« J`attends la résurrection des morts et la vie du monde à venir
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« J`attends la résurrection des morts et la vie du monde à venir
« J’attends la résurrection des morts et la vie du monde à venir » (Symbole de Nicée-Constantinople) « Je crois à la résurrection de la chair, à la vie éternelle » (Symbole des Apôtres) A la fin du Credo, nous affirmons notre foi dans les réalités qui nous attendent après notre vie sur cette terre. La Toussaint (1er novembre) et la Commémoration des fidèles défunts (2 novembre) semblent le bon moment pour rappeler ce que la foi de l’Eglise entend au sujet de ces réalités dernières – ce que l’on appelle l’eschatologie (en grec, « eschatos » signifie ce qui vient en dernier). Le texte de ce dépliant reprend quelques éléments du Catéchisme de l’Eglise catholique, auquel on se référera pour une présentation complète. L’espérance chrétienne Voici ce que nous croyons : Dieu a ressuscité Jésus et a vaincu la mort ; libérés de la mort, nous ressusciterons au dernier jour. Ce que nous espérons, c’est la rencontre avec Dieu et la vie éternelle : « Heureux les cœurs purs, ils verront Dieu » (Mt 5, 8) nous dit Jésus dans les béatitudes, que nous entendons à la messe de la Toussaint. Dieu nous a créés pour le connaître, le servir et l’aimer, il nous appelle à vivre auprès de lui et à le voir tel qu’il est, comme l’écrit l’Apôtre dans la deuxième lecture de la messe de la Toussaint (1 Jn 3, 3). L’eucharistie est le signe de cette espérance : elle est célébrée pour que nous vivions dès maintenant en Jésus Christ. -1- Notre vie terrestre Nous n’avons qu’un temps limité pour réaliser notre vie sur terre et c’est ici-bas que nous dessinons notre visage d’éternité. Durant notre vie, nous sommes responsables de nos actions : elles comptent pour notre avenir ! C’est ce que Jésus explique dans de nombreuses paraboles : « Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25, 40) « Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l’heure de notre mort » Le corps et l’âme Vierge de l’Annonciation Portail de la Cathédrale de Fribourg En Jésus Christ, nous avons le chemin, la vérité et la vie : nous savons où est le bien, où est la vie. Dieu nous a créés libres, ce qui implique la possibilité de choisir entre le bien et le mal : il nous appartient, en connaissance de cause, de choisir le Christ ou de le rejeter. La mort est le moment ultime où ce choix peut être fait. C’est pour cette raison que l’on conclut le « Je vous salue, Marie » ainsi : La personne humaine est un être à la fois corporel (un corps constitué de matière) et spirituel (un principe spirituel que nous appelons l’âme). Le récit de la Genèse l’exprime en langage symbolique : « Le Seigneur Dieu modela l’homme avec la poussière tirée du sol ; il insuffla dans ses narines le souffle de vie, et l’homme devint un être vivant » (Gn 2, 7) -2- L’unité du corps et de l’âme est très profonde : c’est grâce à l’âme humaine que le corps est un corps humain vivant. A la mort, le corps s’altère, comme toute matière, tandis que l’âme continue d’exister, mais dans l’attente d’être réunie à son corps. Cela arrivera à la résurrection des morts, à la fin des temps : chaque corps sera réuni à son âme et c’est ainsi, corps et âme, que nous pourrons participer à la vie divine. Le sens de la mort La mort est le terme de la vie terrestre, la fin de notre pèlerinage sur terre. On peut penser que la mort est naturelle, mais la foi nous rappelle qu’à l’origine, il n’en allait pas ainsi : Dieu ne destinait pas l’homme à mourir. La mort est la conséquence annoncée de la désobéissance : « Le Seigneur Dieu donna à l’homme cet ordre : ‘ Tu peux manger les fruits de tous les arbres du jardin ; mais l’arbre de la connaissance du bien et du mal, tu n’en mangeras pas ; car, le jour où tu en mangeras, tu mourras ’ » (Gn 2, 16-17) Jésus Christ a assumé pleinement notre humanité et s’est fait solidaire de nous, pécheurs : par sa passion, sa mort et sa résurrection, il a transformé la mort. Et nous, par le baptême, nous sommes morts avec lui pour vivre avec lui d’une vie nouvelle, déjà commencée en espérance : « Je ne meurs pas, j’entre dans la vie » (Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus) Le jugement particulier Le Nouveau Testament affirme à plusieurs reprises la rétribution immédiate de chacun, après sa mort, sur ses œuvres et sur sa foi, comme dans la parabole du pauvre Lazare (Lc 16, 22). C’est ce que l’on appelle le jugement particulier, qui est propre à chaque homme dans son âme. -3- Ce jugement est une mise en lumière de toute la vie terrestre : « Au soir de notre vie, nous serons jugés sur l’amour » (Saint Jean de la Croix) La rétribution éternelle apportée par ce jugement est soit une purification, soit la béatitude du ciel, soit la damnation. Le Ciel Les élus dans le sein d’Abraham Portail de la Cathédrale de Fribourg Ceux qui meurent dans l’amitié de Dieu et qui sont parfaitement purifiés vivent pour toujours avec le Christ. Cet état de bonheur suprême et définitif, c’est le « Ciel » : la vie parfaite avec la Sainte Trinité, auprès de la Vierge Marie, des anges et des bienheureux. Sur la croix, Jésus l’a promis au bon larron (Lc 23, 42-43). Ce mystère de communion avec Dieu dépasse toute représentation. La Bible en parle en images : Vie Lumière Maison du Père Festin de noces Royaume des Cieux Jérusalem céleste Paradis Ceux qui sont au ciel et qui vivent en présence de Dieu ne cessent de prier pour nous. La première lecture de la messe de la Toussaint nous parle de cette foule innombrable des élus, connus et inconnus (Ap 7, 9). La purification finale Ceux qui meurent dans l’amitié de Dieu et sont assurés de leur salut, mais qui ne sont pas encore prêts à rencontrer Dieu, reçoivent la grâce d’une ultime purification. La Bible nous rappelle que la sainteté divine est incompatible avec l’impureté. Le purgatoire est cette préparation, dans la charité, à l’union avec Dieu – ce n’est pas un châtiment ! -4- Cette solidarité des vivants et des morts, c’est la communion des saints : ce que chacun fait ou souffre dans et pour le Christ porte du fruit pour tous ! Le cœur de cette communion, c’est la charité. Saint Matthieu, Apôtre Portail de la Cathédrale de Fribourg Selon l’Ecriture, les vivants peuvent aider les défunts dans l’accomplissement de cette purification (2 M 12, 44-46) : L’aide pour les défunts peut être apportée par la prière, l’aumône, la pratique de l’indulgence ou les œuvres de pénitence. On peut aussi demander à un prêtre de célébrer une messe pour un défunt ou pour les âmes du purgatoire. La messe que l’on demande de célébrer pour un défunt est gratuite, bien sûr ! La contribution de CHF 10.— manifeste notre partage : elle est reversée par le prêtre à une œuvre charitable. « La multitude de ceux qui étaient devenus croyants avait un seul cœur et une seule âme… mais ils avaient tout en commun. C’est avec une grande puissance que les Apôtres rendaient témoignage de la résurrection du Seigneur Jésus, et une grâce abondante reposait sur eux tous. Aucun d’entre eux n’était dans l’indigence, car ceux qui étaient propriétaires de maisons les vendaient, et ils apportaient le montant de la vente pour le déposer aux pieds des Apôtres ; puis on le distribuait selon les besoins de chacun. » (Ac 4, 32…35) -5- L’enfer A la mort, la destinée ultime de chacun est fixée : c’est le résultat d’un choix libre. Mourir après avoir péché gravement, sans s’être repenti et sans avoir accueilli l’amour miséricordieux de Dieu, c’est choisir librement de demeurer séparé de lui. Cet état d’auto-exclusion s’appelle l’enfer. Dans les Evangiles, Jésus en parle dans plusieurs paraboles, dont celles du semeur (Mt 13, 40-42) ou du riche et de Lazare (Lc 16, 19-31). La peine principale de l’enfer, c’est la séparation éternelle d’avec Dieu, le refus éternel de son amour. Cela doit sonner comme un appel à la responsabilité et à la conversion. Il n’appartient à personne de dire qui est en enfer : notre espérance chrétienne se fonde sur la miséricorde de Dieu et sur la puissante intercession de l’Eglise tout entière. A la fin des temps « Il reviendra dans la gloire, pour juger les vivants et les morts, et son règne n’aura pas de fin » Jésus rappelle que nul ne connaît l’heure de la parousie (Mc 13, 30-37). Par contre, le Nouveau Testament nous renseigne sur ce qui suivra sa venue : la résurrection des morts et le Jugement dernier (Jn 5, 26-30, He 9, 24-28). -6- Jésus Christ, juge des vivants et des morts Portail de la Cathédrale de Fribourg L’histoire s’achèvera par le retour du Christ, lors de son second avènement dans la gloire – le premier avènement, dans l’humilité, était l’Incarnation. Ce retour du Christ est appelé « parousie », un mot grec qui signifie la présence, l’arrivée. Cet appel à la venue du Sauveur conclut la Bible : « Maranatha – Viens, Seigneur Jésus ! » (Ap 22, 20). La résurrection des morts Nous croyons que la résurrection de la chair aura lieu au retour du Christ. Elle a été révélée progressivement par Dieu à son peuple. Elle s’enracine dans la foi en Dieu, qui crée l’homme tout entier – corps et âme – et qui maintient son alliance avec lui à travers la mort. « Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ; quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais » (Jn 11, 25-26) La résurrection des morts Portail de la Cathédrale de Fribourg La résurrection, c’est l’œuvre de Dieu qui rendra la vie à notre corps en l’unissant à notre âme : ce n’est pas revenir à la vie terrestre mais recevoir un corps de gloire. Unis au Christ par le baptême, nourris par ses sacrements, nous sommes d’une certaine façon déjà ressuscités avec lui : Le Jugement dernier Alors aura lieu ce que l’on appelle le Jugement dernier : la vérité sur la relation de chaque homme à Dieu sera mise à nu (Mt 25, 31-46). C’est une œuvre de salut : la justice de Dieu triomphera sur les injustices. Ce jugement est déjà à l’œuvre durant notre existence terrestre : « Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. Celui qui croit en lui échappe au Jugement ; celui qui ne croit pas est déjà jugé, du fait qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu » (Jn 3, 17-18) L’humanité et le monde seront transformés et rassemblé sous un seul chef : le Christ. Ce sera les cieux nouveaux et la terre nouvelle (2 P 3, 13). -7- Le salut est de s’ouvrir à Jésus, et Lui nous sauve. L’amour de Jésus est grand, l’amour de Jésus est miséricordieux, l’amour de Jésus pardonne ; – mais tu dois t’ouvrir ! Ne nous lassons pas de veiller sur nos pensées et sur nos comportements, pour goûter dès à présent la chaleur et la splendeur de la face de Dieu – et cela sera très beau – que, dans la vie éternelle, nous contemplerons dans toute sa plénitude. Allons de l’avant, en faisant en sorte que notre cœur s’ouvre à Jésus et à son salut ; Allons de l’avant avec cette certitude, qui nous conduira à la gloire du ciel ! Pape FRANÇOIS (11 décembre 2013) -8-