1797 assassinat de francais
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1797 assassinat de francais
1797 ASSASSINAT DE FRANCAIS Le 24 mars, Salo se soulevait ; Crême en faisait autant le 28. Un détachement du général Victor, de retour en Lombardie, se présente aux portes de Crême : la présence des Français produit son effet habituel ; épouvanté, le podestat vénitien refuse l’entrée à nos troupes ; mais les patriotes introduisent quarante soldats, qui, une fois dans la ville, s’emparent et ouvrent les portes à leurs camarades. La fâcheuse coïncidence de l’entrée de ce détachement à Crême et du soulèvement de la ville, devait être exploitée. On accusait les Français de complicité avec les insurgés vénitiens. Pendant que les Esclavons et les autres troupes régulières de Venise marchaient contre les villes révoltées, la légion lombarde, procédait au désarmement des paysans et des montagnards. Il y eut plusieurs accidents déplorables : des villages incendiés, des paysans arrêtés. Ceux-ci se vengèrent sur les villes insurgées ; ils marchèrent contre Salo et y rétablirent le gouvernement vénitien. Alors une troupe de Brescians et de Bergamasques, appuyée par deux cents Polonais au service de la légion lombarde, marchèrent sur Salo pour en chasser les montagnards. Quelques individus envoyés pour parlementer, furent attirés dans la ville et égorgés. Le détachement polonais fut enveloppé et battu par des ennemis supérieurs en nombre ; cent soldats furent prisonniers et envoyés à Venise. Le gouvernement vénitien fit partout arrêter les partisans de la France pour les fusiller. Partout où ils rencontraient un Français isolé, ils l’assassinaient sans pitié. Leynadier, Camille. Histoire des peuples et des révolutions de l'Europe depuis 1789 jusqu'à nos jours . Tome quatrième. 1847./Gallica-BNF 1797 ASSASSINAT DE FRANCAIS C’est le 9 avril que Bonaparte appris la nouvelle des assassinats commis contre les français. Il chargea Junot de porter une lettre à Venise et de la lire en plein sénat : « On a attendu, disait cette lettre, le moment où on me croyait engagé dans les défilés de la carinthie, ayant en tête l’armée du prince Charles, pour exécuter une trahison sans exemple. » Bonaparte terminait en demandant le désarmement, la libération des Polonais et de tous les partisans de la France, mais aussi la recherche et la punition des assassins. Le sénat soutint que le seul but était de maintenir l’ordre parmi les populations et on promit que les assassins seraient recherchés et punis. Junot, peu satisfait de ces réponses évasives, dit qu’il allait immédiatement faire afficher la déclaration de guerre ; on parvint à le calmer en promettant d’écrire à Bonaparte. L’agitation croissait de jour en jour ; trompé par la présence du général Laudon dans le Tyrol, le gouvernement vénitien croyait que Bonaparte était sur le point d’être vaincu. Les assassinats contre les Français isolés devenaient plus nombreux chaque jour et on fit circuler une proclamation qui exhortait les fidèles à se lever en masse pour exterminer les brigands sans faire de quartier. 10.000 hommes avaient été rassemblés dans les environs ; à ces forces réunies, les Français ne pouvaient opposer que treize cents hommes. Le 17 avril, un corps de 500 Français et deux autres renforts, portèrent le nombre à 1900 hommes contre 4000 hommes qui étaient dans la ville, sans compter les 10000 montagnards répandus dans la campagne. Ce jour là, une bande de montagnards entre à Véronne et massacre les détachements qui étaient aux portes ; on pénètre dans les maisons et les Leynadier, Camille. Histoire des peuples et des révolutions de l'Europe depuis 1789 jusqu'à nos jours . Tome quatrième. 1847./Gallica-BNF 1797 ASSASSINAT DE FRANCAIS hôpitaux ; ni le sexe ni l’âge ne désarment la cruauté des montagnards : quatre cents Français furent massacrés, neuf cent autres se réfugient dans l’hôtel-deville. Pendant ce temps, Balland bombarde la ville quand deux parlementaires se présentent à lui. Afin de sauver les malheureux de l’hôtel-de-ville, Balland consent à cesser les hostilités. Pendant ces pourparlers, les montagnards n’avaient pas exécuté la suspension des hostilités ; le feu entre la ville et les châteaux continuaient ; le pillage succéda au massacre. Le 18 après un nouveau combat, il y eut de nouveaux pourparlers, tous inutiles. Le 21, on tirait encore quand arriva des renforts… des deux côtés ; enfin, la signature des préliminaires de paix le 18 à Léoben fut connue le 23, alors seulement le combat cessa car il n’y avait plus d’espoir d’aide du côté des Autrichiens. Kilmaine prit possession de Vérone, Les responsables et les instigateurs de l’insurrection furent tous fusillés et le paiement d’une indemnité de 40000 ducats fut décidé. Leynadier, Camille. Histoire des peuples et des révolutions de l'Europe depuis 1789 jusqu'à nos jours . Tome quatrième. 1847./Gallica-BNF