biocarburant Burkina 2_mathias
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COMITE PERMANENT INTER-ETATS DE LUTTE CONTRE LA SECHERESSE DANS LE SAHEL PERMANENT INTERSTATE COMMITTEE FOR DROUGHT CONTROL IN THE SAHEL CILSS SECRETARIAT EXECUTIF __________ PREDAS BIOCARBURANTS AU BURKINA (Contraintes, Atouts et Perspectives ) Document provisoire Août 2007 LISTE DES ABREVIATIONS AND Autorité Nationale Désignée CONNED Conseil National pour l’Environnement et le Développement Durable GES Gaz à Effet de Serre MDP Mécanisme de Développement Propre PNGT2 Deuxième Programme National de Gestion des Terroirs SILEM Sahelian Integrated Lowlands Ecosystem Management SOPAL Société de Production d’Alcool SNV Service Néerlandais de Développement IABER Institut Africain de Biotechnologie Rurale CRUS Comité Régional des Unions du Sahel SN SOSUCO Société National Société Sucrière de la Comoé 2 SOMMAIRE I. Introduction ……………………………………………………….4 II. Diagnostic sur la situation des biocarburants au Burkina ………… 5 2.1 Généralités sur les biocarburants ……………………………... 5 2.2 Impacts environnementaux des biocarburants ………………....5 2.3 Projets exécutés sur les biocarburants …………………………6 Expertises en matière de biocarburant au Burkina...……………8 III. Potentiels de production de biocarburants au Burkina Faso ...…8 3.1 3.2 Potentialité de développement de biocarburants à base d’huile végétale…………………………………………………9 Potentialité de développement de biocarburants à base d’alcools.9 IV. Structuration d’une filière biocarburant au Burkina ……………..11 4.1 4.2 4.3 Production soutenue des intrants ……………………………...11 Réglementation de la filière …………………………………....11 Approche intégrée avec le MDP ………………………………11 V. Projets en cours sur les biocarburants …………………………....12 5.1 5.2 5.3 Projet DAGRIS ………………………………………………12 Projet de production de biocarburants à Banfora ……………..13 Projet conjoint SNV/ CRUS/ IABER ……………………….14 VI. Exemple de projet pilote possible sur les biocarburants au Burkina………………………………………………………14 VII Conclusion ………………………………………………………16 Mise en forme : Puces et numéros ANNEXES ……………………………………………………………18 ANNEXES1 : Liste des personnes ressources rencontrées ……………18 ANNEXE 2 : Bibliographie …………………………………………...19 ANNEXE 3 : termes de références ……………………………………20 3 I. INTRODUCTION Le Burkina importe environ chaque année de l’extérieur des produits pétroliers d’une valeur d’environ 80 milliards de FCFA (environ 35 milliards de gaz oil par an) pour combler ses besoins énergétiques qui sont de plus en plus croissants en moyenne de 15% par an. (Statistiques SONABHY 2005) En effet jusqu’aujourd’hui 90% des besoins énergétiques du pays sont satisfaits par le bois et le charbon de bois qui proviennent essentiellement des formations naturelles de plus en plus réduites. Conséquence : Cette situation se traduit alors par une tendance à la baisse du capital ligneux sur pied : en 1980 par exemple, le volume de bois sur pied (bois de feu, bois de service et bois d’œuvre) était estimé à 502 millions de m3 contre 255 m3 millions de m3 en 2004, soit une diminution du capital ligneux, sur pied de l’ordre de 10 millions de m3 par an. De plus, du fait de la facture pétrolière élevée durant ces dix dernières années, de l’extrême pauvreté des populations qui vivent en moyenne aujourd’hui avec moins d’un dollar par jour , la réussite des politiques de substitution par des énergies alternatives telles que le pétrole, le gaz, l’électricité, et le solaire n’est plus une évidence surtout en milieu rural. Et les efforts de subventions de l’Etat faites pour favoriser cette substitution par des coûts subventionnés sont demeurés vains car plus de 97% de la population burkinabé n’accèdent toujours pas à ces énergies (Diagnostic de la situation de l’énergie au Burkina Faso 2005, Ministère chargé de l’Energie. Or de plus en plus, on est convaincu au Burkina qu’avec la facture élevée du coût des produits pétroliers, aucune activité génératrice de revenus telles le maraîchage et la mouture dépendant de ces énergies, n’est aujourd’hui rentable bien qu’elles aient été promues comme activités de lutte contre la pauvreté Il faut ainsi réfléchir à d’autres énergies alternatives capables de substituer ces énergies importées dites et de se diffuser à la portée des plus pauvres pour soutenir ces activités génératrices de revenus. L'idée d'utiliser des végétaux pour fabriquer des carburants est dans l'air depuis les deux crises pétrolières des années 1970, la forte hausse du pétrole depuis 2004 autour de 70 $ le baril actuellement et l'épuisement annoncé de l'or noir, l'a fait se concrétiser rapidement. Consommateur précurseur, le Brésil produit à l'heure actuelle, essentiellement à partir de la canne à sucre, plus de 12 milliards de litres de biocarburants par an, soit près du tiers de la production mondiale. Dans les 18 mois 4 à venir, la capacité de production américaine de biocarburants devrait doubler et remplacer 7% du pétrole consommé. L'Union Européenne table de son côté sur une utilisation d'un peu moins de 6 % de biocarburants à la fin de la décennie, mais ce taux pourrait être porté à 10 %. La promotion de la production et de l’utilisation biocarburants est à n’en pas douter l’une des voies de substitution énergétique les plus prometteuses et un des moyens qui pourrait réduire la facture pétrolière au Burkina. Ce document situera un diagnostic de l’état des lieux sur la promotion des biocarburants au niveau national, décèlera les contraintes, les atouts et perspectives d’un développement durable des biocarburants au Burkina. II. DIAGNOSTIC SUR LA SITUATION DES BIOCARBURANTS AU BURKINA 2.1 Généralités sur les biocarburants On entend par biocarburant tout produit au moins partiellement issu de la production agricole qui est incorporé à un produit raffiné, aux fins de l’élaboration d’un mélange destiné à être utilisé comme combustible au même titre que le produit pétrolier auquel il s’incorpore. On distingue : -les bicarburants gazeux (biogaz, biométhanol, biohydrogène..) -les biocarburants liquides (huile végétale pure, bioéthanol, biodiesel, bio diméthyléther, bio éthyl-thertio-butyl-ether….). A l’état actuel des connaissances, il existe deux grandes filières de production de biocarburants : -la filière éthanol obtenue par fermentation des matières agricoles riches en sucre, ou par hydrolyse de matières agricoles riches en amidon. Il peut être incorporé dans l’essence à une hauteur maximale de 30%, soit sous forme d’ETBE (éthyl tertio butyl éther) -la filière huile végétale pure et les esters (biodiesel) Les esters sont obtenus en faisant régir de l’huile végétale avec de la l’alcool à chaud (autour de 80 degrés celcius ) en présence d’un catalyseur basique (soude caustique par exemple) . 2.2 Impacts environnementaux des biocarburants Un biocarburant est une source d'énergie renouvelable issue de la biomasse (huile pure, esters, dérivés d’alcools , biogaz …) mais il nécessite néanmoins une consommation d'énergie pour sa fabrication. Le ratio énergétique est le rapport entre la production d’énergie renouvelable et la consommation d’énergie, considérée comme fossile, nécessaire tout au long de la filière de production. 5 Lorsque le ratio est supérieur à 1, la production d’énergie renouvelable est supérieure à la consommation d’énergie fossile. En ce qui concerne le CO2, principal gaz à effet de serre, on peut considérer que la quantité émise lors de la combustion du biocarburant dans les moteurs est identique à la quantité de CO2 que la plante a absorbé pendant sa croissance. Le cycle du CO2 est donc fermé. Toutefois, des gaz à effet de serre sont émis lors de la production du biocarburant (utilisation d'énergie fossile lors de la culture, transformation, transport, etc.). De la même manière, un carburant fossile émet du CO2 lors de sa production et de sa combustion, mais à la différence du biocarburant, le CO2 émis est issu du pétrole extrait de la croûte terrestre et non de l'atmosphère (cycle ouvert). Outre le CO2, les autres émissions des moteurs utilisant des biocarburants sont assez variables. D'une manière générale, le biodiesel permet de réduire les émissions d'oxyde de carbone, d'hydrocarbures, d'oxydes de soufre, de suies (absence de fumées noires). Par contre, les émissions d'oxyde d'azote et d'aldéhydes sont moins favorables. L'éthanol quant à lui permet de réduire les émissions d'oxyde de carbone, d'hydrocarbures, de benzène mais est également moins performant en ce qui concerne les oxydes d'azote. Les biocarburants sont issus de matières premières agricoles qui doivent être produites durablement. Les méthodes culturales vont dans le sens d’une diminution de la quantité d’intrants apportée, aussi bien des pesticides que des fertilisants. L'encadrement technique, environnemental et économique des agriculteurs est performant et en constante amélioration dans le domaine des grandes cultures. L'impact environnemental global des biocarburants peut être évalué au travers d'analyses du cycle de vie, qui comparent des filières équivalentes, en considérant tous les maillons de cette filière depuis l'extraction des matières premières jusqu'au recyclage des matériaux en fin de vie. 2.3. Projet exécuté sur les biocarburants Le seul projet développé au Burkina en matiére de biocarburant fut le système Jatropha Le système Jatropha développé au Burkina dans les années 80 s’est pas concentré simplement sur l’utilisation de l’huile de Jatropha comme carburant, mais plutôt sur l’utilisation de cette huile comme élément essentiel pour activer un système circulaire combinant des effets écologiques, économiques, et de génération de revenus, ce dernier effet spécifiquement en faveur des femmes. Ainsi, le système Jatropha stimule quatre aspects principaux du développement, qui se combinent pour aider à assurer un niveau de vie durable aux paysans des villages et à la terre qui subvient à leurs besoins: 6 • Lutte contre l’érosion et amélioration du sol • Promotion des femmes • Réduction de la pauvreté • Énergie renouvelable La lutte contre l’érosion et amélioration du sol Les «haies vives» de Jatropha au Burkina empêchent non seulement l’accès non désiré des animaux aux champs, mais elles luttent également contre l’érosion par le vent et, si elles sont plantées en lignes parallèles sur des pentes pour fixer des barrages en terre ou faits de cailloux, elles aident à empêcher l’érosion par l’eau. Les racines de la plante se développent tout près de la surface du sol, fixant le sol comme des digues en miniature ou des mottes de terre. Ces digues ralentissent effectivement le ruissellement des eaux durant les fortes averses, qui sont courantes, permettant ainsi à plus d’eau de pénétrer dans le sol et d’augmenter le rendement des récoltes. Le tourteau qui reste après l’extraction de l’huile au moyen de presses est un engrais organique de haute qualité qui a une composition minérale comparable à celle du fumier de poules. Ce sous-produit est donc d’une grande valeur pour l’agriculture des pays sahéliens, puisque les sols y sont rapidement dépourvus d’humus et que les engrais chimiques coûtent très cher. Beaucoup d’organisations gouvernementales et non gouvernementales fournissent aux femmes rurales du Burkina des moulins à grain motorisés afin d’alléger leur travail de préparation de la nourriture. Cependant, ces moulins à grain ont besoin de ressources externes en carburant, lubrifiants, pièces de rechange et entretien. En conséquence, l’introduction d’un tel moulin à grain tend à conduire à un appauvrissement du village en raison du besoin d’argent comptant pour acheter et acheminer le carburant jusqu’au village. En utilisant l’huile de Jatropha localement produite comme carburant et lubrifiant, l’on peut arrêter une partie de cette sortie d’argent comptant du village. Traditionnellement, les femmes rurales de la région Nord du Burkina ont utilisé Jatropha curcas comme médicament (les graines comme laxatif, le latex pour arrêter les saignements et contre les infections, les feuilles pour traiter le paludisme) et pour produire du savon. Le processus traditionnel de production de savon est à très haute intensité de main-d’oeuvre, et donne de petites quantités de savon de qualité relativement médiocre. Lorsque l’on utilise l’huile de Jatropha, seule ou en combinaison avec d’autres huiles végétales locales telles que le beurre de karité, on peut produire de plus grandes quantités d’un savon plus raffiné. Les femmes peuvent facilement vendre ce savon dans les marchés locaux et les villes avoisinantes, augmentant ainsi leurs opportunités de gagner des revenus à partir de ressources locales. Le « Système Jatropha » aide également à réduire la pauvreté en: •Réduisant les pertes de récolte causées par la divagation des animaux ou le vent; 7 •Augmentant l’infiltration des eaux de pluie dans le sol avec pour résultat moins de travail/d’eau d’irrigation nécessaire pour le jardinage local; •Augmentant la fertilité du sol par l’utilisation du tourteau comme engrais; •Accroissant l’utilisation de ressources locales peu coûteuses plutôt que de ressources externes coûteuses; •Réduisant les conflits entre fermiers et propriétaires de bétail au sujet des dégâts causés aux récoltes, ainsi que entre fermiers eux-mêmes au sujet des limites de leurs Champs, •Créant des emplois locaux, en diminuant la nécessité pour les villageois d’émigrer vers les villes à la recherche d’un emploi. En termes d’équivalence, l’énergie nécessaire pour produire l’huile de Jatropha avec les presses mécaniques s’élève à environ 10% de l’huile obtenue. Du fait que l’huile de Jatropha peut être produite économiquement ( Expérience de Malifolkecenter 2005, 300 f cfa par litre )) , elle peut également être vendue à des prix plus bas que les prix officiels du gasoil dans les stations-service. Même plus important que le prix, c’est la possibilité de production d’énergie locale, en raison de l’indisponibilité périodique de gasoil dans les zones rurales provoquée par le manque de routes d’accès aux villages pendant la saison des pluies. 2.4. Expertises en matiére de biocarburants au Burkina La production d’huile pure de jatropha fut la seule initiative prise par l’état avec les partenaires au développement dans la recherche de carburants alternatifs au Burkina depuis les années 80. Un projet de recherche de variétés de jatropha productives est conduit par le professeur Makido OUEDRAOGO de la Faculté Sciences et Vie de la Terre de l’Université de Ouagadougou. Un champ expérimental de 8 hectares a été aménagé à cet effet depuis une dizaine d’années à 25 km de Ouagadougou dans le village de Gampéla. Aussi des activités liées au Jatropha ont été lancées au Burkina en 1983 par l’Assistance technique allemande (GTZ) dans le cadre d’un programme de promotion des énergies renouvelables à l’IRSAT. Le projet Jatropha lui-même a commencé en 1983 et s’est terminé en 1986. Ces deux initiatives ont oeuvré à la combinaison des facteurs ci-dessus mentionnés avec d’autres dans le Système Jatropha . 8 III. POTENTIELS DE PRODUCTION DE BIOCARBURANTS AU BURKINA FASO Nous considérerons uniquement les biocarburants liquides à cause de leur facilité de production, de stockage et de distribution. Les biocarburants dits de deuxième génération sont ceux fabriqués à partir de la biomasse (déchets forestiers, paille...). A l’heure actuelle, les coûts de récolte, de transport et de transformation de ces matières végétales restent élevés ce qui entrave le développement de ces biocarburants tels quels sans subventions. 3.1. Potentialité de développement de biocarburants à base d’huile végétale Les biocarburants à base d’huile végétale sont essentiellement : -les huiles végétales pures qui constituent des carburants pour des moteurs d’ancienne génération avec préchambre de combustion avec pompe à injection indirecte. -les esters qui sont issus de réactions chimiques catalysées basiquement entre des huiles végétales et des alcools. Ces esters peuvent remplacer directement le gazoil dans la carburation. La matière première demeure donc l’huile végétale qui est issue des graines de coton ou d’oléagineux. La filière oléagineuse détient un fort potentiel de développement et bénéficie d’un soutien des autorités locales et des partenaires internationaux. Le secteur participe aujourd’hui à hauteur de 10% dans les exportations globales du pays après le coton et l’élevage. Les composantes de cette filière sont appréciées en Europe du Nord, en Asie, en Afrique de l’Ouest et la filière contribue aux recettes d’exportation pour 5,60% en 2005. Il s’agit notamment des amandes de karité, des graines de Sésame et de coton, des arachides, de l’huile de coton et du beurre de karité. (Statistiques agricoles 2005) Les gisements de plantes oléagineuses pouvant rentrer dans la production des biocarburants au Burkina sont : -le coton Le Burkina regorge de possibilités énormes en production de graines de coton à cause du développement de la culture de coton. 9 On estime à près de 720.000 tonnes de coton graines la production de la campagne cotonnière 2005-2006 ; ce qui a procuré près de 350.000 tonnes de graines de coton. ( statistiques agricoles 2005-2006) La production d’huile végétale au Burkina est exclusivement alimentaire et est assurée par des sociétés privées DAGRIS, SN-CITEC et une multitude de petites et moyennes huileries au voisinage des ateliers d’égrenage de coton. Ces huileries produisent de l’huile raffinée et des tourteaux comme aliments pour bétail. La production de biocarburants à base d’huile de coton entrainerait une pénurie en huile alimentaire et ne devrait pas être encouragée. -l’arachide et le sésame Leur culture a connu un développement significatif ces dernières années dans les régions du Centre-Est et Est du pays. Les produits sont consommés localement dans les différents mets alimentaires et aussi fortement exportés vers le Nigéria. (Statistiques agricoles 2005). L’huile d’arachide de même que l’huile de sésame est très chère ( 1000 f cfa par litre ) et les rend moins compétitifs pour être utilisées pour le production de biocarburants. -les graines de jatropha et de neem L’huile de neem est produite par certaines associations féminines ( le groupement Naam par exemple ) qui extraient l’huile à partir des graines du neem. Cette huile est exportée en Europe pour des besoins pharmaceutiques. Le prix de l’huile (5500 f cfa par litre Groupement Naam ) le rend incompétitif pour être utilsée en terme de biocarburant. Les projets pilotes conduits sur l’espèce Jatropha Curcas n’ont pas permis de développer le potentiel ligneux conséquent en vue d’une valorisation énergétique de nos jours par manque de financement après le troisième année du projet ( 1983-1986 ). Les zones semi-arides du Burkina permettent d’affirmer que des plantations à grande échelle permettront à court terme (3 à 5 ans) d’envisager une production soutenue d’huile pure de jatropha comme source de biocarburant au Burkina. 3.2 Potentialités de développement de biocarburants à base d’alcools L’éthanol est un alcool produit par la fermentation des sucres contenus dans les plantes riches en sucre (sorgho sucré, canne à sucre...) ou en amidon ( pomme de terre, céréales) ou dans les plantes ligneuses (bois, paille...). 10 Manger à sa faim coûte de plus en plus cher en Afrique. Dans un rapport publié le 7 juin 2007, la FAO estime que les pays en développement devraient être confrontés à une augmentation de 9% de leurs dépenses globales d'importations alimentaires enfin 2007. Selon la FAO, si la facture des importations alimentaires s'alourdit, c'est notamment dû à la forte demande sur les biocarburants qui dope les prix. Présentés tout d'abord comme une solution écologique à la crise pétrolière, les biocarburants à base d’alcool sont à présent de plus en plus contestés. Leur bilan énergétique et économique global apparaît moins bon que prévu car ils sont gourmands en énergie, coûteux à cultiver, à collecter et à transformer. Et surtout, ils instaurent une concurrence redoutable entre cultures énergétiques et cultures alimentaires. L'Agence internationale de l'énergie (AIE) note que si leur production augmente encore de manière significative, les besoins en terres seront considérables. Par ricochet, les cours de toutes les céréales, y compris celles dont on ne tire pas de biocarburants comme le riz, sont tirés vers le haut. Ce qui pénalise les consommateurs des pays africains à faible revenu et gros importateurs. D'après l'International Food Policy Research Institute (IFPRI), un institut américain de recherche sur les politiques alimentaires, compte tenu des prix élevés du pétrole, l'augmentation de la production des biocarburants entraînera une hausse des cours mondiaux du maïs de 20% d'ici à 2010 et de 41% à l'horizon 2020. L'exemple du manioc, excellente source d'éthanol, est, lui aussi, très inquiétant. Sur les mêmes périodes, dans les régions les plus pauvres d'Afrique subsaharienne, son prix devrait augmenter de 33 et de 135%! En 2007, d'après la FAO, la production mondiale de ce tubercule "pourrait être supérieure au niveau record de l'an passé compte tenu des mesures visant à accroître l'utilisation de cette culture dans les plus grands pays producteurs, en particulier à des fins industrielles, notamment pour la production d'éthanol". Plusieurs pays africains, dont le Nigeria, envisagent de produire de l'éthanol à partir de l'amidon de manioc, à l'échelle industrielle. Beaucoup craignent une catastrophe alimentaire dans la mesure où cette culture, qui assure plus de la moitié de la production mondiale, satisfait un tiers des besoins caloriques des populations d'Afrique subsaharienne. C'est l'aliment principal de plus de 200 millions d'Africains parmi les plus pauvres, soit plus d'un quart de la population du continent. A l'échelle de la planète, selon les prévisions les plus alarmistes, si les prix alimentaires, boostés par la demande en biocarburants, continuent d'augmenter au même rythme, plus d'un milliard de personnes risquent de ne plus manger à leur fin. L’alcool le plus utilisé pour la carburation dans les moteurs à essence est l’éthanol. Il peut se mélanger jusqu’à hauteur de 30% à l’essence ordinaire sans difficulté pour 11 la carburation. Il existe plusieurs variétés de dérivés de biocarburants à partir des alcools. La SN SOSUCO produit en moyenne 275 mille tonnes de canne pour 32 000 tonnes de sucre. ( Statistiques agricoles 2005 ) . Ce sucre alimentaire est entièrement vendu sur le marché national. Une étude spécifique sur les potentialités de développement de la production de canne à sucre devrait être faite afin de déterminer le potentiel en termes de terres adaptées pour la culture de la canne à sucre destinée à la production d’éthanol carburant qui ne compromettrait pas à moyen et long termes la production du sucre alimentaire. La production d’alcool au Burkina est à base de canne à sucre et est assurée par une société privée SOPAL qui ravitaille les services de la santé en alcool éthylique et les brasseries en boissons alcoolisées avec haut pourcentage d’alcool. Le Burkina étant un pays à vocation agro-pastorale, regorge de potentialités énormes pour développer la production céréalière ce qui constitue un atout pour la lutte pour l’autosuffisance alimentaire. Il faut noter que la demande des pays riches en biocarburants explose et fait grimper les cours mondiaux des céréales et des oléagineux. En Afrique sahélienne, la facture de ces importations s'alourdit et le boom des cultures énergétiques risque de concurrencer dangereusement les cultures alimentaires. Après 20 mois de mise en œuvre dans trois provinces pilotes du Burkina Faso (Houet, Kénédougou et Comoé), le projet d'Appui à la promotion de la culture du manioc est arrivé à son terme. D'un coût global d'environ 2,444 milliards de F CFA, ce projet a permis d'engranger des résultats considérables pour une production soutenue du manioc au niveau national. Désormais, le Burkina Faso peut fournir près de 4 millions de boutures pour la culture du manioc. La production de biocarburants à base de céréales, du manioc ne peut être encouragée au Burkina sans des études de faisabilité spécifiques qui ressortent des indicateurs optimistes car ces cultures bien que promues pour lutter contre la faim depuis la sécheresse des années 73 ne sont pas parvenu à la réalisation de l’autosuffisance alimentaire du pays. La promotion des cultures énergétiques si elle n’est pas maîtrisée risque de compromettre le développement des cultures vivrières qui ne satisfont pas la demande nationale. Ceci montre que le potentiel à grande échelle est en fait limité. 12 IV. STRUCTURATION D’UNE FILIERE BIOCARBURANT AU BURKINA 4.1 Production soutenue des intrants La production soutenue de biocarburants exige une abondance de matières premières telles les huiles, les alcools qui proviennent de la biomasse Le premier maillon pour asseoir une filière Biocarburants dans un tel contexte est de développer d’une manière maîtrisée les cultures énergétiques (plantes oléagineuses et céréalières, canne à sucre..) dans un court terme (cultures à grande échelle pendant au moins 5 ans). Il faudra d’abord déterminer le potentiel réel en termes de terres adaptées pour ces cultures qui n’entraveraient pas les cultures vivrières et cela au travers d’études spécifiques ciblées dans les différentes zones écologiques du pays. 4.2 Réglementation de la filière Un comité interministériel devra être mis en place et à court terme et sensibiliser les promoteurs de biocarburants sur un cadre légal et tarifaire de la production et de la commercialisation des biocarburants au Burkina. 4.3 Développement d’une approche intégrée avec les opportunités du Mécanisme de Développement Propre (MDP) Le MDP représente une opportunité nouvelle d’investissement et de transfert de technologies en Afrique avec accès aux nouveaux marchés émergents des crédits de carbone. Selon les prévisions, cette opportunité pourrait représenter globalement un apport de capitaux du même ordre de grandeur que l’ensemble de l’aide publique au Développement. Le développement des biocarburants permet de séquestrer le carbone atmosphérique et contribue donc à la lutte contre le réchauffement climatique. C’est donc une chance à ne pas laisser passer surtout pour le secteur privé étant donné que le MDP concerne en premier lieu les entreprises y inclue les mini-entreprises rurales. Le Burkina Faso a ratifié le Protocole de Kyoto le 31 Mars 2005 et a choisi son Autorité Nationale Désignée (AND) qui est le Secrétariat Permanent du CONNED. Il reste néanmoins à en définir l’organisation précise, ses différentes fonctions et les procédures d’incitation, d’approbation et d’enregistrement des projets des promoteurs privés de biocarburants ou de biotechnologies. L’ AND devra notamment définir de façon précise ses modes de collaboration avec les ministères, les organismes public, privés, ONGS et associations de développement. 13 V. PROJETS EN COURS SUR LES BIOCARBURANTS L’intérêt pour le développement des biocarburants s’est affiché depuis les années 80. Les cours du pétrole croissants ont interpellé l’opinion internationale et les autorités gouvernementales pour une prise de conscience sur les enjeux socio-économiques des biocarburants. Les ministères en charge de l’environnement, de l’agriculture ne cessent d’interpeller les opérateurs privés, les organisations communautaires de base à entreprendre des reboisements massifs sur le Jatropha car son huile est source de biocarburant. Un groupe de travail interministériel piloté par le ministère en charge de l’énergie a été mis en place en Janvier 2007 et entrain de travailler sur le cadre réglementaire du développement des biocarburants au Burkina. Il existe une multitude de petits projets privés et associatifs de plantations de Jatropha; de culture du sorgho sucré pour l’éthanol au niveau rural qui par leur mise en œuvre permettront un développement de la filière Biocarburants au Burkina. Parmi les projets les plus avancés et officiellement reconnus, on peut retenir : 5.1 Projet SN-CITEC/ DAGRIS de production de bio-carburant à partir d’huile de coton Le projet porte sur la réalisation d’une unité pilote de 12.000 tonnes de bio-diesel. Cette production sera entièrement utilisée par la société elle-même pour ces activités. La société utilisera les graines impropres à la production d’huile alimentaire issues des ses usines d’égrenage, ce qui ne joue aucunement sur les quantités d’huile alimentaires à produire. Ces mauvaises graines étaient vendues directement aux agriculteurs. Les tourteaux issus de cette production seront vendus aux agriculteurs pour l’alimentation du bétail. Les effets attendus sont les suivants : -réduire les importations de gazole e du DDO de la société carburant utilisé pour des générateurs diesel fixe de 5% environ. -augmenter de 34% à 45% la part des graines de coton triturées ; -ouvrir un nouveau débouché aux huileries qui subissent la concurrence des huiles importées ; -mieux valoriser les graines et améliorer la rémunération des agriculteurs. Le financement de ce projet est sur fonds propres pour environ 40% et sur emprunt bancaire pour le reste. 14 5.2 Projet de production de biocarburant à Banfora A Banfora, la firme américaine 21 st Century Energy ambitionne de s’investir dans le domaine, et les responsables de ladite société sont arrivés dans la cité le mercredi 24 janvier 2007 dans la soirée en compagnie d’un membre de la SONABHY qui a représenté l’Etat burkinabè dans cette démarche. Cette unité de production de biocarburant créera environ une centaine d’emplois au profit des jeunes de la ville de Banfora, et utilisera comme matière première certaines espèces végétales comme le tournesol, le pourghère ou bien les graines de coton. Dans la cité certaines unités se sont lancées dans la production d’huile à base de graine de coton il y a quelques années de cela. Un partenariat serait envisagé entre celles-ci et la firme qui se propose de produire ce nouveau type de carburant. Ces unités devront donc assurer le ravitaillement de la firme en quantité d’huile nécessaire pour la production du carburant. C’est pourquoi le site qui a été identifié pour accueillir l’usine est, selon les autorités communales, situé en face des deux usines d’égrenage de la SOFITEX toute chose qui réduirait considérablement le coût du transport de la matière première. Le démarrage du montage de l’usine, toujours selon ces mêmes autorités, est prévu en principe pour mars prochain 2008. 5.3 Projet de production de bio-carburant à partir du Jatropha pour l’alimentation énergétique des moteurs thermiques en milieu rural projet conjoint SNV, CRUS , IABER) Le projet vise à développer des plantations de Jatropha curcas sur des terres dégradées de la région Nord du Burkina afin de permettre de produire du biocarburant substituable au gazoil fossile à partir de l’huile de Jatropha extraite des graines. Les plantations se feront aussi sous forme de haies vives entourant les jardins, les champs et les enclos de bétail. L’huile pure de Jatropha constituera le biocarburant qui est bien adapté aux moteurs diesels des moulins, des motopompes et des tracteurs dans cette région. Le projet est prévu pour 3 ans à partir de Novembre 2007. Le projet permettra de : - régénérer des terres dégradées en limitant l’érosion et en enrichissant le sol grâce aux plantations 15 -améliorer les revenus dans les zones rurales en générant une nouvelle activité et des économies grâce à un carburant moins cher ; -combattre l’exode rural en apportant des emplois ; -aider des services sociaux locaux grâce à l’amélioration de l’électrification rurale ; Dans les zones rurales du Burkina, des moteurs de type Lister (marque Rhino ) sont utilisés pour faire tourner les moulins à grain et les pompes à eau. Ces moteurs diesel à préchambre de combustion peu coûteux d’origine indienne nécessitent seulement l’addition d’un filtre à essence pour fonctionner avec de l’huile pure de Jatropha, éliminant ainsi totalement le besoin de gazoil. De plus, aux conditions de charge maximale, l’huile de Jatropha donne même de meilleurs résultats que le gazoil en raison de sa haute teneur en oxygène. Sur la base des essais effectués par le Projet Jatropha, l’huile peut également être utilisée avec succès comme lubrifiant dans ces moteurs VI. EXEMPLE DE PROJET PILOTE REALISABLE SUR LES BIOCARBURANTS AU BURKINA Concept Général Le projet visera à développer des plantations de Jatroha curcas sur des terres dégradées ou à récupérées, à réaliser des haies vives autour des champs ruraux. Il permettra au bout de trois ans de produire de l’huile pure de Jatropha à incorporer au gaz oil. Une étude préalable serait faite pour déterminer le potentiel réel disponible en termes de terres dégradées pouvant être utilisées pour les plantations de jatropha. De nos jours le prix du diesel de plus de 600 F CFA est supérieur au coût de production d’huile pure de Jatropha (à environ 300 F CFA le litre) et le retour sur investissement de ce type de projet peut être amélioré par les crédits de carbone correspondant à la substitution du fuel et à la bio-séquestration. L’objectif est de développer 15.000 ha de plantations de Jatropha équivalent à une production minimum annuelle au bout de trois ans à 10.000 tonnes huile pure par an. La deuxième facette du projet est de produire environ 15.000 MWh d’électricité par an grâce à la bio digestion (biogaz issu des tourteaux alimentant un gazogène) du tourteau des graines de Jatropha utilisé ensuite en dernier lieu comme fertilisant organique. Ce projet permettra : 16 -de régénérer des terres dégradées en limitant l’érosion et en enrichissant le sol grâce aux plantations ; -d’améliorer les revenus dans les zones rurales en générant une nouvelle activité et des économies grâce à un carburant moins cher ; -de combattre l’exode rural en apportant des emplois ; -d’aider des services sociaux grâce à l’amélioration de l’électrification rurale ; Ce projet permettra de réduire les émissions de gaz à effet d serre (GES) de 1 Mt de CO2 en 5 ans, la séquestration représente 95 % des émissions de CO2. Promoteurs Il s’agira d’identifier des entrepreneurs privés en tète afin de bénéficier des crédits de carbones et les soutenir par des services étatiques qui pour assurer un suivi rigoureux (Ministère en charge de l’énergie, de l’environnement). Le PNGT 2 et sa composante SILEM pourraient être co-promoteur du projet pour ce qui concerne le développement des plantations par les communautés rurales car ce vaste programme à su depuis 15 ans proposer des systèmes de gestion des terroirs basés sur une approche participative. VII. CONCLUSION Le développement de biocarburants à base d’alcools au Burkina se heurte à l’insuffisance du potentiel exploitable en plantes sucrières (canne à sucre, sorgho sucré …etc ). Il faudra d’abord entreprendre une production maîtrisée de ces cultures énergétiques ( canne à sucre, mils sucré, jatropha….) qui n’entravent pas le développement des cultures vivrières à moyen et long terme. L’option la plus prometteuse reste la culture des plantes non alimentaires surtout pour l’homme dans ce cas, c’est le cas de la culture du sorgho sucré dont les résidus en fin de transformation en éthanol constitueraient d’excellents aliments de bétail. Le développement de biocarburants avec les meilleurs atouts écologiques (adaptabilité confirmée dans les zones semi-arides), économiques (huile produite à moindre coût que le gaz oil ) et techniques ( procédés d’ extraction connus ) dans le contexte actuel , est la production d’huile pure de Jatropha à incorporer dans le gaz oil jusqu’à un certain pourcentage selon sa disponibilité. Le gaz oil étant une huile minérale d’origine pétro-chimique, peut se mélanger à l’huile végétale à une hauteur maximale de 30% sans compromettre la capacité d’auto-inflamation de celui-ci dans le moteur. Un tel projet pourrait bénéficier des opportunités du MDP (achat de crédits de carbone au travers de la séquestration du carbone pendant la croissances des plantes de jatropha ) en accentuant les plantations de jatropha sur 17 des terres incultes à l’agriculture et le développement des haies vives par les paysans ce qui ne demande pas de portions de terres supplémentaires. Les besoins énergétiques du Burkina sont énormes et sont en grande partie non satisfaits. Afin que les biocarburants répondent de manière considérable aux besoins énergétiques du Burkina et lui permettent également de tirer profit des opportunités potentielles du commerce international, ils devraient être produits à grande échelle et nécessitent des technologies adéquates et des politiques d'appui appropriées. Il importe donc, de s'assurer que la production des biocarburants n'aura pas d'impacts défavorables sur les problèmes sociaux, économiques et écologiques. Les écosystèmes favorables, les immenses ressources en terre et la disponibilité de la main d'œuvre à prix réduit sont parmi les avantages majeurs du développement des biocarburants au Burkina. Les biocarburants pourraient constituer un atout pour le Burkina tant sur le plan de l’environnement que sur celui de l’agriculture et de la politique énergétique. C’est la somme des avantages qu’ils procurent qui justifie leur développement. Une politique nationale volontariste est nécessaire pour l’assurer :elle passe par la mise en place d’un système réglementaire attractif ( défiscalisation des biocarburants), l’instauration d’une obligation d’incorporation de biocarburants dans les essences et le gazole et par une meilleure prise en compte des productions alimentaires (canne à sucre, sorgho…etc ) et non alimentaires ( Jatropha, sorgho sucré…etc) qui ne compétissent avec le développement des cultures vivrières à moyen et long terme ; en somme une nouvelle approche de la politique agricole au plan national et régional (ouest africain ). 18 ANNEXES ANNEXE 1 : LISTE DES PERSONNES RESSOURCES RENCONTEES Contact O.Bassirou Institution Fonction Adresse DGE Directeur DGE O.Dominique SILEM Coordonnateur O.Makido Professeur Université Ouaga Honadja M CONNED O.Ferdinand IABER Y.Rigobert IRSAT Tél : 70230336 makido@univ_ouaga.bf Point focal MDP Coordonnateur Tél: 70260075 Chef de programme O.TRAORE SONABHY Directeur Commercial BLAMA.O Chef de programme CRUS mhonadia@yahoofr Tél : 50 43 00 01 A.TRAORE Ministère Commerce Directeur Général Du Développement industriel 19 ANNEXE 2 : BIBLIOGRAPHIE -Nations Unies, Convention Cadre sur les Changements Climatiques -Biocarbon Fund : www.biocarbonfund.org -Vanhemelrijck JL, 1992, « Les combustibles et carburants d’origine agricole », rapport de convention Région Wallonne, unité TERM, UCL, novembre 1992, Belgique, 134 p. -BELBIOM, 1994, « Les utilisations non alimentaires de la biomasse en Région wallonne », fiches de vulgarisation, Belgique, 14 p. -Jungmeier G., 2002, « Greenhouse gas emissions of cars with biofuels in Austria : a comparison to cars with conventional fuels », actes 12ème conférence européenne sur la biomasse, Amsterdam, 17-21 juin 2002, ETA Florence - Italie, p 1128-1131. -Commission des Communautés Européennes, 2001, « Proposition de directive visant à promouvoir l’utilisation des biocarburants dans les transports et proposition de directive modifiant la directive 92/81/CEE en ce qui concerne la possibilité d’appliquer un taux d’accises réduit sur certaines huiles minérales qui contiennent des biocarburants et sur les biocarburants », Communication de la Commission, COM(2001)547 du 7 novembre 2001, Belgique, 56 p. -http://www.diesel-therm.com/references.htm - http://www.elsbett.com/ -ADEME, 2002, « 2001 General biofuels situation in Europe », rapport intermédiaire du projet Altener NTB-nett (4.1030/S/01-1000/2001),ADEME, Paris, France, 32 p. -BELBIOM, 1993, « Les potentialités de la biomasse, dont les biocarburants, en Région wallonne », étude financée par la région wallonne, avril 1993, BELBIOM, Gembloux, Belgique, 125 p. - Bergans J., Cornet J., 1992, « Les biocarburants en Belgique », étude réalisée à l’attention du ministre des finances, à la demande du ministre de la Région Wallonne, FSAGx – unité d’économie, Belgique, 13 p. 20 ANNEXE 3 : TERMES DE REFERENCE DE L’ETUDE SUR LA CAPITALISATION DE L’EXPERIENCE SAHELIENNE EN MATIERE DE BIOCARBURANT I. CONTEXTE Même si l’histoire des biocarburants remonte à la fin du 19ieme siècle1, ce n’est qu’au cours des deux dernières décennies que les biocarburants ont commencé à être considérés comme une alternative énergétique crédible. Dès 1977, le Brésil lance un programme de recherche sur les biocarburants. En 2005 le même pays inaugure sa première usine de production de bio-fuel d'une capacité de 12 millions de litres par an. Depuis une décennie les énergies renouvelables en général et les biocarburants en particulier ne cessent de susciter l’intérêt des pouvoirs publics et des opérateurs privés à l’échelle mondiale. Au Sahel quelques projets pilotes existent. Compte tenu de la très grande dépendance en produits pétroliers des pays du CILSS et de la tendance à la hausse des prix mondiaux desdits produits, il y a lieu de capitaliser les expériences vécues au Sahel dans le domaine de biocarburants afin d’accompagner les pays membres en les aidant à mieux exploiter les opportunités qui leur seraient offertes pour une meilleure valorisation de ces ressources. L’objectif de cette étude est donc de capitaliser les expériences en cours au Sahel et d’autres pays susceptibles d’avoir un impact sur les pays sahéliens. II. TACHES Les tâches dévolues au consultant sont : collecter et analyser les informations existantes en matière de production de biocarburant dans le pays ; recenser les gisements de plantes et/ou potentiels de production de biocarburant dans le pays en tenant compte (i) d’une possible concurrence entre différents usages [concurrence avec la production alimentaire (cultures vivrières par exemple) et avec les plantations forestières,…] et (ii) des risques éventuels pour l’environnement ; définir les précautions à prendre pour accompagner le développement des biocarburants; définir les différents usages possibles des biocarburants dans le pays et les débouchés possibles à une éventuelle filière vers l’extérieur ; recenser l’expertise dont dispose le pays dans ce domaine (experts, universitaires, unités de production privées,….) ; 1 En 1891, Rudolf Diesel met au point le moteur DIESEL qui fonctionne à l'huile de lin et dépose un brevet en 1892. 21 recenser les projets réalisés ou en cours dans le pays et en tirer les enseignements ; recenser les idées de projets futurs et présenter les opportunités de financements de ce genre de projets ; évaluer l’opportunité d’un projet pilote sur les biocarburants dans le pays. III. RAPPORT Le rapport ne devra pas dépasser 15 à 20 pages + annexes. Il devra être rédigé dans un langage clair et précis, contenir une bibliographie détaillée et la liste des personnes ressources rencontrées. Le rapport provisoire sera soumis à l’ Equipe Technique Nationale et la Cellule régionale de Coordination du PREDAS pour observations. Ces dernières seront transmises au consultant deux (2) semaines au plus tard après réception du rapport provisoire. Le rapport définitif sera soumis par le consultant au plus tard 2 semaines après réception des observations sur le rapport provisoire. IV. PROFIL REQUIS Ingénieur énergéticien/ ou agronome au moins 05 ans d’expérience en énergie renouvelable. V. DUREE La durée de la prestation est de 10 jours suivant les conditions du CILSS. 22