Le Matin Dimanche
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Suisse 6décembre 2015 | Le Matin Dimanche 9 Mis aux poursuites, placé sur liste noire, le gaillard finit toujours par rebondir Mauvais payeur Le conseiller en communication, journaliste et ancien élu politique Jean-Charles Kollros laisse des souvenirs mitigés partout où il passe. Mais il réussit toujours à s’en sortir. Quel est son secret? Fabiano Citroni [email protected] Au fond, il a sûrement du talent, Jean-Charles Kollros. Car malgré toutes les casseroles qu’il traîne, sa réputation de mauvais payeur et de roi de l’esbroufe, le conseiller en communication, journaliste et ancien élu communal de Montreux réussit toujours à rebondir, à sortir par la porte et rentrer par la fenêtre. Mais, cette fois, ça sent le roussi pour le sexagénaire proche des molosses, des 4×4 et de l’UDC. La semaine dernière, 24 heures expliquait que Bouveret Tourisme l’avait placé sur liste noire et avait écrit aux autres offices de tourisme de la Riviera Vaudoise pour les inciter à se méfier de «cette personne malintentionnée qui ne paie pas les hébergeurs». Le quotidien ajoutait que Kollros avait été condamné à de la prison ferme pour escroquerie en 2014 et qu’il avait été épinglé par la justice en 2007 et 2010 pour escroquerie et faux dans les titres. Du lourd donc. Comment cet habitué du courrier des lecteurs des médias romands réagit-il à ces révélations? Contacté à plusieurs reprises depuis mardi, il ne s’est pas manifesté. Faire le mort, c’est un classique chez lui. Il emploie souvent cette tactique lorsque ses créanciers lui courent derrière. Puis un beau jour, il réapparaît et les attrape. «Il sait trouver les bons mots pour toucher son interlocuteur», confie Jean-Charles Legrix, membre UDC de l’exécutif de La Chaux-de-Fonds. L’homme parle en connaissance de cause. «Je lui ai prêté une fois 2000 francs, une fois 800 et une fois 700 lors de son bref passage au secrétariat de l’UDC neuchâteloise en 2014. Il m’a dit qu’il était dans la merde, que sa femme était à l’AI et qu’il attendait 40 000 francs de Dominique Giroud. Il sait que j’ai des principes chrétiens et il a joué dessus en me disant qu’il s’était retiré spirituellement en Valais pour prier. Alors, je me suis montré patient.» explique à la maîtresse de maison qu’il faut envoyer la facture – 2849 francs – à la section neuchâteloise de l’UDC. Problème, la section n’a jamais donné son accord. Kollros ne s’est jamais expliqué sur cette histoire et l’hôtel s’est retrouvé le bec dans l’eau! «Avoir de l’aplomb, c’est une chose, aligner les mensonges, c’en est une autre, affirme JeanCharles Legrix. Une fois, alors qu’il me devait de l’argent, il m’a Mais la patience a ses limites. «J’ai contacté Giroud qui m’a affirmé qu’il ne lui devait rien. J’ai mis Kollros aux poursuites et découvert que je n’étais pas le seul à qui il devait de l’argent.» «Il déconne» Jouer sur la corde sensible, Kollros a aussi fait le coup à l’éditeur Roland Ray, qui gère le journal des cafetiers, restaurateurs et hôteliers romands. «Je le connais depuis vingt ans et je suis donc au courant de ses conneries. Il y a quelques années, il s’est présenté pour s’occuper du journal. Il m’a dit qu’il avait fait des erreurs dans le passé, mais que ça ne se reproduirait plus. Il se pointe en famille, vous glisse qu’il est jeune papa et qu’il s’est rangé. Alors, j’ai fait confiance à ce type sympa, joyeux et plein d’anecdotes. Mais lorsque vous donnez une chance à Kollros, il déconne. Plusieurs restaurateurs nous ont dit qu’il s’était rendu chez eux, mais qu’il n’avait jamais payé.» La famille S., des Avants, un village situé au-dessus de Montreux, s’est aussi fait avoir. Il avait répondu à une petite annonce et elle avait décidé de lui louer un chalet pendant environ un an. «Il n’a jamais payé. Lorsque ma mère lui a dit qu’il devait partir, il lui a répondu qu’il risquait de finir à la rue avec sa petite fille. Il avait l’air sincère. Il a pris ma mère par les sentiments. Elle lui a donné une chance avant d’ouvrir les yeux. Mais il ne voulait pas partir. Ce cirque a duré un an. Nous l’avons mis aux poursuites», raconte un membre de la famille S. Kollros, ancien directeur de l’Office du tourisme de Villeneuve, qu’il a présidé un an avant d’être poussé vers la sortie, est aussi un adepte des promesses. Elles ont rencontré un grand succès dans le domaine de la restauration. Anita Zahno, propriétaire de La Maison du Tartare, à Vevey, peut le confirmer. «Il est venu en famille chez moi en 2013. Il m’a dit: «Ecoutez, je vais publier un article «Avoir de l’aplomb, c’est une chose, aligner les mensonges, c’en est une autre» Jean-Charles Legrix, conseiller communal UDC à La Chaux-de-Fonds dit qu’il était très proche de Blocher. Je pense qu’il voulait m’impressionner ou me prouver qu’il était fiable. Il l’a dit d’une telle façon que j’aurais pu le croire. Mais j’ai eu des doutes. J’ai pris mon téléphone et contacté le secrétariat de l’UDC Suisse pour vérifier l’information. J’ai compris que c’était du flan.» Voici un extrait d’un courrier envoyé par un hôtel-restaurant à l’UDC Neuchâtel, demandant le paiement de 2849 francs en lien avec un séjour de Jean-Charles Kollros dans l’établissement. David Marchon dans Paris Match où je parlerai de votre établissement comme du petit restaurant préféré de Kollros.» Je me réjouissais, mais aucun article n’a été publié.» La restauratrice a été trompée une deuxième fois. «Il est revenu. Je lui ai dit: «Il est où cet article?» Il m’a répondu qu’il y avait du retard. Je l’ai cru et il a de nouveau mangé à l’œil. Je vous assure qu’il ne m’aura pas une troisième fois.» Pour que les promesses soient crues, il faut de l’aplomb. Kollros n’en manque pas. «Il est intelligent, il parle bien, il a tou- jours été très sûr de lui», confie un ponte de l’UDC qui l’a connu lorsqu’il était chef de campagne d’Oskar Freysinger dans la course au National en 1999. L’histoire s’était mal terminée. Kollros avait été viré de l’UDC du Valais romand en 2006 après avoir soutenu l’apposition de croix gammées sur des affiches électorales du conseiller national Christophe Darbellay. L’avocat valaisan Sébastien Fanti, qui l’a fréquenté il y a une dizaine d’années lorsqu’il menait son combat pour les 4×4, se souvient de quelqu’un de «très Célébration Saint-Maurice brille de mille feux Keystone/Anthony Anex avenant, plein d’entregent, beau parleur». Là aussi, l’histoire avait mal fini. L’association Pro 4×4 l’avait accusé de malversations financières et relevé de son mandat de porte-parole en 2007. Kollros avait alors parlé de «jalousie». Il a toujours une bonne excuse. Et quand il n’en a pas, il se tait. 20 minutes a ainsi révélé que l’an dernier, alors qu’il est secrétaire de l’UDC Neuchâtel depuis trois semaines, il prend contact avec un hôtel-restaurant d’Onnens (VD) et négocie un prix pour 11 nuits. Il Les jeunes s’illustrent dans le bénévolat Reconnaissance Les 25 000 en- Depuis hier, et jusqu’à mardi, la cité de Saint-Maurice s’illumine chaque soir dans le cadre de la 1re édition de Lumina, qui s’inscrit dans le prolongement du 1500e anniversaire de l’abbaye. Une marche aux flambeaux a donné le ton hier dès 18 h. Illumination de la basilique à la flamme naturelle, spectacles en plein air sur le thème du feu et concerts figurent au programme de cette manifestation. LMD Contrôle qualité Il a disparu Syndic de Montreux, Laurent Wehrli a rencontré Jean-Charles Kollros à quelques reprises ces dernières années. «Il est un des représentants des parents d’élèves fréquentant les établissements scolaires de MontreuxVeytaux. Je me demande parfois comment il fait pour toujours rebondir alors qu’il est régulièrement dénoncé ici et là.» Laurent Wehrli ne pourra pas lui poser la question entre quatre yeux. Cela fait quelque temps que Kollros ne participe plus aux séances du conseil d’établissements. Que devient-il? Personne ne le sait. Mais, fidèle à son habitude, il rebondira sûrement bientôt. U fants et jeunes qui ont participé à l’«Action 72 heures», en septembre, ont fourni un million d’heures de travail bénévole. Cet engagement s’est fait en seulement trois jours, mi-septembre, a annoncé le Conseil suisse des activités de jeunesse. Pendant les trois jours en question, les jeunes ont réalisé 450 projets d’utilité publique, comme rénover des places de jeu, organiser une fête villageoise ou expliquer les «nouvelles technologies» aux personnes âgées. «Bien que la valeur sociale du bénévolat soit incontestée, celui-ci manque encore et toujours de reconnaissance», déplore Andreas Tschöpe, secrétaire général du Conseil suisse des activités de jeunesse (CSAJ), dans un texte diffusé hier à l’occasion de la Journée internationale du bénévolat. En tant que bénévoles dans une organisation, les jeunes acquièrent des compétences importantes comme le travail d’équipe, la responsabilité, ainsi que des capacités de communication et de planification. Il s’agit donc d’une formation informelle importante. Rien que dans le cadre de l’«Action 72 heures», 77% des jeunes interrogés ont indiqué avoir acquis de nouvelles compétences. Avec 700 millions d’heures de travail volontaire par an, la Suisse figure dans le peloton de tête mondial. ATS