Sujet externe 2014 sans Mot de passe
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Sujet externe 2014 sans Mot de passe
MINISTERE DE LA JUSTICE Direction de la protection judiciaire de la jeunesse CONCOURS POUR LE RECRUTEMENT EDUCATEURS DE LA PROTECTION JUDICIAIRE DE LA JEUNESSE CONCOURS EXTERNE SUR EPREUVES Epreuve d’admissibilité : Rédaction d’une note ayant pour objet d’analyser une situation éducative ou familiale, d’en dégager la problématique et de proposer les solutions permettant d’y répondre. (Durée : 4 heures – coefficient 4) SUJET : Vous êtes éducateur(trice) à l’UEMO de Grenoble Sud. Vous assurez le relais de Mme TALAN (éducatrice) pour le suivi de Dimitri GEORGES. Dans le cadre de la convocation du mineur devant le juge des enfants, vous devez adresser au magistrat un rapport éducatif en vue de l’audience de mise en examen. Pour cela, vous déclinerez un projet éducatif argumenté à partir de votre analyse de la situation familiale, personnelle, et du parcours judiciaire du mineur. Vous veillerez à décrire votre implication directe dans ce projet. Documents Document 1 : Ordonnance de placement sous contrôle judiciaire du 2 juin 2013. Document 2 : Rapport éducatif de MJIE du 12 novembre 2013. Document 3 : Schéma des liens familiaux. Document 4 : Rapport psychologique de MJIE du 12 novembre 2013. Document 5 : Ordonnance aux fins de placement provisoire du 15 juillet 2013. Document 6 : Note d’information dans le cadre du Contrôle Judiciaire du 15 décembre 2013. Document 7 : Note d’information du 21 janvier 2014. NB : Il convient de ne faire figurer dans votre réponse aucune identification, aucun signe distinctif, ni sur la feuille principale ni sur les intercalaires éventuels (nom, initiales, indication de lieux ou de services, même fictifs…) conformément au principe d’anonymat. Toute copie remise en contradiction avec ces instructions est passible de nullité. Nombre de pages (y compris celle-ci) : 21 pages 1 Document 1 : COUR D'APPEL DE GRENOBLE TRIBUNAL POUR ENFANTS DE GRENOBLE CABINET DE M. BRUNO MARTIN JUGE DES ENFANTS ORDONNANCE DE PLACEMENT SOUS CONTROLE JUDICIAIRE MINEURS de 13 à 16 ANS N° DU PARQUET : 1242700048 N° AFFAIRE : 3/24/32 Procédure correctionnelle Le 2 juin 2013, Nous, M. Bruno MARTIN, juge des enfants au tribunal de grande instance de Grenoble, étant en notre cabinet, vu la procédure concernant M. GEORGES Dimitri né le 12 août 1999, à TOURS (INDRE ET LOIRE) de GEORGES Carlos et BASTIAN Murielle Nationalité française Domicile 13 avenue de la république – 38000 GRENOBLE Mis en examen ce jour pour : - avoir à GRENOBLE, le 27 mai 2013, en tout cas sur le territoire national et depuis temps non couvert par la prescription, commis une atteinte sexuelle avec violence, contrainte, menace ou surprise sur la personne de GEORGES Julien en l'espèce après l'avoir ceinturé, mis à plat ventre sur le lit et une main sur la bouche, avoir pratiqué sur lui des attouchements de nature sexuelle avec cette circonstance que les faits ont été commis sur un mineur de moins de 15 ans, Julien GEORGES né le 12/10/2001. Vu l'ordonnance du 2 février 1945 et notamment l'article 10-2, Vu les articles 137 et suivants du code de procédure pénale, Vu les réquisitions du procureur de la République en date du 1 juin 2013, Attendu que la personne mise en examen encourt une peine d'emprisonnement correctionnelle supérieure ou égale à 5 ans. 2 Attendu que la personne mise en examen a fait l'objet d'une ou plusieurs mesures éducatives prononcées en application des dispositions des articles 8, 10, 15, 16, et 16 bis ou d'une condamnation à une sanction éducative ou à une peine ; Attendu que le placement sous contrôle judiciaire du mineur - s'impose en ce qu’il convient d'éviter le renouvellement de l'infraction, de préserver la victime, d'éviter toutes pressions compte tenu du caractère familial des faits et d'une certaine répétition de ce type de comportement. PAR CES MOTIFS : Plaçons sous contrôle judiciaire la personne mise en examen qui sera astreinte à respecter les obligations suivantes: - Art. 138 1° - Ne pas sortir sans autorisation préalable des limites territoriales suivantes : - territoire national - Art. 138 5° - Se présenter à compter du 10 juin 2013 - 1 fois par mois à la gendarmerie de son lieu d'hébergement - Art. 138 6° - Répondre aux convocations de l'autorité ou de la personne désignée ci-dessous: - P. J. J STEMOI de l'Isère - Art. 138 9° - S'abstenir de recevoir, de rencontrer ou d'entrer en relation de quelque façon que ce soit avec les personnes suivantes: - Julien GEORGES - Art. 138 10° - Se soumettre, le cas échéant, sous le régime de l'hospitalisation, aux mesures d'examen, de traitement ou de soins qui seront décidées par le praticien de son choix, notamment - Présenter toutes justifications relatives à l'application de ces mesures dans un délai de 1 mois - Art. 138-14 – Ne pas détenir ou porter une arme et, en conséquence, remettre au greffe de ce tribunal, contre récépissé, les armes dont il est détenteur. - Se soumettre aux mesures de protection, d'assistance, de surveillance et d'éducation confiées à un service de la protection judiciaire de la jeunesse ou à un service habilité, en l'espèce le STEMOI de l'Isère, mandaté à cette fin par nous. 3 - Suivre de façon régulière une scolarité ou une formation professionnelle jusqu'à majorité. Désignons P.J.J STEMOI de l'Isère pour assurer l'application des dispositions et pour veiller à l'exécution des obligations prévues à la présente ordonnance, et désignons M. le commandant de la brigade de gendarmerie de LA TOUR DU PIN pour veiller à l'application des dispositions prévues par la présente ordonnance. Le juge des enfants 4 Document 2 : RAPPORT DE MESURE JUDICIAIRE D'INVESTIGATION EDUCATIVE PENALE concernant : GEORGES Dimitri né le 12 août 1999 actuellement placé à l'UEHD de l'Isére 46 avenue de l'Eygala 38700 CORENC dont la mère madame BASTIAN Murielle réside : 13 avenue de la république 38000 GRENOBLE dont le père monsieur GEORGES Carlos réside : 102 rue Rancy 37000 TOURS Ordonnance de M.J.I.E. de M. MARTIN, Juge des Enfants en date du 15/06/2013 N° Parquet : 1242700048 N° Affaire : 3/24/32 ************************ Origine de la Mesure: Une mesure de liberté surveillée provisoire et un contrôle judiciaire ont été ordonnés par M. MARTIN, juge des enfants, cab. N°3, à l'encontre de Dimitri GEORGES le 2/06/2013 pour des faits d'agressions sexuelles commises par Dimitri sur son demi-frère Julien (12 ans). Après une première rencontre avec la mère de Dimitri et l'éducatrice en charge de l'AEMO judiciaire, nous avons sollicité une Mesure Judiciaire d'investigation éducative pénale afin de pouvoir étudier la situation de ce jeune adolescent sous un double regard éducatif et psychologique. Cette mesure a été ordonnée le 15 juin 2013. Conditions d'exercice de la mesure : La mesure d'Investigation a pu se réaliser dans de bonnes conditions. Madame BASTIAN, mère de Dimitri s'est rendue disponible pour nous rencontrer, au service ainsi qu'à son domicile. Nous avons également pu nous entretenir avec Valentine CHAMARD, la demi-sœur de Dimitri ainsi qu'avec monsieur GEORGES Carlos brièvement. Nous avons rencontré les professionnels de l'ITEP (éducateurs, assistante sociale, psychologue, médecin psychiatre) qui accueillent et travaillent avec Dimitri depuis septembre 2012. Nous avons également travaillé en lien avec les professionnels de l'UEHD (éducateurs, psychologue) ainsi qu'avec M. et Mme LEMAIRE qui reçoivent actuellement Dimitri dans le cadre de son placement en famille d'accueil. Depuis l'instauration de l'obligation de soins, nous sommes également en contact avec le Dr HENRI, pédo-psychiatre auprès du CHU de GRENOBLE (maison des ados de LA TOUR DU PIN). Enfin, Dimitri a été rencontré à plusieurs reprises seul ou lors d'entretiens impliquant sa mère, sa sœur ou encore madame LEMAIRE. Nous l'avons également associé à une activité collective (visite du site d'ORADOUR SUR GLANE et atelier d'écriture relatif à cette visite) sur deux jours afin de pouvoir l'observer avec ses pairs. Histoire familiale : Nous avons reconstitué l'histoire familiale autour de madame BASTIAN, mère de Dimitri. Cette 5 histoire, un peu complexe est retracée dans un arbre généalogique joint au présent rapport. Nous nous autorisons à mentionner ici certains éléments de détail qui nous paraissent importants dans la compréhension de la situation de Dimitri GEORGES. Madame BASTIAN Murielle, est née le 4 novembre 1969 en NORMANDIE, elle est actuellement âgée de 44 ans. Ses parents ont divorcé lorsqu'elle était âgée d'environ 2 ans. Au moment de cette séparation, madame est restée à la garde de sa mère madame DURASSE Françoise. Elle nous explique que cette dernière n'était en fait pas en capacité de s'occuper d'elle en raison de son activité de prostitution. Elle l'a donc tout naturellement confiée à sa propre mère madame DURASSE Micheline. Au bout de quelques mois, la grand-mère confie à son tour la petite Murielle à sa tante Nicole DURASSE, épouse GAILLARD. Cette dernière est mariée, elle a 6 enfants. Ils accueilleront également par la suite Jacqueline DURASSE, jeune sœur de Nicole. Madame nous explique que son père s'est remarié, qu'il a eu trois autres enfants, Fanny, Karl et Dorothée. Pendant quelques années, elle s'y est rendue chaque année pour Noël puis les relations se sont distendues. Madame BASTIAN Murielle sera élevée par sa tante et son oncle jusqu'à l'âge de 17 ans. Elle nous confie que c'est une période très douloureuse pour elle, en effet, depuis l'âge de 9 ans et jusqu'à son départ de la famille à 17 ans, son oncle monsieur GAILLARD Daniel a abusé d'elle. Durant toutes ces années elle explique que sa tante, madame GAILLARD Nicole, aurait fait semblant de ne rien voir. Selon elle, sa jeune sœur, Jacqueline DURASSE a été elle aussi victime de cet homme. Une tante de madame BASTIAN, témoin de son malaise (désinvestissement scolaire, repli sur soi, état dépressif) lui propose de venir s'installer dans les environs de TOURS, au service d'une dame qui vient de perdre son mari et qui cherche une employée de maison. Madame BASTIAN saisi cette opportunité pour fuir son agresseur. Cette femme, madame LOUVIN Josiane, deviendra sa « mère de cœur » et veillera sur elle. C'est encore le cas aujourd'hui. A l'âge de 18 ans, elle rencontre un homme de 21 ans son aîné, Bernard CHAMARD. Cet homme est maçon, à cette époque, il vient de sortir de prison, il aurait assassiné son beau-père. Madame LOUVIN est plutôt hostile à cette union, néanmoins, pour pouvoir continuer à veiller sur Murielle, elle fait aménager un appartement au rez-de-chaussée de sa maison pour accueillir le couple. Ensemble, ils ont un fils, Florent, né le 12/10/1987. Monsieur CHAMARD Bernard se montre rapidement violent. Au bout de 4 ans, madame BASTIAN cherche à le quitter mais elle n'y parvient pas seule. Pour cela, elle trouve le soutien du fils de ce dernier, monsieur Jimmy CHAMARD, qui a des comptes à régler avec son père depuis que ce dernier a assassiné son grand-père maternel. Madame BASTIAN parvient, grâce à cette aide, à se séparer de Bernard CHAMARD et s'installe en couple avec Jimmy CHAMARD. Ils se marient et donnent naissance à une fille, Valentine CHAMARD, née le 17/11/1993. Madame BASTIAN Murielle évoque sa relation avec Jimmy CHAMARD comme ayant été un moment positif de sa vie, elle le décrit comme très gentil et attentionné. Pourtant, assez rapidement, elle souhaitera le quitter pour des raisons relatives à leur intimité sexuelle. Madame évoquera avec nous qu'elle ne supportait plus les comportements régressifs et enfantins de monsieur dans leur intimité. Le couple restera marié durant trois ans puis madame quitte Jimmy et s'installe avec un homme de la communauté des gens du voyage, Martial FOURNET, dit « Jo », déjà père de deux enfants avec sa compagne Isabelle. Au bout de quelques semaines, Florent, alors âgé d'une dizaine d'années demande à retourner vivre chez madame LOUVIN, il ne supporte pas la vie en caravane. Madame BASTIAN accède à sa demande et Florent restera vivre chez madame LOUVIN chez qui il est encore aujourd'hui, une adoption simple a d'ailleurs été réalisée cette année. Auprès de monsieur FOURNET, les choses ne sont pas très simples pour madame BASTIAN. En effet, cet homme est relativement violent, il a un mode de vie particulier et tient à faire cohabiter sur le camp sa compagne Isabelle, la mère de ses enfants ainsi que madame BASTIAN. Madame accepte cette situation et Dimitri BASTIAN voit le jour le 12 août 1999 (il ne sera pas reconnu par son père). Néanmoins, la vie auprès de monsieur FOURNET est difficile et madame décide, tout en gardant une relation avec lui, de s'installer dans un appartement en dehors du camp. Madame évoque avec nous des violences conjugales, mais aussi un contexte pornographique 6 important, des comportements sexuels qu'elle jugeait particuliers et hors normes, des tentatives de monsieur FOURNET de la prostituer, du proxénétisme avec d'autres femmes. Dimitri est âgé de 1 an lorsque madame décide de mettre fin à sa relation avec monsieur FOURNET. Pour ce faire, elle doit fuir la région car il refuse qu'elle parte. Elle s'installe dans un Mobil-Home en Normandie avec Dimitri, Valentine reste une année avec son père avant de les rejoindre, Florent reste chez madame LOUVIN. En Normandie, elle rencontre très rapidement monsieur Carlos GEORGES. Il est divorcé, sans enfant. Le couple se marie, Dimitri est légitimé par le mariage. Ensemble ils auront deux enfants Julien né le 12 octobre 2001, et Océane née le 11 juillet 2005. Madame BASTIAN se rend compte rapidement que monsieur GEORGES lui ment sur son histoire, elle dit de lui qu'il est « mythomane et cleptomane ». Néanmoins, elle a trouvé auprès de lui une stabilité familiale. Elle estime qu'il est un bon père et c'est pour elle une raison suffisante pour rester avec lui. Elle s'adapte donc à la personnalité particulière de son mari. Après la naissance d'Océane, monsieur GEORGES est renvoyé de son travail pour vol, la famille doit quitter la Normandie, ils décident de venir s'installer à CLAIX près de GRENOBLE. A cette période, Dimitri est très difficile, il est agité à l'école (CE1) et madame ne parvient plus à le gérer à la maison non plus. Sur sa demande, un premier placement (administratif) intervient, il est confié à la MECS La Colombine d'octobre 2006 à juillet 2007. Au sein de l'établissement, Dimitri n'est pas gérable, le placement prend fin sur demande de l'institution. Monsieur GEORGES est embauché à la mairie de CLAIX mais, là encore, il vole dans la caisse et est licencié. La famille retourne en catastrophe sur TOURS et s'installe au rez-de-chaussée de la maison de madame LOUVIN. La famille vivra ainsi jusqu'en 2010. Madame BASTIAN ne supporte plus son mari, elle demande le divorce et revient vivre à CLAIX en cours d'année, hébergée par un ami qui se trouve être son compagnon actuel monsieur Pascal DALOI. Elle amène avec elle Océane, Julien et Valentine, Dimitri quant-à lui reste chez madame LOUVIN pour la fin de l'année scolaire (CM1). Au bout de quelques jours, elle sent Julien et Océane malheureux et accepte qu'ils retournent chez leur père. Elle reste donc seule à CLAIX avec Valentine. La place et l'histoire de Dimitri : Au moment de sa naissance, Dimitri BASTIAN est élevé par sa mère et son père biologique. Au bout de quelques mois, madame quitte monsieur FOURNET et Dimitri est séparé de son père qu'il ne reverra plus pendant une dizaine d'années. Installé en Normandie, Dimitri fait connaissance de monsieur GEORGES qui va le reconnaître, lui donnant ainsi son nom. Il dit qu'il l'élèvera comme son fils. Après la naissance de Julien et Océane, le comportement de monsieur GEORGES change et les relations entre Dimitri et son « père » se tendent et deviennent conflictuelles. Dimitri explique que monsieur GEORGES faisait des différences entre ses enfants naturels et lui. Il était devenu « méchant », Dimitri évoque des violences verbales, des brimades mais aussi des coups. A la même période, le comportement de Dimitri se dégrade à l'école maternelle, Dimitri se montre violent avec ses camarades. Un suivi psychologique est amorcé. Dès l'arrivée de la famille à CLAIX (38) les difficultés de comportement s'accroissent à la maison comme à l'école. C'est dans ce contexte qu'intervient le premier placement à la maison d’enfants à caractère social « La Colombine », sur demande des parents. Au retour de Dimitri en famille en juillet 2007, les dysfonctionnements familiaux n'ayant pas été travaillés, les difficultés reprennent à l'identique. La période qui s'ensuivra, après que la famille a rejoint TOURS, sera plus calme. En effet, la famille vit auprès de madame LOUVIN qui offre un cadre éducatif adapté. Dimitri s'installe à cette période au premier étage de la maison avec madame LOUVIN et Florent, c'est elle qui se charge de son éducation, du suivi de sa scolarité. Le reste de la famille vit au rez-de-chaussée. 7 C'est durant cette période que Dimitri rencontre « par hasard » son père biologique, monsieur Martial FOURNET. Ils font connaissance et Dimitri est accueilli au sein de sa « famille » pour faire la connaissance de ses demi-frères et sœurs : Bella (18 ans), Dylan (15 ans), Brenda (11 ans) et Byron (6 ans). Il rencontre également à cette occasion sa « belle-mère », Isabelle. Petit à petit, Dimitri est accueilli sur le camp des gens du voyage, d'abord à la journée, puis pour des week-ends, enfin pour des vacances durant l'été 2010. Dimitri revient sur CLAIX en septembre 2010 pour rejoindre sa mère après que cette dernière a quitté monsieur GEORGES et demandé le divorce. Elle est hébergée chez son nouveau compagnon monsieur DALOI Pascal avec Valentine. Il effectue son CM2 à l'école du Faubourg et cela se passe bien, en revanche, à la maison, c'est « l'enfer » : Dimitri est violent avec sa mère, il ne reconnaît plus son autorité et les choses se crispent aussi avec le compagnon de cette dernière. Le couple décide de vivre chacun de son coté, madame demande de l'aide et un second placement administratif se met en place à la MECS du Château des Jonques en juillet 2011. En août 2011, Dimitri agresse sexuellement une jeune fille au Château des Jonques, le placement prend fin et madame récupère son fils. Monsieur FOURNET propose à madame BASTIAN de récupérer Dimitri pour « faire un essai ». Dimitri part donc faire sa rentrée de 6ème à TOURS chez son père biologique. Durant cette période, Dimitri nous explique qu'il est initié à des jeux sexuels, qu'il est témoin des pratiques des membres de sa « famille », que la sexualité est pratiquée là-bas sans intimité, que le visionnage de vidéos à caractère pornographique est fréquent. Au bout de quelques mois, il est exclu du collège pour cause de violences et monsieur FOURNET le renvoie donc chez sa mère à CLAIX. A cette époque, madame vit seule, Valentine ayant emménagé avec son petit ami, Julian DALOI qui se trouve être le fils du compagnon de sa mère. Une AEMO se met en place en février 2012. Dimitri est rescolarisé au collège de CLAIX durant quelques mois avant d'être exclu définitivement suite là encore à des faits de violences sur un élève (pas de dépôt de plainte). Suite à ce renvoi, Dimitri reste sans activité durant plusieurs mois avant de faire sa rentrée en septembre 2012 à l'ITEP des Gravières. Cette scolarité lui convient, il l'investit et entre dans les apprentissages. C'est dans ce contexte qu'intervient l'agression sexuelle qui lui est reprochée le 27 mai 2013. Situation actuelle : Au moment de son passage à l'acte le 27 mai 2013, Dimitri vivait chez sa mère. Dans le cadre de la mesure d'AEMO judiciaire, exercée par le service du secteur associatif habilité, la question de son placement avait été abordée. En effet, madame BASTIAN était en difficulté éducative avec son fils. Dimitri ne respectait plus son autorité, il sortait à sa guise, était dans la toute puissance au domicile, allant jusqu'à bousculer sa mère. Madame BASTIAN n'a pas été en capacité de reprendre son fils chez elle après la présentation devant le juge. Elle s'en sentait incapable, tant vis à vis d'elle même et des difficultés éducatives récurrentes depuis plusieurs mois, qu'en raison de la nature de son passage à l'acte. Dimitri a donc été accueilli durant quelques semaines chez sa sœur. Sa scolarité a pu être maintenue à l'ITEP Gravières. L'accueil de Dimitri chez sa sœur s'est bien passé, ce dernier respectant sans difficulté l'autorité de cette dernière ainsi que celle de son compagnon. Durant cette période, Dimitri est très peu sorti si ce n'est pour aller à l'école. Néanmoins, cette solution était temporaire et en juillet 2013, Dimitri a pu bénéficier d'un placement pénal auprès de l'UEHD de l'Isère (le 15/07/2013), au sein d'une famille d'accueil : M. et Mme LEMAIRE à LA TOUR DU PIN. Scolarité : La scolarité au sein de l'ITEP est adaptée à Dimitri. Il a montré, ces dernières années, de réelles difficultés à fonctionner au sein d'une structure collective importante, dans le cadre d'un collège classique. A l'ITEP, on lui propose un accueil plus individualisé, ses relations avec les autres 8 peuvent être gérées avec plus de proximité. Ainsi, Dimitri a pu montrer qu'en relation individuelle, avec l'adulte, il savait se montrer respectueux du cadre, attentif, travailleur. Il aime être valorisé dans ce qu'il fait et cherche même à plaire à l'adulte. En revanche, dès que la vigilance est relâchée du fait de la prise en charge en groupe, ou durant les moments où les jeunes se retrouvent en autonomie, Dimitri retombe dans les travers qui l'ont mis en difficulté dans les établissements scolaires qui l'ont accueilli auparavant : violence, harcèlement, pressions sur les autres élèves. Les éducateurs de l'ITEP nous signalent même que Dimitri prend plaisir, dans ces moments là, à faire mal à l'autre. Nous avons pu observer ces comportements lors des deux jours d'activités collectives organisées courant août 2013 par l'UEMO. Lorsqu'il entre dans ce genre de comportement, il semble beaucoup s'amuser, s'exciter et seule l'intervention de l'adulte peut le calmer. Aussi, la prise en charge individualisée de type ITEP reste préconisée pour Dimitri. Dimitri, dans le cadre de son travail scolaire fait preuve d'une bonne efficience intellectuelle. Malgré une scolarité en dents de scie depuis plusieurs années, il parvient à appréhender les concepts sans difficulté. L'an prochain, il pourra bénéficier de stages en entreprise. C'est ce qu'il demande car il a un projet professionnel (mécanique-carrosserie) qu'il souhaite mener à bien par le biais de l'apprentissage. Relations familiales : Les relations que Dimitri entretient avec sa mère sont à l'image de leur histoire commune : teintées de ruptures, de « collage » fusionnels et de mises à distance. Depuis plusieurs mois, nous avons pu observer que madame BASTIAN avait des difficultés à maintenir une constance dans cette relation. Parfois elle ne veut ou ne peut plus le voir, parfois elle l'accueille et a du mal à se tenir à distance de lui. Dimitri a dû apprendre à composer avec cela. Madame BASTIAN prend conscience du fonctionnement qu'elle a avec ses enfants, Dimitri n'est pas le seul à être dans cette position. Elle est rassurée que Florent ait trouvé, en la personne de madame LOUVIN une mère de substitution. Concernant Océane et Julien, elle veut penser que monsieur GEORGES est un bon père pour eux, cela la déculpabilise de ne pas avoir pu ou su les garder auprès d'elle. Concernant Valentine, elle constate également qu'elle entretient une relation de qualité avec son père, ce que madame valorise. De plus, elle sait qu'auprès de son compagnon Julian DALOI sa fille a trouvé un équilibre. Elle sait sa fille heureuse en ménage. Les choses sont un peu plus compliquées avec Dimitri car ce dernier n'a pas d'autre solution familiale et a dû être pris en charge par l'extérieur. Dimitri a pourtant expérimenté toutes les solutions familiales possibles, il a vécu ponctuellement avec monsieur FOURNET, avec madame LOUVIN, avec Valentine, comme si madame BASTIAN, ne se sentant pas capable, avait essayé de lui offrir un cadre familial de substitution. C'est en tout cas ce qu'elle a tenté de faire avec monsieur GEORGES lorsqu'elle a choisi qu'il « devienne » le père de Dimitri. Elle pensait que cette reconnaissance le tiendrait à distance de monsieur FOURNET, son père biologique et de tout ce qu'il représentait de négatif voire de dangereux. Monsieur GEORGES n'a pas su être un père pour Dimitri et il entame actuellement une action en déchéance de paternité. Après avoir cru que les choses seraient possibles avec monsieur GEORGES, Dimitri est aujourd'hui dans un sentiment de rejet vis à vis de ce dernier. Il assure que la procédure en cours ne l'affecte pas, au contraire, elle lui convient. Pour madame BASTIAN, la question d'être « une bonne » mère pour son fils est très présente lors des entretiens. Elle demande de l'aide pour comprendre le processus dans lequel elle s'est engagée et pour l'aider à trouver des réponses, à se repositionner. Ce travail est important à mener avec elle, elle coopère et Dimitri ne pourra pas évoluer sans que les questions de places soient travaillées de manières plus globales au sein de la famille. Positionnement vis à vis des passages à l'acte: Des entretiens spécifiques ont eu lieu avec Dimitri concernant la question des passages à l'acte. Nous avons abordé avec lui l'agression de la jeune fille du Château des Jonques, les évènements qui ont conduit à son renvoi du collège de CLAIX, ainsi que l'agression de Julien. 9 A chaque fois, alors qu'il est présenté comme l'auteur des faits, il raconte SON histoire et fini par se décrire en situation de victime. Au château des Jonques, un autre jeune l'aurait menacé d'un couteau pour le forcer à agresser la jeune fille. Au collège, il aurait été victime d'insultes et n'aurait donc fait que se défendre. Concernant Julien, c'est ce dernier, pour jouer, qui lui aurait demandé, pire encore, lorsqu'il lui aurait demandé de continuer et de recommencer et que Dimitri aurait refusé, Julien l'aurait menacé en lui disant « si tu ne veux pas continuer, je dis tout à maman ». Concernant l'agression de Julien, Dimitri dit qu'il prend conscience des choses du fait de la procédure. Effectivement, il s'est rendu compte que son acte avait eu des conséquences judiciaires, avait entraîné un placement et l'exercice de différentes mesures pénales. C'est tout cela qui lui fait dire qu'il a fait quelque chose de mal. Il n'a pas conscience d'un traumatisme éventuellement subit par son frère car il est persuadé que Julien jouait, s'il a demandé à Dimitri de lui faire cela, c'est qu'il n'y a pas de problème. Conclusion : Madame BASTIAN, du fait de son histoire, a des difficultés à être une mère pour ses enfants. Elle n'a pas « appris » à le faire, les modèles éducatifs qui lui ont été proposés lorsqu'elle était enfant étaient soit défaillants, soit dangereux. Pourtant, elle aime ses enfants et veut le mieux pour eux. Elle a si peu confiance dans ses capacités maternelles qu'elle laisse volontiers à d'autres la charge d'élever ses enfants. Lorsqu'elle est face à eux, elle a du mal à se positionner, il y a confusion des places, elle se trouve en position de mère, mais aussi de sœur, de copine... cela induit chez ses enfants des comportements inappropriés. En révélant les abus sexuels qu’elle a subis de la part de son oncle, monsieur GAILLARD, madame BASTIAN se positionne enfin comme étant victime de ce système et entame un processus de repositionnement et de restauration. Un travail global doit être mené avec elle en ce qui concerne son histoire et l'analyse de ses choix. Si ce travail aboutit, il lui permettra de se retrouver aujourd'hui à sa place et d'agir de cette place, plus conforme, vis à vis de ses enfants et en particulier de Dimitri. Dimitri a été témoin, directement ou non, d'une multitude de dysfonctionnements dans le positionnement des adultes autour de lui. Il n'a visiblement pas pu intégrer correctement les limites. Il est, lui aussi, mal positionné vis à vis de son (ses) père(s), sa mère, ses frères et sœurs. Personne n'est vraiment à sa place et cela génère des confusions propices aux passages à l'acte qui lui sont reprochés aujourd'hui. Le 12/11/2013 Patricia TALAN, Éducatrice 10 Document 3 : GAILLARD Daniel DURASSE Micheline GAILLARD Nicole DURASSE Jacqueline Monsieur BASTIAN est décédé quand madame avait 16 ans DURASSE Françoise 1948 Prostituée Josiane LOUVIN Fanny 40 ans Mme CHAMARD BASTIAN Murielle 04/11/1969 44 ans 1 Bernard CHAMARD (+21 ans) 3 Nouvelle épouse Karl 39 ans Martial FOURNET dit Jo 1973 Dorothée 38 ans Isabelle 2 Jimmy CHAMARD 1973 Bella 18 4 5 Dimitri GEORGES 12/08/99 Dylan 15 Byron 6 Brenda 11 Florent BASTIANLOUVIN 12/10/1987 DALOI Pascal Carlos GEORGES 10/07/1964 DALOI Julian Valentine CHAMARD 17/11/1993 Julien 12/10/2001 Océane 11/07/20050 5 11 Document 4 : Rapport psychologique M.J.I.E. concernant le mineur Dimitri GEORGES Ordonnance de M.J.I.E. de M. MARTIN, juge des Enfants au Tribunal de GRENOBLE. Dimitri est un adolescent de 14 ans que nous rencontrons dans le cadre d’une Mesure Judiciaire d’Investigation Educative au pénal, ordonnée suite à la mise en examen du mineur pour « agression sexuelle » sur son frère Julien, âgé de 12 ans. Depuis la dénonciation des faits, Dimitri est placé ; il est actuellement dans une famille d’accueil du réseau d’hébergement diversifié de l’EPEI de l’ISERE. Nous n’avons eu aucune difficulté à rencontrer Dimitri et sa mère (Mme BASTIAN) au cours de cette mesure et ceux-ci se sont montrés très participatifs lors des entretiens. Nous avons également échangé avec la famille d’accueil au sujet du mineur, ainsi qu’avec l’ITEP où il est scolarisé. Nous avons donc pu mener cette mesure dans de bonnes conditions. La personnalité du mineur : Dimitri se présente à l’entretien coopérant et prolixe. C’est un jeune homme qui s’exprime bien et qui donne d’emblée à voir de très bonnes capacités d’élaboration mentale et des capacités mnésiques assez exceptionnelles. Il se situe adéquatement dans la relation, soucieux de renvoyer une image positive de lui-même, probablement dans une recherche de miroir narcissique (se voir bien considéré par la personne qu’il a en face de lui, lui permet en retour d’avoir une image de luimême suffisamment bonne), sans se montrer pour autant excessivement dépendant de l’autre dans ce contexte. En fait, Dimitri donne même à voir une personnalité très individuée par rapport à son âge. Il apparaîtra rapidement que le lien mère/fils a été vécu comme discontinu pendant toute l’enfance (des moments de rupture du lien ont eu lieu alors que le maternage pouvait à d’autres moments être satisfaisant), ce qui a entraîné chez Dimitri, précocement, une centration narcissique défensive dans le but de préserver le Moi (pour pallier aux défaillances du maternage précoce, l’enfant a développé une sorte d’hyper maturité pour s’occuper seul de lui-même). Les capacités mnésiques s’entendent aussi dans ce contexte : les moments de rupture du lien de la petite enfance tendent à créer psychiquement des angoisses de néantisation (l’enfant non-investi affectivement ne se sent pas vivre) ; développer exceptionnellement sa mémoire lui a permis la préservation de son sentiment de continuité d’existence (l’enfant garde ainsi le souvenir des moments où il est affectivement investi dans les moments où il ne l’est pas et ne se confronte ainsi pas à la néantisation). Dimitri a ainsi intégré son histoire de vie de façon remarquable chronologiquement en dépit de sa complexité, et se repère également très bien intellectuellement dans sa généalogie. En termes d’intégration psychique cependant, sa « place » dans l’ordre des générations est beaucoup moins claire ; il tend même à se positionner hors généalogie : Par rapport à la fonction maternelle : En début de mesure, Dimitri se situera dans le déni de tout lien d’attachement à sa mère, mécanisme permettant l’évitement de la menace d’abandon (s’il n’a pas besoin de sa mère, alors il ne risque pas l’abandon lors des moments de discontinuité affective) : il nous dira ainsi, dans une certaine indifférence, qu’elle ne lui manque pas du tout depuis qu’il est en famille d’accueil. Par la suite, Dimitri changera de discours en se réconciliant avec sa mère, mais là encore la question de la différence des générations sera problématique, Dimitri se comportant avec sa mère comme avec une copine, et vice versa. Dans un cas comme dans l’autre, il ne respecte pas son autorité. Par rapport à la fonction paternelle : A notre première rencontre, Dimitri enchaîne deux phrases dans lesquelles il nous dit « mon père », dans un déroulement totalement illogique, alors que son 12 discours global est rationnel et cohérent ; nous comprendrons ensuite que dans la première phrase il était question de son géniteur « Jo » et dans la seconde du père qui l’a élevé « Carlos GEORGES », les deux ayant été momentanément confusionnés psychiquement. Nous lui demanderons alors lequel il considère comme son père et il nous répondra « aucun des deux », là encore sans donner à voir de tristesse. Il insistera encore sur son sentiment d’inaffiliation en évoquant la période où il a vécu chez son géniteur, expliquant que ce dernier n’était jamais présent et qu’il n’a eu que très peu de liens avec lui ; il nous parle de cette période presque comme s’il évoquait une colonie de vacances… En ce sens, les très bonnes capacités d’adaptation de Dimitri sont symptomatiques de son fonctionnement et pas de très bon aloi. Avec notre étayage pourtant, Dimitri parviendra plus tard à lier affects et représentation de façon adéquate : il pourra ainsi nous dire sa colère envers M. GEORGES et la relier à son sentiment d’injustice face aux différences faites par celui-ci entre lui et ses propres enfants (Océane et Julien –la victime). Il ira par la suite jusqu’à évoquer de véritables maltraitances de cet homme à son égard. M. GEORGES serait par ailleurs dans une démarche de déni de paternité vis-à-vis de Dimitri et il aurait récemment clôturé le compte en banque de ce dernier, s’appropriant l’argent qu’il y avait (une trentaine d’euros) : Dimitri vit tout cela comme un abandon, sentiment qu’il combat par un rejet virulent de cet homme en retour, à tel point que nous peinons à savoir jusqu’à quel point il l’avait ou non investi affectivement avant cela. On notera aussi que pour Dimitri, les deux figures paternelles potentielles, sont défaillantes du côté de la Loi (comme nous le détaillons plus loin). Dimitri se situe dans le clivage relationnel : « l’autre » est soit investi comme « tout bon » soit comme « tout mauvais », et il peut passer de l’un à l’autre parfois assez rapidement, comme dans la relation à sa mère. Avec la famille d’accueil, Dimitri fait tout son possible pour leur plaire, même si cela n’empêche pas qu’il y teste aussi parfois les limites. Ainsi, déplaire notamment à M. LEMAIRE, lui est insupportable. Il en est un peu de même avec les services de la PJJ : Dimitri se montre très dans le lien, très sympathique vis-à-vis des adultes. A l’ITEP au contraire, Dimitri donne à voir un tout autre visage, donnant à voir dans ce contexte tout ce qu’il peut y avoir de négatif en lui, puis rejetant l’ITEP qui lui renvoie alors une image de lui-même qui lui est insupportable. Avec sa sœur Valentine, il idéalise d’abord la relation comme « toute bonne » (sa sœur est présentée comme la personne la plus importante au monde pour lui) puis, n’y ayant probablement pas trouvé tout l’apport affectif qu’il cherchait, il lui « vole » des objets, façon symbolique de s’approprier l’amour qu’elle lui refuse, sabotant par là-même une relation qu’il nous dépeint brutalement comme « finalement pas si bonne ». Il est à noter que petit, Dimitri volait ainsi des objets à sa mère. L’environnement social et familial Mme BASTIAN, sa mère Mme BASTIAN se présente à nous coopérante et dans une juste distance, mais elle nous parlera si facilement au cours de la rencontre que nous nous demanderons s’il ne lui est pas impossible de se situer dans la moindre opposition vis-à-vis de l’autre, quitte à ne pas se protéger psychiquement, dans une sorte de position de soumission à son environnement. Elle se situe dans une représentation d'elle-même très dévalorisée, mais tellement intégrée comme « normale » que ne faisant même plus souffrance ; à certains moments même, cette position d'humiliation d'elle-même apparaîtra comme légèrement érotisée dans le discours (Mme BASTIAN a conscience de ce que cela peut nous renvoyer, d'où sa discrétion sur ce processus psychique, qui pourrait être beaucoup plus important qu'il n'y paraît). Cette dévalorisation touche notamment la question de sa capacité à être mère : elle nous dira ainsi penser que Julien et Océane sont mieux chez leur père que chez elle, même si elle souffre de leur absence, car « il sait mieux s'en occuper », bien qu'elle puisse nous rapporter sur M. GEORGES des éléments qui nous permettent de douter de la question. Elle nous décrit en effet ce dernier comme ayant de grosses difficultés autour du rapport à la Loi (à l'instar de la plupart des hommes de sa vie d'ailleurs) : mythomanie, vols, arnaques diverses... ne laissant aucun doute sur la grande fragilité narcissique de cet homme. Elle évoque par ailleurs des comportements très questionnant de celui-ci envers Dimitri petit (il faisait des différences énormes 13 entre lui et ses enfants, le faisait dormir à même le sol « comme un chien », etc.). Ces comportements de Monsieur peuvent être entendus comme liés au caractère insupportable, pour cet homme rigide en terme éducatif (« militaire » dira Madame), des troubles du comportement que Dimitri avait déjà. Il n’en demeure pas moins qu’ils nous évoquent une certaine maltraitance, en tout cas psychologique. Mme BASTIAN nous dépeint dans le détail son histoire de vie (cf. rapport éducatif), histoire dans laquelle la question du sexuel et même de l'incestuel, voire de l'incestueux, est omniprésente, à commencer par les viols dont elle a été victime adolescente, mais elle se situe dans une isolation idéative (absence de liens entre les idées mise en place par le psychisme pour se protéger d'une trop grande angoisse) si extrême, qu'elle nous dira qu'elle ne comprend absolument pas d'où peuvent venir les faits de nature sexuels reprochés à son fils : « il n'y a rien de tout ça chez nous! ». Les liens avec son histoire, à elle, sont totalement impossibles ; ceux avec le père de Dimitri, le sont davantage, Madame nous demandant si une composante héréditaire peut exister puisque le père de Dimitri avait des comportements sexuels déviants, il a notamment voulu la prostituer. Les propres failles de Mme BASTIAN autour de la question du sexuel apparaissent malgré elle dans son discours notamment lorsqu'elle évoque ce qui est reproché à son fils : si elle pose les actes de Dimitri comme répréhensibles, elle semble très peu touchée affectivement par ce qu'il a agi là (pas plus touchée que lorsqu'il vole par exemple). Plus globalement il est vrai, il existe un clivage du fonctionnement psychique chez Mme BASTIAN : elle se montre capable d'une grande cohérence dans ses propos, d'un discours totalement adapté, voire même d'une certaine élaboration dans la compréhension de son vécu, pouvant verbaliser des affects adéquats, en lien avec le contenu de ce qu'elle évoque, mais par ailleurs, elle peut apparaître comme très détachée affectivement. Ce clivage donne l'impression par moments qu'elle se contredit d'un entretien à l'autre : elle se montre en fait capable de dire une chose et son contraire en fonction du contexte, du reste du discours, puisque les affects sont en fait « plaqués », pas réellement ressentis mais construits mentalement (Dimitri tend aussi à fonctionner un peu comme ça). Par exemple, elle peut se présenter elle-même comme naturellement très chaleureuse physiquement avec ses enfants, n'ayant jamais eu de difficulté à les investir bébé dans toute la dimension charnelle qu'implique la relation mère/nourrisson ; mais elle pourra dire par ailleurs avoir des difficultés avec Dimitri à être en relation, dans la bonne distance, par manque de distinction entre ce qui relève de l'affectueux et ce qui relève du sexuel. Mme BASTIAN se situe donc dans un fonctionnement psychique précaire, lui-même marqué par la carence affective et le traumatisme, et cela entrave, comme nous allons le voir, l'accès à un juste positionnement face à Dimitri. Mme BASTIAN nous explique que le père de Dimitri est sans doute le seul homme dont elle ait réellement été amoureuse (alors que c'est celui qu'il l'a le plus maltraitée), et elle a noué semblet-il, avec cet enfant issu de ce couple-là, une relation singulière. Elle nous dit pourtant avoir depuis toujours été en difficulté dans l'éducation de Dimitri, en tout cas depuis l'entrée à l'école maternelle : il n'acceptait déjà absolument pas son autorité, volait, mentait, etc. Elle nous dit être incapable de poser l'autorité vis à vis de ses enfants ; si cela ne s'est pas passé de la même façon pour ses autres enfants, c'est que d'autres ont assuré cette fonction, précise-t-elle. Il apparaîtra en fait, qu'à l'instar de ses relations aux hommes (et même d'une certaine façon dans la façon dont elle se positionne à notre égard), Mme BASTIAN est dans l'incapacité de dire « non » ; elle se soumet à l'autre, pouvant tout subir et tout supporter... jusqu'à ce que cela atteigne des degrés plus qu'insupportables et où, alors, elle fuit brutalement, elle abandonne la personne, elle brise le lien. C'est probablement là la source du sentiment de discontinuité affective qui a provoqué les carences que l'on sait chez Dimitri (quand il faisait des bêtises, elle ne posait pas de limites, supportait tout, puis à un moment donné, rejetait l’enfant). Mme BASTIAN nous dit d'ailleurs que Dimitri a pu lui verbaliser que quand elle lui laissait tout faire au domicile, il avait le sentiment qu'elle l'abandonnait, et que depuis, elle tente de changer cela. Nous constatons cependant qu'elle peine à reconnaître à son fils son statut d'enfant, tendant à établir avec lui une relation où la différence générationnelle est très nivelée (comme s'ils étaient deux copains) ; elle nous dit de lui qu'il « est très beau », évoque des conversations 14 « passionnelles » (c'est nous qui utilisons ce mot) entre eux où par exemple suite à une dispute, il lui envoie un SMS pour lui dire qu'il ne veut plus la voir et conclut par « Adieu. Bisous ». Madame nous dit que Dimitri a toujours eu du mal à accepter ses compagnons, mais il nous semble que c'est aussi elle qui les met en concurrence, à la même place : elle nous dira en effet à deux reprises : « Si je dois choisir entre Dimitri et mon compagnon, je choisirais Dimitri ». Cela ne contribue pas à l'intégration par le mineur de l'Interdit de l'Inceste, au niveau symbolique. En fait, Dimitri est « son enfant », alors que les autres semblent les enfants de leurs pères respectifs, ou encore de Mme LOUVIN en ce qui concerne Florent, en terme d'intégration psychique de la place de chacun : comme si un enfant ne pouvait pas être à la fois celui du père et celui de la mère, au niveau symbolique ; Mme BASTIAN ne semble pas accéder à une véritable triangulation relationnelle au niveau psychique et c'est la raison pour laquelle l'intervention d'un tiers dans le réel est primordiale pour faire évoluer cette situation (l'institution judiciaire a un grand rôle à jouer en tant que faisant exister ce tiers). M. et Mme LEMAIRE, famille d’accueil Dimitri a beaucoup investi la famille d'accueil. Ils ont un fils du même âge que lui, et Mme LEMAIRE nous a rapporté que Dimitri lui avait dit plusieurs fois qu'il était jaloux lorsque celui-ci faisait des câlins à sa mère, ce qui a permis que Mme LEMAIRE lui donne des explications sur la place de chacun ; cette confrontation à l'observation directe d'une juste relation mère/fils nous semble en soi susceptible d'avoir un effet quasi-thérapeutique pour le mineur. Par ailleurs, Dimitri a énormément investi M. LEMAIRE et fait tout son possible pour être bien vu par cet homme qu'il admire : celui-ci semble pouvoir constituer pour lui un support identificatoire précieux, face à la vacuité psychique de la place du père. Même aujourd’hui où, comparativement au début de mesure, Dimitri a une bonne relation à sa mère, il lui a été possible d’entendre qu’il était préférable qu’il continue à vivre à l’écart d’elle et ne la voit qu’un week-end sur deux, justement pour que leur relation puisse être positive et constructive. Dimitri se sent bien dans cette famille d’accueil et souhaite y rester. Mme BASTIAN perçoit que son fils va mieux depuis qu’il y est et elle adhère aussi à ce placement. L’ITEP A l’ITEP, Dimitri renvoie une image de lui-même beaucoup moins positive. L’établissement a pu nous le présenter comme se réjouissant du malheur des autres ou pouvant se situer dans la manipulation… Il est fort probable que Dimitri se comporte ainsi là-bas d’autant plus qu’il perçoit la mauvaise image de lui-même qui lui est renvoyée. Mais au-delà de ça, le mineur fonctionnant dans le clivage, c’est aussi parce qu’il peut projeter tout le négatif (la haine) envers une personne ou une institution qu’il peut par ailleurs bien investir la relation à d’autres personnes ou institutions et que l’on peut donc travailler sur ce second mode relationnel ou le lien est possible. Notons cependant dans ce fonctionnement que le désinvestissement affectif peut survenir brutalement, ce qui rend la situation du jeune toujours instable. Eléments de réflexion concernant les actes qui lui sont reprochés Dimitri reconnaît les actes qui lui sont reprochés sur Julien mais il tend à les minimiser et surtout à dire que c’est son frère qui le lui a demandé. Dans le clivage, cela ne l’empêche pas de verbaliser par ailleurs qu’il avait de la haine envers Julien, ou plutôt envers le père de celui-ci, et qu’il avait envie de lui faire du mal pour cela ; le fait que Dimitri reconnaisse son passage à l’acte comme un acte d’agression et non comme un acte de plaisir, est un élément de bon aloi. Cependant, alors qu’il élabore très bien psychiquement globalement, il est beaucoup plus difficile d’aborder la question des actes qui lui sont reprochés. Il semblerait que Dimitri reconnaisse qu’ils ont eu lieu mais a du mal à intégrer que c’était pleinement lui, ce jour-là, qui a agi ainsi. L’accès à la reconnaissance de sa responsabilité et donc de sa culpabilité est difficile tant elle lui renvoie narcissiquement une image dégradée de lui-même et, on peut, dans ce contexte, se demander si la mise en avant actuelle par le jeune des violences dont il aurait été victime de la part de Carlos 15 GEORGES n’est pas une façon pour lui de préférer le rôle de la victime à celui de l’agresseur, mécanisme peu constructif et qui permet peu d’évoluer. Nous avons tenté de passer outre cela pour travailler sa responsabilisation par le biais du fait que cela fait finalement plusieurs fois qu’il lui est reproché des actes à caractère sexuel (cf. rapport éducatif), sur des personnes différentes, et qu’à un moment cela doit forcément dire qu’il y est impliqué activement… Dimitri a pu le reconnaître. Un travail est possible avec lui : il a commencé mais il demeure du chemin. Le passage à l’acte du mineur s’entend par un fonctionnement familial où la question de l’inceste infiltre tout, par le fait que Dimitri n’y est pas à sa place d’enfant, et par le fait qu’il entre dans la puberté avec tout ce que cela implique au niveau pulsionnel sur un fonctionnement aussi carencé affectivement que le sien. Conclusions et propositions psycho-éducatives • L’âge de Dimitri inquiète dans le sens où ce sont des actes graves qui lui sont reprochés et qu’il est encore très jeune, mais son jeune âge est aussi son meilleur atout dans le sens où sa structuration psychique est encore très mobile et qu’une évolution favorable de son fonctionnement demeure possible avec un suivi adéquat. • Un suivi éducatif nous semble devoir perdurer, avec deux objectifs : travailler avec le mineur sur l’acceptation de sa responsabilité dans les actes qui lui sont reprochés, pour l’aider dans son processus adolescent de subjectivation, éventuellement avec un apport pluridisciplinaire psychologique travailler avec sa mère sur son positionnement d’autorité afin qu’elle puisse se situer dans un investissement affectif de son fils moins discontinu et moins distordu. En effet, Dimitri est jeune et un retour au domicile de sa mère sera peut-être un jour possible et souhaitable. Actuellement cependant, le placement en famille d’accueil nous semble le lieu de vie pour lui le mieux à même de lui apporter un étayage positif dans sa construction psychique • La question du judiciaire doit continuer d’être présente et marquée car elle fait sens pour Dimitri, elle lui pose dans le réel des limites qu’il a mal intégré psychiquement • Le suivi psychologique demeure nécessaire par ailleurs car c’est un lieu où Dimitri nous a donné à voir qu’il pouvait se situer autrement que dans le clivage, qu’il pouvait être accessible à un travail. A Echirolles, le 12 novembre 2013 Laure DONNARD, Psychologue 16 Document 5 : COUR D’APPEL DE GRENOBLE TRIBUNAL POUR ENFANTS DE GRENOBLE ORDONNANCE AUX FINS DE PLACEMENT PROVISOIRE Cabinet n° : 3 N° du Parquet : 1242700048 N° Affaire : 3/24/32 Procédure correctionnelle Le 15 juillet 2013, Nous, M. Bruno MARTIN, Juge des Enfants au tribunal de grande instance de Grenoble, étant en notre cabinet, Vu l’ordonnance du 2 février 1945 relative à l’Enfance délinquante, Vu la procédure concernant le mineur ci-après désigné : M. GEORGES Dimitri Né le 12 août 1999 à TOURS (INDRE ET LOIRE) – Mineur De GEORGES Carlos et BASTIAN Murielle Adresse déclarée 13 avenue de la république – 38000 GRENOBLE Profession : Collégien Situation de famille : Célibataire ART 81 al.7 CPP prescrit : non Nationalité : Française Condamnations : jamais condamné Mise en examen le 2 juin 2013 par le juge des enfants près le tribunal de grande instance de GRENOBLE pour : - avoir à CLAIX, le 27 mai 2013, en tout cas sur le territoire national et depuis temps non couvert par la prescription, commis une atteinte sexuelle avec violence, contrainte, menace ou surprise sur la personne de GEORGES Julien en l’espèce après l’avoir ceinturé, mis à plat ventre sur le lit et une main sur la bouche, avoir pratiqué sur lui des attouchements de nature sexuelle avec cette circonstances que les faits ont été commis sur un mineur de moins de 15 ans, Julien GEORGES né le 12/10/2001. Il ressort de la procédure et de l’audience de ce jour, les éléments suivants : Le jeune Dimitri GEORGES est mis en examen ce jour pour des faits de violences sexuelles intrafamiliales. 17 Parallèlement, à la mesure d’investigation ordonnée ce jour, afin d’être plus amplement renseigné sur le fonctionnement familial, il convient de procéder à une mesure de séparation provisoire et de confier le mineur à un établissement éducatif. Par ces motifs Confions GEORGES Dimitri à : ETABLISSEMENT DE PLACEMENT EDUCATIF DE DE L’ISERE Unité éducative d’hébergement diversifié 46, avenue de l’Eygala 38700 CORENC Accordons à Mme BASTIAN des droits de visite accompagnés, dont les modalités seront organisées par les services éducatifs. Fait à Grenoble, le 15 juillet 2013 Le Juge des Enfants M. Bruno MARTIN Copie reçue le 15 juillet 2013 : La personne mise en examen Copie reçue le 15 juillet 2013 : L’avocat Copie reçue le 15 juillet 2013 : Le représentant légal Copie adressée au Parquet le 15 juillet 2013, le greffier : 18 Document 6 : DIRECTION TERRITORIALE DE LA PROTECTION JUDICIAIRE DE LA JEUNESSE ISERE Grenoble, le 15/12/2013 SERVICE TERRITORIAL EDUCATIF DE MILIEU OUVERT DE L'ISERE Unité éducative de milieu ouvert de GRENOBLE Sud Monsieur MARTIN Juge des Enfants TRIBUNAL DE GRANDE INSTANCE Place Firmin Gauthier 38000 GRENOBLE Objet : Note d'information concernant Dimitri Georges, né le 12/08/1999 Réf. : Mesure Contrôle Judiciaire en date du 02/06/2013 N° Parquet : 1242700048 N° Affaire : 3/24/32 Notre service est mandaté dans le cadre d'une mesure de LSP, ainsi que d'un Contrôle Judiciaire. Rappels : Ces deux mesures pénales interviennent suite à des faits d'agressions sexuelles survenus le 27 mai 2013 à l'encontre de son frère Julien. A la suite de sa mise en examen, Dimitri a été placé deux jours en urgence à l'EPE de COLLONGES AU MONT D'OR (69) puis, chez sa sœur Valentine, dans l'attente d'une solution plus adaptée. Le 15 juillet 2013, il a été placé à l'EPE (UEHD) de l'ISERE dans le cadre de l'hébergement diversifié et accueilli en famille d'accueil, chez M. ET Mme LEMAIRE. D'un point de vue scolaire : Dimitri a repris sa scolarité à l'ITEP des Gravières. Il effectue les trajets en train depuis LA TOUR DU PIN les lundis, mardis et mercredis. Une fois arrivé en gare, un taxi, financé par l'ITEP l'emmène aux Gravières (à ECHIROLLES). La prise en charge scolaire se passe mieux. Dimitri est plus respectueux des règles et des personnes, adultes et jeunes. Il est motivé par les apprentissages, il a un bon niveau scolaire. La durée des trajets entre son lieu de vie et l'ITEP ont conduit l'équipe éducative à regrouper les cours sur trois jours. Les jeudis et vendredis, Dimitri reste en famille et effectue le travail scolaire fourni par l'enseignante. Ce montage semble convenir. Le placement : C'est l'EPEI de l'ISERE qui gère le placement en Famille d'accueil de Dimitri. Néanmoins, dans le cadre de nos mesures de Milieu Ouvert, nous lui rendons visite chez M. et Mme LEMAIRE. Dimitri s'est bien adapté dans cette famille. C'est une famille recomposée, les deux enfants de madame, U.E.M.O. GRENOBLE Sud 31 rue Normandie 38100 ECHIROLLES Téléphone : 04.63.12.00.29 Télécopie : 04.63.11.76.24 âgés respectivement de 13 et 17 ans vivent au domicile. Monsieur LEMAIRE, quant-à lui a une petite fille de 7 ans qu'il accueille lors de ses droits de visite. La plus grande vigilance a été demandée au couple quant-à la surveillance de Dimitri dans ses relations aux autres enfants. Tous deux sont au courant des faits reprochés à Dimitri. Il n'est jamais seul avec la petite. Dimitri respecte parfaitement les règles familiales chez M. et Mme LEMAIRE. Il aide monsieur dans son garage (mécanique auto) régulièrement et participe pleinement à la vie de famille. Relations familiales : Dimitri est en contact régulier avec sa mère et sa sœur par téléphone. Un week-end chez Valentine a pu être organisé. Madame ne souhaite pas l'accueillir à son domicile mais elle reste présente pour lui. Elle finance, grâce à une allocation MDPH, les frais de transports SNCF de son fils. Elle achète également de la vêture. Dimitri a revu monsieur GEORGES à l'occasion d'une audience civile. Ils ne se sont pas parlé. Les liens père/fils, s'ils existaient, semblent détruits. Le suivi des mesures : La mesure de MJIE a permis de recueillir de nombreux éléments de l'histoire familiale qui éclairent la situation de Dimitri. Cette mesure, exercée conjointement avec une psychologue nous a permis de mieux comprendre la problématique de cet adolescent, pris dans un système familial particulier depuis plusieurs générations. − − − − − Concernant les obligations du Contrôle Judiciaire, à ce jour : Dimitri pointe à la gendarmerie, c'est madame LEMAIRE qui l'emmène Dimitri a répondu à nos convocations Dimitri s'est abstenu de rencontrer Julien Dimitri respecte son placement Pour ce qui est de l'obligation de soins, elle est exercée, auprès du pédopsychiatre de la maison de l'adolescent de LA TOUR DU PIN. Conclusion : Les différents suivis exercés concernant ce jeune sont maintenant bien organisés entre eux. Nous ne manquerons pas de vous tenir informé de l'évolution de cette situation. Patricia TALAN, éducatrice U.E.M.O. GRENOBLE Sud 31 rue Normandie 38100 ECHIROLLES Téléphone : 04.63.12.00.29 Télécopie : 04.63.11.76.24 Document 7 : DIRECTION TERRITORIALE DE LA PROTECTION JUDICIAIRE DE LA JEUNESSE ISERE Grenoble, le 21 janvier 2014 SERVICE TERRITORIAL EDUCATIF DE MILIEU OUVERT DE L'ISERE Unité éducative de milieu ouvert de GRENOBLE Sud Monsieur MARTIN Juge des Enfants Tribunal de Grande Instance Place Firmin Gauthier 38000 GRENOBLE Objet : Note d'information concernant Dimitri GEORGES, né le 12/08/1999. Réf. : Mesure Contrôle Judiciaire en date du 02/06/2013 N° Parquet : 1242700048 N° Affaire : 3/24/32 ______________________________________________________________________________ Dans notre dernier rapport en date du 15/12/2013, nous vous faisions part de l'évolution positive de Dimitri, qui se trouve avoir été remise en cause par de récents événements. En effet, le 17 décembre, Dimitri, autorisé à sortir l'après midi, est rentré alcoolisé au domicile de sa famille d'accueil. M. LEMAIRE l'a alors réprimandé. Dimitri s'est d'abord visiblement contenu puis a violemment agressé M. LEMAIRE Celui-ci a déposé plainte à la gendarmerie et à pu produire une I.T.T de 6 jours. Dimitri, s'est enfui après son passage à l'acte pour se présenter finalement quelques heures plus tard à la gendarmerie ou il a été entendu et a reçu une Convocation Par Officier de Police Judiciaire aux fins de sa mise en examen le 8 février 2014. A sa sortie de la gendarmerie, Dimitri a intégré l’UEHC de l'EPE, dans le cadre de l’hébergement collectif, dans l’attente de l’audience à venir. Patricia TALAN, éducatrice U.E.M.O. GRENOBLE Sud 31 rue Normandie 38100 ECHIROLLES Téléphone : 04.63.12.00.29 Télécopie : 04.63.11.76.24