L`indivision, une solution durable
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L`indivision, une solution durable
L'indivision, une solution durable ? L'indivision est, pour certains, une solution facile. Elle est, pour d'autres, redoutée, tant les expériences passées ont pu laisser de mauvais souvenirs. Dans les deux cas, si elle paraît incontournable, il convient d'en bien connaître les règles, d'autant que certaines d'entre elles ont évolué. Rien de mieux que d'être pleinement propriétaire de ses biens !Mais ce n'est pas toujours possible. L'indivision peut être une solution si elle n'est pas définitive, car qui peut prétendre vivre en bonne intelligence permanente avec des CO-indivisaires, tant la vie de chacun peut différer, voire diverger ? Evitons donc les solutions qui sont susceptibles de porter en germe un conflit futur. 1. La naissance de I'indivision L'indivision est la situation dans laquelle plusieurs personnes sont titulaires de droirs de même nature, sur une même chose. Elle peut avoir deux origines: une légale, l'autre conventionnelle. iL'origine légale Des héritiers qui reçoivent ensemble les biens, appartenant à un époux ou un parent décédé, sont en indivision. La propriété reste commune entre eux sans qu'il soit possible, dans un premier temps, d'attribuer à chacun d'entre eux un bien correspondant au montant de ses droits successoraux. Cindivision a un caractère précaire, mais elle peut durer pour diverses raisons. Rares sont les personnes qui prennent, pendant leur vie, des dispositions pour répartir l'intégralité de leur patrimoine en lots distincts et d'égale valeur, entre leurs héritiers. II est recommandé de conserver de quoi vivre convenablement sans dépendre financièrement de ses enfants. Sous prétexte d'une bonne entente familiale, les parents peuvent aussi avoir la tentation d'éviter toute initiative de transmission, et laissent le soin à leurs enfants de trouver ultérieurement des solutions. La vérité est sans doute entre ces deux approches. iL'origine conventionnelle C'est le cas pour les époux mariés en séparation de biens, ou pour les concubins, lorsqu'ils acquièrent ensemble un bien immobilier: Ce peut être le cas aussi entre deux personnes indépendantes qui acquièrent un bien en commun (un bateau ou une voiture ancienne par exemple). Une présomption d'indivision s'appliquait aux acquisitions immobilières réalisées par des partenaires liés par un pacte civil de solidarité. Sauf stipulation contraire, dans l'acte d'acquisition, ils étaient présumés acquérir le bien chacun pour moitié indivise. La loi portant réforme des successions et des libéralités du 23 juin 2006 a modifié ce point pour l'avenir. Cindivision a souvent aussi son origine dans des donations, notamment de biens immobiliers. Certains patrimoines, essentiellement investis en immobilier, sont difficilement partageables. Si.leurs titulaires ne procèdent pas à des arbitrages, pour diversifier et rendre plus liquide leur patrimoine, I'indivision est inévrtable lors de la transmission. 1 Certaines indivisions, heureusement, fonctionnent à la satisfaction de tous. Examinons les règles pour que, si elle ne peut être évitee, l'indivision soit durable dans la meilleure entente possible. François Floquet Directeur CIC Banque Privée iL e s règles de I'indivision L'indivision est, par définition, une situation juridique temporaire, en raison du principe d'unanimité ou de majorité qualifiée exigé pour la gestion des biens indivis, et de la possibilité pour un indivisaire de sortir de I'indivision à tout moment. II. L'indivision et le démembrement Indivision rime avec pluralité de propriétaires, identité de droits et indivisibilité des biens. Démembrement rime avec division de propriété entre nue-propriété et usufruit Par conséquent, I'indivision ne doit pas être confondue avec le démembrement de propriété. Les nus-propriétaires et les usufruitiers détiennent ensemble la pleine propriété d'un bien mais leurs droits sont de nature différente. II n'y a . , jamais d'indivision entre un nupropriétaire et un usufruitier. En revanche I'indivision peut exister s'il y a plusieurs usufruitiers ou nuspropriétaires. Dans le domaine des successions, les règles de I'indivision se combinent souvent avec celles relatives au démembrement de propriété puisque, dans la plupart des cas, le conjoint survivant hérite de droits successoraux en usufruit. Cette superposition de régimes juridiques rend complexe la gestion du patrimoine successoral. Lorsqu'il s'agira de gérer des valeurs mobilières, un mandat de gestion est vraiment à conseiller. Les nus-propriétaires et usufruitiers ne poursuivent pas forcément les mêmes objectifs patrimoniaux. Le nu-propriétaire a vocation à recueillir, au décès de l'usufruitier, les capitaux ou immeubles, en toute propriété, et de fait, privilégie plutôt la valorisation des biens. L'usufruitier occupe le bien ou perçoit des revenus. II privilégie donc le rendement, mais pas au prix «d'écorner » le capital. Le consentement de tous les indivisaires est exigé pour les actes de disposition comme par exemple la vente, la donation ou l'apport des biens en société. En revanche la loi du 23 juin 2006 a substitué à la règle de I'unanimité celle d'une majorité des 213 pour des actes moins importants comme les actes d'administration: conclure ou renouveler un bail d'habitation, donner un mandat général d'administration à un ou plusieurs indivisaires, voire à un tiers, et plus généralement, effectuer tous les actes d'administration relatifs aux biens indivis. Cependant une obligation d'information pèse sur les indivisaires major'rtaires, faute de quoi les décisions prises seraient inopposables aux autres à la règle de l'unanimité celle d'une majorité des 2/3 pour les actes de gestion courante. indivisaires,par définition minoritaires. En revanche, un indivisaire peut prendre seul une décision lorsque la conservation du bien indivis est menacée. Chaque indivisaire pourra dans ce cas, initier des mesures conservatoires dont le caractère urgent n'est plus requis, en utilisant les fonds de I'indivision oulet en obligeant les autres indivisaires à participer à ces dépenses.Ainsi,en cas de dommage survenu à une toiture, chaque indivisaire peut prendre l'initiative de faire effectuer une réparation provisoire pour éviter des dégradations, mais il ne peut faire procéder à la réfection complète de la toiture. En l'absence de l'accord des 213,aucun des indivisaires ne s'aventurera à engager des dépenses qui risquent de rester à sa charge exclusive même s'il s'agit de travaux indispensables. Cependant, en cas de différends entre eux (un mandat étant toujours révocable) ou si l'un d'entre eux ne peut pas agir, le recours au juge sera nécessaire pour autoriser, dans l'intérêt commun, des mesures urgentes. La convention d'indivision Les indivisaires peuvent donner à I'indivision un caractère durable et convenir de l'organiser formellement, dans le cadre d'une convention dont la durée ne peut excéder cinq années éventuellement renouvelables. Toute demande en partage est écartée pour la période convenue. Au contraire, lorsque les indivisaires n'ont pas fixé de terme à la convention, le partage peut alors être provoqué à tout moment par un ou plusieurs indivisaires,à condition qu'ils ne soient pas de mauvaise foi. L'existence d'une convention d'indivision permet de limiter et de contrôler d'éventuelles demandes intempestives de partage. Cobjet de la convention sera notamment de nommer un ou plusieurs gérants choisis éventuellement parmi les indivisaires. Le gérant représentera les indivisaires dans la limite des pouvoirs qui lui ont été conférés par la convention, et devra rendre compte de sa gestion une fois par an. iLa société civile La constitution d'une société civile peut être, dans certains cas, une solution alternative plus favorable. En termes de durée de I'indivision et d'organisation juridique, la constitution d'une société civile offre plus de souplesse et de garanties aux indivisaires qu'une simple convention. Mais ils risquent d'être obligés de « vivre ensemble » : si les conditions de sortie sont trop strictes, la société civile peut devenir « une prison dorée ». Certes, la rédaction des statuts est assez libre, mais ces derniers ne peuvent pas tout prévoir. III. Les sorties de I'indivision Malgré les éventuelles dificultés liées à une cohabitation plutôt forcée, certains héritiers dans l'impossibilité d'acquérir les parts des autres, ne peuvent se résoudre à se séparer d'un bien familial et souhaitent forcer les CO-indivisaires à le conserver. Heureusement, et c'est tout l'intérêt de I'indivision par rapport à la société civile, la loi prévoit que nul ne peut être contraint à demeurer dans I'indivision, et le partage peut toujours être demandé ou provoqué par la voie judiciaire, ce qui ne favorise évidemment pas l'entente familiale. - une attribution préférentielle de ces biens au profrt des indivisaires qui remplissent certaines conditions. Lorsqu'un partage en nature est impossible, il est procédé à la vente du bien et à la répartition du prix entre les indivisaires. Une protection particulière est réservée à I'usufruitier en cas d'indivision et de démembrement de propriété sur des mêmes biens. Le juge ne peut, à la demande d'un nupropriétaire, ordonner la vente en pleine ,proi>riété d'un bien grevé . d'usufruit contre la volonté de I'usufruitier: Cela signifie que si un conjoint est usufruitier des biens de la succession, en vertu de la loi, ou d'une donation entre époux, le ou les nuspropriétaires ne pourront pas obtenir la vente de la pleine propriété du bien. Toutefois, depuis 200 1 , l'usufruit du conjoint peut être converti en rente viagère, conventionnellement ou judiciairement, sauf s'il porte sur le logement familial. Le juge ne peut, à la demande d'un nu-propriétaire, ordonner la vente de la pleine propriété d'un bien .grevé d'usufruit contre la volonté de I'usufruiti.er. . . iLa protection de I'usufruitier 11 I En absence d'accord le seul recours sera le partage judiciaire avec toutes les difficultés, notamment les délais, inhérents à cette procédure. Le tribunal peut également opter pour l'attribution immédiate de la part de celui qui désire sortir « à tout prix » : en nature, si les biens sont facilement partageables ou en argent, si le partage partiel en nature n'est pas aisé. Cette disposition qualifiée d'attribution éliminatoire permet d'éviter I'éclatement total de I'indivision dans son ensemble. de l'entreprise Pour une exploitation agricole, commerciale ou industrielle, constituant une unité économique exploitée par le défunt ou son conjoint, ainsi que pour le local d'habitation ou professionnel, et les objets servant à l'exercice de la profession, le juge peut décider : - un maintien de I'indivision pour une période de cinq ans renouvelable au moins jusqu'au décès du conjoint survivant et à la majorité des descendants mineurs, ou La loi de finances rectificative pour 2005 O réformé, favorablement, la taxe sur les objets et métaux précieux. Celle-ci tient lieu d'imposition des plus-values. Son taux est de 7,5 X pour les métaux précieux et 4,s % pour les bijoux, objets d'art, de collection w d'antiquité (+ 0,5 X de CRDS). Néanmoins il est possible d'opter pour le régime d'imposition de droit commun des plus-vaiues sur biens meubles ii condition de justifier de la date et du prix d'acquisition du bien ou de justifier que le bien est &tenu depuis plus de 12 ans. DES TITRES LORS DU iEANT Le juge peut aussi décider dans certains cas, de repousser une demande en partage. II peut surseoir au partage pour deux ans ou davantage, lorsque le partage immédiat risque de porter atteinte à la valeur de tout ou partie des biens indivis. La protection 1 OBJETS On voit bien que I'indivision est le plus souvent une situation subie et que, même les successions bien organisées ne peuvent pas forcément l'éviter: Les quelques règles qui viennent d'être évoquées sont de nature à permettre de la faire fonctionner dans la durée, en attendant de disposer des moyens pour y mettre un terme. Bien entendu, votre gérant privé de ClC Banque Privée est à votre disposition pour débattre, entre autres, avec vous, de ce vrai sujet. Une instruction du 3 avril 2006 commente la disposition du CG1 qui permet de tenir compte, pour la liquidation des droits de mutation par décès, de la dépréciation résultant de ce décès, et qui affecterait la valeur des titres non cotés ou des actifs incorporels transmis.A titre d'exemple, l'évaluation des titres non cotés pourra être établie par une pondération des méthodes tenant compte de la nature, de la taille de la société, et du pouvoir de décision attaché aux titres. Différentes méthodes peuvent être mises en place pour prendre en compte cette dépréciation. Les héritiers qui entendent se prévaloir de ce texte, doivent établir un lien entre le décès du dirigeant et la modification des perspectives d'avenir de la société concernée. ....... ....... s b ..S. ..,.... b P.. S... ,.... ..a ..... ,.... ,....... ,..m. P.. B... Le passage au XXleme siècle marque un tournant dans l'histoire des Arts Décoratifs du XXème siecle. Le retour du grand goôt Art Déco des années 1925 et l'enthousiasme manifesté à l'égard de la création frangaise de cette période s'accompagnent d'une progression des prix, qui, aujourd'hui, atteignent le même niveau que ceux du mobilier du XVllleme siecle. La reconnaissance des objets du XXème siècle comme véritables objets de collection est particulièrement notable depuis le début des années 2000. Les signes de bonne santé de ce marché se multiplient depuis lors. En 2004, un bas-relief de 19 14 de Léon Indenbaum, provenant du grand mécène de I'époque, Jacques Doucet, et estimé £ 100.000- 1 50.000, s'envolait chez Christie's à Paris pour £ 3.638.250, devenant à l'époque, l'œuvre d'Arts Décoratifs du XXème siècle la plus chère jamais vendue aux enchères. Le succès de la Collection Claude et Simone Dray, constituée pendant près de 25 ans par le couple et dispersée les 8 et 9 juin derniers dans la même salle de vente est la parfaite illustration de cette progression. La mise sur le marché des 296 objets A r t Déco de l'ensemble, complétés par une belle sélection d'œuvres modernes, contemporaines et de quelques pièces d'Art Africain, a réalisé un résultat sans précédent. Avec près de 60 millions d'euros, dont £ 50.7 millions pour les Arts Décoratifs du XXème siècle, un record mondial absolu a été établi pour cette spécialité, 19 records du monde ont été battus et 1 3 lots ont dépassé la barre du million d'euros. C'est également la plus importante vente aux enchères en France depuis plus de quinze ans. I Les artistes-phares de la spécialité en général et de cette vente en particulier s'appellent Edgar Brandt, Emile-Jacques Ruhlmann, Jean Dunand et ArmandAlbert Rateau. Ce dernier, inspiré tant par la sculpture que par l'antiquité connaît ici la consécration avec 17 de ses œuvres totalisant 19 millions d'euros. Au premier rang d'entre elles se trouve une paire de jardinières en bronze doré datée des années 1920- 1925 qui a atteint £ 4.168.000 battant un nouveau record pour un objet d'art du XXème siècle. Edgar Brandt avec son paravent Oasis créé vers 1924 (£ 1.876.000) et EmileJacques Ruhlmann, autre grand nom de l'Art Déco français auréolé du succès des récentes rétrospectives que lui ont consacrées le Musée des années 30 de Boulogne, le Métropolitan Museum de NewYork et le Musée des Beaux-Arts de Montréal, partagent aujourd'hui la même destinée. Citons également jean Dunand, célèbre laqueur et dinandier dont les paravents et panneaux, à l'image de sa ]oséphine Baker en laque écaille, noire et argent (£ 415.200), meubles et vases. symbolisent si bien la période A r t Déco. Dans le sillage de ces artistes, bien d'autres,dont les créations sont devenues objets de convoitise, œuvrent au succès de. la spécialité auprès du public et des acheteurs. 1930 a dépassé son estimation haute atteignant £ 168.000. En termes géographiques, les acheteurs de cette vente reflètent assez fidèlement la tendance du marché. 54% des acquéreurs étaient originaires d'Europe et 40% des Etats-Unis. Mais il s'avère qu'à côté des américains - collectionneurs traditionnels de pièces de cette période et acquéreurs de plus de la moitié des œuvres de la vente en valeur - de nouveaux acteurs du marché de I'art se sont manifestés. Ils étaient entre autres originaires des pays du Golfe et de Russie. Les observateurs s'accordent également à constater que certains amateurs de mobilier classique sont désormais sensibles à l'esthétique des Arts Décoratifs du XXème siècle. Au-delà de toutes ces considérations, le succès remporté par cette collection témoigne de la santé et du dynamisme du marché de I'art parisien. La peinture et la sculpture de I'époque ont également été à l'honneur lors de cette vente. Des artistes tels que Rembrandt Bugatti ou Paul Jouve, tous deux connus pour leurs représentations animalières, ont été plébiscités. Ainsi I'Eléphant d'Asie au feuillage ou Eléphant de I'lnde ou Gros éléphant jouant, un bronze à patine brun foncé de Rembrandt Bugatti exécuté vers 19 10, a réalisé un record du monde pour une œuvre de l'artiste vendue aux enchères avec £ 908 000. Par ailleurs Paul Jouve, dont plusieurs œuvres iiguraient au catalogue de la collection, s'est aussi démarqué grâce aux très beaux prix atteints par ses créations. Sa Panthère noire combattant un python, peinte vers - . . Reproduction autorisée avec mention obligatoire Patrimoine et Stratégie courrier de CIC Banque Privée Directeur de la publication et rédacteur en chef: Francois Floquet Conception b réalisation: Direction Commerciale Marketing et Communication - 75009 Paris 3 éditions annuelles ISSN 1271-1871 Dépot initial: janvier 2005 Dépôt légal: octobre 2006 CIC, 6, avenue de Provence - 75452 Paris cedex 09 léléphone: 01 45 96 96 96 Télécopie: 01 45 96 96 66 RCS Paris 542.016.381 . . .. .... ""