Jolie Môme voit rouge - Compagnie Jolie Môme
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Jolie Môme voit rouge - Compagnie Jolie Môme
26 LOISIRS ET SPECTACLES Aujourd’hui en France Dimanche 7 décembre 2014 Jolie Môme voit rouge THÉÂTRE. La troupe militante installée à Saint-Denis joue actuellement une pièce sur les mouvements révolutionnaires de 14-18. Passionnant et décoiffant. UN JOUR EN AUVERGNE, c’était dans les années 1980, un camarade chef de gare a fait cadeau aux comédiens de son instrument de travail. C’était un drapeau rouge, un peu petit certes, mais suffisant pour donner de nouveaux départs. De- reux, avec casse-croûte et coup de puis, il ne se passe guère de specta- rouge possible. C’est là que Jolie cle sans que l’oriflamme, largement Môme carbure, fabrique, répète et redimensionnée, revienne pointer joue. Le tout en autogestion. Il est son museau pourpre sur la scène de conseillé de savoir tout faire. Planla compagnie Jolie Môme. « 14-19 », ter un clou et plaquer un accord. Le sa nouvelle production, reprise à fondateur de cette utopie réaliste partir du 12 décembre à la Belle s’appelle Michel Roger. Fils d’instits Etoile*, n’échappe pas à la règle. La communistes, d’abord comédien au Théâtre de l’Epée pièce évoque l’acde Bois, il a créé sa tion des mouvements révolution- « Je n’ai jamais voulu faire propre aventure il naires pendant la une carrière individuelle. y a t r e n t e e t ans. Mais pas Première Guerre C’était inimaginable d’aller un tout seul. « Je n’ai mondiale. me vendre. » jamais voulu faire Inutile de dire une carrière indique cette création Michel Roger, politiquement in- fondateur de la compagnie Jolie Môme viduelle. C’était inimaginable d’alcorrecte et bourrée d’énergie, avec chansons et ler me vendre. Dans ma culture, on flamboyants effets, apporte une n’est pas un vendu ! » Quelques amis, « des copains qui couleur iconoclaste dans la rafale des commémorations avaient galéré », et roulez jeunesse. classiques de la « der des Le centre d’hébergement de réinders ». Pour s’y rendre, il sertion sociale Emmaüs, dirigé par faut descendre au métro un prêtre-ouvrier, leur a ouvert ses bien nommé Front-Populai- portes. « On est restés cinq ans. » re et gagner l’ancienne salle Là-dessus, en 1989, un premier prix des fêtes que les services au Festival de théâtre amateur de culturels municipaux de Saint- Gennevilliers et un vrai début de Denis ont mis à la disposition de ciel bleu. Dans la rue, notamment. En été, Jolie Môme taille la route. la troupe. A la manière de la Cartoucherie de Vincennes C’est par centaines que les spectapour le Théâtre du Soleil teurs attendent ses spectacles sur les places publiques. L’un d’eux, d’Ariane Mnouchkine. L’endroit, qui comp- pour les enfants, s’appelle « Des pate deux salles sépa- tates et des roses ». « La première rées, est chaleu- fois qu’on a joué dans la rue, on a mis des lunettes de soleil tellement on avait la trouille. On les a retirées La compagnie Jolie au bout de trente secondes pour voir le bonheur dans les yeux des Môme joue cinq gens. » Même chose à la Belle Etoile. représentations On se tasse sur les gradins et c’est le de son nouveau public qui en a plein les yeux. spectacle PIERRE VAVASSEUR «14-19 ». * « 14-19 ». Les 12, 13, 19 et (LP/Olivier Corsan.) 20 décembre à 20 h 30. 16 heures le dimanche. Jusqu’au 21 décembre. La Belle Etoile, 14, rue Saint-Just, 93200 Saint-Denis. Tarif : 18 et 12 €. Rés. : 01.49.98.39.20. Petite restauration possible sur place. Clotilde Courau a repris le spectacle sur Edith Piaf qu’elle avait créé en 2013 à la Villette. (LP/Philippe Lavieille.) LECTURE Pour l’amour de Piaf CLOTILDE COURAU aura vécu une fort belle année 2014. En janvier, l’actrice de 45 ans avait remporté un succès au cinéma avec la comédie déjantée « Babysitting », qui a séduit plus de 2,3 millions de spectateurs. Mais le grand écran ne lui a pas fait oublier son autre grande passion, la scène. Ce soir, elle sera au Théâtre de l’Œuvre pour la reprise de « Piaf, l’être intime », accompagnée de l’accordéoniste Lionel Suarez, qui a travaillé avec Nougaro, Sanseverino et Aznavour. « C’est un spectacle que j’ai conçu, produit à la Villette en 2013. Puis en province, et même à Hongkong, rappelle Clotilde. Un spectacle auquel je tiens beaucoup, qui me manquait au fond de moi. » La comédienne, qui avait joué la mère de Piaf dans « la Môme », raconte que son spectacle est né quand elle a eu accès à une étonnante correspondance de la chanteuse. « Le 27 octobre 1949, Edith Piaf a perdu l’amour de sa vie, le boxeur Marcel Cerdan. Sept mois plus tard, elle s’était confiée par écrit à son amant du moment. Onze lettres écrites entre le 1er mai 1950 et le 26 mai 1950, où transparaît une femme aimante, généreuse et libre pour l’amour de sa vie.Pour Edith, il n’y a pas d’avant Cerdan. Ni d’après Cerdan. Il n’y a que lui ! » Pour Clotilde, mère de deux enfants, Vittoria, 10 ans, et Luisa, 8 ans, princesse de Venise et de Piémont, mariée avec le prince Emmanuel Philibert de Savoie : « C’est un bonheur de dire les mots d’amour de Piaf. C’est presque de la magie ce dialogue entre les mots et la musique. ». Après Piaf, Clotilde Courau jouera-t-elle dans la suite de « Babysitting » ? « Et bien non, parce que mon personnage reste avec son mari à Paris, dit-elle avec humour. Et l’histoire avec la bande de jeunes aura lieu au Brésil, à Rio. » ALAIN GRASSET « Piaf, l’être intime » avec Clotilde Courau et l’accordéoniste Lionel Suarez. A partir de ce soir à 20 heures puis, tous les dimanches et lundis ; Théâtre de l’Œuvre, Paris (IXe). Places : 33 €, 25 €, 17 € (10 € pour les moins de 26 ans). Tél. 01.44.53.88.88. n L’INFO EN IMAGE DANSE. Humour UN PEU TROP MUSCLÉS pour des ballerines, un poil trop velus pour des petits rats, les Chicos Mambo sont en revanche nettement plus drôles que toutes leurs copines danseuses. Ces six mâles experts en entrechats, qui parodient le très sérieux monde du ballet depuis vingt ans, posent cette fois leurs chaussons à Bobino, pour revisiter à leur façon tous les genres chorégraphiques, du tango au ballet classique. Soit une heure et quart de rires en pointes, parsemée de vraies prouesses techniques. Proches cousins des Ballets Trockadero de Monte Carlo, autre troupe masculine qui s’amuse des tics du classique, les Chicos sont tous des danseurs professionnels, et tous français, comme leur « Tutu », du rire et de prouesses techniques. (DR.) nom ne l’indique pas. Ils secouent « le Lac des cygnes » comme Beyoncé, se roulent par terre comme des bébés en tutus-couches-culottes, se lancent dans un superbe tango tout en cuisses galbées et en talons hauts, font coucou à la caméra pour un « Danse avec les stars » en perruque et paillettes ringardes, réinventent la danse contemporaine en hurlant en survêtements « Résonance ! », « Aire d’autoroute ! » En justaucorps kitsch, ils brandissent des rubans pour une séance de danse acrobatique, avant de débouler costumés en légumes du potager. Qu’on soit passionné de danse ou allergique aux pas chassés, ce « Tutu » a tout bon. THIERRY DAGUE « Tutu », jusqu’au 17 janvier à Bobino, Paris XIVe. Du mardi au samedi à 19 heures. De 20 à 50 €. www.bobino.fr (Norbert Kesten.) Du rire en pointes L’Allemagne adore « le Bon Dieu » Berlin (Allemagne), vendredi. La belle aventure de « Mais qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu ? » continue. Christian Clavier, le réalisateur Philippe de Chauveron et Noom Diawara (photo) étaient vendredi soir à Berlin, aux côtés d’Isabelle Giordano (à gauche sur la photo), directrice d’Unifrance, qui promeut le cinéma français en dehors de nos frontières, pour recevoir l’Ecran d’or, un prix récompensant le film étranger ayant réuni le plus de spectateurs. Plus de 3,5 millions d’entrées ont été enregistrées outre-Rhin, après les 12 millions en France qui en font le numéro un du box-office hexagonal cette année. Une suite de « Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu ? » est en préparation.