Rapport de stage
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Rapport de stage
Rapport de Stage Présenté par Julie BARCIET Responsable de Stage : Madame Claire ROUDAUT Responsable du Département Particuliers et Professionnels Institut d’Administration des Entreprises de Bretagne Occidentale D.E.S.S Ingénierie Financière - Promotion 2003 / 2004 Remerciements Sur les cinq mois de stage effectués au sein de la Direction des Engagements de la Caisse d’Épargne des Pays de la Loire, j’ai eu l’occasion d’intégrer un département uni et dynamique, qui m’a accueilli avec beaucoup de sympathie. Je tiens à remercier vivement ses membres pour leur concours et leur soutien au bon déroulement de cette mission : La Responsable des Engagements Professionnels et Particuliers, Madame Claire ROUDAUT, pour sa disponibilité, son accueil, et pour avoir donné une suite favorable à ma demande de mission au sein du département, Madame Florence CLERC pour m’avoir apporté de précieux conseils sur l’ensemble des aspects juridiques et managériaux afférents aux clients professionnels, Madame Muriel FRESNE, pour avoir pris le temps de répondre à mes interrogations avec autant d’engouement, tout en m’enrichissant de son professionnalisme, et de la rigueur nécessaire à l’accomplissement de mes objectifs lors de cette mission. Je suis également très reconnaissante envers Mesdames Ghislaine ANNÉ et Catherine RINEAU qui m’ont beaucoup aidé à prendre mes marques au sein de l’équipe. Et toutes les personnes qui ont contribué à la réalisation de ce rapport, et au bon déroulement de ce stage. Julie BARCIET – Rapport de Stage – D.E.S.S. Ingénierie Financière – 2003 / 2004 Institut d’Administration des Entreprises de Bretagne Occidentale 1 Sommaire .................................................................................................................................................................. Introduction ............................................................................................................................................ 3 Première Partie : Champs d’intervention de la Direction des Engagements .......................................... 4 I II III Le Département Pilotage et Suivi des Risques. ........................................................................................................ 5 Le Département Entreprise, S.P.T., Grands Comptes, SODERO. ............................................................................. 5 Le Département Particuliers et Professionnels ........................................................................................................ 6 III.1. Le Service Contentieux................................................................................................................................ 6 III.2. Le Back Office Engagements (ou B.O.E.). ................................................................................................... 6 a. Production et suivi des contrats de prêts................................................................................................ 6 b. Les Avenants ....................................................................................................................................... 6 c. Le hors – bilan. .................................................................................................................................... 7 Deuxième Partie : Objets et finalités de la mission effectuée.................................................................. 9 I Les mécanismes du crédit professionnel .................................................................................................................. 9 I.1. La réception des dossiers. ................................................................................................................................ 9 I.2. L’engagement informatique........................................................................................................................... 10 I.3. La rédaction des contrats ............................................................................................................................... 10 a. Les conditions particulières (cf :Annexe 3 : Les conditions particulières du contrat.) ........................... 10 b. Le contrôle hiérarchique et l’envoi postal. .......................................................................................... 12 II Une étape cruciale : les garanties........................................................................................................................... 13 II.1. Les garanties personnelles ............................................................................................................................. 13 a. Les cautions personnes physiques et morales ...................................................................................... 13 b. Les contregarants (exemple : SACCEF, SIAGI, SOFARIS,…) ........................................................... 15 II.2. Les garanties réelles. ..................................................................................................................................... 15 a. Les garanties immobilières : PPD et Hypothèque ................................................................................ 15 b. Les garanties mobilières : Exemple du Nantissement. ......................................................................... 16 c. Les garanties spécifiques : le blocage de compte courant d’associés. ................................................... 17 II.3. Assurance de personne la plus souvent rencontrée : la CNP............................................................................ 18 a. Présentation ....................................................................................................................................... 18 b. Matérialisation de l’assurance............................................................................................................. 18 c. Cotisation........................................................................................................................................... 18 d. Modalités de détermination du taux .................................................................................................... 18 Conclusions : Connaissances, Compétences et Apports Personnels. .................................................... 20 v v Les savoirs nécessaires : Gestion des crédits et des risques, rigueur, autonomie, relationnel, …....................... 20 Les Savoirs développés grâce à la mission. .................................................................................................... 21 Annexes ................................................................................................................................................ 22 Annexe 1 : Organigramme du Back Office Engagements........................................................................................... 22 Annexe 2 : Pièces bloquant la rédaction du contrat ................................................................................................... 23 Annexe 3 : Les conditions particulières du contrat. .................................................................................................... 24 Annexe 4 : Articles de loi portant sur les cautions...................................................................................................... 30 Annexe 5 : Articles de loi relatifs au nantissement..................................................................................................... 31 Julie BARCIET – Rapport de Stage – D.E.S.S. Ingénierie Financière – 2003 / 2004 Institut d’Administration des Entreprises de Bretagne Occidentale 2 Introduction La Caisse d’Épargne des Pays de la Loire est une des 34 Caisses d’Épargne régionales devenue depuis le 1er janvier 2000 une société anonyme de droit coopératif habilitée à exercer toutes les opérations bancaires et financières. Parmi les premiers marchés bancaires français, la région des Pays de la Loire présente la particularité d’une concurrence particulièrement vive, liée à une forte présence du Crédit Agricole, du Crédit Mutuel et du Crédit Industriel de l’Ouest. Avec l’organisation fonctionnelle de la Caisse d’Épargne, on trouve toute la force d’un réseau commercial lui permettant de prospérer et de se faire connaître dans tous ses métiers. Dès lors, la matérialisation des prêts et la sécurisation des garanties sont primordiales au regard d’une telle activité. Le marché des professionnels regroupe près de 6.000 clients. Malgré le fait qu’il soit récent (1987), il est en pleine expansion et continue à attirer toujours plus d’artisans, de commerçants, de professions libérales, ou de petites entreprises (moins de 10 salariés, chiffre d’affaires annuel ne dépassant pas les 750.000 €). Ce marché est suivi par différents départements, à savoir le département suivi et pilotage des risques et le département « Particuliers et Professionnels ». Au sein de ce dernier, et plus précisément du Back Office Engagement , la mission qui m’a été confiée portait sur la matérialisation des contrats de prêts et la sécurisation des garanties pour la clientèle du marché des professionnels. Du fait de la complexité du système de suivi et de l’organisation de la Caisse d’Épargne des Pays de la Loire, il convient d’aborder dans un premier temps le champ d’intervention de la Direction des Engagements, ce qui va permettre dans un deuxième temps de retracer l’objet et la finalité du stage de fin d’étude. Julie BARCIET – Rapport de Stage – D.E.S.S. Ingénierie Financière – 2003 / 2004 Institut d’Administration des Entreprises de Bretagne Occidentale 3 Première Partie : Champs d’intervention de la Direction des Engagements Au sein du pôle Finance et Risque1, la Direction des Engagements se voit confier les activités relatives aux pilotages des risques de la branche Crédits, et ceci à tous les niveaux. Ainsi sa sphère d’action va de l’amont à l’aval de la filière, avec : En amont : le système délégataire et le comité de crédits En aval : la production des contrats de prêts pour les marchés spécialisés (professionnels et entreprises), le Comité des Risques, le recouvrement et la gestion des contentieux. Cette direction, à la tête de laquelle se situe Monsieur Loïc JUBIN, regroupe trois départements : Direction des Engagements Monsieur Loïc JUBIN Département Pilotage et Suivi du Risque Département Entreprise, SPT*, Grands Comptes, SODERO Département Particuliers et Professionnels Philippe BATAILLE Olivier CHASSE Claire ROUDAUT * SPT : Secteur Public Territorial 1 Cf Annexe 1 Julie BARCIET – Rapport de Stage – D.E.S.S. Ingénierie Financière – 2003 / 2004 Institut d’Administration des Entreprises de Bretagne Occidentale 4 Nous nous attacherons à présenter globalement les activités des trois départements, dans le but de pouvoir détailler plus spécifiquement les tenants et les aboutissants du département « Particuliers et Professionnels ». I Le Département Pilotage et Suivi des Risques. Le domaine d’action de ce département est global et varié. Ainsi ses attributions vont de la prise de décision en matière d’octroi des crédits, au diagnostic et à l’évaluation des différentes formes de risques, ceci quel que soit le marché sur lequel se situe le client (entreprises, professionnels, particuliers). Avec la mise en place des accords de Bâle II (qui reposent sur des exigences en terme de seuil minimum de fonds propres), des IFRS (« International Financial Reporting Standard »), et dans le souci d’améliorer sa prise de garanties et de quantifier le risque de défaut du client, ce département a élaboré un système de cotation portant sur tous les clients Entreprises et Professionnels : Ø Cette cotation va permettre, dans un premier temps, d’apprécier la qualité du client afin de lui proposer des produits adaptés à sa situation et à son mode d’activité. Ø Dans un deuxième temps, comme elle est liée à la cotation Banque de France, elle va venir diminuer ou augmenter le niveau de risque, qu’il soit de taux, de crédits, ou bien de liquidité. Ø Dans un troisième temps, ce système est relié aux services comptables, qui vont déterminer les exigences minimales en fonds propres, comme précisées dans les accords de Bâle. Outre ces caractéristiques techniques, ce département intervient dans la réception et l’analyse des dossiers de prêt qui entrent dans le cadre de la délégation du Comité de Crédit. Pour l’analyse des dossiers, la CEPDL n’a pas hésité à se doter d’un outil de travail reconnu, à savoir le logiciel d’application ANADEFI. Ce logiciel met à la disposition de ses collaborateurs, un ensemble de ratios qui vont permettre une meilleure étude de l’activité, de la rentabilité, de la structure et de la trésorerie du client. Cet outil d’aide à la décision présente l’intérêt d’offrir une vue générale de la situation de la société, tout en gagnant du temps sur les retraitements comptables. II Le Département Entreprise, S.P.T., Grands Comptes, SODERO. Ce département vient finaliser l’ensemble des relations se situant sur : v le marché des entreprises. Il prend en charge un pôle entreprise réunissant 60 collaborateurs autour de six centres d’affaires (situés à Angers, Cholet, Nantes, Laval, La Roche sur Yon, Le Mans), v l’ensemble des intervenants du Secteur Public et Territorial, v le département Grands comptes, v une des filiales spécialisées, la SODERO, qui a pour principale activité la gestion du crédit-bail immobilier. Julie BARCIET – Rapport de Stage – D.E.S.S. Ingénierie Financière – 2003 / 2004 Institut d’Administration des Entreprises de Bretagne Occidentale 5 Son organisation repose sur la réception et l’engagement des dossiers de crédit pour : les grands comptes, collectivités, entreprises, promotions immobilières, associations ; ainsi que le contentieux de ces activités, ce que l’on retrouve quasiment à l’identique sur le marché des professionnels. III Le Département Particuliers et Professionnels Sous la responsabilité de Madame Claire ROUDAUT, ce département regroupe d’une part le Service Contentieux et d’autre part le Back Office Engagements. III.1. Le Service Contentieux. Il a des activités qui consistent à assurer par toutes les voies de droit, un recouvrement efficace des créances, à savoir : comptes débiteurs et prêts aux Particuliers et Professionnels de plus de 3 échéances impayées. III.2. Le Back Office Engagements (ou B.O.E.). Son champ d’intervention se situe à la fin du processus décisionnel, pour mettre en œuvre la décision prise par le délégataire habilité. Les activités du BOE portent sur deux principaux domaines, avec dans un premier temps la production des contrats de prêts. Dans un deuxième temps il s’agira d’effectuer un suivi administratif des dossiers de prêts tout en s’assurant de la prise des garanties nécessaires (cf deuxième partie). Enfin, dans un troisième temps, le BOE a à sa charge toutes les activités propres au suivi du hors-bilan ( cautions bancaires, facturation,…). a. Production et suivi des contrats de prêts. L’activité de production se formalise par différents points : q Rédaction des contrats de prêts classiques, q Rédaction des découverts, q Rédaction des cautions bancaires, q Rédaction des avenants. Une fois cette phase de mise en forme effectuée, il reste à s’assurer du bon suivi de l’ensemble des ces documents. Cela va nécessiter un suivi administratif sur les quatre domaines présentés ci-dessus, ainsi que sur le hors-bilan. b. Les Avenants Lors de la vie d’un prêt, il est possible que le client (dans la majorité des cas), ou la Caisse d’Épargne, vienne à demander une modification des conditions particulières du contrat de prêt. Julie BARCIET – Rapport de Stage – D.E.S.S. Ingénierie Financière – 2003 / 2004 Institut d’Administration des Entreprises de Bretagne Occidentale 6 Malgré tout, l’acceptation d’un avenant au contrat est réglementé puisqu’il nécessite une approbation de la personne qui a le même niveau de délégation que celle qui a approuvé le contrat original. Par exemple, si un Directeur d’Agence a validé le contrat original, alors ce devra être un Directeur d’Agence qui devra valider l’Avenant au contrat. Ainsi, un avenant au contrat de prêt se doit de vérifier certaines conditions quant à son objet. Ce dernier ne peut porter que sur : • une modification de taux, c’est à dire que le client peut demander une baisse de son taux nominal, ou de le faire passer de fixe à révisable (et inversement), • une demande d’allongement de la durée du prêt, afin de pouvoir étaler le capital restant dû sur une période plus longue, et inversement, • une mainlevée de garanties, • un ajout ou une suppression d’assuré, • un changement de délégation d’assurance, • la modification du débiteur principal, ce qui est souvent le cas lorsque la personne qui est gérant décide de quitter la société, et est donc remplacé par un autre individu. c. Le hors – bilan. Son champ d’investigation est large puisqu’il comprend la gestion des cautions bancaires, ainsi que le crédit-bail. Si on prend l’exemple d’un achat immobilier, la signature de la promesse de vente entraîne le versement d’une indemnité d’immobilisation d’environ 10 % de la valeur du bien : c’est le principe de la caution bancaire. Pour une bonne comptabilisation, il faut veiller au respect du type de garantie sollicité par le client (garantie financière, cautionnement garantissant le paiement des loyers, garantie SEITA ou PMU, clauses de garanties de passif,…) et à veiller à la bonne identification du bénéficiaire de la caution (agence immobilière,…). Néanmoins, l’octroi d’un cautionnement peut amener la Caisse d’Épargne à exécuter les engagements du débiteur cautionné, d’où la nécessité avant tout accord, d’examiner la situation financière du client et de recueillir les documents nécessaires à une rédaction rigoureuse de l’acte. Le crédit-bail est une technique de financement des investissements professionnels. Le chef d'entreprise choisit un équipement et convient avec le vendeur des conditions de l'achat. Après examen du dossier, une société de crédit-bail achète le matériel et loue celui-ci à l’utilisateur qui l'exploite librement. En fin de contrat, le chef d'entreprise peut : q soit rendre l'équipement, q soit le racheter pour sa valeur résiduelle fixée au départ dans le contrat, q soit continuer à le louer moyennant un loyer très réduit. Julie BARCIET – Rapport de Stage – D.E.S.S. Ingénierie Financière – 2003 / 2004 Institut d’Administration des Entreprises de Bretagne Occidentale 7 Le Back Office Engagement assure quant à lui la comptabilisation des encours de crédit-bail, nécessitant la remise de certains documents telle que la notification de décision du comité de crédit, et le contrat de crédit-bail régularisé par les deux parties. Julie BARCIET – Rapport de Stage – D.E.S.S. Ingénierie Financière – 2003 / 2004 Institut d’Administration des Entreprises de Bretagne Occidentale 8 Deuxième Partie : Objets et finalités de la mission effectuée. La Caisse d’Épargne des Pays de la Loire est une organisation décentralisée regroupant près de 54 chargés de clientèle professionnels au service de plus de 7 500 clients. Ces commerciaux gèrent en totalité le dossier. Ils effectuent l’analyse du client sous tous ses aspects et constituent un dossier administratif type. Ce n’est qu’à la suite de ces opérations que la Direction des Engagements intervient, ceci au travers d’un processus particulièrement méthodique et rigoureux du fait des mécanismes relatifs au crédits et à la prise de garanties. I Les mécanismes du crédit professionnel Suite à la notification d’accord du délégataire, le dossier de prêt est envoyé à la Direction des Engagements pour être pris en charge par l’équipe du Back Office Engagements. I.1. La réception des dossiers. Dès son arrivée au Back Office Engagement, le dossier est réceptionné par Madame Florence CLERC, Chargée des Engagements, qui l’évalue avant de le confier à l’une des deux Chargées de Gestion (Mesdames FRESNE et DESMOTS). Ø Dans un premier temps, elles vont s’assurer de sa complétude, de la faisabilité technique et juridique, en accuser réception et l’enregistrer sur la base de suivi des stocks. Afin d’éviter l’immobilisation de certains dossiers en instances de pièces, la Direction des Engagements a choisi, en accord avec la Direction « Marketing, Distribution et Qualité », d’établir des règles de fonctionnement précises pour le traitement des dossiers à travers la définition des pièces bloquantes à la rédaction des contrats (cf :Annexe 2 : Pièces bloquant la rédaction du contrat). Mais de manière générale, les pièces sont rapidement acheminées par le réseau commercial car tout retard de dossier peut engendrer un risque de dégradation de la relation avec le client. Ø Dans un deuxième temps, la Chargée de Gestion va confier le dossier à l’un des trois Agents d’Exploitation, membres de l’équipe qu’elle gère et qui le prendront en charge jusqu’à son archivage. Tout d’abord, l’Agent va mettre en forme le dossier de telle manière à pouvoir permettre des contrôles rapides en cas de problème. Julie BARCIET – Rapport de Stage – D.E.S.S. Ingénierie Financière – 2003 / 2004 Institut d’Administration des Entreprises de Bretagne Occidentale 9 Le dossier est constitué de plusieurs sous chemises : o « modalités de versement », sur la quel on appose l’ensemble des versements (prêts, frais de garanties, date de sortie du tableau d’amortissement) o « correspondance » où l’on trouve toutes les informations qui ont été échangées (bordereau d’envoi, e-mail,…) o « contrat » o « garanties » où se trouve l’ensemble des pièces justificatives o « objet du financement » comprenant notamment la notification de décision de la commission de crédit o « dossier de prêt » qui aborde la cause de la demande de prêts o « dossier juridique ». Cette phase de mise en place est considérée comme étant la plus rigoureuse, car elle permet de prendre toutes les mesures nécessaires pour améliorer les durées de traitement et le suivi des dossiers. I.2. L’engagement informatique La CEPDL s’est doté en 1998 d’un outil informatique permettant de faciliter les engagements de prêts. Ce logiciel, baptisé NASA, comprend différentes fonctions, et à la spécificité de donner un identifiant par dossier et un identifiant par crédit, ce qui facilite les opérations ultérieures et les recherches d’informations. Pour optimiser la performance de cet outil informatique, l’agent d’exploitation va devoir renseigner un certain nombre d’éléments, à savoir : § § § § § Les caractéristiques financières et les phases du crédit (taux, marge, date d’échéance,…), Les modalités de versement (par virement, par chèque de banque,…), Les modalités de recouvrement, La liste des accessoires (frais de dossiers,…), La liste des garanties prises par la CEPDL et/ou par le notaire (cf :Une étape cruciale : les garanties.), § La liste des assurances (CNP, MACSF,…). Le contrat de prêt est scindé en deux parties, à savoir les conditions générales d’un coté, et les conditions particulières de l’autre. Les conditions particulières sont nominatives, ce qui nécessite un aménagement spécifique du contrat. I.3. La rédaction des contrats a. Les conditions particulières (cf :Annexe 3 : Les conditions particulières du contrat.) La prise de décision du comité de crédit résulte d’une analyse complète de l’ensemble des éléments financiers, juridiques et fiscaux, de l’appréciation de l’encours de crédits du client et de la maîtrise des techniques utilisées. Julie BARCIET – Rapport de Stage – D.E.S.S. Ingénierie Financière – 2003 / 2004 Institut d’Administration des Entreprises de Bretagne Occidentale 10 Les conditions particulières d’un contrat de prêt sont scindées en quatre parties majeures: 1. La qualité de l’emprunteur. Comme pour tout contrat, celui-ci est nominatif, et peut se référer à une personne morale ou à une personne physique. Dans ce cas l’agent d’exploitation va renseigner l’ensemble des champs qui vont identifier précisément l’emprunteur (nom, dénomination sociale, numéro de RCS, date et lieu de naissance, adresse,…). 2. L’objet du (ou des) prêt(s). Lors de la rédaction c’est la partie la plus délicate car la précision des renseignements est primordiale pour la suite des événements. La formulation obéit à un schéma très stricte en annonçant d’abord le type d’objet qui est financé (bien immobilier, fonds de commerce, travaux, acquisition de véhicule, achat de parts, apports en fonds propres, indemnités de résiliation de bail,…), puis la spécificité technique lorsqu’il s’agit de matériel, ou bien l’activité à laquelle l’objet est destiné, et enfin lorsqu’il s’agit de l’acquisition d’un bien immobilier ou d’un fonds de commerce, il conviendra de renseigner l’adresse très précise du lieu de l’activité. A noter que lorsque l’objet du prêt nécessite la rédaction d’un acte authentique, il faudra conclure par la mentions « …et les frais y afférents » puisque la mise en place de cet acte nécessite du temps et par conséquent des coûts de rédaction. Il faudra donc en tenir compte au moment de la vérification de la ventilation des fonds. Exemple : L’emprunteur déclare que les fonds prêtés sont destinés à financer l’acquisition de la partie commerciale d’un ensemble immobilier à usage mixte, pour son activité d’achat et de vente de tous biens immobilier, connu sous l’enseigne « maison à vendre », cadastré dite commune section ZX numéro 66, sis commune d’Orvault (44), 15 avenue de la Jeunesse, et les frais y afférents. Versement des fonds par chèque de banque à l’ordre de Maître Sillon de Bretagne, sur production d’une demande d’utilisation de crédits. 3. Les montants, durées, modalités de remboursement des fonds. Toutes ces informations sont comprises dans un tableau synthétique afin de faciliter la compréhension de l’emprunteur. En cas de spécificités techniques (différés de capital ou d’intérêts), celles-ci seront renseignées à la suite dans le paragraphe dédié aux clauses particulières. Julie BARCIET – Rapport de Stage – D.E.S.S. Ingénierie Financière – 2003 / 2004 Institut d’Administration des Entreprises de Bretagne Occidentale 11 TYPE MONTANT EN EUROS N° CREDIT DUREE EN MOIS taux t.e.g (proportionnel annuel) (Taux effectif global) € % % Prélèvement des échéances le XX du mois/du trimestre sur le compte N° 08.XX, ouvert dans les livres du PRÊTEUR. Commission d'engagement : XX Euros. Frais de garantie : XX Euros, hors frais de sûreté réelle et de société de contregarantie. N° CREDIT 4. NOMBRE ECHEANCES PERIODICITE MONTANT HORS ASSURANCE ASSURANCE TOTAL ECHEANCE € € € Les garanties et assurances. Cette partie du contrat tend à renseigner l’ensemble des dispositions sécuritaires qui ont été prises par la Caisse d’Épargne, par le notaire, et par les organismes d’assurances. Il est d’ailleurs très rare qu’il n’y ait rien d’indiqué, puisqu’en l’espace de 5 mois de stage et près de 90 dossiers traités, cela ne m’est arrivé qu’une seule fois. Dans le souci de simplifier cette approche il conviendra de l’aborder plus en détail dans la partie suivante, car ces dispositions regroupent tout un cadre législatif assez complexe à mettre en place. b. Le contrôle hiérarchique et l’envoi postal. Une fois rédigé, le contrat de prêt est remis à Madame Florence CLERC pour contrôle et signature, dans l’optique de validation de l’engagement pris par la Caisse d’Épargne. Une fois effectué, il s’agit pour les Agents d’Exploitation et pour moi-même d’envoyer l’ensemble des pièces afférentes au contrat de prêt, soit aux Conseillers Clientèle Professionnels, soit au notaire. Si il y a absence de garantie notariée (cas des Nantissements, Gages, Cautions, Contregarant, Blocage de compte courant,…), les conditions de prêts, garanties, assurances et autres actes contractuels, sont envoyés au réseau commercial accompagnés d’un bordereau d’envoi. Ce bordereau a pour objet de consigner l’ensemble des pièces qui sont envoyés tout en re-précisant les obligations liées à la régularisation des différents documents qui devront être retournés aux Engagements (exemple : les contrats de prêts, les cautions, le feuillet prêteur CNP, la demande de versement des fonds,…). Si il y a présence de garanties notariées (cas des Privilèges de Prêteur de Deniers, Hypothèque et Nantissement de Fonds de Commerce avec Subrogation dans le Privilège de Vendeur), le dossier de prêt est, pour un gain de temps évident, adressé directement au notaire, accompagné de certaines pièces spécifiques à la situation, à savoir : v Les pouvoirs et procurations nécessaires, v Les tableaux d’amortissements provisoires (car y sont indiqués les phases de préfinancement), v Les conditions d’assurances, Julie BARCIET – Rapport de Stage – D.E.S.S. Ingénierie Financière – 2003 / 2004 Institut d’Administration des Entreprises de Bretagne Occidentale 12 v Une demande d’utilisation de crédit (que le notaire va nous renvoyer dans un délai maximum de 3 jours avant la date de signature) qui va nous permettre de lui adresser un chèque de banque pour le montant qu’il nous indiquera conformément au compromis généralement signé entre l’acheteur et le vendeur. Ensuite, un avis de signature nous sera renvoyé a posteriori de la signature des contrats (en attendant d’accusé réception de l’attestation d’acquisition, du reçu du chèque et de la copie exécutoire si c’est une société qui est à l’origine de l’acquisition). v Le versement des fonds s’effectue par l’envoi du bordereau, avec l’obligation pour le Chargé de Clientèle Professionnels, d’indiquer la date de valeur à laquelle il convient de verser les fonds. Dans un souci organisationnel, les dossiers sont classés aux engagements par phase de processus, à savoir : en attente d’engagement, en attente de retour contrat, prise de garantie nantissement, en attente de demande de versement,…), le tout secondé par un fichier Access disponible en réseau, et par des tableaux Excels personnels à chacun des agents pour assurer le suivi. II Une étape cruciale : les garanties. Du fait du montant des prêts accordés et des risques supportés par certaines activités, la Caisse d’Épargne accepte de financer un projet professionnel. Ceci à condition qu’elle obtiennent, en contrepartie, une garantie qui la protège en cas d’impossibilité du prêteur de faire face à ses échéances. On parle alors de gestion du risque de défaut du client ou risque de défaillance. Ces garanties constituent une précaution pour l’établissement bancaire qui peut très bien décider de ne pas se couvrir contre une défaillance du prêteur, mais cela reste une exception. Au cours des cinq mois de stage j’ai eu l’occasion de traiter plus de 80 dossiers sur lesquels étaient demandées toutes sortes de garanties, sans prise en considération de l’assurance CNP. Sur cette production, au moins 70 dossiers comportaient plus d’une garantie et un seul n’en comportait aucune. II.1. Les garanties personnelles a. Les cautions personnes physiques et morales Pour garantir sa créance, la CEPDL peut accepter qu’une personne ou une société se porte caution. Ce type de garantie est couramment utilisé car bien moins coûteuse que les autres (comme l’hypothèque par exemple). Le recours à cette sûreté devient quasi automatique pour les petites et moyennes entreprises, surtout pour les E.U.R.L. dans lesquelles l’entreprise n’est souvent qu’un moyen permettant à l’entrepreneur de limiter sa responsabilité en créant une sorte de patrimoine professionnel. Ceci est paradoxal car le fait de se porter caution vient annuler l’effet positif de la restriction de la responsabilité générée par le choix de la forme juridique. Ainsi l’effet de levier juridique en devient neutre. Julie BARCIET – Rapport de Stage – D.E.S.S. Ingénierie Financière – 2003 / 2004 Institut d’Administration des Entreprises de Bretagne Occidentale 13 Dans la forme, la personne qui se porte caution (qu’elle soit physique ou morale) s’engage à payer à la place du débiteur, en cas de défaillance dans le remboursement des échéances de cet dernière. Il ne s’agit pas d’un engagement moral, mais d’un acte qui peut être lourd de conséquences pour la situation personnelle de la caution. Le cadre législatif est quant à lui très claire puisque l’acte de cautionnement doit respecter un certain nombre de formes sous peine de nullité (cf :Annexe 4 : Articles de loi portant sur les cautions) : ü Il doit être écrit, ü Il doit contenir un certain nombre de mentions obligatoires, écrites de la main de la caution et de son époux(se) au cas ou il y aurait mariage sous le régime de la communauté des biens réduite aux acquêts, Exemple de mention manuscrite à reproduire : « En me portant caution de (Débiteur principal), dans la limite de la somme de XX euros (XX €) couvrant le paiement du principal, des intérêts et, le cas échéant, des pénalités ou intérêts de retard pour la durée de XX, je m'engage à rembourser au prêteur les sommes dues sur mes revenus et mes biens si (Débiteur principal) n'y satisfait pas lui-même. En renonçant au bénéfice de discussion défini à l'article 2021 du code civil et en m'obligeant solidairement avec (Débiteur principal), je m'engage à rembourser le créancier sans pouvoir exiger qu'il poursuive préalablement (Débiteur principal). » ü Sa nature doit être clairement précisé, c’est à dire qu’il est primordial de savoir si la caution est simple ou solidaire. Cette alternative est décidée lors de la commission de crédit. Dans le premier cas, on dit d’une caution qu’elle est simple lorsqu’elle permet à la caution de se prévaloir des bénéfices de discussions et de division. En d’autre terme, elle doit exiger du créancier : o Qu’il épuise tous les recours à l’égard du débiteur avant de l’actionner, o Qu’il divise les poursuites entres les différentes cautions. Dans le second cas, la caution est solidaire lorsqu’il n’y a pas de bénéfice de division. ü Néanmoins, dans le cadre de la caution, les concours consentis à un entrepreneur individuel font partie du cadre législatif de la loi MADELIN. Lorsque la Caisse d’Épargne envisage de bénéficier d’une sûreté réelle sur le patrimoine privé de l’entrepreneur individuel, ou d’une sûreté personnelle consentie par une personne physique, elle se doit de respecter une procédure particulière : Pour améliorer la preuve du respect des dispositions légales, un imprimé (« Information du client dans le cadre de la loi N°94-126 du 11 février 1994 relative à l’initiative et à l’entreprise individuelle ») a été établi en double exemplaire. Cet imprimé doit être validé et signé par le prêteur (la CEPDL) et l’entrepreneur individuel dans un délai de 15 jours. L’emprunteur a alors deux possibilités, connaissance prise de la faculté qui lui est offerte par la loi, soit proposer une sûreté sur un ou des biens professionnels, soit adhérer à la garantie retenue par le prêteur. Si l’emprunteur refuse, la banque doit porter à son attention le montant chiffré des garanties qu’elle souhaite prendre sur ses biens personnels (ou auprès d’un tiers). Dans ce cas, l’entrepreneur individuel doit indiquer son aval ou son refus sur ladite proposition. Si il refuse, l’organisme bancaire se garde le droit de lui refuser le crédit sans que sa responsabilité ne puisse être engagée et mise à mal. Julie BARCIET – Rapport de Stage – D.E.S.S. Ingénierie Financière – 2003 / 2004 Institut d’Administration des Entreprises de Bretagne Occidentale 14 b. Les contregarants (exemple : SACCEF, SIAGI, SOFARIS,…) Certaines sociétés se sont spécialisées dans le cautionnement. Ainsi en contrepartie d’une rémunération variant entre 2 et 3 % du montant du prêt, la caution s’engage à se substituer au débiteur en cas de défaillance de ce dernier. Le prêt cautionné assure une meilleure protection de l’emprunteur. Néanmoins, si elle est amenée à payer, la caution aura la possibilité de se retourner contre l’emprunteur. Concernant le versement du prêt, l’emprunteur doit verser à l’organisme de caution, dès le déblocage des fonds, une contribution proportionnelle au montant de son prêt, composée d’une contribution à un fond mutuel de garantie (qui pourra lui être en partie reversée à la fin de son crédit, ou dans sa totalité au bout de six mois en cas de remboursement anticipé), ainsi qu’une commission qui est définitivement acquise à l’organisme. La CEPDL a recours à différents organismes de cautions mutuels, parmi lesquels on retrouve le plus souvent la SACCEF (filiale du groupe des Caisses d’Épargne), la SIAGI, ou encore la SOFARIS. II.2. Les garanties réelles. a. Les garanties immobilières : PPD et Hypothèque Ce sont des garanties qui permettent au créancier non payé de faire vendre le bien et d’être payé sur le prix de la vente. – Le privilège de prêteur de deniers. Seule la banque qui finance le projet peut s’en prévaloir. Dans la pratique, le Privilège de Prêteur de Deniers doit faire l’objet d’un acte notarié et doit être inscrit à la conservation des hypothèques dans les deux mois qui suivent la vente. Il prend rang à la date de la vente tout en sachant que le PPD sera prioritaire sur toutes les autres garanties qui seront prises sur le bien. Concernant son coût, il est plus faible que celui de l’hypothèque conventionnelle (voir ci-après) car il est dispensé de taxe de publicité foncière (0,615 % du montant du prêt) ce qui sur un prêt de 100 000 € représente une économie de l’ordre de 615 €. Par contre le Privilège de Prêteurs de Deniers ne pourra être pris que sur un bien existant et ne sera pas utilisable pour garantir le financement d’une acquisition en état futur d’achèvement. Concernant le dossier de prêt, les modalités porteront sur l’établissement d’un seul contrat de prêt auquel il faut adjoindre le tableau d’amortissement, le pouvoir de la Chargée des Engagements Professionnels, les délégations et subdélégations, ainsi que l’avis de signature et la demande d’utilisation de crédit, le tout étant à envoyé au notaire qui régularisera le dossier. Par la suite, le dossier pourra être archivé une fois que le notaire nous aura renvoyé la copie exécutoire. Julie BARCIET – Rapport de Stage – D.E.S.S. Ingénierie Financière – 2003 / 2004 Institut d’Administration des Entreprises de Bretagne Occidentale 15 - L’hypothèque conventionnelle. Comme le Privilège de Prêteur de Deniers, l’hypothèque conventionnelle doit obligatoirement être constatée par acte notariée, ce qui suppose d’envoyer le même type de pièces au notaire que pour le P.P.D. Ainsi, le traitement du dossier de prêt sera équivalent à un dossier où on prendrai un Privilège de Prêteur de Deniers comme garantie. Contrairement au Privilège de Prêteur de Deniers, son rang prend effet non pas à la date de la vente, mais à celle de son inscription. En outre, plusieurs hypothèques peuvent être prises sur un même bien. La date de l’inscription déterminant le rang des créanciers hypothécaires, le créancier a tout intérêt à faire inscrire sa créance le plus rapidement possible. L’hypothèque conventionnelle doit faire l’objet d’une publicité foncière correspondant à un coût de 0,615 % du montant du prêt. Malgré tout c’est la garantie la plus demandée car elle peut-être prise quelque soit le bien. - La mainlevée de l’hypothèque et du Privilège de Prêteur de Deniers. Le P.P.D. ou l’hypothèque conventionnelle s’éteindront automatiquement dans les deux ans qui suivent la fin du prêt contracté par le client. Si le bien est vendu avant la fin de vie des prêts, il faut que l’emprunteur sollicite la mainlevée de l’inscription. La radiation de l’hypothèque se fait auprès du conservateur des hypothèques par l’intermédiaire d’un notaire. Elle entraîne donc des frais, correspondant à 1% du montant du prêt qui reste à la charge du vendeur. b. Les garanties mobilières : Exemple du Nantissement. Le nantissement est un contrat par lequel un débiteur remet un bien à son créancier pour sûreté de la dette. Sa particularité : c’est un gage sans dépossession puisque l’emprunteur n’est pas dessaisi (du fonds, des produits d’épargne,..). Néanmoins une particularité intervient au moment où le nantissement porte sur un fonds de commerce en création, car il ne peut faire l’objet que d’une promesse de nantissement à compter de la mise en exploitation du fonds. Le type de nantissement que j’ai eu l’occasion d’appréhender le plus souvent porte sur les fonds de commerce. Le fonds de commerce, sauf de très rares exceptions, ne constitue pas une garantie solide en raison de l'absence de valeur ou de l'effondrement possible de cette valeur. Son intérêt réside essentiellement pour le banquier au droit à l’information qu’il génère sur le devenir du fonds. En effet, un fonds nanti ne peut être cédé sans information préalable du créancier inscrit. S’il est souvent pratiqué, me nantissement de fonds de commerce constitue que très rarement l'unique garantie. Concernant les dossiers de prêt, la méthodologie à suivre nécessite beaucoup de rigueur. En présence d’un nantissement de fonds de commerce, le rédacteur des contrats se doit de prendre en compte l’enregistrement au Greffe du Tribunal de Commerce, c’est pourquoi il faut établir trois contrats : un qui Julie BARCIET – Rapport de Stage – D.E.S.S. Ingénierie Financière – 2003 / 2004 Institut d’Administration des Entreprises de Bretagne Occidentale 16 sera destiné à l’emprunteur, un pour le prêteur (CEPDL) et un troisième qui sera à envoyer au Greffe. Au retour des contrats signés par l’emprunteur deux possibilités s’offrent à l’agent d’exploitation : soit le contrat nous est revenu rapidement soit le délai accordé par le Greffe du Tribunal de Commerce (qui est de 15 jours à compter de la date de signature) est dépassé auquel cas il nous faut créer un acte de nantissement qui vient suppléer le contrat de prêt. La date de signature du contrat est importante car elle donne une date certaine au contrat. Cette date devra être accomplie avec d’autant plus de célébrité que le nantissement doit être inscrit au greffe dans les quinze jours maximum qui suivent la date de signature du contrat. Dès lors, deux étapes sont nécessaires pour enregistrer le nantissement : 1. Indiquer en haut des conditions générales du contrat de prêt la mention « Exemplaire destiné à être déposé au Greffe du Tribunal de Commerce pour l’accomplissement de la formalité prévue par la loi du 17/03/1909 ». Puis envoyer le contrat accompagné d’un chèque de banque d’un montant de 75 € et d’une enveloppe timbrée au Trésor Public, pour enregistrement. 2. Suite au retour des contrats de prêts (ou des actes de nantissements) par le Trésor Public, l’agent va devoir remplir un bordereau de nantissement ainsi qu’une réquisition d’états qu’il va adresser au Greffe du tribunal de commerce dans le ressort duquel le fonds de commerce est exploité. Par la suite le Greffe nous renverra les originaux des actes de nantissements pour justifier l’inscription au profit de la Caisse d’Épargne. L’ensemble de ces procédures doit obligatoirement respecter le délai de 15 jours entiers. Une fois le nantissement pris en compte par le cadre légal, il nous faut envoyer à l’assureur du fonds de commerce la notification d’assurance pour lui signifier la validité de la garantie prise. Par cet acte, le créancier prévoit le transfert à son profit des indemnités à verser par la compagnie d’assurances en cas de sinistre du fonds de commerce. Cas du renouvellement de l’inscription. Si le débiteur est toujours engagé à l’égard du créancier à l’issue du délai de dix ans, l’agent d’exploitation doit renouveler l’inscription avant son échéance pour éviter une préemption. Le renouvellement sera effectué pour un nouveau délai de dix ans, ceci quelque soit la durée de l’engagement garanti. Empiriquement, le prêteur doit déposer au greffe où le nantissement d’origine a été enregistré un bordereau (deux exemplaires) qui va rappeler succinctement l’acte d’origine et les références de l’inscription avec une mention signifiant la volonté d’opérer son renouvellement. Ces dispositions sont toutefois assez rare du fait de la durée moyenne des prêts (6 ans). Il est, par contre, plus fréquent en cas d’avenant portant sur un rallongement de la durée du prêt. c. Les garanties spécifiques : le blocage de compte courant d’associés. Un compte courant d'associé est un compte ouvert au nom d'un associé dans les livres de l'entreprise, inscrit au passif du bilan, sur lequel sont déposées des sommes prêtées temporairement à la Julie BARCIET – Rapport de Stage – D.E.S.S. Ingénierie Financière – 2003 / 2004 Institut d’Administration des Entreprises de Bretagne Occidentale 17 société par cet associé, qui détient au moins 5 % du capital. Il peut être productif d'intérêts pour le titulaire. Par une "convention de blocage", les associés s'obligent, vis-à-vis de la société, à rendre ces sommes indisponibles pendant plusieurs années. C'est une mesure qui devient obligatoire pour pouvoir bénéficier des dispositions fiscales favorables en cas d'incorporation ultérieure au capital (augmentation de capital). Dans le cadre des dossiers de prêts, les conventions de blocage de compte courant d’associé sont utilisées à titre de garantie, notamment dans le cadre des prêts d’honneurs ou de la demande émanant d’un contre garant, le but étant de consolider les quasi fonds propres de l’entreprise. II.3. Assurance de personne la plus souvent rencontrée : la CNP. a. Présentation CNP Assurances est, depuis 1991, le premier assureur de personnes en France avec un chiffre d'affaires de 19,46 milliards d'euros en 2003. La CNP fonde sa stratégie de distribution sur le partenariat avec de grands établissements français comme La Poste et les Caisses d’épargne. Les alliances qu’elle noue, souvent renforcées par des liens en capital, reposent sur la complémentarité des compétences entre son expertise d’assureur et les capacités de distribution de ses partenaires. b. Matérialisation de l’assurance Nous concernant, les assurances des prêts sont souscrites à 95 % auprès de la CNP. Sa matérialisation repose sur une liasse qui se doit d’être faxée, au delà d’un certain niveau de délégation fonction tant des montants de prêts que des pathologies déclarées, à la CNP pour décision et notification de la décision. Ce n’est qu’après réception de cette décision que le dossier pourra être traité aux Engagements. Suite à cela l’agent d’exploitation n’a qu’un rôle de vérification des informations et du bon renseignement des rubriques. Ces contrôles donne une garantie supplémentaire sachant que la CNP a déjà refusé de faire jouer l’assurance parce que la qualité de l’assuré avait été mal renseigné. Pour les prêts plusieurs informations sont primordiales : o La nature de la garantie (Incapacité Temporaire de Travail,…) o Le n° de collectivité o Le détail des concours sollicités. c. Cotisation A noter que pour le règlement de la cotisation, le client se doit de régler sa cotisation d’assurance pendant toute la durée de son prêt, même si ce dernier comporte une phase de différé. d. Modalités de détermination du taux Pour déterminer le taux annuel d’assurance, la CNP distingue deux groupes d’assurés : Julie BARCIET – Rapport de Stage – D.E.S.S. Ingénierie Financière – 2003 / 2004 Institut d’Administration des Entreprises de Bretagne Occidentale 18 Le groupe 1 : cas où le client ne présente pas de risque médical. Le groupe 2 : le client présente un risque médical mais son assurance reste possible dans le cadre de son contrat. Néanmoins le tarif proposé est le double de celui du groupe 1. Les taux de cotisations sont en outre fonction de l’âge de l’emprunteur, du niveau d’invalidité pour lequel il veut être couvert (décès, invalidité temporaire de travail,…), du modes de remboursement (in fine, différé partiel, aucun différé), et de la durée du prêt. Julie BARCIET – Rapport de Stage – D.E.S.S. Ingénierie Financière – 2003 / 2004 Institut d’Administration des Entreprises de Bretagne Occidentale 19 Conclusions : Connaissances, Compétences et Apports Personnels. Les cinq mois que j’ai eu l’occasion de passer au sein de la Direction des Engagements en qualité de stagiaire, m’ont amené à observer, puis à mettre en pratique, les différentes activités que peut réaliser un agent d’exploitation aux engagements professionnels. Cette mission m’a permis de mettre en application les principes étudiés lors de ma formation universitaire tout en m’agrégeant de nouvelles connaissances et compétences. v Les savoirs nécessaires : Gestion des crédits et des risques, rigueur, autonomie, relationnel, …. Gestion des contrats de prêts Les savoirs qui m’ont été nécessaires pour assurer la préparation, la rédaction et le contrôle des contrats se rapportent aux notions théoriques vues dans des cours comme ceux de politique juridique et de finance d'entreprise. Ayant très souvent les commerciaux, voire des intervenants extérieurs, en ligne, l’assistance technique se doit d’être concise et synthétique. Les séminaires de méthodologie et les oraux m’ont en l’occurrence été très précieux pour cet exercice de style. De même, l’ensemble des notions vues dans les séminaires de gestion des risques financiers et de gestion de trésorerie m’ont fait progresser rapidement sur la mission, ce qui a facilité ma montée en charge vis à vis du traitement des dossiers de prêts. Gestion des garanties Le suivi des garanties est l’une des missions les plus délicates compte tenu des dispositions législatives et réglementaires qu’il faut respecter. Les enseignements juridiques, bancaires, et fiscaux ayant abordés certaines caractéristiques des garanties, la mise en pratique a été tout de même très délicate du fait de l’écart important entre ce qui a été vu en cours et les éléments abordés lors de la prise des garanties sur les concours consentis par la CEPDL. Les notions relatives à la gestion des risques de taux m’ont aussi été très précieuse quant à la mise en place des clauses de garanties, car en connaissant les tenants il est bien plus facile de comprendre les aboutissants, à savoir minimiser le risque que peut courir la banque de ne pas pouvoir récupérer les fonds en cas de défaillance, ou d’opportunisme, du client. Activité générale Quelque soit les tâches accomplies, l’utilisation de la bureautique est d’une absolue nécessité. Ainsi les connaissances qui porte sur des logiciels de traitement de texte, de tableurs, ou de bases de données sont cruciales pour pouvoir gérer les dossiers de crédit. Ceci est d’autant plus flagrant que l’ensemble des maquettes de contrats sont sur le réseau informatique du département. Par conséquent, des capacités d’organisations sont nécessaires pour pouvoir gérer au mieux l’ensemble des dossiers de prêts. Julie BARCIET – Rapport de Stage – D.E.S.S. Ingénierie Financière – 2003 / 2004 Institut d’Administration des Entreprises de Bretagne Occidentale 20 v Les Savoirs développés grâce à la mission. Sur une telle période, beaucoup de nouveautés ont été appréhendées, tant sur le plan des savoirs faire que des savoirs être. La formalisation des risques de crédits et leurs mise en place au sein d’une organisation bancaire a complété mes connaissances en matière de finance d’entreprise. Dans le cadre du D.E.S.S. nous abordons les méthodes de détermination des taux d’emprunts, ainsi que garanties de taux qui y sont adjoints. Néanmoins, la formation que je suis n’aborde pas les mécanismes du crédit dans le sens de leurs mises en place en terme de garanties juridiques et de type de produits qu’il convient de proposer aux clients. En ce sens, cette mission de fin d’étude m’a beaucoup apportée puisque dorénavant j’ai acquis des connaissances qui me permettent de me positionner sur tout type de poste en relation avec les prêts accordés aux professionnels. La mise en place des dossiers de prêts et leurs suivis développent considérablement les facultés d’organisation et de rigueur ainsi que la prise d’initiative quant à l’amélioration des performances. Pour cela il est nécessaire de mettre en place des tableaux de suivis des dossiers pour pouvoir répondre rapidement aux demandes, qu’elles émanent de l’équipe du back office ou des chargés d’affaires professionnels. Pour pouvoir être performante il m’a fallu être très réactive et organisée dans mon travail, tout en ayant la volonté d’apporter un service de qualité aux clients de la Caisse d’Épargne et à l’équipe du Back Office. Ceci a été largement facilité par l’esprit d’équipe rencontré au sein de la Direction des Engagements. Julie BARCIET – Rapport de Stage – D.E.S.S. Ingénierie Financière – 2003 / 2004 Institut d’Administration des Entreprises de Bretagne Occidentale 21 Annexes Annexe 1 : Organigramme du Back Office Engagements. Madame Claire ROUDAUT Responsable du Département Particuliers et Professionnels Madame Florence CLERC Chargée des Engagements v Rédaction des Cautions Bancaires v Signature et Supervision des dossiers Laurence DESMOTS Chargée de Gestion • Analyse et enregistrement des dossiers de prêts • Rédaction des Cautions Bancaires • Muriel FRESNE Chargée de Gestion Analyse et enregistrement des dossiers de prêts • Prêts à la création d’entreprise Gilbert CLOAREC Agent d’exploitation Ghislaine ANNÉ Agent d’exploitation (Pro Rapido et MLT) Sabrina LUSSEAU Agent d’Exploitation (hors bilan,…) Catherine RINEAU Agent d’exploitation Laurent COUSTAUD Chargé de Mission Jean-Luc TRIMOREAU Agent d’exploitation • Remboursement anticipé des prêts • Mainlevée des Garanties • Suivi des Copies Exécutoires Julie BARCIET – Rapport de Stage – D.E.S.S. Ingénierie Financière – 2003 / 2004 Institut d’Administration des Entreprises de Bretagne Occidentale 22 Annexe 2 : Pièces bloquant la rédaction du contrat Concernant l’objet du financement : o o o o o o o o Un compromis de vente ou une attestation notariée Un projet d’acte d’acquisition, si achat d’un bien immobilier Une ou des factures si acquisition de matériel ou de véhicule Un bon de livraison (cas du nantissement de matériel) Un projet de cession Si l’emprunteur est une société, joindre les statuts signés et enregistrés, et le Kbis. Les coordonnées du rédacteur de l’acte Si l’objet porte sur un remboursement anticipé de prêt, joindre le décompte ou le tableau d’amortissement du prêt en question. Concernant les garanties : o Dans le cadre d’un nantissement, le type de produits correspondant (cf :Les garanties mobilières : Exemple du Nantissement.), o La liasse d’assurance (cf :Assurance), o Un justificatif d’état civil des cautions, o Les interrogations Banque De France des cautions (si c’est une personne morale y joindre les statuts et le Kbis), o Si présence d’une délégation d’assurance, joindre la notification d’accord de l’assureur en question, o Les notifications d’accord de la société de caution mutuelle contre garante (cf :Les contregarants (exemple : SACCEF, SIAGI, SOFARIS,…)), o Le justificatif du montant du compte courant d’associé bloqué (cf :Les garanties spécifiques : le blocage de compte courant d’associés), Concernant l’identité de l’emprunteur : o L’Etat Civil et le régime matrimonial o Les interrogations FCC/FICP/FIBEN o La Carte Répertoire des Métiers, ou carte d’affiliation MSA, ou Extrait Kbis, ou fiche INSEE. Julie BARCIET – Rapport de Stage – D.E.S.S. Ingénierie Financière – 2003 / 2004 Institut d’Administration des Entreprises de Bretagne Occidentale 23 Annexe 3 : Les conditions particulières du contrat. Julie BARCIET – Rapport de Stage – D.E.S.S. Ingénierie Financière – 2003 / 2004 Institut d’Administration des Entreprises de Bretagne Occidentale 24 Julie BARCIET – Rapport de Stage – D.E.S.S. Ingénierie Financière – 2003 / 2004 Institut d’Administration des Entreprises de Bretagne Occidentale 25 Julie BARCIET – Rapport de Stage – D.E.S.S. Ingénierie Financière – 2003 / 2004 Institut d’Administration des Entreprises de Bretagne Occidentale 26 Julie BARCIET – Rapport de Stage – D.E.S.S. Ingénierie Financière – 2003 / 2004 Institut d’Administration des Entreprises de Bretagne Occidentale 27 Julie BARCIET – Rapport de Stage – D.E.S.S. Ingénierie Financière – 2003 / 2004 Institut d’Administration des Entreprises de Bretagne Occidentale 28 Julie BARCIET – Rapport de Stage – D.E.S.S. Ingénierie Financière – 2003 / 2004 Institut d’Administration des Entreprises de Bretagne Occidentale 29 Annexe 4 : Articles de loi portant sur les cautions Article L313-7 La personne physique qui s'engage par acte sous seing privé en qualité de caution pour l'une des opérations relevant des chapitres Ier ou II du présent titre doit, à peine de nullité de son engagement, faire précéder sa signature de la mention manuscrite suivante, et uniquement de celle-ci: "En me portant caution de X..., dans la limite de la somme de... couvrant le paiement du principal, des intérêts et, le cas échéant, des pénalités ou intérêts de retard et pour la durée de..., je m'engage à rembourser au prêteur les sommes dues sur mes revenus et mes biens si X... n'y satisfait pas lui-même". Article L313-8 Lorsque le créancier demande un cautionnement solidaire pour l'une des opérations relevant des chapitres Ier ou II du présent titre, la personne physique qui se porte caution doit, à peine de nullité de son engagement, faire précéder sa signature de la mention manuscrite suivante : "En renonçant au bénéfice de discussion défini à l'article 2021 du code civil et en m'obligeant solidairement avec X..., je m'engage à rembourser le créancier sans pouvoir exiger qu'il poursuive préalablement X...". Article L313-9 Toute personne physique qui s'est portée caution à l'occasion d'une opération de crédit relevant des chapitres Ier ou II du présent titre doit être informée par l'établissement prêteur de la défaillance du débiteur principal dès le premier incident de paiement caractérisé susceptible d'inscription au fichier institué à l'article L. 333-4. Si l'établissement prêteur ne se conforme pas à cette obligation, la caution ne saurait être tenue au paiement des pénalités ou intérêts de retard échus entre la date de ce premier incident et celle à laquelle elle en a été informée. Article L313-10 Un établissement de crédit ne peut se prévaloir d'un contrat de cautionnement d'une opération de crédit relevant des chapitres Ier ou II du présent titre, conclu par une personne physique dont l'engagement était, lors de sa conclusion, manifestement disproportionné à ses biens et revenus, à moins que le patrimoine de cette caution, au moment où celle-ci est appelée, ne lui permette de faire face à son obligation. Julie BARCIET – Rapport de Stage – D.E.S.S. Ingénierie Financière – 2003 / 2004 Institut d’Administration des Entreprises de Bretagne Occidentale 30 Annexe 5 : Articles de loi relatifs au nantissement Article L142-1 Les fonds de commerce peuvent faire l'objet de nantissements, sans autres conditions et formalités que celles prescrites par le présent chapitre et le chapitre III ci-après. Le nantissement d'un fonds de commerce ne donne pas au créancier gagiste le droit de se faire attribuer le fonds en paiement et jusqu'à due concurrence. Article L142-2 Sont seuls susceptibles d'être compris dans le nantissement soumis aux dispositions du présent chapitre comme faisant partie d'un fonds de commerce : l'enseigne et le nom commercial, le droit au bail, la clientèle et l'achalandage, le mobilier commercial, le matériel ou l'outillage servant à l'exploitation du fonds, les brevets d'invention, les licences, les marques, les dessins et modèles industriels, et généralement les droits de propriété intellectuelle qui y sont attachés. Le certificat d'addition postérieur au nantissement qui comprend le brevet auquel il s'applique suit le sort de ce brevet et fait partie, comme lui, du gage constitué. A défaut de désignation expresse et précise dans l'acte qui le constitue, le nantissement ne comprend que l'enseigne et le nom commercial, le droit au bail, la clientèle et l'achalandage. Si le nantissement porte sur un fonds de commerce et ses succursales, celles-ci doivent être désignées par l'indication précise de leur siège. Julie BARCIET – Rapport de Stage – D.E.S.S. Ingénierie Financière – 2003 / 2004 Institut d’Administration des Entreprises de Bretagne Occidentale 31