Receptor) joue un rôle important dans la régulation du métabolisme du cholestérol et des AG. LXR est activé par les oxystérols, dérivés monooxydés du cholestérol. Outre le contrôle de gènes impliqués dans la synthèse hépatique du cholestérol et le transport inverse du cholestérol, LXR module l’expression de gènes impliqués dans le métabolisme des TG : stimulation de l’expression la LPL, de l’apoCII, et de l’apoE [Mil’03]. Les effets lipogéniques de LXR sont attribués en grande partie à l’action de SREBP-1c (Sterol regulatory element binding protein 1c) [Yos’01]. SREBP-1c est un facteur de transcription de type hélice-boucle-hélice leucine zipper, régulant la transcription de nombreux gènes du métabolisme des AG et des TG. L’expression de SREBP-1c est stimulée par LXR [Yos’01] mais aussi par l’insuline [For’99]. Jakel et al. ont montré qu’un ligand de LXR (T0901317) entraîne une diminution de l’expression des ARNm de l’APOA5. L’effet est dépendant de SREBP-1c qui se lie au promoteur de l’APOA5 et réprime son activité. Deux motifs de type E-box capables de lier spécifiquement SREPB-1c ont été mis en évidence dans le promoteur de l’APOA5 en position -81/-76 et +10/+15. Mais seule la mutation de la E-box en position +10/+15 supprime l’action de SREBP-1c. Le rôle de SREBP-1c dans la régulation de l’APOA5 par LXR a été confirmé in vitro en utilisant des siRNA (small interference RNA) qui suppriment spécifiquement l’expression de SREBP-1c, et in vivo chez les souris transgéniques APOA5 : le ligand de LXR augmente l’expression ARNm de SREBP-1c, diminue de l’expression des ARNm de l’APOA5, avec au final une diminution des concentrations plasmatiques de l’apoAV et une majoration des TG (Figure 11) [Jak’04]. Ces travaux ouvrent des perspectives pour développer un ligand sélectif de LXR hypotriglycéridémiant qui bloquerait l’action de SREBP-1c. 45 Ligand LXR FXR Gène SREBP-1c ARNm SREBP-1c Protéine SREBP-1c Gène APOA5 E box ARNm APOA5 APOAV TG Figure 11 : Régulation de l’expression de l’APOA5 par LXR et SREBP-1c 5. Régulation par RORα Le récepteur RORα appartient à la famille des récepteurs nucléaires orphelins, c'est-àdire ne possédant pas de ligand connu. RORα joue un rôle protecteur contre l’athérosclérose chez la souris, notamment dans le métabolisme lipidique et dans l’inflammation. RORα stimule directement la transcription des gènes APOA1 et APOC3 conduisant respectivement à augmenter le HDLc protecteur et diminuer les TG. Il diminue également la production de cytokines pro-inflammatoires [Bou’04]. Les travaux des équipes de Genoux et de Lind ont mis en évidence une fixation spécifique de RORα sur la séquence consensus DR1 du promoteur de l’APOA5, déjà identifiée pour les PPARα. RORα stimule l’activité transcriptionnelle du promoteur de l’APOA5 de manière dose-dépendante dans les lignées hépatocytaires humaines [Gen’05, Lin’05]. L’élément de réponse DR1 de l’APOA5 est donc commun à PPARα et à RORα ; il 46 pourrait exister une coopération ou une compétition entre ces 2 récepteurs nucléaires [Lin’05]. Or, les AG activent PPARα alors que le cholestérol pourrait être un ligand de RORα [Bou’04]. L’APO5 pourrait ainsi être activée de manière différentielle en fonction du contexte physiopathologique. Il n’existe actuellement pas de ligand synthétique de RORα, mais leur développement pourrait s’avérer intéressant pour approfondir ses mécanismes d’action. 6. Régulation par HNF-4α HNF-4α est un récepteur nucléaire orphelin qui joue un rôle important dans la régulation de la transcription de nombreux gènes impliqués dans le métabolisme glucidique et lipidique, comme les gènes du cluster APOA1/C3/A4, de l’APOC2, de l’APOB, de la MTP et de la glucose-6-phosphatase (G6Pase). Le KO hépatique sélectif du gène hnf-4α chez la souris entraîne une stéatose hépatique et réduit drastiquement les concentrations plasmatiques de cholestérol total (CT) et de TG par diminution de la sécrétion des VLDL [Hay’01]. Des mutations de HNF-4α sont responsables d’une forme monogénique de diabète, le diabète MODY1 (Maturity onset diabetes of the young 1) [Yam’96]. Les ligands de HNF-4α ne sont pas clairement identifiés. HNF4α serait plutôt activé par des co-activateurs comme PGC-1α (PPARγ-coactivator-1α), également impliqué dans le métabolisme glucidique et lipidique [Rhe’03, Dud’04]. Prieur et al. ont étudié la régulation de l’APOA5 par HNF-4α. Leurs travaux ont montré que HNF-4α active l’expression du gène APOA5 par fixation directe des dimères d’HNF-4α sur 2 types de séquences consensus du promoteur précédemment identifiées : DR1 (position -271 à - 259) et IR8 (position -103 à -84) (Figure 10). Le co-activateur PGC-1α est capable de stimuler la transactivation du promoteur de l’APOA5 par HNF-4α. De plus, cette étude a mis en évidence que les voies de signalisation MAP-kinase et AMPK (AMP-activated protein kinase) réguleraient l’expression du gène APOA5 au moins en partie via HNF-4α : la phosphorylation de HNF-4α par ces 2 voies empêcherait sa dimérisation et sa fixation sur les séquences DR1 et IR8, et donc diminuerait l’expression de l’APOA5 [Pri’05a]. 47 Le KO hépatique sélectif de hnf-4α chez la souris entraînant une diminution des TG par [Hay’01], on se serait donc plutôt attendu à une inhibition de l’expression de l’APOA5 par HNF-4α. La régulation du métabolisme des TG par l’action d’HNF-4α est donc probablement plus complexe. L’élément de réponse DR1 de l’APOA5 est commun avec PPARα et RORα et l’élément IR8 avec FXR, suggérant une grande complexité avec des interactions potentielles multiples entre les différentes voies de régulation de l’expression de l’APOA5. Par exemple, on sait que les acides biliaires réduisent l’expression de HNF-4α et ainsi l’expression de ces gènes cibles [Dud’04], donc possiblement celle de l’APOA5. Or, comme on l’a vu précédemment, les acides biliaires, agonistes FXR, sont également capables d’activer le promoteur de l’APOA5 après fixation de FXR sur IR8 [Pri’03]. Il pourrait donc exister une balance entre ces deux voies de régulation de l’expression de l’APOA5 par les acides biliaires via IR8 (Figure 12). Acides biliaires + - FXR HNF4α Figure 12 : Régulation de l’expression de l’APOA5 par les acides biliaires IR8 Activité du promoteur APOA5 48 B. Régulation par l’insuline et par le glucose L’insuline et le glucose joue un rôle majeur dans la régulation du métabolisme glucidique et lipidique au niveau hépatique, du tissu adipeux et du muscle [Obr’96, Vau’00]. L’insuline régule notamment l’oxydation hépatique des AG, la lipogenèse à partir du glucose dans le foie et le tissu adipeux, ainsi que l’exportation des AG du foie vers les tissus périphériques [Obr’96]. Le glucose est également impliqué dans le métabolisme des AG en activant la synthèse d’enzymes des voies glycolytique et lipogénique [Vau’00]. Chez l’homme, les états d’insulinorésistance observés dans le syndrome métabolique ou le diabète de type 2 s’accompagnent d’une HTG [Kra’04]. Cependant, les mécanismes de régulation des gènes impliqués dans le métabolisme lipidique par l’insuline ou par le glucose ne sont pas complètement identifiés. 1. Régulation par l’insuline Nowak et al. ont étudié la régulation de l’APOA5 par l’insuline et les voies de signalisation impliquées. Leurs travaux ont mis en évidence que l’expression du gène APOA5 est réprimée par l’insuline de manière dose-dépendante dans différentes lignées cellulaires hépatiques et in vivo chez le rat. L’insuline inhibe l’activité du promoteur de l’APOA5 de manière indirecte par l’intermédiaire de facteurs de transcription de type USF1/2 (Upstream Stimulatory Factor 1 et 2). USF1/2 se fixent spécifiquement sur la E-box en position -81/-76 et stimulent l’activité du promoteur de l’APOA5. L’insuline agirait en diminuant la fixation des USF sur la E-box. Or, la fixation d’USF1/2 sur le promoteur de l’APOA5 dépend de leur état de phosphorylation : les formes non-phosphorylées d’USF1/2 se lient à la E-box alors que les formes phosphorylées perdent leur capacité de fixation. La répression de gène APOA5 par l’insuline impliquerait la phosphorylation d’USF1/2 via la voie Pi3 kinase, indépendamment de la voie MAP kinase-PKC (Figure 13) [Now’05]. 49 Gène APOA5 E box USF1/2 INSULINE ARNm APOA5 PP1/ PP2A Pi3K + GLUCOSE + P USF1/2 Gène APOA5 E box ARNm APOA5 Figure 13 : Régulation de l’expression du gène APOA5 par l’insuline et par le glucose On a vu que SREBP-1c et USF1/2 se fixent sur les E-box du promoteur de l’APOA5. Bien qu’il semble exister une certaine spécificité des USF et de SREBP-1c respectivement pour la 1ère (-81/-76) et la 2ème E-box (+10/+15), on peut imaginer une compétition entre ces 2 facteurs de transcription pour la régulation de l’APOA5 (Figure 14). Insuline LXR + - SREBP-1c USF1/2 E-Box Figure 14 : Compétition des USF et de SREBP-1c sur les E-box du promoteur de l’APOA5 Transcription de l’APOA5 50 Par ailleurs, chez l’homme, l’hyperinsulinémie expérimentale, induite lors d’un clamp euglycémique hyperinsulinique, s’accompagne d’une diminution des concentrations plasmatiques d’apoAV sans toutefois augmenter la triglycéridémie [Now’05]. 2. Régulation par le glucose Nowak et al. ont également étudié le rôle du glucose dans la régulation de l’expression d’APOA5. Ils ont mis en évidence une activation spécifique, temps et dose dépendante de l’expression du gène APOA5 par le glucose dans différentes lignées hépatocytaires. Le glucose active indirectement le transcription du gène APOA5 en facilitant la liaison d’USF1/2 au promoteur par la voie PP1/PP2A (type 1 and 2a protein phosphatase) : les formes déphosphorylées d’USF1/2 se fixent ensuite sur la 1ère E-Box (-81/-76) et stimulent l’activité du promoteur de l’APOA5 (Figure 13). L’implication d’USF1/2 et de PP1/PP2A a dans la régulation de l’APOA5 par le glucose a été confirmée par utilisation de siRNA spécifique [Now’08]. En résumé, l’insuline réprime l’expression de l’APOA5 alors que le glucose stimule son expression. Or, en pratique clinique, l’action de l’insuline est hypotriglycéridémiante et on s’attendrait à une activation du gène l’APOA5. De même, l’hyperglycémie dans le diabète de type 2 s’accompagne d’une HTG, et on aurait plutôt envisagé un rôle inhibiteur du glucose sur l’expression de l’APOA5. La régulation de l’APOA5 par l’insuline et le glucose est donc probablement plus complexe avec peut-être des effets variables en fonction du niveau d’insulinosécrétion, d’hyperglycémie et du degré insulinorésistance. Les données actuelles ne permettent donc pas d’intégrer de manière évidente l’apoAV dans la physiopathologie des dyslipidémies du diabète de type 2. C. Régulation par les hormones thyroïdiennes Prieur et al. ont montré que l’hormone thyroïdienne T3 et un agoniste des récepteurs nucléaires β aux hormones thyroïdiennes (TRβ) augmentent l’expression de l’ARNm de l’APOA5 et la sécrétion de la protéine apoAV dans des cultures d’hépatocytes. Après 51 hétérodimérisation avec RXR, le récepteur aux hormones thyroïdiennes se fixe sur le promoteur de l’APOA5 sur une séquence consensus de type DR4 en position -113/-98 (Figure 10). Une activation synergique du promoteur de l’APOA5 par les facteurs de transcription USF et par le récepteur aux hormones thyroïdiennes a également été mise en évidence. In vivo, chez le rat rendu hypothyroïdien par le PTU, on note une diminution significative des concentrations plasmatiques d’apoAV restaurées par l’administration de T3. Ceci suggère une corrélation entre les concentrations plasmatiques d’apoAV et le statut hormonal thyroïdien. L’agoniste sélectif de TRβ augmente les concentrations plasmatiques d’apoAV, ainsi que la clairance des VLDL, et diminue fortement les TG [Pri’05b]. Ces travaux fournissent donc un mécanisme potentiel pour expliquer la diminution de la clairance des VLDL et la diminution de l’activité LPL notée chez les patients hypothyroïdiens, et au contraire la stimulation de l’activité LPL par les hormones thyroïdiennes et dans l’hyperthyroïdie [Abr’81, Ito’03]. Par ailleurs, le développement d’agonistes hépato-séléctifs de TRβ qui, contrairement aux hormones thyroïdiennes, seraient dépourvus d’effets secondaires cardiovasculaires, pourrait constituer une piste pharmacologique intéressante pour le traitement des HTG. D. Pas de régulation par l’APOC3 enhancer L’APOC3 enhancer est un élément de régulation situé en amont du gène APOC3 (position -890 à -490) contrôlant l’expression hépatique et intestinale des gènes du cluster APOA1/C3/A4 [Zan’01] (Figure 15). Afin de définir si l’expression du gène APOA5, dernier membre identifié de ce même cluster, est également régulée par l’APOC3 enhancer, Gao et al. ont généré des souris transgéniques surexprimant le cluster APOA1/C3/A4/A5 humain, soit intact, soit avec une délétion de la séquence APOC3 enhancer. La délétion de l’APOC3 enhancer réduit de manière drastique l’expression des gènes APOA1, APOC3 et APOC4 mais ne modifie pas l’expression hépatique de l’APOA5 [Gao’05]. 52 APOA1 APOAC3 APOC3 enhancer APOA4 APOA5 Région intergénique APOA5-APOA4 0 10 20 30 40 50 Distance (en kb) Figure 15 : Cluster APOA1/C3/A4/A5 et position de l’APOC3 enhancer Il semble intéressant de comprendre pourquoi l’APOC3 enhancer situé seulement 35 kb en amont du gène APOA5 ne régule pas l’expression de ce gène alors que d’autres enhancers sont capables de contrôler des promoteurs situés à des distances de plus de 100 kb. Deux études ont proposées récemment des hypothèses distinctes. La première étude est basée sur l’étude de la structure chromatinique du cluster APOA1/C3/A4/A5. En effet, les histones jouent un rôle essentiel au maintien de la structure de la chromatine et leur acétylation ou méthylation jouent un rôle clé dans « l’ouverture » des régions promotrices nécessaire à la formation des complexes de transcription. Li et al. ont montré chez des souris transgéniques que l’APOC3 enhancer contrôlerait l’acétylation ou la méthylation des histones des promoteurs et des régions intergéniques des gènes APOA1/C3/A4 pour créer une région chromatinique hyperacétylée « ouverte » et activer la transcription de ces gènes. Le gène APOA5 serait « séparer » de cette région chromatinique « ouverte » et l’expression de l’APOA5 ne serait donc pas régulée par l’APOC3 enhancer [Li’08]. La deuxième étude a montré l’existence d’une zone très riche en séquences de type Alu dans la région intergénique APOA5-APOA4 qui pourraient bloquer l’action de l’APOC3 enhancer sur le promoteur de l’APOA5 [Rui’08]. En effet, les séquences Alu sont des séquences 53 répétitives d’environ 300 nucléotides, spécifiques du génome des primates, qui contiennent un promoteur pour l’ARN polymérase de type III et des éléments régulateurs pour l’ARN polymérase de type II [Sha’04a]. Les séquences Alu sont capables de réguler l’expression des gènes de voisinage et de bloquer l’activité de séquence enhancer [Has’06]. E. Régulation au cours de l’inflammation Les processus inflammatoires et infectieux sont impliqués dans la physiopathologie de l’athérosclérose. Ces états peuvent s'accompagner de modifications du métabolisme lipidique pro-athérogènes : HTG, diminution du HDLc et présence de LDL petites et denses [Coh’00, Kho’00]. Khovidhunkit et al. ont étudié la régulation de l’expression de l’APOA5 dans des conditions d’infection ou d’inflammation en injectant une endotoxine bactérienne chez la souris, ou en utilisant des cytokines pro-inflammatoires dans des lignées cellulaires hépatiques humaines. L’endotoxine bactérienne et l’interleukine 6 (IL-6) stimulent la transcription hépatique de l’ARNm de l’apoAV, mais pas l’IL-1β ou le TNFα [Kho’04]. Précédemment, une équipe a montré que l’expression des ARNm de PPARα et FXR étaient diminués après injection d’endotoxine chez la souris [Bei’00, Kim’03]. L’augmentation de l’expression de l’apoAV au cours de l’inflammation ne serait donc pas médiée par ces 2 récepteurs nucléaires. En conclusion, les effets des différents éléments de régulation de l’expression de l’APOA5 identifiés sont résumés dans le tableau 2. La connaissance des mécanismes de régulation du gène APOA5 permettra peut-être dans le futur de mieux connaître la physiopathologie de certaines dyslipidémies comme dans le diabète, et offre des perspectives thérapeutiques intéressantes. Cependant la signification biologique de ces régulations in vivo et l’intégration des différentes voies explorées devront être précisées. 54 Elément de réponse Régulation du promoteur Effet sur la transcription du gène APOA5 PPARα DR1 directe FXR IR8 directe →* LXR - par SREBP-1c/E-box DR1 directe HNF-4α DR1-IR8 directe Insuline - par USF/E-box Glucose - par USF/E-box H. Thyroïdiennes DR4 directe apoC3 enhancer - - → IL-6 / toxines bact. - - RORα * activation du promoteur seulement. Bact : bactériennes. Tableau 2 : Eléments de régulation de l’expression du gène APOA5 IV. ApoAV et paramètres lipidiques A. Etude des modèles animaux Les modèles animaux ont fourni les premières preuves tangibles de l’implication de l’apoAV dans le métabolisme des TG. 1. Souris transgéniques APOA5 et souris KO apoa5 Pennacchio et al. ont montré que les souris transgéniques surexprimant le gène humain APOA5 avaient une triglycéridémie divisée par 3 par rapport aux souris témoins, alors que les 55 souris dont on invalidait les 2 copies du gène murin apoa5 (KO apoa5) avaient des TG multipliés par 4 par rapport aux souris témoins, sans modification significative du cholestérol [Pen’01]. 2. Surexpression adénovirale de l’apoa5 chez la souris Les travaux de Van der Vliet et al. sur des souris surexprimant le gène murin apoa5 grâce à un vecteur adénoviral ont confirmé les résultats précédents : diminution des TG de 70 %, en particulier des TG des VLDL. De plus, ces souris avaient un LDLc mais surtout HDLc significativement réduit (-40 %), suggérant également un rôle de l’apoAV dans le métabolisme du cholestérol. Cette discordance avec le modèle précédent pourrait être liée aux concentrations plasmatiques d’apoaV beaucoup plus élevées dans le modèle adénoviral [Van’02]. B. Etudes des polymorphismes dans la population générale chez l’homme 1. Polymorphismes nucléotidiques On désigne par polymorphismes nucléotidiques ou SNP (Single nucleotide polymorphisms) la mutation d’une base dans le gène définissant un allèle rare ou muté par opposition à l’allèle fréquent ou sauvage. Pennacchio a décrit les principaux polymorphismes de l’apoAV étudiés dans la littérature : polymorphismes SNP 1 à 4, puis SNP5 (S19W) et Kozak [Pen’01, Pen’02]. Olivier les a recensés de manière exhaustive [Oli’04]. Les principaux polymorphismes étudiés dans la littérature et leurs différentes dénominations sont présentés dans le tableau 3. Leurs positions dans la séquence du gène sont représentées sur la figure 16. 56 Numéro SNP Référence § -12238 T>C SNP4 rs625524 -1131 T>C SNP3 rs662799 Polymorphisme* -3 A>G Autres dénominations rs651821 Kozak 170 C>G SNP5 rs3135506 S19W – c.56C>G** 751 G>A SNP2 rs2072560 IVS3+476G>A 1089 G>A rs3135507 V153M – c.457G>A** 1185 G>T rs2075291 G185C – c.553G>T** rs2266788 c.1259T>C** 1891 T>C SNP1 * position sur l’ADN génomique par rapport à l’ATG ** position sur la séquence codante par rapport à l’ATG, § base de données SNP http://www.ncbi.nlm.nhi.gov/projects/SNP/ Tableau 3 : Principaux polymorphismes du gène APOA5 APOA5 APOA1/C3/A4 5’ UTR ATG (+1) codon stop 3’ UTR promoteur EXON 1 -12238 T>C SNP4 -1131 T>C SNP3 EXON 2 -3 A>G Kozak EXON 3 170 C>G S19W EXON 4 751 G>A 1089 G>A 1185 G>A SNP2 V153M G185C 1891 T>C SNP1 Figure 16 : Localisation des principaux polymorphismes du gène APOA5. 57 2. Haplotypes Un haplotype est un ensemble de polymorphismes situés à proximité sur un même chromosome, cohérités ou en déséquilibre de liaison chez de nombreux individus dans la population. Ainsi, l’identification de l’allèle d’un polymorphisme permet de prédire l’allèle des autres. Pennacchio et al. [Pen’01, Pen’02] puis Talmud et al. [Tal’02] ont défini trois haplotypes indépendants : APOA5*1, APOA5*2, APOA5*3 définis par les allèles de 5 polymorphismes du gène (Tableau 4). Haplotypes APOA5*1 APOA5*2 APOA5*3 APOA5*4 -1131T>C T C T C -3A>G A G A G S19W C C G C SNP2 G A G G SNP1 T C T T Tableau 4 : Principaux haplotypes du gène APOA5 APOA5*1 est l’haplotype sauvage, c'est-à-dire présentant les allèles fréquents de chacun des polymorphismes. APOA5*2 est défini par la présence des allèles rares des polymorphismes SNP1, SNP2, -3A>G et -1131T>C. Tous les polymorphismes étant en fort déséquilibre de liaison avec -1131T>C, -1131C peut servir de marqueur pour identifier l’haplotype APOA5*2. APOA5*3 est défini par la présence de l’allèle rare du polymorphisme S19W. Ces 3 haplotypes représentent environ 98 % des haplotypes chez les caucasiens [Pen’02] et plus de 90 % chez les asiatiques [Lai’03, Aus’04]. Un autre haplotype fréquent a été ultérieurement décrit et dénommé APOA5*4 (Tableau 3), retrouvé uniquement chez les asiatiques [Lai’03, Aus’04] avec une fréquence estimée à 8 % chez les japonais [Aus’04]. 58 Les nombreuses études d’association génétique publiées concernent dans leur grande majorité les polymorphismes -1131T>C et S19W, pour lesquels des effets sur les paramètres lipidiques ont été observés. Nous présenterons donc essentiellement la fréquence et les effets lipidiques de ces 2 polymorphismes dans la population générale. 3. Fréquence des polymorphismes dans la population générale Les nombreuses études publiées ont permis d’établir la fréquence des allèles rares dans la population générale et montré leur variation en fonction des origines ethniques. a. Polymorphisme -1131T>C Chez les caucasiens, la fréquence de l’allèle rare -1131C variait entre 5.7 et 9.2 % selon les études [Pen’01, Pen’02, Tal’02, Mar’03, Hub’04a, Hub’04b, Lai’04, Lee’04, Sza’04, Klo’05, Elo’06, Gra’07, Lai’07]. Seul Olivier a publié une fréquence nettement inférieure à 3,8 % [Oli’04]. L’allèle rare -1131C était plus fréquent chez les américains d’origine hispanique (16 %) [Pen’02]. Chez les afro-américains, les résultats sont discordants : fréquence à 12 % dans une étude [Pen’02] et à 6.6 % dans une autre [Klo’05]. Chez les Asiatiques, l’allèle rare était très nettement surreprésenté par rapport aux caucasiens : 28.5 à 34.9 % chez les Chinois [Bau’03, Lai’03, Bi’04, Li’04, Bau’07], 30.5 à 38 % chez les Japonais [End’02, Nab’02, Aus’04, Yam’07a], 29,6 % chez les Malaisiens et 23,2 % chez les Indiens [Lai’03]. b. Polymorphisme S19W Chez les caucasiens, la fréquence de l’allèle rare 19W variait entre 3,8 et 7,8 % selon les études [Pen’01, Pen’02, Tal’02, Hub’04a, Mar’03, Lai’04, Lee’04, Klo’05, Elo’06, Gra’07, Lai’07, Dal’08] et était comparable chez les afro-américains (6 à 7 %) [Pen’02, Klo’05]. Hubacek a retrouvé une fréquence à 11,75 % chez des Tchèques, mais ceux-ci présentaient en fait une HTG modérée [Hub’04b]. Chez les Américains d’origine hispanique, la fréquence était supérieure, estimée à 15 % [Pen’02]. En revanche, ce polymorphisme était très rare chez 59 les asiatiques : 0,6 % chez les Japonais [Aus’04], 2,3 % dans une étude cas-témoins chinoise [Liu’05] c. Autres polymorphismes Le polymorphisme G185C était fréquent dans les populations d’origine asiatique (4 à 13.5 %) [Kao’03, Jia’05, Hsu’06, Tan’06, Mat’07, Pul’08, Yam’08] mais rare (2 %) [Rui’05, Wri’06] voire absent [Pen’02, Hub’04a, Oli’04, Chi’05] dans les populations d’origine caucasienne. La fréquence du polymorphisme V153M était entre 3 et 6 % chez des caucasiens tchèques [Hub’04a, Hub’04b, Chi’05], mais très faible (0.3 %) dans une autre cohorte caucasienne [Hub’08b] et plus élevée chez les asiatiques (10.3 %) [Kao’03]. 4. Association des polymorphismes aux paramètres lipidiques a. Triglycérides Pennacchio [Pen’01, Pen’02] et Talmud [Tal’02] ont, les premiers, montré une association entre les allèles rares des polymorphismes -1131T>C ou S19W et une augmentation de la triglycéridémie dans plusieurs cohortes indépendantes de sujets caucasiens sains. Ils ont mis en évidence un effet indépendant et additif de chaque polymorphisme. De nombreuses études ont ensuite confirmé l’association entre le polymorphisme -1131T>C et les TG dans la population générale caucasienne [Aou’03, Mar’03, Hub’04a, Hub’04b, Lai’04, Lee’04, Sza’04, Klo’05, Elo’06, Gra’07, Lai’07] et au sein de différentes groupes ethniques : Chinois [Bau’03, Lai’03, Bi’04, Li’04, Liu’05], Japonais adultes [Nab’02, Yam’07a] et enfants [End’02], Malaisiens et Indiens [Lai’03], Coréens [Jan’04]. Seule la triglycéridémie des afro-américains n’était pas significativement influencée par ce polymorphisme dans les 2 études sur cette population [Pen’02, Klo’05]. Les données sont un peu moins univoques pour le polymorphisme S19W. En effet, une association significative entre le polymorphisme S19W et les TG a été mise en évidence dans certaines études chez les caucasiens [Pen’02, Tal’02, Won’03, Hub’04a, Lai’04, Klo’05, Elo’06, Gra’07, Lai’07, Dal’08], les afro-américains [Pen’02, Klo’05], les femmes hispano- 60 américaines [Pen’02], mais pas dans d’autres [Mar’03, Hub’04b, Lee’04]. Ce polymorphisme a été très peu étudié chez les asiatiques du fait de sa très faible fréquence. L’ampleur de l’effet des 2 polymorphismes -1131T>C et S19W était très variable selon les études : les triglycérides étaient augmentés de 10 à 30 % chez les hétérozygotes par rapport aux homozygotes pour l’allèle fréquent. L’allèle rare du polymorphisme G185C a été associé à des TG plus élevés dans des populations asiatiques [Kao’03, Jia’05, Tan’06, Hsu’07, Mat’07, Pul’08, Yam’08b]. Le polymorphisme V153M n’était pas associé aux TG [Kao’03, Hub’04a, Hub’04b, Hub’08]. b. HDL cholestérol Seules certaines études ont rapporté une association significative entre une diminution du HDLc et les allèles rares -1131C ou 19W, chez les caucasiens [Tal’02, Lai’04, Lee’04, Elo’06, Gra’07, Lai’07] et les asiatiques [End’02, Bau’03, Lai’03, Li’04, Yam’07a]. c. Autres paramètres lipidiques Peu d’équipes ont publié des résultats significatifs sur d’autres paramètres lipidiques. Deux études chinoises ont retrouvé une association significative entre l’allèle -1131C et une augmentation du cholestérol total [Lai’03, Li’04, Elo’06, Gra’07], ou du LDLc et de l’apoB [Lai’04, Gra’07]. Certains travaux ont rapporté une augmentation des VLDL ou de leur remnants chez les porteurs de l’allèle rare -1131C [Pen’01, Aou’03, Lai’04, Tal’04, Lai’06] ou 19W [Lai’04, Lai’07] mais d’autres pas [Hub’04b]. Pour Lee, l’allèle rare -1131C était associé à augmentation de la FERHDL (% fraction estérifiée du cholestérol des lipoprotéines non apoB), index de la composition des HDL [Lee’04]. Enfin, l’allèle -1131C a été associé à une augmentation des concentrations de LDL petites et denses [Aus’04, Lai’04, Jan’04], ainsi que l’allèle 19W [Lai’07]. 61 5. Association des polymorphismes aux variations physiologiques des TG a. Durant la grossesse L’augmentation de la production hépatique des VLDL durant la grossesse s’accompagne d’une augmentation physiologique des triglycérides. Ward et al ont montré une augmentation significative des triglycérides chez les porteuses des allèles rares des polymorphismes -1131T>C et S19W (+11 et +16 % respectivement), sans altération des paramètres biométriques fœtaux [War’03]. b. En période post-prandiale Plusieurs équipes se sont intéressées aux relations entre les polymorphismes de l’APOA5 et l’hyperlipémie postprandiale, avec des résultats discordants. Quatre études ont trouvé une augmentation significativement plus importante des TG, après un repas riche en graisse chez les porteurs des allèles rares des polymorphismes -1131T>C [Jan’04, Mor’06, Mor’07, Ola’08] et S19W [Lai’07, Mor’07], comparés aux porteurs des allèles fréquents. En revanche, 2 autres études n’ont pas montré d’influence des polymorphismes -1131T>C [Mar’03] et S19W [Mar’03, Ola’08] sur la réponse postprandiale des TG après un repas riche en graisse et/ou une charge orale en glucose. C. Relation entre les concentrations plasmatiques d’apoAV et les paramètres lipidiques chez l’homme sain. Les données publiées sont peu nombreuses et discordantes, réalisées sur de faibles effectifs de sujets sains (Tableau 1). Deux études ont mis en évidence une corrélation négative modeste, mais significative, entre les concentrations plasmatiques d’apoAV et les TG dans des populations asiatiques, uniquement chez les femmes [Obr’05, Ish’05]. Dans des populations caucasiennes, 2 études n’ont pas retrouvée de corrélation avec les TG [Pru’05a, Sch’06] et 3 autres études ont montré une corrélation positive avec les TG [Tal’06, Vae’06, Hah’08]. 62 Deux études ont trouvé une corrélation positive entre les concentrations d’apoAV et le cholestérol total [Sch’06, Tal’06] mais pas deux autres [Zha’07, Hah’08]. Il n’a pas été mis en évidence de corrélation avec le LDLc [Zha’07]. Certaines études ont également mis en évidence une corrélation positive significative entre les concentrations d’apoAV et le HDLc [Ish’05, Zha’07] ou l’apoCIII [Sch’06, Hah’08]. Dans l’étude de Hahne, si on introduisait dans un modèle statistique l’apoCIII et l’apoAV comme variable indépendante, l’apoCIII prédisait significativement la triglycéridémie mais pas l’apoAV. Le ratio apoCIII/apoAV était toutefois significativement associé aux TG [Hah’08]. Ces variations peuvent là aussi être liées aux différents dosages utilisés, aux origines ethniques, et peut-être à des problèmes de puissance. Toutefois, ces données suggèrent que les concentrations plasmatiques de l’apoAV ne sont peut-être pas un bon reflet de la triglycéridémie dans la population générale chez l'homme. En ce qui concerne l’association entre les concentrations plasmatiques d’apoAV et les variants polymorphiques, les résultats sont également discordants. Les concentrations d’apoAV étaient significativement plus basses chez les porteurs de l’allèle rare -1131C que chez les porteurs de l’allèle -1131T dans 2 études [Ish’05, Vae’06], mais pas dans une 3ème étude [Tal’06]. Au contraire, 2 études ont mis en évidence des concentrations plasmatiques d’apoAV significativement plus élevées chez les porteurs de l’allèle rare 19W que chez les porteurs de l’allèle S19 [Tal’06, Vae’06], indépendamment de l’IMC, des TG et du CT [Tal’06]. 63 V. Mécanismes d’action de l’apoAV : Connaissances actuelles et hypothèses Les mécanismes par lesquels l’apoAV exerce son effet hypotriglycéridémiant sont encore mal connus. Si des études récentes ont permis de les préciser, les données sont parfois contradictoires. L’apoAV pourrait agir sur un ou plusieurs stades du métabolisme des LRTG : assemblage/sécrétion, lipolyse intravasculaire ou capture hépatique. A. Effet de l’apoAV sur la synthèse des LRTG A partir de l’étude des propriétés physico-chimiques qui montrait une forte affinité de l’apoAV pour les lipides et une faible élasticité (contrairement à l’apoB), Weinberg a proposé que l’apoAV pourrait réduire la production hépatique des VLDL en freinant leur assemblage ou leur sécrétion [Wei’03]. Cette hypothèse est supportée par différents arguments : - Dans la lignée cellulaire Cos-1, l’apoAV était retenue dans le réticulum endoplasmique et passait faiblement dans le golgi. L’apoAV serait faiblement sécrétée ce qui expliquerait ses faibles concentrations circulantes. Ces données sont plus en faveur d’une action intracellulaire de l’apoAV que d’un rôle de structure ou d’activateur enzymatique. - l’apoAV possède une forte homologie avec un domaine de la MTP et pourrait perturber l’assemblage intra-hépatique des lipoprotéines par exemple en interagissant avec un cofacteur de la MTP [Wei’03]. L’action intracellulaire comme frein à la 2ème étape de l’assemblage intra-hépatique des VLDL a également été soutenue par Schaap et al. [Sch’04]. Chez les souris avec surexpression adénovirale de l’apoAV, l’apoAV diminuait de manière dose-dépendante la production hépatique des TG des VLDL. Comme la concentration d’apoB des VLDL était inchangée, et donc le nombre de particules VLDL, l’apoAV pourrait inhiber la lipidation des VLDL sans affecter la quantité de VLDL produite [Sch’04]. Dans cette hypothèse, la surexpression de l’apoAV à la phase aiguë de la régénération hépatique chez le rat hépatectomisé [Van’01] permettrait de conserver les lipides pour la synthèse de novo des membranes cellulaires et comme substrat énergétique. A l’état normal, l’apoAV pourrait ainsi réguler le flux hépatique sortant de lipides en fonction du régime alimentaire et des besoins métaboliques [Wei’03]. 64 Par ailleurs, comme on l’a vu précédemment, deux communications récentes ont mis en évidence une sécrétion intestinale d’apoAV chez l’homme [Gua’07, Gua’08]. Dans un modèle de cellules intestinales humaines, l’expression du gène APOA5 était inversement corrélée à celle de l’APOB et de la MTP : les agonistes PPARα stimulaient l’expression du gène APOA5 de 60 % et diminuaient l’expression des gènes APOB et MTP de 30 et 50 % respectivement. Ceci suggère une relation inverse entre l’expression de l’APOA5 et la synthèse intestinale des chylomicrons [Gua’08]. Cependant, les travaux chez les souris transgéniques surexprimant l’APOA5 (trAPOA5) n’ont pas confirmé d’effet de l’apoAV sur la synthèse des LRTG. Aucune différence dans la production des LRTG, ni des chylomicrons dans l’intestin [Mer’05a], ni des VLDL dans le foie [Fru’04, Mer’05a], n’a été mise en évidence entre les souris tr-APOA5 et les souris témoins. De même, Grosskopf et al. n’ont pas montré de différence sur la production hépatique de LRTG entre les souris KO apoa5 -/- et les souris contrôles [Gro’05]. Cette contradiction entre le modèle murin transgénique et le modèle adénoviral est probablement liée au niveau d’expression de l’apoAV. En effet, dans le modèle adénoviral de Schaap, la synthèse d’apoAV était 10 à 30 fois supérieure aux concentrations physiologiques, alors que dans le modèle transgénique les concentrations d’apoAV étaient proches de la physiologie humaine. Par ailleurs, dans un autre modèle de surexpression adénovirale de l’APOA5 chez la souris, avec des concentrations plus faibles d’apoAV que dans le modèle de Schaap, il n’a pas non plus été retrouvé d’effet de l’apoAV sur la production des VLDL [Qu’07]. De plus, Shu et al. ont montré que la surexpression de l’apoAV dans une lignée hépatocytaire (Hep3B) n’influençait pas la sécrétion des LRTG ni leur lipidation. Cette étude a révélé que l’apoB et l’apoAV étaient localisées dans des compartiments intracellulaires différents, que l’apoAV était sécrétée associée à des gouttelettes lipidiques et que l’association de l’apoAV aux VLDL se faisait après leur sécrétion respective. Il existait également un pool d’apoAV intracellulaire non sécrété [Shu’07]. Ces données sont en accord avec les constatations de localisation prédominante de l’apoAV sur les HDL et de transfert des HDL vers les VLDL, constatations jusque là inexpliquées. L’apoAV serait transportée sur les HDL [Pru’05a, Shu’07] puis transférée sur les VLDL lors de la stimulation de la lipolyse comme constaté chez les animaux transgéniques [Fru’04, Mer’05a] ou chez l’homme [Pru’05a]. 65 Bien que les données expérimentales soient discordantes, il ne semble pas y avoir d’effet de l’apoAV sur l’assemblage ou la sécrétion des LRTG. B. Effet de l’apoAV sur le catabolisme des LRTG 1. ApoAV et lipolyse L’apoAV pourrait activer la cascade lipolytique des LRTG en agissant sur la LPL. Dans les modèles de souris tr-APOA5 ou avec surexpression adénovirale, on notait une augmentation de la clairance des VLDL et une diminution nette de réponse post-prandiale des TG après ingestion de lipides, suggérant un effet de l’apoAV sur l’hydrolyse des lipoprotéines riches en TG par la LPL. La stimulation de la LPL par l’apoAV a été confirmée in vitro [Sch’04, Fru’04]. In vivo, l’activité LPL post-héparinique était également stimulée chez les souris tr-APOA5 [Fru’04]. L’accélération du catabolisme des LRTG chez les souris tr-APOA5 était totalement abolie après injection d’un inhibiteur de la LPL [Mer’05a]. Inversement, deux équipes ont montré un défaut de catabolisme des LRTG chez les souris KO apoa5 -/- [Gro’05, Nel’08], avec diminution de l’activité LPL post-héparinique in vivo et diminution de la lipolyse des lipoprotéines déficientes en apoa5 in vitro [Gro’05]. Afin de déterminer les rôles respectifs de la LPL et de l’apoAV dans la lipolyse, Merkel et al. ont généré des souris transgéniques surexprimant la LPL et KO pour l’apoAV, et d’autres souris transgéniques surexprimant l’apoAV déficientes en LPL. Ils ont montré que l’augmentation de l’activité LPL compensait complètement la déficience en apoAV chez les souris, alors que la surexpression de l’apoAV ne modulait que faiblement les TG quand la LPL était faiblement exprimée. Ceci suggère que l’effet de l’apoAV est limitée par les quantités de LPL : à partir d’un certain ratio apoAV/LPL, la LPL serait stimulée au maximum [Mer’05a]. Il est donc bien établi que l’apoAV stimule la lipolyse des LRTG par la LPL. L’effet de l’apoAV est dépendant de la LPL qui reste l’élément déterminant dans le catabolisme des LRTG. 66 2. Mécanisme d’action de l’apoAV sur la LPL La stimulation de la LPL par l’apoAV pourrait résulter d’un effet direct de l’apoAV sur l’enzyme ou être médiée par d’autres acteurs de la lipolyse comme les apolipoprotéines CII, CIII ou les HSPG. a. Rôle de l’apoCII et de l’apoCIII L’activité de la LPL est régulée par l’apoCII et l’apoCIII, respectivement co-activateur et inhibiteur de la LPL. L’action de l’apoAV pourrait donc être dépendante de ces deux apolipoprotéines. ApoCII Schaap a montré une activation de la LPL uniquement en présence d’apoCII [Sch’04], mais Lookeene a mis en évidence une activation de la LPL par l’apoAV indépendante de l’apoCII, en utilisant in vitro des chylomicrons ou des VLDL dépourvus d’apoCII [Loo’05]. Ceci pourrait suggérer que l’apoAV aurait une action similaire à l’apoCII, comme activateur allostérique de la LPL. Mais, en physiologie, les faibles concentrations d’apoAV circulantes rendent cette hypothèse peu probable. ApoCIII Chez les souris transgéniques surexprimant l’APOC3 (tr-APOC3) et KO pour l’apoc3, les variations de TG étaient opposées à celles des souris tr-APOA5 ou KO pour l’apoa5 (Tableau 5) [Ito’90, Mae’94, Pen’01, Van’02]. De plus, les souris tr-APOA5 avaient des concentrations d’apoCIII diminuées de 40 %, alors que les souris KO pour l’apoa5 des concentrations d’apoCIII augmentées de 90 % [Pen’01, Fru’04]. L’action de l’apoAV pourrait donc être liée aux variations des concentrations d’apoCIII. 67 APOC3 TG APOA5 KO surexpression KO surexpression Tableau 5 : Effets de la surexpression ou du KO des gènes APOA5 et APOC3 sur les TG chez la souris. Cependant, les souris tr-APOA5 avaient des TG nettement plus bas (- 70 %) [Pen’01, Van’02] que les souris KO pour l’apoc3 (- 30 %) [Mae’94], ce qui suggère que les effets de l’apoAV sont au moins en partie indépendants des variations de l’apoCIII. Cette hypothèse a été confirmée in vivo et in vitro. Les souris doubles transgéniques surexprimant l’APOA5 et l’APOC3 ou double KO avaient des TG normaux [Bar’04]. De même, la surexpression adénovirale de l’APOA5 corrigeait l’hypertriglycéridémie des souris tr-APOC3 [Qu’07]. In vitro, l’effet inhibiteur de l’apoCIII sur la LPL était complètement corrigé par l’adjonction d’apoAV in vitro [Sch’04]. Merkel a également confirmé une action de l’apoAV sur la lipolyse indépendante des autres lipoprotéines en utilisant comme source d’apoAV une protéine recombinante, et non des HDL contenant de l’apoAV qui apportaient également d’autres apolipoprotéines [Mer’05a]. De plus, chez les souris surexprimant le gène humain APOE2, l’HTG pouvait être corrigée par la surexpression de l’apoa5 mais pas par la délétion de l’apoc3 [Ger’08], suggérant un effet dominant des variations d’apoAV sur les variations d’apoCIII. L’ensemble de ces résultats montre donc que l’apoAV module les triglycérides en activant la lipolyse, au moins en partie indépendamment des variations de l’apoCIII et avec un effet dominant de l’apoAV par rapport à l’apoCIII sur la lipolyse. 68 b. Rôle des HSPG Physiologiquement, la LPL est active sous forme de dimères liés aux HSPG à la surface de l’endothélium capillaire. Deux études se sont intéressées aux liens unissant LPL, HSPG et ApoAV. Ces travaux ont montré qu’in vitro l’apoAV ne modifiait pas l’activité de la LPL libre en l’absence d’HSPG [Loo’05, Mer’05a], alors que qu’elle augmentait de manière dosedépendante l’hydrolyse des TG des VLDL par la LPL en présence d’HSPG, que la LPL soit liée ou non aux HSPG préalablement [Mer’05a]. Ces résultats ont été confirmés sur des lignées cellulaires déficientes ou non en HSPG [Mer’05a], mais sont en contradiction avec 2 études précédentes : Fruchart-Najib et Schaap ont montré une stimulation in vitro de la LPL libre par l’apoAV [Fru’04, Sch’04]. Merkel a proposé que ces discordances pourraient être liées aux fortes concentrations d’apoAV utilisées par ces 2 équipes (1000 fois les concentrations plasmatiques chez l’homme). A des concentrations très élevées, l’apoAV pourrait entrer dans des liaisons hydrophobes non spécifiques augmentant l’hydrolyse ou stabilisant la LPL de manière prolongée [Mer’05a]. Les possibilités d’interaction entre l’apoAV et la LPL ou les HSPG ont été examinées. L’apoAV était capable de se fixer à la LPL [Fru’04, Loo’05, Mer’05a]. La séquence de l’apoAV mature possède un segment de 42 acides aminés fortement chargés positivement et sans charge négative qui pourrait être le domaine de liaison avec les HSPG (AA 186 à 227). L’apoAV avait une forte capacité de liaison à l’héparine, et favorisait la liaison des LRTG déficientes en apoCII à l’héparine ou à la LPL liée aux HSPG in vitro [Loo’05]. Chez l’homme, il n’a pas été détecté de différence de concentration d’apoAV entre des sérums pré et post-hépariniques confirmant un relargage d’apoAV liée aux HSPG. Des problèmes méthodologiques sont évoqués tels que des concentrations d’héparine insuffisantes ou une cinétique de relargage plus lente pour l’apoAV que pour la LPL [Loo’05]. Malgré des données contradictoires, ces résultats suggèrent que l’activation de la LPL par l’apoAV est dépendante de la présence des HSPG. L’apoAV faciliterait les interactions entre les LRTG, les HSPG et la LPL et pourrait ainsi stimuler directement ou indirectement la lipolyse. Cependant les mécanismes restent à élucider. 69 c. Hypothèses actuelles Différentes hypothèses ont été proposées dans la littérature quant au rôle de l’apoAV au sein des complexes LRTG/LPL/HSPG. Dans la couche d’HSPG, l’apoAV pourrait « diriger » les LRTG sur les sites d’hydrolyse. Ceci est soutenu par le fait qu’in vitro son effet est aboli en présence de fortes concentrations de LPL, c'est-à-dire qu’elle ne serait plus nécessaire quand les HSPG sont saturés de LPL. L’apoAV pourrait également agir comme activateur allostérique de la LPL soit en favorisant sa dimérisation, soit en se fixant sur un site d’activation non accessible sur la LPL libre, ou encore en stabilisant les complexes LPLHSPG [Mer’05a]. Mais les faibles concentrations circulantes d’apoAV sont peu en faveur d’un tel rôle et l’apoAV n’existerait pas sous forme dimérique [Alb’06]. L’apoAV pourrait aussi changer la conformation des VLDL et augmenter l’accessibilité des TG à la LPL [Loo’05, Mer’05a]. La liaison de l’apoAV aux HSPG pourrait également permettre la transduction d’un signal aux cellules et stimuler par exemple la synthèse ou la fixation de la LPL à la surface endothéliale [Cha’05b]. 3. ApoAV et capture hépatique des lipoprotéines L’apoAV pourrait, comme l’apoB et l’apoE, se fixer sur un récepteur aux lipoprotéines par une séquence fortement chargée positivement [Mah’03]. Les interactions entre l’apoAV et les HSPG pourraient alors favoriser la capture hépatique des lipoprotéines par les HSPG [Loo’05] ou par les récepteurs LRP et R-LDL, comme décrit pour l’apoE [Mah’03]. Il n’existe pas de séquence consensus connue de reconnaissance des récepteurs de la famille des récepteurs aux LDL. Récemment, deux équipes ont rapporté la capacité de l’apoAV aviaire [Dic’07] et humaine [Nil’07] à se lier aux R-LDL, LRP ou SorLa. Le domaine de liaison aux récepteurs serait situé dans la même région que le domaine de liaison à l’héparine [Nil’07]. Dans les modèles animaux de souris surexprimant l’apoAV, plusieurs équipes ont évoqué une accélération de la capture des LRTG par le foie [Sch’04, Fru’04, Mer’05a]. Inversement, chez les souris ko apoa5 -/-, Grosskopf et al. ont montré que la capture hépatique des remnants de LRTG était altérée, non par diminution du nombre de R-LDL (au contraire augmentée) mais par diminution de l’affinité des LRTG pour le R-LDL [Gro’05]. 70 Cette diminution de l’affinité pour les R-LDL pourrait ne pas être lier à un effet direct de l’apoAV mais à la modification du contenu en apolipoprotéines des LRTG, en particulier en apoE : la diminution significative de l’apoE dans les remnants des souris apoa5 -/- pourraient expliquer la diminution de leur affinité pour les R-LDL et de leur capture hépatique [Gro’05, Nel’08]. C. ApoAV et métabolisme du cholestérol On a précédemment vu que quelques études d’association ont mis en évidence un lien entre apoAV et cholestérol. L’apoAV est par ailleurs présente sur les HDL. Beackstead a étudié son rôle comparativement à l’apoAI, apolipoprotéine majoritaire des HDL. L’apoAV était un très faible activateur de la LCAT (lecithin cholesterol acyl transférase) in vitro ; elle n’induisait que faiblement l’efflux de cholestérol des cellules et indépendamment du transporteur ABCA1 [Bec’03]. Toutefois, des travaux récents de Qu et al. sur des souris transgéniques surexprimant l’APOC3 avec surexpression adénovirale de l’APOA5, suggère que l’APOA5 influencerait également le métabolisme des HDL. Chez ces souris tr-APOC3, l’augmentation des concentrations d’apoAV s’accompagnait d’un remodelage des HDL avec augmentation du nombre de particule HDL et de leur taille, ainsi qu’une augmentation de leur contenu en cholestérol, en apoE et une diminution de leur contenu en apoCIII et apoAI. Cet enrichissement des HDL en cholestérol s’accompagnait d’une augmentation significative de l’activité LCAT et d’une augmentation de l’efflux de cholestérol des macrophages [Qu’07]. L’apoAV pourrait ainsi stimuler la voie de transport inverse du cholestérol. Les connaissances actuelles sur le rôle de l’apoAV dans le métabolisme des TG sont encore incomplètes. Il est établi que l’apoAV active la lipolyse des LRTG par la LPL, au moins en partie indépendamment des variations de l’apoCIII, mais uniquement en présence d’HSPG. L’apoAV jouerait un rôle important dans les interactions entre les LRTG et le complexe LPL-HSPG. Le rôle de l’apoAV sur la lipolyse intravasculaire n’exclut pas un rôle sur les autres étapes du métabolisme des TG. Des données récentes ont relancé l’hypothèse d’un rôle de l’apoAV sur la capture hépatique des LRTG, mais les données actuelles sont encore insuffisantes en particulier en l’absence de données physiopathologiques chez l’homme. 71 VI. Détermination de la fonctionnalité des polymorphismes de l’APOA5 Le gène APOA5 se situe à proximité des gènes APOA1/C3/A4 sur le chromosome 11q23. Deux hypothèses peuvent expliquer l’influence des polymorphismes de l’APOA5 sur les paramètres lipidiques : - soit des effets fonctionnels propres de ces polymorphismes - soit un déséquilibre de liaison avec d’autres variants fonctionnels de gènes voisins affectant le métabolisme des TG, en particulier l’APOC3. A. Relation entre les polymorphismes du cluster APOA1/C3/A4/A5 Dans la littérature, plusieurs polymorphismes des gènes APOA1/C3/A4 ont été associés à l’augmentation des concentrations plasmatiques de TG et à l’hypertriglycéridémie, dont les polymorphismes Sst-1, -482C>T et -455T>C de l’APOC3 [Gro’01]. Plusieurs études ont analysé les relations entre les polymorphismes de l’APOA5 et les autres polymorphismes du cluster en utilisant des techniques informatiques de modélisation des haplotypes. Olivier et al. ont montré, par des analyses de recombinaison, que les gènes APOA5 et APOC3 n’appartiendraient pas à un bloc haplotypique continu mais seraient séparés par une région à fort taux de recombinaison. Ceci supporte l’idée d’un effet propre des polymorphismes de l’APOA5 [Oli’04]. Les analyses d’haplotypes suggèrent que l’haplotype APOA5*3 exercerait son effet indépendamment des polymorphismes de l’APOC3. En revanche, l’haplotype APOA5*2 serait en fort déséquilibre de liaison avec les allèles rares des polymorphismes Sst-1 (3238 G>C) et du promoteur (-482C>T et -455T>C) de l’APOC3 [Tal’02, Oli’04]. Les effets lipidiques des polymorphismes de l’haplotype APOA5*2 (-1131T>C, -3A>G, SNP2, SNP1) pourraient ainsi refléter les effets des polymorphismes de l’APOC3. La fonctionnalité du polymorphisme Sst-1 de l’APOC3 n’est pas établie, mais il est en fort déséquilibre de liaison avec les 2 polymorphismes du promoteur qui interrompent un élément de réponse à l’insuline (IRE) [Dal’01, Gro’01]. In vitro et chez la souris, l’insuline diminue de manière dosedépendante la transcription de l’APOC3 [Obr’96]. Les variants rares des polymorphismes du promoteur de l’APOC3 entraînent une perte de la réponse à l’insuline in vitro [Li’95]. Ils 72 pourraient ainsi augmenter les concentrations d’apoCIII mais cela n’a pas été confirmé dans la littérature [Dal’01]. Par ailleurs, il n’a pas été noté d’association significative des polymorphismes de l’APOA5 avec les polymorphismes de l’APOA1 et A4 [Oli’04]. Ainsi, l’haplotype APOA5*3, portant le variant rare du polymorphisme S19W, exercerait un effet indépendant des autres polymorphismes du cluster. En revanche, les effets lipidiques de l’haplotype APOA5*2, portant les variants rares des polymorphismes SNP1, SNP2, -3A>G et -1131T>C, pourraient résulter d’un déséquilibre de liaison avec des polymorphismes fonctionnels de l’APOC3. Toutefois, la ré-analyse des données de Talmud de 2002 [Tal’02] avec des modèles statistiques de régression multiple, suggère un effet du polymorphisme -1131T>C sur les TG indépendant des polymorphismes de l’APOC3 [Pal’08]. B. Etudes fonctionnelles des polymorphismes de l’APOA5 Trois études se sont intéressés à la caractérisation fonctionnelle des polymorphismes constituant les haplotypes APOA5*2 et APOA5*3 [Tal’05, Ahi’07, Pal’08]. 1. Haplotype APOA5*3 - étude du polymorphisme S19W Le polymorphisme S19W entraîne la substitution d’un AA hydrophile sérine par un AA hydrophobe tryptophane en position -5 du site de clivage du peptide signal de l’apoAV, ce qui pourrait affecter la translocation de la protéine à travers le réticulum endoplasmique (RE). Le variant 19W pourrait réduire la quantité de protéine mature sécrétée à travers le RE [Tal’02]. Les études de modélisation moléculaire ont montré que les peptides signaux s’insèrent obliquement dans les membranes lipidiques et que leur angle d’inclinaison conditionne la translocation des protéines. Ainsi, un angle d’insertion de 45° confère la plus grande activité de translocation. La modélisation du peptide signal de l’apoAV montre un angle d’insertion de 40° pour le peptide signal « sauvage » 19S et de 65° pour le variant 19W (Figure 17). Cette augmentation de l’angle prédit, selon les auteurs, une diminution de l’activité de translocation à travers le RE. Cette hypothèse a été vérifiée in vitro dans un modèle cellulaire utilisant une protéine de fusion : la sécrétion de la protéine possédant le peptide signal 19W était 73 effectivement réduite de 49 % par rapport à la protéine avec un peptide signal 19S, et par rapport à la protéine contrôle [Tal'05]. peptide signal 19S 40° peptide signal 19W 65° Figure 17 : Modélisation de l’insertion des peptides signaux 19S et 19W dans une membrane lipidique. D’après [Tal’05] Ces données ont été ensuite confirmées in vivo chez des souris transgéniques surexprimant les différents haplotypes du gène humain APOA5 : les souris surexprimant une copie de l’haplotype APOA5*3 avaient des concentrations plasmatiques d’apoAV 3 fois plus basses que les souris surexprimant l’haplotype APOA5*1. De plus, il n’existait pas de différence importante sur l’expression hépatique des ARNm entre les souris surexprimant l’haplotype APOA5*3 ou APOA5*1, ce qui indique que le polymorphisme interviendrait bien à un niveau post-transcriptionnel, comme suggéré dans les travaux de modélisation et in vitro. Toutefois, les concentrations de TG étaient peu modifiées chez ces souris peut-être du fait de concentrations d’apoAV très faibles (2 à 6 µg/l) [Ahi’07]. Le variant rare du polymorphisme S19W diminuerait donc la sécrétion de la protéine apoAV de 50 à 70 % selon les modèles, ce qui pourrait expliquer l’augmentation des TG chez les porteurs de l’haplotype APOA5*3. Ces résultats sont toutefois en contradiction avec les 74 mesures de concentrations plasmatiques d’apoAV chez l’homme retrouvée dans plusieurs études : les concentrations plasmatiques d’apoAV étaient significativement plus élevées chez les porteurs de l’allèle rare 19W que chez les porteurs de l’allèle S19 [Dal’06a, Tal’06, Vae’06, Hen’07, Hah’08]. Dans l’une étude de ces études, l’augmentation de l’apoAV chez les porteurs de l’allèle rare 19W chez l’homme était associée paradoxalement à une diminution des concentrations d’ARNm de l’APOA5 mesurées sur des biopsies hépatiques [Hah’08]. 2. Etude indépendante des polymorphismes de l’haplotype APOA5*2 Talmud et al. ont cherché à caractériser l’effet propre de chaque polymorphisme composant l’haplotype APOA5*2 [Tal’05]. a. Polymorphisme -1131T>C Le polymorphisme -1131T>C est situé en amont du promoteur. L’allèle -1131C est situé sur l’haplotype APOA5*2 à proximité du variant rare -3G. Aucun site consensus de liaison d’un facteur de transcription n’a été identifié à leur niveau [Tal’02, Pri’03]. Le polymorphisme -1131T>C pourrait cependant moduler la transcription du gène APOA5. Cette hypothèse se s’est pas vérifiée : il n’existait pas de différence significative de transcription d’un gène rapporteur, entre un promoteur -1131T et -1131C [Tal’02, Pri’03], ou bien entre un promoteur -1131T/-3A et -1131C/-3G [Tal’05]. b. Polymorphisme -3A>G ou Kozak Ce polymorphisme est situé 3 nucléotides en amont du codon méthionine AUG, site d’initiation de la traduction, au sein d’une séquence dite « Kozak » [Koz’84]. Kozak a montré l’existence d’une séquence consensus de type GCCRCCaugG (R étant une purine) comprenant le codon AUG. Cette séquence régule la traduction des ARNm en protéine et notamment la reconnaissance de l’AUG par les ribosomes. Des variations de la séquence Kozak ont été impliquées en pathologie humaine [Gon’02]. La présence d’une purine en position -3 (A ou G) en amont de l’AUG est cruciale au sein de cette séquence. Les 75 modifications de la séquence Kozak peuvent affecter l’efficacité de la traduction, qui pourra éventuellement débuter sur un AUG en aval [Koz’84, Koz’86, Koz’03]. Or il existe sur le gène APOA5 un 2ème AUG en phase avec le premier, 9 nucléotides en aval, qui pourrait être utilisé alternativement [Pri’03]. Mais, si la séquence de l’APOA5 est assez différente de cette séquence consensus (CAGATAaugG), le polymorphisme -3A>G ne constitue pas selon les règles de Kozak un changement majeur. On trouve d’ailleurs très fréquemment un G en position -3 chez les vertébrés [Per’01]. L’étude de Talmud a confirmé in vitro l’absence de différence, en terme d’efficacité de traduction, entre les ADNc contenant l’un ou l’autre variant du polymorphisme -3A>G. Il n’existait pas non plus de différence sur le site d’initiation de la traduction, seul le premier AUG étant utilisé [Tal’05]. c. Polymorphisme 751A>G (SNP2) Ce polymorphisme est situé dans l’intron 2. Les analyses informatiques n’ont pas mis en évidence de site pouvant affecter l’épissage à ce niveau, ni de site potentiel de liaison de facteur de transcription [Pal’08] d. Polymorphisme 1891T>C (SNP1) L’analyse de la séquence du gène APOA5 a identifié en 3’UTR un site potentiel de liaison du facteur de transcription Oct-1 en position +1883 / +1897 interrompu par le polymorphisme 1891T>C. Cependant, aucune influence de ce polymorphisme sur la transcription d’un gène rapporteur n’a été mise en évidence [Tal’05]. 3. Etude combinée des polymorphismes de l’haplotype APOA5*2 : recherche d’interactions fonctionnelles entre les polymorphismes. En l’absence d’effet évident de chaque polymorphisme pris indépendamment, il semblait intéressant d’étudier l’effet de l’haplotype dans son intégralité et de rechercher des interactions fonctionnelles potentielles entre les différents polymorphismes. 76 Tout d’abord, in vivo chez les souris transgéniques, les concentrations plasmatiques d’apoAV et l’expression hépatique des ARNm n’étaient pas significativement différents entre les souris surexprimant les haplotypes humains APOA5*2 ou APOA5*1 [Ahi’07]. De même chez l’homme, il n’y avait pas de différence de concentrations d’ARNm de l’APOA5 mesurées sur des biopsies hépatiques entre porteurs de l’allèle -1131C et non porteurs [Hah’08]. Ces résultats n’étaient donc pas en faveur d’un effet transcriptionnel de l’haplotype APOA5*2. Cependant, des travaux ultérieurs ont mis en évidence l’existence d’interactions fonctionnelles entre les polymorphismes composant l’haplotype APOA5*2. Par l’analyse de combinaisons multiples des différents allèles des 3 polymorphismes -1131T>C, -3A>G, 1891T>C sur la trancription d’un gène rapporteur, Palmen et al. ont rapporté que : - la présence combinée des 3 allèles rares diminuait de 54 % l’activité du gène rapporteur comparée aux 3 allèles sauvages, suggérant une coopération entre les 3 polymorphismes. - le polymorphisme -3A>G avait l’effet fonctionnel le plus important - la présence des 3 variants rares étaient nécessaires pour obtenir l’effet maximal sur la transcription mais la combinaison la plus importante était celle des polymorphismes -3A>G et 1891T>C [Pal’08]. Selon les auteurs, la séquence Kozak pourrait donc se révéler fonctionnelle lorsqu’elle est associée aux autres variants, et affecter l’efficacité de la traduction des ARNm. Le polymorphisme 1891T>C est situé dans la partie 3’ UTR au sein d’une séquence qui aurait une forte similitude avec une séquence précédemment impliquée dans la stabilité des ARNm. La modification de cette séquence par l’allèle 1891C pourrait donc affecter la stabilité des ARNm [Pal’08]. Ces données expérimentales suggérant une possible diminution de l’expression du gène APOA5 chez les porteurs de l’haplotype APOA5*2 ont été corroborées par les données cliniques chez l’homme : les concentrations plasmatiques d’apoAV étaient significativement plus basses chez les porteurs de l’allèle rare -1131C que chez les porteurs de l’allèle fréquent -1131T [Ish’05, Dal’06a, Vae’06, Hah’08]. 77 En conclusion, les effets sur les paramètres lipidiques de l’haplotype APOA5*3, contenant le variant rare du polymorphisme S19W, pourraient s’expliquer par une diminution de la sécrétion hépatique de l’apoAV, liée à un défaut de translocation de la protéine à travers le RE. Toutefois ces données fonctionnelles ne sont pas concordantes avec l’augmentation de concentrations plasmatiques d’apoAV chez les porteurs de l’allèle 19W. Concernant l’haplotype APOA5*2, ses effets ont longtemps été attribué à un déséquilibre de liaison avec un polymorphisme fonctionnel du gène APOC3. Mais, les travaux récents apportent des arguments en faveur d’une fonctionnalité propre de l’haplotype APOA5*2 : il existerait une coopération entre les polymorphismes composant l’haplotype, qui affecterait l’efficacité de la traduction des ARNm et/ou leur stabilité. Ces données sont en accord avec la diminution des concentrations plasmatiques d’apoAV chez les porteurs de l’allèle -1131C. VII. Polymorphismes de l’APOA5 et dyslipidémies L’apoAV est un déterminant important du métabolisme des TG. Elle pourrait donc jouer un rôle dans la physiopathologie des dyslipidémies comportant une l’hypertriglycéridémie (HTG). Un certain nombre d’études ont montré une association entre les polymorphismes de l’apoAV et des pathologies comme l’HTG modérée ou sévère ou l’hyperlipémie combinée familiale (HCF). A. Hypertriglycéridémie Une augmentation de la fréquence des allèles rares de certains polymorphismes de l’APOA5 a été retrouvée dans différentes populations présentant une HTG d’intensité variable. 1. HTG modérée La fréquence des allèles rares des polymorphismes -1131T>C [Pen’01, Eva’03] et S19W [Pen’02] était significativement plus élevée chez des patients caucasiens avec des TG supérieurs au 90ème percentile de la population. Dans une autre population caucasienne (nord78 irlandaise), les variants rares des polymorphismes -3A>G et S19W étaient significativement plus fréquents chez les sujets présentant une HTG (TG > 5 mmol/l) que les témoins (TG < 2 mmol/l) et indépendamment de polymorphismes de l’APOCIII [Wri’06]. De nombreuses études ont également été réalisées dans des populations d’origine asiatique. Deux études japonaises [Aus’04, Mat’07], trois études taïwanaises [Kao’03, Chi’08a, Chi’08b] et une étude chez des américains d’origine chinoise [Pul’08] ont montré que les allèles rares des polymorphismes -3A>G [Aus’04], SNP1 [Kao’03, Aus’04, Mat’07], SNP2 [Kao’03], -1131T>C [Mat’07, Chi’08a] et G185C [Kao’03, Mat’07, Chi’08b, Pul’08], étaient plus fréquents chez des sujets modérément hypertriglycéridémiques (TG moyen 2 à 7 g/l) et par rapport à des témoins normotriglycéridémiques. En terme d’haplotypes, l’haplotype APOA5*2 était environ 1,5 à 2 fois plus fréquent chez des sujets hypertriglycéridémiques taiwanais [Kao 03, Chi’08a] et japonais [Mat’07] que chez les témoins. Par ailleurs, les haplotypes portant l’allèle rare du polymorphisme G185C étaient plus fréquents chez les sujets hypertriglycéridémiques [Kao’03, Mat’07, Chi’08b, Pul’08], avec un effet hypertriglycéridémiant indépendant des polymorphismes SNP1 et SNP2 dans une étude [Kao’03]. Cependant, il n’est pas certain que l’effet du polymorphisme G185C soit indépendant de celui du polymorphisme -1131T>C. En effet, dans les autres études, le polymorphisme G185C était en fort déséquilibre de liaison (non complet) avec le polymorphisme -1131T>C [Chi’08a, Mat’07, Pul’08]. 2. HTG sévère Les 5 études d’association des polymorphismes -1131T>C et S19W avec le risque d’HTG sévère (TG > 10 mmol/l), réalisées dans des populations européennes ou nordaméricaines, sont concordantes. Les variants rares des polymorphismes -1131T>C [Hor’03, Hen’07, Sou’08, Wan’08a] et S19W [Vra’03, Hen’07, Wan’07b, Wan’08a] étaient 2 à 5 fois plus fréquents chez les patients hypertriglycéridémiques que chez les témoins. En revanche, il n’existait pas d’association significative pour les polymorphismes V153M [Hub’04c Wan’07b] et G185C [Hub’04c]. 79 Par ailleurs, dans deux études, les valeurs de concentrations plasmatiques d’apoAV étaient significativement plus élevées chez les sujets avec HTG sévère comparées aux données publiées dans la population générale (965 µg/l) [Hen’07] ou mesurées chez des témoins (1987 vs 256 µg/l) [Sch’06]. Les concentrations d’apoAV étaient positivement corrélées aux TG [Sch’06, Hen’07], et aux concentrations d’apoCIII [Sch’06] chez les sujets hypertriglycéridémiques. En revanche, une seule étude a retrouvé une corrélation positive entre concentration d’apoAV et présence du variants 19W dans le groupe hypertriglycéridémique [Hen’07] et aucune pour le variant -1131C [Sch’06, Hen’07]. Ces données ont été confirmées dans une large étude d’association des polymorphismes -1131T>C et S19W aux dyslipidémies avec HTG modérées ou sévères quelque soient leur type (type I excepté) : hyperlipidémie de type IV (HTG isolée < 10 mmol/l), de type IIb (mixte), de type III (mixte avec génotype E2/E2), ou type V (HTG > 10 mmol/l avec hyperchylomicronémie documentée). Cette étude incluait 678 patients dyslipidémiques suivis en service spécialisé comparés à une cohorte de 373 témoins non dyslipidémiques. Les porteurs des allèles rares des 2 polymorphismes étaient significativement plus nombreux pour dans tous les types de dyslipidémies avec HTG mais pas dans la dyslipidémie de type IIa (hypercholestérolémie pure) (Figure 18). Les allèles rares étaient également associés aux TG répartis en quartile dans la population dyslipidémique (Figure 19) [Wan’08b]. Les variants rares des polymorphismes de l’APOA5 sont donc clairement associés à la survenue des HTG modérées ou sévères. On retrouve chez les sujets avec une HTG sévère la corrélation positive entre apoAV circulante et TG, mise en évidence dans la population générale [Vae’06, Tal’06, Hah’08]. 80 A Total B Total / C Total Augmentation du risque Les carrés noirs représent les Odds ratio et les lignes noires les intervalles de confiance à 95%. HLP2B : Hyperlipidémie de type IIb, HLP3: hyperlipidémie de type III, HLP4 : hyperlipidémie de type IV, HLP5: hyperlipidémie de type V, selon la classification de Fredrickson [Fre’71]. Figure 18 : Risque de dyslipidémies chez les porteurs des polymorphismes APOA5 S19W (A), -1131T>C (B) ou les deux (C). D’après [Wan’08b] Fréquence des polymorphismes (%) Triglycérides (mmol/l) Les histogrammes représentent les moyennes de TG pour chaque quartile (échelle de droite). Sont représentés le pourcentage de porteurs de l’allèle rare des polymorphismes APOA5 S19W (cercles), ou -1131T>C (carrés), ou les 2 (triangles), pour chaque quartile de TG (échelle de gauche). Figure 19 : Fréquence des polymorphismes de l’APOA5 en fonction des quartiles de TG. D’après [Wan’08b] 81 B. Hyperlipémie Combinée Familiale L’hyperlipémie combinée familiale (HCF) est une pathologie lipidique complexe, de pénétrance incomplète. Sa fréquence est estimée autour de 1 à 2 % dans les pays occidentaux mais est 10 fois plus fréquente chez les survivants d’infarctus du myocarde, suggérant son rôle dans la pathologie cardiovasculaire. L’HCF est caractérisée par une augmentation des TG et/ou du cholestérol, une diminution du HDLc, la présence de LDL petites et denses et une augmentation de l’apoB. Le phénotype lipidique peut varier dans une famille d’un individu à un autre, mais aussi chez un même individu au cours du temps. Si une forte association avec le cluster APOA1/C3/A4 a été rapportée depuis de nombreuses années, les études sont discordantes et la génétique de l’HCF est encore largement méconnue [Mah’03, Sho’04]. Les variants rares des polymorphismes ont été associés à une augmentation des TG [Rib’02, Aou’03, Eic’04, Mar’04] et à une diminution du HDLc [Van’07], de la taille des LDL [Mar’04] dans l’HCF. De plus, une augmentation de la fréquence de ses variants rares a été mise en évidence dans cette population. Dans un groupe de patients espagnols présentant une HCF, la fréquence de l’allèle rare du polymorphisme -1131T>C était multipliée par 2 par rapport à des témoins non apparentés normolipémiques, et par 2,7 par rapport à des apparentés normolipémiques. Au sein de ces familles d’HCF, le fait de posséder au moins un allèle rare -1131C multipliait le risque de développer une dyslipidémie par 3,25 (IC 95% : 1.10-9.65) [Rib’02]. Cette association entre -1131T>C (ou de l’haplotype APOA5*2) et HCF a été retrouvée par Eichembaum-Voline et al. [Eic’04] mais pas dans 3 autres études [Aou’03, Mar’04, Van’07]. De même, 3 études ont montré une augmentation significative de la fréquence (1.6 à 3.4 fois) de l’allèle rare du polymorphisme S19W (ou de l’haplotype APOA5*3) chez les sujets HCF par rapport aux témoins [Eic’04, Mar’04, Van’07]. Le génotype S19W expliquerait de 7,3 à 13,8 % de la variance des TG chez les sujets avec HCF [Eic’04]. Les polymorphismes de l’APOA5 pourraient donc contribuer au terrain génétique complexe de prédisposition à l’HCF ou moduler l’expression du phénotype lipidique. 82 C. Interaction avec les génotypes de l’APOE L’apoE joue un rôle majeur dans la capture des remnants des LRTG par les récepteurs hépatiques LRP et LDL-R. Comme on l’a vu précédemment, l’apoE existe sous 3 isoformes principaux, apoE2, E3 et E4, répartis inégalement dans la population. 60 % des individus environ sont homozygotes apo E3/E3 [Mah’03]. La quasi-totalité des patients présentant une dyslipidémie de type III sont porteurs du génotype E2/E2. Cependant, 95 % des porteurs E2/E2 sont normolipémiques, ce qui suggère l’intervention d’autres facteurs génétiques ou environnementaux [Mah’99]. Par ailleurs, les isoformes E2 et E4 ont été associés aux dyslipidémies de type V chez des diabétiques [Mar’00] ou non diabétiques [Gre’83]. Evans et al. ont étudié les interactions entre génotype de l’APOE et de l’APOA5 chez des patients présentant des dyslipidémies variées (dyslipidémie de type III exclue) : les porteurs de l’allèle rare -1131C avaient des TG significativement plus élevés, aussi bien dans le groupe APOE3/E3 que dans le groupe APOE4/* (4/4 ou 3/4 ou 2/4), avec un effet plus marqué chez les porteurs de l’allèle E4. Chez les patients dyslipémiques de type III avec un génotype E2/E2, la fréquence de l’allèle rare -1131C était également augmentée [Eva’03]. Le polymorphisme S19W pourrait agir comme co-facteur du développement d’une HTG chez les patients porteurs du génotype E2/E2. En effet, dans une étude portant sur 170 patients présentant une HTG modérée (TG>2g/l), seulement 7 patients étaient E2/E2, et parmi eux 6 étaient également hétérozygotes pour S19W [Sch’04b]. Mais, cette interaction entre les variants E2 et 19W n’a pas été retrouvé dans une autre étude incluant des patients avec HTG sévère (TG > 10 mmol/l). Il existait en revanche une association entre le variant 19W et les génotypes E2/E4 ou E3/E4 [Hub’05a]. Il pourrait également exister un effet synergique entre le génotype E2 et le variant rare du polymorphisme -1131T>C sur le risque d’HTG majeure (TG > 10 mmol/l) : dans l’étude de Sousa, la présence d’un allèle E2 n’augmentait pas significativement le risque d’HTG sévère, la présence d’un allèle -1131C multipliait le risque par 4.1 (IC 95% : 2.02-8.24) et la présence des 2 allèles -1131C et E2 majorait le risque d’HTG sévère par 45.2 (IC 95% : 4.92415.47). Dans la même étude, l’effet des allèles E4 et -1131C était additif : la présence d’un allèle E4 augmentait le risque d’HTG sévère par 3.0 (IC 95% : 1.68-5.86), et la présence des 2 par 6.4 (IC 95% : 2.28-18.01) [Sou’08]. 83 Les interactions entre les polymorphismes de l’apoAV et les variants rares de l’apoE, particulièrement E2, pourraient favoriser le développement des HTG modérée et surtout sévère. D. Modulation de la triglycéridémie dans l’hypercholestérolémie familiale Dans une étude portant sur des patients présentant une hypercholestérolémie familiale hétérozygote, les triglycérides étaient environ 30 % plus élevés chez les porteurs de l’allèle rare du polymorphisme -1131T>C [Ber’04]. E. Autres dyslipidémies 1. Hypoalphalipoprotéinémie et hyperalphalipoprotéinemie Aouizerat n’a pas mis en évidence d’association entre l’allèle -1131C et l’hypoalphaou l’hyperalphalipoprotéinémie malgré l’association constatée du polymorphisme aux TG dans ces deux pathologies [Aou’03]. 2. Dyslipidémies chez les patients HIV+ traités par antirétroviraux La dyslipidémie des patients HIV + traités par anti-rétroviraux (ART) est caractérisée par une HTG, une diminution du HDLc, une augmentation du non-HDLc, du LDLc, et participe à l’augmentation du risque cardiovasculaire de cette population [Gri’05]. Une étude s’est intéressée à l’influence des haplotypes de l’APOA5 sur les paramètres lipidiques d’une cohorte de 438 patients HIV+ traité ou non par ART. Les TG étaient significativement plus élevés et le HDLc significativement plus bas chez les porteurs d’haplotypes variants APOA5*2 ou APOA5*3. Ces haplotypes variants participaient à un « score génétique » défavorable, interagissant avec les différents traitements (surtout le ritonavir) pour favoriser le risque d’HTG [Arn’07]. 84 3. Dyslipidémie sous antipsychotiques chez les patients schizophrènes Les patients schizophrènes traités par antipsychotiques de seconde génération (surtout olanzapine, clozapine) développent fréquemment des dyslidipémies avec HTG et/ou hypercholestérolémie souvent associés à un diabète de type 2 ou à un syndrome métabolique. Une équipe s’est intéressée aux possibles interactions entre les traitements antipsychotiques et les variants génétiques de l’APOA5 (-1131T>C et S19W) sur les paramètres lipidiques de 189 patients schizophrènes répartis en 3 groupes de traitement : olanzapine ou clozapine, risperdone, traitement conventionnel (1ère génération). Les patients porteurs de l’allèle -1131C avaient un cholestérol total (CT) plus élevé sous traitement conventionnel et plus bas sous traitement de seconde génération (olanzapine, clozapine ou risperdone) que les porteurs de l’allèle -1131T. Il n’y avait pas d’interaction traitement/génotype significative pour les TG, ni avec le polymorphisme –1131T>C, ni avec le polymorphisme S19W. Il faut signaler que dans cette étude, il n’y avait pas d’effet des polymorphismes sur les TG et le CT sauf de manière inhabituelle une association entre l’allèle -1131C et des TG plus bas ! Il existait peut-être des facteurs de confusion non pris en compte. Par ailleurs, l’étude était de faible puissance [Smi’08]. F. Polymorphismes de l’APOA5 et réponse aux fibrates Le gène APOA5 contient un élément de réponse PPARα et son expression est stimulée par les agonistes PPARα in vitro, avec diminution de la triglycéridémie chez l’animal [Pri’03, Vud’03, Sch’05]. Chez l’homme, une étude s’est intéressée à la réponse aux fibrates en fonction des génotypes -1131T>C et S19W dans une cohorte de sujets américains (GOLDN study) [Lai’07]. Après 3 semaines de traitement (160 mg/j de fénofibrate), les concentrations de TG, de HDLc, de LDL petites et denses et la réponse postprandiale des TG s’amélioraient de manière significativement plus importante chez les porteurs de l’allèle rare 19W que chez les non porteurs, y compris après ajustement sur les TG et HDLc de base pour s’affranchir d’un effet de régression à la moyenne (TG -35.8+/-2.8 % vs -27.9 +/-0.9% et HDLc +11.8+/1.3% vs + 6.9+/-0.5% respectivement). En revanche, il n’y avait pas de différence de réponse au traitement sur les TG, le HDLc, la taille des LDL ou les TG postprandiaux pour le polymorphisme -1131T>C, ni sur le LDLc ou le CT pour les 2 polymorphismes [Lai’07]. 85 Chez les porteurs de l’allèle 19W, l’augmentation des TG ayant été corrélée à une augmentation des concentrations plasmatiques d’apoAV [Ish’05, Vae’06], la réponse aux fibrates ne s’expliquerait pas par une augmentation de l’expression de l’APOA5. Lai et al. font l’hypothèse d’une dysfonction de la protéine variante apoAV-19W, responsable d’un défaut de lipolyse soit par défaut de liaison aux HSPG ou d’activation de la LPL. Les fibrates par un mécanisme inconnu, favoriseraient les échanges de TG et cholestérol entre HDL et VLDL, conduisant à une réduction des TG des VLDL et de leur remnants [Heg’07, Lai’07]. Bien que les sujets de ces études ne correspondent pas à la population cible classique des traitements par fibrates, leur TG étant quasi-normaux à l’entrée dans l’étude, et que le traitement ait été trop court pour juger des effets maximaux sur les lipides, ces données suggèrent que les variations génétiques individuelles pourraient influencer la réponse aux fibrates, et peut-être moduler le bénéfice cardiovasculaire inconstamment retrouvé dans les essais cliniques d’intervention avec les fibrates [Gar’07]. Des études ultérieures de pharmacogénétique pourraient permettre de mieux cibler les individus qui pourraient bénéficier d’un traitement par fibrates [Heg’07]. En conclusion, ces études, bien que parfois discordantes, montrent une association entre les variants rares de polymorphismes de l’APOA5 et différentes pathologies lipidiques comprenant une HTG modérée ou sévère. Bien que le lien de causalité ne soit pas clairement établi, l’APOA5 apparaît comme un facteur de susceptibilité génétique important dans la survenue de ces dyslipidémies. Par ailleurs, le polymorphisme S19W pourrait moduler la réponse aux fibrates dans le traitement des HTG. 86 VIII. APOA5 et syndrome métabolique Le syndrome métabolique est caractérisé par un ensemble d’anomalies métaboliques et de facteurs de risque cardiovasculaire en relation avec l’insulinorésistance [Rea’88]. Il est associé à une augmentation du risque de diabète de type 2 et du risque cardiovasculaire [For’05]. Les facteurs de susceptibilité génétique jouent un rôle important dans le développement de l’insulinorésistance et du syndrome métabolique, et de nombreux gènes impliqués dans le métabolisme glucidique, lipidique ou l’inflammation ont été associés au syndrome métabolique [Phi’06]. A. Définitions du syndrome métabolique Afin d’identifier les patients à risque, différentes définitions du syndrome métabolique ont été établies par les sociétés savantes dont les principaux critères communs sont l’obésité abdominale, l’hyperglycémie, l’hypertension artérielle (HTA), l’hypertriglycéridémie, la diminution du HDLc (Tableau 6) [Alb’98, Exe’01, Kah’05]. Définitions Critères Obésité abdominale TA Dyslipidémie Microalbuminurie Glycémie à jeun OMS [ALB’98] NECP-ATPIII [EXE’01] IDF [KAH’05] Résistance à l’insuline (GAJ et GPP) + 2 critères 3 critères/5 Obésité abdominale + 2 critères Femme : T/H>0.85 Homme : T/H>0.90 Femme : TT>88 cm Homme : TT>102 cm Femme : TT≥80 cm Homme : TT≥94 cm ≥ 140/90 ≥ 130/80 ≥ 130/85 ou traitement Femme : HDL<0.40 g/l (1.03mmo/l) Homme : HDL<0.35mg/dl (0.9 mmol/l) et/ou TG > 1.50 g/l (1.7 mmol/l) TG ≥ 1.50 g/l (1.7 mmol/l) Femme : HDL<0.50 g/l (1.29 mmol/l) Homme : HDL<0.40 g/l (1.03 mmol/l) Femme : HDL<0.50 g/l (1.29 mmol/l) Homme : HDL<0.40 g/l (1.03 mmol/l) ou traitement positive - - - ≥ 1.10 g/l (6.1 mmol/l) ≥ 1g/l ou diabète de type 2 GAJ : glycémie à jeun, GPP, glycémie post-prandiale, TA : Tension artérielle, TT : Tour de taille, T/H : rapport tour de taille sur tour de hanche, Tableau 6 : Définitions du syndrome métabolique 87 B. APOA5 et insulinorésistance On dispose de peu de données dans la littérature. Le déficit en apoAV s’accompagne d’un état d’insulinorésistance chez l’animal : les souris KO apoa5 -/- étaient insulinorésistantes [Gro’05]. Certains polymorphismes de l’APOA5 ont été associés à l’insulinorésistance. Chiu et al. ont réalisé un clamp euglycémique hyperinsulinémique chez 67 sujets américains d’origine caucasienne, normotolérants au glucose, normolipémiques. Les sujets hétérozygotes pour le polymorphisme V153M (VM) étaient significativement plus insulinorésistants que les sujets homozygotes pour l’allèle fréquent (MM), avec une augmentation de leur réponse insulinique, ainsi bien 1ère phase que seconde phase [Chi’05]. De même, pour le polymorphisme SNP4 (-12238 T>C), les sujets homozygotes CC avaient une augmentation significative de l’AUC et du pic d’insuline au cours d’une HGPO, après ajustement sur l’insulinémie à jeun [Mar’03]. En revanche, les polymorphismes -1131T>C et S19W n’étaient pas associés aux paramètres d’insulinosécrétion [Mar’03, Jan’04]. C. Etude des polymorphismes de l’APOA5 dans le syndrome métabolique La majorité des études d’association des polymorphismes de l’APOA5 réalisées dans le syndrome métabolique sont des études cas-témoins. Seules 2 études de cohorte ont été publiées (Tableau 7). 1. Association aux paramètres lipidiques Dans la majorité des études, les allèles rares des polymorphismes de l’APOA5 ont été associés à une augmentation des TG chez les patients présentant un syndrome métabolique, dans des populations d’origine caucasienne ou asiatique (Tableau 7) : -1131T>C [Gra’07, Maa’07, Yam’07a, Nic’07, Kom’08], S19W [Yam’08b, Gra’08], -3A>G et G185C [Yam’08b], V153M [Gra’07], SNP1 et SNP2 [Kis’08]. Seules les 2 études hongroises n’ont pas retrouvée d’association de l’allèle 19W avec les TG [Nic’07, Kom’08]. En revanche, l’association des allèles rares avec un HDLc plus bas était plus inconstantes, retrouvée uniquement dans 3 études [Gra’07, Yam’07a, Yam’08b]. 88 2. Association au risque de syndrome métabolique Les études ont montré de manière inconstante un sur-risque de syndrome métabolique chez les porteurs des allèles rares 19W (2 études / 4) et -1131C (4 études /5) avec des Odds ratio entre 1.30 et 3.62. Les polymorphismes SNP1, SNP2, -3A>G, situés sur le même haplotype que -1131T>C (haplotype APOA5*2), ont aussi logiquement été associés au risque de syndrome métabolique, ainsi que le polymorphisme G185C mais pas V153M (Tableau 7). Toutefois, ces résultats n’étaient pas ajustés sur les TG, ni sur l’IMC dans certaines études, alors que ces paramètres étaient significativement différents entre les porteurs ou non des allèles rares. Ainsi, après ajustement sur les TG réalisé dans 2 études, l’association entre les polymorphismes et le risque de syndrome métabolique n’était plus significative [Gra’07, Dal’08]. Dallongeville et al. ont montré de manière intéressante que l’association du polymorphisme S19W au risque de syndrome métabolique disparaissait après ajustement sur les TG mais pas sur les autres composantes du syndrome métabolique. Par ailleurs, dans cette étude, le choix de la définition du syndrome métabolique (NCEP-ATPIII ou IDF) n’influençait pas les résultats [Dal’08]. Ainsi, les polymorphismes de l’APOA5 ont été associés au risque de syndrome métabolique, mais cette association pourrait seulement refléter leur association aux TG dans cette population. 89 A. Etudes [Référence] Définition SM Population N (Cas/Contrôles) Polymorphismes étudiés Fréquence allèles rares (cas vs contrôles) OR ajusté Dalongeville et al. [Dal’08] NCEP-ATPIII IDF Française WHO-MONICA 932/2206 S19W 6.97 vs 5.69% 1.30 (1.03-1.66)a Kisfali et al. [Kis’08] NCEP-ATPIII modifiée° Hongroise 213/142 IVS3+G476A (SNP2) 1259T>C (SNP1) 8.05 vs 2.47 % 8.29 vs 7.52 % (NS) 3.53 (1.31-9.03) b 0.97 (0.51-1.85) b Maasz et al. [Maa’08] NCEP-ATPIII Hongroise 201/210 -1131T>C 11% vs 6.2 % 3.62 (1.20-10.93) c Niculescu et al. [Nic’08] NCEP-ATPIII Roumaine 279/ - -1131T>C S19W - significatif pour -1131C Yamada et al. [Yam’07a] NCEP-ATPIII modifiée° Japonaise 1017/771 -1131T>C 38.84 vs 30.55 % 1.57 (1.29-1.90) d Yamada et al. [Yam’08b] NCEP-ATPIII modifiée° Japonaise 1522/895 -3A>G S19W G185C (553G>T) 38.89 % vs 30.28% 9.09% vs 6.09% 1.57 (1.32-1.86) d NS 1.62 (1.27- 2.08) d B. Etudes [Référence] Définition SM Population N Prévalence du SM Polymorphismes étudies OR ajusté Allemande* 1354 * 26 % -1131T>C S19W Autrichienne§ 1770 § 28 % Turque 1564 Grallert et al. [Gra’07] Komurcu-Bayrak et al. [Kom’08] NCEP-ATPIII NCEP-ATPIII V153M -1131T>C S19W NS *§ 1.43 (1.04-1.99) * e 1.48 (1.10-1.99) § e NS *§ significatif pour -1131C chez les femmes ° le critère tour de taille est remplacé par IMC > 25 kg/m2 a ajusté sur âge, sexe, centre, b ajusté sur âge, sexe, CT, IDM, AVC; c ajusté sur âge, sexe, IMC, CT, IDM, AVC ; d ajusté sur âge, sexe, tabagisme ; e ajusté sur âge et sexe OR : odds ratio, NS : non significatif, * Etude KORA, § Etude SAPHIR Tableau 7 : Etude des polymorphismes de l’APOA5 dans le syndrome métabolique. A : Etudes cas-témoins, B : Etudes de cohorte 90 IX. APOA5 et interaction gène-nutrition A. Interaction gène-nutrition : effet sur l’IMC et l’obésité Deux études se sont intéressées aux possibles interactions entre apports alimentaires et variants génétiques de l’APOA5 sur l’IMC ou le risque d’obésité [Abe’05, Cor’07]. Dans une première étude, un groupe de 606 hommes allemands présentant une HTG modérée (TG 3,6 g/l en moyenne) et un surpoids (IMC moyen 28 kg/m2) ont été soumis à un régime pauvre en lipides (< 50 g/j) pendant 3 mois. Alors que les IMC n’étaient pas significativement différents initialement entre les porteurs on non porteurs de l’allèle -1131C, au bout de 3 mois de régime, les porteurs de l’allèle -1131C avaient perdu significativement plus de poids que les non porteurs (IMC –13.4 % vs –0.4 %, p=0.002). On constatait par ailleurs une amélioration des paramètres lipidiques (TG, CT, LDLc) similaires dans les 2 groupes sous régime [Abe’05]. Dans la deuxième étude, réalisée dans la cohorte Framingham Offspring Study (2280 sujets des 2 sexes), il existait une association statistiquement significative entre le polymorphisme -1131T>C mais pas S19W et les apports lipidiques sur l’IMC [Cor’07]. Cette interaction était dose-dépendante, sans différence selon le sexe. Ainsi, les porteurs de l’allèle rare -1131C avait un risque plus faible de surpoids (OR 0.61 (0.39-0.98), p=0.032) et d’obésité (OR 0.63 (0.41-0.96), p=0.031) dans le groupe aux apports lipidiques élevés (≥ 30% apports énergétiques journaliers (AEJ)) mais pas pour des apports lipidiques plus faibles (< 30% AEJ). Parmi les AG, les AG mono-insaturés (AGMI) étaient les plus significativement associés à cette interaction polymorphisme-IMC : les sujets consommant le plus d’AGMI (≥ 11% AEJ) et porteurs de l’allèle rare -1131C avait un risque plus faible d’obésité (OR 0.62 (0.41-0.94), p=0.026). Il existait une forte corrélation entre les apports d’AG saturés et d’AGMI dans les enquêtes alimentaires, dans cette cohorte [Ord’02]. Cette relation paradoxale entre une consommation plus élevée d’AGMI et un IMC plus faible a déjà été rapportée pour le variant rare du polymorphisme Pro12Ala de PPARγ [Mim’03]. Pour le polymorphisme -1131T>C, les auteurs ont suggéré que la diminution de la lipolyse médiée par la LPL pourrait diminuer les TG disponibles pour le stockage adipocytaire, d’où l’effet favorable sur le poids en cas de régime hyperlipidique [Cor’07]. 91 Comme dans l’étude précédente, les polymorphismes n’étaient pas associés à l’IMC au début de l’étude. Il n’y avait pas d’interaction gène –nutrition sur l’IMC avec le polymorphisme S19W [Cor’07]. B. Interaction gène-nutrition : effet sur les paramètres lipidiques Dans la même cohorte Framingham Offspring Study, Lai et al. ont montré l’existence d’une interaction entre le polymorphisme -1131T>C et les apports d’AG polyinsaturés (AGPI) sur les TG, les concentrations de remnants, mais pas avec le polymorphisme S19W : les porteurs de l’allèle -1131C avaient des TG et des remnants plus élevés dans le groupe consommant le plus d’AGPI (> 6 % AEJ) mais pas dans le groupe aux apports faibles (< 6 % AEJ) [Lai’06]. Andersen et al. ont également rapporté une interaction significative entre le polymorphisme -1131T>C et les apports en AGMI sur les TG [And’06]. Une autre étude a rapporté une diminution significativement plus importante du cholestérol total chez les porteurs de l’allèle 19W que chez les S19 (- 20 % vs - 8%) sur une période de 8 ans alors que dans le même temps, l’alimentation a évolué dans cette population avec une diminution de la consommation de protéines et de produits d’origine animale avec augmentation de la consommation de fruits et légumes. Aucune différence n’était noté pour le polymorphisme V153M ou -1131T>C. Toutefois, les faibles effectifs (n=117 à 133), l’absence de données alimentaires individuelles, l’absence d’ajustement statistique rendent cette étude peu convaincante, d’autant plus que le lien physiopathologique reste incertain [Hub’06, Hub’07]. En conclusion, le polymorphisme -1131T>C pourrait moduler l’effet des apports lipidiques sur le poids et le risque d’obésité, et également sur les paramètres lipidiques. 92 X. APOA5 et diabète de type 2 Comme on l’a vu précédemment, l’expression du gène APOA5 est régulée par l’insuline et le glucose. L’APOA5 et ses variants pourraient être associées à l’insulinorésistance, au syndrome métabolique, et participer à des interactions gène-nutrition en particulier dans l’obésité. Des équipes se sont donc intéressées à l’influence des polymorphismes l’APOA5 sur le risque de diabète de type 2 et sur la dyslipidémie du diabète de type 2, caractérisée par une HTG et une diminution du HDLc, paramètres associés aux variants de l’APOA5 dans la population générale. A. Polymorphismes de l’APOA5 et risque de diabète de type 2 Une seule étude s’est intéressée spécifiquement au lien entre le risque de survenue d’un diabète de type 2 et la fréquence des polymorphismes de l’APOA5: dans une cohorte prospective de 2490 hommes britanniques, aucune association n’a été mise en évidence entre le risque de survenue de diabète durant les 15 ans de suivi et la fréquence allélique ou génotypique des polymorphismes -1131T>C et S19W. Il n’y avait pas non plus d’association des polymorphismes avec l’ancienneté ou l’âge de survenue du diabète dans cette étude [Tal’06]. Ce résultat a été corroboré par l’absence de différence significative entre les fréquences des polymorphismes -1131T>C et S19W (ou des haplotypes APOA5*2 et APOA5*3) entre les groupes diabétiques et : - les groupes contrôles non diabétiques dans 4 études cas-témoins [Cha’05a, Yan’05, Bau’07, Dor’07] - les données publiées dans la population générale de même origine ethnique dans d’autres études [Est’04, Dor’07, Qi’07]. Il n’y avait pas non plus de différence de fréquence du polymorphisme G182C entre diabétiques et non diabétiques dans une population taiwanaise [Jia’05]. Par ailleurs, le polymorphisme -1131T>C n’était pas plus fréquent chez les patients présentant une néphropathie diabétique [Bau’07]. 93 B. Polymorphismes de l’APOA5 et paramètres lipidiques dans le diabète de type 2 1. Polymorphismes -1131T>C et S19W On dispose de moins d’études que dans la population générale, mais un effet similaire des polymorphismes -1131T>C et S19W sur les TG a été mis en évidence chez les patients diabétiques de type 2 d’origine ethnique variée. Le variant rare du polymorphisme -1131T>C a été associé à des TG significativement plus élevés dans la majorité des études [Cha’05a, Est’04, Yan’05, Bau’07, Dor’07, Qi’07], sauf 2 [Dal’06a, Dor’07]. D’autres études ont également rapporté des TG significativement plus élevés chez les porteurs de l’allèle 19W [Tal’06, Dor’07, Qi’07], mais pas toutes [Dal’06a, Dor’07]. De même, les haplotypes APOA5*2 et APOA5*3 ont été associés à une augmentation significative des TG par rapport à l’haplotype APOA5*1 [Qi’07]. Lorsqu’elle était précisée, l’amplitude de l’effet des variants rares sur les TG dans le diabète de type 2 était comparable aux données obtenues en population générale (+10 à 15 %) [Tal’06, Dor’07]. En revanche, une seule étude a rapporté une association de l’allèle -1131C à un HDLc plus bas (-5.5 %) [Dor’07] et aucune étude pour l’allèle 19W. Esteve et al. ont également publié une association du variant -1131C à une augmentation des fractions LDL petites et denses [Est’04]. 2. Polymorphisme G185C Le polymorphisme G185C a été également associé à des TG significativement plus élevés dans une population taiwanaise avec un effet plus marqué de l’allèle rare chez les diabétiques (+ 43 %) que chez les non diabétiques (+ 26%). Il existait dans cette étude une interaction significative entre le polymorphisme G185C et la glycémie à jeun chez les patients diabétiques, non retrouvée chez les non diabétiques : plus la glycémie à jeun était élevée, plus l’effet de l’allèle rare sur les TG était marqué [Jia’05]. 94 3. Polymorphismes et hypertriglycéridémie modérée dans le diabète de type 2 Les variants rares des polymorphismes de l’APOA5 pourraient favoriser la survenue d’une HTG modérée chez les diabétiques de type 2. En effet, chez des patients diabétiques de type 2 tunisiens, la fréquence de l’allèle rare -1131C était significativement plus élevée dans le groupe TG > 2.2 mmol/l que dans le groupe TG ≤ 2.2 mmo/l) (20.5 vs 13.5%, p=0.011) [Cha’05a]. De même, le risque d’HTG modérée (TG>3 mmol/l) était significativement augmenté chez les porteurs de l’allèle rare du polymorphisme G182C chez des diabétiques taiwanais (OR 3.81 (1.73-8.40), p<0.001) [Jia’05]. On ne dispose pas d’étude sur l’effet des polymorphismes de l’APOA5 sur le risque d’HTG sévère chez les diabétiques de type 2. C. Concentrations plasmatiques d’apoAV chez les diabétiques de type 2 1. Concentrations d’apoAV et relation avec les triglycérides Les concentrations plasmatiques d’apoAV chez les patients diabétiques de type 2 apparaissent très hétérogènes, comme dans la population générale, avec des discordances selon les études quant à leur corrélation avec les concentrations plasmatiques de TG. Les concentrations plasmatiques d’apoAV chez les diabétiques de type 2 seraient plus basses que chez les non diabétiques selon Ishihara et al. (69.4+/-44.3 µg/l vs 179.2+/-74.8 µg/l, p<0.01) avec une corrélation négative aux concentrations plasmatiques de TG [Ish’05]. Dans l’étude de Pruneta et al., il n’y avait pas de différence significative de concentrations plasmatiques d’apoAV entre diabétiques et non diabétiques, ni de corrélation entre concentration d’apoAV et les TG [Pru’05a]. En revanche, 3 autres études ont retrouvé des concentrations moyennes d’apoAV plus élevées chez les patients diabétiques que les valeurs normales précédemment publiées en population générale, avec une corrélation positive (r=0.40 à 0.60) entre les concentrations plasmatiques d’apoAV et de TG [Dal’06a, Alb’07, Kah’07]. Les valeurs moyennes de concentrations d’apoAV étaient assez proches dans ces 3 études, mais avec des intervalles de variation importants : 268+/-98 µg/l [Kah’07], 275 +/-30 µg/l [Alb’07] et 257+/156 µg/l [Dal’06a]. 95 Dans l’HTG sévère, Schaap et al. ont également montré une augmentation significative des concentrations d’apoAV chez les diabétiques par rapport aux témoins non diabétiques (respectivement 2941 vs 1005 µg/l) [Sch’ 06]. 2. Concentrations d’apoAV et polymorphismes de l’APOA5 Chez les patients diabétiques de type 2, les concentrations d’apoAV étaient significativement plus élevées chez les porteurs de l’allèle rare 19W et plus basses chez les porteurs de l’allèle rare -1131C dans une étude [Dal’06a], comme retrouvé dans la population générale [Tal’06, Vae’06], ou chez les patients avec une HTG sévère [Hen’07, Sch’06]. 3. Concentrations d’apoAV en phase post-prandiale 3 équipes ont mis en évidence une augmentation post-prandiale de l’apoAV chez les patients diabétiques de type 2 après un repas riche en graisses [Pru’05a, Ten’07, Kah’07]. Cette augmentation était significativement corrélée à l’augmentation postprandiale des TG (VLDL et chylomicrons) dans deux études [Ten’07, Kah’07] mais pas dans une autre [Pru’05a], avec peut-être un défaut de puissance dans cette dernière. Néanmoins, il n’y avait pas de corrélation entre les concentrations plasmatiques d’apoAV basale ou post-prandiale et l’activité LPL [Pru’05a, Kah’07] Ces données suggèrent que l’apoAV ne joueraient pas un rôle direct ou immédiat sur la régulation de la triglycéridémie post-prandiale dans le diabète de type 2, et que l’augmentation post prandiale de l’apoAV ne pourrait qu’être un reflet de l’augmentation des chylomicrons et VLDL en phase post-prandiale. En conclusion, les variants rares des polymorphismes de l’apoAV ne favoriseraient pas la survenue d’un diabète de type 2, mais ils sont associés à une augmentation de la triglycéridémie comme dans la population générale, et pourraient favoriser la survenue d’une HTG modérée. Les données chez les patients diabétiques de type 2 confirment une corrélation positive entre les concentrations plasmatiques d’apoAV et les TG chez l’homme. 96 XI. APOA5 et risque cardiovasculaire On a vu précédemment que les variants rares des polymorphismes de l’APOA5 ont été associés dans la littérature à des paramètres lipidiques pro-athérogènes : triglycérides plus élevés, HDLc plus bas, LDL petites et denses, ainsi qu’à différents types de dyslipidémies athérogènes. On dispose actuellement de peu de données concernant l’association de l’APOA5 à des marqueurs intermédiaires du risque cardiovasculaire. En revanche, beaucoup d’études, majoritairement des études cas-témoins, ont exploré l’association entre les polymorphismes de l’APOA5 et la survenue d’évènements cardiovasculaires, coronariens ou d’accidents vasculaires cérébraux (AVC). Par ailleurs, des travaux expérimentaux récents chez l’animal sont en faveur d’un rôle athéroprotecteur de l’apoAV A. Arguments expérimentaux en faveur d’un rôle athéroprotecteur de l’apoAV Dans un modèle de souris présentant une dyslipidémie mixte (souris ApoE2-K1), Mansouri et al. ont montré que la surexpression du gène humain APOA5 diminuait non seulement les TG, mais réduisait significativement l’apparition des lésions athéromateuses aortiques d’environ 50 %. Par ailleurs, cet effet protecteur était majoré par l’administration de fénofibrate, activateur PPARα, qui augmentait l’expression hépatique de l’ARNm de l’APOA5 et des taux circulants d’apoAV [Man’08]. B. Polymorphismes de l’APOA5 et marqueurs intermédiaires du risque cardiovasculaire 1. Etudes d’association à l’épaisseur intima-média carotidienne (EIMc) L’EIMc est considéré comme un marqueur prédictif précoce d’IDM ou d’AVC ischémique chez les sujets asymptomatiques [Ole’99]. Deux études ont été publiées concernant l’association des polymorphismes de l’APOA5 à l’EIMc avec des résultats discordants. 97 Dans la Framingham Heart Study (n=2267), l’haplotype APOA5*3 (portant le polymorphisme S19W) était associé à augmentation significative de l’EIMc au niveau de la carotide commune alors que l’haplotype APOA5*2 (portant notamment le polymorphisme -1131T>C) était associé à augmentation de l’EIMc uniquement chez les sujets obèses. L’effet était indépendant des autres FRCV et des paramètres lipidiques dont les TG [Elo’06]. En revanche, dans l’étude beaucoup moins puissante (n=444) de van der Vleuten et al., les porteurs des allèles rares des polymorphismes -1131T>C et S19W ne présentaient pas d’augmentation significative de l’EIMc [Van’07]. 2. Etudes d’association à la CRP Seules 2 études, aux résultats là encore discordants, se sont intéressées à l’association des polymorphismes de l’APOA5 à la CRP : Hubacek n’a pas retrouvé chez des caucasiens [Hub’05b] l’association entre le variant -1131C et l’augmentation de la CRP décrite chez des Coréens [Jan’04]. C. Etudes d’association des polymorphismes de l’APOA5 au risque cardiovasculaire 1. Etudes cas-témoins a. Etudes d’association au risque coronarien Quinze études cas-témoins réalisées dans des populations d’origines ethniques variées ont été publiées avec des résultats discordants. Les polymorphismes -1131T>C et S19W ont été les plus étudiés (Tableau 8). Toutes les études ont retrouvé l’association significative entre les allèles rares des polymorphismes étudiés et la triglycéridémie dans les groupes contrôles ou l’ensemble de population étudiée, sauf 2 études avec le polymorphisme S19W [Lee’04, Rui’05] une avec G185C [Rui’05], une où les données n’étaient pas disponibles [Yam’08a]. Dans les groupes de patients coronariens, cette association aux TG a été également retrouvée [Bi’04, Sza’04, Cha’05a, Liu’05, Tan’06] sauf dans une étude avec le poly -1131T>C [Hub’04a]. En revanche, seules 2 études dans les groupes témoins [Lee’04, Hsu’06], et une 98 seule étude dans le groupe coronarien [Liu’05], ont retrouvé une association de l’allèle -1131C à une diminution du HDLc. La moitié des études cas-témoins sur (6/12) ont rapporté une augmentation significative de la fréquence d’une coronaropathie chez les porteurs de l’allèle rare C du polymorphisme -1131 T>C par rapport aux porteurs de l’allèle sauvage, chez les caucasiens [Sza’04, Vae’06] et chez les asiatiques [Bi’04, Liu’05, Tan’05, Yan’05]. L’augmentation du risque coronarien chez les porteurs de l’allèle rare -1131T>C variait entre 1,3 et 2,3 fois. Par ailleurs l’étude de Bi et al. a montré en plus un effet indépendant du polymorphisme -482T>C de l’APOC3 [Bi’04] et celle de Vaessen et al. un effet indépendant des concentrations plasmatiques d’apoAV [Vae’06] (Tableau 8). Concernant le polymorphisme S19W, une seule étude sur 7 a mis en évidence une augmentation de la fréquence de l’allèle rare 19W dans le groupe coronarien par rapport au groupe contrôle (4.7 % contre 0 %) [Liu’05]. Dans l’étude de Hubacek et al., il existait une augmentation de la fréquence des génotypes homozygotes -1131 CC et/ou 19 WW chez des hommes tchèques ayant survécu à un IDM comparé à des témoins, mais pas en terme de fréquence allélique ou de génotypes analysés individuellement entre les cas et les témoins [Hub’04a]. 2 études ont également retrouvé un sur-risque coronarien chez les porteurs chinois de l’allèle rare du polymorphisme et G185C [Hsu’06, Tan’06]. Mais dans d’autres populations japonaise [Yam’08a] ou hispanique [Rui’05], ni le polymorphisme G185C [Rui’05, Yam’08a], ni les polymorphismes -3A>G, SNP2 et SNP1 [Rui’05], n’étaient associés à une augmentation du risque coronarien (Tableau 8). Toutefois ces études présentent un certain nombre de limites rendant leur interprétation et comparaison difficile. Tout d’abord, les critères d’ajustement en particulier des études positives sont très variables. Quatre études positives n’étaient pas ajustées sur les autres facteurs de risque cardiovasculaires (FRCV) [Bi’04, Liu’05, Yan’05, Tan’06]. Les deux autres études positives étaient ajustées sur les FRCV et les paramètres lipidiques, dont les TG pour celles de Szalai [Sza’04] mais pas celle de Vaessen [Vae’06]. Dans cette dernière étude, l’ajustement sur les TG faisait disparaître la significativité des résultats. Deux autres études ajustées sur les FRCV et les TG étaient négatives [Hsu’06, Mar’07]. 99 N (cas / tém) Population Définition des cas Polym. étudiés Freq allèles rares (cas vs témoins) OR § 312/317 chinoise angio -1131T>C 39.9 vs 33.3 %* 1.80 (1.04-1.70) µ [Cha’05a] 74/78 DT a 57/99 non DT b tunisienne clinique + angio -1131T>C 16.2 vs 14.7 % a 14.9 vs 14.6 % b 0.87 (0.41-1.83) a 1.29 (0.6-2.77) b [Dal’06b] 442/475 française pontage angioplastie ou IDM S19W 7.7 vs 4.8 %* 1.46 (0.96-2.23) [Hsu’06] 211/677 chinoise angio -1131T>C G185C 31 vs 29.7% 10.9 vs 6.5 %* 0.86 (0.31-2.41) 2.17 (1.13-4.18) [Hub’04a] 435/2559 tchèque 1er IDM non fatal -1131T>C S19W 10.6 vs 8.5 % 8.7 vs 7.2 % NS NS [Lee’04] 302/107 nordaméricaine angio -1131T>C S19W 8.4 vs 8.4 % 7.0 vs 7.6 % ND [Liu’05] 483/502 chinoise angio -1131T>C S19W 39.1 vs 29.9%* 4.7 vs 0 %* 1.60 (1.24-2.07) ND [Mar’07] 669/244 italienne angio -1131T>C S19W 9.7 vs 8.8 % 5.1 vs 5.1 % 0.85 (0.51-1.41) 1.02 (0.52-1.99) 3.1 vs 3.2 % 14.1 vs 13.9% 9.6 vs 10.2% 10.5 vs 9.0%* 2.1 vs 2.2 % 10.2 vs 9.5% NS pour tous les polym. Références [Bi’04] [Rui’05] 1703/1703 costaricaine 1er IDM non fatal -1131T>C -3A>G S19W SNP2 G185C SNP1 [Sza’03] 308/310 hongrois angio -1131T>C 10.9 vs 5.7 %* 1.98 (1.14-3.48) [Tan’05] 235/262 chinoise angio -1131T>C 40.4 vs 34.3 %* 2.28 (1.22-4.27) µ [Tan’06] 232/302 chinoise angio G185C 7.8 vs 4.0 %* 2.09 (1.14-3.83) [Vae’06] 1034/2031 britannique ECoro fatal ou non -1131T>C S19W 6.9 vs 5.6 %* 5.9 vs 5.9 % 1.30 (1.01-1.69) 0.95 (0.72-1.24) [Yam’08a] 1328/2105 japonaise IDM clinique + angio S19W G185C ND NS NS 113 DT /155 chinoise angio -1131T>C 37.2 vs 27.7 %* ND [Yan’05] * p<0.05, § OR : Odds ratio du risque cardiovasculaire des porteurs des allèles rares des polymorphismes étudiés versus porteurs des allèles fréquents, µ CC vs TT. Angio : angiographique, DT : diabétique de type 2, ECoro : événement coronarien, IDM : infarctus du myocarde, Freq : fréquence, ND : non disponible, NS : non significatif, Tem : témoin. Tableau 8 : Association entre les polymorphismes de l’APOA5 et la survenue d’évènements coronariens - Etudes cas-témoins 100 Ensuite, des critères très variables ont été utilisés pour définir les cas. Se pose le problème de la pertinence des critères purement angiographiques pour définir les cas, dont la définition varie selon les études, comparés à des critères « durs » d’événements coronariens cliniques. Le choix des témoins est également crucial dans ce type d’études. Enfin, des problèmes de puissance statistique insuffisante peuvent être évoqués pour les populations dans lesquelles les polymorphismes sont rares : la majorité des études positives pour le polymorphisme -1131T>C (4/6) ont été réalisées dans des populations asiatiques dans lesquelles la fréquence de l’allèle -1131C est proche de 30 % alors que chez les caucasiens, la fréquence est inférieure à 10 %. Il faudrait peut-être des populations de plus grande taille comme dans l’étude de Vaessen pour pouvoir mettre en évidence une différence significative chez les caucasiens [Vae’06]. b. Etudes d’association au risque d’AVC ischémiques Deux études cas-témoins hongroises ont étudié l’association des polymorphismes -1131T>C [Hav’06] et S19W [Maa’08] au risque d’AVC ischémiques. Les allèles rares des 2 polymorphismes étaient associés à une augmentation significative des TG chez les patients ayant présenté un AVC ischémique. La fréquence de l’allèle -1131C était significativement plus élevée dans le groupe AVC que dans le groupe témoin (10-12 % vs 5%) [Hav’06] alors que la fréquence de l’allèle 19W n’était significativement plus élevée que dans le sous groupe d’AVC ischémiques des gros vaisseaux (10.9 vs 4.6 %), mais pas pour les AVC des petits vaisseaux ou mixtes [Maa’08]. Après ajustement sur les FRCV mais pas sur les TG, l’allèle -1131C était associé à un risque significativement plus élevé d’AVC ischémique quelqu’en soit le type (OR 2.1 (1.3-4.7)) [Hav’06] et l’allèle 19W à un risque significativement plus élevé d’AVC ischémiques des gros vaisseaux seulement (OR 2.1 (1.18-3.84) [Maa’08]. On ne sait donc pas si ce sur-risque était indépendant des TG. 2. Etudes de cohorte Quatre études de cohorte ont étudié l’association des polymorphismes -1131T>C et S19W au risque cardiovasculaire. Leurs caractéristiques sont détaillées dans le tableau 9. 101 Les 2 premières, NPHSII (Northwick Park Heart Study II) [Won’03] et Framingham [Lai’04], ont étudié la relation entre les polymorphismes et la survenue primaire d’évènements coronariens. La 3ème est une étude de cohorte allemande de sujets normolipémiques, apparentés à des patients présentant une HCF, dans laquelle a été étudié l’association des polymorphismes au risque cardiovasculaire (coronarien, vasculaire cérébral ou périphérique et chirurgie vasculaire) [Van’07]. La 4ème est une étude de suivi de la progression angiographique de l’athérome coronarien en prévention secondaire chez des hommes ayant subi un pontage aorto-coronarien avec un HDL ≤ 1.1 mmol/l, dérivée de la LOCAT study, étude d’efficacité du gemfibrozil versus placebo [Tal’04]. Dans la cohorte allemande et dans l’étude NPHSII, aucun des polymorphismes -1131T>C ou S19W n’était associé à une augmentation significative du risque cardiovasculaire ou coronarien [Won’03, Van’07]. Toutefois, dans l’étude NPHSII, l’haplotype porteur du polymorphisme S19W (APOA5*3) était le 4ème haplotype associé au risque cardiovasculaire, et celui associé aux TG les plus élevés [Won’03]. Dans la cohorte de Framingham, seules les femmes porteuses de l’allèle rare -1131C présentaient un risque d’IDM significativement plus élevé par rapport aux porteuses de l’allèle sauvage (OR=1.85, p=0.04) [Lai’04]. Dans l’étude LOCAT, on notait seulement une tendance non significative à la progression angiographique de l’athérome coronarien (diminution du diamètre coronarien moyen) chez les porteurs de l’allèle rare 19W (p=0.08) [Tal’04]. Réf Nom de l’étude Population étudiée N (H/F) Durée (ans) Fréq. allèle -1131C Fréq. allèle 19W % Evt Coro Association au RCV [Won’03] NPHSII Britannique 2808 /0 9 6.0 % 5.7 % 6.7 % NS [Lai’04] Framingham Nord Américains Blancs 1129 / 1262 22,5 6.9 % 5.9 % 9.8 % S pour les femmes -1131C [Van’07] - Allemande 208/ 246 5 8% 11 % 4.9 % NS [Tal’04] LOCAT Finlandaise 372 /0 2 9.5 % 7.2 % ND NS Evt Coro : évènements coronariens, Freq : fréquence, H/F : hommes/femmes, ND: non donné, NS : non significatif, S: significatif, Réf : référence, RCV : risque cardiovasculaire Tableau 9 : Association entre les polymorphismes -1131T>C et S19W de l’APOA5 et la survenue d’évènements cardiovasculaires - Etudes de cohorte 102 En conclusion, ces résultats illustrent la difficulté à mettre en évidence un lien statistique entre les polymorphismes géniques et les maladies cardiovasculaires. Un certain nombre d’études cas-témoins ont mis en évidence une augmentation du risque coronarien et d’AVC ischémiques chez les porteurs de l’allèle rare du polymorphisme -1131T>C de l’APOA5, mais non clairement confirmée dans les études de cohorte. Les résultats sont beaucoup plus incertains pour le polymorphisme S19W. Par ailleurs, les données sont insuffisantes pour préciser si cette augmentation du risque cardiovasculaire est liée à l’effet des polymorphismes sur les TG ou est un effet indépendant. Les liens entre l’APOA5 et le risque cardiovasculaire pourraient être précisés par la réalisation d’études de cohorte dans des populations à fréquence allélique plus élevée (comme les asiatiques) ou ciblant des populations à risque cardiovasculaire plus élevé, ou encore par la réalisation de méta-analyses. La génétique des maladies cardiovasculaires est une question complexe en raison de la multiplicité des gènes potentiellement impliqués et des interactions gènes - environnement qui modulent l’expression de ces gènes. 103 XII. Mutations de l’APOA5 identifiées chez des patients avec HTG sévères Comme on l’a vu dans la revue de la littérature, le gène APOA5 s’est révélé être un gène candidat de choix pour l’étude des HTG. Plusieurs équipes se sont intéressées, comme la nôtre, à la recherche et à la caractérisation de mutation de l’APOA5 chez des patients présentant une HTG sévère, généralement définie par des TG > 10 mmol/l. Nous présenterons ici les mutations identifiées dans la littérature. Les mutations décrites par notre équipe seront détaillées dans la partie expérimentale. La comparaison des données sera réalisée dans la 3ème partie « discussion » de ce mémoire. A. Mutations avec troncature prématurée de l’apoAV L’équipe italienne de Priore Oliva et al. a successivement décrit 3 mutations de l’APOA5 en séquençant le gène dans une cohorte de 30 patients avec HTG sévère et pour lesquels aucune mutation de la LPL ou de l’APOC2 n’avait été retrouvée. Ils ont identifiés 2 mutations non-sens (Q148X et Q97X) et une mutation intronique (c.161 + 3g>c), toutes responsables d’une troncature prématurée de l’apoAV [Pri’05c, Pri’06, Pri’08]. Ces mutations n’ont pas été retrouvées dans une cohorte de 100 témoins normolipémiques. Une autre mutation intronique, proche de la précédente (c.161 + 5g>c), a également été décrite [Hen’08]. 1. Mutation Q148X La mutation Q148X est l’une des deux premières mutations identifiées en 2005 avec la mutation Q139X, qui sera décrite dans la partie expérimentale. Cette mutation a été identifiée à l’état homozygote chez un enfant italien, d’origine tunisienne, qui a présenté à partir de l’âge de 5 ans, plusieurs épisodes d’HTG sévère (TG>50 mmol/l) avec des douleurs abdominales et une xanthomatose éruptive, sans épisode de pancréatite aiguë [Pri’05c]. L’apoCIII était augmentée (27.4 mg/dl, normale 7 à 10). Son génotype APOE était E3/E3 et il portait également le variant rare du polymorphisme -482C>T à l’état homozygote. Le 104 traitement par des TG à chaîne moyenne (TCM) s’est révélé inefficace. En revanche, l’association d’un régime pauvre en graisses (< 20 g/j) et d’une supplémentation en AG omega 3 (3.4 g/j) a permis de maintenir les TG entre 1.96 et 9.12 mmol/l pendant les 3 années de suivi (Tableau 10). L’enquête familiale a permis de retrouver la mutation Q148X chez 10 apparentés à l’état hétérozygote dont chez les 2 parents, cousins germains. Aucun d’entre eux n’a présenté d’HTG sévère. Un porteur hétérozygote de la mutation présentait une dyslipidémie mixte modérée (II.3). Certains membres de la famille présentaient une HTG modérée qu’ils soient porteurs (II.2, III.1, III.2, III.6, III.7) ou non (II.1, III.5) de la mutation, avec une forte pénétrance du surpoids (9/12) ou de l’obésité (2/12) ainsi que de l’hyperglycémie modérée ou du diabète de type 2 (5/12) chez les adultes, traduisant probablement une forte prévalence du syndrome métabolique dans cette famille. Toutefois, le sujet le plus gros (III.3) avec un diabète de type 2, porteur de la mutation Q148X, était normotriglycéridémique (Figure 20). I ? ? 1 2 II 1 3 2 4 III 1 2 3 4 5 6 7 1 2 8 9 IV Carré : femme, Cercle : homme, Figure noire pleine : homozygote Q148X, Figure à moitié pleine noire : hétérozygote Q148X, Flèche : cas index, ? : patient non génotypé. Figure 20 : Arbre généalogique de la famille Q148X. D’après [Pri’05c] 105 Les analyses de ségrégation dans la famille ont permis de mettre en évidence que l’haplotype mutée Q148X portait également le variant rare 19W. Les porteurs hétérozygotes de la mutation Q148X présentaient tous comme second haplotype, un haplotype sauvage APOA5*1. La mutation Q148X introduit un codon stop prématuré et prédit la formation d’une protéine tronquée de 135 AA, en amont des domaines de liaison à l’héparine (AA 186-227) , aux lipides (AA 192-238 et 301-343) et d’activation de la LPL (192-238) [Loo’05, Sun’06, Won’07]. L’activité LPL post-héparinique du cas index était diminuée (5.08 +/- 0.39 µmol AG/ml/h, normale entre 8 et 15), avec une activité LH normale. Les activités LPL des parents et du frère du cas index étaient normales. Priore Oliva et al. ont également montré que l’activité LPL d’un témoin était significativement réduite en présence du plasma du cas index, suggérant la présence d’un inhibiteur de la LPL dans le plasma du cas index. Cette action inhibitrice du plasma du cas index pourrait être liée à la fois à l’absence d’apoAV activatrice et à l’augmentation de l’apoCIII, inhibiteur de la LPL [Pri’05c]. Il n’a pas été réalisé d’autres tests fonctionnels permettant de documenter la perte de fonction induite par la mutation. On ne sait pas non plus si la protéine tronquée prédite par la mutation était présente dans la circulation, liée ou non aux lipoprotéines. Priore Oliva et al. ont donc identifiée l’une des 2 premières mutations faux–sens de l’APOA5 responsable à l’état homozygote d’un syndrome précoce d’hyperchylomicronémie sévère avec défaut d’activité lipolytique. Les hétérozygotes n’exprimaient pas la mutation sous forme d’HTG sévère dans cette étude [Pri’05c]. 2. Mutation Q97X La mutation Q97X a été identifiée en premier lieu à l’état homozygote par Priore Oliva et al. chez un adolescent italien qui avait présenté à l’âge de 2 ans une syndrome hyperchylomicronémique (TG 9.65 mmol/l) avec xanthomatose éruptive sans pancréatite aiguë [Pri’08]. Sous régime pauvre en graisses et en sucres simples avec AG omega 3 (3 g/j), les TG sont restés entre 2.82 et 5.28 mmol/l pendant 2 ans (de 12 à 14 ans), avec une nouvelle poussée d’HTG sévère à l’âge de 15 ans (TG 12.03 mmol/l). Le cas index n’avait pas de 106 surpoids ni de diabète. Son génotype de l’APOE était E3/E4 et il était homozygote CC pour le polymorphisme -482C>T (Tableau 10). L’enquête familiale a permis de mettre en évidence la mutation à l’état hétérozygote chez les 2 parents et chez son frère de 7 ans, tous normolipémiques. Le cas index et ses apparentés ne portaient aucun allèle rare des polymorphismes classiques de l’APOA5 (-1131T>C,-3A>G, S19W, SNP2, SNP1). La mutation Q97X introduit un codon stop prématuré et prédit la formation d’une protéine tronquée, comme la mutation Q148X, en amont des domaines de liaison à l’héparine (AA 186-227), aux lipides (AA 192-238 et 301-343) et d’activation de la LPL (192-238) [Loo’05, Sun’06, Won’07]. La protéine tronquée prédite par la mutation n’a pas été mise en évidence dans le plasma du cas index en western blot. L’activité LPL post-héparinique du cas index mesurée à l’âge de 12 ans, en situation d’HTG modérée (TG 3.73 mmol/l) était normale (9.5 µmol AG/ml/h, normale entre 8 et 15). En revanche, les concentrations plasmatiques d’apoAV étaient indétectables chez le cas index confirmant la déficience complète en apoAV et étaient normales chez son père. Les concentrations plasmatiques d’apoCIII étaient légèrement augmentées chez le cas index et normales chez son père. On ne dispose pas de test fonctionnel complémentaire dans cette étude. Priore Oliva et al. ont donc identifiée la 3ème mutation faux–sens de l’APOA5 décrite dans la littérature de l’APOA5 responsable à l’état homozygote d’un syndrome précoce d’hyperchylomicronémie sévère avec déficience en apoAV. Les hétérozygotes n’exprimaient pas la mutation sous forme d’HTG sévère [Pri’08]. 3. Mutation c.161 + 3g>c (IVS3 + 3g>c) La mutation intronique c.161 + 3g>c a été identifiée par l’équipe de Priore Oliva et al. en 2006, à l’état hétérozygote, chez un homme de 51 ans avec une HTG sévère (TG 15.9 mmol/l), asymptomatique, de poids normal, non diabétique, sans pathologie cardiovasculaire associée [Pri’06]. 107 L’enquête familiale a révélé que son père, âgé de 75 ans, présentant une HTG sévère (TG 47.6 mmol/l) avec IDM à 61 ans, était également porteur hétérozygote de la mutation. On ignore l’ancienneté et l’âge de révélation de cette HTG sévère ainsi que les éventuels autres facteurs de risque cardiovasculaire associés chez ce sujet. La fille du cas index, âgée de 16 ans, avait un bilan lipidique normale et n’était pas porteuse de la mutation. Le cas index et son père étaient tous les deux hétérozygotes pour le polymorphisme -1131T>C, l’allèle rare -1131C étant situé semble-t-il sur le même chromosome que la mutation. Aucun ne portait le variant 19W. Le deuxième haplotype non muté était probablement un haplotype APOA5*1. Le cas index était homozygote T/T pour le polymorphisme -482 C>T de l’APOC3, et son père était hétérozygote C/T. Tous les deux avaient un génotype APOE E3/E4. L’activité LPL du cas index était modérément diminuée (4.5 µmol AG/ml/h, normale entre 9.5 +/- 2.5), avec une concentration d’apoAV normale (269 µg/l, normale 258 +/- 146) et une concentration d’apoCIII augmentée (15.3 mg/l, normale 5.6 +/- 2) (Tableau 10). L’analyse informatique a révélé que la mutation c.161 + 3g>c est située au niveau d’un site d’épissage donneur de l’intron 3, suggérant un défaut d’épissage. Ce défaut d’épissage a été caractérisé in vitro dans un modèle cellulaire exprimant la mutation : le préARNm muté était plus court de 110 pb avec une excision complète de l’exon 3. La réunion des exons 2 et 4 créait un codon stop prématuré dans l’exon 4. La transcription de cet ARNm correspondrait à un peptide tronqué de 18 AA, avec absence de tous les domaines fonctionnels connus de la protéine. Priore Oliva et al. ont donc décrit la 1ère mutation intronique de l’APOA5, responsable d’un tableau familial d’HTG sévère à l’état hétérozygote, avec défaut de lipolyse. Cette mutation entraîne un défaut d’épissage et une troncature très précoce de la protéine. Le possible déficit partiel en apoAV n’était pas détectable sur la mesure de concentration plasmatique d’apoAV, normale chez le cas index [Pri’06]. 4. Mutation c.161 + 5g>c (IVS3 + 5g>c) La mutation c.161 + 5g>c a été identifié en 2007 par Henneman et al., à l’état homozygote, chez une femme hollandaise de 31 ans, qui présentait une HTG sévère (TG 19.4 108 mmol/l) découverte fortuitement, asymptomatique, sous contraception oestro-progestative. Son poids était normal [Hen’07]. Sous régime pauvre en graisses, les TG sont restés entre 6 et 13 mmol/l puis se sont descendus à 1.80 mmol/l après l’arrêt de la pilule. Toutefois, elle a présenté un nouvel épisode d’HTG majeure durant sa grossesse (TG à 54 mmol/l), avec normalisation dans le post-partum. La patiente présentait un génotype APOE de type E3/E2, était homozygote S2/S2 pour le polymorphisme Sst-1 de l’APOC3. L’apoAV était indétectable dans son plasma avec une augmentation de l’apoCIII en période d’HTG (Tableau 10). L’enquête familiale a révélé les parents du cas index étaient tous les deux porteurs à l’état hétérozygote de la mutation c.161 + 5g>c. Le père était normolipémique et la mère présentait une dyslipidémie mixte modérée (CT 6.7 mmol/l, TG 3.9 mmol/l) associée à une obésité (IMC 30.2 kg/m2). Les analyses de ségrégation des haplotypes ont montré que l’haplotype muté portait également le variant rare du polymorphisme -1131T>C. Le second haplotype des hétérozygotes était un haplotype sauvage APOA5*1. L’analyse informatique a révélé que cette mutation est située au niveau d’un site d’épissage donneur de l’intron 3, avec probable défaut d’épissage. On ne disposait pas de test fonctionnel, ni de dosage d’activité LPL. Bien que l’implication de la mutation ne soit pas formellement prouvée dans cette étude, la mutation c.161 + 5 g>c est probablement responsable d’un défaut d’épissage avec troncature précoce de la protéine, par analogie avec la mutation c.161 + 3g>c. Le déficit en apoAV était confirmé par une concentration plasmatique d’apoAV indétectable chez le cas index. En revanche, l’expression phénotypique de la mutation c.161 + 5g>c était très différente de la précédente puisqu’elle s’exprimait uniquement à l’état homozygote sous forme d’une HTG sévère, révélée à l’âge adulte, probablement induite par les oestrogènes, car apparaissant uniquement sous pilule et durant la grossesse. Les hétérozygotes n’exprimaient pas d’HTG sévère [Hen’07]. 109 MUTATIONS Q148X Q97X C.161 + 5G>C C.161 + 3G>C C.161 + 3G>C E255G G271C H321L [Pri’05c] [Pri’08] [Hen’07] [Pri’06] [Pri’06] [Dor’08] [Dor’08] [Dor’08] Statut HMZ/HTZ HMZ HMZ HMZ HTZ HTZ HTZ HTZ HTZ Age de découverte 5 ans 2 ans 31 ans 51 ans 75 ans ? 32 ans ? 43 37 Récurrence +++ + Non sauf grossesse ? ? grossesse + + TG max (mmol/l) > 50 12.03 54 15.9 47.6 75 20 63.4 TG entre poussées (mmol/l) 1.96 à 9.12 2.83 à 5.90 Normalisés après arrêt pillule ? ? 2 à 10 6.30 8.2 Pancréatites aiguës non non non non non non non OUI Diabète de type 2 non non non non non non non OUI MCV non non non non OUI non non non normal 19.5 normal 24 - - 28 24.6 indétectable indétectable indétectable normale (269 µg/l) - - élevée - diminuée (≈ 50 %) normale (sans htg) - diminuée (≈ 50 %) - - normale - TT WW TT SS CC SS TC SS TC SS TT SW CC SS TT SW E3/E3 TT E3/E4 CC E3/E2 E3/E4 TT E3/E4 CT Référence IMC (kg/m2) [apoAV] plasmatique Activité LPL post-héparinique Poly. APOA5 -1131T>C S19W Autres variants génétiques APOE APOC3 -482C>T APOC3 Sst-I LPL S2/S2 W86G (hmz) P207L (htz) [ApoAV]: concentation d’apoAV, Hmz : homozygote, Htz : hétérozygote, MCV : maladies cardiovasculaires, Poly : polymorphismes Tableau 10 : Caractéristiques des patients présentant une HTG sévère et porteurs de mutations de l’APO5, identifiés dans la littérature. 110 B. Mutations faux –sens de l’APOA5 3 mutations faux-sens ont été identifiées en 2008 par Dorfmeister et al. dans une cohorte de 130 patients d’origine britannique, hollandaise ou tchèque, présentant une HTG sévère (TG > 10 mmol/l), les mutations E255G, G271C, H321L. Aucune enquête familiale n’a été possible chez les 3 cas index. Dans la même cohorte, ont été identifié deux mutations introniques (IVS1 + 87 g>a et IVS2 + 45t>c) n’affectant pas l’épissage en analyse informatique [Dor’08]. Le variant A315V a également été décrit dans cette cohorte chez 3 patients tchèques [Dor’08] et chez un patient de la cohorte de Wang et al. [Wan’07b], mais ce variant avait précédemment été identifié comme un variant polymorphique dans une cohorte tchèque [Hub’08b]. 1. Description des cas index a. Mutation E255G La mutation E255G a été décrite à l’état hétérozygote chez une femme de 32 ans, d’origine asiatique, qui a présenté une dyslipidémie de type I gestationnelle, récurrente lors de ces deux grossesses avec TG à 75 mmol/l et xanthomatose éruptive. Entre ces grossesses, les TG oscillaient entre 2 et 10 mmol/l. Elle était également hétérozygote pour le polymorphisme S19W (Tableau 10). Toutefois le variant E255G a été retrouvé dans une cohorte de témoins asiatiques avec une fréquence de 1.7% mais pas dans une cohorte de témoins caucasiens. Les TG n’étaient pas significativement différents chez les porteurs de l’allèle G que chez les non porteurs. Le variant E255G est donc possiblement un polymorphisme rare de population chez les asiatiques, dont l’association aux TG n’est pas établie [Dor’08]. Par ailleurs le cas index E255G était également homozygote pour le variant W86G de la LPL [Dor’08], préalablement associé à des dyslipidémies de type I pédiatriques [Mai’97]. Des HTG gestationnelles sévères, surtout au 3ème trimestre, ont déjà été rapporté chez des patientes présentant des mutations homozygotes ou hétérozygotes composites de la LPL [Mur’98, Als’02] (Tableau 10). 111 b. Mutation G271C Cette mutation a été identifiée à l’état hétérozygote chez une allemande de 43 ans qui présentaient une HTG sévère persistante (TG à 20 mmol/l) avec poussées de pancréatites aiguës. Elle avait un surpoids modéré, et pas d’antécédents familiaux cardiovasculaires ou de dyslipidémie. Sous régime pauvre en graisses, ses TG ont diminué à 6.30 mmol/l. Sa concentration d’apoAV plasmatique était très augmentée (3762 µg/l, moyenne des témoins 257 µg/l). Son activité LPL post-héparinique était normale ainsi que la masse de LPL. La patienta présentait également le variant rare -1131C à l’état homozygote. Ses deux haplotypes mutés et non mutés étaient donc probablement des haplotypes APOA5*2. Le séquençage de la LPL ou l’APOC2 n’a pas révélé d’anomalie. La mutation G271C n’a été retrouvée chez les 265 sujets contrôles [Dor’08] (Tableau 10). c. Mutation H321L La mutation H321L a été identifiée à l’état hétérozygote chez un homme tchèque de 46 ans, qui présentait une dyslipidémie non traitée depuis l’âge de 28 ans, avec HTG sévère à l’âge de 37 ans (TG à 63.4 mmol/l) avec pancréatite aiguë et diabète de type 2, sans surpoids. Il y avait des antécédents de diabète de type 2 et d’HTA chez sa mère et de dyslipidémie sévère (non précisée) chez son père. Le patient était hétérozygote pour le polymorphisme S19W. Le séquençage de l’APOC2 était normal mais celui de la LPL a révélé la présence de la mutation hétérozygote P207L, décrite chez les Québécois et associée à une diminution de 50 % de l’activité LPL post-héparinique [Jul’98]. On ne dispose pas d’activité LPL, ni de dosage d’apoAV chez ce sujet. La mutation H321L n’a été retrouvée chez les 265 sujets contrôles [Dor’08] (Tableau 10). 2. Etudes fonctionnelles des mutations E255G, G271C, H321L. a. Effet sur la lipolyse in vitro Dorfmeister et al. ont testé l’impact fonctionnel des 3 mutations sur la lipolyse des LRTG in vitro grâce à des protéines recombinantes mutées mise en présence de VLDL et de 112 LPL liée aux HSPG. Comparées à la protéine apoAV sauvage, les protéines ApoAV-L321, -G255 activaient significativement moins la LPL, respectivement -36 et -25 %. En revanche, la protéine apoAV-C271 avait un effet non significatif sur l’activation de la LPL (-11%) [Dor’08]. b. Effet sur la liaison aux récepteurs Les protéines apoAV-L321, -E255 se liaient de manière comparable à la protéine sauvage au récepteur LR8 (famille des R-LDL) et LRP1 alors que l’apoAV-C271 ne se liait pas à ces deux récepteurs [Dor’08]. c. Western blot L’analyse des protéines apoAV recombinantes en western blot en condition non dénaturante a montré que l’apoAV-C271 apparaissait sous forme de 2 bandes, une majoritaire inhabituelle de 120 kDa environ et une minoritaire classique d’environ 40 kDa, suggérant la formation de multimères d’apoAV. Les autres protéines recombinantes migraient de manière attendue vers 40 kDa [Dor’08]. 3. Implication des 3 mutations non-sens en pathologie L’implication des mutations E255G et H321L dans les phénotypes des cas index n’est pas certaine puisque ceux-ci présentaient également soit une mutation homozygote de la LPL (W86G), soit une mutation hétérozygote de l’apoAV, impliquées dans les HTG sévères dans la littérature [Mai’97, Jul’98]. De plus, le variant E255G semble être un polymorphisme de population asiatique, peu fréquent sans association aux TG dans cette étude. Toutefois, ces 2 variants pourraient contribuer, même modestement, à l’HTG des cas index puisqu’ils s’accompagnaient d’un défaut d’activation de la LPL in vitro [Dor’08]. L’hétérozygotie pour le polymorphisme S19W pourrait également influencer l’expression phénotypique chez ces 2 patients. La mutation G271C n’influençait pas l’activité LPL in vitro, en accord avec l’activité LPL normale chez le cas index. En revanche, elle pourrait entraîner la formation de formes 113 multimériques de l’apoAV et un défaut de liaison aux récepteurs R-LDL ou LRP. Les auteurs ont suggéré que l’apparition d’un résidu cystéine en position 271 permettrait la création de ponts disulfures avec l’unique autre cystéine en position 227, et donc favoriserait la formation de multimères. Les formes multimériques d’apoAV pourraient entraîner un encombrement stérique des récepteurs et bloquer leur activation par l’apoAV sauvage monomérique [Dor’08]. La présence du variant rare -1131C à l’état homozygote pourrait également favoriser l’expression du phénotype chez le cas index. Différentes mutations avec troncature de l’APOA5 ou mutations faux-sens ont été identifiées dans la littérature chez des patients présentant une HTG sévère. Les caractéristiques de ces patients sont résumées dans le tableau 10. Les présentations phénotypiques sont variables, et les hétérozygotes n’expriment pas tous une HTG sévère. Un déficit en apoAV a été mis en évidence chez les 3 patients homozygotes (Q148X, Q97X et c.161 + 5G>C) avec un défaut de lipolyse chez l’un d’entre eux (Q148X) et chez un patient hétérozygote (c.161 + 3G>C) [Pri’05c, Pri’06, Hen’07]. L’implication des mutations fauxsens n’est actuellement pas clairement établie. 114 XIII. Conclusion de la revue de la littérature Dans cette revue générale de la littérature, nous avons montré que l’apoAV, nouvelle apolipoprotéine, est un acteur important du métabolisme des TG chez l’animal grâce aux modèles de surexpression et de KO du gène APOA5, ainsi que chez l’homme essentiellement grâce aux études d’association génétique. Celles-ci ont mis en évidence l’association des variants polymorphiques de l’APOA5 aux TG dans des populations d’origines ethniques variées, à leurs variations physiologiques et pathologiques dans différents types de dyslipidémies, ainsi que peut-être au risque cardiovasculaire. Les mécanismes d’action de l’apoAV ne sont pas complètement élucidés : l’apoAV activerait la lipolyse par la LPL en favorisant la formation des complexes LRTG/LPL/HSPG. Les mécanismes de régulation du gène APOA5, en particulier par les récepteurs nucléaires, font de cette apolipoprotéine une cible thérapeutique prometteuse pour le traitement des HTG, avec le développement potentiel d’agonistes sélectifs. Le gène APOA5 apparaît donc comme un bon gène candidat pour l’étude des facteurs de prédisposition aux HTG chez l’homme, en particulier dans les formes sévères. L’étude de ce gène candidat dans une population de patients dyslipidémiques de type V, initiée en 2001 dès la découverte du gène, alors que la majorité des connaissances sur l’apoAV n’était pas publiée, nous a permis de découvrir plusieurs mutations du gène APOA5. Nous allons présenter l’étude de ces mutations dans la 2ème partie de cette thèse. 115 2EME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE 116 Article 1: “APOA5 Q139X truncation predisposes to late-onset hyperchylomicronemia due to lipoprotein lipase impairment” L’APOA5, nouveau gène candidat pour l’étude des HTG sévères, a été séquencé dans une cohorte de patients dyslipidémiques de type V (n=140). Nous avons découvert une mutation Q139X de l’APOA5, responsable d’une troncature prématurée de la protéine, chez 3 patients non apparentés, 2 hétérozygotes et un homozygote. La mutation Q139X est l’une des 2 premières mutations de l’APOA5 décrites chez l’homme responsable d’un syndrome hyperchylomicronémique. Une mutation homozygote Q148X a été décrite peu avant chez un enfant italien mais sans explorations fonctionnelles [Pri’05b]. L’étude des familles des 2 cas-index hétérozygotes nous a permis de mettre en évidence une expression phénotypique variable et inconstante chez les hétérozygotes. Nous avons proposé pour la première fois le rôle possible du 2ème haplotype non muté variant de type APOA5*2 ou APOA5*3 dans l’expression de la mutation chez les hétérozygotes. Nous avons également suggéré l’influence des anomalies métaboliques associées comme le diabète de type 2. Chez les porteurs de la mutation, il existait un défaut de présence de l’apoAV tronquée et sauvage sur les lipoprotéines. Nous avons mis en évidence un défaut majeur de catabolisme des VLDL dans les études de cinétique de l’apoB100, chez 3 hétérozygotes avec HTG sévère. L’activité LPL post-héparinique des sujets hyperchylomicronémiques était effondrée avec un défaut de présence de la LPL à la surface endothéliale. Des données complémentaires sont présentées après l’article, résultant de l’exploration ultérieure de la famille du patient homozygote Q139X (CI1). 117 [Cha’08b] Charriere S, Bernard S, Aqallal M, et al. Association of APOA5 -1131T>C and S19W gene polymorphisms with both mild hypertriglyceridemia and hyperchylomicronemia in type 2 diabetic patients. Clinical Chimica Acta, 2008 vol. 394, n°1-2, pp. 99-103. 156 Résultats complémentaires – Famille Q139X-C Après la publication de l’article 1, nous avons pu poursuivre l’exploration de la famille Q139X-C initialement perdue de vue. L’arbre généalogique de la famille est présenté en Figure 21 (la dénomination du cas index comme sujet CI1 a été conservée par soucis de clarté avec les données de l’article 1). Les parents du cas index sont décédés, le père (C-I1) d’un AVC à 70 ans. On ne connaît pas leur statut lipidique. Le frère (CI-1) présenterait une dyslipidémie mixte et la sœur (CI-2) serait normolipémique (Figure 21). Les 2 filles du cas index (CII2 et CII3) et 4/6 de leurs enfants ont pu être explorés. La 1 ère fille (CII2), âgée de 39 ans, a présenté une hypercholestérolémie modérée sous pilule, normalisée à l’arrêt. L’exploration lipidique n’a pas révélé d’HTG mais des valeurs normales hautes de LDLc et d’apoB (Tableau 11). Par ailleurs, son EIMc était légèrement épaissie d’un côté à 0.9 mm, dans un contexte de tabagisme estimé à 15 paquets/année. La 2ème fille (CII3), âgée de 35 ans, aurait présenté une HTG sévère durant sa 3ème grossesse (maximum non précisé), sans dyslipidémie ultérieure y compris sous oestro-progestatifs. Son bilan lipidique (Tableau 11) et son EIMc sont strictement normaux. Les 4 petits enfants du cas index explorés (CIII1, CIII2, CIII5 et CIII6) sont en bonne santé et ne présentent pas d’anomalies lipidiques (Tableau 11). Aucun d’entre eux ne présente d’obésité ou de diabète (glycémies à jeun normales). Tous les sujets porteurs hétérozygotes de la mutation (CII2, CII3, CIII5), normotriglycéridémiques, portaient un 2ème haplotype non muté sauvage (APOA5*1). Aucun membre de la famille ne présentait de variant rare de l’APOE (Tableau 11). Le contexte familial est évocateur d’une hyperlipémie combinée familiale. 126 -I 1 2 3 4 I -2 -1 1 2 1 2 1 2 3 3 4 4 5 4 II III 3 6 Décédé HTG gravidique HTG majeure avérée Cas index Dyslipidémie mixte rapportée Hypercholestérolémie Figure 21 : Arbre généalogique de la famille Q139X-C CI1 CII2 CII3 CIII1 CIII2 CIII5 CIII6 Age (années) 54 39 35 16 14 8 3 IMC (kg/m2) 24 18 18.4 18 21.4 15 15.3 14.07 7.55 0.58 nd 1.1 88 190 0.46 1.16 6.06 1.54 4.09 1.26 48 119 0.40 0.72 5.19 1.67 3.25 0.90 27 82 0.33 0.53 3.66 1.40 2.06 0.61 29 78 0.37 0.71 3.70 1.47 1.97 0.65 31 76 0.41 1.46 5.29 1.61 3.14 0.91 42 87 0.48 0.85 4.12 1.77 2.04 0.67 25 50 0.50 +/+ +/- +/- -/- -/- +/- -/- Q139X /Q139X Q139X /1 Q139X /1 1/1 1/1 Q139X /1 1/1 E3/E3 E3/E3 E3/E3 E3/E3 E3/E3 E3/E3 E3/E3 TG (mmol/l) CT (mmol/l) HDLc (mmol/l) LDLc (mmol/l) ApoB (g /l) ApoCII (mg/l) ApoCIII (mg/l) APOCII/CIII Mutation Q139X Haplotypes APOA5 § Génotype APOE Valeurs normales adultes : TG = 0.5 à 2.0 mmol/l HDLc = 1.05 à 1.80 mmol/l apoCII = 21 à 47 mg/l RATIO CII/CIII= 0.3 à 0.5 CT = 3.8 à 6.0 mmol/l LDLc = 2.0 à 4.20 mmmol/l apoCIII = 60 à 120 mg/l apoB = 0.55 à 1.30 g/l nd : non déterminé -/- homozygote non muté +/- hétérozygote pour la mutation § Q139X correspond à l’haplotype I (voir Tableau 1 - Article 1), 1 correspond à l’haplotype APOA5*1 (voir Tableau 4), Tableau 11 : Explorations lipidiques et génotypes de la famille Q139X-C 127 Article 2: “Modulation of phenotypic expression of APOA5 Q97X and L242P mutations by genetic and metabolic factors” Cet article a été soumis le 17 octobre 2008 à la revue Arteriosclerosis, Thrombosis and Vascular Biology (annexe). La poursuite du séquençage du gène APOA5 dans notre cohorte prospective de patients présentant une dyslipidémie de type V nous a permis d’identifier 4 nouveaux porteurs de la mutation Q97X récemment publiées [Pri’08] et un nouveau variant faux-sens L242P. Le but de cette étude était d’apporter de nouvelles données phénotypiques et fonctionnelles concernant les mutations de l’APOA5, et d’identifier les facteurs génétiques et métaboliques influençant leur expression. Nous avons confirmé pour la mutation Q97X les anomalies fonctionnelles mises en évidence précédemment, avec un déficit lipolytique chez les sujets avec HTG sévères et surtout défaut de liaison de l’apoAV sauvage aux lipoprotéines chez les porteurs de la mutation. En revanche, l’implication causale de la mutation L242P n’a pas été établie avec certitude. L’expression phénotypique chez les hétérozygotes était clairement influencée par l’hétérozygotie composite avec un haplotype variant de l’APOA5 comme dans l’article 1, mais également par des facteurs génétiques additionnels. En revanche, l’influence des facteurs métaboliques comme le diabète, le syndrome métabolique s’est avérée moindre que supposée précédemment. 128 Modulation of phenotypic expression of APOA5 Q97X and L242P mutations by genetic and metabolic factors. First author’surname: Charriere Short Title: APOA5 Q97X/L242P mutations in hyperchylomicronemia S. Charriere1,2, C. Cugnet2, M. Guitard2, S. Bernard1,2, L. Groisne2, V. Pruneta-Deloche1, M. Merlin3, S. Billon3, M. Delay3, A. Sassolas4, P. Moulin1,2, C. Marçais1,3 1 Université de Lyon, F-69008 ; INSERM, U870, F-69008 ; INRA, U1235, F-69008 ; INSA- Lyon, RMND, F-69621 ; Univ Lyon 1, F-69003 ; Hospices Civils de Lyon, F-69229, Lyon, France. 2 Fédération d’endocrinologie, maladies métaboliques, diabète et nutrition, Hôpital Louis Pradel, Hospices Civils de Lyon, 69677 Bron Cedex, France 3 Laboratoire de biochimie, Centre Hospitalier Lyon Sud, Hospices Civils de Lyon, 69495 Pierre-Bénite Cedex, France 4 Laboratoire de biochimie, Hôpital Louis Pradel, Hospices Civils de Lyon, 69677 Bron Cedex, France Address correspondence and reprint requests to: Dr Sybil Charrière Fédération d’endocrinologie, maladies métaboliques, diabète et nutrition Hôpital cardiovasculaire et pneumologique Louis Pradel 28 avenue Doyen Lépine, 69677 Bron Cedex, France E-mail: [email protected] Tel: 00 33 4 72 68 13 01 Fax: 00 33 4 72 68 13 07 Keywords: APOA5, mutation, hypertriglyceridemia, hyperchylomicronemia, type V hyperlipidemia Word count of body: 4455 Word count of abstract: 198 Number of Figures and Tables: 6 129 Abstract Objective: To provide phenotypic and functional data in new families with APOA5 mutations and to identify genetic and metabolic factors influencing their phenotypic expression. Methods and Results: We identified 4 probands with Q97X mutation (3 heterozygotes and 1 homozygote) and one heterozygote with L242P mutation in a cohort of 286 hyperchylomicronemic subjects, free of LPL or APOC2 mutations. Postheparin LPL activity level was reduced by about 50% in Q97X heterozygotes and more than 90% in Q97X homozygote, but was normal in L242P patient after resolution of hyperchylomicronemia. In western blot studies, the association of apoAV with plasma lipoproteins was altered in Q97X carriers but not in the L242P carrier. Hyperchylomicronemic heterozygotes for both mutations carried an additional APOA5 variant haplotype and/or APOE variant (E2 or E4). Type 2 diabetes or metabolic syndrome were not a major phenotypic determinant. Conclusions: L242P mutation was present in a hyperchylomicronemic proband but its causal involvement remains to be established. The Q97X mutation was clearly involved in hyperchylomicronemia with concomitant altered intravascular lipolysis. The phenotypic expression variability of APOA5 mutations was mostly influenced by compound heterozygosity with APOA5 variant haplotypes plus additional genetic factors, and in a lesser extent by the metabolic environment. Condensed Abstract We identified 4 novel carriers of APOA5 Q97X mutation with altered intravascular lipolysis and a new missense L242P mutation, with unaltered LPL activity after resolution of hyperchylomicronemia. The phenotypic expression of these mutations was influenced by the association with APOA5 variant haplotypes, and additional genetic or metabolic factors. 130 Fasting hyperchylomicronemia (classified as type I or type V hyperlipidemia) is a metabolic disease highly modulated by complex interactions between environmental and genetic factors. Occurrence of severe fasting hypertriglyceridemia (HTG) (TG >15 mmol/l) is influenced by diet, metabolic syndrome and diabetes. Only a few genetic disorders were involved in hyperchylomicronemia such as lipoprotein lipase (LPL) or apolipoprotein CII (apoCII) deficiency.1,2 Polymorphisms of LPL and other genes involved in intravascular lipolysis or removal of triglyceride rich lipoproteins (TGRL) such as APOC3 or APOE were also associated with occurrence of fasting hyperchylomicronemia.1,3-5 However, in many cases, the genetic alterations causing the disease remain to be identified.5,6 More recently, apolipoprotein A5 gene (APOA5) was identified as a strong modulator of plasma triglycerides (TG) concentration. Mice overexpressing human APOA5 had about 30% lower plasma TG compared to control mice, while mice lacking apoa5 had a 4-fold increase in plasma TG.7 In humans, two variant APOA5 haplotypes (APOA5*2 or APOA5*3) were demonstrated as strong determinants of plasma TG variability in genetic association studies.810 The specific function of apoAV is still uncertain but apoAV could increase LPL activity by facilitating the interaction between TGRL and proteoglycan-bound LPL.11,12 In 2005, Priore Oliva et al. identified the APOA5 Q148X homozygous mutation13 and we identified a Q139X mutation in two heterozygotes and one homozygote presenting recurrent episodes of hyperchylomicronemia highly resistant to conventional treatment12. Subsequently, two novel APOA5 mutations responsible for premature protein truncation were identified in hyperchylomicronemic patients: the heterozygous intron mutation c.161 +3g>c, responsible for a splicing defect14 and the homozygous Q97X mutation.15 Recently, heterozygous missense variants (E255G, G271C, H321L) were also identified.16 These studies have shown a highly variable phenotypic expression of APOA5 mutants, especially in heterozygous carriers. Furthermore, the impact on LPL activity level was not systematically documented. In APOA5 heterozygous deficiency, we and others suggested that phenotypic expression was under strong influence of compound heterozygosity with APOA5 variant haplotypes as well as the presence of diabetes or abdominal obesity.12,13,15 We identified four new unrelated carriers of the Q97X mutation and a new APOA5 L242P mutation. This study aimed to characterize the L242P mutation and to provide further phenotypic and functional data in families with the previously reported Q97X mutation. We also studied the influence of additional genetic factors such as APOA5 variant haplotypes and other TG raising polymorphisms in APOE and APOC3, as well as the contribution of the metabolic environment, on the phenotypic expression of APOA5 mutations. 131 METHODS Patients and population studied Information about probands and families are detailed in Results. We sequenced APOA5 in a cohort of 286 unrelated patients consecutively selected when referred to our lipid clinic for current or history of documented episodes of severe fasting HTG, without mutation on APOC2 or LPL genes. Fasting plasma TG concentration was over 15 mmol/l with a TG/Total cholesterol (TC) ratio above 2.5 (in g/l))17, or plasma fasting TG was over 10 mmol/l with a family history of HTG. 200 unrelated normolipidemic control subjects were also screened for mutations. A written informed consent was obtained from all subjects included in the study and from parents for children. APOA5 genomic sequence analysis APOA5 gene mutation analysis Genomic DNA was extracted from blood leukocytes, amplified by PCR and sequenced as previously described.12 Screening for the APOA5 Q97X and L242P mutations by dHPLC Genomic DNA (0.1 µg) was amplified (5’-TACTGGCCAGGGCTAGGCAAAGAG-3’) and by PCR APOA5sR3 with primers APOA5F3 for Q97X screening and with APOA5sF6 and APOA5sR6 primers for L242P screening (sequences detailed in reference12), generating respectively 343 and 582 pb PCR products. PCR was performed with Taq-polymerase optimase as indicated (Transgenomic), primers (0.4 µmol/l each), DMSO 5% and dNTP (0.2 µmol/l). After 15 cycles at a denaturing temperature of 95°C (30 sec) followed by annealing temperature of 67.5°C for Q97X or 64.9°C for L242P (30 sec, -0.5°C/cycle) and extension temperature at 72°C (30 s), 25 cycles were performed identically with annealing temperature of 60.5°C for Q97X or 57.9°C for L242P (30 sec). In order to differentiate wild-type DNA from homozygous mutation, all PCR products were mixed in a 1:1 proportion with a control DNA and denatured 10 min at 95°C to allow heteroduplex formation. DHPLC was carried out using the WAVEMAKE DNA fragment analysis system (Transgenomic). Hetero- and homodimer analysis were performed with an acetonitrile gradient formed by mixing buffers A and B (WAVE Optimized, Transgenomic). DNA was detected at 260 nm and analyzed under at 62°C and 62.4°C for Q97X screening and 65.5°C, 66.2°C, 68.2°C for L242P screening. 132 APOA5 haplotype analysis To assess haplotypes without ambiguity, 7040 pb APOA5 PCR products were generated and subcloned in the pGEM-T easy vector system (Promega) prior to sequencing as previously described.12 To complete the analysis of the end of exon 3, we also subcloned in the same vector 1943 pb APOA5 PCR products. The PCR primers were APOA5sF1 and APOA5sR8, previously published.12 PCRs (30 cycles) were performed using the expand high-fidelity PCR system as described by the manufacturer (Roche Diagnostics Corp.). Q97X and L242Ppositive and negative clones were subsequently sequenced with primers APOA5sF1, APOA5sR1, APOA5sF2, APOA5sR2, APOA5sF3, APOA5sR3, APOA5sF4, APOA5sR4, APOA5sF5, APOA5sR5, APOA5sF6, APOA5sR6, APOA5sF7, APOA5sR7, APOA5sF8, APOA5sR8, which sequences are detailed in reference12. Screening for additional common gene mutations or polymorphisms in candidate genes modulating plasma TG APOE genotypes were determined as reported previously.18 LPL gene mutation and polymorphism screening was determined by dHPLC and verified by direct sequencing. ApoC3 SSt-I polymorphism was determined by PCR-RFLP using SacI restriction enzyme.19 ApoAV Western Blot analysis Proteins were extracted from lipoprotein ultracentrifugation fractions and western blot analysis was performed with 20 µg of total protein for each sample on a 12% SDS-PAGE, then transferred to nitrocellulose and revealed by ECL+ (Amersham Biosciences) as previously described.12 LPL activity Postheparin plasma was obtained 10 minutes after an intraveinous injection of heparin (50 UI/kg) and lipoprotein and hepatic lipase (HL) activities were determined using 14C-triolein emulsions as previously described.12 Plasma of normolipidemic healthy subjects (n=12) were used as controls. Assessment of diabetes, metabolic syndrome and insulin resistance Diabetes was defined by 2 fasting glycemia > 7.0 mmol/l and impaired fasting glucose (IFG) by glycemia between 6.1 mmol/l and 6.9 mmol/l.20 We use the NCEP-ATPIII criteria to 133 defined metabolic syndrome.21 Insulin resistance was calculated by the homeostasis model assessment of insulin resistance (HOMA-IR) using the following formula: HOMA-IR = index calculated by fasting plasma glucose (mmol/l) * fasting plasma insulin (mUI/l) / 22.5. Insulin resistance was defined as HOMA-IR > 2.5.22 134 RESULTS 1. Identification of Q97X and L242P APOA5 gene mutation By systematic sequencing of APOA5 gene, after exclusion of classical LPL and APOC2 mutations, in a cohort of 286 patients referred to our lipid clinic for hyperchylomicronemia, we identified two APOA5 mutations in exon 4, in addition to previously described Q139X mutation.12 The first mutation was a g.C921T substitution, on the first nucleotide of codon 97 (CAG), generating a Q97X nonsense mutation. The Q97X mutation was identified in four unrelated probands, three heterozygotes (subjects AIII1, B, C) and one homozygote (subject D). The second APOA5 mutation identified in one proband (subject EII2), was a heterozygote L242P mutation due to a g.T1257C substitution on the second nucleotide of codon 242 (CTG). None of these two mutations were found in a group of 200 normolipidemic control subjects screened by dHPLC (allele frequency < 0.25%). One proband (D) was homozygous for the Q97X mutation and for the rare allele of g.C1764T polymorphism as determined by direct sequencing of genomic DNA. In the other probands, we performed haplotypes analysis by subcloning and sequencing large PCR products encompassing the APOA5 coding sequences as well as upstream sequence (from nucleotide -3100 to +1800). All the Q97X heterozygote probands (AIII1, B, C) had the same haplotype carrying both Q97X and g.1764T as found in proband D (Table 1). Haplotype analysis suggests that Q97X is a founder mutation with a common ancestral haplotype for the four probands. In the Q97X heterozygotes AIII1 and B, the second APOA5 haplotype harboured the rare variants of SNP2, SNP3 and -3A>G polymorphisms, defining the APOA5*2 minor haplotype.8 In patients AIII1, an additional rare allele of g.-1464T polymorphism was present on this haplotype (APOA5*2b haplotype). By contrast, in patient C, the second haplotype was the common APOA5*1 haplotype (Table 1). In patient EIII2, the L242P bearing haplotype carried an additional polymorphic allele, g.a-2200t. The second haplotype of EIII2 was APOA5*2 (Table 1). 2. Case reports Family A The index case (AIII1) carrying a Q97X heterozygous mutation is a 42-year-old white male (Figure 1). He was 36 years old when a moderate mixed hyperlipidemia was discovered. He presented two episodes of hyperchylomicronemia at 37 and 41 years old with maximum 135 documented plasma TG concentration at 15.13 mmol/l. TG remained between 1 and 5 mmol/l under treatment (strict diet + fibrate + rosuvastatine). He never suffered from acute pancreatitis. He had no identified cause of secondary dyslipidemia (alcohol, diabetes, metabolic syndrome, hypothyroidism, renal insufficiency...) and had normal insulin sensitivity (Table 2). The proband’s father (AII1), 70 years old, presented a moderate mixed hyperlipidemia (Figure 1). He had a metabolic syndrome with a slight insulin resistance (Table 2) and a mild renal insufficiency (calculated creatinin clearance 45 ml/min). The proband’s grand mother (AI2) was known to have hypercholesterolemia. The proband’s children (AIV1, AIV2, AIV3) had normal lipid parameters (data not shown) (Figure 1) and were not genotyped. Family A data are in favour of a familial combined hyperlipidemia (FCHL) phenotype with episodes of transient type V hyperlipidemia only in the proband (AIII1). Family B The second proband (subject B) carrying a Q97X heterozygous mutation is a 32-year-old white woman. Moderate HTG was discovered when she was about 20 years old under oral contraception. She subsequently developed several episodes of hyperchylomicronemia with TG level reaching 16 mmol/l at the age of 31. TG normalized under dietetic and fenofibrate treatment. She never suffered from acute pancreatitis. She was not diabetic, had no identified cause of secondary hyperlipidemia except for moderate overweight with normal insulin sensitivity, and without metabolic syndrome (Table 2). Her father and her paternal grand father also had a history of HTG (data not available). They were not genotyped. Proband B presented recurrent episodes of transient type V hyperlipidemia with a familial history of undocumented HTG without history of metabolic syndrome. Family C Proband C, carrying a Q97X heterozygous mutation, is a 59-year-old man who presented a documented type V dyslipidemia episode at 30 years old with TG at 20 mmol/l. TG remained between 4 and 8 mmol/l for many years. Type 2 diabetes was discovered at 57 years old with moderate overweight. At the time of the analysis he had moderate HTG (Table 2) with good glycemic control (HbA1c 5.9 %). He never had acute pancreatitis. The patient was lost to follow-up after the identification of the mutation. His two sisters were reported to have HTG (data not available). They were not genotyped. 136 Subject C presented a transient type V dyslipidemia with persisting moderate HTG in a familial context of HTG, but without evidence for a metabolic syndrome. Family D The Q97X homozygous proband is a 58-year-old white man who presented several episodes of type V hyperlipidemia since the age of 25 years old (TG between 32.1 mmol/l and 40 mmol/l despite a low fat diet without hypolipemic drug). TG were normal or moderately elevated (< 5 mmol/l) between type V episodes. He relapsed just before blood drawing (Table 2). The patient was lost to follow-up after the identification of the mutation. He had normal weight and never suffered from acute pancreatitis. We did not identify any other cause of secondary dyslipidemia, nor metabolic syndrome (Table 2). Subject D’s father (obligated heterozygote) had a history of type V hyperlipidemia. His son presented a mild HTG at 27 years old. His daughter was normolipidemic at 9 years old. They were not genotyped. Subject D presented early severe type V dyslipidemia with a familial history of severe HTG without evidence for metabolic syndrome. Family E In the L242P heterozygous proband (EII2), a 44-year-old white man, the hyperchylomicronemia was discovered when he was 40 (TG 18.63 mmol/l). He presented later two additional documented episodes (maximum TG 37.45 mmol/l). He had a mild abdominal obesity (waist circumference 104 cm) with metabolic syndrome. He never suffered from acute pancreatitis. At the time of this analysis, he had moderate HTG under fenofibrate (Table 3). There was no history of familial dyslipidemia. Proband’s wife and his eldest sons (EIII1 and EIII2) had normal lipid parameters but the youngest, a 11-year-old son (EIII3), presented moderate HTG (Table 3) (Figure 1). Subject E presented recurrent episodes of type V hyperlipidemia in a context of metabolic syndrome. 3. Screening for APOA5 mutations and haplotype study in families The heterozygous Q97X mutation was also identified in the family A proband’s father (AII1). The second haplotype of this moderately hypertriglyceridemic subject is the common haplotype APOA5*1 (Table 2). Unfortunately, we could not genotype APOA5 proband’s children (AIV1, AIV2, AIV3) due to their father’s refusal. 137 For family E, none of the studied members (EII3, EIII1, EIII2, EIII3) carried the L242P mutation. All the proband’s children (EIII1, EIII2, EIII3) had inherited APOA5*1 haplotype from their mother and APOA5*2 haplotype from their father (Table 3). 4. Screening for additional common gene mutation or polymorphisms in candidate genes modulating plasma TG As detailed in table 2 and 3, no LPL gene variants were found in probands or their families. APOE variants were present in probands B (E2E3 genotype), C (E3E4 genotype), D (E2E3 genotype), and E (E2E4 genotype). Heterozygous APOC3 Sst-I S1S2 polymorphism (C3238G) was present only in subject B and E. Proband AIII1 did not harbour APOE or APOC3 minor alleles. 5. ApoAV distribution in lipopoproteins Q97X mutation is predicted to determine an APOA5 truncation at residu 84 in the mature apoAV protein, generating a 10-kDa peptide. We perfomed Western blotting analysis of apoAV in lipoprotein subfractions, obtained after plasma ultracentrifugation, in order to study apoAV distribution on lipoproteins in Q97X carriers and to assess the expression of the putative truncated peptide. The predicted truncated peptide was not detected in either VLDL (d<1.006) (Figure 2), LDL + HDL (1.019<d<1.210) or the unbound fraction to lipoprotein (d>1.21) (data not shown), from subjects AII1, AIII1 and B. The 40-kDa full-length apoAV was detected in VLDL in normolipidemic control but VLDL associated apoAV was strongly reduced in all the Q97X carriers tested, especially in subject B (Figure 2). Wild type apoAV present on VLDL was reduced not only in Q97X carriers who had presented type V hyperlipidemia (AIII1, B) but also in those who had not (AII1) (Figure 2). Samples were unavailable for subject C and D. In patient EII2 (L242P carrier), apoAV distribution in VLDL was similar to that observed in controls (Figure 2). 6. LPL activity Except for subject D, LPL activity was not measured during transient episodes of severe HTG. At this time, subject B was normotriglyceridemic whereas AIII1 and EII2 were moderately hypertriglyceridemic (Tables 2 and 3). The homozygous Q97X carrier (D) had a dramatically reduced LPL activity with less than 10% of normolipidemic control levels. The heterozygous Q97X carriers with history of severe HTG (AIII1, B) had reduced LPL activities by over 50% compared with controls. A lipolysis 138 defect was detectable althought these subjects were not severely hypertriglyceridemic at the time of the analyses. By contrast, LPL activity for the L242P carrier (EII2) was normal while he was only mildly hypertriglyceridemic (Figure 3). HL activities were normal for all the heterozygous Q97X and L242P probands tested: (AIII1:10.3; B:10.9; EIII1:13.0) and slightly reduced for the homozygous Q97X carrier (D: 4.5) compared to controls (7.7 +/- 2.3 µmol FFA/ml/h). LPL and HL activities were not available for subjects AII1 and C. 139 DISCUSSION In this study, we have resequenced APOA5 gene in a cohort of 286 patients with a documented history of fasting hyperchylomicronemia free of LPL or APOC2 mutation. This led us to identify four novel cases of hyperchylomicronemia associated with the Q97X mutation (one homozygote and three heterozygotes) and one case with a new heterozygous L242P missense mutation. We provide additional evidence that the Q97X mutation contributes to the occurrence of hyperchylomicronemia in the four probands: (a) Q97X was identified in four unrelated patients with history of severe HTG and free of LPL or APOC2 gene mutation ; (b) Q97X was associated with a major lipolysis defect in an homozygote patient (D) and with milder lipolysis defect in the two heterozygous carriers tested (AIII1, B) (Figure 3); (c) ApoAV association with plasma lipoprotein was altered in the three Q97X carriers tested (AIII1, AII1, B) whether they had presented or not severe HTG (Figure 2). These findings are in agreement with our previous data on APOA5 Q139X mutation carriers.12 The Q97X mutation causes an apoAV truncation at residu 84 of the mature protein, generating a 10kDa peptide. If secreted, this truncated peptide would lack the domains involved in lipid binding (residues 192-238 and 301-343), LPL activation (residues 192-238) and heparin binding (residues 186-227).23-25 This highly suggests a major apoAV functional defect which causes LPL dysfunction in vivo. Likewise, we demonstrated a dramatic LPL activity loss in the Q97X homozygote during his hyperchylomicronemia episodes, whereas two Q97X heterozygotes displayed a 50% loss of LPL activity (Figure 3). These findings are in agreement with our previous results on Q139X homozygote and heterozygotes.12 The observed loss of wild type apoAV binding to VLDL in Q97X heterozygotes suggested the hypothesis of a functional interference between the truncated peptide and the wild type apoAV encoded by the second allele. However, we were unable to detect this predicted 10 kDa peptide in VLDL or in any of the lipoprotein subfractions analysed in three heterozygous carriers (Figure 2). This confirms the results obtained in the Italian Q97X carriers15 and suggests that either the Q97X mutated mRNA may be not translated, unstable, or the peptide may be not secreted. The loss of wild type apoAV binding to VLDL observed in Q97X heterozygotes, as well as in Q139X carriers12, is at present unexplained. While apoAV truncation mutants are clearly involved in hyperchylomicronemia, the impact of apoAV missense mutations is still poorly documented. The new L242P mutant is unlikely 140 to be a population polymorphism as it was not found in 200 normolipidemic controls and was not reported in the numerous population studies previously published. L242P mutation occurs in apoAV protein near the lipid binding domain (residues 192-238 and 301-343) and the LPL activation domain (residues 192-238).23,25 This highly amphipathic region is composed of three very hydrophobic alpha helixes, with a strong predicted surface activity.26 The substitution of leucine (helix former) for a proline (helix breaker) is likely to severely affect the secondary structure of apoAV protein. The critical alpha helical secondary structure could be disrupted as well described for other apolipoprotein mutants: APOB L4372P27 and APOC2 L72P mutants28 respectively causing a loss of binding to lp(a)27 and LPL28. However, family E was poorly informative with only one adult L242P carrier available for the study, the proband (EII2). His LPL activity could not be tested while he suffered from severe HTG, but was normal while his TG level was normal. This normal level might be expected was expected because even a homozygous subject for APOA5 Q97X mutant may not display lipolysis defect between the hyperchylomicronemia episodes.15 Normal apoAV binding to plasma lipoprotein may suggest little impact on apoAV function. Alternatively, it is likely that the mechanisms involved in apoAV impairment are different for missense or truncation mutations and not detected by present functional tests. A role of the L242P mutation on binding to LDL- receptor family and removal of TGRL is unlikely since the L242P mutation is not located in the putative receptor binding domains identified by Dorfmeister et al.16 Overall, in proband E, the involvement of the new L242P mutant in hyperchylomicronemia is likely but can not be fully established. Our work clearly confirms the high phenotypic variability of APOA5 homozygous and heterozygous deficiency syndromes. Severe homozygous phenotypes were reported with either early or late-onset in adulthood. For the Q97X homozygote (proband D), the onset was at 25 years old, earlier than in the Q97X heterozygotes in our study. His episodes were more severe with ageing and became more resistant to diet. We previously reported permanent hyperchylomicronemia in a Q139X homozygote with late onset at 30 years old12. By contrast, early-onset hyperchylomicronemia was reported in a Q148X homozygote child (onset at 5 years old)13 and in the only previously reported Q97X homozygote (onset at 2 years old)15. This highly variable age of onset of homozygote phenotypes, even for deleterious nonsense mutants, suggests a crucial influence of environmental factors. This is confirmed by the observation that a homozygous carrier of APOA5 truncation may only display an intermittent 141 lipolysis defect, as demonstrated with the Italian Q97X homozygote who displayed normal LPL activity when he had only moderate HTG (3.73 mmol/l).15 Phenotypic variability was more obvious for the heterozygotes. We observed among the Q97X heterozygotes various phenotypes ranging from severe recurrent episodes of hyperchylomicronemia (AIII1 and B), to single documented episode of severe HTG (C), or to only mild HTG (AII1). In another pedigree, the Q97X heterozygotes were all normotriglyceridemic.15 These data are in agreements with our previous study with only half of the heterozygous Q139X carriers displaying severe hyperchylomicronemia12 and with all heterozygous Q148X carriers (n=10) displaying either normal TG levels or mild HTG.13 Phenotypes were also extremely variable among APOA5 heterozygous missense mutations, comparing the L242 carrier and the three recently reported patients with mutations E255G, G271C and H321L.16 Overall, the phenotypic expression of APOA5 mutations appears to depend on the presence of both genetic and metabolic additional factors. Haplotype analyses in heterozygotes revealed a strong influence of the second APOA5 haplotype. In our study, all Q97X and L242P heterozygotes with history of hyperchylomicronemia, except one, carried a minor APOA5 haplotype (APOA5*2 or APOA5*2b) on the second chromosome (Table 1). Only proband C harboured a common APOA5*1 as second haplotype. These findings are in agreement with our previous study indicating that all the Q139X heterozygotes with either APOA5*2 or APOA5*3 as second haplotype presented hyperchylomicronemia, whereas none of those with the common APOA5*1 as second haplotype did.12 Similarly, the three new missense APOA5 mutations were also all associated with one of the variant APOA5*2 or APOA5*3 haplotypes.16 Conversely, none of the heterozygous carriers of Q148X mutation (n=10)13 or the Italian Q97X heterozygotes (n=3)15, all of whom had the common APOA5*1 as second haplotype, expressed severe HTG. Consequently, our present study strengthens the paradigm that the phenotypic expression of heterozygous deleterious APOA5 mutation is strongly influenced by compound heterozygosity with APOA5 TG raising variant haplotypes. Population studies showed that the two APOA5*2 and APOA*3 haplotypes are strong determinants of plasma TG variability in various human populations.8,9,10 and are associated with various types of hyperlipidemia.29-33 Functional studies indicated that in APOA5*3 haplotype, the S19W variant in the signal peptide sequence is responsible for a 50% decrease of protein secretion in vitro.34 Palmen et al. recently showed that a functional interaction 142 between the polymorphisms of APOA5*2 haplotype is also responsible for a 50 % lower APOAV expression in vitro.35 Gene polymorphisms modulating TG metabolism such as in APOE and APOC3 may also modulate phenotypic expression of Q97X and L242P mutations. Such variants were present in all mutation carriers except in family A. Probands B, C, D expressed one APOE variants (E2 and/or E4) and proband E was E2/E4. Probands B and E also carried an APOC3 S2 allele, at heterozygous state (Tables 2 and 3). These genetic variants have already been associated with severe HTG.3,4,5 Moreover, several studies have suggested an interaction between APOE polymorphisms (E2 or E4) and APOA5*2 orAPOA5*3 haplotypes in patients with severe HTG.36-40 The phenotypic expression of APOA5 mutations could also be influenced by the metabolic background. We previously showed that the expression of Q139X mutation in heterozygotes was clearly influenced by the presence of diabetes or abdominal obesity.12 These metabolic states are associated with moderate HTG mostly due to increased VLDL synthesis.41 By contrast, most of the severely hypertriglyceridemic Q97X carriers in our present study (proband AIII1, B, D) had a normal insulin sensitivity, were not diabetic nor displayed metabolic syndrome. In the Q97X heterozygous proband C, hyperchylomicronemia occurred before the onset of type 2 diabetes. Metabolic syndrome may have contributed to the severity of the phenotype of the L242P mutation carrier (proband E), but did not lead to hyperchylomicronemia in subject AII1 who expressed only moderate HTG, as well as in some young Q139X heterozygous carriers.12 The presence of a metabolic syndrome is probably neither sufficient nor necessary to trigger severe HTG in heterozygous carriers of APOA5 mutations. In conclusion, we identified a new APOA5 missense mutation, L242P. Even though the mutation was present in a hyperchylomicronemic proband and occurs near the lipid binding domain and LPL activation domain, its causal involvement remains to be established. However, we confirm through the study of four novel families that the Q97X mutation is involved in familial intermittent hyperchylomicronemia with concomitant alteration of intravascular lipolysis. We highlight the large variability of phenotypic presentation and the strong influence of compound heterozygosity with APOA5 variant haplotypes and additional genetic factors in the expression of mutations in heterozygotes, with only a mild influence of metabolic syndrome in these patients. 143 Acknowledgements This work was supported by Hospices Civils de Lyon and INSERM. References 1. Merkel M, Eckel RH, Goldberg IJ. Lipoprotein lipase: genetics, lipid uptake, and regulation. J Lipid Res. 2002;43:1997-2006. 2. Jong MC, Hofker MH, Havekes LM. Role of ApoCs in lipoprotein metabolism: functional differences between ApoC1, ApoC2, and ApoC3. Arterioscler Thromb Vasc Biol. 1999;19:472-484. 3. Gregg RE, Zech LA, Brewer HB. hypertriglyceridaemia. Lancet. 1983;1:353. 4. Talmud PJ, Humphries SE. Apolipoprotein C-III gene variation and dyslipidaemia. Curr Opin Lipidol. 1997;8:154-158. 5. Marçais C, Bernard S, Merlin M, Ulhmann M, Mestre B, Rochet-Mingret L, Revol A, Berthezene F, Moulin P. 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Figure 2: Western Blot analysis of ApoAV distribution in plasma VLDL The 40 kDa strip corresponds to apoAV. The two secondary strips at about 50 kDa (AIII1 and EII1) and 25 kDa (EII1) were due to non-specific binding of the second antibody peroxidase conjugate12, verified by western blot (data not shown). CT: normolipidemic controls. Figure 3: Post heparin LPL activity 148 Table 1: APOA5 haplotypes identified in Q97X and L242P carriers. SNP/mutat ion dbSNP identifier* Q97X Haplotype L242P Haplotype APOA5*1 Haplotype APOA5*2 Haplotype APOA5*2b Haplotype g.A-2200T rs1787690 A T A A A g.C-1464T rs10750097 C C C C T g.T-1131C rs662799 SNP3 T T T C C g.A-3G rs651821 Kozak A A A G G g.C170G rs3135506 S19W C C C C C g.G751A rs2072560 SNP2 G G G A A g.C921T Q97X T C C C C g.T1257C L242P T C T T T T C C C C g.C1764T rs619054 ApoA5 * as shown on the Single Nucleotide Polymorphism database (http://ncbi.nlm.nih.gov/projects/SNP/) 149 Table 2: Characteristics, lipid parameters and genetic studies of Q97X carriers AII1 AIII1 B C D 70 42 32 59 55 Maximum TG (mmol/l) 5.51 15.13 16 20 40 TG (mmol/l)* 3.12 5.81 1.35 2.27 12.84 HDLc (mmol/l)* 1.16 1.05 1.18 1.15 0.56 LDLc (mmol/l)* † 2.51 2.19 2.89 3.58 1.22 Glycemia (mmol/l) N N N BMI (kg/m2) 26 21 28 27 21 Metabolic syndrome‡ Yes No No No No HOMA-IR 2.66 1.92 0.79 NA NA APOE genotype E3/E3 E3/E3 E2/E3 E3/E4 E2/E3 APOC3 Sst plymorphism S1/S1 S1/S1 S1/S2 S1/S1 S1/S1 LPL genotype N N N N N APOA5*Q97X /APOA5*1 APOA5*Q97X /APOA5*2b APOA5*Q97X /APOA5*2 APOA5*Q97X /APOA5*1 APOA5*Q97X /APOA5*Q97X Age (years) APOA5 haplotypes§ BMI: Body mass index; N: Normal; NA : not available; : Impaired fasting glucose; : diabetes. * TG at the time of the study † LDLc determined after ultracentrifugation when TG > 3.5 mmol/l ‡ NCEP-ATPIII criteria21 § haplotypes are defined in Table 1. 150 Table 3: Characteristics, lipid parameters and genetic studies of family E studied members EII2 EII3 EIII1 EIII2 EIII3 44 39 17 17 11 BMI (kg/m2) 30.2 23 19.2 20.9 16.3 Maximum TG (mmol/l) 37.45 - - - - TG (mmol/l) 3.27 0.86 0.43 1.12 1.80 HDLc (mmol/l) 1.16 1.60 1,56 1,84 1,69 LDLc (mmol/l)† 2.31 1.88 1,68 1,81 0,92 N N N N N Yes No No No No ApoE genotype E2/E4 E2/E3 E2/E4 E2/E4 E2/E2 ApoC3 Sst polymorphism S1/S2 S1/S1 S1/S2 S1/S2 S1/S2 LPL genotype N N N N N APOA5*L242P /APOA5*2 APOA5*1 /APOA5*1 APOA5*2 /APO5*1 APOA5*2 /APO5*1 APOA5*2 /APO5*1 Age (years) Glycemia Metabolic syndrome‡ APOA5 haplotype BMI: Body mass index; N: Normal; NA: not available * TG at the time of the study † LDLc determined after ultracentrifugation when TG > 3.5 mmol/l ‡ NCEP-ATPIII criteria21 151 . Figure 1 I 1 . * II 1 III 2 . . 1 2 3 2 * . . I 1 * II 1 2 3 2 III IV 1 2 Family A (Q97X) 3 1 2 3 Family E (L242P) 152 Figure 2 Q97X kDa 55 43 34 CT B AII1 AIII1 L242P EII2 kDa 50 37 26 25 17 11 20 153 Figure 3 µmol AGL/ml/h 10 Q97X 8 L242P 6 4 2 0 Controls AIII1 B D EII2 154 Article 3: “Association of APOA5 -1131T>C and S19W gene polymorphisms with both mild hypertriglyceridemia and hyperchylomicronemia in type 2 diabetic patients” Les haplotypes variants de l’APOA5, APOA5*2 et APOA5*3, représentés respectivement par les polymorphismes -1131T>C et S19W, sont d’importants déterminants de la variabilité des TG chez l’homme, dans des populations d’origines ethniques variées. Ces polymorphismes ont été associés à différents types de dyslipidémies dans la littérature, mais leur rôle dans la dyslipidémie diabétique est moins bien documenté en particulier dans l’HTG majeure. Nous avons donc étudiée la fréquence des polymorphismes -1131T>C et S19W au sein d’une cohorte lyonnaise de 400 diabétiques de type 2 (cohorte DIACOR) séparée en 2 groupes, normotriglycéridémiques (group N, 130 patients avec TG < 90ième percentile pour l’âge et le sexe) et modérément hypertriglycéridémiques (group M, 270 patients). Un 3ème groupe (group H) composé de 51 patients diabétiques et dyslipidémiques de type V a également été étudié. Nous avons montré une forte association des deux allèles rares -1131C et 19W à l’HTG majeure et une association de l’allèle -1131C à l’HTG modérée dans le diabète de type 2. 155 [Cha’08b] Charriere S, Bernard S, Aqallal M, et al. Association of APOA5 -1131T>C and S19W gene polymorphisms with both mild hypertriglyceridemia and hyperchylomicronemia in type 2 diabetic patients. Clinical Chimica Acta, 2008 vol. 394, n°1-2, pp. 99-103. 156 3EME PARTIE : DISCUSSION 161 I. Place des mutations de l’APOA5 dans les étiologies génétiques des hyperchylomicronémies Le séquençage systématique du gène APOA5, dans une population de 316 patients dyslipémiques de type V non apparentés, dont 249 cas sporadiques (80 %) et 67 cas pédiatriques ou familiaux (20 %), a permis l’identification d’une mutation homozygote ou hétérozygote composite de l’APOA5 chez 15 patients soit dans 4,7 % des cas. Dans cette population, seulement 30 autres anomalies génétiques causales (9.5 %) ont pu préalablement être identifiées : 11 déficits homozygotes en LPL, 16 déficits hétérozygotes en LPL dont un avec auto-anticorps anti-LPL [Pru’05b], 1 déficit homozygote en apoCII et 2 déficits hétérozygotes en apoCII. Par ailleurs, 11 sujets (3,5 %) présentaient un génotype E2E2 ou une mutation de l’apoE (1 patient avec forme sporadique). Aucun des patients porteurs d’une mutation de l’APOA5 ne présentait de déficit en LPL ou en apoCII, ni n’étaient E2/E2 (Figure 22). Parmi les 15 patients présentant une mutation homozygote ou hétérozygote composite de l’APOA5, outre les 8 cas-index présentant les mutation Q139X, Q97X ou L242P rapportées dans nos 2 articles, nous avons mis en évidence 5 autres mutations faux-sens hétérozygotes et 2 insertions avec troncature par création d’un codon stop dans l’exon 3 (données non publiées). Ainsi cette étude confère une place importante aux mutations de l’APOA5 au sein des étiologies génétiques identifiées des hyperchylomicronémies. En terme quantitatif, la prévalence des mutations de l’APOA5 représente près de 50 % de celle des mutations homo ou hétérozygotes de la LPL. Cependant, dans plus de la moitié des cas manifestement soustendus par une cause génétique du fait du contexte familial ou d’une révélation pédiatrique, l’étiologie de l’hyperchylomicronémie reste inconnue. La situation est encore plus critique dans les formes sporadiques, majoritaires, puisqu’un facteur génétique déterminant n’est retrouvé que moins de 15 % des cas, laissant un large champ d’investigation pour l’étude de nouveaux gènes candidats (Figure 22). 162 Deux autres cohortes, avec un nombre plus faible de patients avec HTG sévères (> 10 mmol/l), ont été publiées dans la littérature avec une prévalence de mutations de l’APOA5 inférieure à celle de notre cohorte : - dans la cohorte de Dorfmeister et al., sur 130 patients présentant une dyslipidémie de type I ou de type V (britanniques, hollandais et tchèques), 3 porteurs de mutations hétérozygotes de l’APOA5 ont été identifiés, soit 2.3 % [Dor’08]. - dans la cohorte de Wang et al. de 110 patients, aucune mutation de l’APOA5 n’a été identifiée mais environ 10 % des sujets présentaient une mutation de la LPL (6.4 %) ou de l’apoCII (3.6 %), pourcentage comparable à nos résultats [Wan’07b]. En revanche, dans la petite cohorte de 48 patients de Priore Oliva et al., la fréquence des mutations était plus élevée : 18 patients présentaient une anomalie sur la LPL ou l’apoCIII (37.5 %), et 3 mutations de l’APOA5 ont été identifiées parmi les patients sans anomalie sur la LPL ou l’apoCIII [Pri’05c, Pri’06, Pri’08], soit une prévalence de 6.2 %. Il semble exister des cas pédiatriques dans cette cohorte puisque que parmi les 3 mutations de l’APOA5, 2 ont été identifiées chez des enfants (mutation Q148X et Q97X) [Pri’05c, Pri’08]. Ceci pourrait expliquer la prévalence plus élevée de mutations de l’APOA5 dans cette cohorte, avec des résultats proches de ceux obtenus notre sous-groupe de cas pédiatriques ou familiaux (Figure 22). La prévalence des mutations de l’APOA5 parait donc variable dans la littérature. Les critères de sélection des patients, mal précisés dans les publications en dehors des valeurs de TG, pourraient expliquer ces variations. Notre cohorte comportait uniquement des sujets avec une dyslipidémie de type V, et pas de dyslipidémie de type I. Nous avons choisi volontairement des critères plus stringents que les critères habituels avec une valeur de TG > 15 mmol/l et non 10 mmol/l, car au-delà de 15 mmol/l la présence de chylomicrons est certaine [Bru’95]. Par ailleurs, il pourrait exister un effet fondateur dans notre région pour les mutations Q97X et Q139X puisque l’haplotype porteur de la mutation était commun à tous les cas index pour les 2 mutations. 163 Formes pédiatriques ou familiales Formes sporadiques (n=67) (n=249) 3% LPL homo ou hétérozygote* 16 % 9% 65% 7% 0,4 % 6,4 % 2% 3% ApoC2 homo ou hétérozygote* Apo E2/E2 ou mutation de l’apoE APOA5 homo ou hétérozygote composite 88,2% Pas d’anomalies identifiées Figure 22 : Anomalies génétiques identifiées dans une cohorte de patients hyperchylomicronémiques (n=316). II. Implication des mutations de l’APOA5 en pathologie A. Mutations Q139X et Q97X Nos 2 études, analysant plusieurs familles porteuses des mutations Q139X et Q97X, ont apporté des arguments forts en faveur de l’implication de ces 2 mutations dans l’hyperchylomicronémie observée. Les mutations Q139X et Q97X ont été identifiées respectivement chez 3 et 4 cas index non apparentés, ne présentant pas de mutation sur le gène APOCII ou LPL. Dans les familles, la pathologie lipidique n’apparaissait que chez les porteurs des mutations Q139X ou Q97X, associée à un défaut de lipolyse. 164 1. Anomalies fonctionnelles induites par les mutations Q139X et Q97X a. Chez tous les hétérozygotes Les mutations Q139X et Q97X prédisent une protéine mature respectivement de 115 AA (15 kDa), et 84 AA (10 kDa), c'est-à-dire tronquée en amont des domaines identifiés de liaison aux lipides (AA 192-238 et 301-343), d’activation de la LPL (AA 192-238) et de liaison à l’héparine (AA 186-227) [Loo’05, Sun’06, Won’07] (Figure 23). Pour la mutation Q139X, nous avons pu mettre en évidence la protéine tronquée en western blot chez tous les patients porteurs de la mutation que nous avons étudiés, mais uniquement dans la fraction non liée aux lipoprotéines (d>1.21). Du fait de la perte du domaine de liaison aux lipides, la protéine apoAV-139X est probablement faiblement liée aux lipoprotéines et est donc « décrochée » par l’ultracentrifugation, alors que l’apoAV sauvage chez les contrôles reste liée aux VLDL et HDL (Figure 2 - Article 1), comme décrit dans la littérature [Obr’05]. En revanche, chez les patients porteurs de la mutation Q97X, la protéine tronquée n’a été détectée dans aucune des fractions lipoprotéiques (Figure 2 – Article 2), en accord avec les données de Priore Oliva : la protéine tronquée apoAV-97X n’était pas retrouvée dans le plasma de l’enfant homozygote Q97X, analysé en western blot [Pri’08]. Ceci suggère que soit la protéine est dégradée dans la cellule, soit que l’ARNm-97X avec un codon stop plus précoce que l’ARNm-139X, est dégradé par le système intracellulaire NMD (Nonsense mediated mRNA decay) [Ame’06, Cal’06]. Cependant, qu’une protéine tronquée soit retrouvée ou non, tous les porteurs hétérozygotes Q139X ou Q97X explorés présentaient une altération similaire de la liaison de l’apoAV sauvage (40 kDa) aux VLDL et aux HDL (Figure 2 – Article 1, Figure 2 – Article 2). 165 domaine d’activation de la LPL domaine de liaison domaines de à l’héparine liaison aux lipides Q97X NH2 1 Q139X 60 170 245 343 COOH apoAV-139X NH2 COOH apoAV-97X NH2 COOH Figure 23 : Schéma des protéines tronquées générées par les mutations Q139X et Q97X b. Chez tous les porteurs des mutations Q139X et Q97X exprimant une dyslipidémie de type V Une diminution de l’activité LPL post-héparinique a été mise en évidence chez les patients portant la mutation Q139X et sévèrement dyslipidémiques, confirmée chez les patients portant la mutation Q97X hyperchylomicronémiques (Figure 4 – Article 1, Figure 3 Article 2). Les 2 patients homozygotes Q139X (Q139X-CI1) et Q97X (Q97X-D) avaient les activités LPL les plus basses, comparables à celles de patients présentant un déficit homozygote en LPL avec des mutations non-sens (R192X, Y288X, IVS1-1G>A). Les activités LPL post-hépariniques de 2 sujets hétérozygotes Q139X sans antécédents d’HTG sévère (Q139X-BIII4, BIII5) étaient en revanche normales (Figure 4 – Article 1). Le déficit lipolytique a été confirmé pour la mutation Q139X grâce aux études cinétiques in vivo de l’apoB100. Celles-ci ont montré clairement une altération majeure du catabolisme des LRTG, touchant surtout les VLDL mais également les IDL, chez 3 hétérozygotes pour la mutation Q139X ayant une HTG sévère (Q139X-AII1, AIII2, BIII3). Une augmentation modérée de la production hépatique de VLDL a été notée chez une seule 166 patiente (Q139X-BIII3), mais comparable aux résultats habituellement notés chez les diabétiques [Duv’00] (Tableau 2, Figure 3 – Article 1). Malheureusement, cette étude n’a pu être conduite chez le patient homozygote (Q139X-CI1) du fait de son décès prématuré, ni chez un hétérozygote sans HTG sévère. De plus, chez tous les patients porteurs de la mutation Q139X hyperchylomicronémiques (Q139X-AII1, AIII2, BIII2, BIII3, CI1), le défaut de lipolyse était associé à une absence de LPL dans le plasma post-héparinique, alors que la LPL était normalement présente dans le plasma post-héparinique des hétérozygotes sans antécédents d’HTG majeure (Q139X-BIII4, BIII5) (Figure 4 – Article 1). Ceci suggère un déficit en LPL liée aux HSPG à la surface de l’endothélium vasculaire chez les porteurs de la mutation hyperchylomicronémiques. Ainsi, l’étude des anomalies fonctionnelles induites par les mutations Q139X et Q97X a donc mis en évidence d’une part une altération de la liaison de l’apoAV sauvage aux lipoprotéines chez tous les porteurs de mutations étudiés, et d’autre part un déficit majeur de la lipolyse par la LPL uniquement chez ceux qui ont présenté une hyperchylomicronémie. 2. Mécanismes de la dyslipidémie chez les porteurs des mutations Q97X et Q139X A partir des anomalies fonctionnelles mises en évidence chez les sujets porteurs des mutations Q139X et Q97X et grâce aux données de la littérature, on peut tenter de proposer un modèle physiopathologique des mécanismes conduisant à l’hyperchylomicronémie chez ces patients. Différentes hypothèses peuvent être formulées pour expliquer le défaut de lipolyse. a. Défaut d’activation de la LPL Des études ont montré que la stimulation du catabolisme des LRTG par l’apoAV implique sa liaison aux lipides et aux HSPG. Expérimentalement, l’apoAV stimule la lipolyse par la LPL liée aux HSPG, mais pas par la LPL libre [Loo’05, Mer’05a]. L’apoAV peut se 167 lier aux HSPG [Loo’05] et à la LPL [Mer’05a]. Elle favoriserait la lipolyse en facilitant les interactions entre les LRTG et les complexes LPL-HSPG [Loo’05, Mer’05a]. L’apoAV tronquée, privée de ses domaines de liaison aux lipoprotéines, aux HSPG, et d’activation de la LPL, pourrait logiquement perdre sa capacité à favoriser les interactions entre les LRTG et la LPL liée aux HSPG, et/ou à stimuler la lipolyse (Figure 24). Malgré l’absence de protéine tronquée chez les porteurs de la mutation Q97X dans nos familles (Article 2) ou chez le cas index italien [Pri’08], un défaut de lipolyse est également présent. De plus, Dorfmeister et al. ont montré récemment qu’in vitro la protéine recombinante apoAV-139X ne diminuait l’activation de la LPL que d’environ 20 % par rapport à l’apoAV sauvage [Dor’08]. Ceci suggère que chez les patients porteurs de la mutation Q139X, le défaut d’activation de la LPL serait plutôt lié au déficit en apoAV sauvage qu’à un défaut d’activation par la protéine tronquée. Ainsi, l’altération de la liaison de l’apoAV sauvage aux lipoprotéines pourrait être une condition nécessaire pour induire le défaut de lipolyse. Nos travaux ne permettent pas cependant pas de comprendre comment les mutations de l’apoAV induisent un défaut de liaison de l’apoAV sauvage aux lipoprotéines chez les sujets hyperchylomicronémiques. Pour la mutation Q139X, on pouvait supposer que la protéine tronquée perturbait la liaison de l’apoAV sauvage aux lipoprotéines soit en empêchant la formation de dimères d’apoAV, soit en perturbant la liaison à un autre facteur nécessaire à la liaison de l’apoAV aux lipoprotéines. Là encore, l’absence de protéine tronquée pour les patients porteurs de la mutation Q97X, n’est pas en faveur de cette hypothèse. Par ailleurs, l’existence d’une forme dimérique de l’apoAV a été infirmée depuis par Alborn et al. [Alb’06]. 168 VLDL / Chylomicrons TG + apo AV AG LPL ApoCII A HSPG Cellule endothéliale Tissus VLDL / Chylomicrons TG AG apoAV ApoCII B LPL HSPG Cellule endothéliale Figure 24 : Schéma du mécanisme d’action de l’apoAV en physiologie (A) et en présence de la mutation Q139X ou Q97X (B), d’après les données de la littérature 169 b. Déficit en LPL à la surface endothéliale Nos résultats suggèrent également une autre hypothèse. En effet, chez les hétérozygotes Q139X qui développent une HTG sévère, il existait plus qu’un simple défaut de stimulation d’une protéine LPL normalement exprimée à la surface de l’endothélium, mais également un déficit de LPL liée aux HSPG. On ne sait actuellement pas comment ce déficit en LPL survient. Initialement, nous avons émis l’hypothèse que la protéine tronquée pourrait affecter directement ou indirectement l’expression de la LPL à la surface de l’endothélium, par un gain de fonction. Les données récentes obtenues avec la mutation Q97X et l’absence de protéine tronquée dans ces familles, nous font penser que l’effet serait plus probablement lié au déficit en apoAV sauvage, et donc une perte de fonction. Le déficit en LPL à la surface endothéliale pourrait s’expliquer par différentes hypothèses : - Une anomalie au niveau des HSPG Ceci est peu probable puisque la lipase hépatique était correctement détachable des HSPG après injection d’héparine. Mais, il pourrait exister une anomalie spécifique de l’interaction LPL-HSPG. - Une dégradation de la LPL Merkel et al. ont proposé que la LPL liée aux HSPG pourrait être dégradée en présence d’une protéine tronquée. En se liant à la fois aux LRTG, aux HSPG et à la LPL, l’apoAV sauvage pourrait stabiliser les complexes lipolytiques ou les dimères de LPL et ainsi augmenter la lipolyse. L’apoAV tronquée ne se lie pas aux lipoprotéines mais pourrait se lier sous forme libre à la LPL ou aux HSPG, et entraîner une dégradation de la LPL [Mer’05b]. Toutefois, la protéine est tronquée en amont des domaines de liaison aux HSPG (Figure 23). L’absence d’apoAV liée aux LRTG pourrait alternativement être à l’origine de la dégradation de la LPL (Figure 25). 170 VLDL / Chylomicrons TG AG apoAV ApoCII LPL Dégradation HSPG Cellule endothéliale Figure 25 : Hypothèse de dégradation de la LPL en présence d’une mutation non-sens de l’APOA5, d’après [Mer’05b] - Un défaut d’expression ou d’adressage de la LPL L’altération de la liaison de l’apoAV aux lipoprotéines pourrait perturber la transmission d’un signal de sécrétion ou d’adressage de la LPL à la surface endothéliale, normalement transmis aux cellules adipeuses ou musculaires sous endothéliales lors de la liaison des lipoprotéines aux complexes LPL-HSPG (Figure 26). On pourrait imaginer des interactions avec le gène LMF1 récemment identifié qui jouerait un rôle dans le transport et/ ou la maturation de la LPL et de la LH à la surface endothéliale [Pet’07]. Toutefois, il devrait alors exister en déficit combiné en LPL et en LH, ce qui n’était pas le cas chez les patients Q139X et Q97X que nous avons étudiés. On ne peut pas exclure une action intracellulaire endothéliale de l’APOA5 mais son expression dans les cellules endothéliales n’a pas été étudiée dans la littérature. L’étude d’animaux transgéniques aurait été intéressante pour mieux comprendre les anomalies induites par les mutations. Malheureusement, les souris transgéniques APOA5Q139X développées en collaboration avec l’équipe de Pennacchio n’exprimaient pas la protéine tronquée et n’ont donc pas permis d’apporter d’informations complémentaires. 171 VLDL / Chylomicrons TG + apo AV AG LPL ApoCII Expression / adressage A HSPG Cellule endothéliale + Tissus LPL Adipocyte / Myocyte VLDL / Chylomicrons TG AG apoAV ApoCII LPL Expression / adressage HSPG Cellule endothéliale B LPL Adipocyte / Myocyte Figure 26 : Hypothèse d’action de l’apoAV en physiologie (A) et en présence de la mutation Q139X (B) : contrôle de l’expression ou de l’adressage de l’apoAV 172 3. Comment expliquer la révélation tardive et fluctuante du syndrome ? On a vu que l’hyperchylomicronémie apparaissait dans nos familles à l’âge adulte, de manière intermittente et pour certains s’aggravant avec l’âge pour devenir permanente. On ne sait pas comment l’expression de la LPL serait progressivement altérée, conduisant à une HTG sévère. L’étude des souris KO pour le gène apoa5 a montré que la surexpression de la LPL pouvait compenser le déficit en apoav et normalisait les TG [Mer’05a]. Ainsi, on peut proposer qu’il existe initialement un pré-syndrome : le défaut d’expression ou d’adressage de la LPL, lié à l’altération de la liaison de l’apoAV aux lipoprotéines, serait compensé par une augmentation de la production de LPL. Par la suite, des facteurs liés à l’âge pourraient progressivement limiter les mécanismes de compensation, et le défaut de lipolyse responsable de l’HTG majeure apparaîtrait. Le diabète ou le syndrome métabolique, présents chez certains patients, aggraverait le défaut de lipolyse et favoriserait l’apparition de l’hyperchylomicronémie, en augmentant la production hépatique de VLDL, et en diminuant l’activité et la masse de LPL [Kra’04, Pru’04]. De même, les erreurs nutritionnelles déborderaient rapidement les capacités réduites de lipolyse. 173 B. Mutation L242P L’impact de la mutation L242P est moins bien documenté que celui des mutations Q139X et Q97X. En effet, l’absence d’autres porteurs de la mutation L242P dans la famille n’a pas permis de réaliser d’analyse de ségrégation. Toutefois, il est peu probable que cette mutation soit un polymorphisme de population puisqu’elle n’a pas été retrouvée dans une population de 200 témoins normolipémiques, ni dans les nombreuses études de population publiées dans la littérature, et en particulier dans l’étude exhaustive d’Olivier et al. [Oli’04]. La mutation L242P se situe sur la séquence de la protéine à proximité des domaines de liaison aux lipides (AA 192-238 et 301-343) et du domaine d’activation de la LPL (AA 192-238) [Sun’06, Won’07]. Cette région de l’apoAV (AA 171-245) comporte trois hélices alpha très hydrophobes et fortement amphipathiques, et est prédite pour avoir la plus forte activité de surface [Wei’03]. La substitution d’une leucine (« helix former ») pour une proline (« helix breaker ») est susceptible d’affecter drastiquement la structure secondaire de la protéine. La structure secondaire en alpha hélice, primordiale pour la fonction des apolipoprotéines, pourrait être interrompue comme décrit dans la littérature pour d’autres mutations d’apolipoprotéines : la mutation L4372P de l’apoB et la mutation L72P de l’apoCII entraînent respectivement un défaut de liaison de l’apoB à la Lp(a) [Sha’04b] et de l’apoCII à la LPL [Lam’06]. Nous avons étudié l’impact de la mutation L242P sur la structure et la fonction de l’apoAV par une analyse informatique en utilisant les modèles de prédiction automatique de substitution d’acides aminés par alignements de séquences PolyPhen (http://genetics.bwh.harvard.edu/pph/) [Sun’00, Sun’01, Ram’02] et SIFT (Sorting Intolerant From Tolerant: http://blocks.fhcrc.org/sift/SIFT.html) [Ng’01, Ng’02]. La mutation L242P est prédite comme étant « probablement délétère » (PSIC score difference 2.243) dans Polyphen et « affectant la fonction de la protéine » dans SIFT. Le nucléotide et l’acide aminé sont très conservés entre les espèces (sur 10 espèces) avec un écart physico-chimique important entre Leucine et Proline. Cependant, nous n’avons pas mis en évidence de défaut de lipolyse chez le porteur de la mutation L242P. En effet, son activité LPL post-héparinique, mesurée en dehors d’une période d’HTG sévère, était normale. Ceci n’exclut pas la possibilité d’un défaut de lipolyse induit par la mutation puisque l’activité LPL peut être normale en dehors des périodes 174 d’hyperchylomicronémie y compris pour des patients présentant une mutation délétère à l’état homozygote comme le patient homozygote Q97X italien [Pri’08]. La liaison de l’apoAV sauvage aux lipoprotéines n’était pas altérée chez le sujet L242P ce qui peut suggérer soit l’absence d’impact de la mutation sur la fonction de l’apoAV, soit un mécanisme d’action différent des mutations non-sens qui n’a pas pu être mis en évidence par les tests fonctionnels utilisés. La mutation L242P n’intervient peut-être pas sur la liaison de l’apoAV aux lipides. Elle pourrait intervenir sur la capacité d’activation de la LPL in vivo. Si la LPL est correctement liée aux HSPG, l’activité LPL post-héparinique in vitro serait alors normale. Il est, en revanche peu probable que la mutation L242P intervienne sur la capacité de liaison de l’apoAV aux récepteurs de la famille LDL et sur la capture des LRTG puisqu’elle ne se situe pas au niveau du domaine de liaison aux récepteurs (AA 186-227) identifié par Dorfmeister et al. [Dor’08]. Ainsi, l’implication de la mutation L242P dans l’hyperchylomicronémie du cas index est possible mais n’a pas pu être établie avec certitude pour l’instant. III. Variabilité de l’expression phénotypique des mutations de l’APOA5 A Mutations non-sens Nos 2 études, conduites dans plusieurs familles, nous ont permis de décrire l’expression phénotypique des mutations non-sens de l’APOA5 et d’en documenter l’extrême variabilité aussi bien chez les homozygotes que chez les hétérozygotes. Tout d’abord, l’âge de révélation est très variable. Les 2 homozygotes Q139X et Q97X que nous avons décrits (Q139X-CI1, Q97X-D), ont révélé une hyperchylomicronémie sévère à l’âge adulte, respectivement à 34 et 25 ans. Mais, l’apparition de l’hyperchylomicronémie était beaucoup plus précoce dans la petite enfance, à l’âge de 2 ans pour l’autre homozygote Q97X rapporté dans la littérature [Pri’08], et à l’âge de 5 ans pour l’homozygote Q148X [Pri’05c]. Chez les hétérozygotes exprimant une HTG sévère dans nos 175 2 études, la révélation était assez précoce à l’âge adulte dans la 2ème ou la 3ème décade pour les 2 mutations Q139X et Q97X, sauf dans un cas (Q139X-BIII3) révélé à l’âge de 54 ans. L’absence de révélation plus précoce chez les homozygotes dans nos 2 études est surprenante. En effet, dans les déficits homozygotes en LPL ou en apoCII, la dyslipidémie sévère apparaît généralement dans l’enfance [Ben’96a, Jon’99, Mer’02, Mah’03]. On ne peut pas exclure que chez certains le phénotype soit apparu plus précocement du fait du caractère souvent asymptomatique et/ou intermittent des poussées d’HTG majeure. Toutefois, l’homozygote Q139X n’a pas présenté d’épisodes de pancréatite aiguë avant l’âge de 34 ans. Les homozygotes ont systématiquement présenté une hyperchylomicronémie mais avec soit une HTG sévère permanente, résistante aux mesures diététiques et aux hypolipémiants, soit des poussées récurrentes d’HTG entrecoupées de périodes d’HTG modérée pour notre sujet homozygote Q97X (Q97X-D), ou les 2 enfant homozygotes Q97X et Q148X [Pri’08, Pri’05c]. Globalement, le phénotype de l’homozygote Q139X (Q139XCI1) apparaît plus sévère que l’homozygote adulte Q97X (Q97X-D) avec plusieurs pancréatites aiguës et des complications cardiovasculaires. On ne dispose pas de recul à l’âge adulte pour les deux enfants Q97X et Q148X [Pri’08, Pri’05c]. En revanche, tous les hétérozygotes ne développent pas une HTG sévère. Pour la mutation Q139X, si on rajoute les données complémentaires de la famille C, seuls 4/11 hétérozygotes pour la mutation ont exprimé une HTG sévère, les autres étant soit normotriglycéridémiques, soit modérément HTG. Pour la mutation Q97X, dans notre étude, 3/4 hétérozygotes ont présenté une HTG sévère (sujets Q97X-AIII1, B, C) et un hétérozygote une HTG modérée (Q97X-AII1), alors que dans l’étude de Priore Oliva, tous les hétérozygotes (n=3) avaient des TG normaux [Pri’08]. Les 10 hétérozygotes de la famille Q148X étaient également soit normo, soit modérément hypertriglycéridémiques [Pri’05c]. Parmi les hétérozygotes qui ont exprimé une HTG sévère dans nos 2 études, les hétérozygotes Q139X présentaient des tableaux cliniques plus sévères avec une HTG majeure devenant permanente avec l’âge et résistante aux mesures diététiques et aux hypolipémiants alors que les hétérozygotes Q97X présentaient soit des poussées récurrentes d’HTG sévères (Q97XAII1, B), soit un seul épisode documenté (Q97X-C). 176 B. Mutations faux-sens Les données concernant l’expression phénotypique des mutations faux-sens de l’APOA5 sont réduites puisque nous n’avons identifié dans la famille qu’un seul porteur de la mutation L242P, le cas index, et que pour les 3 autres mutations publiées récemment (E255G, G271C, H321L), il n’y a pas eu d’enquête familiale [Dor’08]. Tous ont présenté une HTG sévère après 30 ans. Le sujet L242P a présenté des épisodes récurrents d’HTG sévère à partir de l’âge de 40 ans. Les 3 autres porteurs de mutations faux-sens présentaient des tableaux variables : hyperchylomicronémie gestationnelle à 32 ans pour la mutation E255G (mais associé à une mutation homozygote délétère de la LPL W86G !), HTG sévère persistante avec pancréatite aiguë à 43 ans pour la mutation H321L et un épisode d’HTG sévère à 37 ans avec pancréatite aiguë pour la mutation H321L (également associée à une mutation hétérozygote de la LPL P207L) [Dor’08]. Ainsi, parmi les porteurs de mutations de l’APOA5, les homozygotes exprimaient tous une hyperchylomicronémie mais pas les hétérozygotes. Ceci est cohérent avec nos données fonctionnelles : les formes homozygotes étaient associées à l’activité LPL la plus basse aussi bien pour la mutation Q139X (Figure 4 – Article 1) que pour la mutation Q97X (Figure 3 – Article 2). C. Facteurs influençant l’expression des mutations de l’APOA5 La grande variabilité de l’expression phénotypique des mutations de l’APOA5 suggère l’intervention d’autres facteurs génétiques, environnementaux, ou des pathologies associées dans la révélation ou modulation du phénotype lipidique. 1. Facteurs génétiques a. Rôle des haplotypes de l’APOA5 L’étude des haplotypes a révélé, dans nos 2 études, le rôle majeur du 2ème haplotype dans l’expression des mutations de l’APOA5 chez les hétérozygotes. 177 Dans notre première étude, nous avons suggéré pour la première fois dans la littérature une possible implication du 2ème haplotype dans l’expression du phénotype lipidique chez les patients hétérozygotes pour la mutation Q139X. En effet, tous les porteurs hétérozygotes de la mutation Q139X ayant présenté une hyperchylomicronémie avaient soit l’haplotype APOA5*2, soit l’haplotype APOA5*3 comme second haplotype non muté, alors que les porteurs hétérozygotes Q139X avec l’haplotype commun APOA5*1 comme second haplotype n’avaient jamais présenté d’HTG sévère (Tableau 1- Article 1). Ceci a été confirmé chez les 2 filles et le petit fils du patient homozygote Q139X (Q139X-CII2, CII3, CIII5), hétérozygotes obligatoires, qui ne présentaient pas d’HTG et avaient un 2ème haplotype de type APOA5*1. De même, dans la littérature, les 10 hétérozygotes porteurs de la mutation Q148X, qui avaient tous un haplotype APOA5*1 comme second haplotype, avaient soit des TG normaux, soit une HTG modérée [Pri’05c]. Les données ultérieures sur les porteurs de la mutation Q97X ont conforté cette hypothèse. Dans notre étude, tous les patients porteurs hétérozygotes pour la mutation Q97X qui présentaient une HTG sévère, sauf un, avaient un haplotype variant (APOA5*2 ou APOA5*2b) comme second haplotype (Tableaux 2 et 3, Article 2). En revanche, le sujet Q97X-AII1 de notre étude, avec une HTG modérée, avait un haplotype APOA5*1 comme second haplotype, comme les 3 hétérozygotes Q97X italiens qui étaient normotriglycéridémiques [Pri’08]. De même, les hétérozygotes pour la mutation intronique c.161 + 5 g>c, portant un haplotype APOA5*1 comme second haplotype, avaient des TG normaux ou modérément augmentés [Hen’07]. Seul le cas index Q97X-C présentait une hyperchylomicronémie et un 2ème haplotype APOA5*1 dans notre étude. Les 2 hétérozygotes pour la mutation intronique c.161 + 3G>C qui présentaient une HTG sévère, étaient également hétérozygotes pour le polymorphisme -1131T>C, sans qu’il soit précisé si le polymorphisme et la mutation était sur le même haplotype ou non [Pri’06]. Dans nos 2 études, parmi les hétérozygotes composites Q139X / APOA5*1, 4 sujets normolipémiques étaient trentenaires (Q139X-BIV1, BIV6, CII2, CII3) et un était un enfant (CIII5). On ne peut donc exclure qu’ils puissent présenter une HTG sévère plus tardivement. Mais plusieurs sujets hétérozygotes Q139X ou Q97X avaient plus de 50 ans et étaient toujours soit normolipémiques (Q139X-BIII4), soit modérément hypertriglycéridémiques 178 (Q139X-BIII5 et Q97X-AII1) dans un contexte d’obésité androïde ou de syndrome métabolique. En ce qui concerne les mutations faux-sens, malgré le nombre restreint de sujets décrits, les données sont comparables. Dans notre étude, le cas index hétérozygote L242P présentait un 2ème haplotype de type APOA5*2 comme second haplotype. Dans l’étude de Dorfmeister, le variant hétérozygote G271C était associé à un variant -1131CC, donc à un haplotype APOA5*2 comme 2ème haplotype. Les 2 autres variants faux-sens hétérozygotes (E255G, H321L) étaient associés au polymorphisme S19W à l’état hétérozygote, sans que l’on sache s’ils étaient présents sur le même haplotype ou non [Dor’08]. Par conséquent, nos 2 études ont apporté des arguments forts en faveur d’un rôle déterminant de l’hétérozygotie composite avec un haplotype variant (APOA5*2 ou APOA5*3) dans l’expression phénotypique des mutations hétérozygotes de l’APOA5. b. Rôle fonctionnel des 2 haplotypes APOA5*2 et APOA5*3 Comme on l’a vu dans la revue de la littérature, les haplotypes APOA5*2 et APOA5*3 sont d’importants déterminants indépendants des variations de la triglycéridémie chez l’homme dans différentes populations [Pen’01, End’02, Nab’02, Pen’02, Tal’02, Oli’04, Bau’03]. De plus, ces haplotypes ont été associés aux TG dans divers dyslipidémies comme l’HTG modérée [Kao 03, Mat’07, Chi’08a] ou sévère [Vra’95, Hor’03, Hen’07, Wan’07b, Sou’08, Wan’08a, Wan’08b], l’hyperlipémie combinée familiale [Rib’02, Aou’03, Eic’04, Mar’04, Van’07]. Nous avons également montré, dans notre 3ème article, que les polymorphismes S19W et -1131T>C étaient associés au risque d’HTG sévère, et le polymorphisme -1131T>C au risque d’HTG modérée chez les diabétiques de type 2. En 2005, Talmud a montré que le polymorphisme S19W, présent sur l’haplotype APOA5*3, réduisait d’environ 50 % la sécrétion de la protéine apoAV dans un modèle cellulaire de translocation de la protéine à travers le RE [Tal’05]. Toutefois, ces données expérimentales n’ont pas été confirmées par les mesures de concentrations plasmatiques chez l’homme : les concentrations d’apoAV étaient augmentées et non pas diminuées chez les porteurs de l’allèle 19W [Dal’06, Tal’06, Vae’06, Hen’07, Hah’08]. 179 Le rôle fonctionnel de l’haplotype APOA5*2 a longtemps été attribué à un déséquilibre de liaison avec un polymorphisme fonctionnel du gène APOC3 [Tal’02, Oli’04]. Mais, des travaux récents ont apporté des arguments en faveur d’une fonctionnalité propre de l’haplotype APOA5*2 : Palmen et al. ont mis en évidence une coopération entre les polymorphismes composant l’haplotype APOA5*2 qui affecterait l’efficacité de la traduction des ARNm et/ou leur stabilité, et diminuerait de près de 50% l’activité du gène [Pal’08]. Pour l’haplotype APOA5*2, les données expérimentales ont été corroborées chez l’homme : les concentrations plasmatiques d’apoAV étaient significativement plus basses chez les porteurs de l’allèle rare -1131C que chez les porteurs de l’allèle fréquent -1131T [Ish’05, Dal’06, Vae’06, Hah’08]. Ainsi, chez les hétérozygotes composites, la présence d’un haplotype variant de type APOA5*2 ou APOA5*3 pourrait réduire les quantités d’apoAV sauvages fonctionnelles et ainsi aggraver la déficience en apoAV induite par la mutation. On peut imaginer l’existence d’un seuil critique d’expression de l’APOA5 en dessous duquel l’activation la LPL deviendrait insuffisante pour assurer un niveau de lipolyse normal : - Chez les hétérozygotes sans HTG majeure, présentant tous un 2ème haplotype APOA5*1, l’expression de l’APOA5 serait réduite de 50 % par la mutation, et l’activation de la lipolyse serait normale. - Chez les hétérozygotes avec antécédents d’hyperchylomicronémie, tous associés à un haplotype APOA5*2 ou APOA5*3, l’expression du gène sauvage pourrait être réduite à environ 25 % de la normale, seuil critique pour assurer un niveau de lipolyse correct. Le défaut de lipolyse se révèlerait alors au moindre facteur environnemental de surcroît, ou comme précédemment évoqué avec un déficit lipolytique lié à l’âge, un syndrome métabolique ou un diabète de type 2. c. Rôle des autres variants génétiques modulant la triglycéridémie Variants de l’apoE D’autres facteurs génétiques pourraient moduler l’expression de la mutation, notamment les variants de l’apoE. La présence des variants E2 et E4 pourrait favoriser le développement d’une HTG sévère [Gre’83, Mar’00]. Le variant E2 réduit l’affinité des 180 remnants de VLDL ou de chylomicrons pour les récepteurs à l’apoE [Mah’03]. En diminuant la capture hépatique des remnants, il aggraverait le défaut de catabolisme lié à l’anomalie de lipolyse induite par les mutations, et ainsi favoriser l’apparition d’une HTG sévère. Comme on l’a vu dans la revue de la littérature, plusieurs auteurs ont suggéré une possible interaction entre les variants de l’apoE, particulièrement E2, et les variants rares des polymorphismes -1131T>C et S19W dans le développement des HTG modérées [Sch’04] ou sévères [Eva’03, Hub’05, Oli’08]. Dans une étude récente, Sousa et al. ont suggéré un effet synergique entre les variants -1131C et E2 et additif entre les variants -1131C et E4, sur le risque d’HTG sévère (TG>10 mmol/l) [Sou’08]. Dans l’étude sur la mutation Q139X, le variant E2 de l’APOE était associé à la mutation dans la famille A. Parmi les 2 hétérozygotes Q139X de la famille présentant une HTG sévère dans la famille B, une portait le variant E4 (Q139X-BIII2), mais pas l’autre (Q139X-BIII3). De même, dans l’étude sur les mutations Q97X et L242P, excepté dans la famille Q97X-A, les cas index présentaient tous un variant de l’apoE : les sujets Q97X-B, C, D étaient soit E2E3, soit E3/E4 et le sujet L242P était E2/E4. En revanche, le génotype APOE E2 ou E4 n’est pas suffisant pour le développement d’une HTG majeure chez les porteurs de mutations de l’APOA5, puisque le sujet hétérozygote Q139X-BIII5, qui avait un génotype E3/E4 mais pas de 2ème haplotype APOA5 variant, n’a pas présenté d’HTG majeure. Ainsi, le génotype apoE ne suffit pas à la survenue d’une dyslipidémie de type V, mais l’association des variants rares de l’APOE et de l’APOA5 pourrait coopérer pour influencer le développement d’une HTG majeure chez les porteurs de la mutation de l’APOA5. Polymorphismes de l’APOC3 Le variant S2 du polymorphisme SSt-I de l’APOC3 a été associé à l’HTG dans différentes populations [Tal’97, Mar’00]. La fonctionnalité de ce polymorphisme n’est pas établie mais il est en fort déséquilibre de liaison avec les polymorphismes -455T>C et -483C>T situé dans l’élément de réponse à l’insuline du promoteur de l’APOC3 [Dal’01]. Les polymorphismes -455T>C et -483C>T altèrent la capacité d’inhibition de l’insuline sur la transcription de l’apoCIII [Li’95], ce qui provoquerait une augmentation des concentrations d’apoCIII et donc une diminution de l’activité de la LPL. 181 Dans notre 2ème étude, nous avons retrouvé le variant S2 du polymorphisme Sst-I de l’APOC3, à l’état hétérozygote, chez un porteur de la mutation Q97X (Q97X-B) et le cas index L242P, ces deux patients présentant également un variant de l’APOE, avec respectivement un génotype E2/E3 et E2/E4. L’association de plusieurs variants génétiques associés à la survenue d’une HTG sévère, pourrait influencer l’expression du phénotype des patients porteurs de mutations de l’APOA5, dans sa précocité comme chez le sujet Q97X–B qui a révélé une HTG sévère dans sa 2ème décade, ou dans l’intensité des poussées ou leur récurrence comme pour le sujet L242P, dont le phénotype est assez proche de l’homozygote Q97X dans notre étude. 2. Facteurs métaboliques et nutritionnels Le diabète ou le syndrome métabolique mis en évidence chez les patients porteurs de la mutation Q139X (Q139X-AII1, BIII2 et BIII3), ou chez le cas index L242P pourraient favoriser l’apparition d’une HTG sévère. En effet, le diabète s’accompagne d’une augmentation de la production hépatique des VLDL et d’une diminution de la lipolyse [Kra’04], et pourrait constituer un facteur de surcroît. Cependant, ces anomalies métaboliques ne sont pas nécessaires au développement de l’HTG sévère puisque parmi les patients porteurs de mutations ayant présenté une HTG sévère, les sujets Q139X-AIII2 et CI1 n’étaient pas diabétiques, et la majorité des sujets Q97X (Q97X-AIII1, B, D) avaient une sensibilité à l’insuline normale et ne présentaient ni syndrome métabolique ni diabète de type 2. De plus, les sujets Q139X-AII1 et Q97X-C sont devenus diabétiques bien après la découverte de l’hyperchylomicronémie, avec des diabètes de nosologie incertaine, sans syndrome métabolique. La présence d’un syndrome métabolique ou d’un diabète pourrait contribuer à la sévérité du phénotype comme chez le sujet L242P, Q139X-AII1 ou BIII3, mais elle n’est pas suffisante pour déclencher une HTG sévère chez les porteurs hétérozygotes de mutation : les sujets Q97X-AII1 et Q139X-BIII5 ne présentaient qu’une HTG modérée et le sujet Q139XBIII4 était normotriglycéridémique. 182 Si les écarts diététiques favorisaient la décompensation chez la majorité des sujets ayant présenté une HTG sévère, le respect d’un régime strict pauvre en graisses et en sucres rapides, habituellement efficace dans les dyslipidémies de type V, ne permettait pas toujours de contrôler le syndrome et ses décompensations, en particulier chez les porteurs de la mutation Q139X (Q139X-AII1, BIII2, BIII3 et CI1). Ainsi, contrairement à nos spéculations initiales relatives à la mutation Q139X, la présence d’un syndrome métabolique ou d’un diabète de type 2 n’est ni suffisante, ni nécessaire pour déclencher une HTG sévère chez les porteurs d’une mutation de l’APOA5, mais pourrait participer à l’aggravation du phénotype. D. Mutation non-sens de l’APOA5 : expression dominante ou récessive ? A l’état homozygote, bien qu’il existe une variabilité dans l’expression phénotypique, les mutations non-sens de l’APOA5, Q139X, Q148X et Q97X s’expriment sous forme d’une dyslipidémie de type V sévère [Mar’05, Pri’05c, Pri’08] (Article 2). En revanche, chez les hétérozygotes, il existe une pénétrance incomplète dans l’expression de la mutation dans les familles particulièrement notable pour la mutation Q139X, pour laquelle 3 familles ont pu être explorées de manière assez complète : dans la famille B seulement 2/6 porteurs de la mutation ont exprimé une HTG majeure, et 0/3 hétérozygotes dans la famille C [Mar’05]. De même, pour la mutation Q97X, seul un hétérozygote sur deux a présenté une HTG sévère dans la famille A (Article 2) et aucun dans l’étude italienne [Pri’08]. Aucun hétérozygote Q148X n’a présenté de dyslipidémie sévère [Pri’05c]. Au total, la prévalence du phénotype complet atteint seulement 25 % (7/28) chez les hétérozygotes contre 100 % chez les homozygotes. Il ne s’agit certainement pas d’un syndrome dominant, mais pas non plus d’un syndrome de type récessif puisque certains hétérozygotes expriment la maladie. On n’est donc pas en présence d’une hérédité classique monogénique de type mendélienne classique mais plutôt devant une hérédité multifactorielle : le phénotype ne se révèle que sous l’influence d’interactions complexes entre des facteurs environnementaux et des facteurs génétiques, avec un rôle original des haplotypes mineurs de l’apoAV portant le second allèle non muté. 183 IV. Complications cliniques des mutations de l’APOA5 A. Pancréatites aiguës Le risque principal des HTG majeures est la survenue d’une pancréatite aiguë qui peut s’avérer fatale. Classiquement, le risque de pancréatite aiguë est à craindre dès que les TG dépassent 10 mmol/l, mais il existe également pour TG plus bas [Ben’96a, Mah’03, Coh’00, Nie’05]. La prévalence de cette complication n’est pas établie. Les mécanismes de survenue de la pancréatite associeraient une production excessive de radicaux libres, une altération de la microcirculation pancréatique et une inflammation du pancréas liée la génération locale d’AG par les lipases pancréatiques [Mah’03, Nie’05]. Récemment, une équipe chinoise a montré que des mutations et variants du gène CFTR et du promoteur de TNF (Tumor necrosis factor), étaient significativement associés au risque de pancréatite aiguë chez les patients avec HTG [Cha’08a]. Dans les familles étudiées pour les 3 mutations Q97X, Q139X et L242P, parmi les patients ayant présenté une HTG sévère, seul le patient homozygote Q139X-CI1 a présenté des épisodes de pancréatites aiguës (soit 1 sur 10). Cette complication pourrait être en rapport avec la sévérité des anomalies fonctionnelles induite par son statut homozygote. Cependant, ni notre patient homozygote Q97X (Q97X-D), ni les 2 sujets homozygotes Q148X et Q97X décrits par Priore Oliva [Pri’05c, Pri’08] n’ont présenté d’épisode de pancréatite aiguë. Ainsi, la fréquence de survenue d’une pancréatite aiguë s’avère faible dans notre série de patients porteurs d’une mutation de l’APOA5 (1/17 soit 5.8 %). Sur l’ensemble de notre cohorte de dyslipidémie de type V, le risque est nettement plus élevé : 62 patients sur 316 (19.6 %) ont présenté un ou plusieurs épisodes de pancréatites aiguës. Cependant, le nombre restreint d’observations pour les mutations de l’APOA5 ne permet pas de tirer de conclusions générales à ce stade. B. Complications cardiovasculaires L’élévation de TG est considérée comme un facteur de risque cardiovasculaire indépendant dans certaines études mais encore controversé [Hok’96, Gar’07]. Le bénéfice du 184 traitement d’une HTG modérée sur la morbi-mortalité cardiovasculaire n’est pas clairement établi. En effet, les études d’intervention thérapeutique avec les fibrates ont révélé un bénéfice inconstant en particulier en prévention primaire [Kee’05, Gar’07]. Par ailleurs, on ne sait pas si les HTG majeures augmentent significativement le risque cardiovasculaire [Mah’03, Nie’05]. Certaines études ont rapporté une athérosclérose précoce périphérique ou coronaire chez des patients présentant un syndrome familial d’hyperchylomicronémie par déficit homozygote en lipoprotéine lipase [Ben’96b, Sai’03] mais d’autres pas [Nie’05]. Dans les familles présentant la mutation Q139X de l’APOA5, seul le patient homozygote (Q139X-CI1) a présenté des complications cardiovasculaires coronaires et périphériques précoces (avant 50 ans) avec toutefois un tabagisme important. Les patients hétérozygotes Q139X dyslipidémiques de type V n’ont pas présenté d’évènements cardiovasculaires, mais ils n’ont pas été explorés systématiquement notamment à la recherche de lésions asymptomatiques. Toutefois, le sujet Q139X-AII1, pour lequel on dispose d’un recul de 25 ans et d’explorations complémentaires, présentait un athérome carotidien et fémoral, en l’absence de tabagisme. En revanche, tous les patients porteurs des mutations Q97X et L242P, sauf le cas index Q97X-B, ont bénéficié d’un doppler carotidien avec mesure de l’épaisseur intima-média carotidienne (EIMc) par le même examinateur expérimenté. Tous présentaient une augmentation de l’EIMc ajusté sur l’âge (Q97X-AII1, AIII1, C, D, L242PEII2) et plusieurs des plaques carotidiennes (Q97X-AII1, AIII1, C). Un seul était fumeur (Q97X-AIII1). Les deux sujets Q97X-AII1 et C ont également réalisé un ECG d’effort qui s’est avéré négatif (données non publiées). L’EIMc étant corrélé au risque cardiovasculaire [Ole’99], on peut penser au le risque cardiovasculaire de ces patients est accru. Mais seul le suivi à long terme permettra de préciser la survenue ou non d’évènements cardiovasculaires. Le sur-risque cardiovasculaire de ses patients pourrait être lié aux haplotypes variants de l’APOA5. Nous avons étudié l’association des polymorphismes -1131T>C et S19W au risque cardiovasculaire dans un sous groupe de 196 patients diabétiques de type 2 de la cohorte DIACOR présentée dans l’article 3, suivi pendant 5 ans. 24/196 patients (12.2%) ont présenté un évènement coronarien majeur (décès d’origine coronarienne, IDM fatal ou non, angor instable, angor stable) 6/24 (25 %) était classé initialement dans le groupe normotriglycéridemique (group N) and 15/24 (75 %) dans le groupe modérément hypertriglycéridémique (group M). La présence de l’allèle -1131C allèle était significativement associée à une augmentation du risque cardiovasculaire (OR=3.52 [1.299.64], p=0.010). Après ajustement sur les facteurs de risque usuels (âge, sexe, IMC, tabagisme, HTA LDLc, HDLc), l’association restait inchangée (OR=3.51 [1.13-10.94], 185 p=0.030). En revanche, l’allèle 19W n’était pas associé à la survenue d’un évènement cardiovasculaire (OR=0.25 [0.03-1.97], p=0.158) (données non publiées). Ces résultats préliminaires devront être confirmés sur la totalité de la cohorte, mais sont concordants avec les données de la littérature. Comme on l’a vu précédemment, plusieurs études cas-témoins ont montré une association significative entre l’allèle -1131C et l’augmentation du risque coronarien dans des populations d’origines ethniques diverses [Bi’04, Sza’04, Liu’05, Tan’05, Tan’06, Vae’06] mais pas avec l’allèle 19W sauf dans une étude [Liu’05]. Toutefois, ces résultats n’ont pas été confirmés dans les précédentes études de cohorte [Won’ 03, Tal’04, Van’07] sauf une (cohorte de Framingham) : les femmes porteuses de l’allèle rare -1131C présentaient un risque d’IDM significativement plus élevé par rapport aux porteuses de l’allèle sauvage (OR=1.85, p=0.04) [Lai’04]. Au total, d’après les données de nos études et de la littérature, les complications de type pancréatite aiguë ou complications cardiovasculaires s’avèrent rares chez les patients hyperchylomicronémiques porteurs d’une mutation de l’APOA5. Toutefois, compte tenu du nombre restreint de patients, d’une courte durée de suivi pour beaucoup, en particulier pour les enfants homozygotes Q139X et Q97X [Pri’05c, Pri’08], ces constatations ne peuvent être généralisées et la prudence s’impose. V. Conséquences en termes de diagnostic et de pronostic A. Quelle stratégie proposer pour le diagnostic étiologique des hyperchylomicronémies ? La grande variabilité dans l’expression phénotypique et l’âge de révélation du syndrome hyperchylomicronémique ne permet pas de dégager des critères cliniques permettant de cibler le dépistage génétique des mutations de l’APOA5. Sur le plan biologique, les concentrations plasmatiques d’apoAV sont informatives seulement chez les homozygotes puisqu’elles sont alors indétectables [Pri’05c, Hen’07, Pri’08]. En revanche, dans notre étude, chez les hétérozygotes Q139X, les concentrations plasmatiques d’apoAV étaient extrêmement variables, comme chez les sujets indemnes de la mutation. Chez un sujet hétérozygote pour la mutation c.161 +3g>c, la concentration 186 d’apoAV était également considérée comme normale [Pri’06]. Les concentrations plasmatiques d’apoAV ne sont donc pas un paramètre informatif pour détecter un déficit partiel en apoAV. De plus, le dosage de l’apoAV n’est pas encore standardisé, avec différents tests ELISA rapportés dans la littérature, rendant difficile la comparaison des résultats des études. Comme on l’a vu dans la revue de la littérature, les valeurs normales ne sont pas encore bien définies et apparaissent très variables dans les populations témoins (Tableau 1). L’activité LPL post-héparinique ne permet pas non plus un bon screening des patients, ni homo, ni hétérozygotes. Une activité LPL normale n’exclut pas la présence d’une mutation de l’APOA5, en particulier si elle a été réalisée en dehors d’une poussée d’HTG sévère, comme montré chez l’homozygote Q97X italien [Pri’08] ou chez le sujet hétérozygote L242P (Article 2). Si elle est diminuée, l’activité LPL ne permet pas non plus de préjuger d’une mutation de la LPL plutôt que de l’APOA5, puisque les porteurs homozygotes de la mutation Q97X ou Q139X dans nos études avaient des valeurs d’activité LPL comparables à des sujets porteurs de mutations faux-sens de la LPL. Par ailleurs, le dosage de l’activité LPL posthéparinique est difficile, nécessitant une conservation drastique des échantillons et l’inhibition des autres activités lipasiques. Comme pour l’apoAV, la variabilité des dosages entre les laboratoires rend les comparaisons de résultats difficiles. Ainsi, il n’y a pas de critères cliniques ou biologiques simples permettant de suspecter la présence d’une mutation de l’APOA5. On conseille donc la recherche génétique systématique d’une mutation de l’APOA5 chez les sujets ayant présenté une HTG majeure, d’autant que Dorfmeister a montré récemment qu’une mutation hétérozygote de l’APOA5 peut s’associer à une mutation faux-sens de la LPL [Dor’08]. B. Quel pronostic clinique pour les sujets porteurs de mutations de l’APOA5 ? L’identification de la mutation et des facteurs qui conditionnent l’expression d’une dyslipidémie de type V chez les hétérozygotes peut avoir des conséquences cliniques. Les hétérozygotes composites avec un haplotype variant APOA5*2 ou APOA5*3 (et les homozygotes) sont à haut risque de développer une dyslipidémie de type V à l’âge adulte. Une prise en charge médicale avec une surveillance biologique régulière doit leur être proposée. En revanche, chez les hétérozygotes avec un 2ème haplotype APOA5*1, nos 187 observations chez les sujets de plus de 50 ans sont plutôt rassurantes et suggèrent pour les sujets jeunes un risque ultérieur faible de développer une dyslipidémie de type V. La surveillance pourra être espacée. Toutefois, une certaine prudence s’imposera en présence de pathologie intercurrente comme un diabète de type 2 et du fait d’un recul limité pour certains patients. Le dépistage présentera un intérêt chez les femmes hétérozygotes composites (ou homozygotes) qui présenteront un risque plus élevé d’HTG sévère sous contraception orale oestroprogestative et probablement un risque d’hyperchylomicronémie gestationnelle comme décrit chez les patientes porteuses de mutations de la LPL [Mur’98, Als’02]. Dans nos études, l’hyperchylomicronémie du cas index Q97X-B a été détectée sous oestroprogestatif (Article 2). Il apparaît licite de contre-indiquer une contraception oestroprogestative en cas d’antécédents d’HTG majeure. En l’absence de dyslipidémie sévère constatée, on pourra introduire un oestroprogestatif sous surveillance étroite du bilan lipidique chez ces patientes. De même une surveillance systématique du bilan lipidique sera à prévoir en cas de grossesse. Par ailleurs, le risque de transmission du syndrome sévère à la descendance paraît faible. En effet, les hétérozygotes présentant une dyslipidémie de type V ont 1 chance sur 2 de transmettre la mutation, et les homozygotes la transmettent obligatoirement. Mais nos résultats et ceux de Priore Oliva [Pri’05c, Pri’08] suggèrent que la mutation transmise à l’état hétérozygote ne s’exprimera sévèrement que si le second parent transmet un haplotype rare de l’APOA5, dont la fréquence allélique est inférieure à 10 % chez les caucasiens [Pen’01, Pen’02, Tal’02, Oli’04]. VI. Apports des mutations Q139X et Q97X dans la connaissance du rôle physiologique de l’apoAV Les hypothèses concernant les mécanismes d’action physiologique de l’apoAV reposaient dans la littérature jusqu’en 2005 sur des modèles expérimentaux in vitro ou in vivo, cellulaires ou murins. La description de familles portant des mutations de l’APOA5 a fourni pour la première fois un modèle clinique permettant de valider ces hypothèses chez l’homme. La mutation Q139X a été l’une des 2 premières mutations de l’APOA5 décrite dans la littérature, impliquée dans une pathologie lipidique familiale chez l’homme, avec la 188 mutation Q148X publiée chez un seul cas peu avant en 2005 [Pri’05c]. Notre étude sur la mutation Q139X a apporté les premières études fonctionnelles mettant clairement en évidence le défaut de lipolyse induit par une mutation de l’APOA5 et établissant le lien fonctionnel entre apoAV et LPL chez l’homme. La mutation Q97X a été publiée pour la première fois dans une famille italienne en 2008, mais sans donnée fonctionnelle ni preuve de défaut de lipolyse chez le cas index [Pri’08]. Les arguments de la littérature sont discordants quand à l’existence d’un rôle intrahépatique de l’apoAV sur la sécrétion ou l’assemblage des LRTG, et d’un possible rôle sur la capture des LRTG et de leurs remnants par les récepteurs hépatiques. Récemment, Dorfmeister et al. ont montré in vitro que les protéines recombinantes apoAV-139X et apoAV-148X ne se liaient pas aux récepteurs de type LDL-R ou LRP [Dor’08]. L’étude cinétique de l’apoB100 in vivo chez les porteurs de la mutation Q139X ne confirme pas l’hypothèse d’un rôle intra-hépatique de l’apoAV ni d’un rôle sur la capture hépatique des remnants (Article 1) [Mar’05]. Outre la preuve in vivo chez l’homme d’un lien fonctionnel entre apoAV et LPL, notre travail soulève une nouvelle hypothèse quand au mode d’action de l’apoAV, non repérée lors des études expérimentales in vitro et chez les animaux transgéniques : l’apoAV régulerait la lipolyse des LRTG par la LPL en modulant son expression ou son adressage sur les HSPG à la surface endothéliale (Figure 26). Notre modèle n’est pas en contradiction avec le modèle de stimulation de l’activité LPL par l’apoAV en favorisant les interactions entre les lipoprotéines et le complexe LPL-HSPG [Loo’05, Mer’05]. Les faibles concentrations circulantes d’apoAV sont cependant plus en faveur d’un rôle indirect de l’apoAV que d’une activation allostérique de la LPL. VII. Perspectives L’émergence de nouveaux gènes candidats, en particulier GPIHBP1, pourrait permettre d’améliorer la connaissance des mécanismes impliqués dans la lipolyse intravasculaire des LRTG. Ce nouveau gène parait en effet jouer un rôle majeur dans « la plateforme lipolytique endothéliale » des chylomicrons selon des travaux récents [Bei’07]. En 189 effet, les souris déficientes pour le gène gpihbp1 (gpihbp1 -/-) présentent une HTG majeure avec un déficit de catabolisme des chylomicrons et une activité LPL effondrée [Bei’07]. Gpihbp1 est fortement exprimée chez la souris notamment dans le tissu adipeux, à la face luminale des capillaires endothéliaux où elle est ancrée dans la membrane cellulaire [Iok’03, Bei’07]. GPIHBP1 peut lier la LPL, les chylomicrons et l’apoAV [Bei’07]. Une mutation homozygote de GPIHBP1 a été identifiée chez un patient présentant une hyperchylomicronémie réfractaire avec pancréatites aiguës récidivantes depuis l’âge de 22 ans et a également été retrouvée chez son frère aîné de 52 ans avec la même présentation phénotypique [Wan’07a]. Les capacités de liaison de GPIHBP1 à l’apoAV nous font émettre l’hypothèse que l’interaction entre ces 2 protéines pourrait moduler la formation des complexes lipolytiques et/ou l’activité de la LPL. Dans le cadre d’un poste d’accueil INSERM, nous allons poursuivre l’étude des mécanismes physiopathologiques impliqués dans les hyperchylomicronémies. Nos travaux auront plusieurs objectifs : 1. Préciser le profil d’expression tissulaire, en particulier endothéliale, de l’APOA5 et de GPIHBP1 chez l’homme, 2. Etudier l’impact des formes sauvages et mutées de l’APOA5 et de GPIHBP1 sur la lipolyse des LRTG dans des modèles in vitro et cellulaires. 3. Etudier les interactions potentielles entre l’APOA5 et GPIHBPI au niveau de l’activité de la LPL, de l’expression de GPIHBP1 et de la fixation de la LPL à la surface endothéliale. Nous poursuivrons également le séquençage des gènes candidats, anciens et nouveaux, et la caractérisation phénotypique détaillée des familles porteuses de mutation non encore explorées et des nouvelles mutations qui seront identifiées. Les anomalies phénotypiques pourront ainsi être confrontées aux mécanismes physiopathologiques identifiés et de nouvelles études pourront être réalisées chez ces patients et à partir des échantillons collectés, en fonction de l’avancée des connaissances. 190 VIII. Conclusions L’apolipoprotéine AV (apoAV), nouvel acteur du métabolisme des triglycérides, est un déterminant important de la triglycéridémie chez l’homme. Nous avons étudié l’APOA5 comme gène candidat pour identifier les mécanismes responsables des hyperchylomicronémies, encore largement méconnus et avons pu identifier une prédisposition génétique liée à l’APOA5 dans près de 5 % des cas, dans une cohorte de 316 patients hyperchylomicronémiques. L’étude de plusieurs familles porteuses des mutations nous a permis de confirmer le lien fonctionnel entre apoAV et LPL établi jusque là in vitro ou vivo dans des modèles animaux transgéniques. Nous avons confirmé le rôle clé de l’apoAV dans la lipolyse intravasculaire des LRTG, mais pas sur la synthèse hépatique des LRTG ou leur recapture hépatique. Les mécanismes intimes par lesquels l’apoAV interagit avec la LPL ne sont encore pas précisément établis mais nos études, conjuguées aux données de la littérature, nous conduisent à proposer un nouveau modèle d’interaction entre apoAV, LPL et HSPG : l’apoAV régulerait la lipolyse des LRTG en agissant au niveau de l’expression ou de l’adressage de la LPL sur les HSPG à la surface de l’endothélium vasculaire. L’étude des 3 mutations de l’APOA5, Q139X, Q97X, L242P, nous a également permis de mettre en évidence une grande variabilité dans l’expression phénotypique des mutations en particulier chez les porteurs hétérozygotes, témoignant d’une maladie génétique multifactorielle. Nous avons montré le rôle original et fondamental dans l’expression des mutations de l’hétérozygotie composite avec un 2ème haplotype variant de l’APOA5 (APOA5*2 ou APOA5*3) ou de la présence d’autres facteurs génétiques impliqués dans le métabolisme des TG comme les variants de l’apoE, ainsi que dans une moindre mesure l’influence de l’environnement métabolique. Nous avons par ailleurs, confirmé l’importance des haplotypes variants de l’APOA5 dans la survenue des HTG sévères en montrant pour la première fois l’association des haplotypes variants de l’APOA5 avec la survenue d’une HTG majeure chez les diabétiques de type 2. L’étude de nouveaux gènes candidats et des partenaires potentiels de l’apoAV comme GPIHPB1 permettront d’améliorer la compréhension des mécanismes physiopathologiques du métabolisme des LRTG. Ces travaux correspondent à des besoins cliniques au niveau 191 diagnostique mais également thérapeutique. En effet, le traitement des HTG majeures est actuellement décevant aussi bien à la phase aiguë que chronique. L’apoAV pourrait constituer dans le futur une cible thérapeutique : sa régulation par des récepteurs nucléaires dont PPARα, cible des fibrates, pourrait permettre le développement d’agonistes sélectifs pour le traitement des HTG. A l’heure où des essais de thérapie génique sont en cours avec la LPL aux Pays-Bas [Nie’05], la caractérisation de ses nouveaux partenaires parait indispensable et permettra peut-être de proposer de nouvelles pistes thérapeutiques dans les HTG majeures, et également dans les HTG modérées, beaucoup plus fréquentes et possiblement athérogènes [Hok’96]. Notre travail a permis d’accroître la proportion d’anomalies génétiques majeures identifiées comme responsables des hyperchylomicronémies. Cependant, il faut reconnaître que, dans l’absolu, les mécanismes génétiques sous jacents demeurent encore majoritairement méconnus et qu’il existe encore un champ d’investigation très important autour de cette problématique. 192 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES [Abe’05] Aberle J, Evans D, Beil FU, et al. A polymorphism in the apolipoprotein A5 gene is associated with weight loss after short-term diet. Clinical Genetics, 2005, vol. 68, n°2, pp. 152-154. [Abr’81] Abrams JJ, Grundy SM, Ginsberg H. Metabolism of plasma triglycerides in hypothyroidism and hyperthyroidism in man. Journal of Lipid Research, 1981, vol. 22, n°2, pp. 307-322. [Ahi’07] Ahituv N, Akiyama J, Chapman-Helleboid A, et al. In vivo characterization of human APOA5 haplotypes. Genomics, 2007, vol. 90, n°6, pp. 674-679. [Alb’98] Alberti KG, Zimmet PZ. 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If you do not want the decision sent to you by email, please let us know. Thank you for sending your manuscript to us. ATVB Editorial Office 209 FOLIO ADMINISTRATIF THESE SOUTENUE DEVANT L'INSTITUT NATIONAL DES SCIENCES APPLIQUEES DE LYON NOM : CHARRIERE (avec précision du nom de jeune fille, le cas échéant) DATE de SOUTENANCE : 05/02/2009 Prénoms : Sybil TITRE : Implication de l’apolipoprotéine AV dans le déterminisme des hyperchylomicronémies NATURE : Doctorat Numéro d'ordre : 09 ISAL Ecole doctorale : EDISS Spécialité : Biochimie Cote B.I.U. - Lyon : T 50/210/19 / et bis CLASSE : RESUME : Le gène de l’apolipoprotéine (apo) AV, est un nouveau gène candidat pour étudier les mécanismes des hyperchylomicronémies, largement méconnus. Nous avons identifié, dans une cohorte de 286 patients ayant présenté une hyperchylomicronémie, indemnes de mutation de la LPL ou de l’apoCII, 3 mutations de l’APOA5 : Q139X et Q97X, et L242P. Nous présentons, à travers 2 études, la description phénotypique et génotypique des cas index et de leurs familles ainsi que la caractérisation fonctionnelle des mutations. Les mutations Q97X et Q139 ont été clairement impliquées à l’hyperchylomicronémie, et associée à un défaut de lipolyse intravasculaire. L’expression phénotypique des mutations était très variable, influencée par des co-facteurs génétiques et plus faiblement par l’environnement métabolique. Par ailleurs, nous avons dans une 3ème étude montré l’association des haplotypes variants de l’APOA5 et la survenue d’une hypertriglycéridémie modérée ou d’une hyperchylomicronémie dans une cohorte de patients diabétiques de type 2. Nos travaux on permis de confirmer pour la première fois chez l’homme le lien fonctionnel entre l’apoAV et la lipoprotéine lipase (LPL). Nous proposons un nouveau modèle d’interaction entre ces deux protéines : l’apoAV régulerait la lipolyse intravasculaire par la LPL en agissant sur son expression à la surface de l’endothélium vasculaire. MOTS-CLES : apolipoprotéine AV, dyslipidémie de type V, hyperchylomicronémie, hypertriglycéridemie, lipolyse, génétique, mutation. Laboratoire (s) de recherche : Régulations Métaboliques, Nutrition et Diabète. INSERM U870 (Equipe 2). 11 avenue Jean Capelle. 69100 VILLEURBANNE Directeur de thèse: Pr Philippe MOULIN Président de jury : Pr Michel LAGARDE Composition du jury : Dr Pascale BENLIAN, Mr Xavier COLLET, Pr Alexandre FREDENRICH, Pr Michel LAGARDE, Pr Philippe MOULIN, 210 RESUME en français Le gène de l’apolipoprotéine (apo) AV, est un nouveau gène candidat pour étudier les mécanismes des hyperchylomicronémies, largement méconnus. Nous avons identifié, dans une cohorte de 286 patients ayant présenté une hyperchylomicronémie, indemnes de mutation sur la lipoprotéine lipase (LPL) ou l’apoCII, 3 mutations de l’APOA5 : Q139X et Q97X, et L242P. Nous présentons, à travers 2 études, la description phénotypique et génotypique des cas index et de leurs familles ainsi que la caractérisation fonctionnelle des mutations. Les mutations Q97X et Q139X ont été clairement impliquées dans l’hyperchylomicronémie à l’état homo ou hétéroygote, et associée à un défaut de lipolyse intravasculaire. L’expression phénotypique des mutations chez les hétérozygotes était très variable, influencée par des cofacteurs génétiques, en particulier les haplotypes variants de l’APOA5, et plus faiblement par l’environnement métabolique. Par ailleurs, nous avons montré, dans une 3ème étude, l’association des haplotypes variants de l’APOA5 et la survenue d’une hypertriglycéridémie modérée ou sévère dans une cohorte de patients diabétiques de type 2. Nos travaux ont permis de confirmer pour la première fois chez l’homme le lien fonctionnel entre l’apoAV et la lipoprotéine lipase (LPL). Nous proposons un nouveau modèle d’interaction entre ces deux protéines : l’apoAV régulerait la lipolyse intravasculaire par la LPL en agissant sur son expression à la surface de l’endothélium vasculaire. TITRE et RESUME en anglais Role of apolipoprotein AV in the determinism of hyperchylomicronemia The apolipoprotein (apo) AV gene is a new candidate for the study of the mechanisms involved in hyperchylomicronemia, largely unknown. We identified, in a cohort of 286 patients with hyperchylomicronemia, free of LPL or apoCII mutations, 3 APOA5 mutations: Q139X, Q97X and L242P. We present two studies dealing with phenotypic and genotypic description of probands and their families with functional data for these 3 mutations. We clearly involved Q139X and Q97X mutations in hyperchylomicronemia at homozygous or heterozygous state, associated with a lipolysis defect. The phenotypic expression of APOA5 mutations in heterozygotes was highly variable, influenced by genetic associated factors, mostly APOA5 variant haplotypes, and at a lesser extends by metabolic environment. In a third study, we show the association of APOA5 variant haplotypes with both moderate and severe hypertriglyceridemia in a cohort of type 2 diabetic patients. Our studies confirmed the functional link between apoAV and lipoprotein lipase (LPL) in human and led us to propose a new model of interaction between these two proteins: apoAV would modulate intravascular lipolysis by regulating LPL expression at the surface of vascular endothelium. MOTS-CLES en français Apolipoprotéine AV, dyslipidémie de type V, hypertriglycéridemie, lipolyse, génétique, mutation. génétique, MOTS-CLES en anglais Apolipoprotein AV, genetic, hyperchylomicronemia, mutation, type V hyperlipidemia. hyperchylomicronémie, hypertriglyceridemia, lipolysis, INTITULE ET ADRESSE DU LABORATOIRE DE RATTACHEMENT Laboratoire : Régulations Métaboliques, Nutrition et Diabète. INSERM U870 (Equipe 2). 11 avenue Jean Capelle. 69100 VILLEURBANNE.