maghreb - Ghelber et Gourdon, avocats
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Exemplaire destiné exclusivement à THE KNOWLEDGE & VIRTUAL RESOURCES CENTER | N° Abonnement : AA014959 | Date de fin d'abonnement : 01/01/2014 Publié en français et en anglais depuis 1990 Chaque semaine MAGHREB CONFIDENTIEL Les hommes, les affaires, leurs réseaux N°1073 g Paris, le 18 juillet 2013 Maroc Cheikh Tamim, nouveau meilleur ami de M6 L'arrivée de l'émir Tamim Bin Hamad Al Thani à la tête du Qatar en remplacement de son père Hamad, le 25 juin, ouvre la porte à un réchauffement historique des relations entre Doha et Rabat. Avec, à la clé, la concrétisation de grands contrats impliquant des proches de Mohammed VI. Alors que son père fréquentait plus volontiers l'Algérie ou la Tunisie, le nouvel émir ne cache pas son tropisme chérifien. Selon les sources de Maghreb Confidentiel, cheikh Tamim a entrepris, peu avant d'accéder au trône, de se faire construire un palais à la sortie d'Ifrane (région de Meknès-Tafilalet), cité de montagne réputée pour son climat frais. Situé sur la route menant à la station de ski de Michlifen, ce futur resort privé, qui comprendra plusieurs chalets et un spa aux proportions émiriennes, pourrait même être doté de sa propre piste d'atterrissage. Le groupe américain Hill International, chargé de la supervision du chantier, a déjà dépêché ses ingénieurs et architectes dans la "petite Gstaad du Maroc". Et, à quelques centaines de kilomètres de là, dans la région de Bouarfa, l'émir se serait vu accorder une réserve de chasse à l'outarde d'un millier d'hectares. Royal. La fibre marocaine de celui qui, avant d'accéder au trône, présidait le conseil d'administration de Qatar Investment Authority (QIA), va mettre un coup de fouet aux projets de ce fonds souverain dans le royaume… lesquels impliquent le tout premier cercle du Makhzen. Qatari Diar, qui vient de relancer son projet touristico-immobilier Al Houara à Tanger (MC nº1060), s'appuie, au Maroc, sur Karim Zenagui, frère du conseiller royal Yassir Zenagui. La volonté de Doha d'investir dans l'agriculture intensive marocaine, annoncée mi-juin, dopera le plan Maroc vert (MC nº893) projet-phare du ministre de l'agriculture et homme d'affaires Aziz Akhannouch, technocrate favori de "M6". Quant à Qatar National Bank (QNB, filiale de QIA), elle a signé, le 25 juin, un "partenariat d'accord stratégique" avec Attijariwafa, propriété de la holding royale SNI. Seule ombre au tableau : sauf retournement de situation, l'opérateur qatari Ooredoo (ex-QTel) est définitivement écarté de la course au rachat de Maroc Télécom, qu'Etisalat devrait remporter. Londres Q Tripoli Dominic Asquith, représentant spécial puis ambassadeur du RoyaumeUni à Tripoli de 2011 à 2012, conduira - bénévolement - la délégation d'affaires qu'organise le Libyan British Business Council (LBBC) du 22 au 26 septembre dans le pays. Celle-ci était à l'origine prévue en mai mais la situation sécuritaire a contraint les organisateurs à la repousser. Dominic Asquith a participé également le 20 juin dernier au déjeuner du LBBC (MC nº1069). Tripoli Q Kampala Fawzi Boukatif, ex-chef de la Brigade du 17 février à Benghazi, s'est envolé pour l'Ouganda, où il a été nommé ambassadeur en juin. Sa première mission consistera à traquer des fonds libyens dans ce pays où Mouammar Kadhafi a massivement investi dans la finance (Tropical Bank), les télécoms (Uganda Telecom), l'immobilier (National Housing and Construction Corp.) ou encore l'hôtellerie (Lake Victoria Hotel Entebbe, MC nº1000). L'axe Rabat-Riyad préservé Si Mohammed VI a longtemps tenu Doha à l'écart des dossiers stratégiques marocains, c'est surtout pour préserver sa relation privilégiée avec Riyad. La famille régnante d'Arabie Saoudite considère le royaume chérifien comme étant son pré carré diplomatique, et ne lésine pas sur son soutien financier. Or, rien n'irrite plus la maison des Saoud que l'activisme débordant de son voisin qatari. L'arrivée au pouvoir de l'émir Tamim bin Hamad Al Thani augure d'une bien meilleure entente entre Doha et Riyad : cheikh Tamim conduit depuis 2010 le "dialogue stratégique" avec l'Arabie Saoudite. Le souverain marocain ne devrait donc plus avoir à choisir entre vieil allié saoudien et nouvel ami qatari. C'est aussi une bonne nouvelle pour certains des "hommes du roi" proches de Riyad. Ainsi, Aziz Akhannouch, aux premières loges du rapprochement avec Doha comme ministre de l'agriculture est, comme homme d'affaires, très lié à des intérêts saoudiens. Son groupe Akwa a signé avec le prince Al Walid bin Talal l'implantation d'un Four Seasons à Taghazout. Et sa société de raffinage Samir a pour premier actionnaire le saoudien Corral. Quant à son épouse Salwa, elle s'est associée au saoudien Nesk Investment pour construire le Morocco Mall de Casa. Tunis Q Ankara Mohamed Al Adel se positionne comme "rapprocheur" de la Turquie, dont il est citoyen, et de la Tunisie, son pays d'origine. Très actif à Tunis depuis 2011, cet universitaire vient d'y créer le Forum maghrebo-turc de culture et d'économie, qui organisera des séminaires scientifiques, culturels et (surtout) d'affaires. Il dirige déjà à Ankara l'Institut arabo-turc des études stratégiques et l'Association arabo-turque pour la science, la culture et les arts. Exemplaire destiné exclusivement à THE KNOWLEDGE & VIRTUAL RESOURCES CENTER | N° Abonnement : AA014959 | Date de fin d'abonnement : 01/01/2014 Réseaux d'affaires Bouzguenda, groupe de BTP fondé par les frères Mohamed et Abdelaziz Bouzguenda, vient d'acquérir la Société tunisienne de géotechnique (SOTUGE) auprès de l'homme d'affaires Lotfi Sakka. La compagnie est spécialisée dans les sondages du sol, notamment dans le domaine minier. La SOTUGE sera pilotée par Abdelaziz Bouzguenda (PDG) et Adel Kéfi (DG). Un des leaders du secteur du BTP en Tunisie (il a notamment à son actif la construction de la nouvelle ambassade des Etats-Unis), le groupe Bouzguenda est également actif en Afrique sub-saharienne. Thales et Cassidian (filiale d'EADS), le tandem qui avait espéré la conclusion d'un contrat global de surveillance électronique des frontières maritimes de la Libye (MC nº1058), pourrait voir une partie de ses souhaits exaucés. L'autorité des ports et du transport maritime, dirigée par Farid Gheblawi, cherche en effet à se doter d'un système global de radars destiné à la surveillance de la façade maritime du pays afin de contrôler les eaux territoriales. Thales a déjà réussi, dans le pays, à se placer auprès de l'armée de l'air, qui veut lui acheter des radars de défense anti-aérienne Ground Master (MC nº1054). Tactic PR, joint-venture entre le britan- nique Aspect Consulting de James Hunt et le libyen BH Group, se cherche un directeur général. La firme de conseil stratégique, créée en mars, compte se positionner sur le marché du conseil aux institutions publiques à Tripoli. Elle part avec un atout : l'associé libyen d'Aspect est Gihan El Gamoudi. Celui-ci est un ancien de consultant de Qatar Airways et d'Aecom, la firme d'assistance à maîtrise d'œuvre américaine qui chapeaute tous les investissements du Housing & Infrastructure Board (HIB) depuis 2007. Le CNRC (Centre national du registre du commerce) algérien a tiré, dans le premier numéro de sa nouvelle lettre d'informations, un bilan sombre du premier trimestre 2013. Selon le centre, le nombre de création d'entreprises a baissé de 10% par rapport au premier trimestre 2012. Au total, un peu plus de 50 000 nouvelles sociétés ont été enregistrées sur la période… mais neuf sur dix concernent des personnes physiques. Seul note positive : les créations d'entreprises sont à la hausse dans certaines wilayas défavorisées (Tamanrasset, Tizi Ouzou, Souk Ahras, Bouira, etc.). Le ministre de l'industrie et des PME Cherif Rahmani, qui présentera son programme de développement de l'investissement en septembre, a du pain sur la planche… 2 N°1073 g 18 juillet 2013 Maghreb Confidentiel Maroc Le coup de pouce de Douiri aux Sefrioui Alors que son parti, l'Istiqlal, s’apprête à quitter l’exécutif, le ministre de l’énergie et des mines Fouad Douiri s’active pour mettre la famille Sefrioui à l’abri des attaques du ministre PJD de l’équipement, Aziz Rabbah. Ce dernier cherche depuis des mois à mettre un terme au monopole de fait dont bénéficient Salah-Eddine et Saad Sefrioui (parents du milliardaire Anas Sefrioui) sur la production du ghassoul, un argile très prisé par l’industrie des cosmétiques. Le projet d’amendement à la loi minière actuellement défendu par Fouad Douiri prévoit “l’extension du champ d’application de la législation minière à toutes les substances minérales à usage industriel”. Subtil : ceci soustrairait définitivement le ghassoul du champ de compétences d’Aziz Rabbah, qui a profité du flou juridique pour s’emparer de ce dossier. Mais le ministre islamiste ne s’avoue pas vaincu. En début d’année, il a bloqué la réattribution de l’autorisation d’exploiter le gisement, que la famille Sefrioui remporte tous les dix ans depuis soixante ans. Depuis, elle continue malgré tout d’exploiter le gisement grâce à une autorisation délivrée par le ministère des finances. Algérie CMA CGM traque Lazhar Hani à Paris La bataille judiciaire entre CMA CGM et l’ex-patron (et toujours actionnaire) de sa filiale CMA CGM Algérie, Lazhar Hani (MC nº1058), se déplace à Paris ! Selon une source proche du dossier, l’affréteur français (représenté par le cabinet Lefèvre Pelletier et associés) a obtenu du tribunal du commerce de Paris, début juillet, la saisie hypothécaire provisoire de deux appartements appartenant à Lazhar Hani. Situés dans le XVe et le XVIII e arrondissement, ceux-ci sont évalués au maximum à 600 000 euros chacun. Cette procédure s’ajoute à la saisie, il y a quelques semaines, de 391 000 € placés chez LCL. C M A CG M , q u i a c c u s e L a z h a r Hani d’abus de biens sociaux et de détournement de fonds, a estimé sa créance à un million d’euros, dans sa première requête, présentée le 4 juin. Mais la facture pourrait grimper : l’affréteur français estime à au moins cinq millions d’euros les montants détournés (MC nº1059). CMA CGM marque aussi des points en Algérie. Il a obtenu la semaine dernière la saisie d’un terrain à Oran où est situé son port sec. Lazhar Hani l’avait acquis en sous-main, au moment où CMA CGM l’avait pris en location, grâce aux trois ans de loyer payés d’avance par le groupe ! Sur cette affaire, l’ordonnance de non-lieu prononcée par le tribunal d’El-Harrach, fin mars, a été infirmée par la chambre d’accusation, le 16 juin. Plastique : pour Rebrab, ça sent le gaz La Sonatrach pourrait faire capoter le rêve d’Issad Rebrab de s’imposer comme le roi du plastique algérien. Le patron de Cevital, qui cherche depuis plusieurs années à construire une usine de production de polypropylène à Arzew, près d’Oran, est tombé sur un os. D’après une source proche de l’homme d’affaires, Cevital et la Sonatrach ne parviennent pas à s’entendre sur le prix du gaz propane, principal intrant dans la production de polypropylène. Tous les voyants étaient pourtant au vert : le Conseil national d’investissement (CNI) avait approuvé le projet en 2011 (MC nº987). Et Cevital, qui faisait à l’origine cavalier seul, avait même fini par associer la Sonatrach au projet à hauteur de 49%, alors que le groupe public étudiait la possibilité de construire sa propre usine. Le ministre de l’énergie Youcef Yousfi avait joué les go-between. Seule consolation pour Issad Rebrab, les projets similaires soutenus par d’autres groupes, et en particulier le français Total (MC nº1051), butent eux aussi sur le prix du propane. Tous les jours sur le web : www.AfricaIntelligence.fr MA CONF Exemplaire destiné exclusivement à THE KNOWLEDGE & VIRTUAL RESOURCES CENTER | N° Abonnement : AA014959 | Date de fin d'abonnement : 01/01/2014 Réseaux d'affaires Xavier Ghelber démine le dossier PPP de bonne gouvernance. En procédant par décret, le gouvernement espère arriver à une “quasi-loi PPP” ne nécessitant pas l’aval des députés. Ghelber est très familier du dossier, étant l’auteur du projet de loi actuellement bloqué au Parlement… Sa mission, qui doit débuter ces jours-ci, prendra fin en septembre. Tunis joue gros : les bailleurs de fonds (l’UE, la Banque mondiale et la Banque africaine de développement en tête) réclament une accélération des réformes économiques en échange de la poursuite de leur appui budgétaire, qui s’élève déjà à plus d’un milliard d’euros. Libye Les CMN appuyées par Bercy et le Quai Selon des informations de Maghreb Co n f i d e n t i e l , l e s Co n s t r u c t i o n s mécaniques de Normandie (CMN) bénéficient de soutiens très appuyés dans leur conquête du marché libyen. Les CMN espèrent en effet placer une demi-douzaine de frégates Combattante (MC nº1041) au sein de la marine pilotée par l’amiral Hassan Bushnak. Les aspects techniques et financiers ont été bouclés entre le PDG des CMN, Pierre Balmer, et les colonels Abdel Zag (lire p.4) et Ramadan, en charge des achats de la marine (MC nº1047). Mais, au niveau du gouvernement libyen, le dossier coince. Le ministre français du budget, Bernard Cazeneuve, député de Cherbourg (où sont basées les CMN), et le ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg, saisissent donc toutes les occasions pour le débloquer. Les services de Montebourg ont ainsi insisté auprès du Quai d’Orsay pour que Pierre Balmer accompagne discrètement le ministre des affaires étrangères Laurent Fabius lorsque celui-ci s’est rendu le 23 avril à Tripoli, au lendemain de l’attentat contre l’ambassade de France. Fabius en a alors touché un mot au ministre de la défense Mohamed Al-Bargati. Tuareg Capital de retour à Tripoli Après deux ans de discrétion, la société de capital-risque libyenne Tuareg Capital, basée à Bahreïn, reprend pied en Libye. En plus d’opérations financières sur la (microscopique) bourse de Tripoli, Tuareg lorgne des appels d’offres lancés en mars par le ministère de la santé, pour financer la construction d’hôpitaux à travers le pays (MC nº1058). Les équipes de Tuareg seraient au mieux avec le cabinet du ministre de la santé Nurideen Abdulhamid Dagman. La firme avait déjà tenté d’investir dans ce secteur en 2009 (MC nº887). Déjà très en cour dans la Jamahiriya, les fondateurs de Tuareg Capital sont CO Tunisie Moez Driss s'offre un hôtel. Eté ensoleillé pour Moez Driss. Peu Tunisie L'Assemblée nationale constituante (ANC) tardant à adopter le projet de loi sur les partenariats public-privé (PPP), réclamé à grands cris par les bailleurs de fonds internationaux (MC nº1062), l’exécutif tunisien change de tactique. Selon nos sources à Tunis, le gouvernement et l’Union européenne (très impliquée sur ce dossier) ont retenu Xavier Ghelber, associé du cabinet d’avocats parisien Ghelber & Gourdon pour adapter l’actuelle loi sur les concessions aux exigences des bailleurs. Adoptée en 2008, celle-ci nécessite des remaniements pour satisfaire leurs critères de transparence et M Maghreb Confidentiel proches de quelques poids lourds de la Libye postrévolutionnaire. Son PDG Adel Saudi est le fils d’Abdulla Saudi, le président du groupe de conseil d’ASA Consultants (lui aussi basé à Bahreïn) dont la branche tripolitaine est dirigée par Abderrahmane Al Shater, exbras droit de Mahmoud Jibril au sein de l’Alliance des forces nationales (AFN). Quant à Abdulla Boulsien, autre pilier de Tuareg Capital, il est désormais administrateur de LAP Green, l’opérateur télécoms panafricain du Libya Africa Investment Portfolio (LAP)… dont le patron n’est autre que Wafik Al Shater, fils d’Abderrahmane Al Shater. Tous les jours sur le web : www.AfricaIntelligence.fr après avoir ouvert le capital de sa société industrielle Maklada Spring Wire (MSW) à un groupe d'investisseurs comprenant le fonds libyen Lafico et le milliardaire marocain Miloud Chaabi (MC nº1070), l’homme d’affaires sahélien vient de prendre le contrôle du Chams El Hana, un hôtel situé sur la corniche de Sousse. Il l'a racheté à Monia Mhenni, héritière d'Ali Mhenni, dont les actifs avaient été répartis entre ses descendants par la justice en 2008. En redressement depuis 2010, cet établissement avait fait l'objet d'une décision de cession par la justice en 2012. MAROC Fouad Douiri mine l'ONHYM. Le ministre de l'énergie et des mines Fouad Douiri semble déterminé à laisser une trace de son passage à ce poste qu'il devrait bientôt abandonner pour cause de remaniement imminent (lire aussi p.2). Son projet de loi sur le secteur minier remet en cause le règne de l'Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM, dirigé par sa prédécesseur Amina Benkhadra) sur le sous-sol marocain ! Il prévoit la création d'une Agence marocaine de développement géologique et minier chargée de "porter le développement du secteur minier et géologique". Celle-ci centralisera les données et promouvra les richesses souterraines du Maroc à l'étranger. L'ONHYM se recentrerait donc sur ses missions d'exploration pétrolière et gazière. Il s'agirait d'un retour à la situation d'avant la création de l'ONHYM en 2003. Celui-ci est issu de la fusion du Bureau de recherches et des participations minières et de l'Office national de recherches et d'exploitations pétrolières. Pas sûr que cela chagrine Benkhadra outre mesure : elle a déjà fait des hydrocarbures sa priorité. Et certains prédisent qu'elle va bientôt retrouver son siège de ministre. L i bye L'ex - p at ro n d u B ND garde un œil sur les passeports. Devançant ses challengers Morpho (France) et Nadra (Pakistan, MC nº1072), le groupe public allemand Bundes Druckerei, choisi pour produire les nouveaux passeports libyens de dernière génération avant la fin du mois de juillet, dispose d'un spécialiste dans ses équipes. L'ex-directeur des services de renseignement allemands (Bundesnachrichtendienst, BND) de 1998 à 2005, August Hanning, siège à son conseil de surveillance. Bundes Druckerei doit faire vite : la production de faux-papiers s'est institutionnalisée en Libye, puisqu'il est impossible d'obtenir légalement un passeport depuis la fin du régime le 20 octobre 2011. N°1073 g 18 juillet 2013 3 Exemplaire destiné exclusivement à THE KNOWLEDGE & VIRTUAL RESOURCES CENTER | N° Abonnement : AA014959 | Date de fin d'abonnement : 01/01/2014 Cercles de pouvoir Ambassade de Libye, Paris Abdel Zag, nouvel attaché de défense ? Le colonel Abdel Zag, un des officiers chargés des acquisitions de la marine libyenne, est pressenti pour prendre le poste d'attaché de défense à l'ambassade libyenne à Paris, en remplacement d'Ali Milad, issu de l'aviation. Abdel Zag est déjà au mieux avec ses homologues français : il a séjourné plusieurs fois dans la base navale de Toulon, avec femme et enfants (MC nº1047). Il connaît bien le capitaine Nicolas Rocquet, détaché auprès du chef d'état-major de la marine libyenne, et est l'interlocuteur incontournable des chantiers navals français souhaitant se "placer" en Libye, comme les Constructions mécaniques de Normandie (CMN), qui tentent d'y vendre leurs frégates Combattante (lire p.3), et DCNS. Ce dernier a déjà déposé une offre de retrofit sur le navire Al Monkee (MC nº1054). Abdel Zag gère aussi directement les contrats de formation entre l'amirauté et NAVFCO, filiale de Défense conseil international (DCI, MC nº1052). Ministère des domaines de l'Etat, Tunis Les dossiers de l'ATCE vont ressortir Le ministres Slim Ben Hmidane (domaines de l'Etat) et Elyès Fakhfakh (finances) s'apprêtent à rouvrir l'explosif dossier de l'Agence tunisienne de communication extérieure (ATCE). Sous l'ère Ben Ali, celle-ci était le chef d'orchestre de la com' de Tunis à l'étranger et surveillait de près les médias nationaux. Courant juin, ils ont signé un arrêté commun chargeant deux contrôleurs généraux des services publics, Lotfi Dridi et Mohamed Ben Salem, de liquider l'ATCE et d'éplucher ses comptes. De quoi, peut-être, inquiéter les ex-responsables de l'agence, qui viennent d'être entendus par la justice dans le cadre d'autres affaires. Son PDG historique, Oussama Romdhani, et le journaliste Borhane Bsaïes (affilié à l'agence), entendus dans une affaire d'emplois fictifs, ont été libérés le 12 juin. Quant à l'ex-gourou com' de Ben Ali, Abdelwahab Abdallah, "vrai" patron de l'ATCE, il est actuellement cité dans l'affaire Cactus Prod mais a été libéré provisoirement le 12 juillet. Quelques rédactions parisiennes, dont les journalistes avaient été activement courtisés par l'ATCE, risquent aussi de sentir passer le vent du boulet. Siège du gouvernement, Tripoli Les chefs de milice font trébucher Zeidan L'abandon par le premier ministre Ali Zeidan du projet de créer une Garde nationale soutenue par l'OTAN révèle son impuissance face à la demi-douzaine d'hommes-clés qui "tiennent" véritablement le pays et sont vent debout contre cette initiative. Au premier rang de ceux-ci se trouve Hashim Bishar, le chef du Comité suprême de sécurité de Tripoli (MC nº1072), qui dispose de troupes de thowars aguerris, tout comme le salafiste Guiniwa, adossé à sa milice du quartier d'Abu Salim à Tripoli, réputée 4Abonnement annuel 4 PDF 600 € TTC n Web Pack 700 € TTC + alertes e-mail + accès web + archives + dossiers 46 n (par e-mail) os N°1073 g 18 juillet 2013 pour être l'une des plus coriaces. D'autres décideurs de l'ombre très critiques envers Zeidan sont présents au sein même de l'exécutif, comme le numéro deux du ministère de la défense, Khaled Al Sharif, ancien chef du Libyan Islamic Fighting Group (LIFG, affilié à Al-Qaeda), et le Frère musulman Omar Khadraoui, viceministre de l'intérieur mais vrai patron du département. Et Zeidan s'est aussi mis à dos Salem Al Hassi, le chef des services de renseignement, ancien exilé aux EtatsUnis très lié aux milices de Cyrénaïque. Maghreb Confidentiel Libye Sadat Al-Badri prêt a lâcher Tripoli ? Le maire de Tripoli, Sadat Al-Badri, serait prêt à organiser des élections d’ici octobre pour élire son successeur. Cette question est au centre de la brouille entre le premier ministre Ali Zeidan, qui ne lui reconnaît pas de légitimité démocratique, et Al-Badri, qui ne veut pas abandonner son siège avant que la situation se soit quelque peu stabilisée. En effet, AlBadri n’a pas été élu directement mais désigné, durant le soulèvement, par les maires des treize arrondissements qui l’ont porté à la présidence du Tripoli Local Council (TLC). Sadat Al-Badri, qui avait déserté la Jamahiriya en 1983 pendant la guerre contre le Tchad, ne compterait pas se représenter. Tunisie Jebali pose un ultimatum à Ennahda. Hamadi Jebali est pressé de clarifier sa situation au sein d’Ennahda, formation politique dont il est toujours secrétaire général mais avec laquelle il est en délicatesse. Selon nos informations, l’ancien premier ministre a officiellement demandé au parti islamiste, au début du mois, qu’il accepte qu’il se présente aux prochaines élections présidentielles de fin 2013 en tant que candidat indépendant, pour lui permettre d’obtenir le soutien d’autres formations. Seulement, cette option est très loin de faire l’unanimité à l’intérieur du parti, notamment parmi les “faucons” dirigés par son président Rached Ghannouchi. La Majlis Choura, le conseil consultatif d’Ennahda, tranchera la question lors de sa prochaine réunion, dont la date n’a pas encore été arrêtée. LibyeIl faut retrouver le soldat Al-Jouili. Kidnappé à Tripoli le 16 juillet, l’ingénieur et homme d’affaires Salah AlJouili est le cousin de l’ancien ministre de la défense Oussama Al-Jouili. Salah Al-Jouili conseillait des firmes à Tripoli pour leurs projets d’infrastructure. Mais il est aussi et surtout un membre éminent de la tribu des Zintan, dont les milices sont très présentes - et très contestées - dans la capitale. Son enlèvement pourrait donc raviver les tensions entre les brigades Zintan et le Comité suprême de sécurité (CSS). Le conseil des Zintan a demandé au gouvernement de le retrouver et de le libérer au plus vite. A bon entendeur… Maghreb Confidentiel est édité chaque semaine, en français et en anglais, depuis 1990 par le groupe Indigo Publications Directeur de publication : Maurice BOTBOL Directeur adjoint de la rédaction : Francis SOLER Rédacteur en chef : Lazare BEULLAC Journaliste : Pierre GASTINEAU Contact : [email protected] Copyright 2013 Indigo Publications - Reproduction interdite dans tout format, papier ou électronique. 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