Vol 21 No 1 - Centre intégré de santé et de services sociaux de
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Vol 21 No 1 - Centre intégré de santé et de services sociaux de
Février 2012 Vol. 21, no 1 LE PROGRAMME QUÉBÉCOIS DE DÉPISTAGE PRÉNATAL DE LA TRISOMIE 21 Déploiement dans Lanaudière à compter du 12 mars 2012 INTRODUCTION L’incidence de la trisomie 21 ou syndrome de Down est d’environ 1 cas pour 800 naissances vivantes. La probabilité d’avoir un enfant trisomique augmente avec l’âge passant de 1 sur 1500 à 20 ans à 1 sur 28 à l’âge de 45 ans. La trisomie 21 est une des anomalies chromosomiques les plus fréquentes à la naissance. Il existe plusieurs méthodes de dépistage prénatal de la trisomie 21 qui combinent le dosage de marqueurs biochimiques dans le sang de la mère avec ou sans la mesure de marqueurs échographiques chez le fœtus. Les marqueurs biochimiques PAPP-A (Protéine A plasmatique) B-hCG (Hormone chronionique gonadotropique) AFP (Alpha-fœtoproteine) uE3 (Oestriol non conjugué) Inhibine A Sa concentration est généralement réduite dans les grossesses avec syndrome de Down Sa concentration est généralement augmentée dans les grossesses avec syndrome de Down sa concentration est généralement réduite dans les grossesses avec syndrome de Down Sa concentration est généralement réduite dans les grossesses avec syndrome de Down Sa concentration est généralement augmentée dans les grossesses avec syndrome de Down Ces marqueurs peuvent être affectés par plusieurs facteurs tels le tabagisme, le diabète et les grossesses gémellaires ou multiples. Aussi, le poids influence la concentration de ces marqueurs dans le sang de la mère (chez les femmes minces, leur concentration augmente et chez les femmes obèses, elle diminue). L’origine ethnique en affecte également la concentration (les femmes de race noire ont des concentrations plus élevées). Finalement, la concentration de ces marqueurs varie dans le cas des grossesses assistées. Les marqueurs échographiques L’échographie de datation Pour établir avec plus de précision l’âge gestationnel, l’échographie de datation est conseillée. Cette er e échographie est préférablement pratiquée au 1 trimestre, à partir de la 9 semaine de grossesse et e avant la 14 semaine complétée. Dans les cas où cette échographie n’est pas disponible, l’âge gestationnel est calculé à partir de la date du début de la dernière menstruation. La clarté nucale e e Elle est effectuée à partir de la 11 semaine de grossesse et avant la 14 semaine. Par un examen échographique, elle mesure la couche sous-cutanée de liquide entre la peau et la colonne cervicale du foetus. Il y a une association entre l’augmentation de la taille de la clarté nucale et le syndrome de Down. Les algorithmes de dépistage utilisés Plusieurs algorithmes de dépistage existent actuellement. Selon la directive clinique commune de la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada - Collège canadien des généticiens médicaux (SOGC-CCGM), le taux de détection devrait être supérieur à 75 %, et le taux de faux positif d’au plus 3 % pour les tests du premier trimestre, et de 5 % pour ceux au deuxième trimestre. Le dépistage au cours du premier trimestre Le test combiné (clarté nucale conjointement avec des marqueurs biochimiques) : e e La mesure de la clarté nucale est effectuée entre la 11 et la 14 semaine de gestation en plus du dosage des marqueurs biochimiques du premier trimestre (B-hCG libre et PAPP-A) et du calcul de l’effet de l’âge maternel. Ce test a un taux de détection de 78 % et un taux de faux positif à 3 %, avec un seuil de risque à terme de 1 sur 325. Il permet aussi de dépister les trisomies 13 et 18. L’obtention de résultats dès le début de la grossesse est l’un des avantages du test combiné. Cependant, l’accès limité à la clarté nucale restreint son utilisation. Le dépistage du deuxième trimestre Le dépistage à quatre marqueurs : e e Quatre marqueurs sont mesurés entre la 14 et la 20 semaine (B-hCG libre, AFP, inhibine A et uE3) tout en calculant l’effet de l’âge maternel. Ce test a un taux de détection entre 75 et 80 % et un taux de faux positif entre 3 et 5 % avec un seuil de risque à terme de 1 sur 230. Il permet également de dépister la trisomie 18 et d’autres anomalies comme les malformations du tube neural. Ce test est avantageux pour les femmes qui consultent tardivement. La combinaison du dépistage du premier et deuxième trimestre Le dépistage prénatal intégré : e e Cet algorithme consiste à effectuer, au cours du premier trimestre, entre la 11 et la 14 semaine de grossesse, la mesure de la clarté nucale et le dosage sérique (B-hCG libre et PAPP-A). Au deuxième e e trimestre, entre la 14 et la 20 semaine, le dosage de quatre marqueurs hCG total, AFP, uE3 et Inhibine A est effectué. Le calcul du risque se fait en incluant l’effet de l’âge maternel. Ce test a un taux de détection entre 85 et 87 % et un taux de faux positif entre 0,8 et 1,5 % avec un seuil de risque à terme de 1 sur 200. C’est le test le plus performant pour les femmes qui consultent tôt mais les résultats sont plus tardifs. Le dépistage sérique intégré : Le dosage des marqueurs biochimiques (PAPP-A et B-hCG libre ou PAPP-A seulement) est mesuré e e e entre la 10 et la 14 semaine de grossesse mais sans faire de clarté nucale. De plus, entre la 14 et la e 20 semaine, d’autres marqueurs sont mesurés (AFP, uE3 et inhibine A et hCG total). Ce test a un taux de détection entre 85 % et un taux de faux positif de 4,4 % avec un seuil de risque à terme de 1 sur 200. Le dépistage sérique intégré est la meilleure option pour les régions où la clarté nucale n’est pas disponible. Cependant, pour être fiable, la date précise de la grossesse doit être obtenue sinon une échographie de datation doit être faite. En cas de résultat de probabilité élevée au dépistage sérique, il faudra confirmer l’âge gestationnel par échographie si elle n’a pas été réalisée préalablement. Selon la directive clinique commune SOGC-CCGM, chaque province devrait déterminer ce qui est le plus approprié sur son territoire selon les ressources disponibles. Le programme proposé au Québec Le Programme québécois de dépistage prénatal de la trisomie 21 (PQDPT21) vise à rendre gratuitement accessible à toutes les femmes enceintes et aux couples du Québec, sur une base volontaire, un test de dépistage prénatal de la trisomie 21 couvert par le régime d’assurance maladie. La participation au dépistage est facultative et doit reposer sur un consentement libre et éclairé des femmes enceintes et des couples. Le programme, qui est implanté graduellement au Québec depuis 2010, sera déployé à compter du 12 mars 2012 dans la région de Lanaudière. La femme enceinte doit signer un formulaire de consentement et de requête de laboratoire si elle accepte de participer au programme. En revanche, si elle refuse, la case « Refus » figurant sur le formulaire de consentement et de requête de laboratoire devra être cochée; les initiales du professionnel ou la signature de la femme enceinte devront apparaître sur le formulaire; la troisième copie du formulaire devra être mise au dossier de la patiente (elle pourra servir à démontrer que le programme a été offert); une copie du formulaire devra être envoyée par la poste au laboratoire du CHU Sainte-Justine pour fin de statistiques. L'envoi pourra se faire par lot, une ou deux fois par mois. CHU SAINTE-JUSTINE Laboratoire central, pièce 2936 (2e étage, bloc 9) 3175, chemin de la Côte-Sainte-Catherine Montréal (Québec) H3T 1C5 La méthode de dépistage prénatal retenue par le MSSS pour le Programme québécois de dépistage prénatal de la trisomie 21 est le dépistage sérique intégré. Cette méthode consiste à mesurer des er e marqueurs biochimiques au 1 et au 2 trimestre de la grossesse par deux prélèvements sanguins chez la femme enceinte. Un premier prélèvement sanguin destiné à mesurer un marqueur biochimique dans le sang maternel +0 +6 (PAPP-A) effectué au cours du premier trimestre (10 - 13 semaines). e +0 +6 Un second prélèvement sanguin est effectué au début du 2 trimestre (14 - 16 semaines) pour mesurer quatre marqueurs (hCG, AFP, uE3 et inhibine A). Les échantillons pour le dépistage des e e marqueurs du 2 trimestre sont acceptés jusqu’à la 20 semaine de grossesse. Un délai minimal de 8 à 10 jours entre les deux prélèvements doit être respecté. Les résultats sont transmis au médecin ou au professionnel de la santé qui a prescrit le test, dans les trois à cinq jours ouvrables après la réception du deuxième prélèvement, lorsque ceux-ci indiquent une probabilité élevée de trisomie 21 (probabilité égale ou supérieure au seuil de 1/300) ou dans les sept jours ouvrables après la réception du deuxième prélèvement, lorsque la probabilité est faible (probabilité inférieure au seuil de 1/300). Par la suite, les femmes ayant une probabilité élevée de trisomie 21 peuvent faire une amniocentèse si elles le désirent afin de confirmer le diagnostic. Il est à noter que si l’échographie de datation n’est pas disponible, l’âge gestationnel est calculé à partir de la date du début de la dernière menstruation. Une accessibilité limitée à l’échographie de datation dans une région donnée n’est pas un frein à l’implantation du programme. La clarté nucale peut être intégrée au calcul de la probabilité de la trisomie 21 si elle est disponible. Toutefois, les professionnels qui veulent intégrer une mesure de clarté nucale au programme doivent répondre à certains critères d’exigence. L’information, pour soumettre une mesure de clarté nucale au PQDPT21 est décrite sur le site internet pour les professionnels. (www.msss.gouv.qc.ca/depistageprenatal/professionnels), à l’onglet « Clarté nucale ». Dans Lanaudière, actuellement, à cause de l’augmentation importante du nombre de naissances et d’un manque de ressources, offrir une échographie de datation à toutes les femmes enceintes s’avère difficile. Dans un premier temps, le programme sera donc implanté dans la région de Lanaudière en utilisant la date du début de la dernière menstruation pour calculer l’âge gestationnel. Une datation par échographie sera effectuée lorsque la datation en fonction de la dernière menstruation ne s’avère pas fiable. Pour tout dépistage sérique dont le résultat présente une probabilité élevée, calculé selon une datation effectuée en fonction de la dernière menstruation, une échographie devra être menée afin de confirmer l’âge gestationnel. Par ailleurs, l'Agence, les CSSS de la région et le MSSS travailleront en étroite collaboration au cours des prochains mois dans le but de trouver des solutions aux problèmes d’accès à l’échographie de datation et à une mesure de clarté nucale. Une formation en ligne destinée aux professionnels de la santé a été développée par le MSSS : http://www.msss.gouv.qc.ca/depistage-prenatal/professionnels/formation. Il est recommandé de suivre la formation en ligne avant d’offrir le test auprès des femmes enceintes et des couples. Le MSSS a également élaboré des outils d’information à l’intention des professionnels de la santé. Il s’agit d’un cadre de référence, d’un site Web, d’un aide-mémoire ainsi que d’un formulaire de consentement et de requête de laboratoire (AH-611). Un site Web et un dépliant d’information ont aussi été conçus pour les femmes enceintes et les couples. Les différents outils vous seront distribués quelques semaines avant le déploiement du Programme dans la région. Références bibliographiques DIRECTIVE CLINIQUE COMMUNE SOGC-CCGM. Dépistage prénatal de l’aneuploïdie fœtale en ce qui concerne les grossesses monofœtales, JOGC, No 261 (remplace no 187, février 2007), juillet 2011, p. S1-S18. MINISTÈRE DE LA SANTÉ ET DES SERVICES SOCIAUX. Programme québécois de dépistage prénatal de la trisomie 21, cadre de référence. 2009. www.msss.gouv.qc.ca section Documentation, rubrique Publications. ANTENATAL SCREENING FOR DOWN’S SYNDROME – LEAFLET PRINT – PATIENT UK. Antenatal Screening for Down’s Syndrome, http://www.patient.co.uk/printer.asp?doc=40001757 Publication : Direction de santé publique, Agence de la santé et des services sociaux de Lanaudière. Responsables de la publication : Dalal Badlissi, Md, MSc, FRCP santé publique et médecine préventive, service prévention-promotion. En collaboration avec Marie-Claude René, agente de planification, de programmation et de recherche, direction régionale des affaires médicales et universitaires. Mise en page : Yolande Renaud, service prévention-promotion. Comité de lecture : Jean-Pierre Trépanier Md, MSc ,FRCP, santé publique et médecine préventive, directeur de santé publique, Rosalie Ménard, agente de planification, de programmation et de recherche, direction régionale des affaires médicales et universitaires et Marie-Josée Charron, agente de communication, direction des communications et des relations publiques pour l’Agence, Denis Ouellet, MSc, adjoint au directeur, direction de la biovigilance, direction générale des services de santé et médecine universitaire, MSSS et Frédérique St-Jacques, Md, obstétricien-gynécologue, CSSSNL. Bulletin disponible sur le site Web de l’Agence au www.agencelanaudiere.qc.ca. Dépôt légal : 1er trimestre 2012 ISSN : 1718-9497 (imprimé) ISSN : 1920-2555 (en ligne) Bibliothèque et Archives Canada Bibliothèque et Archives nationales du Québec