Remise des insignes de - Les services de l`État dans la Somme

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Remise des insignes de - Les services de l`État dans la Somme
Remise des insignes de Chevalier
de l’ordre national du Mérite
à Bernard FLORIN
par M. Jean-François CORDET
Préfet de la région Picardie
Préfet de la Somme
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Montdidier
Vendredi 7 février 2014 à 18h30
Mesdames et messieurs les élus,
Mesdames et messieurs les directeurs,
Mesdames et messieurs les responsables associatifs, notamment les représentants du monde de la chasse,
Mesdames, messieurs,
Cher Bernard FLORIN,
Par décret en date du 14 novembre 2013 paru au Journal Officiel de la République française, vous avez été
nommé, sur ma proposition, au grade de chevalier dans l’Ordre national du mérite, au titre du Ministère de
l’écologie, du développement durable et de l’énergie. Quand vous m’avez demandé d’être votre recevant dans
cet ordre national, j’ai naturellement accepté avec un grand plaisir. Ce plaisir, je le partage aujourd’hui avec vos
amis, vos proches et tous ceux qui sont ce soir autour de vous. Je tiens à cet égard à saluer votre compagne
Béatrice, qui est à vos côtés.
Plusieurs raisons me rendent heureux de vous remettre aujourd’hui les insignes de chevalier de l’ordre national
du mérite.
Je suis heureux car comme vous l’a rappelé le président DAMELINCOURT, l’ordre national du mérite, institué
le 3 décembre 1963 par le général de Gaulle, est marqué par un très haut prestige, tant par l’ambition que lui a
assignée son fondateur que par la très grande qualité des personnalités appelées à rejoindre ses rangs. Les
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femmes et les hommes accueillis au sein de cet ordre témoignent tous d’un engagement profond au service du
bien public, dans tous les domaines que compte notre société.
Ensuite, je suis particulièrement heureux de saluer en vous et de mettre à l’honneur à travers votre exemple un
parcours placé sous le signe du mérite, du travail et du service des autres – en un mot, un parcours forgé dans le
sillon fertile des valeurs de la République.
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Cher Bernard, il est hautement symbolique d’honorer votre parcours ce soir ici, à la sous-préfecture de
Montdidier, incarnation par excellence de l’administration préfectorale, dans sa proximité, sa neutralité et sa
permanence. Ce bâtiment, qui a connu les affres de la Première guerre mondiale et fut reconstruit dans les
années 1920 dans un style français dit « tricolore », héberge en effet depuis l’origine une administration qui a
connu deux monarchies, deux empires et quatre républiques. Il est donc tout à fait symbolique de vous honorer
dans la maison de l’Etat, tant votre parcours est tout entier placé sous le signe du service de ce dernier.
Né le 15 février 1951 à Doullens, vous grandissez et faites vos études dans ce département, marqué par l’histoire
et par l’exemple des hommes qui y ont servi la France. Dans votre enfance, vous trouvez d’ailleurs des
exemples en la personne de votre grand-père, ancien combattant de la Grande Guerre, qui a combattu de 1914 à
1917 et est blessé au Chemin des Dames, ou, en celle de votre père, musicien qui, après avoir combattu pendant
la campagne de France de 1940 fut prisonnier pendant 5 ans à Dantzig puis à la forteresse de Marienbourg
Probablement marqué par ces figures exemplaires, et poussé par les circonstances du destin, vous entrez à 22
ans dans l’administration préfectorale comme secrétaire administratif, affecté à la direction de l’administration
générale, chargé des réglementations professionnelles et des établissements classés pour la protection de
l’environnement à la préfecture de l’Oise.
Vous êtes ensuite successivement responsable de la section du courrier parlementaire et des interventions au
cabinet du préfet de la Somme (de 1977 à 1981), puis de la réglementation du séjour des étrangers, puis adjoint
au directeur départemental de la protection civile, qui devient en 1990 le service interministériel régional des
affaires civiles et économiques de défense et de protection civile. À cette occasion, vous recevez un témoignage
de satisfaction du Ministre de l’Intérieur pour les services rendus à la suite des inondations de 1990, ainsi que
pour l’élaboration du premier plan de secours spécialisé sur le littoral et pour la direction d’opérations de
déminage.
En 1993, vous êtes chargé de la réorganisation du service des étrangers, de l’état civil et de l’accueil, mission
qui vous vaudra là encore une lettre de félicitations du Ministre de l’Intérieur
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Fin 1993, vous devenez chef du bureau de l’administration générale et de la réglementation à la préfecture, puis
secrétaire général de la sous-préfecture d’Abbeville, avant d’être enfin nommé, le 31 décembre 2010, conseiller
d’administration de l’intérieur et de l’outre-mer chargé des fonctions de sous-préfet de l’arrondissement de
Montdidier. Outre vos fonctions au sein de l’arrondissement, j’ajoute que vous avez en charge deux dossiers
sensibles et fondamentaux : celui des gens du voyage et celui de la chasse et de la faune sauvage, je vais y
revenir.
Je tiens ici à souligner une fidélité exemplaire à notre administration, celle de la permanence de l’Etat, qui vous
a conduit à en découvrir toutes les facettes, de celle de garant de l’application la plus stricte – et nécessaire – de
la règle, à celle de « facilitateur », permettant l’application intelligente de la règle sur le territoire.
Souvenons-nous ce soir que, dans une célèbre circulaire du 21 Ventôse an VIII, Lucien Bonaparte, Ministre de
l’Intérieur, précisait ainsi ce qu’il attendait de la fonction préfectorale : « Le Gouvernement ne veut plus, ne
connaît plus de parti et ne voit en France que des Français… Il vous faut accueillir tous les Français quel que
soit le parti auquel ils ont appartenu… qu’à votre voix l’image de la concorde paraisse au milieu de votre
département… ainsi que la prospérité publique et le bonheur de tous. »
C’est bien cette image de concorde, d’équilibre entre différents intérêts, qui marque la fonction préfectorale et
qui caractérise votre parcours.
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Homme de dossiers, vous êtes également, et c’est essentiel, un homme d’action et de terrain.
Vous avez d’ailleurs su développer, au fil des années, différentes passions de terrain. Je n’oserais les citer toutes
ici, tant votre culture et votre soif de savoir sont éclectiques. Je retiendrai deux passions qui rayonnent sur votre
action d’homme public : celle de l’exploration des fonds marins et celle de la chasse (pas n’importe laquelle, à
l’arc !).
Ces deux activités vous ont permis de développer une connaissance particulièrement aiguë de votre
environnement, de la nécessité pour l’homme de comprendre ce dernier pour pouvoir progresser et évoluer en
harmonie en son sein. Vous avez ainsi participé à des actions de recherche, en accompagnant des équipes
scientifiques en méditerranée qui travaillaient sur la disparition des spondyles, ces mollusques bivalves, sur les
menaces pesant sur les herbiers de posidonies et sur le développement dévastateur de la caulerpa taxifolia, cette
fameuse algue « tueuse ».
Autre milieu que vous connaissez particulièrement bien, celui de la haute-montagne : je rappellerai ici que vous
avez disputé 11 fois la transjurassienne !
Pour le haut fonctionnaire que vous êtes, cette connaissance intime de la nature et des hommes qui la
fréquentent est un atout précieux.
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Homme de terrain, vous l’êtes également auprès de vos élus. Infatigable promoteur des politiques
gouvernementales, vous avez ainsi promu cette année encore les différents dispositifs de soutien à l’emploi, et
notamment les emplois d’avenir. Une action décisive, qui, avec celle de vos collègues, a permis d’inverser la
tendance du chômage des jeunes dans le département de la Somme, et de faire diminuer le chômage en fin
d’année. La jeunesse et l’éducation est d’ailleurs un autre engagement de longue date pour vous, qui être
titulaire du brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur de centre de vacances depuis 1969.
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Cher Bernard,
S’il est un sujet sur lequel vos passions personnelles et votre métier se mêlent, c’est bien celui de l’écologie et
de l’environnement.
Nommé Secrétaire général de la Sous-Préfecture d’Abbeville le 2 mai 2001, vous rejoignez votre poste les pieds
dans l’eau, au moment du pic des inondations de la Somme. La ville et la vallée de la Somme sont inondés.
Pendant des mois, vous oeuvrez, en appui aux communes et des populations. Vous contribuez aux actions de
relogement des sinistrés, et participez au lancement des travaux de prévention des inondations. Vous étiez
d’ailleurs déjà familiarisé avec le risque inondation, ayant participé, quelques années plus tôt, à la gestion de
l’inondation des Bas Champs de 1990, à l’occasion de laquelle le président François MITTERRAND s’était
rendu sur les lieux du sinistre. Vous avez donc suivi, tout au long de ces années, avec une grande attention, les
questions de protection des populations littorales.
En parallèle, vous êtes nommé en 2005 « chargé de mission pour la faune sauvage et la chasse, conseiller
cynégétique du préfet », mission dont l’utilité n’est plus à démontrer. Dans un département aux riches traditions
cynégétiques, vous savez contribuer à la qualité des relations avec les chasseurs et à l’équilibre entre
l’application nécessaire des réglementations diverses et l’épanouissement d’une activité fondamentale pour la
population samarienne et pour la préservation de nos traditions rurales. Vous avez apporté une contribution
décisive au renouvellement du schéma départemental de gestion cynégétique, à la mise en place des
autorisations d’occupation temporaire du domaine public maritime et des baux de chasse pour la chasse à la
hutte, à l’élaboration de la première charte de bonnes pratiques environnementales pour l’entretien des huttes et
marres de huttes. Vous avez également porté, avec la fédération, dont je salue le président Yves BUTEL, un
message fort en matière de sécurité, préoccupation si essentielle.
J’ai mesuré personnellement l’importance de ce contact avec le monde de la chasse que vous connaissez si bien.
Par votre entremise, depuis mon arrivée dans le département, j’ai eu l’occasion de me rendre à plusieurs reprises
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auprès des administrateurs de la fédération des chasseurs et de son Président, mais surtout de partager des
moments d’initiation à la chasse à la hutte. Le chant de l’appelant, le dîner convivial, la méditative attente dans
la chambre de tir, la recherche de la proie en barque, autant de moment forts de communion entre les hommes et
leur environnement que je ne suis pas près d’oublier, grâce à vous.
Pour ce travail, vous êtes connu et reconnu et je tiens très solennellement ce soir à vous remercier.
Enfin, plus récemment, en tant que sous-préfet de Montdidier, pays de Parmentier, mais désormais également
« pays d’Eole », vous avez su accompagner avec efficacité les projets des élus de votre territoire en matière de
développement durable et d’écologie. Acteur de l’élaboration du schéma régional climat air énergie, vous savez,
avec énergie et conviction, défendre le développement de l’énergie éolienne et des éco-activités. Vous avez
accompagné le projet MIETEC (Montdidier intelligence énergétique territoriale pour la collectivité) et le
déploiement de compteurs intelligents. Enfin, je citerai tout particulièrement votre action consensuelle et
décisive en faveur de ce projet majeur de « bâtiment du futur » à Montdidier. Bâtiment du futur, deux initiales
« B.F. », je n’en dirai plus…
Vous avez pu, aux côtés des élus locaux et du Maire de Montdidier, répondre aux nécessités de développement
de votre arrondissement dans le respect de notre environnement. Je sais combien madame le maire et conseillère
générale de Montdidier a apprécié votre engagement.
L’arrondissement de Montdidier est donc évidemment en pointe dans un domaine qui porte la Picardie au
premier rang des régions éoliennes françaises, avec sa voisine de Champagne Ardennes. Cette exemplarité lui a
valu la visite de la Ministre de l’écologie au printemps dernier, et sur d’autres thématiques, celle du Premier
ministre en 2011.
La transition énergétique : beaucoup en parlent, vous la faites !
Cher Bernard, laboureur infatigable de votre territoire, vous avez, à votre manière, cherché à faire vôtre la
formule de Bonaparte exhortant ses premiers préfets, voilà plus de deux siècles, à faire en sorte que « la France
date son bonheur de la création des préfectures. »
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En dépit de ce parcours professionnel très riche, vous n’avez pas oublié d’être un père présent de 4 enfants, qui
n’ont pu se joindre à nous, retenus pour certains loin d’ici : Isabelle, diplômée de la London School of
Economics et gérante de sociétés en Grande-Bretagne, Caroline, infirmière spécialisée en Ecosse, Jérôme
directeur d’un centre de sécurité routière et Emmanuelle, étudiante en histoire de l’art et en archéologie.
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Cher Bernard,
Ces engagements sont remarquables et doivent être soulignés. Ils témoignent de votre souci sans cesse réaffirmé
de servir, de mettre votre énergie et votre envie d’entreprendre au service de la collectivité. Ce sont ces valeurs
et cet engagement que nous honorons aujourd’hui.
Vos mérites vous distinguent et vous honorent. Mais plus profondément, ils honorent la République, qui a su
vous permettre de lui offrir le meilleur de vous même, tout au long de ces années d’inlassable engagement au
service de l’autre.
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Bernard FLORIN, au nom du Président de la République, nous vous faisons Chevalier de l'ordre National du
mérite.
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