BILINGUISME • Au CO de Morat, les élèves jonglent
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BILINGUISME • Au CO de Morat, les élèves jonglent
LA LIBERTÉ VENDREDI 28 DÉCEMBRE 2012 26 27 27 28 JEUNES RADIO-TV CRITIQUES DE FILMS JEUX MÉTÉO 23 Page réalisée par la rédaction des Jeunes de La Liberté Paraît chaque vendredi Flora Berset (079 344 35 02) Pierre Gumy (078 911 01 41) Contacts mail: [email protected] Blog: www.laliberte.ch/jeunes Was hesch du gseit? T’as dit quoi? C’EST TENDANCE BILINGUISME • Au CO de Morat, les élèves jonglent avec les langues, passant du français à l’allemand ou de l’allemand au français selon les branches. Un projet pilote. LORA TRAGLIA La promotion d’une seconde langue – l’allemand en particulier – est le nouveau challenge des institutions scolaires. Les cycles d’orientation, comme le CO de la région de Morat, proposent un concept d’immersion dans la langue partenaire. Le projet fait ses débuts en 2011 avec une classe de 3e année francophone qui suivra les cours d’économie familiale et d’éducation physique en allemand. «Cette première expérience a montré des effets intéressants et nous a motivés à poursuivre le développement du projet», indique M. Sébastien Ducrest, directeur de la section française du CO de la région de Morat. De l’eau de rose au sadomaso.TP La mort du prince charmant TAMARA PICCAND Un roman érotique qui défraie la chronique. Avec «Fifty Shades of Grey», le prince charmant abandonne les bonnes manières. «Cet échange linguistique permet de faire tomber certaines gênes» SÉBASTIEN DUCREST Dès 2012, le projet pilote s’est élargi. «Les élèves germanophones participent désormais aussi au projet: une classe de 2e année suit l’enseignement des activités manuelles et créatrices en français», ajoute M. Iwan Volken, directeur de la section germanophone du CO de la région de Morat. Ainsi, pour cette année 20122013, environ 50% des élèves, sections et années confondues, sont concernés par le projet pilote. De nouvelles branches Par ailleurs, de nouvelles branches sont touchées par le projet. D’une part, les leçons d’éducation physique en 3e année mêlent désormais des élèves francophones et germanophones. D’autre part, 10% (soit 8 heures à l’année) du programme de géographie, d’histoire et des sciences sont enseignés dans la langue partenaire dans des classes germanophones et francophones de 1re et de 2e années. DESSIN ISABELLE CLÉMENT Bref, toute une minutieuse organisation qui ne s’est d’ailleurs pas faite sans quelques difficultés. En effet, Iwan Volken et Sébastien Ducrest soulignent notamment la complexité pour élaborer une grille horaire. Briser la glace Grâce à ce projet d’immersion, les élèves approchent la langue partenaire de manière plus spontanée et avec moins d’embarras. Cet échange linguistique permet de «faire tomber certaines gênes», comme l’observe Sébastien Ducrest. Il faut dire que l’intérêt de ce projet n’est pas uniquement focalisé sur la performance de la langue, car même si les résultats sont encourageants, le projet ne vise pas à créer de toutes pièces des élèves bilingues. Selon le directeur, le projet insiste plutôt sur l’échange culturel entre germanophones et francophones, afin de donner une ouverture d’esprit aux élèves. «Pour tous les élèves» La connaissance de l’allemand et du français en Suisse est devenue primordiale pour le futur des jeunes. En effet, qu’on se lance dans des études gymnasiales ou dans un apprentissage, la connaissance linguistique fait partie des critères principaux dans le choix de candidats pour une place de travail. Ainsi, le projet du CO de la région de Morat doit «donner les mêmes possibilités à tous les élèves, y compris à ceux qui ne se destinent pas à des études gymnasiales», affirme Nathalie Krebs Chuard, responsable du projet. En novembre dernier, elle a enseigné l’histoire en français à une classe germanophone pendant que sa classe suivait le cours d’histoire en allemand. «Les élèves germanophones se sont montrés accueillants: beaucoup d’entre eux sont venus me serrer la main pour me saluer», indique enthousiasmée Nathalie Krebs Chuard. I DIS-MOI TOUT! «Avec l’école bilingue, j’apprends plus vite» OWEN GUILLOD MYLENE KALTENRIEDER ANN-KATRIN JAKOB > Elève de 9e année > Elève de 9e année > Elève de 8e année «Au cours d’économie familiale, notre professeur nous parle en allemand. Bien que le vocabulaire culinaire ne soit pas forcément utilisé tous les jours, je trouve que cette expérience m’aide dans la prononciation de la langue allemande et dans la compréhension auditive. Je remarque que je parviens mieux à distinguer les mots dans une discussion qu’auparavant. Les exercices de compréhension auditive sont rapides et parfois il y a des mots qui m’échappent. Mais le fait de les avoir déjà entendus dans un autre contexte m’aide à les reconnaître. Même si on utilise le Tip Top (livre de cuisine) en allemand et que les recettes sont en allemand, le cours reste abordable au niveau de sa difficulté. Les cours de gym, aussi en allemand, sont plus faciles. Il suffit de copier son camarade, donc même si on n’a pas compris la consigne, ce n’est pas trop grave. Durant les cours de gym, nous sommes mélangés avec les germanophones, et souvent on discute avec eux en allemand. Je trouve l’expérience chouette et l’ambiance est sympa.» «Les cours de cuisine en allemand me plaisent beaucoup. Comme je parle suisse allemand à la maison, je n’ai pas trop de difficulté à comprendre le cours d’économie familiale. Cette expérience est vraiment bien pour mes camarades francophones. En ce qui me concerne, ce cours permet d’élargir mon vocabulaire, en étudiant des mots spécifiques dans le domaine de la cuisine. Au lieu d’étudier une liste de vocabulaire seule à la maison, je vois directement ce que j’apprends et comment je dois l’utiliser. Lorsque notre professeur évoque un ustensile de cuisine en allemand, elle l’utilise dans un contexte. J’ai l’impression que de cette façon j’apprends plus vite et que je retiens plus longtemps ces nouveaux mots. C’est une autre méthode d’apprentissage que je trouve intéressante. De plus, les devoirs sont en allemand et sont souvent présentés sous la forme de textes à trous, ce qui nous pousse aussi, d’un cours à l’autre, à retenir le vocabulaire culinaire spécifique en allemand.» «Je suis germanophone et participe au cours de couture en français. Depuis le début de l’année scolaire le professeur nous a toujours parlé en français afin que nous nous habituions gentiment. Jusqu’aux vacances de la Toussaint nous avions encore le droit de discuter entre nous en allemand, puis à partir de la rentrée nous devions nous exprimer en français dans la mesure de nos possibilités. Pour nous aider, notre professeur nous distribue des feuilles de vocabulaire avec des images concernant le sujet du cours, comme les notions autour du tricot, c’est-à-dire la bobine, les aiguilles, la laine…Cette expérience est intéressante et en plus, durant cette leçon de couture, l’atmosphère est plus détendue et du coup on est plus à l’aise pour parler: on n’est pas toujours en train de réfléchir à la phrase qu’on veut dire, on est plus spontané, et du coup on parle plus, même si ce n’est pas tout à fait correct.» PROPOS RECUEILLIS PAR LORA TRAGLIA De tout temps, les écrivains nous ont offert de magnifiques histoires d’amour. De Tristan et Iseult, en passant par Roméo et Juliette de Shakespeare ou encore Elizabeth Benneth et Mr Darcy dans «Orgueil et préjugés», ces couples nous ont tous fait rêver un jour ou l’autre. Ils s’aiment, se quittent, se retrouvent, tout ça dans une ambiance romantique avec des mots doux. Mais la tendance change, vous avez certainement tous entendu parler du fameux «Fifty Shades of Grey» ou en français, puisqu’il vient d’être traduit, «Cinquante nuances de Grey»? C’est le roman érotique sadomasochiste du moment. Oui, oui, vous avez bien lu! Tout commence avec une fan de «Twilight», frustrée du manque d’«action» dans le couple d’Edward et Bella. E. L. James écrit donc ce qu’on appelle une fanfic (fiction écrite par un fan mettant en scène les personnages ou des éléments d’un ouvrage qu’il a apprécié). Elle change radicalement les personnages de «Twilight». Edward, le vampire romantique, devient un homme d’affaires affectionnant la pratique du bondage et du sadomasochisme, et Bella, la nouvelle du lycée maladroite subjuguée par le vampire, une jeune étudiante vierge et timide. Pour des raisons de copyright, le couple se nomme désormais Christian Grey (d’où le titre du livre) et Anastasia Steele. Leur relation n’est pas compliquée en raison de leur nature différente, vampire et humaine, mais à cause des envies particulières de l’un et de l’autre. L’auteure publie d’abord son livre sur son site, puis Vintage Book la découvre et décide de l’éditer. Grosse surprise, c’est un véritable succès: en dix-huit mois, quarante millions d’exemplaires sont vendus! Mais pourquoi un tel succès? Il faut croire que beaucoup attendaient un livre de ce genre, plus osé, sans tabous. Le sexe est actuellement vulgarisé, on trouve des scènes érotiques dans beaucoup de romans tout à fait respectables. Et donc pour choquer, déranger et faire dans l’original, il faut aller plus loin… C’est ce que E.L. James a fait et ça fonctionne: le prince charmant se transforme en chevalier noir. Mais ça ne s’arrête pas là. «Cinquante nuances de Grey» n’est que le premier tome d’une trilogie et d’autres auteurs surfent déjà sur la vague. «Huitante notes de jaune», un roman mieux écrit et cernant mieux certaines pratiques, sort bientôt en traduction française. On n’a pas fini d’en entendre parler… I Page Jeunes de La Liberté > sur Facebook www.facebook.com/jeunes.laliberte