Observatoire de la GUP et du Cadre de vie Ville de Dreux

Transcription

Observatoire de la GUP et du Cadre de vie Ville de Dreux
FICHE D’EXPÉRIENCE
Observatoire de la GUP et du Cadre de vie
Ville de Dreux
Fiche validée
P
RESENTATION
La Gestion Urbaine de Proximité est en œuvre sur la ville de Dreux depuis 2005 et le démarrage du PRU. Elle a tout
d’abord été limitée aux quartiers bénéficiant d’un programme de rénovation urbaine conformément aux exigences de
l’ANRU. A partir de ses fondamentaux (garantir la pérennité des investissements, maintenir la qualité du cadre de vie
des habitants pendant la durée des chantiers, accompagner les habitants dans les opérations de relogement, etc.), la
GUP de Dreux s’est rapidement développée et intégrée dans la politique de proximité de la municipalité (dispositif
« Proximum »).
La GUP de Dreux s’étend à l’ensemble de son territoire depuis 2009 et se décline quartier par quartier (centre-ville
inclus) la cohésion de l’ensemble étant assurée par un coordinateur de la GUP.
La première convention GUP établie dans le cadre de la rénovation urbaine est arrivée à terme en 2008. Elle a été
évaluée en 2009 selon un cahier des charge assez stricte qui a permis de poser les bases d’une méthodologie
spécifiquement centrée sur les questions de cadre de vie (propreté urbaine, qualité d’usage des espaces publics, prise
en compte des habitudes des habitants, etc.) et sur la coordination des acteurs.
A la suite d’un nouveau diagnostic partagé spécifiquement orienté sur la GUP, une nouvelle convention vient d’être
élaborée et sera très prochainement signée.
Cependant la mise en œuvre de la GUP selon les enseignements et les préconisations de l’évaluation est largement
effective depuis 2010.
Le contexte
Les chiffres de l’INSEE du recensement de 2007 comptent 32 155 habitants pour la ville de Dreux dont 16 086 se
répartissent sur trois ZUS que sont Bergeronettes-Prod’hommes-Aubépines, Les Bates ainsi que le plateau Est
(Chamards, Croix-Tienac, Lièvre d’or) soit un petit peu plus de 50 % de la population communale.
Les motivations
Après avoir étendu la Gestion Urbaine de Proximité à l’ensemble des sept quartiers de la ville en 2009, le constat a été
fait que les tous les quartiers ne présentent pas les mêmes caractéristiques et que les écarts en matière de formes
urbaines, de caractéristiques sociologiques et historiques, et de fonction dans la ville peuvent être importants. Chaque
quartier tend de ce fait à développer des modalités de gestion spécifiques. De fait cela entraîne des approches très
hétérogènes de la GUP.
A partir de ce constat la GUP doit résoudre la contradiction suivante : assurer la cohésion d’ensemble de l’action en
proposant une méthode de signalement et de suivi des dysfonctionnements identique pour l’ensemble des quartiers,
et, dans le même temps, s’adapter aux spécificités de chaque quartier.
La motivation principale à la mise en place d’un observatoire – encore rudimentaire – est d’aboutir à une évaluation
quantitative de la GUP et à une lecture plus qualitative basée sur le rapprochement des pratiques des acteurs des
quartiers (habitants, institutions, associations) et du statut de chaque quartier dans la ville.
Plus que d’un observatoire il s’agit en réalité d’élaborer une grille de lecture qui deviendra une source de donnée
parmi d’autres dans la mise en œuvre d’un observatoire local.
Fiche d’expérience de Villes au Carré – Observatoire de la GUP et du cadre de vie – Ville de Dreux – Avril 2011
L’
OBJECTIF ET L’ORGANISATION DU DISPOSITIF/ ACTION
L’objectif général
L’observatoire mis en place par la ville de Dreux cherche à rationaliser et donc rendre plus efficace et efficiente la GUP
présente sur l’ensemble de la ville de Dreux, grâce à une méthodologie structurée de signalement et de suivi des
dysfonctionnements.
L’objectif opérationnel.
L’observatoire mis en place répond à plusieurs objectifs qui peuvent être hiérarchisés :
Harmoniser les différentes méthodes de recueil de données afin de ne plus avoir qu’une seule pratique
professionnelle sur l’ensemble de la ville.
Pouvoir identifier les différentes localisations des dysfonctionnements et leurs récurrences.
A terme l’observatoire permettra de connaître la nature des dégradations, « naturelles » ou d’usure liée au
temps, ou les dégradations volontaires.
Fonctionnement
L’observation des dysfonctionnements dans la GUP de Dreux fait appel à la participation des habitants et au travail de
terrain des chefs de projets.
Les habitants qui observent un dysfonctionnement (par exemple dégradations, « nids de poule » sur la chaussée ou
encore d’un massif de fleurs non-entretenu…) peuvent le signaler de façon précise :
Soit directement auprès du Chef de Projet de Proximité qui remontera la demande au coordinateur de la
GUP.
Soit auprès de la mairie annexe qui relayera l’information auprès du Chef de Projet qui transmet la demande
au coordinateur de la GUP soit directement soit par l’intermédiaire du tableur Excel de l’observatoire.
Le Chef de Projet est le lien entre les habitants et services municipaux.
Le coordinateur de la GUP est le lien entre les chefs de projet et les services et partenaires qui interviennent
dans le cadre de la GUP.
Le Coordonateur GUP a pour mission de centraliser les demandes dans le cadre de la GUP, et de les redistribuer
auprès des services compétents afin de pouvoir y répondre le plus rapidement possible. Le Coordonateur GUP assure
donc la transversalité entre les différents services municipaux, notamment les services techniques, et les mairies de
quartier.
L
ES ACTIONS MISES EN ŒUVRE
Le(s) public(s) visé(s)
La GUP de Dreux s’adresse aux habitants de tous les quartiers de la ville.
Le(s) financeur(s)
L’observatoire ne fait pas l’objet de financement spécifique. Plus largement les budgets mis à profit pour la GUP sont
ceux des services techniques intervenants sur le territoire, ainsi que ceux dévolus à chaque quartier.
Les outils et les initiatives
L’observatoire de la GUP possède un outil majeur. Le coordonateur GUP a mise en place un tableur Excel sur lequel on
retrouve le nombre de demandes d’intervention, le nombre d’interventions ainsi que les délais d’intervention par
quartier et selon l’acteur sollicité, services de la ville ou partenaires institutionnels de la GUP (agglomération, bailleurs
ou régies).
Fiche d’expérience de Villes au Carré – Observatoire de la GUP et du cadre de vie – Ville de Dreux – Avril 2011
Une nouvelle colonne permettant d’identifier si les dysfonctionnements constatés sont naturels ou volontaire est en
passe d’être ajoutée à ce tableau.
Les partenaires
Les partenaires participant à cet observatoire sont les même que ceux qui interagissent au sein de la GUP (Bailleurs
sociaux, services de la ville, Dreux Agglomération, etc.)
Les points forts
L’observatoire résulte d’une réelle volonté politique de faire de la Gestion Urbaine de Proximité un enjeu fondamental
de la ville. L’observatoire permet notamment de garder des traces des phénomènes constatés, mais également de
suivre les réponses apportées, ainsi que de favoriser la réactivité des services. Il améliore ainsi la démarche GUP.
Il met également en lien des services qui ne travaillent pas ensemble d’ordinaire. Le coordonateur peut, en cas de
besoin, faire appel aux divers services de la municipalité, mais également faire appel à des services de
l’intercommunalité, ou, lorsque cela s’impose, passer le relais à la Direction de la Prévention des Risques Urbains de la
ville de Dreux (en cas de dégradations volontaires, de comportements préjudiciables à la tranquillité publique, ou sur
des questions relatives à la prévention situationnelle).
L’analyse des tableaux permet à terme de mettre au jour les différences de pratiques socio-spatiales des habitants
selon leur quartier de résidence, mais également de réinterroger les pratiques professionnelles des agents municipaux
et de leurs partenaires.
Les difficultés/ limites rencontrées
Lors de la mise en place de cet observatoire et du classeur Excel de suivi, le coordonateur a pu rencontrer parfois
certaines réticences de la part des acteurs de terrain notamment : Ils avaient pour habitudes de travailler à leur
manière et d’être quasi autonome. Ils ont eu des difficultés à adapter leurs pratiques.
Les pratiques socio-spatiales des habitants entraînent une intériorisation qui produit une tolérance face à certains
dysfonctionnements. Des phénomènes comme l’accoutumance à l’aspect dévalorisé du bâti ou aux dégradations du
mobilier urbain comme la mise en œuvre de stratégie d’évitement des espaces considérés comme insécures dans les
trajets quotidiens, masquent parfois la réalité du volume d’interventions de GUP nécessaire à une amélioration
sensible du cadre de vie. Les résultats de la première évaluation de la GUP montrent ces phénomènes d’intériorisation
et de tolérance.
Le biais des pratiques professionnelles des Chefs de Projets sont différentes selon le quartier. La formation des Chefs
de Projets contribue largement à une adhésion plus ou moins aisée à une méthode de travail plus formalisée.
L’observatoire se heurte également à des difficultés auxquelles la ville ne peut répondre seule. Les problèmes d’usages
stigmatisant les quartiers et leur donnant une mauvaise image (les « balcons-entrepôt » par exemple) ne font pas
l’objet d’une intervention systématique de la part des bailleurs. La ville et les bailleurs ne poursuivent pas toujours les
mêmes objectifs en termes de GUP et chaque demande d’action de la ville ne peut pas être traitée favorablement.
B
ILANS ET EVALUATION
Le premier bilan de ce dispositif est qu’il permet de quantifier et catégoriser les phénomènes par quartiers.
L’observatoire permet également d’avoir un système d’échanges d’informations, de demandes d’actions et de suivi,
qui soit efficace et rapide.
Cet observatoire fait l’objet d’une lecture au jour le jour, et un bilan de l’activité de la GUP est présenté régulièrement
lors des réunions de coordination du dispositif Proximum que préside le Maire deux à trois fois dans l’année.
Fiche d’expérience de Villes au Carré – Observatoire de la GUP et du cadre de vie – Ville de Dreux – Avril 2011
L’avenir du dispositif/ les suites prévues au projet
Au final, la gestion urbaine de proximité à Dreux, mise en œuvre dans le cadre de la rénovation urbaine et développée
à toute l’échelle du territoire de la ville de Dreux dans le cadre de la politique locale de proximité, apparait à la fois
comme un outil d’amélioration du cadre de vie et comme le point de départ de l’élaboration d’un observatoire local
qui, au-delà de dresser un portrait toujours réactualisé de la ville de Dreux, sera un support de réflexion et de décision
à l’usage des élus.
A plus long terme, l’observatoire permettra peut-être de comprendre les raisons des différences quantitatives des
demandes d’intervention selon les quartiers. Certains quartiers en grande difficulté ont peu de demandes : deux des
trois ZUS présentes sur le territoire sont également les quartiers ou l’on enregistre le moins de demandes
d’intervention, tandis que certains, sans problèmes particuliers en comptent beaucoup plus.
D’ores et déjà, la question de l’abaissement du seuil de tolérance de tous les acteurs de la vie d’un quartier confronté à
de multiples difficultés peut, par exemple, être une piste de travail à envisager pour expliquer peu ou prou la faiblesse
du volume de doléances.
Il permettra également de réactualiser le portrait de la ville à partir des données officielles qui pour les plus récentes
datent de 2007 et ne correspondent plus exactement à la réalité des quartiers, notamment de ceux qui viennent de
connaître des opérations lourdes de rénovation urbaine. Il s’agira alors de faire apparaître les évolutions survenues
depuis 2007, quartier par quartier en matière d’évolution des formes urbaines, de transformations sociologiques, de la
qualité de vie quotidienne, de déplacement des problèmes, etc.
Au delà des renseignements fournis par le suivi de la gestion de proximité, l’observatoire local pourra être renseigné
par des enquêtes sociologiques (quantitative et qualitative auprès des habitants), des données des bailleurs sociaux, et
toutes autres sources permettant d’observer les évolutions de la ville année par année et par quartier (voire au niveau
des IRIS).
Enfin et à plus long terme cet observatoire local pourra faire office de laboratoire dans lequel pourront s’étudier des
questions relatives par exemple aux liens qui se tissent entre formes urbaines, populations (composition sociale) et
qualité du cadre de vie, ou encore aux dynamiques qui sont à l’origine de la récurrence des dysfonctionnements année
par année et quartier par quartier et concevoir des cartographies de ces dysfonctionnements.
CONTACT
Jean-Pierre BUJAK
Directeur du Cadre de Vie de Proximité, Ville de Dreux
Mairie de Dreux, 2, rue de Châteaudun, 28 103 DREUX CEDEX.
02 37 38 84 12
[email protected]
Cette fiche est téléchargeable sur le site de Villes au Carré
http://www.villesaucarre.org
Auteur : Brune Anthony
Rédactrice associée : Bizeray Marie
Directrice de publication : Cécile DUBLANCHE
Maquettiste : Vianney BARBIN
Fiche d’expérience de Villes au Carré – Observatoire de la GUP et du cadre de vie – Ville de Dreux – Avril 2011