Les horlogers face au marché des montres de - Haute
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Les horlogers face au marché des montres de - Haute
VENDREDI 4 DÉCEMBRE 2015 m RÉGION 3 POLITIQUE L’ancien conseiller d’Etat neuchâtelois se sent «d’attaque» et a reçu le soutien de deux sections. Le parti se prononcera début 2016. Yvan Perrin vise la tête de l’UDC VIRGINIE GIROUD «Je suis d’attaque. L’UDC cantonale doit se mettre en ordre de bataille en février au plus tard pour affronter les prochaines élections communales.» Le vocabulaire belliqueux d’Yvan Perrin ne laisse planer aucun doute: l’ancien conseiller national et conseiller d’Etat envisage sérieusement son retour sur la scène politique neuchâteloise. Il est le premier candidat à briguer officiellement la présidence de l’UDC cantonale, afin de succéder à Stephan Moser, démissionnaire. Le citoyen de La Côte-auxFées bénéficie du soutien inconditionnel des Jeunes UDC du canton et de l’UDC du Valde-Travers. Ces deux sections ont annoncé hier qu’elles plébiscitaient «conjointement» et «unanimement» Yvan Perrin à la présidence du parti. L’ex-conseiller d’Etat a accepté cette candidature «avec confiance», 17 mois après sa démission du gouvernement pour cause d’épuisement. L’élection à la présidence se déroulera courant janvier. Les candidats ont jusqu’aux fêtes de fin d’année pour se manifester. Quelqu’un osera-t-il entrer en concurrence avec Yvan Perrin, père fondateur de l’UDC neuchâteloise et premier président durant douze ans? Yvan Perrin, vous sentezvous réellement assez fort pour reprendre la présidence de l’UDC neuchâteloise? Il y a encore des progrès à faire mais dans l’ensemble, je me sens bien. J’ai résolu mes problèmes de sommeil et, après avoir consulté de nombreux médecins et englouti des quantités de médicaments inefficaces, j’ai enfin le bon traitement. Et je revis! Auparavant, j’étais incapable de me concentrer, tout était confus, j’étais le spectateur privilégié de mon propre déclin. D’un jour à l’autre, grâce à un traitement adapté, j’ai ouvert les yeux et retrouvé le goût de lire, de sortir, l’envie de bouger. J’en ai bien besoin, après une année sans faire de sport! Vos collègues UDC continuent de vous manifester leur confiance, en dépit des événements de ces deux dernières années. Cela vous réjouit-il? Je suis très touché de recevoir une telle marque de confiance, alors que je me suis trompé et que j’ai failli à mes engagements. J’ai envie de corriger cela. A peine remis sur pied, vous êtes déjà sollicité. L’UDC neuchâteloise ne peut pas vivre sans vous... Objectivement, ce n’est pas très positif. Nous nous sommes efforcés d’assurer une certaine pluralité afin d’éviter un vide si l’un de nos élus quittait la politique. Cet objectif n’est pas atteint. Et le fait de changer de président chaque année ne contribue pas à la stabilité du parti. «à mesJ’ai failli z engagements. J’ai envie de corriger cela.» YVAN PERRIN CANDIDAT À LA PRÉSIDENCE DE L’UDC Si vous êtes élu à la présidence de l’UDC, y resterezvous plus longtemps? J’y resterai en tout cas deux ans, afin d’assurer une continuité et une cohérence totale dans la stratégie pour les élections communales 2016 et les cantonales de 2017. Vous aviez annoncé qu’en cas de retour sur la scène politique, vous opteriez pour un engagement plus discret que celui de conseiller d’Etat. Mais celui de président de parti est très exposé, non? Oui, il faut répondre présent aux sollicitations des médias. Mais si je suis élu, je serai entouré de deux vice-présidents, nous travaillerons en équipe. Quant aux candidats, ce sont eux qui mèneront leur campagne. J’assurerai le rôle de coordinateur. L’ancien conseiller d’Etat Yvan Perrin envisage un retour aux affaires politiques. Il était réapparu publiquement le 11 novembre dernier dans le canton de Vaud, pour soutenir la candidature de Guy Parmelin au Conseil fédéral (photo). KEYSTONE Je ne suis pas fait pour être sous le feu des projecteurs. Lorsque je travaillais à la police, mes moments préférés, c’était lorsque je m’enfermais dans mon bureau avec mes dossiers. Je suis un homme de l’ombre. Mais je vous rassure: je vais de temps en temps au soleil! = TROIS QUESTIONS À... Votre candidature, plébiscitée par deux sections, ne va-t-elle pas fermer la porte à d’autres candidatures? Je ne l’espère pas, ce ne serait pas un signe positif. Cela donnerait l’impression que la présidence du parti est un véritable guêpier, alors que le travail y est passionnant. RENÉ KNÜSEL POLITOLOGUE ET PROFESSEUR À L’UNIVERSITÉ DE LAUSANNE Avez-vous repris votre travail dans le domaine de la sécurité? Oui, j’assume des mandats ponctuels, notamment pour l’entreprise de sécurité que je codirigeais auparavant. } «L’aura d’Yvan Perrin semble maintenue» Des politiciens qui font leur retour après avoir flanché, est-ce atypique? Nous constatons de plus en plus souvent que, dans la vie politique, les parcours ne sont pas linéaires. Il est fréquent que des élus réalisent un bout de carrière, se retirent à la suite d’une non-élection par exemple, puis reprennent du service, comme l’avait fait Sylvie Perrinjaquet. Les rebondissements ne sont pas si rares! Ce plébiscite de la section de Val-deTravers démontre-t-il qu’Yvan Perrin est indispensable à l’UDC cantonale? Serait-il l’homme providentiel? Yvan Perrin a donné une certaine envergure à l’UDC neuchâteloise, il l’a incarnée au point que les Neuchâtelois l’ont élu au Conseil d’Etat sans savoir vraiment si l’homme avait les compétences d’une telle fonction exécutive. La carrière d’Yvan Perrin s’est achevée brutalement alors qu’il n’a pas fauté, si ce n’est dans l’évaluation de ses propres forces. Aux yeux de son électorat, il n’est pas sanctionnable. Son aura n’aurait donc pas été égratignée? Son aura semble effectivement maintenue au sein de la population. Et à l’intérieur de son parti, personne ne peut lui en vouloir d’avoir brisé sa propre carrière. Aujourd’hui, il dit qu’il va mieux et se met à la disposition de l’UDC neuchâteloise qui, elle, a un problème de gouvernance, une latence de pouvoir liée au fait que les bonnes personnes ne se bousculent pas au portillon. C’est souvent le cas au sein des jeunes partis qui connaissent une croissance rapide: le personnel politique manque. Yvan Perrin pense pouvoir être rassembleur et stabiliser le parti. Il n’apparaît pas comme le sauveur, mais il représente toujours une force dans laquelle les gens veulent se retrouver. } DÉCRYPTAGE Dix-neuvième Journée internationale du marketing horloger à La Chaux-de-Fonds et à Neuchâtel. Les horlogers face au marché des montres de seconde main Montre d’occasion, montre neuve invendue, montre de collection: le marché des montres de seconde main («pre-owned «) représente un volume d’affaires annuel de quelque dix milliards de francs. Hier, au théâtre de l’Heure bleue, à La Chaux-deFonds, la 19e Journée internationale du marketing horloger (JIMH) a tenté de décrypter les tendances de ce marché souvent hors de contrôle des marques. Les participants ont pu entendre Christian Odin, patron de Cresus, numéro un des ventes de Osvaldo Patrizzi conseille de montrer l’objet que l’on envisage de vendre à un expert. CHRISTIAN GALLEY montres de seconde main en France. Il a expliqué que sa société avait la volonté de préserver l’image de marque des firmes, en ne jouant pas sur les rabais ou autre ristournes. Jean-Marie Schaller, directeur de la marque Louis Moinet, établie à Saint-Blaise, a expliqué que le pre-owned a permis à de faire reconnaître la marque et de la faire revivre. Il existe dix ou quinze canaux différents de vente de montres de seconde main, souligne de son côté l’éditeur horloger Grégory Pons. Avec un côté sombre. Ainsi, des sites revendent des gardetemps qui n’existent carrément pas, ou ne sont pas livrés. Grégory Pons a aussi montré du doigt la course à la surproduction de certaines marques, qui oblige les détaillants à écouler des montres en surnombre dans ce marché bis. L’expert Osvaldo Patrizzi a parlé de l’évaluation et de l’estimation des montres de poche ou bracelets. On retiendra qu’avant de mettre un objet en vente, il faut le montrer à un expert. Sans frais, il peut donner une évaluation fiable. De vrais trésors se cachent parfois dans les tiroirs. Une montre achetée 50 dollars en 1970 peut en valoir aujourd’hui plusieurs milliers. Le jury de la JIMH a par ailleurs décerné son prix pour la meilleure communication de recherche à trois chercheurs de France voisine. Ils ont présenté leurs travaux la veille, à Neuchâtel, dans les locaux de la Haute Ecole de gestion Arc, où se tenait le volet académique de la manifestation la Journée de recherche en marketing horloger (JRMH). } LBY -8KJ L'Express, vendredi 4 décembre 2015