210205 Hypersexualisation et relations amoureuses

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210205 Hypersexualisation et relations amoureuses
210205
Hypersexualisation et relations amoureuses, témoignages d’adolescents
Question de Madame la Conseillère Anne Cattiez
Il y a deux ans, votre département publiait une brochure très interessante intitulée « Hypersexualisation et
relations amoureuses, témoignages d'adolescents »
Ce document témoigne de situations de détresse de la part de ces adolescents et de la méconnaissance de ce que
peut être une bonne relation affective et sexuelle entre partenaires. IL donne une approche instructive de
situations de jeunes en mal d'amour et en manque de dignité et de l'influence d'une mauvaise éducation sur la
conception de relations amoureuses futures.
Un certain nombre de pistes, très interessantes, sont suggérées à la fin de la brochure:
− sur la question de l'estime de soi
− sur le problème de l'éducation des jeunes aux images et aux média, qui donnent bien souvent une image très
erronée de la relation amoureuse et une image tronquée de la situation de la femme
− le problème du manque lieu d'écoute pour les jeunes, notamment par rapport à ces questions
− la difficulté à parler de plaisir et d'amour vrai
− les espaces de paroles, notamment à travers les cours, pour parler de relation affective
− ….
Madame l'Echevine, pouvez-nous nous faire le point, deux ans après la publication de ce document, sur l'état des
démarches qui ont été entreprises par votre département à la suite de ce dossier, dans les écoles de la Ville?
Réponse de Madame l’Echevine Latifa Gahouchi
Une brochure sur l'hypersexualisation et les relations amoureuses a bien été éditée dans le cadre de la Direction
de la Prévention et de la Sécurité de la Ville de Charleroi (Division Prévention Quartiers).
Cette publication est un recueil de récits de vie d'adolescents (+/- 100) âgés de 13 à 21 ans (Ecoles secondaires,
quartiers,...).
L’hypersexualisation est un constat sociétal et culturel ! et la résistance à ce phénomène sera également sociétale
et culturelle.
IL est évident, en la matière, que l’école rencontre la problématique, sous son éclairage pédagogique et
méthodologique propre : formation à l’esprit critique, lecture et analyse de supports linguistiques ou iconiques,
recherche et construction de son identité tant chez les garçons que chez les filles, mixité des milieux scolaires
dès la maternelle.
De la « Love Parade » à la « Love Story » en passant par la « Love Shopping » sans oublier « Les Secrets
Stories », le « love » ne s’est jamais si bien porté, ni si bien vendu et n’a jamais été aussi accessible !
Ainsi donc, et c’est un constat indéniable ! l’éducation familiale, concept ringard aux yeux de beaucoup, n’a
jamais été aussi nécessaire dans notre société hypersexualisée et multiculturelle : voile, excision, lapidation,
pédophilie et j’en passe…
C’est cette éducation familiale que je tente de redistiller au centre du processus éducatif, très tôt, dès la crèche
s’il le faut, au sein des familles multiculturelles
monoparentales ou autres, par le biais du discours, de
l’apprentissage de la langue, de l’échange affectif. Vous avez raison : l’amour entre les hommes et les femmes,
l’expression et les nuances du sentiment amoureux, du respect mutuel, s’apprennent très tôt et au sein de la
famille nucléaire à travers les parents, les grands-parents, les amis…
Bref, l’école n’est pas le lieu absolu où tout s’apprend mais tout est objet d’éducation et d’apprentissage !
l’enseignant n’est peut-être pas la personne la mieux formée, la plus apte pour éduquer à la sexualité, pour
éduquer aux rapports sentimentaux et d’ailleurs, évitons l’instrumentalisation de ces rapports amoureux… mais
confions ces démarches à des spécialistes, formés et conscients de la problématique dans son ensemble.
Il serait grand temps, dès lors, d’ouvrir l’école et de faire entrer les AMO, les services de prévention, les
associations officielles, reconnues et « contrôlées » pour une plus grande convergence et efficacité de l’éducation
affective et familiale, y compris vers les parents, pour un meilleur équilibre et épanouissement des personnes.
Ainsi, il faut savoir que les services de la Division Médicale Scolaire de l'enseignement travaillent depuis de
nombreuses années sur la thématique de l'éducation affective et sexuelle et le concept de « bientraitance » chez
les jeunes.
Il s'agit d'une part du service d'Education et de Tutelle Sanitaire qui depuis 1985 réalise pas moins de 300 à 400
animations « santé » par an dans les écoles communales (fondamentale et secondaire) (éducation affective et
sexuelle, alimentation, santé des jeunes, communication,...).
En matière d'éducation affective et sexuelle des thèmes tels que : l'amour, l'estime de soi, la communication, le
bien-être, la contraception, l'allaitement, la sexualité, l'accouchement,... peuvent être abordés en fonction des
besoins des jeunes.
En secondaire une visite du planning familial est organisée chaque année avec les élèves de 2ème année et ce, en
complément des animations, avec pour objectifs de dédramatiser la 1ère consultation gynécologique et de mieux
connaître l'aide que peut apporter un planning familial.
Depuis 2 ans, en secondaire supérieur, des animations sur la violence dans le couple et sur l'hypersexualisation
en collaboration avec les plannings familiaux de la région sont organisées (à la demande).
Dans le cadre de l'enseignement fondamental, ce sont les élèves de 6ème année qui bénéficient d'une animation
sur l'éducation affective et sexuelle.
En effet, l'approche de l'adolescence, la puberté et ses changements, les relations entre filles et garçons,
l'amour,... sont des questions que se posent les élèves.
Toutes ces animations se réalisent en étroite collaboration avec les enseignants et les parents.
Des petits livrets d'information réalisés par le service de Tutelle Sanitaire sont distribués aux jeunes lors de ces
animations.
A noter que le service Prévention Scolaire intervient également dans les écoles fondamentales par le biais du
programme « SANCORRES » (Santé,Corps, Respect, Sécurité).
Ce programme permet aux enfants de mieux connaître leur corps pour s'y sentir à l'aise, en être fiers, l'utiliser
pour rester en sécurité personnelle et grandir avec une image positive de celui-ci, du plaisir de la sexualité.
Il permet également d'augmenter la confiance en soi en apprenant à l'enfant à reconnaître ses émotions, à se fier à
ce qu'il éprouve, à exprimer ce qu'il ressent dans les situations agréables ou difficiles qu'il vit.
L'enfant apprend qu'il est possible de se confier et de faire appel à l'école (reconnaître les caractéristiques d'une
personne de confiance et les identifier dans son entourage).
Ce programme apprend également à reconnaître les situations dangereuses et à y réagir pour rester en sécurité
personnelle.
A cet égard, je salue la naissance de la «Mado », c’est-à-dire la « Maison de l’adolescence » à « l’Espace
Santé », Boulevard Zoé Drion, 1, 6000 Charleroi qui répond totalement à cette transversalité des services, à cette
cohérence.
C’est ce mouvement, cette convergence, Madame la conseillère communale, que l’on désigne par les vocables
de « cohésion sociale ».