La marche du maître

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La marche du maître
Planche au 3° degré
La marche du maître
La démarche maçonnique :
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Est initiatique dans le sens où l’on apprend en marchant. Rien ne se découvre a priori, mais chemin
faisant, dans l’exemplarité de nos FF.°. grâce à la pratique des rites et rituels.
Elle comporte 3 degrés de base qui ne se définissent pas seulement par les outils que chacun utilise. Il
faut se garder de confondre la méthode, avec les outils de la méthode. Ce sont 3 étapes pour parvenir à
l’éveil de la conscience de soi et du monde. Pour ensuite s’engager dans l’approfondissement de cette
connaissance.
Elle vise à l’amélioration de l’homme et de la société afin de parvenir à la concorde universelle.
Les 3 degrés de base de la démarche maçonnique :
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1° L’Apprenti : Il s’agit ici d’entendre (au sens d’entendement) les concepts de base. Pour ce faire il faut
savoir se taire pour mieux entendre. En effet les concepts comme les mots ont plusieurs sens et il
convient de savoir dans quel sens on les entend. A l’instar des mots qui prennent leur sens précis dans le
cadre d’une phrase, les concepts prennent leur sens précis dans le cadre d’une théorie. Séparément les
mots et les concepts ne sont que des pierres brutes et il faut savoir les dégrossir. Le silence imposé à
l’apprenti participe de ce principe, mais il faut le faire travailler pour que ce silence ne soit pas celui du
sommeil. Ce travail d’apprenti est symbolisé par 3 pas
- 1° : ressentir (un premier pas d’appel) Au rite français le pieds droit est en avant. Le côté droit
symbolisant l’appel à la raison. Au REAA, le pieds gauche est en avant, symbolisant l’appel à la
sensibilité. Dans les deux cas, il s’agit de faire travailler l’apprenti sur ce qu’il perçoit de la vie de
la Loge, par sa sensibilité ou par son raisonnement, dans l’exemplarité de ses FF.°. Les
impressions d’initiation doivent être suivies d’autres planches d’impressions jusqu’au 1/3 du
parcours d’apprenti.
- 2° : percevoir : (un deuxième pas de transition) Il s’agit ici de faire travailler l’apprenti sur les
symboles de son grade afin qu’il en perçoive le sens, et enrichisse son bagage conceptuel. Ces
planches symboliques doivent être produites jusqu’au 2/3 de son parcours d’apprenti.
- 3° : regrouper : (un troisième pas de regroupement) Il s’agit ici de faire travailler l’apprenti sur
les aspects philosophiques que lui permettent d’envisager les outils de son grade. Il ne s’agit pas
de truffer de « maçonnismes » une planche philosophique profane et générale, mais de dégrossir
un concept philosophique précis, comme on dégrossit une pierre brute, laissant à chacun le soin
d’imaginer l’ouvrage dans lequel la pierre ainsi dégrossie pourra être insérée. Ces planches
philosophiques doivent être produites jusqu’au terme de son parcours d’apprenti.
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2° Le Compagnon : Il s’agit ici de comprendre, de prendre ensemble, dans le sens où comprendre c’est
placer chaque élément dans un tout (un système de pensées) dont on aura compris le sens et la finalité
dans un environnement externe. La tolérance ne se décrète pas, elle résulte d’un travail pour admettre
qu’il puisse exister d’autres systèmes de pensées, différents du sien. Il importe donc de déjà comprendre
le sien, pour savoir en quoi les autres seraient différents. Il faut ainsi savoir différencier pour mieux
intégrer. Ainsi le compagnon s’engage dans 3 voyages dans lesquels la parole lui est rendue : le premier
en lui-même pour apprendre à se connaître ; le deuxième, vers les autres, pour apprendre à les
reconnaître et enfin le troisième, avec les autres, pour apprendre à travailler en compagnonnage, dans le
cadre d’un projet partagé. Ce travail de compagnon est symbolisé par deux pas :
- 1° : désaxer : Il s’agit ici de faire un pas de côté, pour quitter les sentiers battus de la pensée
unique. Dans cette première moitié de son parcours de compagnon, celui-ci doit à l’aide des
outils symboliques de son grade porter un autre regard sur son entourage. Pour apprendre à
distinguer autrement ce qui lui semblait aller de soi.
- 2° Réunir : Il s’agit ici de faire un pas pour revenir dans son axe de progression, dans son
système de pensées, pour rassembler ce qui était épars. Dans cette deuxième moitié de son
parcours de compagnon, celui-ci, la parole retrouvée, doit commencer à proposer sa vision du
monde dans des planches de son choix : symboliques et/ou philosophiques.
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3° Le Maître : Il s’agit ici d’exalter et de transmettre un enseignement. Exalter signifie porter à un plus
haut degré, comme pour dépasser le sujet traiter afin de le relativiser et se faisant se dépasser soi-même.
Transmettre signifie mettre le disciple en capacité de se mettre à l’ordre, un ordre dont on lui
communique l’essence et l’essentiel ; les bases fondamentales sur lesquelles il pourra se construire.
Savoir ce qui est essentiel, savoir le transmettre, c’est là le travail du Maître. Le m ythe d’Hiram est là
pour symboliser cette élévation, cette exaltation où l’enfant devient le père, où le disciple devient le
maître. Il ne s’agit pas d’une rupture, mais d’un passage où le Maître n’existe qu’au travers des FF.°.
apprentis et compagnons qu’il conduit sur les chemins de découverte de soi et des autres. Il lui faut
savoir discerner tant les « bons compagnons », que les « bons enseignements », pour ne pas être qu’un
simple répétiteur de formules maçonniques incantatoires. La mort criminelle d’Hiram stigmatise les
mauvais compagnons qui veulent acquérir un enseignement dont ils ne sont pas dignes. Par ce crime
l’enseignement est perdu, la parole est perdue. Mais la mort d’Hiram n’est pas une fin, si les disciples
savent « relever l’enseignement du maître défunt » et singulièrement le relever par « les 5 points
parfaits ». Le mythe d’Hiram n’est pas celui d’une résurrection, mais celui d’une « révélation » à celui
qui saura « relever l’enseignement du maître défunt ». Pour l’anecdote, en grec l’expression : « révéler
ce qui était caché », se traduit par « apokaluptein » qui a donné le terme : « Apocalypse ». Ce travail de
maître est symbolisé par 3 pas :
- 1° Rechercher : Par un pas chassé du côté droit, avec un mouvement arrondi du pied, le symbole
est celui de la recherche de l’enseignement du maître, celle que firent les 9 compagnons. Ils
étaient compagnons et non des maîtres, mais ils étaient compagnons accomplis et solidaires.
Capables de voir la trace du maître, même dans la branche d’acacia que les compagnons
criminels avaient plantée sur la sépulture du maître assassiné. Il est vrai que la vérité ne se
présente pas toujours de la manière la plus agréable, elle est parfois, sinon souvent, dans ce qui
nous rebute et nous fait horreur.
- 2° Exalter : Par un pas chassé du côté gauche, avec un mouvement arrondi du pied, comme pour
enjamber la sépulture d’Hiram, le symbole est celui du relèvement de l’enseignement du maître
défunt, malgré la crainte et l’horreur qu’inspire la situation. La gravure ci-dessous du
GUERCINO (1591-1666) montre toute l’intensité de cette situation où les compagnons durent se
dépasser et exalter le meilleur d’eux-mêmes pour se livrer à cette opération.
- 3° Transmettre : Par un pas chassé du côté droit, pour se replacer dans l’axe de la marche, devant
la sépulture d’Hiram, le symbole est celui où après s’être dépassé (exalté) et ayant rassembler le
meilleur de lui-même, le F.°. est en capacité de recevoir l’enseignement du Maître par « les 5
points parfaits de la maîtrise »
La marche du Maître
La marche du Maître se compose de la marche de 3 pas de l’apprenti, suivie de celle de 2 pas de compagnon
et se termine par les 3 pas que je viens de
présenter. Il a donc l’évocation des 3
grades, et dans ce sens il convient de faire
ces pas en se plaçant à l’ordre des grades
successifs, sans tous les effectuer à l’ordre
de Maître, sans quoi leur valeur
symbolique serait amoindrie. La marche du
maître n’est ni une danse baroque, ni une
danse macabre, mais l’évocation des trois
étapes de base du parcours maçonnique.
Au terme de sa marche le F.°. est reconnu
comme maître, et à ce moment il ne fait que commencer son chemin de maître. Il le fait en sachant qu’il
poursuit un travail accompli par ses prédécesseurs. Un chemin à parcourir avec force et vigueur, où il ne
pourra pas aspirer au repos. Ce travail, d’un éternel recommencement, d’une patience opiniâtre, d’une foi
(engagement) inébranlable, est celui de l’amélioration de l’homme et de la société afin que règne enfin la
concorde universelle.
J’ai dit
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