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Pharma-News Mars 2007 Le journal de l'équipe officinale Numéro 42 Sommaire Nouveautés : DUKORAL° ZONEGRAN° VOLTAFLEX° DEXAFREE° XYREM° SINOMARIN° Un vaccin contre le choléra et la diarrhée du voyageur. Peu utile à large échelle. Une nouvelle alternative dans le traitement de l’épilepsie Glucosamine non enregistrée comme médicament pour aider lors d’arthrose du genou Un anti-inflammatoire en collyre monodoses. Plutôt bienvenu Un analogue du GHB dans le traitement de la narcolepsie. Solution hypertonique pour les lavages de nez. Pour en savoir plus : L’épilepsie La narcolepsie En bref : FLUOXETINE MEPHA° - ECOVENT° Editorial Réflexion interne… Comment faire pour que mes assistantes fassent le test de lecture jusqu’au bout ? Est-ce que les bons de Frs 200.- pour du sport ou de la littérature les stimuleront assez ? Ou au moins d’avoir leur nom cité dans le PN et l’attestation de formation continue pour un taux de réponse à 90% ? Dans ce cas, il me suffit de poser le PN dans leur casier et de leur laisser tout faire toutes seules. Et surtout, ne pas les aider, car sinon, ce serait tricher… Mais en même temps, si je me contente de faire ça, le taux de participation risque de ne pas être plus élevé que celui d’un simple concours de firme pharmaceutique… Voilà les questions que nous nous sommes posées et certains d’entre nous ont décidé de créer un concours interne à l’équipe avec également des lots pour encourager à fournir cet effort. Par exemple, un concours avec récompense après 3 numéros, pourquoi pas ? A chaque équipe de trouver son système, mais nous vous suggérons fortement d’en discuter entre vous pour ne pas laisser passer la chance de participer aux tests de lecture. Attention, le délai de réponse est fixé au 25 de ce mois ! Mais le test de lecture n’est pas la seule innovation présentée dans ce numéro ; vous y trouverez également une mise en bouche concernant le tout nouveau et performant site internet du CAP, ainsi que quelques apparitions de sa nouvelle mascotte qui a déjà commencé à envahir plusieurs documents du CAP. Bonne lecture et bonne chance (quoique la chance y sera pour très peu) ! Pierre Bossert Caroline Menétrey Marie-Thérèse Guanter Germanier Caroline Mir Martine Ruggli Christophe Rossier Marie-Laure Savoia Bossert Nouveautés DUKORAL° (vaccin oral contre le choléra et la diarrhée du voyageur) Encadré :1,2,3,4,5,6 DUKORAL° est un nouveau vaccin oral indiqué pour la vaccination contre le choléra dû au Vibrio cholerae. Il est également indiqué pour l’immunisation contre la diarrhée des voyageurs due à Escherichia coli entérotoxinogène (= ECET). C’est actuellement le seul vaccin disponible en Suisse pour la prévention du choléra et/ou pour la diarrhée du voyageur (au niveau mondial, un seul autre vaccin contre le choléra est actuellement disponible, au Viet Nam 7) 8. 1 Relevé des maladies transmissibles au Canada (RMTC) 1er juillet 2005 , Vol 31 ; DCC-7 : p.1-9 La Revue Prescrire Déc.2005 ; 25(267) : p.842-844 3 La Revue Prescrire Déc.2005 ; 25(267) : p.811-1-811-5 4 Manuel Merck de Diagnostic et Thérapeutique, 1992, 2ème édition : p.105-106 5 www.who.int/wer : “Weekly epidemiological record”, 4.08.2006; No.31: p.297-308 6 La Revue Prescrire 1986 ; 6(55) : p.34-35 7 www.who.int/wer : “Weekly epidemiological record”, 4.08.2006; No.31: p.297-308 8 Compendium Suisse des médicaments 2007, Documed SA 2 © Pharma-News page 2 Numéro 42, mars 2007 L’efficacité de DUKORAL° contre le choléra, à court terme, est d’environ 85%. La protection qu’il confère vis-à-vis de la maladie baisse rapidement chez les jeunes enfants, au bout de 6 mois, mais chez l’adulte elle serait encore de 60% après 2 ans 7,9. DUKORAL° est indiqué dès l’âge de 2 ans pour les voyageurs se rendant dans des zones d’épidémie. Or si les règles d’hygiène élémentaires sont respectées, le risque d’être contaminé par le choléra est très faible : de l’ordre de 2 cas pour un million de voyageurs 9. En outre, plus aucun pays n’exige une vaccination anticholérique pour les voyageurs 10. Une vaccination pourrait cependant être utile pour les voyageurs ou les professionnels de la santé qui partent pour travailler dans l’humanitaire dans des pays endémiques 10. Le choléra : Le choléra est une infection intestinale aigüe due à la bactérie Vibrio cholerae. Cette bactérie existe sous différentes formes appelées sérogroupes, dont deux seulement sont responsables d’épidémies 1,2. La transmission se fait par l’ingestion d’eau ou d’aliments contaminés, souvent des coquillages ou des poissons crus ou pas assez cuits 1,4. L’infection est associée à de mauvaises conditions d’hygiène, au manque d’eau potable ou de sanitaires et à la surpopulation 1,2. 80% des cas de choléra ne présentent aucun symptôme 2,3; dans les autres cas, après une courte période d’incubation (de quelques heures à 5 jours), les symptômes débutent rapidement avec des diarrhées aqueuses et abondantes (jusqu’à 30 litres / jour chez l’adulte) ainsi que des vomissements, ce qui provoque une déshydratation rapide et importante avec une perte d’électrolytes et les symptômes qui en découlent (confusion, crampes, troubles du rythme cardiaque, insuffisance rénale aiguë, etc) 2. Sans traitement, la mortalité peut aller jusqu’à 40 - 50%, mais si celui-ci est adapté, ce taux tombe en-dessous de 1% 1,2,4. Ce traitement repose sur la réhydratation orale (solution recommandée par l’OMS 4, p.ex.) ou par voie intraveineuse si la voie orale est impossible ou lors de déshydratation importante 2. L’antibiothérapie diminue la durée et le volume des diarrhées mais n’a pas d’influence sur la mortalité. Le premier choix est la doxycycline (VIBRAMYCINE°) en une prise unique de 300 mg pour les adultes 2,4. Il est important de réaliser que bien que les cas bénins et asymptomatiques soient les plus fréquents, plus de 130'000 cas de choléra ont été déclarés en 2005, dont 2'272 décès. L’Afrique représentait 95% du total mondial des cas officiellement déclarés, ce qui bien évidemment ne tient pas compte de tous ceux qui n’ont pas été notifiés ! L’Asie est l’autre continent le plus touché avec 6'284 malades déclarés en 2005, les autres continents ayant essentiellement des cas importés 5. Contre la diarrhée du voyageur, l’efficacité de DUKORAL° est de courte durée, d’environ 3 mois, avec une protection de l’ordre de 50%. Cette efficacité limitée, associée à un risque de faux sentiment de sécurité des voyageurs vaccinés, restreint sa recommandation pour cette indication. Il pourrait éventuellement être envisagé lors de séjour de courte durée chez des personnes à haut risque (malades chroniques, immunodéprimés,etc), lors de plusieurs antécédents sévères de diarrhées du voyageur, ou encore chez les voyageurs pour qui une indisposition n’est pas acceptable (athlètes de haut niveau ou hommes politiques par exemple) 10. La diarrhée du voyageur (ou turista) : Elle est fréquente, de l’ordre de 15% à 50% chez les voyageurs des pays industrialisés lors d’un séjour de 2 semaines dans un pays en développement, et se caractérise par l’émission d’au moins trois selles non moulées sur 24 heures 1 ou par une augmentation durant 3 jours en moyenne de la fréquence des selles 3 selon les références. La diarrhée du voyageur est une infection bénigne, mais elle peut avoir des conséquences graves chez certaines personnes atteintes de maladies chroniques comme l’insuffisance cardiaque ou rénale, une immunodéficience, une maladie intestinale inflammatoire ou un diabète insulinodépendant 1. La transmission est oro-fécale et se fait par l’ingestion d’aliments ou de boissons contaminées (crudités, produits de la mer ou viande mal cuits, fruits non pelés, produits laitiers non pasteurisés, boissons non conditionnées, etc) 1,6. Des bactéries sont le plus souvent en cause, dont Escherichia coli entérotoxinogène (= de souche ECET) dans 25 à 50% des cas 1,3. 20 à 50% des diarrhées n’ont pas de cause précise 3,6. Les mesures d’hygiène (bien se laver les mains avant chaque repas, notamment) et les précautions alimentaires sont la meilleure prévention de la diarrhée des voyageurs 3. Comme règle alimentaire de base, les Anglo-Saxons ont une devise : « peel it, cook it or forget it » qui peut se traduire par « peler, cuire ou laisser tomber ». La primo-vaccination comprend 2 doses à au moins une semaine d’écart, la dernière dose devant être prise au minimum 1 semaine avant une exposition. Une 3e dose de rappel est recommandée après 3 mois. 9 La Revue Prescrire Déc.2005 ; 25(267) : p.811-1-811-5 Relevé des maladies transmissibles au Canada (RMTC) 1er juillet 2005 , Vol 31 ; DCC-7 : p.1-9 10 © Pharma-News page 3 Numéro 42, mars 2007 Le vaccin DUKORAL° n’est pas stable en milieu acide. Pour cette raison, il doit être ajouté à une solution de bicarbonate de sodium 9: DUKORAL° se présente donc sous la forme d’un flacon en verre de 3 ml contenant la suspension vaccinale (= le vaccin à proprement parler) et d’un sachet-dose de granulés effervescents contenant le bicarbonate de soude. Ces granulés doivent être dissous dans 150 ml d’eau, puis il faut ajouter à cette solution la totalité du flacon de solution vaccinale et boire dans les 2 heures qui La réhydratation : suivent. La prise doit se faire en dehors des repas, L’OMS propose une solution de réhydratation soit 1 heure avant ou 2 heures après toute prise 8 qui consiste à additionner à 1 litre d’eau : d’aliment, boisson ou médicament . Pour les enfants 20 g de glucose, 3,5 g de NaCl, 1,5 g de KCl de 2 à 6 ans, il faut jeter la moitié de la solution de et 2,9 g de citrate disodique (ou 2,5 g de bicarbonate de soude). bicarbonate et mélanger la quantité restante (environ Comme il n’est pas toujours évident de 75 ml) au contenu total de solution vaccinale. disposer de ces électrolytes, nous vous La dose de vaccin à ingérer est donc identique, le proposions une solution de réhydratation d’urgence dans le dernier PN : à 1 litre d’eau, volume étant simplement réduit de moitié 8,9. Comme on ajoute 1 cuillère à café de sel, 8 de sucre et la plupart des vaccins, DUKORAL° se conserve au du jus de fruits. frigo entre +2°C et +8°C. Les effets secondaires principaux sont d’ordre digestif (entre 0 et 44% suivant les études) avec des douleurs abdominales, des diarrhées, nausées et vomissements, ainsi que des maux de tête, de l’ordre de 1 à 17% 8,9. DUKORAL – A retenir pour le conseil : vaccin oral contre le choléra et la diarrhée du voyageur vaccination peu justifiée pour les voyageurs, la prévention reposant essentiellement sur le lavage des mains et les précautions alimentaires utilisable dès l’âge de 2 ans, 2 doses pour l'immunisation de base dans un intervalle de 1 à 6 semaines, puis rappel après 3 mois la protection vaccinale est effective 1 semaine après la 2ème dose la solution vaccinale est à mélanger au préalable avec 150ml de solution de bicarbonate de sodium (75 ml pour les enfants de 2 à 6 ans) effets secondaires principaux digestifs efficacité contre le choléra : à court terme de 85% et après 2 ans de 60%; encore plus faible chez l’enfant efficacité contre la diarrhée du voyageur de 50% pendant 3 mois seulement ZONEGRAN° (zonisamide) Il s’agit d’un médicament nouvellement commercialisé en Suisse et utilisé comme thérapie adjuvante dans le traitement de l’épilepsie partielle de l’adulte 11 (voir la rubrique Pour en savoir plus concernant l'épilepsie dans ce numéro). Ce médicament, qui existe depuis très longtemps dans d’autres pays, ne ressemble pas chimiquement aux autres antiépileptiques. Son mécanisme d’action est encore mal connu 12. 11 12 Swissmedic journal 2006; 1119 Pharmacist’s letter 2000; # 160506 © Pharma-News page 4 Numéro 42, mars 2007 Le ZONEGRAN° ne représente pas le traitement de premier choix de l’épilepsie. Il peut être ajouté si les patients ne tolèrent pas les autres médications ou s’ils n’y répondent pas 13. Il est commercialisé aux doses de 25, 50 et 100 mg. La dose initiale est de 2 fois 25 mg par jour, dose qui peut être augmentée par palier de 50 mg par semaine. La dose efficace se situe souvent entre 300 et 500 mg par jour 11. Prudence chez la personne âgée car les données sont rares; il est contre-indiqué chez les enfants et les jeunes car il peut provoquer une hyperthermie (coup de chaleur) en freinant la sudation. Les effets secondaires les plus souvent décrits sont la somnolence (=> attention si le patient doit conduire), les maux de tête, les nausées et la perte de poids. Le zonisamide peut aussi provoquer de l’agitation, un état confusionnel, des troubles de la vue et de la mémoire ainsi que parfois une dépression ou une psychose. Très rarement peuvent se produire des troubles de la formule sanguine (agranulocytose : disparition des globules blancs du sang) ou des troubles cutanés graves 11,13 (comme pour le LAMICTAL°, le patient doit avertir de suite le médecin en cas d’éruption cutanée ou de rougeur). Il est très important de recommander aux patients de boire beaucoup lorsqu’ils sont sous traitement par ZONEGRAN° afin de diminuer le risque de calculs rénaux. Des douleurs abdominales, dorsales ou la présence de sang dans l’urine doivent nous y faire penser. Autre précaution très importante : une contraception fiable est nécessaire durant toute la durée de la prise de zonisamide à cause du risque de malformation du fœtus. ZONEGRAN° - A retenir pour le conseil : nouvel anticonvulsivant utilisé en association avec d’autres antiépileptiques patients-cibles : personnes adultes seulement, avec prudence chez la personne âgée la dose peut être augmentée toutes les semaines par palier de 50 mg peut provoquer de la somnolence : mettre en garde le patient s’il conduit peut provoquer des troubles cutanés graves : le patient doit contacter immédiatement son médecin en présence d’une rougeur ou d’une éruption cutanée peut provoquer des calculs rénaux : il faut donc réagir en cas de douleurs abdominales, dorsales ou de présence de sang dans l’urine (beaucoup boire !) contraception nécessaire durant toute la durée du traitement VOLTAFLEX° (glucosamine) VOLTAFLEX° est un complément alimentaire, contenant 750 mg de chlorhydrate de glucosamine par comprimé, mis sur le marché par la maison Novartis. Le produit est commercialisé sans prospectus et donc sans informations générales ni mises en garde. Seule une inscription sur l'emballage recommande une posologie de un comprimé par jour et indique la provenance de la glucosamine (crustacés). 13 The Medical Letter 2000, édition française; 22 (23):106-107 © Pharma-News page 5 Numéro 42, mars 2007 La glucosamine est un composé à base de glucose entrant dans la composition du cartilage. La capacité de l'organisme à la synthétiser diminue avec l'âge et l'alimentation en est une source d'approvisionnement peu importante 14. En Suisse, la glucosamine n'est pas enregistrée comme médicament auprès de Swissmedic, mais elle est vendue comme complément alimentaire, contrairement à d'autres pays européens tels que l'Allemagne ou la Belgique 15. C'est d'ailleurs pour cette raison que ce produit ne contient pas de prospectus. A l'heure actuelle, beaucoup de firmes vantent les bienfaits de la glucosamine dans le traitement de l'arthrose du genou (gonarthrose) légère à modérée (à ce jour l'effet de la glucosamine n'a pas été étudié chez des patients présentant d'autres lésions arthrosiques telles que les lésions de la colonne vertébrale, des hanches, des mains, etc). Face à cette situation, nous devons nous demander quelles sont les preuves de son efficacité et de son innocuité dans cette indication. Récemment, les résultats d'une large étude (GAIT) analysant l'efficacité et l'innocuité de la glucosamine (chlorhydrate), de la chondroïtine (sulfate) (CONDROSULF°, STRUCTUM°) et de l'association des deux, dans le traitement de la douleur liée à l'arthrose du genou, ont été publiés : la glucosamine n'a pas été plus efficace qu'un placebo sur la douleur articulaire 16. Parallèlement, des réactions allergiques à la glucosamine ont été signalées par la pharmacovigilance australienne: angioedème, urticaire, éruption érythémateuse et prurit. De plus, la glucosamine, vendue comme complément Glossaire alimentaire, est produite de façon synthétique à partir de la Angioedème : cuticule de crustacés et peut donc provoquer des allergies Réaction allergique provoquant un 17 chez les personnes sensibles aux crustacés . important gonflement du visage et Remarquons encore que dans la littérature à disposition actuellement, la dose usuelle de glucosamine n'a pas été établie 18. Dans l'étude GAIT, les patients testés ont reçu 3 x 500 mg de chlorhydrate de glucosamine par jour 17, ce qui représente le double des recommandations de VOLTAFLEX°. pouvant atteindre les voies respiratoires supérieures jusqu'à engendrer des troubles respiratoires nécessitant une prise en charge urgente Sur la base de ce qui précède, il semble difficile de recommander l'utilisation de la glucosamine, et donc de VOLTAFLEX°, pour un traitement efficace de la gonarthrose. Le paracétamol reste donc le médicament de premier choix dans cette indication, sans oublier les traitements non médicamenteux tels que la maîtrise du poids et les exercices de renforcement musculaire 19. VOLTAFLEX° - A retenir pour le conseil : complément alimentaire contenant 750mg de chlorhydrate de glucosamine / comprimé la glucosamine n'est pas plus efficace qu'un placebo sur la douleur articulaire du genou la glucosamine peut provoquer des allergies le paracétamol reste le médicament de premier choix pour la gonarthrose 14 PharmaDigest, 31.3.2005, fiche 4010 www.pharmavista.ch 16 www.cbip.be, Bon à savoir, 8.5.2006 (Centre Belge d'information Pharmacothérapeutique) 17 www.grouperechercheactionsante.com (GRAS) 18 Dietary supplements, second éd., 2001, Pamela Mason 19 L'actualité médicale, critique et pratique, 10 mai 2006 15 © Pharma-News page 6 Numéro 42, mars 2007 DEXAFREE° UD 0,1 % (dexaméthasone) DEXAFREE° est un collyre anti-inflammatoire en monodoses contenant la dexaméthasone comme corticostéroïde. On la trouve au même dosage dans les collyres SPERSADEX° et MAXIDEX° commercialisés depuis de nombreuses années. Il existe d’autres préparations ophtalmiques à base de corticoïdes: FML°, PRED FORTE° et PRED MILD° pour les collyres, et HYDROCORTISONE° 1% ou UTRACORTENOL° pour les pommades ophtalmiques, mais aucun n’existe sous forme de monodoses 20. Par rapport aux autres collyres à la dexaméthasone, DEXAFREE° a comme seul avantage d’être proposé sous la forme de monodoses, sans agent conservateur. Il n’y a donc pas de risque d’allergie au conservant (le chlorure de benzalkonium le plus souvent) et la présentation en 20 monodoses permet aussi d’éviter un traitement de trop longue durée et l'apparition d’effets secondaires. La dexaméthasone est un corticostéroïde de faible puissance, comme l’hydrocortisone 21, elle a des propriétés anti-inflammatoires et antiallergiques 20 et est utilisée en ophtalmologie à des concentrations de 0,05 à 0,1% 22 pour traiter les inflammations non infectieuses de l’œil 20. Elle ne devrait être prescrite que si la cornée est intacte et sous le contrôle d’un ophtalmologue 20 ; en effet, la règle d’or de « ne jamais traiter un œil rouge par des collyres corticoïdes sans avis ophtalmologique 23» est valable ici pour DEXAFREE°. Les préparations ophtalmiques contenant de la cortisone sont par ailleurs souvent associées à un ou plusieurs antibiotiques et alors indiquées lors d’infection bactérienne de l’œil avec une composante inflammatoire. Par exemple, la dexaméthasone est associée à un antibiotique dans FRAKIDEX°, MAXITROL°, SPERSADEX COMP° et TOBRADEX° 20. Lors de conjonctivite allergique, DEXAFREE°, tout comme les autres corticostéroïdes topiques, n’est recommandé que pour les formes sévères et pour une courte durée 20. Les personnes ayant déjà eu un herpès ophtalmique doivent utiliser un anti-herpétique en plus du collyre à la dexaméthasone prescrit pour une inflammation 20. La posologie de DEXAFREE° est d’une goutte 4 à 6 fois par jour. Dans les cas sévères, on peut instiller 1 goutte toutes les heures et espacer dès amélioration des symptômes. La durée du traitement ne devrait pas dépasser 14 jours 20. En effet, l’instillation répétée d’un collyre à base de cortisone peut provoquer un glaucome dit cortisonique 24. Des contrôles réguliers de la pression intraoculaire permettent d’éviter son apparition 20,24. Un traitement prolongé peut également provoquer une lésion du nerf optique et des troubles de la vision 20. DEXAFREE° est contre-indiqué lors d’infections oculaires bactériennes, fongiques ou dues au virus de l’herpès et non traitées conjointement par un anti-infectieux. Il ne faut pas administrer DEXAFREE° aux enfants de moins de 2 ans, ni lors de tuberculose ou de glaucome, ou alors avec grande précaution (mesures régulières de la pression intraoculaire) 20. 20 Compendium Suisse des Médicaments 2007, Documed SA www.nlm.nih.gov/medlineplus 22 Martindale, The Complete Drug Reference 34th edition 23 La Revue Prescrire, Janvier 1987 ; 7(61) : p.51 24 CAP, juin 2005, Triage en ophtalmologie 21 © Pharma-News page 7 Numéro 42, mars 2007 - Les effets secondaires locaux sont passagers et bénins : irritations, brûlures, démangeaisons, vision floue 20. Par contre, on dénombre aussi des effets secondaires spécifiquement liés aux corticostéroïdes : - augmentation de la pression intraoculaire qui pourrait entraîner un glaucome (très fréquent après 2 semaines de traitement, d’où la limitation de durée d’application de DEXAFREE°) 20. - risque accru de développement d’infections opportunistes; en effet, un traitement oculaire topique par des corticoïdes augmente le risque d’infection de l’œil, tout comme il ralentit la cicatrisation de blessures 20. survenue d’une cataracte 20, observée déjà après 4 mois de traitement à la cortisone 25. DEXAFREE° - A retenir pour le conseil : collyre anti-inflammatoire à base de dexaméthasone présentation en monodoses, sans conservant; peut donc être utilisé chez les personnes allergiques aux agents conservateurs, au chlorure de benzalkonium par exemple indiqué lors d’inflammation non infectieuse de l’œil, à raison de 1 goutte 4 à 6 fois par jour, même toutes les heures lors de cas graves à utiliser au maximum pendant 14 jours de suite contre-indiqué lors d’infections non traitées, de tuberculose, de glaucome et chez l’enfant de moins de 2 ans effets secondaires graves : glaucome, cataracte, lésion du nerf optique et augmentation du risque d’infection XYREM° (oxybate de sodium) La maison UCB-Pharma propose depuis le 1er décembre dernier une nouveauté dans le traitement de la narcolepsie. Il s’agit du XYREM° (oxybate de sodium), un dérivé du GHB (gamma-hydroxybutyrate) qui est indiqué dans le traitement de la cataplexie chez les patients adultes atteints de narcolepsie 26. Il s’agit assurément d’une nouveauté intéressante, mais au vu du contexte très particulier du GHB et de son risque d’abus bien connu 27, il nous semble utile de faire le point sur toutes les précautions qui entourent logiquement la prescription, la délivrance et l’emploi d’un tel médicament. 28 Le GHB alias « la drogue des violeurs » 26,27,28,29 Cette molécule, découverte en 1920, est une drogue à fort pouvoir addictif, utilisée par certains délinquants sexuels, car elle entraîne une euphorie de leur victime, avec consentement sexuel, suivi de la perte de mémoire des faits récents. Le principe actif du XYREM° est le sel sodique du GHB. Il en a donc potentiellement les mêmes effets. La seule différence entre l’utilisation thérapeutique du XYREM° ou illégale du GHB est la dose administrée. Ainsi, un patient qui utiliserait mal son traitement de XYREM° et prendrait une dose trop importante souffrirait également de pertes de mémoire et d’état confusionnel. Il est donc important que les patients soient contrôlés. A noter que le XYREM° est conditionné en excipient liquide avec un goût salé pour ne pas être utilisable de façon délictueuse sur une victime. Malgré toutes ces précautions, de nombreux patients narcoleptiques montrent une certaine réticence face au XYREM° et préfèrent le garder comme traitement de dernier recours lorsque les autres médicaments n’auront plus l’effet voulu (d'après des avis de malades trouvés sur plusieurs forums internet). 25 Drug Saf. 2002 ;25(1) : p.33-55 Abstract Compendium Suisse des Médicaments 2006, Documed SA 27 Drasbek KR, Christensen J, Jensen K, Gamma-hydroxybutyrate-a drug of abuse, Acta Neurologica Scand., 2006 Sept. ; 114 (3) : 145-156 28 Martindale, The Complete Drug Reference, 34th edition 26 © Pharma-News page 8 Numéro 42, mars 2007 Le mécanisme d’action du XYREM° n’est pas exactement connu. Il Le traitement de la consoliderait la durée et la qualité du sommeil nocturne en diminuant le narcolepsie est abordé dans l’article nombre de réveils pendant la nuit 29. De plus, il limiterait les «Pour en savoir endormissements en sommeil paradoxal qui sont caractéristiques de la plus:La narcolepsie» 26 narcolepsie . Il en résulte une diminution des crises de cataplexie, une de ce mois-ci. diminution des endormissements pendant la journée, ainsi qu’une amélioration globale de l’état des patients 29. Le principe actif du XYREM° peut également être utilisé en hôpital comme anesthésiant général en injection intra-veineuse 28,29. Le traitement doit être initié par un médecin spécialiste dans le domaine. 30 Procédure de commande 30 Il existe bien sûr une procédure particulière pour commander un produit comme le XYREM° et celui-ci n’est pas disponible chez les fournisseurs habituels : l’ordonnance originale du médecin spécialiste doit être faxée chez ALLOGA (Fax 034/421.46.21) avec les initiales du patient, le timbre de la pharmacie où la livraison doit avoir lieu et le nombre d’emballages désirés. Alloga contrôle alors que l’ordonnance émane d’un médecin spécialiste habilité à le prescrire, que le patient est enregistré, contacte le médecin au besoin, puis livre le XYREM° à la pharmacie. Il faut compter entre 3 et 4 jours entre l’envoi du fax et la réception du XYREM° en pharmacie. Le prix ex-factory d’un flacon de 180 ml est de 575.50 francs Le XYREM° doit être pris le soir au coucher, en deux doses distantes entre elles de 2.5 à 4 heures (car la durée d’action du XYREM° est très courte 29). Il faut prendre soin d’avoir fini de manger au moins 2 heures avant la première dose, et de rester à jeun pendant les 2 heures qui suivent la deuxième dose (l’alimentation réduit fortement l’efficacité du produit) 26,29. Exemple pratique de posologie En imaginant que le patient commence son repas du soir à 19h et le termine à 20h. Il peut prendre sa première dose à 22h, et se réveiller pour prendre la seconde ente 0h30 et 2 heures du matin. Il est évident que cette posologie n’est pas facile à suivre et ne favorise pas une bonne compliance de la part des patients. Cependant il semble que c’est un effort que nombre de patients sont prêts à consentir pour voir leurs qualités de sommeil et de vie en général s’améliorer. L’emballage se présente sous forme d’une bouteille en PET brune de 180 ml contenant la solution salée de XYREM°, d’une seringue-doseuse de 10 ml et de 2 gobelets de 90 ml pour préparer en même temps les deux doses au moment du coucher. Une fois préparée, chaque dose est conservée dans son gobelet de 90 ml qui est refermable avec une sécurité-enfants. La solution diluée doit être bue dans les 24 heures 26. La posologie initiale recommandée est de 9 ml par soir, répartis en 2 doses de 4,5 ml . Il est possible de l’augmenter par paliers de 3 ml (soit une augmentation de 1,5 ml à chaque dose), en respectant un intervalle de 15 jours entre chaque palier. La posologie maximale, en fonction de l’efficacité et de la tolérance, est de 18 ml (fractionnés en 2 prises de 9 ml) 26. Il est vivement conseillé de préparer les deux doses simultanément au moment du coucher. En effet, la seconde étant avalée quelques heures après la première, il faut éviter à tout prix que le patient ait à préparer celle-ci dans un état de somnolence ou de légère confusion. Chaque dose est prélevée dans le flacon brun à l’aide de la seringueApport supplémentaire journalier doseuse, déposée dans un des 2 gobelets puis diluée dans en sodium 26 26 environ 60 ml d’eau . Une dose de base de 9 ml de Le XYREM° est contre-indiqué en cas d’épilepsie (risque de XYREM°(2 x 4,5 ml) correspond à un apport de sodium supplémentaire convulsions), pendant la grossesse et l’allaitement, chez les de 0.75 g par jour et la dose maximale enfants et les adolescents. Une extrême prudence est de mise de 18 ml (2 x 9ml) à un apport de pour les personnes âgées dont il faut contrôler régulièrement 1,5 g de sodium par jour. 29 Lemon MD, Strain JD, Farver DK, Sodium Oxybate for cataplexy, Annuals of Pharmacotherapy, 2006 March ;40 (3) : 433-40 30 Entretiens téléphoniques avec la maison Alloga, 31.01.07 et 01.02.07 © Pharma-News page 9 Numéro 42, mars 2007 les fonctions motrices et cognitives. Les patients insuffisants rénaux, insuffisants cardiaques ou souffrant d’hypertension devront prendre des mesures diététiques pour réduire leur consommation de sodium vu le fort apport en sel de la solution de XYREM° 26. Au vu du risque d’utilisation abusive du GHB, on recherchera chez les patients, avant l’instauration du traitement, des antécédents d’abus médicamenteux et on les suivra au besoin avec attention. De plus, le risque de dépendance suite à l’utilisation du XYREM°, même à des doses thérapeutiques, n’est pas exclu 26,29. Le XYREM° peut provoquer une dépression du La cataplexie système nerveux central. Cette dernière peut être Les endormissements diurnes contrebalancée par un stimulant du système nerveux, caractéristiques de la narcolepsie sont pris en traitement parallèle. Néanmoins, les antécédents souvent accompagnés d’un brusque relâchement musculaire appelé de dépression doivent être évalués avant le début du cataplexie (ou attaque de cataplexie). Une traitement 26. telle attaque est souvent déclenchée par Plusieurs cas d’anorexie ont été rapportés. Le XYREM° des circonstances émotionnelles (éclat de rire, colère, chagrin, surprise, sursaut, peut également être à l’origine d’une dépression etc…). La durée des attaques est variable respiratoire. D’autres manifestations, telles que (de quelques secondes à quelques psychose, paranoïa, hallucinations et somnambulisme minutes), leur fréquence aussi (une fois dans une vie à plusieurs par jour). peuvent survenir. Un état confusionnel ainsi que des étourdissements et des vertiges pouvant être ressentis, il est Pour aller plus loin recommandé de ne pas conduire de véhicules ni d’utiliser de Pour les patients atteints plus machines pendant les 6 heures qui suivent l’ingestion du spécifiquement d’attaques de produit. D’autres effets secondaires tels que nausées, cataplexie, le traitement reposait jusqu’à présent sur des antivomissements, des sueurs ou une diminution du rythme dépresseurs spécifiques cardiaque ont été rapportés. De tels symptômes (ANAFRANIL°, TOFRANIL°, correspondent également aux premiers signes de FLUCTINE°, FLOXYFRAL°). Le XYREM° peut apporter une surdosage 26. alternative à ces traitements, Tout emploi concomitant de somnifères, sédatifs ou prise lorsqu’ils ne sont pas assez d’alcool est dangereux car il risque d’augmenter les effets du efficaces ou lorsqu’un effet secondaire consécutif à leur XYREM° 26,28. utilisation survient (arythmie ou On peut donc conclure que le prix, la posologie délicate et les hypertension) 28. divers risques liés à l’emploi d’une molécule dérivée du GHB ne font pas du XYREM° un médicament de premier choix, mais que l’arrivée de celui-ci sur le marché permet de proposer une alternative intéressante dans le traitement de la cataplexie chez le patient adulte atteint de narcolepsie. XYREM° - A retenir pour le conseil : nouveau traitement efficace avec diminution des attaques de cataplexie chez les patients narcoleptiques dérivé du GHB (drogue du violeur) → procédure de commande particulière posologie peu pratique en deux prises dont une la nuit, car durée d’action très courte conditionné dans une solution avec excipient salé pour éviter les abus attention aux effets secondaires : somnolence, dépression et dépression respiratoire le XYREM° apporte une alternative intéressante aux traitements existants dans le traitement de la narcolepsie © Pharma-News page 10 Numéro 42, mars 2007 SINOMARIN° (solution saline hypertonique) SINOMARIN° est une solution saline hypertonique (23g NaCl/l = 2,3%) à base d'eau de mer, destinée au lavage des fosses nasales. Elle se distingue de ce fait de RHINOMER° et TRIOMER° qui sont des solutions isotoniques, dites physiologiques (9g NaCl/l = 0.9% = concentration correspondant à celle des liquides biologiques). SINOMARIN° se décline en trois présentations différentes, lavage mini 30 ml, adultes 125 ml et enfants 100 ml. Le lavage des fosses nasales est un traitement simple, qui remonte à la nuit des temps. Il est utilisé dans les pathologies rhino-sinusiennes qu'elles soient aiguës ou chroniques, de même qu'en cas de polypose (petites tumeurs bénignes au niveau du nez ou des sinus), mucoviscidose, disfonctionnement de l'activité ciliaire (dyskinésie ciliaire), etc. L'objectif de ces lavages est 31 : - préventif, lorsqu'il est effectué comme acte d'hygiène quotidien pour aider le mouchage ou pour l'élimination des allergènes en cas de rhume des foins. - thérapeutique, lorsqu'il est destiné à l'élimination des sécrétions nasales. Il constitue un moyen simple et efficace de lutte contre l'obstruction nasale et le jetage postérieur (écoulement nasal sur la paroi du pharynx) à n'importe quel âge. Il permet également l'action thérapeutique d'autres produits administrés localement. A cet effet, on utilise principalement des solutions à base de NaCl, qui sont généralement bien tolérées et ne perturbent pas le transport ciliaire. Aux dosages recommandés (0.9 – 5%), elles sont inoffensives aussi bien chez l'enfant que chez la femme enceinte et ne présentent pas d'effets secondaires 32. Le transport muco-ciliaire: - - système auto-nettoyant de la muqueuse nasale 37 : la muqueuse nasale, qui recouvre une partie des cavités nasales, produit un mucus qui permet d'emprisonner les bactéries, la poussière et les débris. Les cellules ciliées de cette muqueuse (à ne pas confondre avec les poils du nez), telles un escalator, acheminent ce mucus vers la gorge, où il est avalé et digéré par les sucs gastriques. Ce mécanisme se passe en générale de façon inaperçue. Cependant, quand il fait froid, l'action des cils est ralentie, le mucus s'accumule dans les narines et il coule du nez 38. Vitesse moyenne : 5 mm/min à 20 mm/min Production quotidienne de mucus: 0.3 ml/kg/jour, soit 18 ml/jour pour un adulte de 60 kg Il existe de nombreuses publications ayant comparé l'efficacité d'une solution hypertonique à celle d'une solution isotonique. De la lecture de ces différents documents, il ressort les points suivants: - L'effet clinique des lavages de nez a été prouvé dans de nombreuses publications et est recommandé dans la plupart des guidelines. Bien qu'il n'existe pas de protocole de traitement commun, dans la plupart des cas l'utilisation d'une solution isotonique (0.9%) ou légèrement hypertonique (3-5%) est recommandée du fait de leur influence positive sur l'activité muco-ciliaire 32. - Une solution hypertonique extrait par osmose les liquides des muqueuses (hypersécrétion) congestionnées, ce qui améliore la perméabilité nasale 33. Ceci peut expliquer la 31 Rev. Laryngol.otol.rhinol. 1999;120,353-360 Larynghorhinootologie 85(6):448-58, juin 2006 33 http://ort-france.org/enseignement (collège français d'ORL et CCF) oct.2000 32 © Pharma-News page 11 Numéro 42, mars 2007 - - - sensation de soulagement ressentie par certaines personnes 31. Pour une amélioration significative de l'activité muco-ciliaire, la salinité de la solution doit être au moins de 5% 34 et ne doit en aucun cas dépasser les 7% 35 (au-delà de cette concentration, l'effet mucolytique de la solution a une activité destructrice et irréversible sur l'activité muco-ciliaire). Une étude parue en 2005 36 a constaté une augmentation de l'activité ciliaire avec une solution de NaCl à 3% par rapport à une solution de NaCl à 0.9%. Cette différence n'était plus observable une heure après l'administration. La publicité de SINOMARIN° se base sur deux publications parues en 1998 dont l'une traite de la tolérance et de l'efficacité de SINOMARIN° sans comparaison à une solution physiologique de référence (pas objective) alors que l'autre compare une solution physiologique à 0.9% à une solution hypertonique à 3.5% dans le traitement de la sinusite chronique (ne correspond pas à la concentration de SINOMARIN° ni à ses indications). 37 38 Encadré , En conclusion, nous pouvons dire qu'il n'existe, à l'heure actuelle, aucun consensus quant à l'utilisation d'une solution hypertonique versus une physiologique pour le lavage des fosses nasales. Si l'on souhaite un effet décongestionnant, l'utilisation d'une solution hypertonique permet d'extraire les liquides des muqueuses et, de ce fait, d'améliorer la perméabilité nasale. Dans cette indication, SINOMARIN° peut trouver une place bien que le choix de sa teneur en NaCl semble arbitraire. SINOMARIN° - A retenir pour le conseil : le lavage des fosses nasales est un traitement de base dans toutes les pathologies rhino-sinusiennes SINOMARIN° est une solution hypertonique (2.3% de NaCl) destinée au lavage des fosses nasales il n'existe pas de consensus quant à l'utilisation d'une solution physiologique ou hypertonique pour les lavages de nez les études comparatives comparent en général une solution physiologique à une solution hypertonique de minimum 3% alors que SINOMARIN° est à 2.3% 34 Clin Otolaryngol Allied Sci. 2000 Dec;25 (6):558-60 Laryngoscope 109(3) 396-399, mars 1999 36 Laryngoscope;115(5):803-5, 2005 mai 37 www.hcuge.ch (support de cours: physiologie et physiopathologie rhinosinusiennes) 38 Anatomie et physiologie humaine, Marieb, 2ème éd. 35 © Pharma-News page 12 Numéro 42, mars 2007 Pour en savoir plus… L’EPILEPSIE L’épilepsie est une affection du système nerveux central relativement fréquente puisqu’elle touche environ 0,5 à 1% de la population 39. Elle est définie comme un ensemble de symptômes caractérisé par des crises répétitives qui sont l’expression clinique d’une décharge électrique anormale, soudaine, excessive et transitoire dans le système nerveux central 40. Sous le terme d’épilepsie sont en fait répertoriées de très nombreuses formes de cette maladie, selon le type de crise dont souffre le patient 41. I. Crise Généralisée : Si tout le cerveau est touché par la crise, on parle de crise généralisée. Dans ces cas, les patients perdent conscience. Ia : Crise tonico-clonique : elle est la forme la plus fréquente et la plus impressionnante de l’épilepsie. Dans le langage populaire, on parle aussi de « grand mal ».Le grand mal se déroule en trois phases : perte de conscience suivie d’une phase de contraction musculaire et d’une phase clonique (secousses souvent accompagnées de salivation excessive). Suit une phase post-critique, durant laquelle le patient est comateux plus ou moins longtemps avant de reprendre progressivement conscience 42,44 . Si vous assistez à une crise de grand mal, il est important d’enlever tous les objets autour du patient sur lesquels il pourrait se blesser, de lui mettre si possible un coussin ou quelque chose de mou (pull…) sous la tête et de laisser passer la crise. Il ne faut absolument rien mettre dans la bouche du patient afin d’éviter qu’il ne se morde la langue, ce qui risquerait de causer de plus importantes blessures ou même qu’il se casse les dents 41. Si la crise dure moins de 5 à 10 minutes, elle n’est pas traitée par médicaments; si elle dure plus longtemps, on peut administrer une benzodiazépine, donnée de préférence sous forme rectale (STESOLID°, DIAZEPAM°). Après une longue crise, le patient devrait être vu par un médecin; par contre si la crise était courte, cela n’est pas nécessaire. Ib : Absence : appelée aussi « petit mal », l’absence est un autre type de crise généralisée. C'est une forme qui se rencontre surtout chez l’enfant ou l’adolescent et qui se manifeste par des accès de courte durée, à début et fin brusques, et caractérisés par un trouble de la conscience, sans autre signe si ce n’est parfois des mouvements des paupières 44. II. Crises partielles : Lorsque seul un hémisphère du cerveau est atteint, le patient reste généralement conscient durant toute la durée de la crise; on parle de crise partielle ou crise focale. Les manifestations des crises focales sont extrêmement diverses; par exemple, le patient a des troubles visuels, auditifs, olfactifs ou gustatifs, une pâleur, un flush, des troubles affectifs 39 La Revue Prescrire 1995 ; 15 (157) : 851-853 le grand dictionnaire, www.granddictionnaire.com 41 Epilepsie, ein illustriertes Wörterbuch für Kinder und Jugendliche, 2004 42 SURF, 2006 40 © Pharma-News page 13 Numéro 42, mars 2007 (frayeur ou colère), des tremblements, des mouvements anarchiques des membres ou de la tête 43. Il existe une autre classification plus récente des troubles épileptiques, basée sur l’étiologie et sur l’évolution 44. Nous n’allons pas nous y arrêter dans cet article car elle est moins utilisée et plus complexe. Les crises sont toujours imprévisibles; cependant certains stimuli comme la fatigue, les menstruations, la fièvre, une forte lumière, des jeux vidéos, etc, peuvent provoquer une crise 41. Il existe des réglementations concernant le droit de conduire des patients épileptiques : ils ne peuvent conduire un véhicule que si leurs crises ont disparu depuis plus d’une année ou si durant plus de 3 ans ils n’ont eu des crises que lorsqu’ils dormaient 41. Il leur est aussi recommandé de ne pas conduire lorsqu’ils diminuent ou arrêtent leur traitement et durant les 6 mois après la fin du traitement 45. Ces limitations sont celles en vigueur en Suisse mais elles sont aussi valables dans d’autres pays. Traitements de l’épilepsie : De très nombreuses personnes vont avoir une crise épileptique durant leur vie (même un grand mal), et ne plus jamais refaire une crise par après. C’est pourquoi un traitement pharmacologique n’est instauré qu’après au moins deux crises. Le traitement au long cours se fait par des antiépileptiques (appelés aussi anticonvulsivants). Le choix est vaste (la liste ci-dessous n’est pas exhaustive !) : il comprend les plus « vieux » médicaments comme la phénytoine (PHENYTOINE°GEROT, EPANUTIN°), la carbamazépine (TEGRETOL° et autres), l’acide valproïque (DEPAKINE CHRONO°). Les antiépileptiques plus récents sont l’oxcarbazépine (TRILEPTAL°), le lévétiracétam (KEPPRA°), la gabapentine (NEURONTIN°) la vigabatrine (SABRIL°), la lamotrigine (LAMICTAL° et autres), le topiramate (TOPAMAX°). Il faut savoir que les antiépileptiques ne soignent pas l’épilepsie, ils ne font qu'empêcher la survenue de nouvelles crises ou diminuer leur fréquence. Pour chaque type de crise d’épilepsie, on va essayer un des choix mentionnés ci-dessus et voir comment répond le patient. En cas de non-réponse, on changera de thérapie avant d’associer deux antiépileptiques. En définitive c’est le patient qui est le mieux à même de juger le rapport bénéfices/risques du traitement en fonction de la fréquence des crises résiduelles et de l’acceptabilité des effets indésirables éventuels (troubles cognitifs et effets indésirables cutanés sous forme d’éruptions bénignes le plus souvent, mais pouvant parfois être très graves et mettre en jeu la vie du patient…d’où le conseil d’aller rapidement chez le médecin lors d’éruption cutanée sous antiépileptique, principalement au début du traitement) 39. L’équipe pharmaceutique a un rôle prépondérant à jouer dans l’aide au patient à la concordance. Les antiépileptiques doivent être pris régulièrement et ne doivent absolument pas être stoppés brutalement, sous peine d’avoir de nouvelles crises. Certains patients devront prendre cette médication toute leur vie. D’autres, qui n’ont plus de crise depuis plus de 2 à 3 ans, peuvent essayer d’arrêter progressivement leur traitement sans réapparition de crises. 43 La Revue Prescrire 2001; 21 (219): 485-490 La Revue Prescrire 2003 ; 23 (236) : 124-126 45 Martindale 2006 ; 36th Edition 44 © Pharma-News page 14 Numéro 42, mars 2007 C’est souvent le cas lors d’épilepsies qui ont débuté durant l’enfance car une guérison est possible à la puberté 46. Glossaire La concordance : c’est le terme utilisé pour décrire le succès thérapeutique obtenu grâce un partenariat entre patient et médecin. Avant, on utilisait le terme de compliance, où le patient suivait à la lettre ce que commandait le médecin. On est donc passé d’une relation de « dominant –dominé » à une collaboration entre partenaires comme illustré par ce dessin L’EPILEPSIE - A retenir pour le conseil : affection complexe se manifestant sous forme de crises engendrées par des décharges électriques anormales au niveau du cerveau formes très diverses dont les plus connues sont le « grand mal » et les absences (« petit mal) après deux crises au moins, on traite par un ou deux antiépileptiques, médicaments qui ne soignent pas la maladie mais qui permettent de diminuer le nombre de crises importance de l’équipe pharmaceutique dans l’aide à la concordance en cas d’effets secondaires cutanés, conseiller aux patients de consulter rapidement un médecin LA NARCOLEPSIE La narcolepsie (ou maladie de Gélineau) est un trouble neurologique caractérisé par des accès brutaux de sommeil diurne, qui durent en général une dizaine de minutes 47. L’endormissement est souvent accompagné d’un brusque relâchement du tonus musculaire, soit localisé (faiblesse des genoux, chute de la tête, relâchement des muscles du visage et incapacité à articuler) soit généralisé (provoquant la chute de la personne et l’empêchant de bouger et de se relever) mais sans perte de conscience 47. Cette perte de tonus, appelée cataplexie (ou attaque de cataplexie), est caractéristique de la narcolepsie mais est un symptôme plus ou moins marqué selon les patients 47,50. Une telle attaque est souvent déclenchée par des circonstances émotionnelles (éclat de rire, colère, chagrin, surprise, sursaut, etc…) 48 . Les crises peuvent ainsi survenir dans des situations inattendues, c’est pourquoi il est important que les proches du patient soient également bien informés sur la maladie et prêts à réagir. La durée des attaques est variable (de quelques secondes à quelques minutes), leur fréquence aussi (une fois dans une vie à plusieurs fois par jour). Un autre symptôme de la maladie est la paralysie du sommeil qui se produit lors des éveils nocturnes. Il s’agit d’une sensation de paralysie avec incapacité d’ouvrir les yeux et de bouger les membres pendant quelques dizaines de secondes 47. 46 M&H 2001 ; 2329 ; 43-46 La Revue Prescrire, Octobre 2000 ; 20 (210) : p.648 48 Dossier Pharmactuel ; Vol.19, n° 2003 / 4 47 © Pharma-News page 15 Numéro 42, mars 2007 Les attaques de cataplexie peuvent être accompagnées d’hallucinations dites « hypnagogiques ». Il s'agit de manifestations visuelles, Les hallucinations : précisions auditives, tactiles ou de rêves qui surviennent lors de Des hallucinations au moment de 49 l’endormissement . Ces hallucinations coïncident avec un l’endormissement peuvent également être ressenties par des personnes nonépisode de sommeil paradoxal qui se déclenche dans les 50 49,51 narcoleptiques (sensation de tomber minutes qui suivent le début du sommeil . d’un trottoir, dans le vide, etc…). Toutefois, la fréquence de ces Le diagnostic de la maladie se fait par un neurologue qui, en sensations n’est pas comparable avec enregistrant le sommeil à l'aide d'un celle des narcoleptiques qui électroencéphalogramme, détecte des anomalies dans les ressentent ces hallucinations plusieurs fois par semaine et qui présentent en phases de sommeil paradoxal 47, dans l’alternance des plus, d’autres symptômes différentes phases, et observe notamment le temps que le caractéristiques de la maladie et patient met pour s’endormir (un narcoleptique s’endort en 3 surtout les anomalies de l’électroencéphalogramme énoncées à 4 minutes alors qu’un patient normal s’endort en 15 à plus bas. 20 minutes) 50. Ceci permet d’éliminer d'autres pathologies (hypersomnies diverses) 49. On estime que la narcolepsie touche environ 0,5 % de la population (autant d’hommes que de femmes). C’est une maladie encore méconnue et il arrive encore souvent que des patients mettent plus de 10 ans avant de consulter un Le sommeil paradoxal 49,51 médecin, car ils se sont entre temps habitués à La première phase de sommeil paradoxal survient vivre avec leur maladie 50. Celle-ci est en partie habituellement environ 90 minutes après l’endormissement et dure environ 30 minutes. Cette d’origine génétique (on estime que le risque de phase, pendant laquelle ont lieu les rêves, se la contracter est 60 à 200 fois plus élevé si un reproduit 4 à 5 fois par nuit. Elle est caractérisée par membre de la famille en est déjà atteint) 48 et un relâchement musculaire (chez tous les individus) et par des mouvements oculaires rapides. Les sujets apparaît généralement entre 15 et 35 ans, parfois narcoleptiques s’endorment directement et suite à un traumatisme crânien ou à une systématiquement en phase de sommeil paradoxal. méningite 48, une grossesse ou un stress psychologique 50. Il est vraisemblable que la maladie nécessite pour apparaître d’une part des facteurs génétiques et d’autre part des facteurs environnementaux. Les patients narcoleptiques ont souvent un sommeil haché et agité et présentent régulièrement un syndrome dépressif en parallèle. Il est important de souligner que même si la maladie est souvent peu évolutive, sans aggravation importante avec les années, elle est socialement, scolairement, professionnellement et psychologiquement extrêmement invalidante 51. Actuellement, la narcolepsie ne peut pas être guérie. On peut toutefois en diminuer l’impact en ayant une hygiène de sommeil stricte : le patient doit prendre soin d’éviter les changements d’horaire, la consommation d’alcool et peut organiser à sa propre convenance (mais à horaires réguliers) de courtes siestes de 15 minutes pendant la journée afin de prévenir les attaques de cataplexie 48. Le thé et le café peuvent être consommés à volonté à longueur de journée 50. En effet, même à haute dose, la caféine ne semble pas diminuer le nombre d’endormissements diurnes ni avoir d’effets sur la qualité du sommeil nocturne. L’hypersomnie et les accès de sommeil sont traités par des stimulants de type amphétaminique (RITALINE°). Ce 49 La Revue Prescrire, Avril 1995 ; 15 (150) : pp.257-259 S.H. Onen, F. Onen, M. Jouvet, La Narcolepsie, Consultation des troubles du sommeil, Université de Lyon. 51 La Revue Prescrire, Septembre 1991 ; 11 (110) :pp. 435-436 50 © Pharma-News page 16 Numéro 42, mars 2007 médicament est à l’heure actuelle considéré comme le traitement de référence. Une instabilité émotionnelle est cependant souvent observée et peut être une cause d’arrêt de la médication 53 . Dans cette indication, le risque d’accoutumance est rare, même après des années de traitement 51. Cependant, afin de diminuer encore le risque qu’une tolérance se développe (et donc une diminution d’efficacité), on conseille au patient de tout de même procéder de temps en temps à « des vacances de traitement » : il s’agit de faire coïncider une diminution des doses avec les vacances du patient (afin de limiter les conséquences professionnelles), dans le but de bénéficier à nouveau d’une efficacité totale lors du retour aux doses habituelles 51,52. La cataplexie et les hallucinations sont traitées par des antidépresseurs spécifiques (ANAFRANIL°, TOFRANIL°, FLUCTINE°, FLOXYFRAL°) 48,50,51. Le MODASOMIL° (modafinil) est une alternative au traitement à la RITALINE° lorsque les effets secondaires de cette dernière sont trop importants ou que son efficacité devient trop faible. Le MODASOMIL° améliore l’état de veille pendant la journée 53. Le JUMEXAL° est également parfois utilisé contre les accès de sommeil diurne et les attaques de cataplexie 51,52,53. Ces traitements sont souvent lourds. C’est pourquoi de nombreux patients participent à des groupes d’entraide pour mieux supporter l’accumulation des contraintes de la maladie et du traitement 48,54. LA NARCOLEPSIE - A retenir pour le conseil : la narcolepsie est une maladie chronique, socialement et professionnellement invalidante, qui peut être responsable d’accidents du travail ou de la circulation elle est caractérisée par 4 symptômes principaux qui constituent la "tétrade narcoleptique" : 1. les accès de sommeil diurne 2. la cataplexie 3. la paralysie du sommeil 4. les hallucinations hypnagogiques le patient narcoleptique s’endort directement en sommeil paradoxal le traitement fait principalement appel à des stimulants amphétaminiques contre les accès de sommeil et à des antidépresseurs contre la cataplexie 52 Martindale, The Complete Drug Reference, 34th Edition Compendium Suisse des Médicaments 2006, Documed SA 54 www.narcolepsy.ch 53 © Pharma-News page 17 Numéro 42, mars 2007 En bref FLUOXETINE-MEPHA DISPERSIBLE° La maison Mepha innove en proposant la première forme galénique permettant de prendre la fluoxétine sous forme liquide (depuis le retrait du marché du sirop de FLUCTINE° en fin d'année passée). FLUOXETINE-MEPHA DISPERSIBLE° est donc un nouveau générique de FLUCTINE°, un des quelques originaux qui n'a toujours pas, à l'heure actuelle, baissé son prix au niveau des copies et pour lequel le patient doit donc payer 20% de quote-part. Rappelons que la fluoxétine est un antidépresseur de premier choix dans de nombreuses indications. La forme liquide peut éventuellement être utile pour les patients qui ont de la peine à avaler des comprimés. ECOVENT° Easyhaler 100 µg La maison Sandoz a sorti ce nouveau dosage de son ECOVENT° Easyhaler, destiné à l'usage pédiatrique (depuis 6 ans, car on ne sait pas si les enfants plus jeunes peuvent aspirer assez fort pour inhaler toute la dose). Ce n'est pas un générique, puisqu'il n'y a pas de VENTOLIN° proposant des doses à 100 µg. La posologie pour les enfants étant de 100 à 200 µg par dose, l'expérience nous dira si les médecins se mettront à utiliser cette nouvelle forme à l'avenir. Note de l'éditeur Les avis exprimés dans le Pharma-News reflètent l'opinion de leurs auteurs en fonction des données disponibles au moment de la rédaction et n'engagent en aucune manière le CAP. © Pharma-News page 18 Numéro 42, mars 2007 Le pharmacap.ch nouvelle formule… bientôt en ligne ! « Clic la souris », la mascotte très médiatique du CAP, n’en revient pas et ne peut contenir son enthousiasme : c’est maintenant certain, le site internet « nouvelle formule » du CAP sera officiellement en ligne le 12 mars prochain ! Qu’est-ce qui va changer ? Quels avantages pour les membres du CAP ? Comment utiliser au mieux ce nouveau site ? Ce premier article vous propose un bref tour d’horizon. La principale mission du CAP consiste à offrir des formations de qualité, grâce à une large palette de cours et de séminaires pour les pharmacien(ne)s, les assistant(e)s en pharmacie et les étudiant(e)s en pharmacie. Et la qualité commence dès le premier contact, soit sur le site internet. Le comité de coordination du CAP a donc décidé d’améliorer pharmacap.ch pour le rendre plus performant et surtout beaucoup plus pratique pour les membres du CAP qui souhaitent s’inscrire à une formation. Tout en étant le plus simple possible. Inscription facilitée Ce nouveau site va permettre à chacune et chacun de s’inscrire en ligne aux formations du CAP, avec la possibilité de savoir, en temps réel, s’il y a des places disponibles. Si c’est le cas, l’inscription au cours sera confirmée par email. Si ce n’est pas le cas, le système proposera d’autres dates pour le même cours ou une inscription en liste d’attente. Les coordonnées des utilisateurs devront être entrées une seule fois. Ensuite, grâce à un mot de passe (1 2 3 4 pour la première utilisation, avec obligation de le changer ensuite), les divers champs se rempliront automatiquement pour chaque nouvelle inscription. D’où un gain de temps appréciable. Gestion des points FPH La gestion des points FPH, obtenus lors des activités du CAP, est également simplifiée grâce au nouveau site. Les points seront comptabilisés sur le site et chacun pourra savoir, en tout temps, où il en est. Adresse e-mail obligatoire L’utilisation du site exige que chaque utilisateur ait une adresse e-mail personnelle à domicile ou à la pharmacie. Celles et ceux qui n’en ont pas devront donc s’en procurer une. Rien de plus simple : toutes les explications seront fournies sur le site lui-même. A voir ! Dès le 12 mars, ne manquez pas de visiter pharmacap.ch. En deux clics de… « Clic la souris », vous découvrirez ce qui a changé et retrouverez les rubriques qui vous sont utiles, comme celle des liens, mise à jour en permanence. Nous reviendrons sur ces nouveautés dans le prochain numéro de PharmaNews… avec une surprise fort intéressante à la clé ! © Pharma-News page 19 Numéro 42, mars 2007 TEST DE LECTURE Pharma-News N° 41 Cochez la ou les réponses correctes. 1) Qu’est-ce que la dermatite séborrhéique ? a) Une affection bénigne mais chronique de la peau b) Une réaction inflammatoire de type eczémateuse pouvant toucher le cuir chevelu et provoquer des pellicules grasses c) Une affection cutanée caractérisée par des petits boutons rouges accompagnés de démangeaisons pouvant apparaître sur tout le corps d) Une maladie mycosique touchant en particulier les patients diabétiques et obèses 2) Quelles sont les contre-indications de l’itraconazole per os ? a) L’ingestion concomitante d’alcool b) La prise concomitante d’antibiotiques c) En cas d’insuffisances cardiaque ou rénale, de BPCO, de grossesse ou d’allaitement d) Lors de traitements par une statine, l’HALCION°, le DORMICUM°, le METHERGIN° et les anticonvulsivants 3) Quels sont les schémas posologiques des traitements d’onychomycoses par l’itraconazole per os ? a) 1 capsule (100 mg) 1 fois par jour pendant 4 semaines b) 2 capsules 1 fois par jour (200 mg) en continu pendant 3 mois c) 1 capsule 2 fois par jour (200 mg) pendant 1 mois d) 2 capsules 2 fois par jour (400 mg) 1 semaine par mois pendant 2 mois (ongles de mains), ou pendant 3 mois (ongles des mains) 4) Quelle est la durée d’efficacité des tampons contraceptifs NOGYNEX° et quand doivent-ils retirés du vagin ? a) Ils sont efficaces immédiatement après la mise en place et doivent être retirés tout de suite après le rapport b) Ils doivent être placés 2 heures avant le rapport et restent efficaces pendant 24 heures c) Ils sont efficaces immédiatement et pendant 24 heures et doivent rester en place au minimum 2 heures après le dernier rapport d) Ils doivent obligatoirement être retirés après 24 heures 5) Pourquoi est-il préférable de prendre le carvédilol avec les repas ? a) Pour garantir une meilleure tolérance gastro-intestinale b) Pour améliorer l’absorption donc l’efficacité c) Pour réduire les chutes de pression dues à une hypoglycémie en cas de prise à jeun d) Pour ralentir l’absorption et réduire ainsi les problèmes d’hypotension orthostatique 6) Dans quels cas les prescriptions d’application conseillées par la firme pour HEMOCLIN° vont-elles à l’encontre des recommandations d’automédication dans le domaine des troubles de la région anale ? a) Il est conseillé de l’appliquer localement 2 fois par jour pendant 2 semaines alors que si les symptômes persistent au-delà de 3 jours, une visite médicale est nécessaire b) Il devrait être appliqué au moins 2 fois par jour alors que l’on conseille généralement l’utilisation de ce genre de produit après chaque selle c) Du fait de son mécanisme d’action supposé, une application répétée empêche ensuite un bon diagnostic en cas de persistance des symptômes 7) Quel est un des avantages du CARVEDILOL MEPHA° par rapport à l’original DILATREND° a) Les comprimés sont plus petits donc plus faciles à avaler b) Il existe au dosage de 3.125 mg ce qui permet de débuter le traitement à dose faible et d’augmenter ensuite très progressivement c) Il existe à 4 dosages différents et donc offre un grand choix de posologies aux médecins d) Les comprimés sont enrobés ce qui entraîne une absorption prolongée et un effet retard © Pharma-News page 20 Numéro 42, mars 2007 . 8) Quels sont les conseils à donner pour prévenir les onychomycoses ou éviter une récidive ? a) Bien sécher ses pieds après la douche ou le bain et ne pas marcher pieds nus dans les établissements publics b) Laisser pousser ses ongles pour "laisser sortir" les champignons c) Suivre consciencieusement le traitement prescrit jusqu’au bout même s’il est de longue haleine d) Porter toujours des chaussures fermées et des chaussettes en laine 9) Pourquoi est-il important de diriger le patient vers le médecin si les symptômes de type hémorroïdaires persistent plus de 3 jours ? a) Car les traitements d’automédication ne sont pas véritablement efficaces b) Car vu la localisation, il est difficile de poser un diagnostic précis tant par le patient luimême que par l’équipe de la pharmacie c) Car ce type d’affection fait encore l’objet de nombreux tabous d) Car il existe de nombreuses pathologies qui peuvent présenter les mêmes symptômes mais s’avérer plus graves et/ou nécessiter des traitements particuliers 10) Pourquoi est-il préférable d’éviter les produits laitiers en cas de diarrhées ? a) Parce que les produits laitiers détériorent la flore intestinale b) Parce que dans ce cas il y a souvent un manque transitoire de lactase, l’enzyme qui digère le lactose, ce qui péjore la diarrhée c) Parce que les nourrissons, qui ne boivent que du lait, ont des selles molles d) Parce que le calcium contenu dans les produits laitiers est laxatif Ce test est à renvoyer une fois par assistant(e) en pharmacie par fax au N° 022/363.00.85 avant le 25 mars 2007. Nom : Prénom : Signature : Adresse professionnelle : N° de tél. professionnel : Timbre de la pharmacie : Rappel : 90% de réponses justes sur 10 numéros = attestation de formation continue et nomination dans le PN ; 5 bons de 200.- à faire valoir dans une librairie ou dans un magasin de sport de votre choix seront tirés au sort parmi les meilleurs questionnaires. © Pharma-News page 21 Numéro 42, mars 2007