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Transcription

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D OS SI E R CA N CE R S E T V I H ( S U I T E D U N ° 9 2 )
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.Les séropositifs au VIH, particulièrement les gays, sont très exposés
au cancer de l’anusmais, on ne retrouve pas de risque accru pour
le cancer du pénis
.Thymus artificiel
Des chercheurs américains
travaillant sur un nouveau
système de thymus artificiel
font faire un bond en avant
à cette technique
balbutiante. Au lieu
d’utiliser de classiques
milieux de culture liquides,
ils ont fait appel
à un substrat plus proche
de l’environnement naturel
des lymphocytes:
le CellFoam. C’est un matériau de synthèse poreux,
un succédané d’os
d’une excellente biocompatibilité associant du carbone
et du tantale et déjà utilisé
pour la réparation
des traumatisme osseux.
Ils ont ensemencé
ce matériau avec
des cellules de thymus de
souris puis avec des cellules
précurseurs humaines
de lymphocytes. Les cellules
ont proliféré et colonisé
le support. Au bout
de quatorze jours,
le système avait produit
des lymphocytes humains
matures de types variés.
Les auteurs pensent que
cette nouvelle technique
pourrait être utilisée
à l’avenir pour créer
des «organoïdes
thymiques» implantables.
Les applications seraient
du domaine de la cancérologie (production de lymphocytes destructeurs
de tumeurs), de l’immunologie (aide à la tolérance
de greffe) et bien sûr
de la restitution immunitaire dans le cadre du VIH.
Ces perspectives sont
excitantes mais il ne s’agit
pour le moment que
de perspectives.
Le cancer de l’anus :
rare ou mal détecté ?
Ce cancer a des causes multiples et souvent associées, parmi lesquelles on trouve
les lésions à papillomavirus. Selon une étude récente, les gays séropositifs seraient
particulièrement exposés à cette pathologie, ce qui pose le problème d’une détection
préventive à inclure dans leur suivi médical.
e cancer épidermoïde
de l’anus représente 1
à 2 % des cancers gastro-intestinaux. Les
facteurs de prédisposition incluent le tabagisme, les relations sexuelles anales, les inflammations chroniques (fistules ou
fissures anales, hémorroïdes,maladie de Crohn) et les infections par
les papillomas virus ou les condylomes acuminés. Des facteurs gé-
L
Des anomalies
fréquentes
Les gays sont plus souvent traités
pour des désordres anorectaux bénins mais sans considération particulière vis à vis du risque de cancer
ano-rectal. 131 gays séronégatifs et
69 séropositifs, tous traités pour des
pathologies anales bénignes, ont été
inclus dans une étude* portant sur
Si un simple diagnostic suffit à le révéler…
dans la pratique, la recherche de ce cancer
est souvent oubliée.
nétiques sont en cause, localisés sur
l e s c h r om o s o me s 3 e t 1 1 . L es
causes de ce cancer sont multifactorielles. Facteurs environnementaux, infections virales, statut immunitaire et gènes suppresseurs
la recherche de ce cancer. Ils ont
subi, outre leur traitement, une cytologie et une biopsie de l’anus ainsi
qu’une anoscopie. 60% présentaient une biopsie anormale et 54 %
une cytologie pathologique avec des
Le traitement des pathologies anales
chez les gays ne doit pas se limiter
aux lésions externes.
de tumeurs forment le patchwork
de l’étiologie de ce cancer. Si une
simple inspection de l’anus ou un
toucher rectal permettent le plus
souvent de faire le diagnostic entre
une lésion cancéreuse anale et une
lésion bénigne, il semble que dans
la pratique, la recherche de ce cancer soit souvent oubliée.
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signes de transformation cellulaires
précancéreuses. Chez 5 patients
(3%) on retrouva un cancer anal
invasif et quatre d’entre eux étaient
VIH+ ! La conclusion de l’étude
est que le traitement des pathologies
anales chez les gays ne doit pas se limiter aux lésions externes et qu’une
anoscopie doublée d’une cytologie-
biopsie des zones anormales est
nécessaire pour ne pas passer à côté
d’un cancer.
Le cancer du pénis
et le HPV chez
les séropositifs au VIH
Très peu de cancer du pénis ont été
rapportés** chez les sujets VIH+.
C’est assez surprenant quand on
considère que les canc ers de la
sphère anogénitale en liaison avec
les papillomas virus humains (HPV)
sont sur-représentés chez les séropos, hommes ou femmes. On retrouve dans ces rares cas une infection par HPV sous-types 18 ou 16. La
thérapeutique classique associe une
circoncision avec radiothérapie.
Parfois une ablation partielle ou totale de la verge est nécessaire. Le développement de métastases se fait le
plus souvent au niveau pulmonaire ou hépatique. C’est malgré
tout un cancer de plutôt bon pronostic. Il est à noter que dans la population générale, ce type de cancer
est inconnu chez les sujets circoncis
à la naissance et qu’il survient plutôt chez les sujets âgés.
Pierre Jean Lamy
* High Prevalence of Anal Squa mous Intraepithelial Lesions and
Squamous-Cell Carcinoma in Men
Who Have Sex With Men as Seen in
a Surgical Practice. Goldstone SE et
a l . D i s Co l on Re ct um . 2 00 1
May;44(5):690-8.
** Cancer Invest. 2001;19(3): 26672.Aboulafia DM, Gibbons R.

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