1Osteochondrie primitive hanche et synovite aigue Dr PFLIGER
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1Osteochondrie primitive hanche et synovite aigue Dr PFLIGER
Ostéochondrite primitive de la hanche et synovite aiguë transitoire Dr Frédéric PFLIGER Chirurgie pédiatrique Polyclinique Bordeaux-Tondu Dixièmes Journées d’Urgences Pédiatriques du Sud-Ouest L’ostéochondrite primitive de hanche Maladie de Legg – Perthes – Calvé Physiologie Croissance du fémur • 2 noyaux de croissance enchondrale • 1 cartilage de conjugaison • Modelage progressif • Allongement du col Physiologie Structure du cartilage Physiologie Vascularisation de la hanche a. Circonflexe post. a. Circonflexe ant. » Vascularisation terminale » Réseau anastomotique périarticulaire » 3 zones d’ossification » Variation avec le temps » Prédominence de l’artère circonflexe postérieure » Allongement des vaisseaux terminaux avec la croissance Étiopathogénie Modelage du fémur » Croissance » Pression » Vascularisation Ostéochondrite » » » » Perturbation des 3 facteurs Causale Modification du modelage Cicatrisation - séquelle Cycle immuable Physiopathologie Histoire naturelle des lésions • Nécrose » 0 - 6 mois • Reconstruction » 6 – 12 mois • Remodelage » 12 – 24 mois => Cicatrisation Physiopathologie Stades radiologiques : » Silencieuse 4 mois > diagnostic » Condensation – 6 mois > pronostic » Fragmentation – 1 an > thérapeutique Temps RX Normale 0 - 4 mois Condensation 4 - 6 mois Fragmentation 6 mois – 2 ans Vasc. Scintigraphie positive 0 – 9 mois histo Nécrose reconstruction Remodelage Condensation > 4 mois condensation Élargissement interligne Fracture sous chondrale Les premiers signes radiologiques Fragmentation Fragmentation à droite condensation à gauche atteinte métaphysaire - trouble de croissance - coxa vara Atteinte incomplète débutante Atteinte bilatérale épiphysaire complète Scintigraphie - IRM Le trou scintigraphique Aspect IRM – importance de l’atteinte vasculaire Diagnostic précoce avant les signes radiologiques Séquelles Coxa breva Dysplasie résiduelle fin de croissance Potentiel arthrogène ? Coxa plana – Coxa magna Excentration Épidémiologie 1 pour 1000 à 3000 Sex ratio 4♂/1♀ Unilatéral 88 % Âge moyen de survenue 60 à 80 % entre 4 et 8 ans Ethnie : japonais, esquimaux, Europe centrale, rare chez le noir (hémoglobinopathie) Étiologies Anomalies controlatérale Retard d’âge osseux / taille réduite Facteurs vasculaires (congestion veineuse, ischémie, trouble de la coag, prot C…) Facteurs hormonaux (IGF↗) Facteurs mécaniques (activités) Pas d’étiologie prouvée Ischémie a. circonflexe post. Clinique Boiterie – discrète – fluctuante Douleur hanche - genou Raideur Découverte radiologique fortuite Pas de signes généraux Examens complémentaires L’ostéochondrite est une maladie essentiellement radiologique » Radiographie de bassin face » Lauenstein Classifications » » » » radiologiques Catterall (1971) I à IV + tête à risque Salter (1984) A ou B Herring (1992) hauteur du pilier latéral + âge Scinti, IRM… Classification de Herring, Herring JA, Neustadt JB, Williams JJ, Early JS, Browne RH. The lateral pillar classification of Legg-Perthes-Calvé disease. J Pediatr Orthop 1992 ; 12 : 143-150 A – pilier conservé B – pilier > 50 % C – pilier < 50 % B et C Faible ou fort avant ou après 6 ans Autres examens Diagnostic » » » » Suivi précoce / différentiel Échographie (Synovite?) Scintigraphie IRM Bilan sanguin (inflammatoire) / indications thérapeutiques » IRM » Arthrographie (préop.) » L’échographie ? Apport de l’IRM et de l’arthrographie Diagnostic différentiel Synovite aiguë transitoire » Même symptomatologie » Évolution simple » Liens avec l’ostéochondrite ? Dysplasie de Meyer » Retard d’apparition du noyau d’ossification > 2 ans » Ostéochondrite précoce ? » Très bon pronostic Diagnostic différentiel Hypothyroïdie (myxœdème) Ostéochondrodysplasies Secondaire : » » » » Post réductionnelle (LCH - épiphysiolyse) Traumatiques Infection (coxalgie – arthrite) Hémopathie (hémophilie, drépanocytose, anémie falciforme) » Iatrogène (corticoïde) Irrégularité épiphysaire physiologique Irrégularités physiologiques Formes cliniques Selon l’âge » Avant 5 ans » Pronostic parfois mauvais » Dysplasie de Meyer Forme bilatérale » 10 % » Successive ou simultanée Ostéochondrite disséquante » Séquelle » Séquestre osseux Traitement – indications Toutes les situations où le pronostic n’est pas bon. Et Toutes les situations où la thérapeutique peut améliorer le pronostic. Traitement utile dans < 1/3 des cas Traitement – principes Maintenir la tête fémorale dans son moule >>> guider la cicatrisation » » » » Excentration Congruence Raideur Classification RX IRM Arthro Moyens » Centrage +++ » Décharge » Assouplissement (traction) Orthopédique ou chirurgical Traitement orthopédique Traction symptomatique » Période initiale raide ou douloureuse » Préparation tt Décharge » Fauteuil, canne, lit, plâtre Appareillage » Abduction » Décharge Traitement chirurgical Ostéotomie pelvienne Ostéotomie fémorale » Stimulation de la vascularisation Salter varisation Traitement – modalités Tt orthopédique » » » » Tt Historique Long (1 an) Contraignant Jeune âge chirurgical » » » » Pas de concensus Résultats identiques. Lourd Immobilisation Retour + rapide Amélioration vascularisation Tt précoce Traitement des séquelles Évolution vers l’arthrose » Congruence » Sphéricité » Couverture Défaut mécanique » Limitation d’amplitude » Conflit mécanique » Brièveté du col => Chirurgie palliative Synovite aiguë transitoire Rhume de hanche Description Affection bénigne de la hanche Guérison spontanée rapide Lien avec d’autres pathologies » Causal (ostéochondrite) » Symptômes voisins au début (ostéochondrite – arthrite) Rhume de hanche Diagnostic d’élimination Clinique Boiterie Douleur hanche ou genou Raideur Brutal garçon Jeune âge Contexte infectieux (ORL) Examens complémentaires Échographie » » » » Épanchement Épaississement synovial Hyperhémie Normal Radiographie » Face (+/- Lauenstein) » Normal +++ (diagnostic d’élimination) Bilan sanguin » NFS, CRP, (plaquettes, fibrinogène, Procalcit., VS) » Normal mais contexte infectieux Échographie Indication : Contrôle d'un rhume de hanche gauche. Résultats : L'échographie réalisée ce jour retrouve un épanchement antérieur qui atteint 4,4 mm de diamètre en l'absence de compression. La synoviale est un peu épaisse, atteignant quasiment 3 mm d'épaisseur mais sans hyperhémie en mode doppler. Pas d'anomalie à droite. Évolution Guérison habituelle 1 à 3 semaines Régression complète Récidive homo ou controlatérale Diagnostic différentiel Association boiterie, épanchement, syndrôme inflammatoire, fièvre » Arthrite septique jusqu’à preuve du contraire » AB après ponction Âge, évolution, raideur ou douleur non conformes, récidive » Ostéochondrite » Scinti, IRM diagnostic précoce » Radiographie à 4 mois SYSTEMATIQUE ? Diagnostic d’élimination Traitement Repos » Pas de décharge imposée » Paracétamol ou Ibuprofène » Traction dans les formes raides ou hyperalgiques Guérison complète » Évolution oscillante Traitement symptomatique Conclusion Conduite à tenir Ce qu’il faut retenir Un motif de consultation fréquent Boiterie Refus d’appui Raideur Douleur du genou C.A.T. devant une boiterie Âge Examen clinique Signes généraux Contexte, porte d’entrée infectieuse Évolution Radiographie face Échographie Bilan sanguin NFS, CRP Synovite = Diagnostic d’élimination Ce qu’il faut retenir Toute douleur du genou peut être due à une affection de la hanche. Il faut attendre 3 mois avant de voir apparaître les premiers signes radiologiques de l’OPH. Le facteur de bon pronostic essentiel de l’OPH est l’âge avant 6 ans. Le traitement de l’OPH n’est utile que dans 1/3 des cas. Dans l’OPH, c’est l’os qui est nécrosé mais c’est l’hypertrophie du cartilage qui est en jeu. Le rhume de hanche est un diagnostic d’élimination. Le meilleur moyen d’éliminer une OPH débutante est de faire une radiographie de contrôle 4 mois après le début des signes.