Fiche 1 : Age légal de départ à la retraite

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Fiche 1 : Age légal de départ à la retraite
LES FICHES ARGU DU GROUPE SOCIALISTE, RADICAL ET CITOYEN
RETRAITES
Fiche 1 : Age légal de départ à la retraite
LE PROJET DE LA DROITE DÉCRYPTÉ
Travailler plus longtemps pour gagner moins
• L’âge légal de départ à la retraite est porté à 62 ans.
Les victimes de ce recul seront les salariés, notamment les
ouvriers qui commencent à travailler jeunes, qui ont les
métiers les plus durs et qui touchent les plus petites retraites.
• Par ailleurs, le passage de 65 à 67 ans de l’âge légal
de départ à la retraite à taux plein frappe de plein fouet les
salariés aux carrières fractionnées, très majoritairement des
femmes, les personnes peu qualifiées et occupant des
emplois précaires, ainsi que les jeunes qui entrent de plus en
plus tard dans la vie professionnelle. Ce report à 62 et 67
ans n’est «garanti» que jusqu’en 2018. Au-delà de cette
date, la réforme Woerth n’est plus financée. Pour les
générations nées après 1959, de nouveaux reculs sont donc
à prévoir.
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Fiche 1 : Age légal de départ à la retraite
LES PROPOSITIONS SOCIALISTES
La retraite choisie
•Depuis 1982 et le passage à la retraite à 60 ans,
l'espérance de vie a progressé de 6 ans. C’est pourquoi les
socialistes ne remettent pas en cause la durée de cotisation qui
est passée de 150 à 162 trimestres, soit la moitié de l'espérance
de vie acquise.
•Les socialistes s’engagent à maintenir l’âge légal de départ
en retraite à 60 ans pour permettre à ceux qui ont commencé tôt
et qui ont totalisé leurs 162 trimestres de partir. Mais des choix
individuels doivent être possibles dans le cadre de garanties
collectives. Les Français doivent pouvoir maîtriser l’organisation
des temps de leur vie, et notamment travailler plus longtemps s’ils
le veulent grâce à une majoration des pensions. Pour les
nouvelles générations, nous proposons de mettre en place un
système de compte temps qui prenne mieux en compte les
périodes de formation, de stage, de chômage et de temps partiel
dans le calcul des annuités.
•Nous proposons un socle de droits communs aux secteurs
public et privé, les principes et les règles du système de retraites
devant s’appliquer à l’ensemble des salariés afin de mieux
prendre en compte la situation des polypensionnés.
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Fiche 2 : Lʼemploi des seniors
LE PROJET DE LA DROITE DÉCRYPTÉ
Transformer des retraités en chômeurs
• Alors que seulement 42 % des salariés de plus de 55
ans ont accès à l’emploi, l’augmentation des âges légaux de
départ à la retraite conduira ces personnes, faute d'une
politique de l'emploi des seniors, à rester plus longtemps au
chômage. Le montant de leurs pensions baissera ainsi
mécaniquement. Nicolas Sarkozy tourne le dos à son
engagement de ne pas toucher au niveau des pensions.
•Le gouvernement ne prévoit qu’une aide à l’emploi
pour les plus de 55 ans (14% du salaire brut) pour une
embauche d’au moins 6 mois. Pour bénéficier de cette aide,
l’employeur pourra, sur un même poste, embaucher des
salariés âgés successivement tous les 6 mois. Ces emplois
risquent de se transformer en «CDD seniors» sous-qualifiés et
mal rémunérés. Au total, la politique du gouvernement
transformera des salariés qui auraient dû partir à la retraite
en chômeurs.
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Fiche 2 : Lʼemploi des seniors
LES PROPOSITIONS SOCIALISTES
Pouvoir travailler jusqu’à la retraite
•Les socialistes souhaitent augmenter le taux d’activité
des seniors, en mettant en place un vér itable
accompagnement de ces salariés et appliquer un bonusmalus sur les charges sociales des entreprises en fonction du
nombre de seniors parmi les salariés.
• De plus, nous proposons de :
- fixer un rendez-vous tous les 2 ou 3 ans pour tous les
salariés dès 45 ans, spécifiquement destiné à envisager leur
évolution dans l’emploi ;
- prévoir une négociation triennale de la gestion
prévisionnelle des emplois et des compétences dans les
entreprises de plus de 300 salariés obligatoire ;
- généraliser le tutorat ou les binômes en entreprise ;
- favoriser les départs en retraite progressive ;
- aménager les conditions de travail des plus de 55 ans
en limitant ou supprimant le travail de nuit et les tâches
physiques et en augmentant les temps de pause ;
- fixer à Pôle emploi des objectifs chiffrés de retour à
l’emploi par bassin d’emploi.
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Fiche 3 : La prise en compte de la pénibilité
LE PROJET DE LA DROITE DÉCRYPTÉ
Seule l’invalidité est reconnue
•Alors qu’il s’agissait d’un engagement de François
Fillon en 2003, la négociation pour la prise en compte de la
pénibilité n’a pas abouti du fait de l’opposition du Medef.
•Le gouvernement a cédé à son diktat en privilégiant
une approche individuelle et médicalisée de la pénibilité, qui
se borne à constater une invalidité. Il faudra être atteint
d’une incapacité physique diminuant sa capacité de travail
de 20 % « ayant donné lieu à l’attribution d’une rente pour
maladie professionnelle ou pour accident du travail » pour
bénéficier de la retraite à 60 ans.
•Cette conception de la pénibilité est particulièrement
injuste. Les salariés exposés à des matières dangereuses,
par exemple, devront déjà être atteints d’une affection
grave pour pouvoir partir à 60 ans. Il est pourtant impératif
de prendre en compte les effets différés de la pénibilité
comme le travail de nuit ou l’exposition aux produits
toxiques. L'espérance de vie des salariés qui ont eu un
métier pénible est de 7 ans inférieur à la moyenne des
Français.
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Fiche 3 : La prise en compte de la pénibilité
LES PROPOSITIONS SOCIALISTES
Des droits pour les salariés les plus exposés
•Pour les socialistes, la prise en compte de la pénibilité
et de son impact sur l’espérance de vie est prioritaire. La
première réponse est le maintien de la retraite à 60 ans
parce qu’elle bénéficie aux salariés qui occupent les métiers
les plus exposés. Notre projet prévoit également que toute
période de travail pénible (travail de nuit, travail à la
chaîne, port de charges lourdes, travail dans le bâtiment…)
doit bénéficier d’une majoration des annuités permettant de
partir plus tôt à la retraite. Par exemple, un salarié
bénéficiant d’une majoration pour pénibilité de 10 %
pendant la moitié de sa carrière, pourrait partir 2 ans plus
tôt avec une retraite complète.
•Nous proposons de consacrer 5 Mds € au financement
de la pénibilité et à la revalorisation des petites retraites.
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Fiche 4 : Le financement
LE PROJET DE LA DROITE DÉCRYPTÉ
Iniquité et imprévoyance
•Le gouvernement a fait le choix de financer la réforme
par des mesures d’âge, en négligeant les autres options.
N’ont contribué qu’à hauteur de 1,7 Md € les revenus du
capital et du patrimoine, 2 Mds € aux entreprises. Rien n'a
été demandé aux établissements financiers. La contribution
des hauts revenus et des revenus du capital sera 2 fois
moindre que celle des fonctionnaires dont les salaires seront
gelés dès 2011. Au total, les salariés porteront 90 % de
l’effort de la réforme du gouvernement.
•Ce projet injuste est aussi irresponsable : il ne prévoit
aucun financement après 2018. Le gouvernement a même
cessé d’alimenter le Fonds de réserve des retraites (FRR),
créé par le gouvernement Jospin pour financer le pic de
départs à la retraite en 2020. 150 Mds € seront nécessaires.
La droite veut utiliser dès maintenant les 34 Mds € qu’a
recueillis le fonds pour boucher le déficit qu’elle a elle-même
creusé. Il s’agit d’un véritable hold-up sur les générations
futures.
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Fiche 4 : Le financement
LES PROPOSITIONS SOCIALISTES
Une répartition de l’effort juste et durable
•Nous proposons la mise à contribution des revenus du
capital à hauteur de 19 Mds € dès 2010 et 25 Mds € en
2025 : hausse de la taxation des bonus, stock options,
participation, intéressement, CSG sur les revenus du capital
actuellement exonérés (hors livrets d’épargne et plus-values
sur la résidence principale), remise en cause de la
défiscalisation des plus-values sur les cessions de filiales
(«niche Copé») et hausse de la taxation de la valeur ajoutée
instaurée à la suite de la suppression de la taxe
professionnelle, en exonérant les petites entreprises.
•De plus, est prévue l’augmentation modérée et étalée
dans le temps des cotisations patronales et salariales à
hauteur de 12 milliards d’euros en 2025, un point de
cotisation salariée représente 20 à 25 euros par mois au
niveau du salaire moyen.
•Le Fonds de réserve des retraites continuera d’être
alimenté, notamment par une surtaxe de 15 % de l’impôt sur
les sociétés acquitté par les banques.
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Fiche 6 : Les retraites en Europe
(correctif)
LE PROJET DE LA DROITE DÉCRYPTÉ
Comparaison n’est pas raison
La droite dit : «En Europe, nos voisins ont tous décidé
de remonter l’âge légal de départ à la retraite.» Les
comparaisons sont en réalité difficiles avec les systèmes de
retraites de nos voisins européens car aucun n’a mis en place
un système de retraite solidaire comparable au nôtre. La
capitalisation est très présente. Et s’il faut comparer, il faut
tout comparer :
Durée de cotisation :
Alors qu’en France il faudra 41 annuités pour percevoir
une retraite à taux plein en 2018, il faudra :
•30 annuités au Royaume Uni
•35 annuités en Espagne
•40 annuités en Italie
Age de départ à la retraite :
Alors qu’en France il faudra avoir 62 ans pour partir en
retraite en 2018, il faudra avoir :
•61 ans en Suède
•60 ans pour les femmes en Italie
... / ...
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• Surtout, nos voisins européens ont mené des politiques de
l’emploi avant de réformer les retraites. Le gouvernement de
Nicolas Sarkozy recule l’âge de la retraite et fabrique des
chômeurs qui auront le douloureux dilemme de choisir entre
liquider leur retraite avant 62 ans et subir une forte décote de leur
pension, soit d’attendre 62 ans voir 67 ans et vivre de revenus
d’assistance.
En France, 60 % des seniors sont au chômage, ils ne sont que :
✓ 30 % en Suède
✓ 42 % en Grande-Bretagne
✓ 44 % en Allemagne
✓ 45 % aux Pays-Bas
•
Nos voisins européens ont pris le temps de trouver le
consensus pour faire accepter leurs réformes et ont laissé le temps
aux salariés et aux entreprises pour adapter leurs comportements.
Les réformes récentes en Allemagne, au Pays-Bas et au RoyaumeUni ont respectivement pour horizon 2029, 2034 et 2046.
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Fiche 7 : La retraite des femmes
LE PROJET DE LA DROITE DÉCRYPTÉ
Toujours plus inégalitaire
La réforme du gouvernement s’inscrit dans la ligne de celles
de 1993 et 2003, qui ont eu pour effet une baisse du niveau
des pensions et un creusement des inégalités entre les
femmes et les hommes.
Le gouvernement se targue de « renforcer la solidarité »
de notre système de retraites en prévoyant la prise en
compte automatique des indemnités liées au congé maternité
dans le calcul des pensions. Seulement, le congé maternité
correspond à 16 ou 32 semaines sur plus de 2000 semaines
d’activité. Les inégalités femmes - hommes ne se réduiront
pas par le simple ajout d’un ou deux trimestres sur
l’ensemble d’une carrière.
Le coup le plus dur porté aux femmes est le passage à
67 ans de l’âge légal sans décote. En effet, les femmes sont
aujourd’hui les salariés aux carrières les plus hachées. Un
tiers d’entre elles attendent 65 ans afin de ne pas subir de
décote contre à peine 5 % pour les hommes. Le projet les
condamne donc à accepter des pensions réduites ou à vivre
de revenus d’assistance en attendant 65 ans. Dans les 2 cas,
c’est la précarité programmée.
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LA SITUATION DES FEMMES EN QUELQUES CHIFFRES
✓Les salaires des femmes sont de 27% inférieurs à ceux des
hommes
✓ 8 travailleurs précaires sur 10 sont des femmes
✓ Au moment de leur départ à la retraite, les femmes
perçoivent une pension inférieure de 42 % à celle des hommes en
moyenne
✓ Plus de la moitiés des retraitées touchent une pension
inférieure à 900 €.
✓ Moins de la moitié des femmes valident une carrière
complète
✓ 57 % des bénéficiaires du minimum vieillesse sont des
femmes
✓ 30% des femmes attendent 65 ans afin de ne pas subir de
décote (contre 5 % pour les hommes). En reculant l’âge de départ
à taux plein à 67 ans, le gouvernement allonge de fait cette
période de précarité.