Salwa Choucair Roosevelt et Derek Diwan

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Salwa Choucair Roosevelt et Derek Diwan
lundi 3 décembre 2012
La Fondation René Moawad célèbre
deux grands de la diaspora : Salwa
Choucair Roosevelt et Derek Diwan
Hommage Une chef de protocole de la Maison-Blanche, un as des affaires de management, une
chanteuse consacrée à travers le monde et un designer dont l’étoile brille sous plusieurs cieux...Tous
célébrés pour leurs racines libanaises par la Fondation René Moawad à Washington.
WASHINGTON,
d’Irène MOSALLI
Comme chaque année, la Fondation René Moawad organise un gala de levée de fonds
pour poursuivre son action caritative, ciblant l’amélioration
de vie de femmes et d’enfants
en situation précaire et pour
rendre hommage aux remarquables réalisations d’Américains d’origine libanaise. En
présence de l’ambassadeur
du Liban à Washington, M.
Antoine Chédid, de la présidente de la fondation, Nayla
Moawad, et de plusieurs
représentants de l’adminis-
Un grand intermède musical avec Tania Kassis.
tration et du corps diplomatique, l’audience a ovationné
deux très belles figures de
l’émigration libanaise : Salwa
Choucair Roosevelt, chef de
protocole durant le mandat
du président Ronald Reagan,
et Derek Dewan qui s’est imposé dans le secteur du management d’affaires de diverses
natures. C’est Betty Sams,
connue dans le monde des
arts et originaire de Baakline,
qui a accueilli l’assistance, puis
la jeune et brillante Capricia Marshall, actuelle chef de
protocole, donc dans la lignée
de Salwa Roosevelt, qui l’a
présentée :
– « Si le Liban est cher à mon
cœur, a-t-elle dit, c’est grâce à
Salwa Roosevelt, mon mentor
et mon amie, avec laquelle j’ai
notamment en commun des
racines d’ailleurs : elle du Liban, moi du Mexique... »
– « Si je suis là, a répondu
Salwa Roosevelt, c’est parce
qu’à 16 ans mon père, Salim
Choucair, s’est embarqué
clandestinement sur un bateau qui l’a amené aux États-
Unis. Arrivé sans le sous, de
son village natal de Arsoun
(Chouf), il s’installe à Kingsport (Tennessee), y fait sa vie,
se marie avec une Libanaise
et a deux filles. Comment je
suis arrivée à la Maison-Blanche ? Grâce à ma mère Najla
Choucair qui, en devenant
veuve à 40 ans, s’est inscrite
à l’université et a obtenu un
PHD à l’Université de Georgetown. Nous n’avions qu’à
suivre son exemple. »
Salwa Roosevelt ou
« Lucky » la chance
Elle commence par faire
la prestigieuse université de
Vassar, notamment fréquentée par Jacqueline Bouvier,
future Mme John Kennedy.
Une fois son diplôme en poche, elle postule pour un travail au département d’État,
où elle se retrouve face à un
responsable nommé Archibald B. Roosevelt. Il est le petit-fils du président américain
Théodore Roosevelt, et entre
eux c’est le coup de foudre et
le mariage sans attendre. C’est
aussi un brillant linguiste, fasciné par le monde arabe dont
il parle couramment la langue.
Elle entame une carrière de
journaliste au Washington Post
avant d’être pressentie par
le président Ronald Reagan
pour le poste de chef de protocole. C’est-à-dire préparer
notamment les rencontres du
président US avec les grands
de ce monde, en prévoyant les
meilleures conditions pour les
entrevues. Elle se rend avec
Reagan à Moscou, puis aide à
recevoir à la Maison-Blanche
Michael Gorbatchev, Margaret Thatcher, les Premiers ministres japonais, chinois et les
autres. Habituée à ce monde,
elle est aujourd’hui en charge
de Blair House, où sont reçus les hôtes de marque du
président américain. Pour ses
initiatives dans ce domaine, le
président Barack Obama lui
a remis une haute décoration
lors d’une cérémonie à la Maison-Blanche. Parallèlement,
elle est fortement impliquée
dans la bonne marche de
l’Opéra de Washington, aux
Fadi Abboud au Brésil : priorité à la création
d’un nouveau marché touristique
Accueil de la délégation du ministère libanais du Tourisme par les écoliers de la communauté
libanaise à l’hôtel Mabu à Iguaçu le 24 novembre.
Correspondance de
Naji FARAH
Après une première escale à
São Paulo et un séjour de deux
jours à Rio de Janeiro, le mi-
nistre libanais du Tourisme,
Fadi Abboud, accompagné
de ses collaborateurs Michel
Habis et Ramez Abi-Nader,
ainsi que de la directrice des
programmes au ministère,
Mona Farès, s’est rendu sa-
Au cours de la réunion entre des représentants des secteurs
touristiques brésilien et libanais à la Chambre de commerce
Brésil-Liban à São Paulo le 28 novembre, avec un groupe de
jeunes Brésiliens d’ascendance libanaise : (de droite à gauche)
Ana Helena Zacharias Khalil, le secrétaire adjoint aux relations
internationales à la mairie de São Paulo, Guilherme Mattar, Ana
Lucia Zacharias Khalil, Mariana Scaff Haddad et Naji Farah.
Ambiance conviviale lors de la réception à la résidence du consul
du Liban à São Paulo le 27 novembre avec (de droite à gauche) : le
ministre du Tourisme, Fadi Abboud, le nouveau maire de São Paulo,
Fernando Haddad, le consul général du Liban, Kabalan Frangié, et
le nouvel ambassadeur du Brésil au Liban, Afonso Massot.
medi à Foz de Iguaçu, au sud
du Brésil. Un accueil chaleureux a été réservé au ministre
par la communauté libanaise,
qui compte plus de 15 000
habitants, composée notamment d’hommes d’affaires et
de commerçants travaillant
entre le Paraguay, le Brésil et
l’Argentine.
La délégation ministérielle
a visité les magnifiques chutes
d’Iguaçu, situées à la frontière
des trois pays, après avoir assisté la veille au soir à une partie des célébrations commémorant Achoura. Une grande
réception a suivi à l’hôtel
Mabu, appartenant au Libanais Alfredo Abou-Jamra, au
cours de laquelle des représentants de la communauté ainsi
que des officiels brésiliens ont
pris la parole, soulignant l’importance de la présence libanaise dans le développement
de la région.
Le ministre Fadi Abboud
a orienté son discours sur la
nécessité de créer un nouveau
marché touristique, prenant
en considération les Libanais
de l’étranger et principale-
Le ministre Fadi Abboud visitant l’école libano-brésilienne de
Foz de Iguaçu, entouré de Mme Mona Farès et du consul Jimmy
Doueiyhi.
ment ceux du Brésil, ainsi que
les Brésiliens eux-mêmes qui
constituent un fort potentiel
dans ce pays émergent. Des
discussions sont en cours avec
des hommes d’affaires de São
Paulo pour rouvrir la liaison
aérienne avec Beyrouth, qui
devrait être sans escale, cette
ville abritant presque autant
de Libanais que dans tout le
Liban. Notons l’implication
directe dans l’organisation
de cette visite des consuls du
Liban à São Paulo, Kabalan
Frangié, à Rio de Janeiro,
Ziad Itani, et à Brasilia, Jimmy Doueiyhi.
Avant son retour à São
Paulo, le ministre Abboud a
visité lundi matin les écoles
libano-brésilienne et arabobrésilienne de Foz de Iguaçu,
soulignant devant les responsables l’importance de l’établissement du programme de
retour aux sources, qui sera
proposé dès 2013 par le ministère, afin que des milliers
de jeunes du Brésil puissent
rentrer régulièrement au Liban et séjourner dans leurs
villages d’origine. Le ministre
Entretien avec des membres de la communauté libanaise dans
l’école arabo-brésilienne de Foz de Iguaçu.
a également promis l’envoi,
avant la fin de l’année, de livres scolaires et autres documents sur le Liban, à l’attention des écoliers étudiant tous
l’arabe.
Les deux derniers jours de
cette visite ont été consacrés
à des contacts commerciaux
ainsi qu’à des rencontres avec
des tours opérateurs brésiliens, un groupe représentatif
du secteur touristique libanais
se trouvant à São Paulo pour
l’occasion.
côtés de Placido Domingo.
Elle voit son parcours pareil
à celui d’un poème grec, Ithaque : « Un chemin long/ Plein
d’aventures et d’expériences. »
Une chance, comme son surnom, Lucky pour les intimes.
Liban
5
Nadia Assad, Abdo Sabban, Nayla Moawad, Salwa Roosevelt et
Capricia Marshall (de gauche à droite).
Derek Dewan, une
percée dès 29 ans
Ce même chemin a été
suivi par un autre Libanais de
la diaspora, dont les racines
sont implantées à Mazraet elChouf : Derek Élias Dewan.
Comme son père, il s’est
d’abord engagé dans la voie
de la comptabilité publique. À
29 ans, il devient l’un des plus
jeunes partenaires d’une firme
nommée Accustaff, procurant
des experts en tout genre. Sous
sa direction, cette société a été
classée 6e à la Bourse de New
York et il est arrivé à la vendre
au prix le plus fort. Entrepreneur de très grande envergure,
Derek Dewan est doublé d’un
philanthrope d’une égale mesure. Le secret de sa réussite,
il la résume en trois points :
« Ne vous endettez pas, en-
Georges Cody, Nayla Moawad, Derek Dewan et Abdo Saban (de
gauche à droite).
tourez-vous de votre famille
et de personnes valables, et le
plus important, votre éthique
de travail doit être le moteur
de votre carrière. ».
Tania Kassis et Basil Soda
étaient, eux, venus montrer ce
que l’actuel Liban des jeunes
offre comme talents qui n’en
finissent pas de bourgeonner
dans un terreau qui pour le
moment ne semble pourtant
pas propice. Mais la créativité
continue à percer à travers les
troubles pour que demeure le
beau visage du pays.
La bibliothèque de l’Amérique
latine à l’USEK
L’ambassadeur du Mexique au Liban, Jorge Alvarez
Fuentes, accompagné de la
responsable des affaires culturelles à l’ambassade, Claudia
Maroun, se sont rendus le 6
octobre à l’USEK où ils ont
fait une importante donation
de livres provenant du Mexique. Ils ont été reçus par le
directeur du Centre des études et cultures de l’Amérique
latine (Cecal), Roberto Khatlab, ainsi que par la directrice
exécutive de la bibliothèque
centrale de l’université, Randa Chidiac, dont fait partie la
bibliothèque de l’Amérique
latine.
Cette nouvelle bibliothèque compte maintenant de
nombreux livres en espagnol,
portugais, français, anglais,
arabe et autres, se rapportant
à tous les domaines (sciences
humaines, histoire, politique,
littérature, arts...), ainsi que
des revues publiées par les
diverses colonies libanaises.
Plusieurs auteurs d’origine libanaise y trouvent leur place,
comme Édith Chehybar-Kuri et Carlos Assad-Martinez
(Mexique), Milton Hatoum
(Brésil), John Tofik Karam
(États-Unis), Edgardo Zuein
(Argentine), et Michel Saad
(île de la Réunion).
L’union fait-elle vraiment
la force, ou le Liban peut-il
poursuivre son chemin, soutenu par de nombreuses associations à travers le monde,
fidèles et solides mais ayant
chacune son propre domaine
d’action ? Cette réflexion
intervient au moment où le
Liban célèbre le 69e anniversaire de son indépendance,
avec un rendez-vous annuel
devenu désormais incontournable pour les Libanais de
France notamment, à savoir
la réception donnée le 21
novembre par l’ambassadeur
du Liban, Boutros Assaker,
au pavillon Dauphine à Paris. Ce joyeux événement a
regroupé des centaines de
Libanais engagés dans le domaine associatif, ainsi que
de nombreux amis français
du Liban, dont des ministres
et des députés. Signalons la
présence du Premier ministre
Nagib Mikati, ainsi que celle
du maire de São Paulo, Gilberto Kassab, et de son successeur, Fernando Haddad,
tous deux d’origine libanaise,
venus à Paris présenter la
candidature de leur ville pour
accueillir l’Exposition universelle de 2020.
Randa Chidiac, l’ambassadeur du Mexique Jorge Alvarez et
Roberto Khatlab lors de la remise des livres offerts à l’Université
Saint-Esprit de Kaslik.
Rendez-vous incontournable à Paris
Nouvelle charte pour l’ULCM à New York
Lors de la convention de
l’Union libanaise culturelle
mondiale organisée par les
branches de New York et New
Jersey à Staten Island du 16 au
18 novembre, sous la direction
du président Michel Doueiyhi
et du secrétaire général Toni
Kaddissi, une nouvelle charte
a été adoptée à l’unanimité par
les participants. Élaborée par
le président de la « New Pen
League », Youssef Abdel-Samad, conjointement avec feu
l’ambassadeur Fouad el-Turk,
elle constitue une réflexion
sur l’expansion libanaise, dont
voici quelques extraits :
– « Nous sommes nombreux à rêver d’un Liban fort
et indépendant, dont l’iden-
Manhattan en fête à
l’approche du Nouvel An.
tité est libanaise, et les racines culturelles multiples et
renouvelées.
– « Après l’incapacité des
gouvernements libanais successifs, et des nombreux partis,
dans les années précédant ou
suivant l’indépendance, en dépit de leur bonne volonté et de
leurs tentatives sincères, après
leur incapacité à réaliser l’unité
des Libanais et à les délivrer
des maux, de la pauvreté et de
la corruption rongeant le pays,
tous les clans et les communautés religieuses se sont tournés vers les nombreuses parties
étrangères de l’extérieur, pour
les protéger de leurs peurs à
l’intérieur de leur patrie et de
leur devenir inconnu.
– « Si “l’expansion libanaise”
existe réellement, le Liban
dans le monde existe en force,
le Liban avec ses 13 millions de
fils à l’extérieur, le Liban avec
ses penseurs et ses créateurs,
et il nous incombe, en tant
que Libanais dans le monde,
d’activer cela. Si ces Libanais
parviennent à s’unir et à s’or-
Photo de groupe à l’issue de la convention de l’Union libanaise
culturelle mondiale, à Staten Island à New York, le 17 novembre.
ganiser sans tenir compte de
la politique, du communautarisme religieux et de leurs
dérivés, et sans qu’ils ne soient
atteints par les maux sévissant
dans la patrie, s’ils parviennent
à réaliser cela, alors il leur sera
possible de créer un Liban fort
et influent, qui soit totalement
indépendant, sur les plans de
la gouvernance et de la finance, de la politique de la mère
patrie, et qui deviendrait ainsi
la première et unique référence
pour les sources de la force et
de la prospérité pour le Liban
et les Libanais.
– « Le “Liban de l’expansion” ou le “Liban mouvant”
n’aura besoin ni d’armée ni
d’armes pour défendre son
existence. Il ne visera pas à occuper une terre, à déraciner un
peuple de sa terre, mais il sera
positif et pacifique, réalisant
ses objectifs avec la connaissance, le labeur, l’union et le
dialogue. »
Cette page (parution les premier et troisième lundis de chaque mois) est réalisée en collaboration avec
l’Association RJLiban. E-mail : [email protected] – www.rjliban.com

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