MArging call

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MArging call
Fiche N° 1000
Marging call
Du 23 au 28 mai
2012
Sortie en salles : 2 mai 2012 (1h47)
Acteurs :
Kevin Spacey, Paul Bettany, Jeremy Irons, Demi Moore,
Simon Baker…
Réalisation: J. C. Chandor
Prix :
Oscar du Meilleur scénario original
Grand Prix du festival du Film Policier de Beaune 2012
Synopsis : Une nuit dans une banque d’affaires, la veille
du krach d’octobre 2008. Haletant.
Critiques
Télérama - Pierre Murat
Des documentaires sur la crise de 2008, on en a vu
(...). Rien qui égale la force, l'intensité de ce premier
film. Ou l'inconnu qui le signe a vu tous les grands films
hollywoodiens et les imite si bien qu'il en devient
génial. Ou il est génial, lui, qui fait se croiser, à la
manière de Robert Altman, une dizaine de personnages
sans en sacrifier aucun. Ils sont tous passionnants.
L’express - Eric Libiot
(...) une sorte de thriller passionnant chez les traders et autres financiers de tout poil (...).
Chandor décrypte les mécanismes économiques avec limpidité pour mieux les dramatiser (...).
Libération - Christophe Alix
En optant pour la très efficace règle classique des trois unités, un crescendo dramatique plonge
les voyeurs que nous sommes dans une consternation mêlée de peur et de colère qui, peu à
peu, laisse place à l'impuissance et la résignation.
Les Inrockuptibles - Serge Kaganski
J.C. Chandor a réalisé là un film très critique sur le monde de la haute finance, pas un brûlot
caricatural et prévisible. En moraliste, il décrit un système délétère plutôt qu’il ne dénonce tel
ou tel coupable.
Il signe surtout un film remarquablement écrit, interprété et mis en scène, un film intimiste sans
gros budget ni pyrotechnie qui semble pourtant tenir le sort du monde entre ses mains.
Le Monde - Aureliano Tonet
…Du haut de la Babel contemporaine qu'est
Manhattan, il y a quelque chose de vertigineux à
assister à ces dysfonctionnements gigognes, du
plus insignifiant au plus systémique. Des bugs en
cascade qui convoquent comme une évidence le
souvenir de Stanley Kubrick, grand cinéaste du
dérèglement. Devant le cynisme du PDG,
ordonnateur de cette boucherie capitalistique,
difficile de ne pas penser aux généraux des
Sentiers de la gloire, prompts à sacrifier leurs
hommes sur l'autel des ambitions personnelles.
Face au spectacle de ces traders harangués par leur manager, qui les envoie vendre des actifs
comme on envoie au casse-pipe, l'on songe aux soldats de Full Metal Jacket, dressés pour tuer
- quitte à retourner l'arme contre leur propre camp.
Mais, hormis le vacarme des hélicos ressassant les grandes heures du Vietnam, le massacre se
joue ici en sourdine et à huis clos. Gardant son sang-froid, l'équipage en perdition fait résonner
le silence glacial de 2001, l'odyssée de l'espace, où, déjà, une machinerie informatique se
rebellait froidement contre ses utilisateurs médusés. Derrière les vitres et les écrans, une odeur
de mort - fût-ce celle du chien moribond d'un employé - traverse cette nocturne dans un New
York cauchemardesque ; s'il n'était déjà pris, Eyes Wide Shut eût été un titre idoine, tant les
sentiments de familiarité et d'irréalité, ici, cohabitent.
Comme Kubrick, Chandor a fait de l'écart entre l'abstrait et le sensible l'arc de son film : les
soubresauts boursiers sont ramenés à leur incidence sur l'économie "réelle", le salaire
stratosphérique du trader est rattaché à des postes de dépense triviaux - "76 520 dollars par an
rien que pour l'alcool et les escort girls", révèle l'un d'entre eux, cousin de débauche du
financier portraituré par Steve McQueen dans Shame.
Pour écrire Margin Call, Chandor s'est inspiré de la faillite de Lehman Brothers de 2008, à
laquelle il multiplie les clins d'oeil, mais aussi des témoignages de son père, qui a travaillé
quarante ans chez Merrill Lynch. Il y a six ans, Chandor a vu un projet de film qu'il préparait
depuis des années s'effondrer au dernier moment, et l'on sent qu'une part de Margin Call vise à
exorciser ce traumatisme. Sous cet angle, les baies vitrées du building semblent figurer le miroir
aux alouettes hollywoodien, dont différentes générations émaillent le casting, des prometteurs
Penn Badgley ou Zachary Quinto aux briscards Kevin Spacey, Jeremy Irons ou Demi Moore.
Dans un monologue d'une belle intensité, Dale se souvient du temps où, ingénieur, il bâtissait
des ponts, utiles pour la communauté et construits à la sueur des fronts ouvriers, loin des
châteaux de sable de Wall Street. Comme l'économiste, André Orléan, démontre que la valeur
d'un bien ou d'un service ne dépend ni de son utilité, ni du travail qu'a nécessité sa confection,
contrairement aux théories jusqu'ici en vigueur. "La valeur est une puissance qui a pour origine
le groupe social, par le biais de la mise en commun des passions et des pensées", écrit-il. Tout
le talent de J. C. Chandor consiste à mettre au jour ces passions et ces pensées - interactions
terriblement humaines et, partant, faillibles.
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