LE MARCHÉ AUDIOVISUEL BRESILIEN CINEMA

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LE MARCHÉ AUDIOVISUEL BRESILIEN CINEMA
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LE MARCHÉ AUDIOVISUEL BRESILIEN
CINEMA
Le cinéma au Brésil est en pleine croissance : le BO 2014 a été de R$ 1.96milliard de recettes –US$
680 millions- pour 155,6millions d’entrées (+4,1%) – dont 19 millions pour les seuls films brésiliens
(114 films brésiliens lancés).
Même si le marché brésilien est dominé par les films américains, la France est la 3e cinématographie
en termes d’entrées avec 2,5% de part de marché en 2014, derrière les Etats-Unis (84%) et le Brésil
(12,3% de pdm pour 114 titres sortis), avec 56 titres lancés (coproductions incluses) soit 14 % des
sorties de l’année au Brésil.
Ces dernières années, le Brésil s’est considérablement ouvert sur l’international : les
coproductions internationales se multiplient, passant de 5 à 30 par an en moyenne. Les films tendent à
s’exporter plus, en témoignent la présence de Cinema do brasil (l’équivalent d’Unifrance), aux grands
marchés du film, assurant la promotion des films brésiliens à l’étranger.
Il existe un accord de coproduction pour le cinéma entre la France et le Brésil, qui a été renouvelé en
2010, cependant les coproductions franco-brésiliennes sont encore (trop) peu nombreuses.
LES SALLES
Le parc de salles au Brésil a augmenté de 5,8% en 2014. Le pays compte début 2015, 2 833
salles de cinéma. Stimuler par la 3D (33,7% du parc de salles), le nombre de salles équipées en
projecteur numérique augmente, avec désormais près de deux tiers du parc brésilien numérisé
(DCI) fin 2014. Le Brésil connait pourtant encore un retard important, et certaines salles risquent de ne
plus pouvoir exister si elles ne s’équipent pas en numérique car depuis juin 2014 les distributeurs ne
sont plus dans l’obligation de proposer les films en 35 mm. Il faut noter que les aides apportées au
secteur de l’exploitation sont attribuées sans distinction entre une salle indépendante et un multiplexe
de 18 salles. Dès lors, la viabilité d’une petite salle indépendante se révèle extrêmement difficile au
Brésil.
La majorité des salles brésiliennes se situent dans des centres commerciaux mais il existe aussi un
nombre important d’exploitants indépendants avec une portée réduite. La première place est occupée
par Cinemark avec 19% des salles du pays (100% digitalisées), implanté dans 16 états L’entreprise
possède un tiers des écrans de São Paulo, état qui comprend un tiers du parc de salles du pays. En
deuxième position vient le réseau Mexicain Cinépolis, qui en 5 ans d’activité au Brésil, a dépassé le
groupe Severiano Ribeiro (Kinoplex). Il convient de noter qu’il existe un nombre très important de
groupes/circuits dans le secteur de l’exploitation, mais face à la puissance des grands groupes, les plus
fragiles sont menacés.
Parmi les circuits art et essai au Brésil : Ciné Espaço du groupe Itaú, le groupe Estação (repris par
l’opérateur de télécommunications NET)
DISTRIBUTION
La distribution subit la même logique de marché et est dominée par les majors. Ces dernières
bénéficient des mécanismes de défiscalisation qui les favorisent dans l’acquisition des films brésiliens
les plus commerciaux. Les majors (Disney, Fox, Warner en tête) assurent ainsi 80% du BO annuel des
films brésiliens. Les distributeurs nationaux, représentant 27% des recettes sur le marché de
l’exploitation et 80% des films sortis en 2014. L’association entre Dowtown et Paris Filmes assure la
plus grosse part de marché pour les films brésiliens (59%), viennent ensuite dans le haut du classement
les distributeurs Imagem Filmes et Paris Filmes (titres étrangers).
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1- TELEVISION
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TELEVISION GRATUITE « TV ABERTA »
Au contraire de la France, la télévision au Brésil est née privée : le secteur public n’a jamais réellement
pu y imposer une présence significative en témoigne la force de frappe anecdotique des chaînes TV
Brasil (créée en 2007) et TV Cultura. La plus grande chaîne hertzienne du pays, Globo, est l’un des
plus grands groupes médiatiques d’Amérique Latine. Avec 283 millions de téléspectateurs quotidiens
dans 116 pays, dont 150 millions de spectateurs au Brésil, TV Globo est la 4e chaîne TV la plus
regardée au monde. Elle draine encore aujourd’hui une grande partie de l’audience prime-time et des
recettes publicitaires grâce notamment aux produits phares de la chaîne : les telenovelas, qui
s’exportent vers plus de cent pays à travers le monde. Les Organizações Globo possèdent, en outre, une
autre chaîne gratuite (Canal Futura) ainsi que vingt-six autres chaînes payantes diffusées via câble ou
satellite sous la marque Globosat. Traditionnellement, SBT occupe la 2e place parmi les chaînes
gratuites en clair. Cette dernière est talonnée par TV Bandeirantes et Record (chaîne évangélique).
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TELEVISION PAYANTE
La TV payante brésilienne compte aujourd’hui près de 20 millions de foyers à travers le Brésil, et
a connu une forte croissance ces dernières années (13 millions d’abonnés en 2011). La grande majorité
de la distribution s’opère en DTH (60,1%) et par câble (38,8%). Les abonnés aux offres de TV payante
se répartissent comme suit (en millions) : Net (6,95 M), Sky (5,72 M), Claro HDTV (3,27 M), Oi TV
(1,207 M), GVT TV (0,959 M) et Vivo TV (0,799 M). Ce taux de pénétration de la TV payante reste
encore inférieur à ceux du reste de l’Amérique Latine, notamment en raison du prix encore très élevé
des abonnements au Brésil.
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PRESENCE FRANÇAISE
France 24 est présente en Amérique Latine (signal en français) depuis juillet 2010 à travers le satellite
Intelsat 9 mais le signal n’a pas été repris par les opérateurs brésiliens du câble ou du satellite, en
raison de leurs problèmes de capacité et car la chaîne ne représente par une offre différentielle pour les
opérateurs.
TV5MONDE est présente sur 9 opérateurs de bouquets TV et touche environ 2 millions de foyers.
70% de sa grille de programmes étant sous-titrée en portugais, elle n’est pas considérée comme chaîne
TV ethnique en langue étrangère et doit donc respecter les quotas imposés par la Loi 12.485, soit la
diffusion impérative de 3H30 de programmes brésiliens par semaine en heure dite « noble » (entre
18h00 et 00h00) dont la moitié doivent être issus de producteurs indépendants. Néanmoins, un régime
dérogatoire de 1h10/semaine de programmes brésiliens par semaine (contre 3h30 normalement)
a été consenti par les autorités brésiliennes jusqu’en mars 2016. Afin de maintenir son sous-titrage
pour préserver son audience brésilienne, la chaîne a donc acheté une capacité satellitaire
supplémentaire qui ne concerne que sa diffusion au Brésil, lorsque le reste du signal arrose tout le
continent latino-américain, afin de proposer ces 3h30 de contenus brésiliens, sur un signal local, une
grande première pour TV5Monde.
Depuis janvier 2014, La chaîne internationale d'information EURONEWS est diffusée sur Canal
Futura, chaîne éducative reçue par 84 millions de Brésiliens.
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La Loi 12.485
La Loi 12.485 (votée le 12 septembre 2011), surnommée la « nouvelle loi de l’audiovisuel » ou la
« loi de la télévision payante », a modifié considérablement les règles du marché de la télévision
payante notamment. Elle impose de nouveaux quotas pour les opérateurs comme pour les
chaînes TV qui composent leurs bouquets. Comme en France, le principe du « must carry » des
chaînes brésiliennes gratuites est également imposé à tous les opérateurs. Jusque-là, chaque mode de
prestation de télévision payante était organisée selon une norme différente. Le nouveau cadre
juridique (Lei do Serviço de Acesso Condicionado - SeAC) unifie les différents types de services Pay
TV existants (câble, MMDS et DTH).
La loi prévoit l’instauration de quotas :
- quotas de programmes nationaux sur les chaînes payantes Les chaînes doivent proposer au
minimum 3h30 par semaine, en horaires dits nobles (18h à 24h), de contenus brésiliens ; la mise est
place du quota sera progressive jusqu’en septembre 2015.
- quotas de chaînes brésiliennes dans les offres de bouquets. Sur les bouquets de chaîne, une chaîne
sur trois devra être brésilienne. Le but est de dynamiser la production locale.
La loi prévoit la libéralisation du marché de la TV payante :
- la loi ouvre le marché de la télévision payante aux entreprises de télécommunication, y
compris étrangères. Le paiement de la taxe Condecine et la taxe du Fond de Fiscalisation des
Télécommunications va permettre un investissement des entreprises de télécommunications vers le
secteur de la production audiovisuelle brésilienne.
Dispositions de la Loi 12.485 sur la chaîne de valeur
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2- LE FINANCEMENT
Le Fond Sectoriel de l’Audiovisuel, fond mis en place par l’ANCINE (le CNC brésilien) soutient à la
fois la télévision et le cinéma au travers de ces appels à projets.
Les Aides locales se développent également, ainsi le Funcultura, fond de l’Etat de Pernambouc,
destiné à soutenir la culture, dont 20M $R étaient destinés à la production audiovisuelle en 2014, n’a
cessé d’augmenter depuis sa création en 2003. La RioFilme, l’organisme appartenant à la Mairie de
Rio qui soutient l’audiovisuel carioca, a vu son budget total baisser en raison de la récession qui sévit
au Brésil mais a tout de même investi 42,36 M R$ dans 117 projets de cinéma et de télévision. Et,
témoin du succès croissant de la RioFilme, la Mairie de Sao Paulo a créé en novembre 2013, son
organisme de financement de l’audiovisuel, la SP Cine, lancé officiellement en janvier 2015, et
dispose pour l’année 2015 d’un budget de 65M R$ (Prefeitura, Etat de São Paulo et Ministère de la
Cultutre).
Outre ces soutiens directs, la production audiovisuelle s’appuie principalement sur des soutiens indirect
via des Lois de défiscalisation, encourageant des entreprises privées à investir dans l’audiovisuel.
3- FESTIVALS ET MARCHÉS AU BRÉSIL
Le RioContentMarket (février), salon brésilien des contenus multiplateformes réunissant plus de
3000 professionnels du secteur est en train de devenir le plus gros événement d’Amérique Latine dans
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son domaine, il propose à la fois des conférences sur des thèmes variés de l’audiovisuel et des
rencontres ciblées entre producteurs et diffuseurs internationaux pour favoriser les coproductions et les
achats de programmes. TV France International est présent depuis 2012 sur le salon avec une
délégation de distributeurs français. Le Festival International de Rio, la Mostra International de
São Paulo, et le Festival de Brasilia, sont les principaux festivals donnant une visibilité aux films
étrangers.
En ce qui concerne le cinéma français, le Festival Varilux de Cinema Français permet aux
distributeurs brésiliens de cinéma français une exposition d’une sélection de leurs films en avantpremière sur une même semaine dans plus de quarante villes au Brésil en simultané (97 000 spectateurs
en 2014).
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