the devil`s hand

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THE DEVIL'S HAND
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Titre original : DEVIL'S HAND, THE
Année : 1962
Nationalité : Etats-Unis
Acteurs : Neil Hamilton, Linda Christian, Robert Alda, Ariadna Welter, Gene Craft & Jeanne Carmen
Réalisateur : William J. Hole Jr.
Scénario : Jo Heims
Musique : Allyn Ferguson & Michael Terr
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William J. Hole est un nom qui ne provoque aucune vague :
ni de délire cinéphile, ni de remontrance particulière. Il fait
partie de cette innombrable clique de réalisateurs anonymes
ayant œuvré dans les décades 1940 à 1970 dans la série B,
voire Z et à la télévision. Hormis THE DEVIL´S HAND, il a
commis un mélange de film d´horreur et de dragster avec
GHOST OF DRAGSTRIP HOLLOW (disponible chez MGM
dans la collection Midnite Movies) ou encore un film de
gangster avec Stuart Whitman, HELL BOUND. Le reste
appartient au passé télévisuel américain, coincé entre SUPER
JAIMIE, PEYTON PLACE et le pilote du spin off de MA
SORCIERE BIEN AIMEE, TABITHA.
Rick Turner (Robert Alda) est obsédé par le rêve d´une jeune
femme nommée Bianca (Linda Christian) qu´il retrouve sous la
forme d´une poupée dans un magasin. Accompagné de sa
fiancée Dana (Ariadna Welter), il entre dans le magasin tenu
par le mystérieux Francis (Neil Hamilton)et découvre que sa
femme est également présente sous la forme d´un poupée. Il
finit par entrer en contact avec Bianca et tombe sous le charme
d´une jeune femme appartenant à un culte païen.
Petit cours de généalogie façon cinq degrés de séparation à
la Kevin Bacon : Linda Christian n´est autre que la sœur
d´Ariadna Welter (inoubliable dans le fameux BRAINIAC).
Ariadna Welter, de par son mariage, est devenu la tante de
Romina Power. Cette dernière devint célèbre après son mariage
et ses films avec l´acteur/chanteur Albano… qui engagèrent
Linda Christian pour leur film L´ORO DEL MONDO en 1968
jouant le rôle de la mère de Romina Power. Mais Robert Alda,
dans tout cela ? Il n´est autre que le père de l´acteur Alan Alda.
Mais Robert Alda est un acteur médiocre (surtout ici) et il
s´employa dans sa fin de carrière à jouer les utilités et bouchetrous, notamment dans les scènes d´exorcismes retournées pour
caviarder LISA E IL DIAVOLO de Mario Bava devenu pour
l´occasion LA MAISON DE L´EXORCISME. Film dans
lequel il tourne donc avec Silva Koscina, héroïne du giallo 7
SCIALLI DI SETA GIALLA réalisé par Sergio Pastore.
Cinéaste italien qui co-signa un autre giallo DELITTI en 1987 ,
avant-dernier film de… Linda Christian. On s´amuse
beaucoup, n´est-ce pas ? Mais revenons à cette main du diable.
La main du diable… on ne la remarque pas une seule
seconde. Présente sur l´affiche et au générique, elle brille par
son absence tout au long du métrage. On nage pourtant en plein
vaudou, sous la menace d´un dieu maléfique, de sorcellerie
démoniaque... Mais impossible de mettre la main sur cette
main. Diable, aurions-nous été blousés ? Heureusement que le
film possède la bravitude d´être court (71 mn) et d´aller droit à
l´essentiel : le héros est en train de se faire ensorceler, il aime
ça et va aller jusqu´à plonger dans les affres de l´indicible pour
sauver sa bien pâle fiancée énamourée et soumise. Car la
femme qui s´éveille au désir, c´est le mal !
On en arrive à la cérémonie… Ah, cette cérémonie ! Tout
d´abord, le nom du dieu : Gamba. Et ce n´est pas une crevette,
ce dieu. Gamba exige une danse lascive perpétrée par une
jeune femme de couleur. Les cultes satanico-païens sont
toujours animés par des gens de couleurs, d´ailleurs. Ce sont
les années 60 qui veulent ça, sans doute avec le lot de
fantasmes que nourrissaient le continent africain et les caraïbes
à propos des pratiques occultes. Le film demeure d´ailleurs
étrangement teinté d'un racisme tranquille, tant les personnes
non blanches sont directement reliées au culte, donc au mal. Le
joueur de bongos, les danseurs, l´infirmière, certains couples
dans l´assistance… Il ne manque qu´un serviteur asiatique et…
attendez... il y en a un ! THE DEVIL´S HAND affiche donc
complet à ce rayon.
Revenons à la cérémonie. Là aussi, on est en pleine
Samaritaine car on y trouve de tout. Séduction, sexualité,
sacrifice, sorcellerie… toutes les mamelles du bis sixties (dont
nous sommes toujours fan) sont étalées. Rajoutez une pointe de
vaudou, des décors cheap et on y est. En effet, quoi de plus
facile pour masquer le manque de moyens : des rideaux. Il y en
a partout sur le décor de la cérémonie sacrificielle. Et comme le
film est en noir et blanc, aucun raccord ni différence de couleur
ne se révèle facilement. Ainsi peut commencer la danse à la
gloire de Gamba «le dieu diabolique du mal» (dixit le maître de
cérémonie, Neil Hamilton, pas encore happé par la série
BATMAN).
Ce qui reste extraordinaire là-dedans, ce sont les pouvoirs
dont disposent les membres du culte qui leur permettraient de
posséder le monde. Mais non, ils préfèrent le pouvoir sexuel et
un peu d´argent. Peut-être devons-nous remercier le scénariste
(Jo Heims, l´auteur de UN FRISSON DANS LA NUIT et
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BREEZY) pour son manque d´imagination et d´ambition, le
budget ne l´aurait en effet pas supporté. Le scénario sombre
jusqu´au bout dans une facilité déconcertante et une
incohérence totale : les pouvoirs infinis du maître ne lui
permettent pas d´échapper à un final tout feu tout flammes (il
faut en effet finir le film). Mais les forces du mal veillent dans
l´au-delà, et le faux happy end nous met en garde contre la
séquelle qui rode – et qui ne verra d´ailleurs jamais le jour.
de Woody Woodpecker (horriblement flou et aux couleurs
lavasses), des publicités d´époque et deux films annonce. En
tous cas une ambiance qui colle parfaitement au film proposé,
THE DEVIL´S HAND étant lui aussi le témoin oublié d´un
temps révolu, où les frissons qui nous paraissent aujourd´hui
désuets étaient monnaie courante. Pour peu que l´on soit très
indulgent, le DVD de THE DEVIL´S HAND permet de passer
un moment agréable.
Heureusement, le film tente de nous offrir autre chose
qu´une banale mise en image du script, auquel cas notre texte
aurait déjà du s´arrêter il y a trente lignes. Comme nous l´avons
déjà indiqué, Robert Alda ne possède pas un éventail de jeu
très développé comparé à Linda Christian. Actrice au charme
réellement vénéneux. Elle diffuse un érotisme discret dans son
déshabillé vaporeux et légèrement transparent. Une simple
mimique, un sourire et le regard débordant de sensualité
indiquent déjà beaucoup de trivialité. Sa simple présence
mérite à elle seule la vision de THE DEVIL´S HAND.
Quintessence de la femme fatale du début des années 60, elle
inspire la lascivité. Tout du moins tout ce qui pouvait paraître
comme tel en 1962. Inoffensif et visuellement peu risqué, THE
DEVIL´S HAND représente le pinacle de ce que le cinéma de
Drive In pouvait supporter en culte païen, sacrifice humain et
érotisme quasi-adultérin. Car il s´agit bien de possession
sexuelle dont on parle ici ! il n´y a qu´à voir la scène
d´abandon à la 55ème minite où Bianca lache le verre qu´elle
tient à la main, emportée par le désir qui la submerge au
moment où Rick recouvre son décolleté plongeant dans une
étreinte passionnée. Ami(e) lecteur(trice), sens-tu la chaleur qui
monte en toi ? Imagine alors la tension dans les voitures où les
spectateurs regardaient le film en plein air !
Francis Barbier
D´un point de vue technique, le film reste sur une ligne
droite. Aucun accroc, aucun risque n´est pris pour choquer
directement le public. A la 32ème minite, nous assistons au rite
sacrificiel : une couronne circulaire émaillée d´épées pointant
vers le bas qui descend vers sa victime. Idée géniale (reprise
d´ailleurs par Clive Barker dans LORD OF ILLUSIONS), mais
le balsa tremblote trop pour donner l´illusion d´un glaive
d´acier ! Autre scorie : à la 58ème minute, l´accident de voiture
puis, deux images plus loin, son explosion proviennent de deux
stock shots différents en provenance d´autres films que nous
n´avons pu hélas identifier. Le budget très bas n´aurait pas
permis de telles extravagances en direct devant la caméra.
Seules demeurent les apparitions floutées et brumeuses de
Bianca dans les rêves du héros. William J. Hole se tire de cette
situation de manière correcte, très (trop ?) télévisuelle. : à
savoir fonctionnelle et conventionnelle.
Le transfert a été réalisé à partir d´une copie 35 mm (et non
pas à partir du négatif). Cela se voit à plusieurs reprises, par
exemple au changement de bobine (à 18mn57) : deux disques
noirs apparaissent à quelques images d´écart en haut à droite. Il
manque également quelques images ça et là. Mais il faut
reconnaître que le télécinéma est de toute beauté. Joli piqué,
beau contraste, même si le film n´est pas éclairé d´une main de
maître, il n´empêche que le grain est quasi absent. Le son
demeure lui aussi réussi vu le matériau d´origine. Un mono sur
deux canaux agréable, aux dialogues facilement audibles et à la
musique claire. Très peu de bruits de fond donnent à cette
bande son un niveau plus qu´honorable.
Pas de bonus relatif au film et pas d´accès aux chapitres de
l'oeuvre mais là aussi un complément de programme à
l´avenant de MADMEN OF MANDORAS, film commercialisé
dans la même boîte que THE DEVIL'S HAND. A savoir un
esprit Drive In où le métrage est complété par un dessin animé
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