devil`s pond

Transcription

devil`s pond
http://www.devildead.com
DEVIL'S POND
Titre original : DEVIL'S POND
Autre titre : DEVIL'S POND : LUNE DE MIEL EN ENFER
Année : 2003
Nationalité : Etats-Unis
Acteurs : Kip Pardue, Tara Reid, Meredith Baxter, Dan Gunther & Guy Graves
Réalisateur : Joel Viertel
Scénario : Alek Friedman, Mora Stephens & Joel Viertel
Musique : Louis Febre
cette île d'où il est impossible de capter un réseau de
téléphonie mobile. Qui plus est, elle ne sait pas nager et s'avère
terrifiée par l'eau... L'isolement va rapidement devenir
insupportable...
DEVIL'S POND : LUNE DE MIEL EN ENFER est la
première réalisation du jeune metteur en scène Joel Viertel,
lequel en écrivit dans un premier temps le scénario, puis fit
réaliser des story-board pour convaincre d'éventuelles
compagnies de production de lui confier la mise en scène de
son projet. En fin de compte, le long métrage se concrétise au
sein d'une structure indépendante, le film devant être distribué
par Artisan.
L'action a la particularité de ne mettre en scène que deux
personnages, à savoir Mitch et Julianne, jeunes mariés passant
leur voyage de noces sur une île isolée. Ces rôles sont donc
confiés à de jeunes comédiens : Mitch est joué par Kip Pardue,
dont la carrière s'oriente ces temps-ci avant tout vers le cinéma
indépendant américain, au gré de titres comme LES LOIS DE
L'ATTRACTION, THIRTEEN, AMERICAN CRIME ou
GLAMORAMA. La nouvelle épouse est interprétée par Tara
Reid, relativement connue des amateurs de fantastique pour
des apparitions dans des films d'horreur comme URBAN
LEGEND ou, plus récemment, ALONE IN THE DARK et
THE CROW : WICKED PRAYER. Elle s'est surtout fait
connaître pour ses nombreux rôles dans des films américains
pour adolescents, en particulier des oeuvres pseudo
"sulfureuses" (SEXE INTENTIONS, SEXE ATTITUDES...)
ou des comédies grivoises (AMERICAN PIE, AMERICAN
PARTY...).
Julianne et Mitch ont tout pour être heureux. Ils sont jeunes.
Ils sont beaux. Ils viennent de se marier et ils vont faire leur
voyage de noces dans une cabane coupée du reste du monde,
sur une petite île en plein milieu d'un lac superbe. Pourtant,
une tension sourde apparaît rapidement entre les deux
tourtereaux. Julianne finit par avouer se sentir mal à l'aise sur
DEVIL'S POND base donc son suspense sur l'isolement, et
aussi sur l'agoraphobie, la présence pesante des grands
espaces. Alors qu'il se déroule dans un site a priori ouvert,
garant de libertés, son cadre fastueux va en fait s'avérer une
dangereuse prison dans laquelle les deux jeunes mariés vont
finir par s'affronter. Nous avons affaire à un thriller
psychologique, un huis clos au cours duquel la tension monte
progressivement, jusqu'à ce que l'horreur, la violence et la
cruauté fassent progressivement leur apparition...
Le sujet s'avère donc classique, qui nous replonge dans la
tradition de suspense dans lesquels des jeunes épouses se
trouvent confrontés à des nouveaux maris moins bienveillants
que prévus. Un sujet classique vu dans des thrillers gothiques
tels que HANTISE de George Cukor, REBECCA de Hitchcock
ou LE CHATEAU DU DRAGON de Mankiewicz. Et l'on
pourrait aussi citer SOUPCONS de Hitchcock, dans lequel
Cary Grant paraîtra un mari bien inquiétant aux yeux de Joan
Fontaine. Ou plus récemment LES NUITS AVEC MON
ENNEMI dans lequel Julia Roberts est traquée par un mari
violent ; ou encore, le champion toute catégorie de la terreur
matrimoniale : LE BEAU-PERE interprété par Terry O'Quinn,
lequel se remarie à la chaîne pour systématiquement assassiner
ses nouvelles épouses !
Nous sommes donc devant un sujet classique, légèrement
renouvelé par son décor naturel, décor qui permet à ce titre de
lorgner doucement vers le survival. En effet, nous nous
trouvons dans une région sauvage du Montana ayant déjà
accueilli des tournages prestigieux tels que ceux de la ghost
story romantique ALWAYS de Steven Spielberg ou du western
LA PORTE DU PARADIS de Michael Cimino. L'emploi de
ces paysages naturels apporte à cette petite production une
ampleur souvent spectaculaire et garantit des images d'une
grande beauté, baignées par la lumière translucide et éclatante
de cette contrée montagneuse.
Qui plus est, nous apprécions une mise en scène souvent
Les textes contenus dans ce document sont la propriété de DeVil Dead ( www.devildead.com - [email protected] )
Page 1 sur 3
dynamique, mobile, sachant gérer l'équilibre entre la
claustrophobie, l'enfermement, et l'impression de grandeur
émanant des vastes espaces entourant nos mariés. Certaines
séquences de suspense sont correctement menées, parvenant à
provoquer quelques moments de réelle tension.
coquasses... Nous avons ensuite affaire à sept minutes de storyboard commenté par Joel Viertel et le dessinateur David
MacAdoo, lesquelles ne s'avèrent pas réellement
passionnantes. Enfin, le disque propose la bande-annonce de
quatre films distribués ces jours-ci par Metropolitan.
Et pourtant... Et pourtant... Nous ne pouvons pas vraiment
dire que nous avons passé un excellent moment devant cette
LUNE DE MIEL EN ENFER. Tout d'abord, le travail
d'écriture laisse dubitatif. Certes, il gère intelligemment la
progression de la tension, ainsi que la succession des
révélations. Mais pour se faire, il use et abuse
d'invraisemblances rédhibitoires. Cette pauvre Julianne paraît
bien tarte. Elle ne semble vraiment pas s'être beaucoup
renseigné sur l'homme qu'elle a épousé ! Surtout, son rapport
phobique à l'eau est à géométrie variable, tout particulièrement
lorsque le dénouement du récit s´approche. Nous n'en dirons
toutefois pas plus pour ne pas gâcher la surprise aux
spectateurs...
Malheureusement, le disque a l'inconvénient de nous les
infliger d'office, dès le lancement du disque ! Le fait que nous
puissions les fuir au moyen de la touche "Menu" de notre
télécommande n'excuse pas cette très déplaisante méthode de
marketing agressif !
Si on compare son contenu à celui du disque américain, le
DVD Metropolitan se distingue par la perte de deux
commentaires audio : un assuré par Joel Viertel et ses deux coscénaristes Alek Friedman and Mora Stephens ; l'autre effectué
par les producteurs J. Todd Harris et Craig Davis Roth.
Néanmoins, ce disque américain ne propose ni version
française, ni sous-titres d'aucune sorte, contrairement au
disque Metropolitan...
Enfin, le point le plus faible du métrage s'avère sans doute la
médiocrité du jeu de ses deux acteurs principaux. Ce qui est
tout de même une grosse faiblesse pour un film tournant
totalement autour d'eux ! Kip Pardue paraît bien fluet et léger
quand il s'agit de donner dans le psychotique. Ses grimaces
évoquent plus le Matthew Lillard de SCOOBY-DOO que
l'Anthony Perkins de PSYCHOSE ! Tara Reid est
effroyablement mauvaise, semblant se ficher du film comme
de l'an 40 et multipliant les tics les plus lourds (yeux levés au
ciel, mordillement de la lèvre inférieure, plissage des yeux)
pour suggérer l'inquiétude ou l'angoisse. Tout cela est
rapidement exaspérant, d'autant plus que le couple qu'ils
forment nous paraît totalement improbable. En plus, aucun des
deux personnages ne provoque ne serait-ce qu'un début de
sympathie chez le spectateur !
Emmanuel Denis
DEVIL'S POND est donc un film bien passable, une petite
production
formellement
défendable,
mais
qui,
malheureusement, ne parvient pas à renouveler son sujet,
plombé qu'il est par la médiocrité de ses acteurs et les
imperfections de son écriture. Il sortira directement en DVD
américain, chez Artisan, en 2003, avant d'arriver en France en
2006, chez Metropolitan.
Ce disque français propose une excellente copie de
DEVIL'S POND, proposée en 1.78, avec 16/9. Si quelques
rares plans sombres peuvent trahir de légers signes de
compression, le reste du film est réellement parfait. La
photographie s'avère d'une qualité tout à fait étonnante pour
une petite production indépendante. Du beau travail...
La bande-son est disponible ou bien dans un doublage
français mixé en 5.1, ou bien dans la version originale, elle
aussi en 5.1 d'origine, avec un sous-titrage français imposé.
Dans les deux cas, les résultats sont d'un bon niveau, sans
chercher particulièrement à être innovants ou impressionnants.
Pour les suppléments, nous retrouvons des bonus inclus sur
le disque américain. Ainsi, nous pouvons consulter cinq scènes
coupées ou alternatives, avec ou sans commentaire du metteur
en scène (accompagné par deux autres intervenants non
identifiés). Des scènes tout à fait anecdotiques et très courtes,
toutefois...
Plus intéressant est le making of de 28 minutes qui revient
sur la production de DEVIL'S POND : LUNE DE MIEL EN
ENFER, de la construction de son décor à son dernier jour de
tournage. Un document bien conçu et assez riche en passages
Les textes contenus dans ce document sont la propriété de DeVil Dead ( www.devildead.com - [email protected] )
Page 2 sur 3
Spécifications de l’édition DVD chroniquée
Editeur : Metropolitan
Zone : 2 - France
Format Disque : Simple face/Double couche
Durée : 89 minutes
Format d’image : 16/9 - 1.85
Format(s) sonore(s) : English (Dolby Digital 5.1),
Francais (Dolby Digital 5.1)
Sous-titrage(s) : Francais
Liste des bonus de l’édition DVD chroniquée
• Making Of (28mn42)
• Scènes coupées (avec ou sans commentaire audio)
• Le Chasseur et sa Proie (0mn52)
• La Boîte à Pilules (1mn06)
• La Dispute (0mn52)
• Double Jeu (0mn50)
• Les Clefs du Pick-Up (0mn25)
• Story-boards (6mn34)
• Bandes-annonces
• Serial Noceurs
• Nouvelle-France
• Control
• Polyester
Les textes contenus dans ce document sont la propriété de DeVil Dead ( www.devildead.com - [email protected] )
Page 3 sur 3