Penderecki session 2011 - Collège Victor Hugo

Transcription

Penderecki session 2011 - Collège Victor Hugo
Krzysztof Penderecki
Il est né en Pologne en 1933. Il est de nationalité polonaise.
Il a fait toutes ses études musicales en Pologne , il est pianiste, compositeur et chef d'orchestre.
Jusqu'en 1989 , il vit dans un régime totalitaire lié à l'ancien bloc de l'Est dominé par l'U.R.S.S.
Le compositeur est soumis à la censure , c'est à dire que le pouvoir politique contrôle la liberté d'expression des
artistes ....
Commentaire de document sonore
Thrènes à la mémoire des victimes d'Hiroshima. La première éxecution de cette oeuvre date de 1961.(
le titre originel était 8'37 mais il a été modifié pour une meilleure compréhension du public )
1)le caractère :
C'est sinistre. Le début évoque les cris , les hurlements de douleur , de souffrance , de peur , d'horreur ....
On perçoit la tension , l'agressivité la violence déclenchées et engendrées par les évènements historiques qui
servent d'inspiration au compositeur.
2)les intruments en présence :
Il n'y a que la famille des cordes frottées ( 24 violons , 10 altos , 10 violoncelles et 8 contrebasses ).
Ces instruments sont utilisés de différentes façons :
- 1.l'archet frotte sur la corde, utilisation traditionnelle
- 2.la corde est pincée par le doigt ( sans l'archet ) . C'est jouer en pizzicato , au pluriel pizzicati.
L'instrument se transforme en membre de la famille des cordes pincées.
- 3.la caisse de résonnance est frappée par la main de l'instrumentiste ou par la partie fixe de l'archet et
transforme l'intrument en membre de la famille des percussions.
- 4.en harmoniques : la diminution de la pression du doigt sur la corde permet de produire des sons très
aigus.
Ces procédés permettent au compositeur d'explrer et d'exploiter les différentes manières de jouer ces
instruments.Frapper la caisse de résonnance peut être considéré comme faire violence à l'instrument...
3) le tempo :
Il est imperceptible ( et non inexistant ) . Un débit ininterrompu de notes donne un sentiment de mouvement
vers l'avant , de mobilité, de vitesse …. Mais en même temps , l'absence de pulsation perceptible semble arrêter
le temps , le suspendre...comme s'il manquait la pulsion vitale.
4) les nuances :
Toute l'échelle du volume sonore est représentée : du pp ( double piano , le volume est très faible ) au ff
( double forte , le volume est très fort ) . On observe des contrastes très prononcés entre des passages f ou ff qui
enchaînent brutalement avec des passages pp, sans decrescendo.
5) la forme
Différents éléments permettent de percevoir une forme : les silences, la présence ou non du traitement
percussifs des instruments, les contrastes de nuances...
Grâce à ces éléments, on peut percevoir 6 parties distinctes.
Conclusion
Le thrène ( en grec ancien ) est une lamentation funèbre, accompagnée de
danses , en l'honneur d'un défunt illustre.
Dans cette oeuvre , l'intérêt du compositeur pour le timbre instrumental est
essentiel : ici, il s'agit de l'exploration du jeu des cordes – au service de
l'expression.
Penderecki utilise une notation spécifique pour les micro intervalles ( c'est à
dire la division à l'intérieur du demi - ton ) qui constituent les clusters.
Un cluster est une combinaison de sons rapprochés (ici,des micro intervalles )
formant des grappes de sons superposés plus ou moins compactes, par
opposition aux sons distincts d'une mélodie ou d'un accord.
L'écriture musicale et la technique de composition sont liées à la source
d'inspiration : la violence , la mort, le désastre, la destruction, la FIN …
Cette idée de fin, se retrouve dans l'absence de mélodie , dans
l'imperceptibilité de la pulsation, cette même pulsation qui renvoie au “rythme
vital”.
Cette rupture n'est cependant pas complètement nouvelle, elle s'illustre aussi
dans les autres arts.
Elle marque la prise de conscience que l'art peut aussi représenter l'horreur et
qu'il faut inventer et utiliser un vocabulaire nouveau.
Une citation du compositeur
“ Puisse le Thrène exprimer ma ferme conviction que les sacrifices d'Hiroshima
ne soient jamais oubliés ou perdus “
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Puis : présentation audio de l'oeuvre accompagnée d'un diaporama de
photos d'époque et actuelles. Cette présentation permet d'associer les
domaines suivants : la musique , la photographie ( noir et blanc ou
couleur ) la vidéo, la sculpture , l' histoire et la géographie.
Documentation supplémentaire (
Définition du mot thrène
En Grèce antique, un thrène (du grec ancien θρῆνος / thrếnos, de θρέοµαι / thréomai, « pousser de grands
cris ») est une lamentation funèbre chantée lors de funérailles.
La première description de thrène se trouve au chant XXIV de l'Iliade, lors de l'exposition du corps d'Hector :
« Ils ramenèrent le héros dans sa noble demeure
Et le placèrent sur un lit sculpté. À ses côtés
Vinrent se mettre des chanteurs de thrènes, qui poussèrent
Leurs chants plaintifs, ponctués par les longs sanglots des femmes[1]. »
Chanté par des aèdes, le thrène rappelle la vie du défunt ; il alterne avec les gémissements des femmes
(γόος / góos). Des sarcophages minoens et mycéniens représentent déjà des chœurs, voire des doubles
chœurs d'hommes et de femmes, entourant le cadavre du mort[2]. À l'époque archaïque, Simonide de Céos
et Pindare composent des thrènes dont il ne reste plus que des fragments. Le thrène se retrouve également
dans la tragédie sous la forme du kommos, chanté par le chœur : Aristote le définit comme « un chant de
lamentation (thrênos) commun au chœur et aux acteurs sur scène[3] ».
À l'époque de la Renaissance, c'est une lamentation attribuée au prophète Jérémie appartenant à l'office de
nuit des trois Jours Saints. Ce texte a été mis en musique par exemple par Igor Stravinski. Krzysztof
Penderecki a repris le terme pour son Thrène à la mémoire des victimes d'Hiroshima, composé en 1959, de
même que Bright Sheng en 2000 pour Nanjing ! Nanjing !, un trène pour pipa et orchestre commémorant le
massacre de Nankin.
Article Wikipedia.fr