Tripoli. Vieille ville
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Tripoli. Vieille ville
Site : Tripoli. Vieille ville Pays : Liban CONTENU DE LA FICHE Synthèse Typologies architecturales présentes Sites significatifs du pays retenus Histoire et données générales État actuel de vitalité et conservation Processus de transformation Interventions et programmes de réhabilitation Bibliographie Lexique TYPOLOGIES ARCHITECTURALES PRÉSENTES Maison à cour et à trois arcs. SITES SIGNIFICATIFS DU PAYS RETENUS Baalbeck Beyrouth Choueir Deir El Qamar Douma Ghazir Menjez Ouadi Qadisha Saida Tripoli Tyr Younine Derdghaya Echelle régionale Détail du tissu urbain Echelle locale L’essentiel de la ville historique de Tripoli remonte à la période mamelouke. Son tissu traditionnel est le plus grand en surface au Liban. En termes de monuments datant de cette période, Tripoli est la deuxième ville après le Caire. Elle est constituée d’un tissu urbain très dense, d’une surface de 65 ha. Ses souks ont en partie conservée leur vocation originelle spécialisée. Quant à ses maisons à cour, elles présentent la caractéristique d’être les plus hautes du Liban, avec souvent 4 étages. La vieille ville a subi des transformations majeures suite à l’inondation du fleuve Abou Ali en 1955 et au percement des routes véhiculaires à l’intérieur du tissu ancien. L’extension ottomane de la fin du XIXe siècle est aussi visible autour de la place Tell. On y trouve les maisons aux trois arcs typiques de cette période. Durant la guerre civile (1975-1990), des constructions illégales ont proliféré dans les différents quartiers. Des projets de mise en valeur sont sous étude à la DGU et au CDR. Ils sont financés par la Banque mondiale. Des interventions ponctuelles de réhabilitation sont en cours. Carte du pays SYNTHÈSE Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Européenne. Les opinions exprimées dans le présent document ne reflètent pas nécessairement la position de l'Union Européenne ou de ses Etats membres. 1/3 HISTOIRE ET DONNÉES GÉNÉRALES Tripoli est occupée depuis l’époque cananéenne (90 –20 av J.-C.). Elle fut fondée par les Aradiens, les Sidoniens et les Tyriens. A l’époque romaine, sous Auguste, c’était une ville importante qui occupait l’emplacement de la ville actuelle d’el Mina. Durant la période arabe, au VIème siècle, Tripoli fut détruite par un tremblement de terre, mais elle fut rapidement rebâtie. Durant la conquête des Croisés, elle fut encore pillée et incendiée, puis redevint un centre commercial prospère. De ce passé, Tripoli ne conserve que peu de vestiges, contrairement à la période suivante. Au XIIIe siècle, elle tomba entre les mains de Mamelouks. La ville côtière (el Mina actuellement) et la ville intérieure qui se trouve à proximité de la citadelle furent alors détruites, mais la ville intérieure fut rebâtie et devint un des chefs-lieux de l’empire mamelouk. A ce titre, elle fut dotée de souks, de madrasas, de khans et de hammams, et son port devint le principal port de la Syrie. En 1516, Tripoli passe aux Ottomans et s’agrandit de tous côtés. De nouvelles mosquées et des khans sont construits, pour répondre à cette croissance. Tripoli est resté une capitale régionale jusqu’à la fin du XIXe siècle, quand Beyrouth lui ravit ce rang. Avec la création de la république libanaise, Tripoli est devenu la seconde ville du Liban. L’expansion urbaine ravage en grande partie les champs arboricoles. En 1955, suite à l’inondation du fleuve Abou-Ali, la vieille ville fut partiellement détruite. Surface du site 65 Ha Coordonnées géographiques 34°26’ N ; 35°50’ E Altitude par rapport au niveau de la mer 20 m Lithologie Conglomérat, grès dunaire, calcaire. Population de la vieille ville 16.000 habitants Densité de population dans la vieille ville 213 habitants/Ha Moyenne des températures maximales annuelles 23,4°C Moyenne des températures minimales annuelles 15,9°C Moyenne des températures maximales du 39,6°C mois le plus chaud pendant 10 ans Moyenne des températures minimales du -2,3°C mois le plus froid pendant 10 ans Pluie annuelle 930 mm Nombre moyen de jours de pluie par an 73 jours Qualités particulières Survivance du cadre urbain mamelouk. C’est le plus grand noyau historique survivant au Liban. Activités économiques traditionnelles Ferronnerie, savonnerie, menuiserie, huilerie, tissage, pâtisserie, commerce en gros et de détail, artisanat. Nouvelles activités économiques Secteur touristique (hôtels+ restaurants), industrie, ameublement, raffinerie d’hydrocarbures, port. Communications du site avec son territoire Tripoli est liée par une autoroute à Beyrouth et à la Syrie. Elle se trouve à 80 Km de Beyrouth. Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Européenne. Les opinions exprimées dans le présent document ne reflètent pas nécessairement la position de l'Union Européenne ou de ses Etats membres. 2/3 ÉTAT ACTUEL DE VITALITE ET CONSERVATION La vielle ville de Tripoli est d’une grande vitalité : ses quartiers et ses souks gardent encore un cachet authentique et sont très animés. Malgré la mobilité résidentielle vers les nouveaux quartiers périphériques, une grande partie des Tripolitains réside encore dans la vieille ville et contribue activement à son dynamisme. Cette caractéristique la démarque des autres villes traditionnelles libanaises et a empêché à la fois sa transformation radicale et sa muséification. Certains souks, tels que celui des Bijoutiers, ont fait l’objet d’action de conservation et de mise en valeur en 1996, sur l’initiative d’associations privées et grâce au concours de la municipalité. Seuls deux outils juridiques sont actuellement en vigueur pour la protection du tissu urbain traditionnel existant : 1- La loi libanaise sur les antiquités de 1933 concerne uniquement la protection des monuments historique classés. 2- Le plan directeur de 1971 qui délimite un périmètre de protection de 20m de rayon autour de chaque monument ou groupe de monuments avoisinants. Seule la restauration sans rajouts en exploitation est autorisée à l’intérieur de ces périmètres, tandis qu’à l’extérieur, la construction est possible sous certaines conditions. Les quartiers quelque peu éloignés de ces monuments, ne bénéficient à ce jour d’aucune loi de protection. PROCESSUS DE TRANSFORMATION La période mandataire a laissé son empreinte sur la voirie et sur les espaces publics par la construction de voies modernes et de places. Elle a aussi laissé son empreinte sur l’architecture domestique, comme à Beyrouth, par l’introduction, sur les entours du noyau historique, de l’immeuble de rapport à hall central, à véranda et en béton, très typique de cette période. Le noyau historique a ensuite été gravement affecté par l’inondation du fleuve Abou Ali qui le traverse de part en part. Plusieurs centaines de maisons ont alors été détruites. Ce qui a été mis à profit pour aménager une percée sur les berges du Abou Ali coupant ainsi la vieille ville en deux. Pour permettre la circulation automobile, des percées dans le tissu urbain traditionnel furent exécutées dans les années 1950-60, brisant la continuité entre les quartiers. La guerre civile de 1975 à 1990 a favorise l’augmentation des constructions illégales et en disharmonie avec le cadre préexistant. Plusieurs maisons sont par ailleurs tombées en ruine, par manque de moyens financiers INTERVENTIONS ET PROGRAMMES DE RÉHABILITATION Deux projets sont actuellement en cours : - Le premier mené par la municipalité et financé par une fondation privée, consiste en la réhabilitation d’une partie du souk al-Bazerkan. - Le second a une échelle plus importante. Il est commandé par le Conseil de développement et de la reconstruction, financé par la banque mondiale, et consiste à la réhabilitation et la restauration du tissu ancien. Il s’agit plus précisément d’identifier plusieurs actions significatives qui, une fois réalisées, créeront à moyen et long termes une dynamique socio-économique qui touchera l’ensemble de la ville historique. Contactes Monsieur Mosbah Rajab, architecte- urbaniste BIBLIOGRAPHIE Hassan Salamé Sarkis , Tripoli the Old City , Beyrouth, Edition de l’A.U.B., 1992. LEXIQUE Création de la fiche : 06.08.2003 Dernière modification de la fiche : Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Européenne. Les opinions exprimées dans le présent document ne reflètent pas nécessairement la position de l'Union Européenne ou de ses Etats membres. 10.12.2003 3/3