05 - le mental de l-equipe

Transcription

05 - le mental de l-equipe
Création Théâtre
mercredi 28 février, 19h
jeudi 1er, vendredi 2 mars 2007, 20h30, Théâtre Molière
Le mental de l’équipe
Bourdieu / Bélier-Garcia / Podalydès
Texte : Emmanuel Bourdieu, Frédéric Bélier-Garcia
Mise en scène : Denis Podalydès, Frédéric Bélier-Garcia
Scénographie : Éric Ruf / Lumière : Stéphanie Daniel / Son : Bernard Valléry / Assistant :
Laurent Podalydès
Avec Éric Berger, Jacques Bonnaffé, Cécile Bouillot, Jérôme Kircher, Manuel Le Lièvre,
Micha Lescot, Patrick Ligardes, Bruno Podalydès, Volodia Serre, Alexandre Steiger,
Arthur Igual, Francis Leplay, Marie Nicolle, Samuel Vittoz
Denis Podalydès nous avait enchanté dans le rôle de Dorante la saison dernière, à l’occasion de
la programmation du Menteur de Corneille, par la Troupe de la Comédie-Française. Il nous
revient cette saison dans un tout autre rôle : celui de co-metteur en scène-entraîneur avec
Frédéric Bélier-Garcia, dans les deux dernières minutes d’un match de foot ! Deux minutes
ludiques, étirées sur deux heures de pur plaisir, qui forgent Le mental de l’équipe. Deux minutes
insoutenables où Monod, joueur en fin de parcours, veut absolument tirer le coup franc qui
rattrapera, d’un seul coup d’un seul, sa carrière en dents de scie.
Une dream team qui réunit des fanas de foot, de cinéma et de théâtre : Emmanuel Bourdieu,
l’auteur (scénariste d’Arnaud Desplechin), Jacques Bonnaffé, Jérome Kircher et d’autres... et,
bien entendu, le tandem des frères Podalydès, ici inversé : c’est Denis l’acteur qui va mettre en
scène son frère Bruno, d’ordinaire derrière la caméra (récemment au cinéma Le mystère de la
chambre jaune).
Réflexion sur l’imaginaire guerrier et sur les fantasmes de champ de bataille qui ont pris position
sur les terrains de sport, Le mental de l’équipe devient une transposition drolatique des batailles
shakespeariennes que se livraient les Richard III, Bolingbroke et autres Buckingham.
Un spectacle où viennent dribbler humour absurde, émotion, poésie et cocasserie.
Dans un stade plein à craquer !
Production : Maison de la Culture d’Amiens / En coproduction avec le Théâtre du Rond-Point Paris Création à Amiens
du 20 au 24 février 2007
Informations pratiques :
Tarifs abonnement : de 6 € à 14 €
Tarifs hors abonnement : de 7 € à 19 €
Pass’culture : 5 €
En résonance
• Rencontre
Avec les artistes, à l’issue des représentations
• Rencontre - Lecture
Avec Jacques Bonnafé
Vendredi 2 mars, 17h, à la librairie l’Echappée Belle. Entrée libre
En partenariat avec La Nouvelle Librairie Sétoise, L’Echappée Belle et le Flo des mots.
Notes d’intentions
A la tête d’une dream team de quatorze acteurs à crampons dramatiquement chorégraphiés, ils
transforment la scène en pelouse magique : suite à un tacle saignant sifflé par l’arbitre, un coup
franc va être tiré à deux minutes de la fin du match… Ces deux minutes vont durer tout le
spectacle ! Vous entrez alors dans les stratégies qui forgent le mental de l’équipe. Deux minutes
insoutenables et ludiques à déguster lentement, bien calé dans vos fauteuils.
Dans cette comédie, deux équipes de football professionnel s’affrontent. Les joueurs observent
différents schémas tactiques proposés par l’entraîneur, sous les conseils d’un préparateur
psychologique, veillant à la solidité du Mental de l’équipe. Monnot, joueur en fin de carrière
souffre d’un manque de reconnaissance et de réussite. Fauché par un défenseur brutal, il veut
obtenir réparation.
Le cœur de la pièce est un moment dilaté : le coup franc doit être tiré, mais on ne sait encore
quel sera le tireur, le joueur habituellement désigné, ou Monnot. Dans ce laps de temps, se joue
l’autre partie. Une scène intérieure, un terrain mental, recouvre le terrain de jeu. Nous sommes
alors dans la tête de cet homme qui veut convaincre, et se convaincre, qu’il n’a pas tout
manqué, qu’il peut marquer ce but.
Aujourd’hui le sport métaphorise tous les combats existentiels dans la rhétorique journalistique,
par exemple, ou la rhétorique de la vie des entreprises. Il y a les loosers, les winners, les killers,
etc. Ainsi le terrain de football de la pièce excède les limites d’un pur terrain de jeu. Tout
l’imaginaire guerrier, ce qui faisait fantasmer dans la guerre, est passé dans le sport.
Ainsi toujours en grossissant, les joueurs de foot seraient les rois et les reines d’un monde
shakespearien actualisé. Le terrain, la lande où entrent et sortent successivement les Richard,
Bolingbroke, Buckingham, etc, travaillant aux batailles, à la destruction du clan adverse, aux
complots qui leur donneront le pouvoir avant d’eux-mêmes succomber.
La comédie tient aux effets absurdes, catastrophiques, d’une fausse psychologie, d’une
rhétorique artificielle, que prennent très au sérieux ces footballeurs — parce que c’est leur
langage, et qu’ils n’en ont pas d’autre pour la mettre à distance — qui font rire, non pas malgré
eux, dans leur dos, mais parce que nous rions de les voir esclaves d’une telle idéologie dont
nous sommes, dans bien d’autres domaines, complices et victimes..
Le football n’est pas l’objet de la description, même s’il doit être évoqué avec précision. L’enjeu
de la mise en scène : transposer la réalité d’un match de football, si ancré dans notre imaginaire
collectif, sur une scène de théâtre, et faire de cette scène le lieu et le moment décisifs de
l’existence d’un homme.
L’irreprésentable, dans ce spectacle ? Sans doute le ballon.
Denis Podalydès
Le coup franc est un geste décisif après lequel un match ou une vie peuvent basculer. Et puis il
y a le mythe du brésilien ; on aurait chacun en soi son brésilien, c’est-à-dire un artiste, un
magicien… Les footballeurs sont obsédés par leur potentiel. Est-ce que j’ai des limites ? Est-ce
que j’ai la ressource pour être un brésilien ? Comme chez les artistes, la conscience
douloureuse des limites est constante dans le sport.(…) Ce sera une comédie ou l’on verra tout
ce qu’on ne voit pas dans un match. Une fantaisie sur le langage et l’imaginaire du foot. En
écoutant vraiment de qu’ils disent, on atteint l’universel, l’émotion, la cocasserie.
Frédéric Bélier-Garcia
Parcours
Emmanuel Bourdieu – auteur
Fils du célèbre sociologue Pierre Bourdieu, Emmanuel Bourdieu se lie d'amitié avec Jeanne
Balibar et Arnaud Desplechin lors de ses classes préparatoires. Devenu Normalien, agrégé et
docteur en philosophie, il se tourne tout naturellement vers l'enseignement.
Mais très vite il commence à écrire des pièces de théâtre qu'il met en scène. Deux d'entre elles,
Tout mon possible sera d'ailleurs montée en 1998 par Denis Podalydès. Ses collègues étudiants
deviennent des artistes reconnus avec qui il va former un groupe de jeunes cinéastes
intellectuels - "rive gauche". Outre Jeanne Balibar et Arnaud Desplechin, on y trouve Mathieu
Amalric, Emmanuelle Devos et les frères Podalydès. Il co-écrit plusieurs scénarios d'Arnaud
Desplechin, notamment Comment je me suis disputé... (ma vie sexuelle) et Esther Kahn.
Puis Emmanuel Bourdieu collabore avec d'autres cinéastes : Nicole Garcia pour Place
Vendome et Catherine Corsini pour La Nouvelle Eve. Il passe à la réalisation avec un premier
court métrage intitulé Venise en 1998, mais c'est avec Candidature, moyen-métrage lauréat du
Prix Jean-Vigo en 2001, qu'il est remarqué. Dans cette peinture acide du milieu universitaire, il
filme encore son complice Bruno Podalydès, qu'il retrouve en 2003 pour son premier longmétrage, Vert paradis, avec Natacha Régnier.
Denis Podalydès - metteur en scène
Denis Podalydès suit des études de lettres avant de s'inscrire au Cours Florent, puis de réussir
le Concours du Conservatoire. Il se fait remarquer par sa création d'André le Magnifique en
1996. Jean-Pierre Miquel, son professeur au Conservatoire devenu entre-temps directeur de la
Comédie Française, le fait entrer dans cette vénérable maison en 1997. Il reçoit un Molière pour
son interprétation du Révizor de Gogol en 1999.
En 1989, il fait une première apparition au cinéma dans Xenia. Grâce au film Versailles rive
gauche réalisé par Bruno Podalydès en 1991, il prend conscience de son potentiel comique. Il
poursuit par la suite sa collaboration avec son frère dans Dieu seul me voit (Versailles-chantiers)
en 1997 et Liberté-Oléron en 2001.
Entre temps, il multiplie les rôles secondaires dans des comédies. On le retrouve ainsi dans Le
Journal du séducteur (1995) de Danièle Dubroux, Rien sur Robert (1999) de Pascal Bonitzer.
Cette orientation ne l'empêche pas de se tourner vers des projets un peu plus dramatiques
comme Comment je me suis disputé... (ma vie sexuelle) (1996) d'Arnaud Desplechin ou Jeanne
et le garcon formidable (1997) de Jacques Martineau et Olivier Ducastel. Il fait même une petite
apparition dans Etat des lieux (1994), le premier film de Jean-Francois Richet.
Il obtient par la suite des rôles plus importants. Dans La Mort du Chinois (1997) et Les Frères
Soeur, il partage la vedette avec José Garcia. En 2000 et 2001, on le retrouve dans des films
dramatiques d'une plus grande envergure comme La Chambre des officiers de Francois
Dupeyron (2000) et Laissez-passer de Bertrand Tavernier (2001) dans lesquels il ne se départit
pas d'une certaine fantaisie. En 2001, il tient le rôle principal de Candidature, le premier moyen
métrage d'Emmanuel Bourdieu. En 2002, il est le mari ruiné et suicidaire de Karin Viard dans
Embrassez qui vous voudrez, le nouveau film de Michel Blanc, avant d'incarner l'année suivante
le reporter Rouletabille dans Le Mystère de la chambre jaune, de son frère Bruno Podalydès.
Il apparaît ensuite dans le premier film de Valeria Bruni-Tedeschi, Il est plus facile pour un
chameau..., avant de partager l'affiche avec Emmanuelle Devos dans Bienvenue en Suisse. En
2005, fort du succès du Mystère de la chambre jaune, il reprend le rôle de Rouletabille dans Le
Parfum de la dame en noir où il retrouve toute l'équipe du premier film. Il s'éloigne ensuite de la
comédie pour tourner dans des films plus graves comme Les Ames grises d'Yves Angelo, et
Caché de Michael Haneke.
Frédéric Bélier-Garcia - co-auteur et co-metteur en scène
Fils de Nicole Garcia, metteur en scène de théâtre et d’opéra, scénariste et professeur
de philosophie, Frédéric Bélier-Garcia a créé en France des textes de Max Frisch
(Biographie : un jeu), Peter Rosenlund (Un garçon impossible), Grégory Motton
(Message pour les cœurs brisés), Yasmina Reza (L’homme du hasard), Marie Ndiaye
(Hilda, Prix de la critique 2002), Roland Schimmelpfenning, (La nuit arabe), Jon Fosse
(La nuit chante) et Edward Albee (La chèvre, ou qui est Sylvia). Il a monté l’opéra
contemporain de Georges Beuf et Franck Venaille, Verlaine Paul (2003), Don Giovanni
de W.A. Mozart (2005), il créera Lucia di Lammermoor de Gaetano Donizetti en avril
2007 à l’Opéra de Marseille.
Au cinéma, il est co-scénariste de Selon Charlie et de L’adversaire (Sélection officielle
festival de Cannes 2002). Avec Emmanuel Bourdieu, il est co-auteur du Mental de
l’équipe et de Mange ta viande !
Frédéric Bélier-Garcia a récemment été nommé directeur du Nouveau Théâtre d’Angers
- CDN.
Comédiens
Jacques Bonnaffé - acteur
Il travaille au théâtre sous la direction, entre autres, de Gildas Bourdet (Les Bas-fonds,
Britannicus), Hans Peter Cloos (Casimir et Caroline), Claude Stratz (Le legs et
L'épreuve), Gilles Chavassieux (Ni chair ni poison), Christian Schiaretti (Ajax), André
Engel (Les légendes de la forêt viennoise), Alain Françon (Dans la compagnie des
hommes).
Il a mis en scène Paris-Nord, Passages d'Arthur Rimbaud, Lettres d'Abyssinie,
Cafougnette et l'défilé d'après Jules Mousseron, Tour de piste de Christian Giudicelli.
Au cinéma, il a notamment travaillé avec Edouard Niermans, Jean-Luc Godard, JeanCharles Tacchela, Philippe Garrel, Jacques Doillon, Costas Natsis…
Jérôme Kircher - acteur
Ancien élève du Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris, il a
travaillé au théâtre notamment avec Patrice Chéreau (Hamlet), André Engel (Le
Jugement dernier, Léonce et Léna), Patrik Pineau (Les Barbares, Conversations sur la
montagne), Philippe Calvario (La Mouette), Jean-Pierre Vincent (Le jeu de l’amour et du
hasard), Irina Brook (Résonances), François Rancillac (L’Aiglon), Gilbert Tsaï
(Conversations entre onze heure et minuit)…
Il a également joué au cinéma devant la caméra de Eric Laporte (Faux départ), Jeanne
Labrune (Jules et Jim), Jérôme Foulon (Les enfants du naufrageur, Casse-Noisette)…
Il joue actuellement dans Le Roi Lear mis en scène par André Engel au Théâtre de
l'Odéon.
Bruno Podalydes - acteur
Plus connu comme réalisateur au cinéma que comme acteur, il fait, avec Le Mental de
l’équipe son entrée sur la scène de théâtre et sous la direction de son frère Denis.
Il sort son premier long-métrage en 1986 Albert Capone Mécanicien mais c’est en 1992
qu’il va créer la surprise avec son moyen métrage Versailles Rive Gauche qui remporte
de multiples récompenses (Prix du public et mention du jury à Clermont-Ferrand, César
du meilleur court-métrage) et séduire un large public. En 1996 Dieu seul me voit obtient
le César du meilleur premier long-métrage avec son frère Denis. La complicité entre les
deux frères s’étendra jusqu’à l’écriture, puisqu’ils cosignent Liberté Oléron en 1999.
Depuis il a réalisé Le mystère de la Chambre Jaune et Le parfum de la Dame en noir en
2005 avec son frère Denis et lui-même qui sera remarqué comme un excellent acteur.