Histoire(s) des représentations du monde au moyen

le MOYEN-ÂGE
histoire
des
arts
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Planter le décor... La période à grands traits
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L’art du Moyen-âge en Occident ne peut être compris sans son rapport à une
géographie sacrée, à une histoire chrétienne du monde et à la place que l’homme
est amené à y occuper. Tout alors est mis en œuvre pour élever l’homme vers le
spirituel. Les rituels religieux rythment la vie des hommes et chaque œuvre est à
comprendre dans un ensemble dans lequel l’homme reste humble et prêt à s’élever vers le divin (volonté théocentrique). Cette vision théologique de l’homme dans
l’univers cohabite avec des représentations plus scientifiques du cosmos.
La fonction des représentations est donc à l’époque essentielle : on peut citer la
lettre de Grégoire Le Grand, fin VIe siècle : « Autre chose est d’adorer une peinture
et autre chose d’apprendre par une scène représentée en peinture ce qu’il faut
adorer. Car ce que l’écrit procure aux gens qui lisent, la peinture le fournit aux
analphabètes qui la regardent, puisque ces ignorants y voient ce qu’ils doivent
imiter : les peintures sont la lecture de ceux qui ne savent pas leurs lettres. »
La volonté d’enseigner, de transmettre une vision chrétienne du monde conditionne
les représentations.
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Baptême de Clovis
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Ce que devrait savoir un élève de cycle 3 :
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Couronnement de Charlemagne
De 476 après Jésus-Christ à 1492
- après les invasions, la naissance et le développement du royaume de France
- les relations entre seigneurs et paysans
- le rôle de l’Église
- les conflits et échanges en Méditerranée : les Croisades, la découverte d’une
autre civilisation, l’Islam
- la guerre de Cent Ans
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987
Hugues Capet est élu roi
et couronné par le Pape
Personnages :
- Saint-Louis (1214-1270)
- Jeanne d’Arc (1412-1431)
Ce qu’il nous faut savoir :

1095
Le pape Urbin II prêche la première croisade
en France

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Baptême de Clovis
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Couronnement de Charlemagne

987
Hugues Capet est élu roi et couronné
par la Pape
1213 - 1237
Pierre Mauclerc assure le gouvernement de la Bretagne


1341-1381
Guerre de succession de Bretagne

1399 - 1442
Jean V,
duc de Bretagne

1458 - 1488
François II,
duc de Bretagne

1491
Anne de Bretagne épouse Charles VIII
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dans le monde

1066
Guillaume-le-Conquérant
Conquête de l’Angleterre par les
Normands

1095
Le pape Urbin II prêche la première
croisade

1154-1189
Règne d’Henri II Plantagenêt
1154-1189
Règne d’Henri II Plantagenêt
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1213 - 1237
Pierre Mauclerc
assure le gouvernement de la Bretagne
1200
1270
Louis XI,
Saint Louis meurt à la croisade, devant Tunis
1270
Louis XI, saint Louis meurt à la croisade, devant Tunis
1340 - 1453
Guerre de Cent Ans
1431
Mort de Jeanne d’Arc
Histoire(s) des représentations du monde au moyen-âge
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1341 - 1381
Guerre de succession de Bretagne
1340 - 1453
Guerre de Cent Ans

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Guillaume-le-Conquérant, Conquête de
l’Angleterre par les Normands
en Bretagne
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1399 - 1442
Jean V, duc de Bretagne
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1431
Mort de Jeanne d’Arc
1458 - 1488
François II, duc de Bretagne
1491
Anne de Bretagne épouse Charles VIII
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Cheminements pour une éducation artistique
histoire
des
arts
Les œuvres choisies permettent de proposer une traversée thématique cohérente qui doit faire émerger quelques traits dominants de la production
artistique de cette période. Elles nous donnent à comprendre dans un ensemble, une manière pour l’homme d’être au monde et ce qui fonde ses
représentations.
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Face à chaque œuvre, il faut prendre en compte :
- les conditions de son élaboration donc l’époque dans laquelle elle s’inscrit,
- ce que l’on peut observer, entendre, découvrir,
- ce que l’on ressent et pourquoi.
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Un cheminement possible comme une histoire...
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L’enluminure témoigne de l’importance d’un discours qui se décline
en mots mais aussi en images pour expliquer visuellement le texte, sa
construction et ainsi guider le lecteur. La représentation d’un Christ
maître du cosmos est une image, qui illustre, la domination de l’Être
sur le tout. Le monde est ici représenté sous la forme d’un disque.
L’église, elle aussi, peut être considérée comme un espace terrestre
de représentation du cosmos. En effet, la communauté humaine est
englobée dans ce lieu et ne fait qu’un, sous la coupe du divin.
Et pour mieux rappeler le passage symbolique d’un espace profane
à un espace sacré (lieu de culte), les entrées des églises offrent avec
leurs tympans un remarquable lieu de transition. Passer sous une
imposante entrée rappelle sa petitesse à l’humain face au créateur.
L’encensoir lui-même dans sa composition sphérique participe à cette vision du monde. En effet, par la fumée parfumée qu’il dégage, il
prolonge les gestes de l’officiant et permet symboliquement l’élévation des prières et des chants des hommes au-delà de l’espace clos
de l’église, vers le Très-Haut.
Le chant grégorien, lui aussi, monodique, rejetant tout accompagnement instrumental répond à la nécessité de faire entendre d’une
seule voix la prière des hommes en direction du divin.
même si la vision chrétienne domine, la Mappemonde d’Ebstorf
synthétise toutes les représentations qui cohabitent au Moyen-Âge :
historique, géographique, naturaliste. Elle élargit la vision du monde
et combine les points de vue. Elle enseigne et conserve mais différemment.
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Histoire(s) des représentations du monde au moyen-âge
Un monde dont l’organisation spatio-temporelle
est topologique et théocentrique
Un Dieu omniprésent, tout-puissant en Occident...
Il voit les hommes, ils le voient...
L’homme est sous domination divine...
Le monde oscille entre profane et sacré... entre sciences et religion...
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des
arts
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Rennes, Les Champs libres
catalogue numérisé de la bibliothèque : BIB-20060406-112
L’enlumineur s’inspire des textes bibliques, il installe le christ sur un trône posé au
sommet de l’univers, soit sur la dernière des quinze sphères concentriques qui le représentent. Le christ bénit de la main droite et tient le globe de l’autre (la sphère qui
engendre toutes les autres). La sphère céleste et le cercle, bases géométriques du
cosmos, attestent, conformément à la philosophie de l’époque, une vision parfaite
de l’univers.
art dU LANGAGE
Manuscrit 593, L’Image du monde, 1304,
vocabulaire : bible - enluminure - cosmos - christ
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Cathédrale de Chartres, XIIIe siècle, Chartres
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longueur intérieure : 130 m, hauteur sous voûte : 37,50 m, hauteur du sol au
faîte de la toiture : 51 m
La cathédrale désigne une église où siège l’évêque (cathedra en latin signifie trône).
Entre le XIIe et le XIVe siècle, de nombreuses cathédrales sont construites. Ces édifices très impressionnants traduisent par leur hauteur à la fois le prestige de l’évêque,
la richesse de la ville mais aussi le savoir-faire des artisans (architectes, sculpteurs,
peintres, verriers...).
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Art de l’espace
Dès l’an mil, les petites églises rurales, les grandes églises, les basiliques, les abbayes, les cathédrales se multiplient en Occident. Ces édifices sont de style « roman » avec des voûtes en berceau et des murs épais renforcés de contreforts. Au XIIe
siècle, les constructions s’élèvent et s’ouvrent à la lumière (respectant ainsi la vision
de l’abbé Suger : « Dieu est la lumière du monde »). Le gigantisme architectural
devient possible grâce à l’invention de l’arc brisé (qui libère le mur de sa fonction
porteuse) et donne naissance au style « gothique ».
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La cathédrale de Chartres est considérée comme la cathédrale gothique la plus
représentative. Construite au début du XIIIe siècle, pour la majeure partie en 30 ans,
sur les ruines d’une précédente cathédrale romane, détruite lors d’un incendie en
1194... (consulter le site : http://www.cathedrale-chartres.fr/)
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vocabulaire : cathédrale - flèche - arc brisé - voûte à croisée d’ogive - nef - transept
rosace - abside - cœur - vitraux
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Le Tympan de l’Abbaye Saint-Pierre de Moissac, 1110-1135,
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France, Tarn et Garonne, Abbaye de Moissac, église romane sur la route du
pèlerinage de Compostelle
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Art dE L’ESPACE
Le Christ en majesté siège sur un trône, au centre du tympan, un livre à la main.
Il est entouré des quatre Vivants, représentés sous forme de quatre animaux : lion,
aigle, taureau, homme (symboles des quatre évangélistes : Marc, Jean, Luc, Matthieu) ainsi que de deux anges. Vingt-quatre vieillards sont représentés sur trois
niveaux. Ils sont assis, hiératiques, couronnés et se tournent vers le Christ.
Cette représentation du Christ triomphant, dominant est traduite ici par :
- la perspective hiérarchique qui donne la plus grande taille au personnage principal,
- la convergence des regards des autres figures vers l’apparition,
- le contraste entre une figure unique et des figures multiples,
- l’emplacement du personnage dans la partie supérieure du tympan.
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vocabulaire : tympan - arc - vivants - évangélistes -
Histoire(s) des représentations du monde au moyen-âge
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Encensoir mosan, vers 1160,
laiton fondu, gravé ciselé, doré, h. 16 x l. 10,4 cm, objet d’orfèvrerie, Lille,
Palais des Beaux-arts.
Art du quotidien
L’art mosan, essentiellement religieux, est un art d’influence carolingienne et ottonienne de la vallée de la Meuse. Cette région est un centre de production des
arts du métal, la vie intellectuelle et artistique est active, protégée par des religieux
influents.
Un encensoir est un brûle parfum suspendu par des chaînettes dans lequel se consume l’encens. Il est utilisé lors de la messe. La fumée d’encens représente les prières
des fidèles qui s’élèvent vers Dieu. Finement ciselé et ajouré, cet objet est surmonté
de quatre personnages, il illustre un thème de l’ancien testament : les trois hébreux
condamnés à être brûlés vifs par le roi Nabuchodonosor de Babylone pour avoir
refusé d’adorer une idole. Ils sont sauvés par un ange envoyé de Dieu. Lorsque
l’encens brûlait, la fumée enveloppait les personnages, rappelant la souffrance qui
les menaçait. L’objet est aussi décoré de chimères qui au Moyen-âge étaient l’incarnation du mal donc de l’enfer.
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vocabulaire : encensoir - encens - chimère - enfer - ange
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Le chant grégorien
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art du son
Le chant grégorien est le chant liturgique officiel de l’Église catholique romaine. Il appelle au calme, au recueillement, à la contemplation intérieure. Le chant grégorien
est un chant sacré anonyme, interprété par un chœur ou par un soliste appelé chantre. Il est destiné à soutenir le texte liturgique en latin. Il doit se chanter a cappella,
c’est-à-dire, sans accompagnement instrumental, car toute harmonisation, même
discrète, modifie la structure de cette musique. Il s’agit d’un chant monodique :
toutes les voix qui l’exécutent chantent « à l’unisson »., comme pour élever la prière
d’une seule voix vers le divin. C’est une musique récitative, qui prend son origine
dans le texte, et qui favorise l’intériorisation et la conscience des paroles chantées.
Le graduel est un livre de partitions qui contient les chants ordinaires de la
Messe, c’est-à-dire ceux qui ne sont pas attachés à un jour liturgique particulier, et dont le texte est toujours le même. Ces pièces suivent un ordre précis, rituel, ainsi le Kyrie, le Gloria, le Credo, le Sanctus, l’Agnus Dei, l’« Ite missa est ».
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vocabulaire : latin - chant liturgique - chant sacré - a capella - monodique - à l’unisson
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La Mappemonde d’Ebstorf, 1239
(détruit en 1943), 358 x 356 cm, fac-similé
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Art du visuel
En récapitulant, de façon ordonnée et cohérente, les connaissances sur la disposition des lieux, mais aussi sur les hommes et les animaux qui peuplent la terre, la
mappemonde fonctionne comme un immense « lieu de mémoire ». Elle était aussi
un support d’enseignement et de transmission de l’histoire, la géographie. Sa représentation combine une vision du monde à la fois théologique et naturaliste,
voire scientifique. Ces mêmes éléments voisinent dans un même espace circulaire
dont la limite est donnée par l’image enveloppante de la figure du divin en son
sommet, il manifeste ainsi sa maîtrise de tous les phénomènes terrestres sur lesquels il étend sa puissance.
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vocabulaire : mappemonde - vision théologique - fac-similé
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Histoire(s) des représentations du monde au moyen-âge
Expérimenter comprendre grâce à la pratique artistique
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Quelques propositions de pratiques
qui renforceront la compréhension du sens des œuvres.
Une image du monde réinventée
- Compiler, combiner les codes pour une représentation qui démultiplie les
éléments de connaissance d’un même espace (dans un lieu : collecter des
indices, dessiner, photographier des éléments de registres différents, montrer l’invisible, la structure des matériaux, ce qu’il y a derrière les murs...)
- « Tenter d’épuiser » un lieu en apportant dans sa représentation un maximum d’informations présentes, passées, réelles, imaginées...
- S’inscrire dans un support circulaire qui retiendra toutes les informations.
Une image qui donne à lire toute une histoire
- Faire tenir tous les événements d’un livre, d’un conte des origines par
exemple, dans un même espace de représentation, inventer et utiliser des
codes, des symboles, une hiérarchisation des formes... Orienter la lecture
par la composition des éléments.
- Se référer à l’album : Les Cartes de ma vie de Sarah Fanelli,
- Découvrir ce mode de représentation dans La Nativité de Robert Campin.
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se constituer une culture humaniste
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- S’intéresser à l’architecture religieuse : temple, église, synagogue ou mosquée.
Comparer les architectures. Relever les points communs, les différences.
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