maghreb - Ghelber et Gourdon, avocats

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maghreb - Ghelber et Gourdon, avocats
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MAGHREB
CONFIDENTIEL
Les
hommes,
les
affaires,
leurs
réseaux
N°1073 g Paris, le 18 juillet 2013
Maroc
Cheikh Tamim, nouveau meilleur ami de M6
L'arrivée de l'émir Tamim Bin Hamad Al Thani à la tête du Qatar en remplacement de son père Hamad, le 25 juin, ouvre la porte à un réchauffement
historique des relations entre Doha et Rabat. Avec, à la clé, la concrétisation de
grands contrats impliquant des proches de Mohammed VI.
Alors que son père fréquentait plus volontiers l'Algérie ou la Tunisie, le nouvel
émir ne cache pas son tropisme chérifien. Selon les sources de Maghreb Confidentiel, cheikh Tamim a entrepris, peu avant d'accéder au trône, de se faire construire
un palais à la sortie d'Ifrane (région de Meknès-Tafilalet), cité de montagne réputée pour son climat frais. Situé sur la route menant à la station de ski de Michlifen,
ce futur resort privé, qui comprendra plusieurs chalets et un spa aux proportions
émiriennes, pourrait même être doté de sa propre piste d'atterrissage. Le groupe
américain Hill International, chargé de la supervision du chantier, a déjà dépêché ses ingénieurs et architectes dans la "petite Gstaad du Maroc". Et, à quelques
centaines de kilomètres de là, dans la région de Bouarfa, l'émir se serait vu accorder une réserve de chasse à l'outarde d'un millier d'hectares. Royal.
La fibre marocaine de celui qui, avant d'accéder au trône, présidait le conseil
d'administration de Qatar Investment Authority (QIA), va mettre un coup de
fouet aux projets de ce fonds souverain dans le royaume… lesquels impliquent
le tout premier cercle du Makhzen. Qatari Diar, qui vient de relancer son projet
touristico-immobilier Al Houara à Tanger (MC nº1060), s'appuie, au Maroc, sur
Karim Zenagui, frère du conseiller royal Yassir Zenagui. La volonté de Doha
d'investir dans l'agriculture intensive marocaine, annoncée mi-juin, dopera le
plan Maroc vert (MC nº893) projet-phare du ministre de l'agriculture et homme
d'affaires Aziz Akhannouch, technocrate favori de "M6". Quant à Qatar National
Bank (QNB, filiale de QIA), elle a signé, le 25 juin, un "partenariat d'accord stratégique" avec Attijariwafa, propriété de la holding royale SNI. Seule ombre au
tableau : sauf retournement de situation, l'opérateur qatari Ooredoo (ex-QTel)
est définitivement écarté de la course au rachat de Maroc Télécom, qu'Etisalat
devrait remporter.
Londres Q Tripoli
Dominic Asquith, représentant
spécial puis ambassadeur du RoyaumeUni à Tripoli de 2011 à 2012, conduira
- bénévolement - la délégation d'affaires
qu'organise le Libyan British Business
Council (LBBC) du 22 au 26 septembre dans
le pays. Celle-ci était à l'origine prévue en
mai mais la situation sécuritaire a contraint
les organisateurs à la repousser. Dominic
Asquith a participé également le 20 juin
dernier au déjeuner du LBBC (MC nº1069).
Tripoli Q Kampala
Fawzi Boukatif,
ex-chef de la
Brigade du 17 février à Benghazi, s'est
envolé pour l'Ouganda, où il a été nommé
ambassadeur en juin. Sa première mission
consistera à traquer des fonds libyens dans ce
pays où Mouammar Kadhafi a massivement
investi dans la finance (Tropical Bank), les
télécoms (Uganda Telecom), l'immobilier
(National Housing and Construction Corp.)
ou encore l'hôtellerie (Lake Victoria Hotel
Entebbe, MC nº1000).
L'axe Rabat-Riyad
préservé
Si Mohammed VI a longtemps tenu Doha à
l'écart des dossiers stratégiques marocains,
c'est surtout pour préserver sa relation
privilégiée avec Riyad. La famille régnante
d'Arabie Saoudite considère le royaume
chérifien comme étant son pré carré diplomatique, et ne lésine pas sur son soutien
financier. Or, rien n'irrite plus la maison des
Saoud que l'activisme débordant de son
voisin qatari. L'arrivée au pouvoir de l'émir
Tamim bin Hamad Al Thani augure d'une
bien meilleure entente entre Doha et Riyad :
cheikh Tamim conduit depuis 2010 le "dialogue stratégique" avec l'Arabie Saoudite.
Le souverain marocain ne devrait donc plus
avoir à choisir entre vieil allié saoudien et
nouvel ami qatari. C'est aussi une bonne
nouvelle pour certains des "hommes du roi"
proches de Riyad. Ainsi, Aziz Akhannouch,
aux premières loges du rapprochement
avec Doha comme ministre de l'agriculture
est, comme homme d'affaires, très lié à
des intérêts saoudiens. Son groupe Akwa
a signé avec le prince Al Walid bin Talal
l'implantation d'un Four Seasons à Taghazout. Et sa société de raffinage Samir a
pour premier actionnaire le saoudien Corral. Quant à son épouse Salwa, elle s'est
associée au saoudien Nesk Investment
pour construire le Morocco Mall de Casa.
Tunis Q Ankara
Mohamed Al Adel se positionne
comme "rapprocheur" de la Turquie, dont
il est citoyen, et de la Tunisie, son pays
d'origine. Très actif à Tunis depuis 2011,
cet universitaire vient d'y créer le Forum
maghrebo-turc de culture et d'économie,
qui organisera des séminaires scientifiques,
culturels et (surtout) d'affaires. Il dirige déjà
à Ankara l'Institut arabo-turc des études
stratégiques et l'Association arabo-turque
pour la science, la culture et les arts.
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Réseaux d'affaires
Bouzguenda, groupe de BTP fondé
par les frères Mohamed et Abdelaziz
Bouzguenda, vient d'acquérir la Société
tunisienne de géotechnique (SOTUGE)
auprès de l'homme d'affaires Lotfi Sakka. La
compagnie est spécialisée dans les sondages
du sol, notamment dans le domaine minier.
La SOTUGE sera pilotée par Abdelaziz
Bouzguenda (PDG) et Adel Kéfi (DG). Un
des leaders du secteur du BTP en Tunisie (il a
notamment à son actif la construction de la
nouvelle ambassade des Etats-Unis), le groupe
Bouzguenda est également actif en Afrique
sub-saharienne.
Thales et Cassidian (filiale d'EADS), le
tandem qui avait espéré la conclusion d'un
contrat global de surveillance électronique
des frontières maritimes de la Libye
(MC nº1058), pourrait voir une partie de
ses souhaits exaucés. L'autorité des ports
et du transport maritime, dirigée par Farid
Gheblawi, cherche en effet à se doter
d'un système global de radars destiné à la
surveillance de la façade maritime du pays
afin de contrôler les eaux territoriales. Thales
a déjà réussi, dans le pays, à se placer auprès
de l'armée de l'air, qui veut lui acheter des
radars de défense anti-aérienne Ground
Master (MC nº1054).
Tactic PR, joint-venture entre le britan-
nique Aspect Consulting de James Hunt et
le libyen BH Group, se cherche un directeur
général. La firme de conseil stratégique, créée
en mars, compte se positionner sur le marché
du conseil aux institutions publiques à Tripoli. Elle part avec un atout : l'associé libyen
d'Aspect est Gihan El Gamoudi. Celui-ci est
un ancien de consultant de Qatar Airways
et d'Aecom, la firme d'assistance à maîtrise
d'œuvre américaine qui chapeaute tous les
investissements du Housing & Infrastructure
Board (HIB) depuis 2007.
Le CNRC (Centre national du registre du
commerce) algérien a tiré, dans le premier
numéro de sa nouvelle lettre d'informations, un
bilan sombre du premier trimestre 2013. Selon
le centre, le nombre de création d'entreprises a
baissé de 10% par rapport au premier trimestre
2012. Au total, un peu plus de 50 000 nouvelles
sociétés ont été enregistrées sur la période…
mais neuf sur dix concernent des personnes
physiques. Seul note positive : les créations
d'entreprises sont à la hausse dans certaines
wilayas défavorisées (Tamanrasset, Tizi Ouzou,
Souk Ahras, Bouira, etc.). Le ministre de
l'industrie et des PME Cherif Rahmani, qui
présentera son programme de développement
de l'investissement en septembre, a du pain
sur la planche…
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N°1073 g 18 juillet 2013
Maghreb
Confidentiel
Maroc
Le coup de pouce de Douiri aux Sefrioui
Alors que son parti, l'Istiqlal, s’apprête
à quitter l’exécutif, le ministre de l’énergie
et des mines Fouad Douiri s’active pour
mettre la famille Sefrioui à l’abri des attaques du ministre PJD de l’équipement,
Aziz Rabbah. Ce dernier cherche depuis
des mois à mettre un terme au monopole
de fait dont bénéficient Salah-Eddine et
Saad Sefrioui (parents du milliardaire
Anas Sefrioui) sur la production du ghassoul, un argile très prisé par l’industrie des
cosmétiques. Le projet d’amendement
à la loi minière actuellement défendu
par Fouad Douiri prévoit “l’extension
du champ d’application de la législation
minière à toutes les substances minérales
à usage industriel”.
Subtil : ceci soustrairait définitivement
le ghassoul du champ de compétences
d’Aziz Rabbah, qui a profité du flou
juridique pour s’emparer de ce dossier.
Mais le ministre islamiste ne s’avoue
pas vaincu. En début d’année, il a
bloqué la réattribution de l’autorisation
d’exploiter le gisement, que la famille
Sefrioui remporte tous les dix ans depuis
soixante ans. Depuis, elle continue
malgré tout d’exploiter le gisement
grâce à une autorisation délivrée par le
ministère des finances.
Algérie
CMA CGM traque Lazhar Hani à Paris
La bataille judiciaire entre CMA CGM
et l’ex-patron (et toujours actionnaire) de
sa filiale CMA CGM Algérie, Lazhar Hani
(MC nº1058), se déplace à Paris ! Selon
une source proche du dossier, l’affréteur
français (représenté par le cabinet
Lefèvre Pelletier et associés) a obtenu
du tribunal du commerce de Paris, début
juillet, la saisie hypothécaire provisoire
de deux appartements appartenant
à Lazhar Hani. Situés dans le XVe et
le XVIII e arrondissement, ceux-ci sont
évalués au maximum à 600 000 euros
chacun. Cette procédure s’ajoute à
la saisie, il y a quelques semaines, de
391 000 € placés chez LCL.
C M A CG M , q u i a c c u s e L a z h a r
Hani d’abus de biens sociaux et de
détournement de fonds, a estimé sa
créance à un million d’euros, dans sa
première requête, présentée le 4 juin.
Mais la facture pourrait grimper :
l’affréteur français estime à au moins
cinq millions d’euros les montants
détournés (MC nº1059).
CMA CGM marque aussi des points en
Algérie. Il a obtenu la semaine dernière
la saisie d’un terrain à Oran où est situé
son port sec. Lazhar Hani l’avait acquis
en sous-main, au moment où CMA CGM
l’avait pris en location, grâce aux trois ans
de loyer payés d’avance par le groupe !
Sur cette affaire, l’ordonnance de non-lieu
prononcée par le tribunal d’El-Harrach,
fin mars, a été infirmée par la chambre
d’accusation, le 16 juin.
Plastique : pour Rebrab, ça sent le gaz
La Sonatrach pourrait faire capoter le
rêve d’Issad Rebrab de s’imposer comme
le roi du plastique algérien. Le patron de
Cevital, qui cherche depuis plusieurs
années à construire une usine de production de polypropylène à Arzew, près
d’Oran, est tombé sur un os. D’après une
source proche de l’homme d’affaires, Cevital et la Sonatrach ne parviennent pas
à s’entendre sur le prix du gaz propane,
principal intrant dans la production de
polypropylène. Tous les voyants étaient
pourtant au vert : le Conseil national
d’investissement (CNI) avait approuvé le
projet en 2011 (MC nº987). Et Cevital, qui
faisait à l’origine cavalier seul, avait même
fini par associer la Sonatrach au projet
à hauteur de 49%, alors que le groupe
public étudiait la possibilité de construire
sa propre usine. Le ministre de l’énergie
Youcef Yousfi avait joué les go-between.
Seule consolation pour Issad Rebrab, les
projets similaires soutenus par d’autres
groupes, et en particulier le français Total
(MC nº1051), butent eux aussi sur le prix
du propane.
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MA
CONF
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Réseaux d'affaires
Xavier Ghelber démine le dossier PPP
de bonne gouvernance. En procédant par
décret, le gouvernement espère arriver
à une “quasi-loi PPP” ne nécessitant pas
l’aval des députés. Ghelber est très familier du dossier, étant l’auteur du projet de
loi actuellement bloqué au Parlement…
Sa mission, qui doit débuter ces jours-ci,
prendra fin en septembre.
Tunis joue gros : les bailleurs de fonds
(l’UE, la Banque mondiale et la Banque
africaine de développement en tête)
réclament une accélération des réformes
économiques en échange de la poursuite
de leur appui budgétaire, qui s’élève déjà
à plus d’un milliard d’euros.
Libye
Les CMN appuyées par Bercy et le Quai
Selon des informations de Maghreb
Co n f i d e n t i e l , l e s Co n s t r u c t i o n s
mécaniques de Normandie (CMN)
bénéficient de soutiens très appuyés
dans leur conquête du marché libyen.
Les CMN espèrent en effet placer une
demi-douzaine de frégates Combattante
(MC nº1041) au sein de la marine pilotée
par l’amiral Hassan Bushnak. Les aspects
techniques et financiers ont été bouclés
entre le PDG des CMN, Pierre Balmer,
et les colonels Abdel Zag (lire p.4) et
Ramadan, en charge des achats de la
marine (MC nº1047). Mais, au niveau du
gouvernement libyen, le dossier coince.
Le ministre français du budget, Bernard
Cazeneuve, député de Cherbourg (où
sont basées les CMN), et le ministre
du redressement productif, Arnaud
Montebourg, saisissent donc toutes les
occasions pour le débloquer. Les services
de Montebourg ont ainsi insisté auprès
du Quai d’Orsay pour que Pierre Balmer
accompagne discrètement le ministre
des affaires étrangères Laurent Fabius
lorsque celui-ci s’est rendu le 23 avril à
Tripoli, au lendemain de l’attentat contre
l’ambassade de France. Fabius en a alors
touché un mot au ministre de la défense
Mohamed Al-Bargati.
Tuareg Capital de retour à Tripoli
Après deux ans de discrétion, la société
de capital-risque libyenne Tuareg
Capital, basée à Bahreïn, reprend pied
en Libye. En plus d’opérations financières
sur la (microscopique) bourse de Tripoli,
Tuareg lorgne des appels d’offres lancés
en mars par le ministère de la santé, pour
financer la construction d’hôpitaux à
travers le pays (MC nº1058). Les équipes
de Tuareg seraient au mieux avec le
cabinet du ministre de la santé Nurideen
Abdulhamid Dagman. La firme avait
déjà tenté d’investir dans ce secteur en
2009 (MC nº887).
Déjà très en cour dans la Jamahiriya,
les fondateurs de Tuareg Capital sont
CO
Tunisie  Moez Driss s'offre un
hôtel. Eté ensoleillé pour Moez Driss. Peu
Tunisie
L'Assemblée nationale constituante
(ANC) tardant à adopter le projet de loi
sur les partenariats public-privé (PPP),
réclamé à grands cris par les bailleurs
de fonds internationaux (MC nº1062),
l’exécutif tunisien change de tactique.
Selon nos sources à Tunis, le gouvernement et l’Union européenne (très impliquée sur ce dossier) ont retenu Xavier
Ghelber, associé du cabinet d’avocats parisien Ghelber & Gourdon pour adapter
l’actuelle loi sur les concessions aux
exigences des bailleurs. Adoptée en 2008,
celle-ci nécessite des remaniements pour
satisfaire leurs critères de transparence et
M
Maghreb
Confidentiel
proches de quelques poids lourds de
la Libye postrévolutionnaire. Son PDG
Adel Saudi est le fils d’Abdulla Saudi,
le président du groupe de conseil d’ASA
Consultants (lui aussi basé à Bahreïn)
dont la branche tripolitaine est dirigée
par Abderrahmane Al Shater, exbras droit de Mahmoud Jibril au sein
de l’Alliance des forces nationales
(AFN). Quant à Abdulla Boulsien, autre
pilier de Tuareg Capital, il est désormais
administrateur de LAP Green, l’opérateur
télécoms panafricain du Libya Africa
Investment Portfolio (LAP)… dont le
patron n’est autre que Wafik Al Shater,
fils d’Abderrahmane Al Shater.
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après avoir ouvert le capital de sa société
industrielle Maklada Spring Wire (MSW)
à un groupe d'investisseurs comprenant
le fonds libyen Lafico et le milliardaire
marocain Miloud Chaabi (MC nº1070),
l’homme d’affaires sahélien vient de prendre
le contrôle du Chams El Hana, un hôtel situé
sur la corniche de Sousse. Il l'a racheté à Monia
Mhenni, héritière d'Ali Mhenni, dont les actifs
avaient été répartis entre ses descendants par
la justice en 2008. En redressement depuis
2010, cet établissement avait fait l'objet d'une
décision de cession par la justice en 2012.
MAROC  Fouad Douiri mine
l'ONHYM. Le ministre de l'énergie et
des mines Fouad Douiri semble déterminé
à laisser une trace de son passage à ce
poste qu'il devrait bientôt abandonner
pour cause de remaniement imminent (lire
aussi p.2). Son projet de loi sur le secteur
minier remet en cause le règne de l'Office
national des hydrocarbures et des mines
(ONHYM, dirigé par sa prédécesseur Amina
Benkhadra) sur le sous-sol marocain ! Il
prévoit la création d'une Agence marocaine
de développement géologique et minier
chargée de "porter le développement du
secteur minier et géologique". Celle-ci
centralisera les données et promouvra
les richesses souterraines du Maroc à
l'étranger. L'ONHYM se recentrerait donc
sur ses missions d'exploration pétrolière et
gazière. Il s'agirait d'un retour à la situation
d'avant la création de l'ONHYM en 2003.
Celui-ci est issu de la fusion du Bureau de
recherches et des participations minières
et de l'Office national de recherches et
d'exploitations pétrolières. Pas sûr que
cela chagrine Benkhadra outre mesure :
elle a déjà fait des hydrocarbures sa priorité.
Et certains prédisent qu'elle va bientôt
retrouver son siège de ministre.
L i bye  L'ex - p at ro n d u B ND
garde un œil sur les passeports.
Devançant ses challengers Morpho (France)
et Nadra (Pakistan, MC nº1072), le groupe
public allemand Bundes Druckerei, choisi
pour produire les nouveaux passeports
libyens de dernière génération avant la
fin du mois de juillet, dispose d'un
spécialiste dans ses équipes. L'ex-directeur
des services de renseignement allemands
(Bundesnachrichtendienst, BND) de 1998 à
2005, August Hanning, siège à son conseil
de surveillance. Bundes Druckerei doit faire
vite : la production de faux-papiers s'est
institutionnalisée en Libye, puisqu'il est
impossible d'obtenir légalement un passeport
depuis la fin du régime le 20 octobre 2011.
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Cercles de pouvoir
Ambassade de Libye, Paris
Abdel Zag, nouvel attaché de défense ?
Le colonel Abdel Zag, un des officiers
chargés des acquisitions de la marine
libyenne, est pressenti pour prendre le
poste d'attaché de défense à l'ambassade libyenne à Paris, en remplacement
d'Ali Milad, issu de l'aviation. Abdel Zag
est déjà au mieux avec ses homologues
français : il a séjourné plusieurs fois dans
la base navale de Toulon, avec femme
et enfants (MC nº1047). Il connaît bien
le capitaine Nicolas Rocquet, détaché
auprès du chef d'état-major de la marine
libyenne, et est l'interlocuteur incontournable des chantiers navals français
souhaitant se "placer" en Libye, comme
les Constructions mécaniques de Normandie (CMN), qui tentent d'y vendre
leurs frégates Combattante (lire p.3), et
DCNS. Ce dernier a déjà déposé une
offre de retrofit sur le navire Al Monkee
(MC nº1054). Abdel Zag gère aussi directement les contrats de formation entre
l'amirauté et NAVFCO, filiale de Défense
conseil international (DCI, MC nº1052).
Ministère des domaines de l'Etat, Tunis
Les dossiers de l'ATCE vont ressortir
Le ministres Slim Ben Hmidane
(domaines de l'Etat) et Elyès Fakhfakh
(finances) s'apprêtent à rouvrir l'explosif
dossier de l'Agence tunisienne de
communication extérieure (ATCE).
Sous l'ère Ben Ali, celle-ci était le
chef d'orchestre de la com' de Tunis
à l'étranger et surveillait de près les
médias nationaux. Courant juin, ils ont
signé un arrêté commun chargeant
deux contrôleurs généraux des services
publics, Lotfi Dridi et Mohamed Ben
Salem, de liquider l'ATCE et d'éplucher
ses comptes. De quoi, peut-être, inquiéter
les ex-responsables de l'agence, qui
viennent d'être entendus par la justice
dans le cadre d'autres affaires. Son PDG
historique, Oussama Romdhani, et
le journaliste Borhane Bsaïes (affilié
à l'agence), entendus dans une affaire
d'emplois fictifs, ont été libérés le
12 juin. Quant à l'ex-gourou com' de
Ben Ali, Abdelwahab Abdallah, "vrai"
patron de l'ATCE, il est actuellement
cité dans l'affaire Cactus Prod mais a
été libéré provisoirement le 12 juillet.
Quelques rédactions parisiennes, dont
les journalistes avaient été activement
courtisés par l'ATCE, risquent aussi de
sentir passer le vent du boulet.
Siège du gouvernement, Tripoli
Les chefs de milice font trébucher Zeidan
L'abandon par le premier ministre Ali
Zeidan du projet de créer une Garde
nationale soutenue par l'OTAN révèle
son impuissance face à la demi-douzaine
d'hommes-clés qui "tiennent" véritablement le pays et sont vent debout
contre cette initiative. Au premier rang
de ceux-ci se trouve Hashim Bishar, le
chef du Comité suprême de sécurité
de Tripoli (MC nº1072), qui dispose de
troupes de thowars aguerris, tout comme
le salafiste Guiniwa, adossé à sa milice
du quartier d'Abu Salim à Tripoli, réputée
4Abonnement annuel
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
4
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600 € TTC
n
Web Pack
700 € TTC
+ alertes e-mail
+ accès web
+ archives
+ dossiers
46 n (par e-mail)
os
N°1073 g 18 juillet 2013
pour être l'une des plus coriaces. D'autres
décideurs de l'ombre très critiques envers
Zeidan sont présents au sein même de
l'exécutif, comme le numéro deux du
ministère de la défense, Khaled Al Sharif,
ancien chef du Libyan Islamic Fighting
Group (LIFG, affilié à Al-Qaeda), et le
Frère musulman Omar Khadraoui, viceministre de l'intérieur mais vrai patron du
département. Et Zeidan s'est aussi mis à
dos Salem Al Hassi, le chef des services
de renseignement, ancien exilé aux EtatsUnis très lié aux milices de Cyrénaïque.
Maghreb
Confidentiel
Libye  Sadat Al-Badri prêt a
lâcher Tripoli ? Le maire de Tripoli,
Sadat Al-Badri, serait prêt à organiser
des élections d’ici octobre pour élire son
successeur. Cette question est au centre
de la brouille entre le premier ministre Ali
Zeidan, qui ne lui reconnaît pas de légitimité
démocratique, et Al-Badri, qui ne veut pas
abandonner son siège avant que la situation
se soit quelque peu stabilisée. En effet, AlBadri n’a pas été élu directement mais désigné,
durant le soulèvement, par les maires des
treize arrondissements qui l’ont porté à la
présidence du Tripoli Local Council (TLC).
Sadat Al-Badri, qui avait déserté la Jamahiriya
en 1983 pendant la guerre contre le Tchad, ne
compterait pas se représenter.
Tunisie Jebali pose un
ultimatum à Ennahda. Hamadi
Jebali est pressé de clarifier sa situation
au sein d’Ennahda, formation politique
dont il est toujours secrétaire général
mais avec laquelle il est en délicatesse.
Selon nos informations, l’ancien premier
ministre a officiellement demandé au parti
islamiste, au début du mois, qu’il accepte
qu’il se présente aux prochaines élections
présidentielles de fin 2013 en tant que
candidat indépendant, pour lui permettre
d’obtenir le soutien d’autres formations.
Seulement, cette option est très loin de faire
l’unanimité à l’intérieur du parti, notamment
parmi les “faucons” dirigés par son président
Rached Ghannouchi. La Majlis Choura, le
conseil consultatif d’Ennahda, tranchera la
question lors de sa prochaine réunion, dont
la date n’a pas encore été arrêtée.
LibyeIl faut retrouver le soldat
Al-Jouili. Kidnappé à Tripoli le 16 juillet,
l’ingénieur et homme d’affaires Salah AlJouili est le cousin de l’ancien ministre de la
défense Oussama Al-Jouili. Salah Al-Jouili
conseillait des firmes à Tripoli pour leurs projets d’infrastructure. Mais il est aussi et surtout
un membre éminent de la tribu des Zintan,
dont les milices sont très présentes - et très
contestées - dans la capitale. Son enlèvement
pourrait donc raviver les tensions entre les brigades Zintan et le Comité suprême de sécurité (CSS). Le conseil des Zintan a demandé au
gouvernement de le retrouver et de le libérer
au plus vite. A bon entendeur…
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