monologue 2012 dossier au 11 javnier

Transcription

monologue 2012 dossier au 11 javnier
MONOLOGUE SANS TITRE
De DANIEL KEENE
Traduction : Séverine Magois – Editions Théâtrales 1999
Avec : Herve Guilloteau
Musique : Federico Pellegrini, Eric Pifeteau
Machines et régie : Jonathan Seilman
Durée : 50 mns
GROSSE THEATRE - 27 av. de la Gare Saint-Joseph - 44 300 Nantes / T. 02 28 23 60 24
Association META JUPE / SIRET 414 736 728 00042 / APE 9001 Z / Licence 2 - n°2 - 1044042
[email protected] / www.grossetheatre.com
« Pas grand-chose à dire juste une carte postale pour te montrer la vue
que j'ai sous les yeux je suis allé faire pas mal de grandes balades juste
histoire de sortir de là où je loge ma chambre est comme une cellule
de prison je t'aime »
Extrait de Monologue sans Titre de Daniel Keene, traduction Séverine Magois,
Editions Théâtrales 1999
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LUI
Du foyer de jeunes travailleurs où il a posé son sac, Matthew, un homme de la quarantaine, écrit à son
père. Il a décidé de faire sa vie. Tourner la page d’un passé vraisemblablement lourd. Ce qui signifie
pour lui comme pour la plupart des gens de trouver un travail, un appartement et tomber amoureux.
Cette nouvelle vie ne sera pas celle qu’il avait envisagée.
Matthew la décline, dans une succession de lettres – qu’il n’adresse bientôt plus à son père, et d’aveux
bouleversants laissant clairement penser qu’il s’agit d’une déposition.
Il évoque le boulot puis le manque de boulot, les stages de formation qui forment à chercher du boulot,
l’isolement parce que pas de boulot égale pas d’argent et cette femme avec qui les choses se sont mal
passées.
Mais dans ce Monologue sans titre, la tragédie va bien au-delà du drame social et sentimental. Le véritable
échec de Matthew, c’est de finir par croire à la fatalité. Les chiens ne font pas des chats et le malheur est
une maladie génétique.
Comment faire quand le fardeau est trop lourd ? On dit qu’il n’est jamais trop tard. Jolis mots quand
l’enfance a mal fait son travail. Que les blessures, quelles qu’elles soient, ont verrouillé la tête et les
jambes à perpète.
Ce n’est pas qu’une question de trop tôt ou de trop tard qui cloue le jeune homme à sa chaise. Qui
l’empêche de trouver un travail et de faire des rencontres. Qui l’amène à frapper cette femme et à
demander à la police si c’est grave.
Papa s'il te plaît tu peux venir ici ? Un cri sans réponse. Le vieux n’a jamais répondu à ses lettres. Salop ?
Pourquoi ? Après tout, Bambi s’est sauvé tout seul. L’ignorance est un fléau.
Dans Monologue sans titre, on n’est pas chez Disney. L’existence ne se déroule pas au beau milieu d’une
clairière. Une société violente crée des individus violents. Au mieux des laborieux.
Les mots de Daniel Keene viennent du creux. Sa poésie naît du silence. Elle recentre. Eloigne du
bavardage langagier du monde et du dispersement. Et touche au plus intime.
L’australien parle plus simplement d’histoires « première pression à froid », comme l’huile.
Gare aux brûlures.
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MOI
Il y a dix ans, Daniel Keene et Séverine Magois, traductrice, m’ont confié une quinzaine de pièces
courtes dont le Monologue sans titre. A l’époque, je ne l’ai pas retenu pour un spectacle que j’avais
intitulé Ni perdus ni retrouvés. Le Monologue sans titre est une pièce tellement singulière qu’elle ne pouvait
pas faire partie d’un montage.
En octobre 2011, l’association culturelle de la campagne où je suis né m’a invité à participer à un
weekend festivalier. Je suis passé chez mes parents et j’ai lu L’éclaireur, le journal local. Ils parlaient de
moi. « L’enfant du pays demain soir à la salle du pré clos ». Sur le moment, j’ai eu très peur et voyant
mon père soulignant qu’il y avait de quoi, j’ai repensé au Monologue…
J’ai couru acheter un jogging Adidas blanc, une casquette Bora Bora chez Kiabi et je suis retourné chez
mes parents. Ma mère faisait son brushing - elle le fait toujours la veille - et mon père lisait un bouquin
sur Charles De Gaulle. Je me suis installé dans la cuisine et j’ai commencé à apprendre le texte. Une fois
seulement, ma mère me dérangea pour m’informer qu’un de mes anciens copains d’école avait étranglé
sa femme la semaine dernière. J’ai dû répondre « ça arrive » et j’ai repris l’apprentissage du texte. Une
fois au point, j’ai contacté Federico et Eric pour leur demander de me rejoindre le lendemain, avec
leurs instruments.
Le samedi, la météo était clémente et je me suis dit que c’était dommage de jouer à l’intérieur de la
salle. J’ai rapidement convaincu l’organisation du plein air, sous l’enseigne de la mairie.
Federico et Eric sont arrivés et nous sommes allés répéter dans l’herbe. Why don’t you play with the boy ?
est devenu le thème récurrent du spectacle.
J’ai eu la vision d’un chien de chasse un peu enragé, attaché au loin derrière les spectateurs, qui
aboierait de manière aléatoire pendant la représentation. J’ai appelé Gaétan qui s’est pointé avec Lucifer.
Et nous avons joué. Dans la lumière blanche et verte. D’un disco laser qui parfois dessine des étoiles.
Ecrire un personnage est un acte d’amour. L’aimer peut suffire à le jouer.
Hervé Guilloteau
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DANIEL KEENE
Né en 1955 à Melbourne, Daniel Keene écrit pour le théâtre, le cinéma et la radio depuis 1979.
Cofondateur et rédacteur de la revue Masthead (arts, culture et politique), il a également traduit l'œuvre
poétique de Giuseppe Ungaretti.
Daniel Keene grandit dans une famille modeste. Il évolue durant sa jeunesse dans une Australie en
pleine effervescence intellectuelle, celle de la nouvelle vague qui a donné naissance dans les années 1970
à des auteurs comme David Williamson ou Jack Hibberd. Passionné de lecture, imprégné d’auteurs
comme Beckett, Ionesco, Arrabal, Handke ou Horvàth, son œuvre rend hommage, de manière
pudique et poétique, à une humanité ordinaire, prise dans l’étau du quotidien.
Entre 1997 et 2002, il met régulièrement en scène ses propres pièces avec la compagnie qu’il crée avec
Ariette Taylor, le Keene/Taylor Theatre. Il remporte le Louis Esson Prize for Drama (Victoria
Premier’s Literary Awards) en 1989 pour Silent Partner et en 1998 pour Every minute Every hour every
day.
En France, on le découvre en 1995, par une lecture de Une heure avant la mort de mon frère au Théâtre du
Vieux-Colombier. Suivront de nombreuses créations françaises de ses textes : Silence Complice en 1999
au Théâtre National de Toulouse dans une mise en scène de Jacques Nichet, Toutes-Âmes au Théâtre
Varia de Bruxelles en 2002 dans une mise en scène de Marcel Delval, Objet perdu au Théâtre de la
Commune d’Aubervilliers en 2006 dans une mise en scène de Didier Bezace.
Hervé Guilloteau rencontre l’auteur en 2002 et compose le spectacle Ni perdus ni retrouvés.
L’œuvre de Daniel Keene est publiée pour l'essentiel aux éditions Théâtrales, est traduite et représentée
en France et sur l'ensemble des territoires francophones par Séverine Magois.
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L’ÉQUIPE
Hervé Guilloteau
En 1998, il débute la mise en scène avec la création de L’héritage de Bernard-Marie Koltès puis de
Peepshow dans les Alpes de Markus Köbeli en 2000. En 2002, il compose le spectacle Ni perdus ni
retrouvés avec l’auteur australien Daniel Keene. Cette même année, il découvre Les Frères Robert de Arne
Sierens. C’est comme acteur qu’il participera à la création française de la pièce sous la direction de
Johan Dehollander, en France et en Belgique. Il est également distribué dans les créations d’Yvon
Lapous, du Théâtre du Loup : Buffet froid de Bertrand Blier en 2007, Le retour d’Harold Pinter en 2008.
De 2003 à 2006, il s’associe à Rémi de Vos, avec qui il réalise trois spectacles : Code bar, Ma petite jeune
fille et Occident. En 2007, il met en scène La loi des pauvres gens avec Jackie Berroyer. En août 2008, il
présente Monologue sans titre de Daniel Keene dans sa version anglaise au festival «Some French Friends»
à Tucson/Arizona. En 2009, avec Yasmin Rahmani, il conçoit un spectacle à caractère
autobiographique baptisé My Way.
Artiste associé au TU-Nantes et au NTA (Centre Dramatique National d’Angers), Hervé Guilloteau a
initié en septembre 2009 un travail de recherche théâtrale baptisé « Grosse Labo ». Ce travail a abouti à
deux spectacles : La victoire en mars 2010 et Kill the cow en novembre 2011. Il a récemment travaillé
avec Nadia Xerri-L, auteur et metteur en scène de L’instinct de l’instant créé au Havre en février 2011. Il
prépare Crepe Town, un film/spectacle pour l’été 2012, en collaboration avec le réalisateur Didier
Poiraud, dans le cadre du Voyage à Nantes.
Federico Pellegrini
Il est le chanteur de French Cowboy et l’ancien leader de The Little Rabbits. Il a signé la bande
originale de Atomik Circus réalisé par Didier et Thierry Poiraud. Il a enregistré avec Helena Noguerra
l’album Dillinger Girl et Baby Face Nelson. Son dernier album (Isn’t My Bedroom) A Masterpiece est sorti en
février 2010.
Federico Pellegrini collabore avec Hervé Guilloteau depuis la reprise américaine de Monologue sans titre
de Daniel Keene (festival Some French Friends, Tucson-Arizona, août 2008). Il a participé à toute
l’expérience Grosse Labo.
Eric Pifeteau
Musicien depuis 1988, il est le batteur des Little Rabbits jusqu'en 2005, puis des French Cowboy. Il est
aussi leader de Rock Roll and Remember et joue entre autres avec Katerine, Jeanne Cherhal, Françoise
Breut.
Parallèlement, il a organisé les tournées en France de Pork Torta et Bob Log III en 1999, le festival
« We Got Cactus Tour » en 2005, « Some French Friends » en 2008 à Tucson Arizona avec 30 artistes
nantais (musique, théâtre, cinéma, art contemporain, gastronomie, architecture).
Il est également programmateur de la « Black House » depuis 2007 et participera à Crepe Town cet été.
Jonathan Seilman
Interprète et musicien multi-instrumentiste, il joue dans diverses formations (The Patriotic Sunday,
Birds Are Alive,…) et sort son premier disque sous le nom de « This Melodramatic Sauna », …et les
fleurs éclosent à l'ombre en 2005. Il compose la musique de plusieurs courts-métrages. Pour le théâtre, il
travaille avec Marine de Missolz, Maxime Mestre et le collectif nantais Hall 3. Il collabore avec le
photographe Arnaud Théval pour le projet Underfire et plus récemment pour la bande son du livre
audio Pas Dieu Possible écrit par Sylvain Chantal et lu par Luis Rego. Il prépare actuellement un
ciné-concert avec Fabien Proyart, musicien-bruiteur, photographe et travaille avec Hervé Guilloteau
comme musicien et technicien sur le Monologue sans titre.
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DISPOSITIF
Ce n’est pas un concept. Le vide tient lieu de décor. La lumière éclaire le vide. Le personnage (plein)
est au centre de ce vide.
La musique est jouée en direct. Voix, guitare, batterie, machines. C’est l’orchestre d’un acteur. Placé en
fond de scène. Un ampli sert de chaise.
Monologue sans titre peut se jouer partout. Dans des théâtres, des scènes rock, des médiathèques, des bars,
des musées, chez l’habitant, en extérieur,…
Le dispositif que nous proposons se veut léger techniquement, non figé mais adaptable à toute
configuration. Nous souhaitons privilégier autant que possible une proximité au public qui permette
d’engager une parole sensible.
Monologue sans titre, c’est une équipe de 4 personnes qui voyage avec son matériel dans un véhicule et
n’arrive la veille que si la distance l’impose.
PRODUCTION
Production : Association meta jupe / Cie Grosse Théâtre
Monologue sans titre création
- les 23 et 24 juin 2012, à Couëron (banlieue Nantes), manifestation « Le Jardin Singulier »
- Avant-premières au printemps 2012 sur Nantes (calendrier en cours)
- Disponible en tournée à partir de juin 2012 – Conditions financières et techniques sur demande.
Grosse Théâtre est conventionnée par le conseil régional des Pays de la Loire, le conseil général de
Loire-Atlantique et la ville de Nantes et reçoit le soutien ponctuel de la Drac des Pays de la Loire, via
les aides à la production dramatique.
Hervé Guilloteau et la compagnie Grosse Théâtre sont artistes associés au TU-Nantes et au
NTA-Centre Dramatique National d’Angers pour la saison 2009/10, 2010/11 et 2011/12.
Contact
Christelle Guillotin
T. 02 28 23 60 24 – P . 06 75 03 17 42
[email protected] / www.grossetheatre.com
Grosse Théâtre - 27 av. de la Gare Saint-Joseph – 44 300 Nantes
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EXTRAITS DE PRESSE
Kill the cow
C’est en se coltinant à la chair de ses comédiens, qu’il crée. Un travail expérimental dans lequel il confie
les obsessions de son cerveau à sa troupe, en une myriade de petits tableaux. Cela donne un grand
poème visuel, mélancolique et loufoque, drôle aussi. Le public passe par le kaléidoscope des émotions
d’un cauchemar (ou d’un rêve ?) éveillé de la troupe. Un beau moment de théâtre.
OUEST-FRANCE Angers 16 novembre 2011
La Victoire, les doigts dans le nez, d’Hervé Guilloteau
La Victoire, étape finale de l’expérience Grosse Labo initiée au TU, ce sera, et c’est, tout cela. Un
grand foutoir d’histoires pas drôles mais très drôles qui se connectent ou déconnectent. Des
instantanées de cerveau, une immersion dans les obsessions et névroses de chacun. Des histoires qui
n’ont pas plus de fin que nos conversations. La Victoire n’est pas un “spectacle de merde” comme dit dans le sublime monologue de fin emprunté à
François Beaune. Elle est ce qui reste du théâtre après un incendie. Sain. Guilloteau peut courir. Il
gagne haut la main “l’échec victorieux à raconter son histoire”. Qui excelle dans l’art de maîtriser
l’espace et le temps, jamais vides, et comédien irradiant quand il intervient. La Victoire, c’est aussi celle
de ces comédiens - des fidèles de Guilloteau ou Lapous - qui n’ont jamais été aussi bons et justes, avec
une mention spéciale émotion au What the matter with your Rock ? de Nina Simone repris par
Federico Pellegrini.
Véronique Escolano - OUEST-FRANCE 27 novembre 2010
La loi des pauvres gens de Sylvain Chantal / Jackie Berroyer : total foutraque
La loi des pauvres gens est un Ovni qui mérite quelques avertissements : public féru de dramatique ou
dramatiquement rigide, âmes sensibles, hypocon-driaques et patients suivis en « conothérapie »,
s’abstenir ou tenir… En revanche, lecteurs de Charlie Hebdo, fanatiques du total foutraque, adeptes de
Jackie Berroyer, de blagues de potaches, d’humour à la Nuls et d’absurde, de live et de pensées qui
partent en live, venir et revenir car chaque jour, le texte varie, avarie. Le spectateur se marre. A l’ouest,
il prend le sens de l’humour, sans interdit qui le fait passer du coq à l’âne, du poney à l’alcool de
chemise ou du fémur…
Véronique Escolano – OUEST-FRANCE / 17 janvier 2008
Occident de Rémi de Vos
Occident tend vers la sociologie : un facho alcoolique refait chaque soir la même scène à sa compagne.
Occident a tout de la tranche de vie glauque. Au sortir du Flandres ou du Palace, IL s’en prend à ELLE:
« putain, salope, je vais te tuer », etc. Un rituel qui est leur façon à eux d’exister ensemble. Hervé
Guilloteau évite de se moquer des personnages. Gilles Blaise et Yvette Poirier interprètent des monstres
dont nul ne peut dire qu’ils lui sont étrangers. D’autant que les spectateurs du Café de la Danse sont
partie prenante : clients d’un bistrot-quartier général des électeurs du Front. De quoi rire jaune.
René Solis – LIBERATION / 15 février 2007
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