Mardi 12 avril - Volets Thiebaut : Ouverture d`un partenariat
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Mardi 12 avril - Volets Thiebaut : Ouverture d`un partenariat
Fait du jour 3 Laques et finition dernier cri Un atelier de laquage et finition des volets high-tech. Thiebaut industrie mise sur le retour en vogue des volets en bois. Photos Ph. BRIQUELEUR Le nouveau robot et le matériel de peinture coûtent 500 000 euros. Volets Thiebaut : ouverture d’un partenariat Deux entreprises familiales spécialisées dans les menuiseries extérieures unissent leurs destinées. Volets Thiebaut et RB développement, 250 personnes et 40 millions d’euros de CA, constituent une étape vers de prochains produits, des croissances externes et un développement à l’export. DOMMARTINSUR-VRAINE L Un robot destiné à la peinture améliore la qualité du travail. Coller au plus près du marché La signature le 29 février dernier d’un rapprochement entre les groupes RB (Burgermeister) et HMGT (Thiebaut) inscrit la nouvelle entité parmi les leaders de la menuiserie extérieure en France. Animées par les mêmes valeurs d’indépendance, de pérennité et de proximité ainsi que les mêmes objectifs de croissance les deux familles ont choisi d’unir leurs efforts afin de coller au plus près des réalités économiques du marché. « Notre développement économique possède de nombreuses similitudes. Nous allons nous réunir régulièrement afin de définir la stratégie d’entreprise à adopter lors des mois à venir. Ensuite, on pourra envisager le rachat d’autres sociétés dans le but d’accroître le chiffre d’affaires de manière équilibrée. Le pari d’un investissement sur le bois de la société Thiebaut, avec l’achat d’un matériel robotisé pour le laquage, est en cohérence avec les objectifs de RB développement. L’optimisation de notre nouveau site Aluconcept, à Dijon, fait partie aussi de nos priorités », commente Antoine Burgermeister qui pourrait ainsi prendre le relais, dans les années futures, de son père René, à la tête de la holding chargée des orientations du nouveau groupe industriel de fermetures extérieures de l’habitat. E.N. es familles Thiebaut et Burgermeister viennent de signer officiellement le contrat liant les deux groupes industriels. Des négociations de plusieurs mois avaient préfiguré ce rapprochement entre deux entités spécialisées dans les dispositifs de menuiseries extérieures : volets, clôtures, portails et garde-corps. « En réalité, avec mon frère Sylvain nous connaissions déjà René Burgermeister depuis trois ans. En 2015, l’objectif consistait à développer le chiffre d’affaires à l’aide d’une croissance externe. Malheureusement, nous ne sommes pas parvenus à acheter des entreprises compatibles avec notre développement industriel », résumait JeanMarc Thiebaut, PDG de l’entreprise éponyme. D’un côté le groupe vosgien Thiebaut qui fabrique des volets bois, alus (isolé ou extrudé) ou PVC dans les Vosges (Dommartin-sur-Vraine) et en Alsace (Thann) et de l’autre, la famille Burgermeister qui produit des portails et clôtures dans le Doubs (Besançon) et Côte-d’Or (Dijon). Il n’en fallait pas plus pour ces deux industries pour unir leur destinée au sein d’un rapprochement commercial et industriel. « Chaque entreprise gardera son identité. En revanche, nous allons peser plus lourd lors des négociations de prix avec les fournisseurs. Les commerciaux pourront, à l’occasion de certains produits, proposés la gamme de notre partenaire », apprécie le patron à la recherche d’une nouvelle impulsion afin de gagner de nouvelles parts de marché. De nouveaux services Ce regroupement représente un cap crucial pour les responsables des deux groupes familiaux. Créé en 2004 par René Burgermeister à Serreles-Sapins, près de Besançon, RB développement avec la société Jardimat pèse 13 millions d’euros tandis qu’un second site, Aluconcept, vient d’ouvrir à Dijon avec un chiffre d’affaires de 3 millions d’euros. De son côté, Thiebaut industrie fabrique des volets à Dom mar ti n-sur -V r ai ne e t Thann avec un CA de 23 millions d’euros et 150 salariés. « Le regroupement va offrir, dans un premier temps, la possibilité d’installer un système paye unique, des services achats, hygiène, sécurité… pour les deux groupes. Ce partenariat permettra d’optimiser le bureau études et développement qui existe chez Thiebaut industrie, avec trois personnes capables de créer de nouveaux portails en plus des volets. » Un regroupement cohérent Le gros challenge qui se dessine en priorité : l’uniformisation informatique. « Les systèmes d’exploitation des deux groupes deviendront une seule et même entité. Cela représente un travail colossal », estime Jean-Marc Thiebaut qui s’apprête à vivre avec ses collègues de RB développement des mois difficiles mais indispensables à un regroupement cohérent. En attendant de fixer les conquêtes futures, la holding chargée d’impulser le bon tempo aux deux entités familiales s’engage dans de vastes chantiers d’unification en attendant une nouvelle marche en avant avec des rachats extérieurs. E. NURDIN Le savoir-faire de Thiebaut industrie est reconnu parmi les installateurs indépendants de l’Hexagone à l’instar de Jardimat, spécialisée dans les portails et clôtures vendus dans les magasins de bricolage. Jean-Marc Thiebaut : « Nous misons sur le retour du bois » J.M. Thiebaut a participé au regroupement industriel avec la famille Burgermeister. Un investissement osé de 500 000 euros. - A l’instar de leur partenaire RB développement, Thiebaut industrie travaille plusieurs matières pour réaliser ses produits : bois, alu et PVC. Longtemps leader dans la menuiserie extérieure, le bois a vu fondre sa production au fil des ans. « Les gens recherchent la tranquillité en évitant l’entretien régulier des structures en bois. Toutefois, nous misons sur le retour de cette matière noble en ayant investi 500 000 euros dans une nouvelle cabine à peinture avec un robot. Avec ce processus industriel en place depuis le 25 août dernier, nous avons gagné en régularité et en qualité. 80 à 90 % du travail de laquage sont désormais assurés par le robot », assure Jean-Marc Thiebaut qui tente là un pari osé. En effet, la part de marché des volets bois est tombée à 17 %, l’alu isolé (35 %), l’alu extrudé (12 %) et le PVC (36 %). « La fabrication des portails en bois est inférieure à 5 % », ajoute Antoine Burgermeister. Manque de visibilité des professionnels. - Les fabricants de menuiseries extérieures soufrent d’un contexte économique incertain. « La valse des réductions d’impôts en fonction des gouvernements nous pénalise beaucoup. On ne peut raisonner sur le moyen terme car la législation change trop souvent et ne laisse pas une visibilité suffisante aussi bien aux propriétaires qu’aux fabricants et vendeurs poseurs. Il faut prendre une décision et s’y tenir quelques années afin de rassurer tout le monde », s’inquiète le fabricant de volets vosgien. Élargissement de la gamme. - En fondant une nouvelle holding, l’équipe de direction organisée autour de René Burgermeister, de son fils Antoine et de Jean-Marc et Sylvain Thiebaut, entend profiter des complémentarités de leurs entreprises pour accentuer le développement du groupe industriel fabricant de menuiseries extérieures pour l’habitat. « L’effort se concentrera sur l’élargissement des gammes de produits et services, l’export et éventuellement de nouvelles croissances externes », indiquait René Burgermeister dans un communiqué. D’un point de vue industriel, le groupe devient l’un des tout premiers fabricants indépendants de menuiseries extérieures avec quatre unités de production dans l’Est (en Alsace, Bourgogne, Franche-Comté et Lorraine) et près de 250 personnes. E.N. Deux familles en une Le regroupement des deux familles Thiebaut et Burgermeister, l’une spécialisée dans les volets, la seconde dans le portail et la clôture permettra aux deux unités de bénéficier d’une synergie positive. Antoine Burgermeister (2e en partant de la gauche sur la photo), fils du propriétaire René Burgermeister de l’entreprise de portails et clôture, est chargé de mettre en place la nouvelle dynamique en partenariat étroit avec Jean-Marc et Sylvain Thiebaut, responsables de la société éponyme fabricant de volets. Il en dévoile la prochaine marche à suivre. Quelle est votre mission au sein de ce regroupement ? « Tout d’abord, je tiens à préciser que nous entamons seulement le processus car l’accord a été officiellement signé début mars. Personnellement, j’ai intégré l’entreprise de mon père RB développement il y a peu. Auparavant, je travaillais à la banque Rothschild dans la partie fusion-acquisition. Dans un premier temps, nous devons réfléchir afin de profiter des clientèles des deux entreprises, de mutualiser les services en place dans chaque unité industrielle, de développer un marketing collectif, de réunir nos systèmes informatiques en un seul, de regrouper les achats afin d’obtenir de meilleurs prix de la part de nos fournisseurs… Bien évidemment, ces différents objectifs s’étaleront dans les mois à venir. » mardi 12 avril 2016 Etiez-vous contraints de vous unir ? « Absolument pas. Ce regroupement s’est révélé depuis un an. Chacun souhaitait se développer mais pas à n’importe quel prix ! Les deux entreprises sont actuellement en bonne santé et nous avons voulu profiter de ces circonstances favorables pour prodiguer un nouvel élan à nos structures. Alors que les volets Thiebaut viennent de moderniser leur atelier peinture et finition, RB développement vient de construire un bâtiment de 5 000 m² à Dijon. » Y a-t-il un bénéfice commercial à cette union ? « Nous allons bénéficier de l’expérience et de l’implantation de l’autre. Tandis que Thiebaut industrie est bien implantée chez les professionnels installateurs indépendants, la société Aluconcept de RB développement va profiter de son réseau pour commercialiser ses produits. Et inversement, nous sommes présents dans la grande distribution bricolage avec Jardimat, permettant ainsi à Thiebaut industrie de pénétrer sur ce marché. Ensuite, nous allons développer l’export pour lequel nous ne sommes guère en position de force. L’éventualité de croissances externes reste dans le viseur de notre nouvelle holding de réflexion. » E.N. Les deux familles Thiebaut et Burgermeister regroupent leurs compétences dans le domaine des fermetures extérieures du bâtiment. La Liberté de l’Est - L’Est Républicain