Mélange céréalier

Transcription

Mélange céréalier
Grandes Cultures
Fiche n°3
Les fiches Techniques du réseau GAB/FRAB
Mélange
céréalier
CONDUIT E CULTURALE
A
S
O
N
D
J
Mélange céréalier
d’hiver
F
M
A
Fiche d’identité
M-J
Jt
A
Sous le terme de mélange céréalier, cette
fiche regroupe les associations graminéeslégumineuses annuelles les plus courantes
en Bretagne.
1er et 2ème hersage
Déchaumage, labour, travail superficiel
Semis
J
F
Mélange céréalier
de printemps
Ensilage
Hersage
M
A
M
J
Récolte
J
Déchaumage, labour, travail superficiel
Semis
A
S
O
N
D
Ensilage
Hersage
> Intérêt de la culture
Récolte
EXPLOITAT IONS DU MÉLANGE
Le devenir de la culture va faire varier la composition des espèces, leur proportion
à l’implantation et les variétés implantées.
• La récolte en grains secs
C’est l’exploitation la plus courante du mélange céréalier. Il est récolté à maturité
(environ 15% d’humidité). Les variétés de chaque espèces doivent donc avoir des
durées de cycles « semis – maturité » similaires. Un trop grand décalage dans les
maturités peut induire un séchage post récolte ou des pertes importantes (germination sur pied, égrenage, etc.).
En règle générale, les mélanges les plus utilisés sont :
• triticale-pois
• blé-pois
• triticale-avoine-pois
• triticale-blé-pois
Les mélanges intégrant de la féverole nécessitent un séchage.
• La récolte en grains inertés
Ce principe consiste à broyer les grains récoltés puis à constituer un silo bâché.
Cette technique permet de récolter un grain avec un taux d’humidité allant de 18
à 22 %.
Il convient de bien appuyer le tas (sable sur la bâche) et de dimensionner le front
d’attaque de manière à avancer rapidement (au moins 1 mètre pas semaine) pour
éviter la dégradation de la partie découverte. Cette technique permet d’introduire
des espèces comme la féverole.
• La récolte en ensilage
L’ensilage de céréales immatures est possible et de plus en plus utilisé. C’est un
fourrage fibreux plus équilibré que le maïs ensilage. La valeur PDI sera fonction de
la proportion de protéagineux à la récolte.
Les rendements observés (6 à 10 T de MS/ha) sont intéressants. En revanche le
stade de récolte est délicat à déterminer.
Ce type d’exploitation permet les mélanges les plus complexes : triticale, avoine,
pois, blé, orge, vesce, etc. peuvent être introduits pour diversifier les apports alimentaires du troupeau.
• Ces cultures ont un grand intérêt
agronomique car elles sont, en général,
très couvrantes : c’est, en effet, une des
rares implantations d’hiver (des mélanges
de printemps existent aussi) qui arrive à
être rapidement étouffante au printemps.
•Elle ne nécessite qu’une fertilisation
réduite.
• Elle se place de manière assez flexible
dans la rotation.
• La diversité des systèmes racinaires en
font une culture structurante.
• On observe également une diminution de
la sensibilité aux maladies, conséquence
du mélange d’espèces.
• Enfin, ses capacités à produire des
protéines et à permettre des rendements
relativement constants font du mélange
céréalier une culture très présente dans les
assolements bio bretons.
> Exigences
Culture peu épuisante, elle s’accommode
de la plupart des sols.
• Un sol trop déséquilibré pourra favoriser
une espèce au détriment des autres.
• Eviter toutefois les sols ne ressuyant pas
correctement ou trop acides (pH < 5,5).
• Les sols chauds favoriseront les
légumineuses, les terres froides, quant à
elles, verront une domination de la ou des
céréales.
> Rotations et précédents
Assez polyvalente, cette culture peut jouer
le rôle de culture nettoyante après une
culture salissante.
• Elle peut être mise après une culture
laissant peu de reliquats ou être mise en
deuxième paille.
• Il convient toutefois d’éviter un précédent
correspondant à un des éléments du
mélange.
• A proscrire : Les prairies ou en règle
générale les précédents laissant de forts
reliquats sont également à proscrire.
• Les mélanges sont souvent positionnés
après maïs ensilage, légumes d’été ou
sarrasin.
> Préparation du sol
Un labour agronomique (20 cm), puis une reprise permettant un lit de semence assez fin
semble la stratégie la plus couramment employée.
La réalisation d’un à deux faux semis est conseillée afin de gérer les adventices.
> Semis
Il existe des mélanges d’hiver et de printemps.
• En règle générale, les mélanges d’hiver préfèrent des implantations précoces permettant
un bon développement du pois et une reprise rapide au printemps. Une implantation avant le
15 novembre est donc à envisager.
Quant aux mélanges de printemps, suivant les espèces envisagées, leur introduction pourra
s’échelonner de début février (blé - féverole) à fin avril (orge – pois protéagineux).
• Il est préférable de réaliser des semis profonds (au moins 3 cm) pour diminuer les pertes
occasionnées par le gel sur les protéagineux.
• Le semis se fait au semoir à céréales.
• Les quantités semées sont variables suivant le nombre d’espèces et le type d’exploitation
envisagée.
> Pour les mélanges pois fourrager céréales une population de 200 à 250 pieds/m2 de
céréales peut être visée, jusqu’à 300 pour les parcelles ensilées, le pois, quant à lui, ne doit
pas excéder 10 à 12 pieds/m2. Au-delà les risques de verse sont accrus.
> Pour les mélanges intégrant de la féverole ou du pois protéagineux, une population de 200
pieds/m2 est recherchée en céréales et 10 à 15 pieds/m2 en féverole ou 35 à 45 pieds/m2 en
pois protéagineux.
Il est bien évident qu’il existe une gamme de possibilités très vaste.
Le choix du mélange doit se faire en fonction :
• du système d’exploitation
• du contexte pédoclimatique
• des caractéristiques technologiques attendus par l’agriculteur
Les exemples cités ci-dessus sont des mélanges simples et doivent être adaptés à chaque exploitation pour en modifier si besoins les proportions ou les complexifier.
> Fertilisation
Les exportations sont variables suivant la nature du mélange. En général faibles, elles permettent de faire l’impasse d’une fertilisation phospho potassique.
• Une partie des besoins azotés est comblée par la fixation symbiotique de la culture.
• Un apport de compost (20 T/ha) à l’automne peut être envisagé si aucune prairie ou
légumineuse n’a été présente sur la parcelle depuis au moins deux ans.
• Un amendement calcaire est conseillé en sols acides (pH < 5,5).
RÉCOLT E
> En grains secs : bien attendre jusqu’à
la maturité de l’ensemble des espèces.
Ce sont, en général, les céréales qui sont
les plus précoces. Ces dernières peuvent
attendre une à deux semaines sans occasionner de pertes.
> En grains inertés : L’humidité étant
moins déterminante la récolte est pilotée
par la plante ayant la maturité la plus tardive (en général la féverole) et souvent
réalisée en même temps que les céréales.
> En ensilage : Pour avoir un fourrage
à 30% de MS le stade de récolte correspond au stade pâteux du pois ou au stade
laiteux-pateux des céréales. La paille
doit être encore verte autour des entrenœuds. Suivant les années, cette récolte
peut s’échelonner de fin juin à mi-juillet.
> Désherbage
En règle générale, 1 à 2 passages de herse étrille ou de houe rotative sont réalisés.
• 1er passage au printemps au moment de la reprise de végétation.
• 2ème passage deux à trois semaines plus tard.
En général, le mélange couvre rapidement le sol.
• Un troisième passage peut être envisagé si une mauvaise levée a été observée et que la
culture peine à couvrir le sol.
T RUCS ET ASTUCES DES PRODUCT EURS
« Un bon semis est un semis homogène de chaque espèce. Il est possible de semer en une
unis pour
une
seule foisTous
les mélanges
même
avec de la féverole ! Il est important de bien mélanger les semences avant l’implantation
(bétonnière).
Un mélange de temps en temps dans la trémie du
agriculture de
semoir est également conseillé. »
qualité en Bretagne
« Les réglages de la moissonneuse restent les même pour les mélanges céréales pois que
ceux mis en place pour les céréales. En revanche, la féverole demande des réglages spécifiques : grilles ouvertes, soufflerie plus importante.
Eviter la vesce dans les mélanges récoltés en grain. Sa forte capacité à grainer et la difficulté
à éliminer cette plante en désherbage mécanique en font une adventice redoutable pour les
cultures à venir. »
Pour en savoir plus
sur l'Agriculture Bio
> Contacter le Groupement
d'Agriculteurs Biologiques
de votre département
> Côtes d'Armor
GAB d'Armor // 02 96 74 75 65
> Finistère
GAB 29 // 02 98 25 80 33
> Ille et Vilaine
Agrobio 35// 02 99 77 09 46
> Morbihan
MINISTÈRE
DE L'AGRICULTURE
GAB 56 // 02 97 66 32 62
Conception, création et rédaction : Réseau GAB/FRAB
Crédits photographiques : Réseau GAB/FRAB
Imprimé sur papier recyclé - Edition 2009