Rapport de stage Cloé RAYNAUD
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Rapport de stage Cloé RAYNAUD
RAYNAUD Cloé DUT Génie Biologique, option Analyses Biochimiques et Biologiques 2014/2016 Stage du 18 Avril au 25 Juin 2016 Développement d’une méthode de purification non dénaturante non dénaturante de la protéine Fel d 1, en vue de l’identification de son possible ligand par GC-MS Mme Cécile Bienboire-Frosini IRSEA | QUARTIER SALIGNAN, LE CHENE, 84400 APT 1 RAYNAUD Cloé DUT Génie Biologique, option Analyses Biochimiques et Biologiques 2014/2016 Stage du 18 Avril au 25 Juin 2016 _____________________________________________________________________ ___________________________________________________________________ Développement d’une méthode de purification non dénaturante de la protéine Fel d 1, en vue de l’identification de son possible ligand par GC-MS _____________________________________________________________________ ___________________________________________________________________ Maître de stage : Dr Cécile Bienboire-Frosini IRSEA Département des Mécanismes Physiologiques et Comportementaux de l’Adaptation Quartier Salignan, Le Chêne, 84400 Apt 2 Remerciements Je tiens à remercier toutes les personnes qui ont contribué au succès de mon stage et qui m’ont aidée lors de la rédaction de ce rapport. Tout d’abord, je souhaite remercier Messieurs Pageat, De Leyssac et Cozzi pour avoir accepté ma candidature pour ce stage à l’IRSEA. Je remercie aussi vivement mon maître de stage Docteur Cécile Bienboire-Frosini, chef du département Mécanismes Physiologique et Comportementaux de l’Adaptation, pour son accueil et le partage de son expertise au quotidien. Grâce aussi à sa confiance, j’ai pu m’accomplir totalement dans les différentes manipulations. Je souhaite également remercier Camille Chabaud, technicienne de laboratoire du département Mécanismes Physiologiques et Comportementaux de l’Adaptation, pour son accueil chaleureux, le temps passé ensemble, sa patience pour m’expliquer certaines manipulations et tous les conseils donnés durant mon stage. Enfin je remercie toute l’équipe du département Mécanismes Physiologique et Comportementaux de l’Adaptation et plus généralement toute l’équipe de l’IRSEA pour son accueil chaleureux, leur partage de connaissance et les moments passés ensemble. 3 Table des matières REMERCIEMENTS ............................................................................................................................................ 3 PRESENTATION DE L’ENTREPRISE .................................................................................................. 5 INTRODUCTION ...................................................................................................................................... 7 MATERIEL ET METHODES .................................................................................................................. 9 III.1 PRELEVEMENTS DES ECHANTILLONS DE FEL D 1 ......................................................................................... 9 III.1.1 Anesthésie des animaux ..................................................................................................................... 9 III.1.2 Lavage global du corps (‘Body wash like’ = BWL) ........................................................................... 9 III.1.3 Sacs anaux (SA) ............................................................................................................................... 10 III.2 EXTRACTION DE FEL D 1 DES ECHANTILLONS DE CHAT ............................................................................. 10 III.3 DOSAGE DE FEL D 1 DANS LES ECHANTILLONS PAR LA METHODE ELISA ................................................. 11 III.4 DOSAGE DES PROTEINES TOTALES PAR LA METHODE AU BCA .................................................................. 12 III.5 ÉLECTROPHORESE SUR GEL DE POLYACRYLAMIDE (PAGE) ...................................................................... 13 III.5.1 Le Western Blot (immunotransfert).................................................................................................. 14 III.5.2 La coloration à l’Imperial Protein Stain ......................................................................................... 15 III.6 DEVELOPPEMENT DE L’IMMUNOPURIFICATION ......................................................................................... 16 III.6.1 Première immunopurification .......................................................................................................... 17 III.6.2 Deuxième immunopurification ......................................................................................................... 18 RESULTATS ............................................................................................................................................ 19 IV.1 DOSAGES .................................................................................................................................................. 19 IV.2 ÉLECTROPHORESES SUR GELS DE POLYACRYLAMIDE ................................................................................ 20 IV.3 LES IMMUNOPURIFICATIONS ..................................................................................................................... 22 DISCUSSION ............................................................................................................................................ 26 CONCLUSION ......................................................................................................................................... 28 LISTE DES ANNEXES ............................................................................................................................ 29 BIBLIOGRAPHIE .............................................................................................................................. 41 4 Présentation de l’entreprise L’Institut de Recherche en Sémiochimie et Ethologie Appliquée (IRSEA) est un laboratoire de recherche et développement spécialisé dans le domaine de la communication chimique au sein du monde vivant. Cet institut existe depuis 1995 mais sous le nom Phérosynthèse jusqu’en 2010, où il devient l’IRSEA. Cette entreprise est un établissement privé dédié à l’étude et à la compréhension des mécanismes du comportement des animaux et de l’homme, de leurs interactions et particulièrement de leur communication chimique afin de développer des méthodes permettant une amélioration de la gestion des comportements, des interactions et du bien-être. L’identification de signaux chimiques intervenant dans la vie des animaux permet de mettre au point de nouveaux outils thérapeutiques et zootechniques, respectueux de l’homme, de l’animal et de l’environnement. L’IRSEA utilise donc la sémiochimie afin d’interagir avec le monde du vivant en utilisant ses codes, plutôt qu’en cherchant à le plier à nos exigences. L’entreprise a développé différents produits pour divers animaux afin d’améliorer leur bien-être et leur communication. Le produit phare de l’institut est Feliway® qui est une reproduction synthétique de la phéromone faciale F3 et aide les chats à faire face aux changements de leur environnement et aux situations stressantes en limitant le marquage urinaire. Dans la même gamme, deux autres produits ont été développés pour les chats : Feliscratch® qui favorise le comportement de griffade du chat et Felifriend® qui améliore la cohabitation entre chat. Dans le même esprit, l’IRSEA a créé des produits visant les chiens et les chevaux avec respectivement Adaptil® qui, grâce à la réplication synthétique de la Dog Appeasing Pheromone, diminue les comportements de stress et de peur chez le chien et Equanimity® qui limite l’anxiété des chevaux lors des transports 5 6 Introduction Le chat domestique est l’une des causes les plus fréquentes d’allergies chez l’enfant et l’adulte provoquant notamment des manifestations respiratoires telles que des rhinites allergiques ou bien de l’asthme bronchique. Ces allergies sont dues à l’hypersensibilité des personnes à la protéine Fel d 1 produite par les glandes sébacées, salivaires, lacrymales et anales et qui se propage sur le pelage du chat [1], [2], [3], [4]. Cette protéine est l’allergène majeur du chat capable d’induire la production d’IgE spécifiques chez 85 à 95% des patients sensibilisés [5], [6], [7]. Les principales sources de sécrétion de Fel d 1 sont : la peau, le pelage et les sacs anaux. Fel d 1 est une glycoprotéine tétramérique d’environ 35-40 kDa qui appartient à la famille des sécrétoglobines. Ce tétramère est formée de deux hétérodimères noncovalents capable de lier des ions calciums, qui peuvent aider à la stabilisation de la forme tétramérique [8]. Chaque hétérodimère possède deux chaînes polypeptidiques ; la chaîne 1 constituée de 70 acides aminés et la chaîne 2 qui est, elle, constituée de 90-92 acides aminés et d’un sucre, le N-glycane. Ces dernières sont reliées par 3 ponts disulfures et ont respectivement un poids moléculaire de 7 et 10 kDa (sans le N-glycane) [9]. Le polymorphisme structural de cet allergène a été démontré par plusieurs études [10], [11], [12], [13]. En particulier, une forme dimérique tronquée (14-16 kDa) est majoritairement présente dans les sacs anaux alors que la forme dimérique intacte (2022 kDa) est présente en majorité sur la peau et le pelage [14], ainsi que dans la poussière de maison [15]. La protéine est amphiphile, ce qui veut dire qu’elle possède une partie hydrophile associé à une partie hydrophobe. Elle est également globulaire et le dimère a une forme de boomerang avec une cavité majeure hydrophobe capable de lier un ligand et deux cavités secondaires [16] (cf. Figure 1). Des études in silico ont proposé que les cavités de Fel d 1 pouvaient interagir avec des ligands de la famille des stéroïdes [3]. 7 Cavité secondaire Cavité majeure Cavité secondaire Figure 1 : Représentation in silico de la protéine Fel d 1 (Source : Cécile Bienboire-Frosini, Caractérisation du polymorphisme structural et fonctionnel de l’allergène majeur du chat, Fel d1, 2009) Les récentes découvertes laissent supposer que Fel d 1 pourrait être une protéine de liaison (Pheromone Binding Protein, PBP) [17], en particulier pour une ou des phéromone(s), et pourrait alors éventuellement avoir une implication dans la communication chimique. Afin de vérifier cette hypothèse, nous allons chercher à identifier le ligand endogène porté par Fel d 1 en testant et développant une méthode d’immunopurification en conditions non dénaturantes, tout en suivant l’intégrité et la pureté des protéines obtenues par électrophorèse native et dénaturante. Une fois la protéine native purifiée, le but sera d’extraire son ligand par une extraction Méthanol/Chloroforme, puis de réaliser son identification par GC-MS1. Je vous présenterais dans un premier temps les prélèvements réalisés, la caractérisation biochimiques initiale des prélèvements en termes quantitatifs (ELISA Fel d 1) et qualitatif (dosage des protéines totales et électrophorèse), et les tests de plusieurs méthodes d’immunopurification, puis je vous exposerais les résultats des principales manipulations et je finirais par discuter de ces résultats et des perspectives possibles. 1 Chromatographie Gazeuse – Spectrométrie de Masse 8 Matériel et méthodes III.1 Prélèvements des échantillons de Fel d 1 Pour la réalisation de la manipulation, nous avons prélevé les échantillons de Fel d 1 sur quatre femelles entières, toutes venant de la population de chat de l’IRSEA. Les prélèvements ont été réalisé à deux endroits différents : o Le flanc et la joue du chat = Lavage globale du corps o Les sacs anaux III.1.1 Anesthésie des animaux Avant de réaliser le prélèvement de Fel d 1, il a été nécessaire d’anesthésier les chats. Pour cela, la vétérinaire a procédé à une injection intramusculaire, au niveau de la cuisse, de trois molécules anesthésiques mélangées dans une même seringue. Le dosage par chat des molécules fut le suivant : o Butophanol (Dolorex®) : 1 mg 0.1 ml o Médétomidina (Domitor®) : 160µg 0.2 ml o Kétamine (Kétamine 1000®) : 10 mg 0.1 ml L’anesthésie a pris effet au bout d’environ 5-10 min. A la fin des prélèvements, la vétérinaire a injecté une molécule antagoniste à la Métédomidina pour permettre aux chats de se réveiller plus rapidement, l’Atipamezole (Antisedan®). La vétérinaire a injecté un volume inférieur de moitié au Domitor®, soit 0.1 ml. III.1.2 Lavage global du corps (‘Body wash like’ = BWL) Pour récupérer les molécules de Fel d 1 à la surface du corps du chat, un flanc a été humidifié avec 10 ml de solution de lavage (solution d’antiprotéases à base de cocktail antiprotéases fourni par Sigma et dilué dans l’eau ultrapure selon les recommandations du fabricant). Puis on a frotté et frictionné toute la surface du flanc avec une compresse stérile que l’on a préalablement humidifié avec 2 ml de solution de lavage. La zone de la joue peut également être particulièrement frottée, notamment après l’avoir pressée pour induire le relargage du contenu des glandes sébacées (en effet, la zone de la joue en est particulièrement riche). La compresse et les poils récupérés suite à la friction ont ensuite été collectés dans un pot stérile pour échantillon. Le pot fut ensuite identifié avec le nom du chat, la date du prélèvement, la nature de l’échantillon, la masse du pot vide. 9 III.1.3 Sacs anaux (SA) Ce type d’échantillon est récupéré après le lavage global du chat et avoir changé de gants pour éviter toute contamination des échantillons. Le contenu de chaque sac anal a été récupéré par une pression manuelle bilatérale des glandes et collecté dans un tube eppendorf LoBind Protein de 5 ml. Le tube a été identifié avec le nom du chat, la date du prélèvement, la nature de l’échantillon, la masse du tube vide. Pour chaque type de prélèvement, le contenant a ensuite été pesé avec les échantillons qu’il contenait puis le poids fut noté sur le pot ou le tube. Figure 2 : Échantillons récupérés (Source : Photo personnelle) III.2 Extraction de Fel d 1 des échantillons de chat Un volume de solution de lavage a été ajouté dans les tubes/pots contenant les échantillons selon le protocole suivant : o 6 ml pour 1 g de poils et de compresse récolté o 5 ml pour 1g de sécrétion de sac anal. Par exemple pour les prélèvements du chat Écaille (pour les autres chats cf. annexe 1) : - VBWL = 24,45 ml pour mBWL = 5,49 g - VSA = 1.02 ml pour mSA = 0.17 g Ensuite les échantillons ont été longuement vortexés et incubés toute la nuit à température ambiante sous une légère agitation. Le jour suivant, le liquide obtenu des échantillons extraits a été transvasé dans des tubes en volume égaux. Ils ont ensuite été centrifugés à 3000 g pendant 20 minutes à 4°C pour retirer les poils et les contaminants, puis ils ont été aliquotés dans des microtubes de 2 ml et de nouveau centrifugés à 21 000g pendant 30 min pour ôter les derniers 10 contaminants solides. Le surnageant de chaque tube a été ensuite divisé en au moins un aliquot de 500 µl et plusieurs aliquots de 20 µl qui sont ensuite conservés à -20°C. III.3 Dosage de Fel d 1 dans les échantillons par la méthode ELISA La technique ELISA2 est une technique immuno-enzymatique de détection qui permet de visualiser une interaction antigène-anticorps grâce à une réaction colorée produite par l’action sur un substrat d’une enzyme préalablement fixée sur l’anticorps (figure 3). Le dosage ELISA peut se réaliser de deux manières : o Compétitif o Non compétitif (Type Sandwich) Figure 3 : DAS ELISA ou ELISA Sandwich (Source : http://www.technobio.fr) La DAS3 ELISA est un dosage non compétitif, de type sandwich. L’antigène se trouve entre deux anticorps spécifiques : un de capture et un de détection (dans notre cas, 6F9 et 3E4). Cette méthode nécessite donc que l’antigène possède deux épitopes différents, permettant la fixation des deux anticorps distincts. Le dosage de la concentration en Fel d 1 de nos échantillons s’est réalisé avec un kit commercial ELISA de Indoor Biotechnologies. Pour notre manipulation nous avons effectué des dilutions en triplicat pour les échantillons et duplicat pour la gamme étalon (cf. annexe 2), puis suivi ensuite le protocole du fournisseur (cf. annexe 3). 2 3 Enzyme Linked ImmunoSorbent Assay Double Antibody Sandwich 11 Figure 4 : Plaque ELISA pour le dosage de Fel d 1 (Source : Photo Personnelle) L’image ci-dessus représente le résultat du dosage de Fel d 1 des sacs anaux des femelles. Les blancs sont réalisés dans les puis A11/12 et B11/12. Les puits de A1 à B10 contiennent la gamme étalon ; Les échantillons se trouvent dans les puits de C1 à G12. III.4 Dosage des protéines totales par la méthode au BCA4 La méthode au BCA est basée sur la conversion du Cu 2+ en Cu1+ dans un environnement alcalin. Un produit de couleur pourpre est formé par la chélation de deux molécules de BCA avec l’ion cuivreux Cu1+. Ce complexe soluble dans l’eau présente une forte absorbance à 562 nm. (Figure 5) Figure 5 : Schéma de principe du dosage au BCA (Source : IRSEA) Cette dernière est directement proportionnelle à la quantité de protéine présente dans la solution et peut-être estimée par comparaison avec une protéine standard telle que l’albumine bovine sérique (BSA). La formation d’une couleur pourpre est due à la structure macromoléculaire des protéines, le nombre de liaisons peptidiques et de la présence de quatre acides aminés (cystine, cystéine, tryptophane et tyrosine) [12]. Pour notre manipulation, nous avons suivi le protocole du fournisseur du kit présenté en annexe 4. 4 Acide Bicinchoninic 12 Figure 6 : Plaque ELISA pour le dosage des protéines totales (Source : Photo Personnelle) L’image ci-dessus représente le résultat du dosage des protéines totales des sacs anaux des femelles. Les puits A1 et B1 sont les blancs, ceux de C1 à B3 correspondent à la gamme étalon. Les échantillons sont présents dans les puits C3 à B5. III.5 Électrophorèse sur gel de polyacrylamide (PAGE) L’électrophorèse (figure 7) est une technique de séparation et de caractérisation des molécules. Elle consiste à soumettre un mélange de molécules à un champ électrique ce qui entraine une migration des molécules chargées. Pour nos manipulations, nous avons utilisé le gel de polyacrylamide qui permet de séparer des macromolécules (protéines, ADN, etc.) en fonction de leurs charges, leurs tailles et leurs encombrements stériques au sein d’un champ électrique constant et le système X-Cell SureLock Mini-Cell (Invitrogen). Il existe plusieurs types de conditions pour une électrophorèse sur gel (native, dénaturante, réductrice etc.). Figure 7 : Système d’électrophorèse (Source : Photo personnelle) 13 En conditions dénaturantes on utilise des traitements qui suppriment les liaisons noncovalentes des protéines et leur font perdre leur structure tridimensionnelle ou conformation initiale, tels que des traitements à haute température et au SDS5. Ce dernier est un détergent et tensioactif ionique fort, chargé négativement qui permet à la protéine de prendre une forme déroulée et d’être chargée négativement. Les conditions non dénaturantes ou natives, permettent la séparation des molécules dans leur état le plus proche possible de leur état natif. Les étapes préalables permettant l'obtention de la solution contenant les molécules à séparer, doivent éviter les conditions dénaturantes citées précédemment. Dans notre cas, les échantillons (50ng de Fel d 1/puit) ont été analysés sur des gels NuPAGE® Bis-Tris 4-12% (conditions dénaturantes) et Novex® 4-20% Tris-Glycine (conditions natives) en suivant les protocoles du fournisseur Thermo Fischer (cf. annexes 5 et 6). Pour la révélation des bandes de nos échantillons nous avons utilisé deux méthodes : le Western blot pour la protéine Fel d 1 (50 ng/puits) et la coloration à l’Imperial Protein Stain pour les protéines totales (1-2,5 µg/puit) III.5.1 Le Western Blot (immunotransfert) Après l’électrophorèse, les bandes de protéines séparées ont été transférées vers une membrane de nitrocellulose. Les protéines adhèrent à la membrane de la même manière qu'elles ont été séparées en raison des interactions entre les charges. Les protéines de cet immunotransfert ont ensuite été liées par liaison à un anticorps spécifique (anticorps primaire) pour permettre leur identification. L’anticorps primaire est un anticorps monoclonal de souris de type IgG et est lui-même révélé par un anticorps secondaire anti-IgG de souris couplée à une enzyme qui transformera un substrat en produit coloré, permettant la visualisation des bandes protéiques spécifiques. Ce transfert se fait grâce au module XCell II Blot Module Invitrogen. Les éponges, la membrane et les papiers filtres ont été imbibé dans du tampon de transfert contenant 35 ml de NuPAGE® Transfert Buffer (20X), 70 ml de méthanol et 595 ml d’eau ultra pure pour les gels Bis-Tris et 28 ml de Novex® Tris-Glycine Transfert Buffer (25X), 140 ml de méthanol et 532 ml d’eau ultra pure pour les gels Tris-Glycine. Ensuite nous avons suivi la mise en place présentée figure 8 puis rempli la chambre d’électrophorèse d’eau ultrapure et le boîtier contenant la membrane, de tampon de transfert. 5 Sodium Dodecyl Sulphate 14 Figure 8 : Ordre des différents composants pour le Western Blot (Source : Thermo Fischer) Les conditions du Western Blot sont les suivantes : Tampon Volt (V) Ampère (mA) Temps Conditions Dénaturantes NuPAGE® Transfer Buffer (20X) 30 300 1h Conditions Natives Novex® Tris Glycine (25X) 25 300 2h30 Après le transfert, la révélation se fait à l’aide du kit de coloration WesternBreeze Chromogenic Immunodetection (Invitrogen). Nous avons suivi le protocole du fournisseur (cf. annexe 7) légèrement modifié en utilisant comme solution de saturation du BSA 1%, PBS6-Tween 0,05% à la place de la « Blocking solution » fourni par le kit et comme anticorps primaire, l’anticorps 6F9 dilué au 1/1000e [17]. Nous avons aussi ajouté 7 ml de Substrat Chromogenic au lieu des 5 ml préconisés pour mieux immerger la membrane. III.5.2 La coloration à l’Imperial Protein Stain L’Imperial Protein Stain (Thermo Fischer) est un réactif coloré à base de Bleu de Coomassie mais ayant une meilleure sensibilité (jusqu’à 3 ng), permettant la coloration spécifique des protéines sur gels de polyacrylamide. Avant de réaliser la coloration, nous avons lavé le gel plusieurs fois dans de l’eau ultra pure (entre 100 et 200 ml), puis exécuté la coloration en ajoutant 20 ml du réactif. Cependant les temps de coloration et de décoloration varient en fonction de la sensibilité recherché. 6 Phosphate Buffer Saline 15 Sensibilité en ng ≤3 3-6 6-12 Temps de coloration 2 heures 1 heure 5-10 minutes Temps de lavage Sur la nuit 1-2 heures 3 x 5 minutes Dans notre cas, nous recherchions une sensibilité inférieure à 3 ng afin de détecter toutes les possibles bandes protéiques autres que Fel d 1 et d’évaluer correctement le degré de contamination des échantillons. C’est pourquoi nous avons effectué une coloration sur 2 heures et une décoloration sur la nuit. Toutefois, selon l’intensité des bandes sur le gel après la décoloration, il était possible de réitérer une coloration de 2 heures suivie par une décoloration d’1 heure. III.6 Développement de l’immunopurification Cette étape est basée sur le principe de la chromatographie d’affinité, la séparation des molécules va se faire selon leur capacité à se lier à un ligand spécifique fixé sur une résine (figure 9). Dans notre cas, les colonnes utilisées contiennent des billes d’agarose couplées à la protéine A que l’on utilise ensuite pour fixer un anticorps spécifique de Fel d 1, 6F9, dans un premier temps, puis Fel d 1. Figure 9 : Schéma de principe d'une chromatographie d'affinité (Source : http://planet-vie.ens.fr/content/lachromatographie) 16 III.6.1 Première immunopurification Nous avons réalisé cette immunopurification en utilisant comme tampon de liaison celui du kit Gentle Ag/Ab Binding & Elution de ThermoScientific qui est à un pH de 8,0. Cette manipulation s’est déroulée en plusieurs étapes. Dans un premier temps, on a préparé la colonne NAb Protein A Spin (ThermoScientific) avec des Ac7 6F9 en ajoutant 2 ml de la solution d’anticorps, préalablement diluée dans du tampon de liaison (Protein A Binding Buffer, ThermoScientific), dans la colonne après avoir l’avoir équilibré, avec le même tampon de liaison, et centrifugé 1 min à 1000 g. On a incubé avec retournement pendant 10 minutes, puis centrifugé à nouveau 1 min à 1000g. Une fois la centrifugation terminée, nous avons récupéré le liquide sorti et lavé la colonne. Dans un second temps, on a réalisé l’interaction Ag8 Fel d 1 – Ac 6F9. Pour cela, on a lavé et équilibré la colonne avec un autre tampon de liaison (Gentle Ag/Ab Binding Buffer, ThermoScientific), puis ajouté à la colonne l’échantillon à purifier, auparavant dilué dans du tampon de liaison, de façon à déposer 20 µg de Fel d 1. On a incubé pendant 1h sous agitation basculante, lavé la colonne et procédé à l’élution douce en ajoutant cinq fois 2 ml de Gentle Ag/Ab Elution Buffer (ThermoScientific) et en centrifugeant 1 min à 1000g à chaque fois. Cette étape nous a permis de récupérer au total 5 fractions de 2 ml de notre échantillon ainsi que le liquide récupéré après le couplage Ag/Ac et les lavages. Étant donné la forte concentration ionique du tampon d’élution, nous avons ensuite réalisé le dessalage des échantillons afin de pouvoir effectuer par la suite une électrophorèse en conditions dénaturantes pour analyser les fractions obtenues. Pour cette étape, nous avons utilisé des colonnes de dessalages Zeba Spin Desalting 7 K MWCO (ThermoScientific) de 10 ml que nous avons équilibré trois fois avec de l’eau ultrapure. Après cela, nous avons pu réaliser le dessalage des échantillons en ajoutant 2 ml de ces derniers et en centrifugeant trois fois 1 min à 1000g. Il est nécessaire de récupérer le liquide après chaque centrifugation et pour chaque fraction. 7 8 Anticorps Antigènes 17 III.6.2 Deuxième immunopurification Pour cette autre immunopurification, le protocole est le même que précédemment mais cette fois ci nous avons utilisé comme tampon de liaison du TBS9 pH 7,2 - 7,4 et incubé une nuit à température ambiante l’Ag Fel d 1 avec l’Ac 6F9 immobilisé sur les billes d’agarose de la même colonne d’immunopurification utilisée ci-dessus. Pour des raisons pratiques, des colonnes de dessalage Zeba Spin Desalting 7K MWCO (ThermoScientific) de 5 ml ont été utilisés dans ce cas. Pour vérifier la réussite des immunopurifications, nous avons réalisé des électrophorèses en conditions dénaturantes, puis des révélations par coloration à l’Imperial Protein Stain. Lors des électrophorèses, nous avons déposé pour chaque gel, 15 µl du marqueur de taille SeeBlue Plus Pre-Stained (Thermo Fisher) dans les puits 1 et 8. Ensuite nous avons déposé dans le puit 2 du gel 1, l’échantillon « brut » donc sans immunopurification, du lavage global du chat Elvira, puis dans les puits 3 à 7, les fractions F1 à F5 récupérées après l’immunopurification. Sur le gel 2, nous avons déposé le marqueur de taille et l’échantillon « brut » dans le même ordre et sous les mêmes volumes. A la place des fractions F1 à F5, nous avons déposé dans les puits 3 à 7, l’éluat du couplage Ag Fd1 – Ac 6F9, appelé C1, puis les éluats des quatre lavages réalisés après l’ajout de l’échantillon (L1 à L4) (cf. annexe 8) Les échantillons ont été déposé sous un volume de 32 µl en suivant les proportions suivantes : Échantillon (µl) 24 / 18,2 Tampon LDS Running Buffer (4X) (µl) 8 / 8 Eau ultra-pure (µl) 0 / 5,8 Volume total (µl) 32 / 32 (En bleu, sont représentés les volumes pour l’échantillon de BWL brut) 9 Tris Buffer Saline 18 Résultats IV.1 Dosages Les résultats des dosages (cf. figure 10), nous indique que la protéine Fel d 1 est présente en plus grande concentration dans les sacs anaux (AS) que dans les lavages globaux (BWL), ce qui correspond à ce qui était attendu. Ces résultats nous montrent aussi que dans les sacs anaux, il y a une plus grande quantité de protéines autres que Fel d 1 que dans les lavages globaux. Dosages Chats Elvira Edelweiss Ecaille Perle AS 19,1 20,8 12,7 / Fel d1 Concentration (µg/ml) Ecart-type BWL Ecart-type ± 3,1 12,5 ± 0,1 ± 3,2 3,2 / ± 1,0 8,2 ± 0,2 / 0,5 ± 0,04 AS 1099,7 1453,3 1629,8 2260,3 Protéines totales Concentration (µg/ml) Ecart-type BWL Ecart-type ± 18,0 137,5 ± 11,3 ± 42,9 131,9 / ± 20,6 163 ± 4,4 / 77,5 ± 3,4 Ration Fd1/Protéines Totales Chats AS BWL Elvira 1,7 9,1 Edelweiss 1,4 2,4 Ecaille 0,8 5 Perle / 0,6 / < au seuil de détection du kit, calculé en prenant en compte le facteur de dilution Figure 10 : Résultats des dosages de Fel d 1 et des protéines totales (Source : Photo Personnelle) Suite à ces résultats, nous nous sommes intéressés au ratio entre Fel d 1 et les protéines totales. Nous avons pu observer un ratio similaire pour les sacs anaux des chats Elvira et Edelweiss. Toutefois, cette similarité n’était pas le cas avec le chat Ecaille. Cette disparité de ratio se retrouve aussi au niveau des lavages globaux. En effet, on peut observer un très grand ratio Fel d 1/Protéines totales pour le chat Elvira mais un ratio faible pour le chat Perle. Pour tous les chats, la quantité de Fel d 1 par rapport à celle de protéines totales est plus importante dans les lavages globaux (hormis Perle pour laquelle la donnée est manquante pour le ratio dans les sacs anaux) 19 IV.2 Électrophorèses sur gels de polyacrylamide Les résultats présentés correspondent à l’électrophorèse réalisée en conditions dénaturantes pour permettre une meilleure visualisation des bandes protéiques. La figure 11 présente la caractérisation protéique des échantillons dans les lavages globaux (puits 2 à 5) et les sacs anaux (puits 7 à 10) après une électrophorèse en conditions dénaturantes et une coloration à l’Impérial Protein Stain (Thermo Fischer). Les puits 1 et 6 contenaient le marqueur de taille SeeBlue Plus PreStained (Thermo Fischer). kDa 198 62 49 38 28 18 14 6 3 Figure 11 : Gel d’électrophorèse des échantillons de sacs anaux et lavages globaux des 4 femelles entières (Source : Photo Personnelle) Cette caractérisation nous a permis d’observer des bandes à différents poids moléculaire. Dans les puits 2 et 4, on peut constater la présence d’une bande diffuse autour de 20 kDa ce qui correspond à la taille attendue de la forme dimérique intacte de Fel d 1. Dans les puits 3 on distingue la présence d’une bande autour de 28 kDa ce qui concorde avec la taille de la forme tétramérique tronquée de Fel d 1. On retrouve cette bande dans les puits 7, 8, 9 et 10 mais on remarque aussi la présence d’une bande légèrement inférieure à 14 kDa ce qui coïncide avec la forme dimérique tronquée de Fel d 1. Cette bande est aussi présente dans le puit 5 ainsi qu’une bande légèrement inférieure à 28 kDa. Cette dernière correspond à une autre forme tétramérique tronquée de Fel d 1. 20 Figure 12 : Électrophorèse des échantillons de sacs anaux et de lavages globaux des 4 femelles entières (Source : Photo Personnelle) La figure 12 présente la caractérisation protéique des échantillons dans les lavages globaux (puits 2 à 5) et les sacs anaux (puits 7 à 10) après une électrophorèse en conditions natives et un WesternBlot. Les puits 1 et 6 contiennent un échantillon de Fel d 1 purifié (20 kDa) (ThermoFischer). Sur ce WesternBlot on peut constater la présence d’une bande de 20 kDa dans les puits 2 et 4 qui correspond à la forme dimérique intacte de Fel d 1. Dans le puit 3 on remarque une bande diffuse proche de 28 kDa qui coïncide avec le tétramère tronquée de Fel d 1. Dans les puits 7 à 10 on aperçoit une bande inférieure à 20 kDa qui peut coïncider avec la taille du dimère tronquée (14 kDa). On observe dans les puits 7,8 et 10, une bande supérieure à 20 kDa et à la même hauteur que celle du puit 3 qui correspond à la forme tétramérique tronquée de Fel d 1. kDa 62 49 38 28 18 14 Figure 13 : WesternBlot des échantillons de sacs anaux et de lavages globaux des 4 femelles entières (Source : Photo Personnelle) 21 La figure 13 présente la révélation par WesternBlot de l’électrophorèse en conditions dénaturantes des échantillons. La contenance des puits et l’ordre est identique à la figure 11. Ici on peut constater la présence d’une bande diffuse autour de 20 kDa pour les puits 2 à 5 donc la présence de la forme dimérique intacte de Fel d 1 dans les lavages globaux. On aperçoit aussi une bande diffuse autour de 38 kDa dans les puits 2 à 4, qui coïncide avec la forme tétramérique intacte de la protéine. Dans les puits 7 à 10, on voit apparaître une bande autour de 28 kDa qui correspond à la forme tétramérique tronquée de Fel d 1, ainsi qu’une autre bande autour de 14 kDa qui concorde avec la forme dimérique tronquée de la glycoprotéine. Dans le puit 10 on discerne une bande autour de 38 kDa. Cette taille est celle de la forme tétramérique intacte de la protéine d’intérêt. IV.3 Les immunopurifications Les résultats des électrophorèses après immunopurification sont présentés figures 14 et 15. Sur la figure 14 on peut voir la présence d’une bande dans le puit 2 (BWL brut Elvira) autour de 20 kDa. Cette taille, qui est identique à celles retrouvées lors de l’électrophorèse en conditions dénaturantes, correspond à celle de la protéine Fel d 1 présente sous sa forme dimérique intacte sur la peau et le pelage [10]. On remarque aussi l’absence totale de cette bande dans les puits 3 à 7 qui correspondent aux 5 fractions récupérées. kDa 198 62 49 38 28 18 14 6 3 Figure 14 : Gel 1 d’électrophorèse des fractions récupérés en condition dénaturante après l’immunopurification de l’échantillon du lavage global du chat Elvira 22 (Source : Photo Personnelle) Sur le gel présenté à la figure 15, la bande autour de 20 kDa apparaît cette fois dans le puit 2 mais aussi dans le puit 3. La protéine Fel d 1 est donc présente dans le couplage Ag/Ac (C1). Par conséquent, cela indique qu’il y a un problème de fixation soit Ac 6F9/Ag Fd1, soit Protéine A/Ac 6F9. kDa 198 62 49 38 28 18 14 6 3 Figure 15 : Gel 2 d’électrophorèse du couplage Ac/Ag et des lavages en conditions dénaturantes (Source : Photo Personnelle) Par la suite, nous avons mesuré la DO10 à 280 nm de l’éluat récupérer après le couplage Protéine A/ Ac 6F9. La concentration en protéine étant nulle dans l’échantillon, on peut affirmer que le couplage Protéine A/Ac 6F9 s’est bien réalisé. Tout au long des immunopurifications, nous avons réalisé des dosages spectrophotométriques à 280 nm de chaque échantillon récupéré à chaque étape des immunopurifications afin d’évaluer la présence de protéines (Ac, Fel d 1 ou contaminants) dans ceux-ci : 10 Densité Optique 23 Echantillon N° Sample C1 24/05 L1 24/05 L2 24/05 L3 24/05 L4 24/05 F1 24/05 F2 24/05 F3 24/05 F4 24/05 F5 24/05 C1 08/06 L1 08/06 L2 08/06 L3 08/06 F1 08/06 F2 08/06 F3 05/06 F4 08/06 F5 08/06 F'6 08/06 F'7 08/06 F'8 08/06 Concentration (µg/ml) 0,356 0,485 0,093 0,179 0,042 0,083 0,043 0,067 0,093 0,081 0,034 0,077 0,044 0,091 0,034 0,075 0,043 0,089 0,034 0,069 0,16 0,202 0,056 0,076 0,026 0,043 0,022 0,011 0,034 0,041 0,084 0,082 0,028 0 0,031 0,037 0,032 0,053 0,021 0,022 0,032 0,044 0,045 0,051 DO 280 nm 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 Tableau 1 : DO et concentration des différents volumes récupéré lors des immunopurifications (Source : Tableau personnel) Les résultats (Tableau 1) nous permettent de voir que la concentration protéique la plus significative se trouve à chaque fois au niveau de l’étape de couplage Ag/Ac (C1) et aussi au premier lavage (L1) lors de l’immunopurification. Afin de déterminer la nature des protéines retrouvées dans les échantillons à chaque étape de l’immunopurification, la réalisation de WesternBlot pour les deux immunopurifications a été nécessaire pour confirmer l’absence/présence de Fel d 1 dans les différentes fractions de couplage, lavage et éluat. 24 kDa 198 62 49 38 28 18 14 Figure 16 : WesternBlot de la 1ère immuno-purification (Source : Photo Personnelle) Figure 17 : WesternBlot de la 2nd immunopurification (Source : Photo Personnelle) Pour le Western Blot de la 1ère immunopurification présenté figure 16, le puit 1 contient le marqueur de taille. Du puit 2 à 5, il y a l’échantillon récupéré après le couplage Ag/Ac et les trois lavages. Du puit 6 à 10, il y a les 5 fractions d’élution. Sur cette image, on peut constater la présence d’une bande autour de 20 kDa dans les puits 2 à 5 avec une intensité qui diminue au fur et à mesure. Il y a donc la protéine Fel d 1 dans le couplage et les lavages. On peut aussi voir une bande très intense autour de 200 kDa dans le puit 2 et qui s’éteint au fur et à mesure des puits pour ensuite disparaître dans les puits 3 à 5. Cette bande correspond surement à l’anticorps 6F9. Toujours dans le puit 2, on remarque une bande autour de 40 kDa qui correspond à la forme tétramérique intacte de la protéine. Pour le Western Blot de la 2ème immunopurifcation (figure 17), les puits 1 à 4 contiennent le couplage Ag/Ac et les lavages. Les puits 7 à 10 contiennent les 5 fractions. Le marqueur de taille est au puit 6. Sur ce Blot, on peut toujours voir la bande à 20 kDa et celle à 40 kDa dans le couplage et les lavages. L’antigène de Fel d 1 ne s’est donc toujours pas lié à l’anticorps sur la colonne. On remarque cependant, l’absence de la bande autour de 190 kDa et donc probablement de l’anticorps 6F9. 25 Discussion La fonction biologique de Fel d 1 et son éventuel rôle dans la communication chimique des chats n’étant pas encore identifier, ce sujet avait donc pour but de développer une méthode d’immunopurification non dénaturante afin d’obtenir la protéine pure avec sa conformation intacte et ainsi permettre l’extraction spécifique et l’identification de son hypothétique ligand. Ce travail préalable est nécessaire au développement de stratégies de limitation de la production ou de l’allergénicité de cette molécule. Les résultats des différents dosages nous confirment la présence de Fel d 1 dans les échantillons en plus ou moins grandes quantités selon le type d’échantillons. Il a donc été nécessaire de réaliser des électrophorèses, dans des conditions différentes, pour déterminer la forme de la protéine présente dans les échantillons. Pour cela nous avons donc réalisé des électrophorèses en conditions dénaturantes (haute température et SDS) pour mieux déterminer les différentes formes de Fel d 1, puis, voulant développer une méthode d’immunopurification non dénaturante, des électrophorèses en conditions natives, c’est-à-dire sans facteurs dénaturants. Les résultats nous indiquent qu’il y a, dans les échantillons, différentes formes de la protéine d’intérêt et que ces formes ne sont pas identiques selon si la protéine se trouve dans les sacs anaux (tétramères et dimères tronqués) ou bien dans les lavages globaux (tétramères et dimères intacts) comme l’indiquent les figures 11 et 13. Cependant on retrouve aussi des formes tronquées dans les lavages globaux ce qui montre bien que les formes de Fel d 1 ne sont pas établies à chaque échantillon. La troncation de Fel d 1 dans les sacs anaux est probablement due à la présence de différentes protéases [14] dans le contenu des sacs anaux qui provoqueraient une dégradation protéolytique. Après cette validation de la présence de Fel d 1 dans les échantillons et la caractérisation de leurs degrés de contamination, la partie sur le développement d’une méthode d’immunopurification a débuté. Nous avons dans un premier temps réalisé une immunopurification en suivant le protocole et les tampons du kit ThermoScientific utilisé, dont le Gentle Ag/Ab Binding Buffer à pH 8,0. Les résultats des électrophorèses, présentés figures 14 et 15, nous ont démontré l’absence total de Fel d 1 dans les fractions récupérées après l’élution et une présence de la protéine dans le couplage Ag/Ac. Cette absence significative de Fel d 1 dans les fractions peut venir de deux problèmes : - Un mauvais couplage Protéine A/ Ac 6F9 - Un mauvais couplage Ac 6F9/ Ag Fel d 1 Pour vérifier la première hypothèse, nous avons mesuré la DO de l’éluat récupérer après le couplage Protéine A/Ac. Cette mesure nous a indiqué une concentration nulle, donc une absence de protéine A dans l’éluat, ce qui signifie un bon couplage. 26 La première hypothèse étant réfutée, nous avons donc réalisé une seconde immunopurification mais cette fois-ci en changeant le temps d’incubation (une nuit au lieu d’une heure) lors de l’ajout de la solution d’antigène (contenant l’échantillon) ainsi que le tampon de liaison pour vérifier le couplage Ac/Ag. Nous avons fait le choix d’utiliser du tampon TBS car son pH est équivalent (7,2-7,6) à celui du tampon de liaison de l’ELISA dans lequel l’Ac 6F9 fonctionne bien. L’incubation a été prolongée sur la nuit pour s’assurer d’atteindre l’équilibre de la liaison Ag/Ac. Le résultat de cette deuxième immunopurification nous a présenté encore une fois une absence totale de Fel d 1 dans les fractions et sa présence dans le couplage. Le dosage spectrophotométrique de chaque fraction récupérée de chaque immunopurification nous a démontré la présence de protéines dans les couplages Ag/Ac et dans le premier lavage pour la première immunopurification. Pour connaître la nature exacte de ces protéines (protéine A, Ac 6F9 ou protéine Fel d 1) nous avons donc réalisé un Western Blot pour chaque immunopurification. Les résultats (figures 16 et 17) nous ont clairement indiqué la présence de Fel d 1 dans l’échantillon C1 et les lavages, ainsi que la présence d’anticorps dans le couplage et les lavages de la première immunopurification. Cela confirme donc bien la perte de l’antigène lors de l’étape de fixation Ag/Ac et des lavages pour chaque immunopurification. Ayant testé plusieurs conditions d’incubation (dont celles connues pour assurer la liaison Ac 6F9/Ag Fel d 1 en ELISA), nous faisons l’hypothèse que cette perte est probablement due au type de support solide utilisé. En effet, les billes d’agarose étant poreuses avec des trous, la surface d’échange est très grande et la quantité d’Ac 6F9 appliquée n’a pas permis de la recouvrir suffisamment. En conséquence, à cause du volume de fluide élevé et de la surface insuffisante de fixation disponible, il est possible que l’antigène de Fel d 1 n’ait peut-être pas pu rentrer en contact avec les anticorps et ainsi se fixer au support solide, entraînant alors son élimination immédiatement après l’étape de fixation Ag/Ac et lors des lavages. Au vu des résultats obtenus, nous pouvons avoir comme perspective de poursuivre le développement de cette méthode en changeant le type de de support solide de l’immunopurification. Notamment, l’utilisation de billes magnétiques semble plus judicieuse car les volumes de travail et les surfaces d’échanges sont plus petites et favorise la probabilité de l’interaction Ag/Ac. Il suffit donc ensuite de retenir les billes grâce à un aimant, de procéder au lavage en séparant les billes de la phase liquide dans laquelle se trouve le matériel non retenu et ensuite éluer en remettant en suspension les billes pour relâcher la protéine Fel d 1. 27 Conclusion Cette étude nous a permis de caractériser des échantillons biologiques contenant Fel d 1 qualitativement et quantitativement. Nous avons pu valider le fait que la protéine est présente sous différentes formes selon les types d’échantillon étudiés (lavages globaux ou sacs anaux) et déterminer son ratio par rapport aux protéines totales. Ce projet nous a aussi permis d’éliminer une méthode d’immunopurification qui n’a pas donné les résultats escomptés. En effet, lors des différentes immunopurifications, nous avons perdu la protéine d’intérêt lors des couplages et des lavages, avant même d’avoir passé le tampon d’élution. Après divers changement (tampon d’élution et temps d’incubation) et vérification, nous avons conclu que le problème venait certainement du type de support solide utilisé. Comme dit précédemment, la suite des recherches concernant le développement d’une méthode d’immunopurification va d’abord nécessiter d’un changement de support solide en utilisant des billes magnétiques plutôt qu’un gel contenant des billes d’agarose. Si cette technique ne permet toujours pas de récupérer la protéine Fel d 1, il faudra peutêtre alors changer de protéine de liaison et utiliser plutôt la protéine G qui a une meilleure affinité pour les anticorps 6F9 qui sont des anticorps de souris. On peut également envisager de changer éventuellement d’Ac anti-Fel d 1, bien que l’Ac 6F9 soit connu pour avoir une très forte affinité avec Fel d 1 [17]. A titre personnel, ce stage fût une très bonne expérience du travail de technicienne de laboratoire en recherche. Cela m’a permis de voir quel était le travail attendu en recherche, les avantages et inconvénients du métier. Cette expérience m’a ainsi permis de confirmer mon envie de travailler dans la recherche pour participer aux découvertes et développement de produits pouvant améliorer la vie des patients humains ou des animaux. 28 Liste des annexes Annexe 1 : Résultats des prélèvements et de la remise en solution p. 30 Annexe 2 : Plan de plaque ELISA Fel d 1 p. 31 Annexe 3 : Protocole ELISA pour le dosage de Fel d 1 (Indoor Biotechnologies) p.3233 Annexe 4 : Protocole de dosage des protéines totales au BCA (ThermoFischer) 36 p.34- Annexe 5 : Protocole d’électrophorèse NuPAGE Bis-Tris 4-12% (ThermoFischer) p.37 Annexe 6 : Protocole d’électrophorèse Novex 4-20% Tris-Glycine (ThermoFischer) p. 38 Annexe 7 : Protocole de révélation des Westerns Blots (ThermoFischer) p. 39 Annexe 8 : Plan des gels des immunopurifications p.40 29 Annexe 1 : Résultats des prélèvements et de la remise en solution Femelles Nom du chat Masse BWL (g) Volume de solution de lavage (ml) Masse SA (g) Volume de solution de lavage (ml) Perle 4,82 24,1 0,4 2,4 Edelweiss 6,13 30,65 0,14 0,84 Elvira 5,42 27,1 0,18 1,08 Ecaille 5,49 24,45 0,17 1,02 30 Annexe 2 : Plan de plaques ELISA Fel d 1 (Source : Photo Personnelle) 31 Annexe 3 : Protocole ELISA pour le dosage de Fel d 1(Indoor Biotechnologies) 32 33 Annexe 4 : Protocole de dosage des protéines totales au BCA (Thermo Fisher) 34 35 36 Annexe 5 : Protocole d’électrophorèse NuPAGE Bis-Tris 4-12% (Thermo Fisher) 37 Annexe 6 : Protocole d’électrophorèse Novex 4-20% Tris-Glycine (Thermo Fischer) 38 Annexe 7 : Protocole de révélation des Westerns Blots (Thermo Fischer) 39 Annexe 8 : Plan des gels des immunopurifications Plan des Gels : 1 2 3 4 5 6 7 8 Gel 1 : 1 : 15 µl MT 2 : 32 µl BWL Elvira 3: 32 µl F1 4: 32 µl F2 5: 32 µl F3 6 : 32 µl F4 7 : 32 µl F5 8: 15 µl MT 9: / 10: / 1: 15µl MT 2 : 32 µl BWL Elvira 3 : 32 µl C1 4 : 32 µl L1 5 : 32 µl L2 6 : 32 µl L3 7 : 32 µl L4 8 : 15 µl MT 9:/ 10 : / Gel 2: 40 Bibliographie [1] Dabrowski et al., Cat skin as an important source of Fel d 1 allergen, J Allergy Clin Immunol, n°86, 1990, pp. 462-465. 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La protéine Fel d 1, allergène majeur du chat, est responsable de la deuxième allergie respiratoire la plus répandue après les acariens. Si la structure de la protéine Fel d 1 est connue [9], ses propriétés et ses fonctions ne le sont pas encore totalement. L’objectif de ce stage était de développer une méthode de purification non dénaturante afin d’identifier le possible ligand de cette protéine. Pour cela nous avons testé différents protocoles d’immunopurification avec la protéine A et les anticorps monoclonaux de souris 6F9 avant d’envisager son extraction et son identification par GC-MS11. Summary Since 1995 the IRSEA has aimed at finding and creating solutions to improve cohabitation between species and animal welfare using semiochemicals such as pheromones. The protein Fel d 1, the major cat allergen is responsible for the second most common respiratory allergy after mites. If Fel d 1’s structure is known [9], its properties and functions are not yet fully. The objective of this internship was to develop a gentle purification method in order to identify this protein’s possible ligand. To do so, we have tested differents immunopurification protocols with protein A and 6F9 mouse monoclonal antibody before performing its extraction and identification by GC-MS. 11 Chromatographie Gazeuse – Spectrométrie de Masse 43