La croissance dans les pays du Maghreb (Algérie, Maroc, Tunisie

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La croissance dans les pays du Maghreb (Algérie, Maroc, Tunisie
La croissance dans les pays du Maghreb (Algérie, Maroc, Tunisie)
Une estimation par l’économétrie des panels
Djamila BELKACEM1
Oum El Kheir MOUSSI2
Résumé
Les pays du Maghreb : l’Algérie, la Tunisie et le Maroc ont depuis la décennie 1990 connu une
évolution contrastée de la croissance et de l’emploi. En effet, même si la croissance a enregistré des
taux appréciables, la création d’emplois est restée en deçà des résultats attendus.
Les analyses portant sur les économies de ces pays ont montré des similitudes caractérisant leur
trajectoire : mise en œuvre de programmes d’ajustement structurel sous l’égide du FMI se
traduisant par une plus grande libéralisation de leur économie, engagement dans des accords pour
leur intégration à la zone de libre échange euro-méditerranéenne, négociations pour leur accession
à l’OMC et adoption de vastes programmes de réformes gouvernementaux de relance de la
croissance visant à endiguer le chômage et l’inflation.
Ces similitudes trouvent leur prolongement dans la structure de leur emploi et de leur chômage : une
tendance à la tertiarisation et à la précarisation de l’emploi et une proportion importante de
chômeurs touchant la population jeune en général et les diplômés en particulier.
Par ailleurs, dans un contexte international affecté par les retombées de la crise économique et
financière et un contexte national marqué par les mouvements sociaux politiques, le défi consistant à
créer de meilleures conditions pour une croissance génératrice d’empois sera encore plus difficile à
relever.
C’est dans ce cadre que s’inscrit notre présente problématique avec comme question principale :
quels sont les principaux facteurs qui déterminent la croissance dans ce groupe et dans quelle
mesure cette croissance est elle intensive en travail.
1
2
Maitre de conférences à l’ENSSEA
Maitre de conférences à l’ENSSEA
1
A partir de l’estimation d’une fonction de croissance en utilisant l’économétrie des panels, on
cherchera à expliquer les facteurs déterminant la croissance puis à déterminer s’il y a convergence
vers un modèle unique
Introduction
La croissance dans les pays du Maghreb (Tunisie, Algérie et Maroc), après avoir enregistré
des taux parmi les plus forts de la région de l’Afrique du Nord au cours des années 1970, a
nettement perdu de sa performance au cours des années 1990. La reprise, amorcée au
début de la décennie 2000, a certes été de bon augure, mais elle demeure modérée (entre 4
et 5%) comparativement à celle des pays émergents.
La croissance qui théoriquement
a pour corollaire la création d’emplois n’a que peu
contribué à la réduction du chômage au sein de ce groupe de pays avec des taux supérieurs
à 10% en 2011. La situation est d’autant plus grave que le chômage touche la population
jeune de la tranche d’âge [15-45 ans] et plus particulièrement celle des diplômés dont le
taux dépasse les 20% en 2010. Afin de juguler l’expansion de ce type de chômage, les
gouvernements de ces trois pays ont entamé un processus de réformes se traduisant par la
mise en œuvre de programmes d’aide à l’insertion des jeunes diplômés dans le monde
professionnel.
Ces programmes déjà entrés en vigueur ne semblent pas produire l’impact souhaité sur le
niveau de l’emploi et sa qualité et partant sur une croissance économique stable. La
majorité des emplois créés dans ce cadre relèvent certes le niveau de l’emploi sur le plan
statistique mais voilent une réalité économique qui est la précarisation de l’emploiinduite
par la forme des contrats de travail (CDD) et une sou-rémunération.
Cette situation ne favorise pas un processus d’apprentissage permanent et un cumul
d’expériences mieux à même de profiter à l’économie et à la croissance de ces pays.
L’Algérie, la Tunisie et le Maroc,bien qu’ils montrent des similitudes caractérisant leur
trajectoire de croissancediffèrent par des caractéristiques des déterminants de la croissance
et leur évolution .
2
Les déterminants de la croissance au Maroc
La croissance au Marocse caractérise par une évolution instable depuis le début de la
décennie 1990 posant des obstacles à une création régulière d’emplois. En 2011, Le taux
d’activité de la population âgée de 15 ans et plus était de 49,9 en augmentation de 12 points
par rapport à 2006. Au sein de cette population active, c’est la tranche d’âge comprise entre
15 et 35 ans qui occupe une place prépondérante avec un taux de 52% , alors que celle
dépassant les 60 ans n’est que d’environ 7%.
croissance du PIB par habitant (dollars constants 2000)
Maroc
15
10
5
2010
2009
2008
2007
2006
2005
2004
2003
2002
2001
2000
1999
1998
1997
1996
1995
1994
1993
1992
1991
1990
0
-5
-10
Source : Banque Mondiale
Par ailleurs, en 2011 le taux d’activité (15 ans et plus) dans le milieu urbain est d’environ
43% contre
58% en milieu rural. Par sexe, c’est la population active masculine qui
prédomine avec un taux de presque 75% pour les années2010 et 2011.
En matière d’emploi, la population occupée était de 10 510 000 en 2011, représentant un
taux de 44,8% contre 45,1% en 2010 soit une légère baisse qui s’explique essentiellement
par un recul de l’emploi dans le secteur de l’industrie. En effet, en 2010 et 2011 c’est
particulièrement le secteur des services (commerce et transport) qui a enregistré une
importante création d’emplois.
3
Concernant la qualification de la population active, on remarque qu’elle se caractérise par
une grande faiblesse de niveau. En 2010 et 2011, le taux d’activité de la population sans
diplôme était de 50%, celle des diplômés moyens de 44% et celle des diplômés supérieurs
de 65%. La population des sans diplômés au chômage était de 16,7% contre 4% pour les non
diplômés.
Cette situation trouve son explication dans la nature du système productif qui favorise le
développement de secteurs non productifs et à faible contenu technologique. En effet, ce
sont les secteurs du BTP et des services qui participent le plus à la formation du PIB (plus de
60%).
En ce qui concerne l’autre facteur déterminant la croissance, à savoir l’investissement,
l’analyse de la FBCF a montré que cette dernière a évolué en baisse comme le montre le
tableau suivant :
FBCF en volume (évolution annuelle au prix de l’année précédente) en %
Année
9,7
14,3
11,5
2,6
-0,7
Source : Haut commissariat au Plan, Maroc
La FBCF au cours de cette période a surtout été induite par les secteurs du BTP et dans une
moindre mesure les services. Le secteur du BTP a toutefois été marqué par une baisse de
son taux de croissance de la FBCF (même mode calcul que le tableau) en passant de 9,2%
en 2008 à 2,7% en 2010 tout en occupant la première position. Le secteur industriel quand à
lui a connu un fort fléchissement de son taux qui est passé de 14,7% en 2008 à -5,3 en 2010.
La faible attention accordée à ce secteur en matière d’allocation des ressources va se
traduire
indéniablement par une baisse de sa performance et par ricochet de sa
contribution à la croissance.
Les déterminants de la croissance en Tunisie
A l’instar des autres pays soumis à l’analyse, la croissance en Tunisie s’est caractérisée par
l’instabilité de sa croissance tirée essentiellement par lesecteur des services dont les
4
retombées de la crise économique mondiale et les manifestations sociales l’ont lourdement
affecté.
croissance du PIB par H($US constants 2000) Tunisie
10
8
6
4
2
2010
2009
2008
2007
2006
2005
2004
2003
2002
2001
2000
1999
1998
1997
1996
1995
1994
1993
1992
1991
-2
1990
0
Source : banque Mondiale
La croissance a enregistré un taux de - 0,7% en 2011 contre 3% prévue initialement (selon
les données de la Banque Mondiale). Parmi les autres secteurs qui concourent
habituellement à la formation du PIB, les secteurs non manufacturiers et les services ont été
les moins performants durant cette année dont les taux de croissance étaient négatifs.
Parmi les facteurs déterminant la croissance, l’emploi mesuré en termes de taux global
d’activité n’a pas subi de changements notables depuis 2005.
La population active occupée par contre a connu une légère hausse en 2010 (2,45% )
relativement à 2009 (1,37%) permettant une baisse peu significative du aux de chômage.
Année
Population active totale ( en milliers )
Taux global d’activité ( en %)
Population active occupée ( en milliers )
Taux de chômage ( en %)
5
2005
2006
2007
2008
2009
2010
3359.1 3434.6 3521.7 3603.8 3689.2 3769.2
45.5
45.6
45.8
46.2
46.5
46.9
2928.5 3004.9 3085.1 3155.4 3198.9 3277.4
12.9
12.5
12.4
12.4
13.3
13.0
Source : Institut National de Statistique de la Tunisie
Par niveau d’instruction (voir tableau ci-dessous), la répartition de la population active
occupée montre que ceux ayant le niveau du supérieur occupent une faible proportion avec
seulement 16,2% en 2010 alors que les analphabètes et ceux ayant le niveau du primaire
occupent un taux avoisinant les 50%.
Répartition de la population active occupée selon le niveau d’instruction
2005
Analphabète
14,3
2006
13,6
2007
12,7
2008
2009
2010
11,9
11,5
11,0
Primaire
36,9
36,6
36,9
36,6
35,6
Secondaire
35,7
36,3
36,2
36,7
37,3
Supérieur
Total
13,1
13,5
14,2
35,6
37,2
14,815,6 16,2
100,0100,0 100,0 100,0 100,0 100,0
Source : Institut National de Statistique de Tunisie
En matière de chômage, c’est cependant la population diplômée du supérieur qui est la plus
impactée avec un taux de 33% du total des chômeurs alors que celle des analphabètes est
seulement de 4,4%
L’analyse de l’autre facteur déterminant la croissance en l’occurrence le capital, son
estimation à travers la FBCF montre une baisse du taux de croissance de la FBCF en passant
6
de 9, 3% ( 2009 / 2008)3 à 8,3% ( 2010/2009). La structure de la FBCF montre que le secteur
privé participe plus à la formation brute du capital en Tunisie avec un taux de 56% en 2010
et de 57% en 2009 .
Evolution de la FBCF en MDT courants
Désignation
Formation brute de capital fixe
2008
2009
2010
13001
14 206
15387
-
Secteur public
5018
6165
6616
-
Secteur privé
7983
8041
8771
-
Taux d’investissement brut
23,5
24,2
24,3
Source : Banque Centrale de Tunisie.
La Tunisie est parmi les pays faisant l’objet de cette étude, le seul pays avoir à avoir une
structure de la FBCF dominé par le secteur privé.
Les déterminants de la croissance en Algérie
La croissance en Algérie est largement tributaire du secteur des hydrocarbures qui
participe à raison de plus de 45% dans la composition du PIB, suivi par le secteur du
commerce et services et du BTP. Cette dépendance vis-à-vis d’un secteur dont l’offre est
principalement déterminée par la demande étrangère rend l’économie algérienne très
sensible aux fluctuations des prix mondiaux des hydrocarbures.
3
La FBCF est mesurée à prix courants.
7
croissance du PIB par H($US constants 2000) Algérie
10
8
6
4
2
-2
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
0
Source : Banque Mondiale
Le secteur du commerce et services a connu une expansion rapide à la faveur de l’ouverture
commerciale et de l’ouverture du secteur financier aux banques privées, à partir des
années 1990. Pour le BTP, sa croissance est essentiellement due à la mise en œuvre à partir
de 2001 des programmes de relance économique financés sur fonds publics.
Concernant le facteur emploi, en 2010 la population active est estimée à 10 812 000
individus avec un taux d’activité des personnes dont l’âge est de 15 ans et plus de 41,7%. La
population active occupée de 9 735 000 personnes soit un taux d’occupation de 27,2%. Par
secteur d’activité ce sont les secteurs du commerce (55%) et du BTP (19%) qui absorbent la
majorité de l’emploi.
L’emploi par niveau de qualification fait ressortir des taux d’occupation importants pour les
niveaux d’instruction allant du premier palier au secondaire. Le taux d’emploi du supérieur
n’est que de 39,6 %.
8
L’emploi par niveau de qualification
Niveau de qualification
Taux d’emploi
Sans instruction
21,3
Primaire
42,7
Moyen
44,4
Secondaire
40,4
supérieur
39,6
Source : Office National de Statistique, Algérie
A l’instar Maroc et de la Tunisie, c’est la population ayant un niveau supérieur qui est le plus
touchée par le chômage avec un taux de 21,4% en 2010, plus accentuée chez les femmes
(33,6%) que chez les hommes (11,1%) alors que la, alors que celle n’ayant aucun diplôme est
de 7,1%.
Comme nous l’avons relevé précédemment, l’emploi des jeunes se caractérise surtout par sa
précarité avec un taux de 80,4% travaillant comme salariés non permanents dont 38,5% ont
perdu leur emploi en moins d’une année.
En matière d’investissement, l’évolution de la FBCF en Algérie, bien que son taux de
croissance ait baissé de presque 4 points passant de 18,6% en 2009/2008 à 14,5 % en
2010/2009, reste tout de même
élevé. La composante principale de la FBCF est
l’investissement public lié aux dépenses d’infrastructures de base inscrites dans les trois
derniers plans quinquennaux de développement lancés depuis 2001.
L’investissement privé en Algérie demeure très faible avec une participation de 6% en 2006.
Cette situation s’explique par la concentration de l’activité du secteur privé dans des
créneaux rentables mais non demandeurs de gros équipements (commerce et services) , le
climat des affaires étant malsain dans les autres créneaux qui pourraient devenir attractifs
si les pouvoirs publics levaient certaines contraintes.
9
Estimation du modèle
Présentation des données
Nos données sont à fréquence annuelle et couvrent la période allant de 1980 à 2009 dans les
trois pays du Maghreb soit 30 observations par pays. Les données sur les variables
proviennent de la banque mondiale, et de l’organisation internationale du travail. Les
variables utilisées sont l’emploiEMP,(taux d’activité),le taux de scolarisation du
secondaire(SCOL), le stock de capital (STO)que nous avons estimé et le produit intérieur brut
par habitant (PIB).
Méthodes d’estimation :
Il s’agit de tester ici l’existence d’effets individuels et leurs spécifications, la présence d’auto
corrélations dans les erreurs d’hétéroscédasticité.
Si nous supposons une uniformité dans le temps et au niveau des individus (les pays),
économétriquement cela revient à supposer que notre modèle peut se mettre sous la forme
suivante pour les trois pays du Maghreb :
(
)
(
)
(
)
(
)
Si nous supposons que les erreurs suivent une loi Normale (
), le modèle peut être
estimé par la méthode des moindres carrés ordinaires. Cette spécification signifie que les
coefficients sont identiques pour les trois pays du Maghreb.
S’il existe des effets individuels propres à chaque pays, on introduit dans le modèle une
constante propre à chaque pays. On suppose que les coefficients des variables sont les
mêmes pour chaque pays et que les constantes du modèle différent. Notre équation
devient :
(
)
(
)
(
)
(
)
L’estimation globale du modèle n’a pas donné de résultats significatifs ce qui laisse supposer
qu’il n’y’a pas homogénéité d’où l’introduction d’effets individuels dans le modèle et
l’estimation de la seconde équation.
Tester l’hypothèse d’homogénéité des pays revient à procéder au test suivant :
{
(
(
)
(
)
)
Sous l’hypothèse
le modèle correspond à un modèle à effets communs alors que sous
l’hypothèse contraire
d’hétérogénéité le modèle estimé est un modèle à effets
10
individuels.
Le logiciel nous donne directement la statistique de ficher avec la régression en effet fixe.
L’effet individuel
tester
est donné sous la forme
(
). Tester l’homogénéité revient à
Les résultats du test de Fisher sur notre modèle donne une statistique de Ficher(2,84) égale
à 24,47 et une p-value égale à zéro d’où le rejet de l’hypothèse
Donc on conclue à la
présence d’effets spécifiques à chaque pays.
Ces effets spécifiques pouvant être déterministes ou aléatoires fluctuant autour d’une
moyenne. Cela revient à supposer que suit une loi normale de paramètres zéro et une
variance égale à
( (
)) D’où le test suivant :
{
Le test de Breusch-Pagan donne une statistique du Khi deux égale à zéro avec une p-value
égale à un ce qui nous amène à refuser l’hypothèse d’effets spécifiques aléatoires.
Sous l’hypothèse que les variables stock de capital ,emploi, et scolarisation évoluent de la
même manière nos avons obtenu un modèle à effets individuels significatifs statistiquement.
Conclusion
L’approche par les données de panel de la croissance dans les pays du Maghreb à travers
l’estimation de la fonction de Solow élargie par intégration du capital humain, nous amène
à faire les conclusions suivantes :
-
L’hypothèse d’homogénéité dans l’estimation du stock de capital est simpliste Dans
la réalité l’évaluation du stock de capital dans les trois pays obéit à des critères
différents.
-
Les résultats obtenus confirment cette conclusion puisqu’ils font ressortir qu’un
modèle global unique n’est pas validé
-
Ceci se justifie car les trois pays même s’ils présentent certaines similitudes dans
l‘évolution de certaines variables,
comportement de leurs économies.
11
présentent des différences dans le
-
L’absence de statistiques élaborées et fiables entraine des biais importants dans les
estimations économétriques.
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Logiciel : STATA
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ANNEXE
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