Dossier de Presse
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Dossier de Presse
Communiqué de presse - Salo IV / Press release - Salo IV C’est la quatrième édition du salon du dessin érotique et beaucoup de choses ont changé depuis le tout premier Salo en 2013. Ce qui avait été conçu la première année comme une expérimentation un peu éthérée, un projet plus proche des satires de Luis Buñuel que du sérieux de Pier Paolo Pasolini est devenu au fil des ans plus profond. C’est que l’époque s’est refroidie violemment et ce qui aurait pu paraitre suranné il y a quelques années, en l’occurrence un salon du dessin érotique, est devenu pertinent, civique. Quoiqu’on en dise, une chape de plomb a recouvert l’insouciance, une arrière pensée traine dans nos sorties et les extrêmes de tous bords se sont engouffrés dans la voie de la peur. Même les courants politiques les plus ouverts se crispent, cèdent à la panique financière et moraliste : des centres d’art jugés non rentables ont vu leurs subventions fondre, certains ont disparu, comme si l’art était devenu un produit de supermarché et non plus une expérimentation. On peut oser une comparaison avec la recherche scientifique dont les avancées ne viennent que de quelques uns : ne pas soutenir les espaces expérimentaux de l’art ou de la recherche, c’est oeuvrer pour l’obscurantisme. Et cela va dans tous les domaines, il suffit de regarder des photos de femmes en 68, simplement la longueur des jupettes et l’on s’aperçoit que tout a changé. Ce que portait une majorité sans souci est devenu rare ; nous marchons en arrière, revenons à l’après-guerre. L’art lui-même s’en ressent, s’auto censure ou devient gros, lisse et cher, comme une berline de luxe. Dans ce salon du dessin érotique, les ressources financières viennent exclusivement des visiteurs. Ce sont les adhérents des Salaisons, des collectionneurs, des artistes, des amis, qui soutiennent cette expérience autonome et permettent l’organisation de cet événement. Salo IV est majoritairement féminin, peut-être s’intéressent-elles moins au gros œuvre de l’art qui à l’instar des grands fauves pissent un peu partout. Ces artistes reviennent plus à ce qui fait l’équilibre interne, comme une oreille à l’écoute. Force est de constater qu’une certaine évolution de la société est souvent venue de la gente féminine. Et si ces artistes sont actuellement plus investies, c’est qu’elles sont les plus visées par les restrictions religieuses et politiques. Mais des hommes font également partie de Salo IV, des artistes contemporains à l’écoute des mondes, mais aussi des créateurs dits « brut », autistes, des dessins d’enfants même. Nous ne sommes plus à l’heure des séparations entre les différents courants d’art, l’exclusion commence là. Il faudrait unir les diversités dans la résistance active contre les pisseurs fous : marchands surpuissants, politiciens et religieux sectaires. C’est ainsi qu’en voulant communiquer sur l’érotisme dans l’art, un projet léger, on évoque la vie en société. En pensant à Sade emprisonné, à Pasolini assassiné et à tout ceux qui ont contesté la pensée majoritaire et castratrice, on peut dire que la liberté de créer, d’aimer, l’érotisme, sont des forces de vies puissantes, inatteignables et ce sont les artistes présentés dans ce Salo IV qui sont peut-être déjà dans un avenir un peu plus sexy. Laurent Quénéhen, commissaire de Salo IV Press release - Salo IV It is the fourth edition of the Fair of Erotic Drawings and a lot of things have changed since the first Salo in 2013 took place. Despite its first year conception of a somewhat ethereal experiment, a project closer to Luis Buñuel’s satires than the seriousness of Pier Paolo Pasolini, it has developed into something more profound with the years. It is because the era has gotten colder in a violent way and what could have been perceived outdated some years ago, especially a fair about erotic drawings, has become pertinent, civic. No matter what they say, a layer of lead has covered the carelessness; a bad feeling drags along during our Friday nights and the extremes of all sorts have been swallowed by fear. Even the most open political currents are cramping, backing down in a financial and moral panic: art centers judged as non-lucrative have seen their subsidies melted, some have disappeared, as if art had become a product in a supermarket and wasn’t an experiment anymore. One can dare a comparison with the scientific research whose advancements are only made by few: to not support the experimental areas of art or science, is working for obscurantism. And this is valuable for every field, it is enough to look at photos of the women in 1968, just observe the length of the skirts and you can see that everything has changed. What the majority wasn’t caring to wear has become a rarity; we walk backwards, return to the Post-war years. Art itself feels the effects of it, practices self-censorship and is getting fat, flat and expensive, like a luxury car. For this Fair of Erotic Drawings, the financial resources come exclusively from the visitors. It is the members of Les Salaisons association, the art collectors, the artists and friends who support this independent experience and allow the organization of this event. Salo IV is mainly feminine, maybe because women artists are less interested in making big art works, which, like big beasts of prey, tend to piss everywhere. These artists come back to what creates an internal balance, like a listening ear. We have to admit that it has often been the women who have brought about a certain evolution in society. And if these women artists are more invested in their art at the moment, it is because they are the most targeted at by religious and political restrictions. But the men are also a part of Salo IV, contemporary artists listening to the worlds, but also creators called “outsider artists”, autistics, and even some children’s drawings. We have outlived the time of separations of different art currents, where the exclusion begins. We have to unite the diversities in an active act of resistance against the crazy pissers: High-powered merchants, politicians and religious sectarians. It is so that by wanting to communicate about eroticism in art, a casual project, we evoke life in society. By thinking of imprisoned Sade, assassinated Pasolini and of all those who objected to common and castrated thinking, one can say that the liberty of creation, of love and eroticism are powerful and unattainable life forces and it is the artists presented at Salo IV who are maybe already living in a sexier future. Laurent Quénéhen, curator of Salo IV