Airbus : Nantes peine, Saint-Nazaire met les gaz

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Airbus : Nantes peine, Saint-Nazaire met les gaz
ACTUALITE Loire-Atlantique
mercredi 10 mars 2010
Airbus : Nantes peine, Saint-Nazaire met les gaz
L'usine de Saint-Nazaire est spécialisée dans les pointes avant. Celle de Nantes fabrique notamment le caisson
central de voilure. : Archives Ouest-France
L'usine de Nantes pâtit des retards de l'A380. Mais les cadences devraient remonter. Saint-Nazaire
s'équipe massivement pour l'A350. Thomas Enders, le patron d'Airbus, est aujourd'hui en LoireAtlantique.
Nantes, temporairement en sous-charge. Airbus a 3 432 avions à fabriquer : du travail pour six ans ! Pourtant,
l'usine de Nantes, 2000 salariés, connaît un creux de charge temporaire. Si bien que, selon des syndicats, une
cinquantaine de salariés sont mis à disposition d'autres usines du groupe.
Force ouvrière pointe du doigt « le développement de la sous-traitance ». La CFDT insiste, elle, sur
l'engorgement en bout de chaîne à Toulouse et Hambourg. « Le problème concerne l'A380, dit Christian
Brizais, de la CFDT. Nantes en début de chaîne ne peut pas monter en cadence comme prévu, car ça ne
suit pas. » Les problèmes de câblage électrique sont résolus, répond la direction, néanmoins, « il faut du temps
pour résorber le retard. Les cadences vont remonter à Nantes. » D'autant que la fabrication de l'A350
commence à Nantes. Et d'ici la fin 2010, la production de l'A320 passe de 34 par mois à 36.
En prévision de la reprise, FO comme la CFDT demandent des embauches. « 25 jeunes attendent d'être
recrutés », souligne Michel Pontoizeau, de FO.
Les syndicats s'inquiètent aussi de l'avenir de l'usine de Nantes, si la piste ferme après le déménagement de
l'aéroport. Ils réclament également des hausses de salaires. Autant de sujets qui seront évoqués lors de leur
rencontre avec le patron d'Airbus Thomas Enders, en visite en Loire-Atlantique ce mercredi.
Saint-Nazaire investit 200 millions d'euros. Sur le site de Gron à Montoir, qui compte 1 680 salariés, les grues
sont les stars. En septembre prochain, deux énormes bâtiments seront mis en service au bout de la piste de
l'aéroport. L'un pour la logistique l'autre pour l'assemblage de l'A350, qui montera en puissance en 2011. Au total
25 000 m2 et 200 millions d'euros d'investissements pour s'inscrire dans le processus industriel du futur avion.
« La préoccupation c'est que ce développement du site doit s'accompagner d'un effectif adapté et
cohérent », prévient Yvonnick Dréno, pour Force ouvrière. « Nous avons déjà une organisation compliquée
qui fait entrer toujours plus de sous-traitants dans la fabrication. »
Les syndicats réclament des embauches. 40 ont été actées en décembre dernier. « Mais nous estimons le
besoin à cent personnes supplémentaires », martèle le délégué syndical.
Le sous-traitant américain Spirit construit pour sa part une usine juste à côté (60 emplois à terme) pour assembler
les panneaux composites acheminés depuis les États-Unis par bateau. Des ensembles qui n'auront qu'à
traverser la rue pour intégrer la chaîne Airbus. Une ambiance de développement sur laquelle les salariés Airbus
ont bien l'intention de s'appuyer pour revendiquer des augmentations de salaires.
Cyrille PITOIS etJacques SAYAGH.
Ouest-France
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